Ouest-France 2-3 mai 2015 - Tour de Bretagne Cycliste
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Ouest-France 2-3 mai 2015 - Tour de Bretagne Cycliste
Cyclisme - Tour de Bretagne 2015 Piégé, le Norvégien Daniel Hoelgaard (maillot vert) deuxième du général, essaie de revenir sur les échappés. Sébastien Delfosse (à gauche) vainqueur du classement général en compagnie de son coéquipier Antoine Warnier dans le car- podium. Delfosse et Vliegen, une double histoire belge Delfosse, moitié Wallon, moitié Breton 7e étape. Liffré - Liffré. Pour 10 petites secondes, le Belge a conservé son maillot de leader jusqu’au bout. Il inscrit son nom au palmarès d’une 49e édition qui a tenu toutes ses promesses. Thomas Brégardis Le numéro de Vliegen Le classement général pour Sébastien Delfosse (Wallonie Bruxelles, au premier plan), l’étape pour Loic Vliegen (BMC). Les coureurs belges ont été au rendez-vous de cette 49e édition du Tour de Bretagne. Le film de l’étape BMC dans la bosse à 3,5 km, précise le leader de Bretagne Séché. Malheureusement, Lebas et Delfosse sont venus me chercher. Après, on s’est regardés. C’est dommage, car j’ai fait la course et je ne suis pas récompensé. » Contrairement à la régularité de Sébastien Delfosse, finalement 6e hier. Troisième l’an passé, le Belge avait promis de revenir pour gagner. Promesse tenue ! Textes : Céline GOURMELON et Gérard GOURMELON. Les classements Thomas Brégardis Loic Vliegen (BMC) s’est imposé en costaud, hier, à Liffré. Hoelgaard piégé Le Norvégien remporte le premier sprint intermédiaire à Saint-Hilairedes-Landes devant le leader Delfosse. Boulo (Bretagne Séché), souvent à l’attaque sur ce Tour de Bretagne, tente seul sa chance en solitaire avant d’être rejoint par Bonnamour (Bic 2000), Le Montagner (Nantes U) et Guyot (Armée de terre). La tête de peloton s’active à vive allure. Sous l’impulsion des Vendée U, 17 coureurs sortent et rejoignent les 4 échappés. Tous les favoris sont devant excepté Hoelgaard. Les 21 rentrent sur le circuit avec une minute d’avance. Delfosse assure Le leader conforte sa place en remportant le deuxième sprint intermédiaire. Le peloton n’a pas renoncé et roule à vive allure derrière. Au dernier sprint intermédiaire à deux tours de l’arrivée, Vliegen attaque et devance Delfosse et Delaplace. Le Belge ne relache pas son effort se lance dans un raid solitaire. La victoire d’étape pour Vliegen Le Belge de la BMC résiste au retour du peloton et s’impose seul à Liffré, terme de la dernière étape. Delfosse, 6e de l’étape, conserve sa tunique de leader pour 10 secondes sur le vainqueur du jour. parce que personne ne me connaît et moi, je ne connais personne… Et pourtant, sur le parcours, j’entendais des « Allez Sébastien ». Cela m’a beaucoup touché. » Comme d’inscrire son nom au palmarès du Tour de Bretagne. « Je ne réalise pas trop. Demain peut-être. » Si sa victoire sur le Tour de Cologne, en 2013, reste « la plus belle car c’est une classe 1 », celle sur ce Tour de Bretagne 2015 aura une « place à part » dans son palmarès. « C’est une course très difficile, avec des coureurs qui en voulaient tout le temps, il n’y a pas eu un jour facile. Les conditions ont été dures toute la semaine, avec la pluie, le vent. Pour gagner une course de 7 jours, il faut du caractère. » Un caractère bien trempé. Normal pour un Breton. Ou un Wallon… Sébastien Delfosse est le 5e coureur belge a remporté le Tour de Bretagne, après Daniel Willems (1977), Marc Somers (1981), Wim Van Eynde (1982) et Dries Devenyns (2006). Fossani : « Une course ouverte et débridée » 6e 3 questions à… Christophe Fossani, Directeur du Tour de Bretagne Thomas Brégardis étape (Perros-Guirec - Le Quillio) : 1. Yannis Issaad (Sojasun Espoir) les 149 km en 3 h 41’04’’ (moyenne 40,440 km/h) ; 2. D. Hoelgaard (Nor, Team Joker) mt ; 3. Ch. Eiking (Nor, Team Joker) mt ; 4. Ch. Laborie (Bretagne - Séché Environnement) mt ; 5. A. Krieger (All, Leopard) mt ; 6. D. Van Winden (Ned, Synergy Baku) mt ; 7. K. Van Rooy (Bel, Lotto Soudal) mt ; 8. A. Pasqualon (Ita, Roth Skoda) mt ; 9. S. Delfosse (Bel, Wallonie-Bruxelles) mt ; 10. T. Terasaki (Jap, Bridgestone) mt. 7e étape (Liffré - Liffré) : 1. Loïc Vliegen (Bel, BMC) les 146,3 km en 3 h 22’09’’ (moyenne 43,423 km/); 2. M. Mugerli (Slo, Synergy Baku) à 13’’; 3. I. Garcia (Esp, AWT Greenway) à 16’’; 4. A. Krieger (All, Leopard) mt ; 5. F. Gerts (Ned, BMC) mt ; 6. S. Delfosse (Bel, Wallonie-Bruxelles) mt ; 7. K. Van Rooy (Bel, Lotto-Soudal) mt ; 8. D. Van Winden (Ned, Synergy) ; 9. Y. Issaad (Sojasun Espoir) mt ; 10. A. Delaplace (Bretagne - Séché Environnement) ; 11. D. Hoelgaard (Nor, Team Joker) mt ; 12. L. Hofstede (Ned, Rabobank) mt ; 13. F. Bonnamour (Bic 2000) mt ; 14. J. Bovenhuis (Ned, Seg Racing) ; 15. S. Oomen (Ned, Rabo)… 18. F. Guillemot (Bic 2000) mt ; 19. A. Legros (Soja) mt ; 25. C. Thominet (Bic 2000) mt ; 29. Ch Laborie (BSE) mt ; 37. Y. Guyot (Armée de terre) mt ; 39. A. Journiaux (sélection bretonne) mt. 87 classés, 22 abandons. Classement général final : 1. Sébastien Delfosse (Wallonie-Bruxelles) les 1166 km en 27 h 34’01’’ (moyenne 5 Sébastien Delfosse, tout sourire. Kenneth Van Rooy (Lotto) a remporté le maillot du rush. 42,306 km/h) ; 2. L. Vliegen (Bel, BMC) à 10’’; 3. D. Hoelgaard (Nor, Team Joker) à 12’’; 4. A. Delaplace (Bretagne - Séché Environnement) à 13’’; 5. L. Calmejane (Vendée U) à 20’’; 6. M. Mugerli (Slo, Synergy Baku) à 23’’; 7. A. Peters (GB, Synergy) à 35’’; 8. W. Barta (USA) à 43’’; 9. K. Van Rooy (Bel, Lotto-Soudal) à 57’’; 10. I. Garcia (Esp, AWT Greenway) à 1’04’’, 11. A. Cecchin (Ita, Roth Skoda) mt ; 12. A. Groendahl (Nor, Joker) mt ; 13. F. Gerts (Ned, BMC) à 1’05’’, 14. Ch. Laborie (BSE) à 1’06’’; 15. J. Meijers (Ned, Rabo) mt. Classements annexes Jeunes : Loïc Vliegen (Bel, BMC). Grimpeurs : Antwan Tolhoek (PB. Rabobank). Points : Daniel Hoelgaard (Nor, Joker). Rush : Kenneth Van Rooy (Bel, Lotto). Combiné : Antoine Warnier (Bel, Wallonie-Bruxelles). Équipes : Rabobank (Ned). Christophe, quel bilan tirez-vous de ce Tour de Bretagne ? On a eu la chance d’avoir une belle édition avec un classement général assez fluctuant et des vainqueurs d’étape différents. Et un final sur Liffré très indécis. J’avais annoncé qu’on pouvait revivre le scénario de 2012, avec les deux premiers du général dans la même seconde, on en était finalement tout proche. La particularité de cette édition, c’est que cela a roulé très vite, tous les jours. Pour en avoir discuté avec les coureurs, il n’y a jamais eu de moments de pause, d’étape où le peloton a décidé de lâcher un peu. Contrairement à des épreuves d’un cran supérieur, qui peuvent être stéréotypées, nous avons une course ouverte et débridée. Sportivement, on ne peut être que satisfait. Que pensez-vous du vainqueur, Sébastien Delfosse ? C’est un beau vainqueur, un beau coureur mais c’est d’abord quelqu’un de charmant, avec de l’éducation. Je suis content pour lui et son équipe Wallonie-Bruxelles. C’est une équipe continentale, mais on s’aperçoit que régulièrement, elle fait mieux que rivaliser avec les équipes d’un niveau supérieur. Pour rappel, la saison Thomas Brégardis diminuaient, plus j’y croyais, ça se joue de très peu. Il a pris aussi 6 secondes aux bonifications, c’est maintenant que je m’en mords les doigts. J’aurais pris ces secondes-là, ça aurait été autrement mais avec des si, on refait le monde… Je suis déjà très content d’avoir le maillot de meilleur jeune et une victoire d’étape sur un Tour pareil. » Finalement quatrième du général, Anthony Delaplace a aussi tenté sa chance dans la dernière difficulté de la journée. « J’ai vu que Delfosse était un peu juste, j’ai attaqué derrière le C’est finalement un de ses compatriotes, Loïc Vliegen, qui s’est montré le plus menaçant pour le général. Il n’a manqué que dix secondes au coureur de la BMC, vainqueur en solitaire de la dernière étape, pour faire coup double. « Le fait d’être dans le bon coup à mi-course m’a motivé et je sentais bien que j’avais les jambes, explique avec le sourire celui qui va passer pro début juillet. Dans un premier temps, je n’ai pas vraiment pensé au classement général. Je pensais que Sébastien était très fort. Plus les kilomètres « Quand j’ai passé la ligne, je ne savais pas si j’avais gagné. On attend toujours pour être sûr afin de ne pas être trop déçu. » Et pour Sébastien Delfosse, l’attente a été longue. Très longue. De toute sa carrière, le Belge n’avait encore jamais remporté une course par étapes. « A 32 ans, c’est triste non ? », s’est-il esclaffé dans un grand éclat de rire, une fois certain de son sacre, contesté jusqu’au bout par son compatriote Loïc Vliegen (BMC). « Je ne m’attendais pas à ce qu’il (Vliegen) attaque comme ça dans le final. Il n’a pas plié, félicitations au gamin. » C’est pourtant Sébastien Delfosse qui a eu le droit aux honneurs du protocole de clôture de ce 49e Tour de Bretagne. Une juste récompense pour ce coureur qui n’a jamais caché ses ambitions. « Je suis venu ici pour gagner », a-t-il martelé toute la semaine, assez sûr de son fait. « J’ai entamé ce Tour serein et je l’ai fini serein aussi. L’équipe était autour de moi, je n’ai rien eu besoin de faire. » Sa 3e place au général en 2014, l’a convaincu que s’il y avait une course à étapes à gagner, ce serait celle-ci. « L’an passé, j’avais dit que je reviendrais. Pour l’organisation qui est super, pour l’atmosphère, le public. » Et le public breton est comme le public wallon. Connaisseur et passionné. Sébastien Delfosse a su l’apprivoiser grâce à sa bonhomie et son tempérament sur le vélo. Celui de quelqu’un qui ne renonce jamais. « Il y avait beaucoup de monde ici, expliquait-il hier à Liffré. C’était bizarre, Thomas Bregardis Vainqueur Réputé pour être un découvreur de talent, le Tour de Bretagne a consacré, cette année, un coureur expérimenté. Troisième de la première étape, deuxième à Perros-Guirec mercredi, où il avait endossé le maillot de leader, Sébastien Delfosse, 32 ans, a résisté jusqu’au bout face aux jeunes « loups ». Hier sur les routes sinueuses autour de Liffré, on attendait le Team Joker à l’attaque. C’est finalement le Vendée U qui a dynamité la course après le premier sprint intermédiaire. « Le Vendée U est connu pour son collectif, et ses coups de bordures, raconte Lilian Calmejane, finalement 5e du général. Au km 55, il y avait une bosse qui était assez dure puis ensuite on tournait à droite, c’était à découvert. On a tenté une bordure, ça a marché. Les favoris ont été vigilants ; il n’y a que les Joker qui ont été piégés. » La première sensation de la journée. Hoelgaard, le dauphin de Delfosse, n’avait pas vu le coup venir et se retrouvait esseulé dans un peloton. « J’étais devant pour le premier sprint intermédiaire et après j’ai reculé, regrette le Norvégien. J’étais trop loin derrière… J’ai fait de mon mieux mais aujourd’hui (hier), je n’étais pas assez bon », constate celui qui se classe 3e de cette édition. Delfosse n’en demandait pas tant. Aux côtés des Bretagne Séché et du Vendée U, le leader n’a jamais rechigné à l’effort. « Si le leader passe des relais, c’est qu’il a envie que l’échappée aille au bout. Il y avait des coureurs devant qui n’avaient pas encore pu gagner d’étape, il pouvait profiter de mon rôle pour viser l’étape. » Thomas Brégardis Thomas Brégardis Thomas Brégardis L’échappée comprenant le leader du classement général ne sera pas reprise par le peloton. Ouest-France 2-3 mai 2015 Christophe Fossani. dernière, Sébastien Delfosse avait fini 5e des 4 jours de Dunkerque à sa sortie du Tour de Bretagne. En 2016, ce sera la 50e édition. Vous avez prévu quelque chose de particulier pour fêter cet anniversaire ? Quelques grandes lignes sont déjà tracées… Normalement, comme tous les deux ans, le final se fera à Dinan. Pour la 50e, on ne peut pas rater ça. On travaille sur les étapes, on va essayer de mettre des choses sympathiques en place. Mais la course plaît bien aux équipes et au public dans l’état actuel. Il ne faudra donc pas tout casser parce que c’est la 50e édition.