Carol Carneiro_82416

Transcription

Carol Carneiro_82416
Analysis of the Urbain Desbois’ song “Ô Quebecor”
Carol Carneiro
(82-416: Francophone Song)
Ô Quebecor
Urbain Desbois, né Luc Bonin, est un artiste complet. Multi-instrumentiste et auteurcompositeur-interprète, il est toujours applaudi et salué par les critiques pour la finesse de
ses textes. Son grand talent en utilisant l’humour absurde lui a rendu un public modeste
mais très fervent. Après trois albums à La Tribu, en 2007, il a signé un contrat avec
Audiogram1, acceptant leur proposition de rentabiliser son talent. Desbois sentait que
c’était l’heure juste de diffuser sa musique en dehors de Québec et de gagner un peu plus
d’argent. Après tout, il a 41 ans et il doit garder de sa famille.
Son premier album chez Audiogram, « La Gravité me Pèse », est un succès. Selon la
presse, les arrangements sont plus raffinés et « ce n’est plus la chanson alternative
irréductible, territoire habituel d’Urbain, c’est de la chanson à la fois alternative et pop,
aussi intelligente et sensible et pertinente...Oui, l’auditoire devrait augmenter. » (Cormier
2).
La chanson dont on va parler dans cette dissertation est le huitième titre d’album « La
Gravité me Pèse », « Ô Quebecor », composée et chanté pour Desbois. D’abord, on va
faire l’analyse selon Giroux (Giroux 19) du système linguistique et du système musical.
Ensuite, on va faire une réflexion personnelle du contenu de cette chanson. À la fin de cet
article, on peut trouver les paroles de la chanson.
Ô Quebecor est composée de quatre strophes. La première et la troisième strophes ont
huit vers et la deuxième et la quatrième strophes ont cinq vers. Il a presque aucune
structure de rime et de nombre de syllabes dans cette chanson. Aujourd’hui ce manque de
structure est très fréquent dans la chanson pop. Cependant, le refrain, une autre
caractéristique fréquemment présente dans la chanson pop, n’est pas présent dans Ô
Quebecor. Il y a une structure simple de répétition, utilisé pour faire l’auditeur
mémoriser l’idée principale de la chanson2. Le premier vers de la première strophe est
répété dans le dernier vers de la même strophe et aussi dans le dernier vers de la
deuxième strophe – « Ô Quebecor, veux-tu m’acheter un char » (Desbois). La même
chose arrive dans les autres strophes, mais bien que les mots soient un peu différents dans
la répétition, l’idée à mémoriser est la même – « Ô Quebecor, veux-tu m’acheter une tévé
en couleur » et « ô Quebecor, j’veux une tévé en couleur » (Desbois). Évidemment, on
peut dire qu’Urbain Desbois ne se sent pas concerné à la structure métrique de cette
chanson.
En ce qui concerne les structures discursives et narratives de la chanson, Desbois fait un
monologue dont il parle à Quebecor, une entreprise canadienne très grande, très riche et
très connue (Quebecor). Selon la classification de Giroux, ce monologue est une
« histoire au ‘je’ » (Giroux 19), parce qu’il s’agit d’une interaction personnelle entre
Desbois et la Quebecor.
La présence d’éléments de la culture québécoise et de l’argot québécois est très fréquente
dans l’œuvre d’Urbain Desbois. Dans Ô Quebecor, il fait allusion à l’entreprise
Quebecor, à la compagnie Videotron3 et à Julie Snyder4. Des mots anglais transformés au
Français sont : char, pour « voiture » et watcher, pour le verbe « regarder ». Pour
compléter l’informalité du discours de cette chanson, il utilise d’abréviation des mots
comme s’il dialoguait, au lieu d’écrire la chanson. « Ch » pour « je » ou « je suis »,
« pi » pour « puis » sont des exemples. L’expression « enwoueille don » (Cardin) c’est
l’équivalent de l’expression anglaise « c’mon ».
En ce qui concerne le système musical, Ô Quebecor est une « chansonnette folk »
(Cormier 1) et ce rythme est donné pour la guitare, l’instrument principal de la chanson.
Urbain Desbois est le chanteur et le guitariste. Jean-François Lemieux joue la basse et
Alexis Martin joue le cajón.
Il y a beaucoup de choses à dire sur l’interprétation personnelle de cette chanson. Le
nom artistique que Luc Bonin a choisi pour lui-même est une métaphore, un jeu de mots,
comme ce sont toutes ses chansons. Il les utilise de façon très intelligente. D’abord, il faut
dire qu’Ô Quebecor « est inspirée de la fameuse Mercedes Benz de Janis Joplin »
(Cormier 1).
Dans la première moitié de la chanson, Desbois demande à Quebecor de lui donner une
voiture. Il explique sa situation, que ses amis habitent loin de lui. Et que, en échange, il
promet de travailler très dur pour l’entreprise. Il dit qu’autres personnes ont gagné
quelques choses de Quebecor, mais ils ne sont pas fidèles comme lui. Cet argument est
d’une humeur très sarcastique et bizarre, dû à la façon qu’il promet fidélité à une
compagnie.
Dans la deuxième moitié de la chanson, Desbois conserve la même structure, mais cette
fois, il veut que Quebecor lui achète une télévision. Il utilise des expressions pour
représenter sa fidélité qui ressemble presque une fidélité servile, soumise. À la fin de la
troisième strophe, il dit « je regarderai mes chaînes / j’va watcher Vie d’Étronc ». Est
comme s’il essaye de promettre aussi fidélité aux produits de Quebecor parce qu’elle est
propriétaire d’une de la plus grande compagnie de câblodistribution (chaînes de TV) du
Canada, Videotron (Videotron). En écoutant la chanson, c’est claire qu’il dit
« videotron ». Mais Desbois fait référence à Videotron dans les paroles en utilisant
l’expression « Vie d’Étronc ». On peut dire qu’il veut faire un jeu de mots. Le
dictionnaire sur l’Internet (Dict) n’a pas trouvé le mot « étronc », mais il suggère les mots
« tronc » et « étron ». Donc, on peut dire qu’il fait un jeu de mots avec l’expression « vie
d’étron », qu’est un terme vulgaire et fait référence à sa vie misérable, de fidélité à une
grande compagnie que est très riche et peut-être ignore son existence.
Dans la dernière strophe, il parle de ses plans de quoi faire s’il a la chance de travailler
pour Quebecor, avec ses chansons. Et il rêve de, un jour, être entrevu pour Julie Snyder4,
en même temps qu’il la critique – « la pas fine ».
Donc, c’est claire que cette chanson fait une critique à une grande entreprise qui « se
spécialise dans le domaine de l'imprimerie commerciale, des médias (journaux,
magazines, radio, télévision) et des télécommunications : câblodistribution, Internet,
téléphone. » (Quebecor). Finalement, on veut révéler un fait que faire sa chanson de plus
amusant. Le label Audiogram, qui a enregistré cet album, est distribué pour Sélect, une
filiale de Quebecor ! Et Julie Snyder est la femme de Pierre Karl Péladeau, le PDG de
Quebecor. Donc c’est très intéressant que Desbois ne cesse pas d’oser.
-finÔ Quebecor, veux-tu m’acheter un char / tous mes amis sont loin pi moi ch’toujours dans
l’autobus / en échange si tu veux / je deviendrai camelot / je livrerai ta camelote aux 4
coin de la ville / je regarderai pas l’heure / je ferai semblant d’y croire / ô Quebecor,
veux-tu m’acheter un char // Tu l’as fait pour d’autres, des pas beaux, des pas fins / qui
parlaient dans ton dos, que te lançaient des couteaux / enwoueille don, Quebecor, tu sais
que ch’t’aime ben / tu peux l’écrire dans ton journal / Quebecor, veux-tu m’acheter un
char // Ô Quebecor, veux-tu m’acheter une tévé en couleur / j’va rester ben tranquille, je
ferai pas de vagues / j’va manger des pinottes ben assis sur mon steak / je serai accablé
toute la sainte journé / je regarderai mes châines / j’va watcher Vie d’Étronc / je serai
fidèle au poste / ô Quebecor, j’veux une tévé en couleur / Avec de la chance je pourrai
me voir dedans / en train de chanter des chansons / pi de parler des vraies afaires / avec
Julie Snyder, i parâit qu’est ben fine, la pas fine / ô Quebecor, j’veux une tévé en couleur.
Notes:
1
Audiogram est un label indépendant canadien et plus grand que La Tribu.
2
Il veut que Quebecor lui donne une voiture ou une télévision. Ou peut-être les deux.
3
Filiale de Quebecor, fournisseur de service de câblodistribution, Internet, téléphone
cellulaire et téléphone. (Videotron)
4
Julie Snyder est une animatrice de télévision, productrice et femme d'affaires
québécoise.
Œuvres citées:
- Cormier, Sylvain. Entrevue – Sortir Urbain Desbois du bois. Québec: Le Devoir, édition
du mardi 15 mai 2007.
- Desbois, Urbain. "Ô Quebecor" La gravité me pèse. Audiogram, 2007.
- Giroux, Robert, ed. En Avant la Chanson! Montreal: Triptyque, 1993.
Sources
- Dict, etronc. http://www.wordreference.com/fren/etronc
- Quebecor. http://fr.wikipedia.org/wiki/Québécor
- Videotron. http://www.videotron.com/services/Index.do?to=services
- Snyder, Julie. http://en.wikipedia.org/wiki/Julie_Snyder
- http://www.urbaindesbois.com/