Les étapes de construction du nageur - EPS

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Les étapes de construction du nageur - EPS
Les 4 étapes de construction du nageur :
- Etape 1 : Je flotte
- Etape 2 : Je me déplace
- Etape 3 : Je respire pour nager longtemps
- Etape 4 : Je réalise une meilleure performance, je gère mes efforts.
M.Ramondenc , Professeur EPS - C.Vautier, CPD EPS IA 76 - Académie de Rouen -
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Caractéristiques du débutant et problèmes rencontrés :
- Le débutant utilise les modalités réglementaires et sécurisantes pour entrer dans l’eau (les marches du petit bain ou les échelles du grand bain) et évite de prendre des
risques par les entrées plus « engagées » (les sauts par exemple) ;
- il recherche tous les appuis possibles au niveau des pieds et des mains (voire même des genoux, coude et torse) pour maintenir son corps sur un support solide (échelle,
goulotte, mur, sol dans le petit bain) et se déplacer ainsi, en conservant la verticalité ;
- l’émotion suscitée par le milieu entraîne des blocages : extension de la nuque et incapacité à réfléchir et réagir ;
- il refuse l’immersion et évite souvent toute éclaboussure sur le visage (les yeux sont parfois fermés) ;
- son champ visuel est ;
▪réduit car lié au déplacement des ses mains ;
▪ limité au plan de surface ;
▪ limité en profondeur car les premières immersions se font les yeux fermés ;
- les repères tactiles compensent le manque d’informations visuelles ;
- les perceptions sont limitées par les problèmes d’ordre émotionnel ;
- comme il est peu mobile dans ce milieu inhabituel et la plupart du temps, crispé, des sensations de refroidissement avec claquement des dents apparaissent rapidement.
Etape n°1 : Construction du corps flottant (« je flotte »)
Changer ses représentations, déconstruire ses à priori, accepter d’avoir de l’eau sur le visage, accepter d’immerger le visage, reconstruire son espace (l’avant et
l’arrière sont définis par l’horizontalité), accepter le déséquilibre pour s’allonger sur le ventre et sur le dos.
►progression proposée
- immersion progressive du corps
- immersion du visage puis immersion prolongée
- immersion en perdant les appuis
- maintenir con corps au fond de l’eau
- aider l’élève à reconstruire son espace
- se lâcher et trouver des appuis avec les jambes pour faciliter
l’équilibration horizontale
►exemples de mise en œuvre (voir document en page 2)
- construire l’apnée
- découvrir la profondeur
- agir en grande profondeur avec ou sans aide
.... l’élève flotteur
Exigences attendues : Je flotte, je me déplace avec ou sans aide à la flottaison
..................vers l’étape n°2 (l’élève propulseur)
M.Ramondenc , Professeur EPS - C.Vautier, CPD EPS IA 76 - Académie de Rouen -
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D’après les écrits et travaux de P.Schmitt, R.Catteau et N.Gall
DES PROPOSITIONS DE MISE EN ŒUVRE POUR DEPASSER LES OBSTACLES… étape 1
AGIR SANS FLOTTEUR EN
GRANDE PROFONDEUR
- déplacement en conservant des appuis solides, mais manuels et non plus pédestres ;
- associer à ces déplacements l’immersion du visage. Sans limite au départ, avec des zones imposées par la suite ;
- augmenter la vitesse d’exécution qui entraîne le corps vers l’horizontalité (première base du corps flottant à partir de l’action des bras) ;
- varier la solidité des appuis. Du mur vers la ligne, vers des partenaires, avec des repères imposés (nécessite une vraie action propulsive des
bras ;
- passer ensuite à la phase de la perte momentanée d’appuis en allant d’un point à un autre (bord, ligne, perche…).
CONSTRUIRE L’APNEE :
- dans un premier temps, il est essentiel de faire percevoir à l’élève que l’eau qui l’entoure reste à l’extérieur de son corps et de le rassurer par
des jeux simples :
▪ souffler à la surface
▪ immerger une oreille pour écouter
▪ ouvrir la bouche dans l’eau
▪ jeux d’imitation avec un partenaire
- lors des déplacements, l’élève peut varier ses phases d’apnées sur 2, 3, 4 appuis (exp : pont de singe en position ventrale) ;
- bloquer sa respiration pour atteindre un point fixe mais en connaissant ses limites, construire son temps d’apnée ;
- enchaîner plusieurs apnées.
DECOUVRIR LA
PROFONDEUR :
Document conçu à partir d’éléments extraits
d’un stage PAF, Académie de Rouen
– avril 2008 –
Marielle RAMONDENC Professeur EPS
collège
- découvrir que la piscine a un fond :
▪ visuellement
▪ avec des repères tels qu’une perche
- éprouver la difficulté que l’on a à rester au fond :
▪ tenter de s’allonger au fond
▪ s’asseoir et y rester
▪ passer sous un obstacle (virtuel ou réel)
- découvrir la grande profondeur :
▪ avec des appuis solides (perche, échelle)
▪ avec des appuis incertains (partenaire)
▪ sans appui
- se déplacer en grande profondeur :
▪ après être descendu :
remonter avec une poussée au fond
remonter avec des mouvements
remonter passivement
se déplacer jusqu’à un point donné.
M.Ramondenc , Professeur EPS - C.Vautier, CPD EPS IA 76 - Académie de Rouen -
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Caractéristiques de l’élève « flotteur » et problèmes rencontrés :
- il accepte l’immersion passagère de la tête ;
- son équilibre est plus ou moins oblique, il tend vers l’horizontalité ;
- il parvient à se déplacer sur une courte distance mais son corps n’est pas complètement allongé :il reste oblique ou l’allongement est vite rompu ;
- sa tête est en hyper extension pour préserver un regard horizontal et les orifices respiratoires dégagés...ou pour trouver rapidement de l’air ;
- la durée des apnées ou des expirations est insuffisante pour que l’élève puisse s’immerger longtemps ou plus en profondeur. Quand il nage, il est très souvent en blocage
respiratoire ;
- les yeux sont fermés lors de l’immersion ;
- il dépense beaucoup d’énergie pour agir dans l’eau.
Etape n° 2 : Construction du corps projectile (« je me déplace »)
Lutter contre les réflexes de redressement pour aligner à l’horizontal le tronc et la tête. Agir sur l’eau avec les bras pour se propulser et aider à l’action des
jambes. Augmenter la durée des apnées. Explorer la profondeur, prendre des informations sous l’eau.
►progression proposée
- glissée après poussée sur le mur avec alignement des segments
pour :
▫ trouver un moyen permettant d’aller plus loin.
▫ éviter le redressement de la tête
- idem mais en enchaînant avec une propulsion des jambes ;
- idem avec utilisation des bras ;
...vers l’enchaînement d’actions
- lutter contre le blocage respiratoire ;
- se déplacer sous l’eau.
►exemples de mise en œuvre ( voir document en page 2)
- construire ses déplacements ;
- percevoir sans contrôle visuel l’alignement des segments ;
- construire des échanges respiratoires ;
- lutter contre le redressement de la tête ;
- construire l’immersion et le repérage ;
Le déplacement est bientôt terminé... (on ne parle pas encore de déplacement efficace pouvant s’inscrire dans la durée mais les bases sont établies)
Exigences attendues : Je me déplace sur de courtes distances, le visage immergé.
..................vers l’étape suivante : je respire pour nager longtemps
M.Ramondenc , Professeur EPS - C.Vautier, CPD EPS IA 76 - Académie de Rouen -
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D’après les écrits et travaux de P.Schmitt, R.Catteau et N.Gall
DES PROPOSITIONS DE MISE EN ŒUVRE POUR DEPASSER LES OBSTACLES… étape 2
CONSTRUIRE SES
DEPLACEMENTS
PERCEVOIR SANS CONTROLE
VISUEL L’ALIGNEMENT DES
SEGMENTS.
LUTTER POUR L’HYPER
EXTENSION DE LA TETE et
LE BLOCAGE RESPIRATOIRE
....de l’apnée vers des échanges
respiratoires
S’IMMERGER, SE REPERER:
Document conçu à partir d’éléments extraits d’un
stage PAF, Académie de Rouen
– avril 2008 –
Marielle RAMONDENC Professeur EPS collège
- proposer le travail des coulées et glissées qui permet de construire le corps projectile : utiliser la poussée sur le mur pour se rendre d’un endroit à un
autre (projectile) ;
- utiliser la poussée sur le mur pour se rendre d’un endroit à un autre avec un ou plusieurs changements de direction (appuis manuels ou orientation de la
tête) ;
- réaliser de courts déplacements, limités par la capacité d’apnée de l’élève et en autorisant des reprises d’appuis solides, libres au départ puis dans des
zones définies ;
- effectuer un parcours avec diverses obstacles en ayant le droit qu’à X mode de déplacement, utilisable une seule fois chacun ;
- augmenter la part d’utilisation des bras lors des déplacements en reproduisant le parcours mais avec un pull-boy ;
- donner une distance fixée mais limiter le nombre de reprise d’appuis.
- Une planche, deux partenaires, un nageur : le nageur, pieds au mur tient la planche. De chaque côté, un partenaire maintient la planche pour qu’elle serve
d’appui au nageur ; au signal, ils lâchent la planche et le nageur pousse sur le mur ;
- idem sans planche ;
- idem, sans partenaire, en tenant l’échelle à une main ;
- départ accroupi, mains devant, décoller les pieds au sol, pousser vers l’avant ;
- concours de distance ;
- passer dans des cibles de plus en plus petites ;
- varier en surface et sous la surface avec recherche d’objets dans des profondeurs qui varient ;
- augmenter la distance de nage en aménageant des zones pour prendre des informations si nécessaire.
EN CRAWL :
nager dans une forme globale de crawl, sur des distances courtes avec arrêts au mur
(travail en apnée) ;
- idem mais les arrêts se font dans des zones délimitées ;
- nager en crawl, en petite profondeur, regarder les objets au fond ;
- nager en enchaînant plusieurs phases respiratoires et d’apnée ;
- souffler sur le temps de nage. Nager jusqu’à n’avoir plus d’air, s’arrêter ;
- souffler sur le temps de nage, s’arrêter pour reprendre sa respiration, repartir ;
- varier le nombre de mouvements entre 2 respirations. Faire des essais 2,3, 4, 5, trouver son rythme ;
- réduire le redressement de la tête devant, respirer sur une rotation complète du tronc ;
- regarder un partenaire ou un plot sur le côté de la respiration ;
- en chaîner plusieurs cycles respiratoires en crawl ;
Etc.
- dans un parcours..., s’immerger pour passer des obstacles non alignés, ramasser des objets d’un point A à un point B...
- coulée à partir du mur, franchir un obstacle immergé et sortie dans une zone définie ;
- tenir la ligne bras tendus, tirer sur la ligne pour aller vers le fond ;
- pousser sur le mur, rentrer la tête pour aller vers le fond ;
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Caractéristiques de l’élève « qui se déplace » et problèmes rencontrés :
- il nage vite mais sur de courtes distances (pas de souci d’économie dans les mouvements). Il ne peut pas nager longtemps sans se fatiguer ;
- il nage de façon « explosive » (actions « étriquées » et rapidement enchaînées) ;
- ses mains sont mal orientées dans les nages ;
- il n’existe pas de continuité dans le déplacement à cause d’une mauvaise répartition de l’effort : phases d’accélération et de ralentissement pendant les nages ;
- son expiration est aquatique mais discontinue et incomplète, pas de régularité autour des échanges respiratoires, l’inspiration est encore longue et elle se dégrade avec
l’augmentation de la distance et la fatigue ;
- lors de l’inspiration, le corps se redresse encore ;
- au fur et à mesure du déplacement, le battement de jambes devient inefficace et l’axe du corps quitte l’horizontal ;
- les prises d’informations sont progressivement visuelles et tactiles.
Etape n° 3 : Construction des échanges respiratoires
Je respire pour nager longtemps
Inclure à la motricité des échanges respiratoires contrôlés : assurer la continuité des actions propulsives lors de l’inspiration.
Passer d’une nage en fréquence à une nage en amplitude (fréquence = nombre de cycles (cycle = 2 coups de bras ( CB) en crawl) par unité de temps – Amplitude = distance
parcourue lors d’un cycle complet / pour améliorer ses performances il faut diminuer sa fréquence et augmenter son amplitude).
Favoriser les inspirations latérales non déséquilibrantes. Favoriser les prises d’appuis profondes et maintenues pendant toute la phase propulsive.
►progression proposée
- nager en amplitude grâce à un allongement des segments ;
- nager en crawl, des parcours de durée et des parcours de vitesse (25
ou 50 mètres) pour régler une allure ;
- assurer la continuité des déplacements dans les parcours de nage
(départ, nage, virage) et les parcours de sauvetage ;
- développer la pratique d’autres techniques de nages (dos et brasse) et
initier au papillon ;
- maintenir des échanges respiratoires (en réalisant des expirations
longues et complètes suivies d’inspirations courtes) et l’équilibration
horizontale.
►exemples de mise en œuvre (voir document en page 2)
- nager de longues distances en crawl (plus vite que dans les
autres nages) ;
- nager vite en crawl sur des distances courtes mais nécessitant
plusieurs échanges respiratoires (au delà des possibilités
d’apnée) ;
- réduire la distance à nager et accroître la vitesse de déplacement
(exemple : dans le cadre de parcours).
Les échanges respiratoires permettent au nageur de nager longtemps. Sa respiration s’adapte au temps de nage.
Exigences attendues : Je respire pour nager longtemps
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DES PROPOSITIONS DE MISE EN ŒUVRE POUR DEPASSER LES OBSTACLES… étape 3
NAGER DE LONGUES
DISTANCES EN CRAWL
En séries...jusqu’à 6 x 25 m, imposer un rythme de respiration qui évolue : respiration su 4 coups de bras, puis sur 3, et 4 et 3..contrôler l'ouverture de la bouche lors
de l'inspiration ;
- En crawl, attacher un ruban au biceps, respirer en regardant le ruban, rentrer la tête quand il rentre dans l'eau ;
- Sur 50 m, par 2, chronométrer le temps durant lequel la tête reste émergée, réduire ce temps d'un passage à l'autre ;
- Idem en comparant le premier et second 25 m ;
- Augmenter la distance de nage en aménageant des zones ou en donnant du temps pour, soit changer de nage, soit s'arrêter. Réduire progressivement le nombre
et la taille de ces zones ;
- Travail sous forme de contrat, l'élève annonce le nombre d'arrêts sur une distance longue (250 à 400 m) ;
- Idem, mais l'élève annonce le nombre de longueurs qu'il pense nager autrement qu'en crawl ;
Sur un temps donné, l'élève sait quelle distance il a parcouru.
NAGER VITE EN CRAWL
Sur 20 à 25 mètres :
SUR DES DISTANCES
- Vite : enchaîner une coulée, des battements, corps allongé, bras tendus, 4 mouvements maximum avant de respirer, conserver le battement en nageant. Pas de
respiration les 6 derniers mètres. Prévoir plusieurs séries et, entre chaque série, des temps de repos et des temps de récupération en nageant ;
COURTES MAIS
NECESSITANT PLUSIEURS - Vite : coulée, battements, respiration avant 4 mouvements ;
Un battement très forts tout le long
ECHANGES
Un pull-boy au niveau des cuisses
RESPIRATOIRES.....
Un pull-boy au niveau des chevilles
- Par 2, du bord ou départ petit bain : tenir les chevilles du partenaire qui essaie de nager très vite, après la première respiration quand la tête est revenue dans
l'eau, lâcher le nageur qui doit nager très vite en rajoutant le battement jusqu'à la prochaine respiration ;
- Sur 2 x 25 m :
o Nager normalement, compter le nombre de mouvements et prendre le temps
o Nager vite, prendre le nombre de mouvements et le temps et comparer
REDUIRE LA DISTANCE A
NAGER et ACCROITRE
LA VITESSE DE
DEPLACEMENT.
Document conçu à partir d’éléments
extraits d’un stage PAF, Académie de
Rouen
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Marielle RAMONDENC Professeur EPS
collège
Départ plongé :
- Saut du bord ou du plot. Flexion puis extension complète des jambes ;
- Départ du bord, corps cassé, jambes fléchies, bras fixés vers l'avant, pousser pour passer sous la ligne ;
- Du plot, corps cassé, jambes fléchies, bras fixés, verrouiller le menton sur la poitrine. Pousser vers l'avant. Les mains doivent rentrer avant les pieds ;
- Idem en insistant sur les bras serrés et tendus devant ;
- Idem en plaçant une zone + ou - proche du point d'entrée dans l'eau dans laquelle il faut sortir sans faire de mouvement (rôle gouvernail de la tête) ;
- Idem, relever progressivement la tête et battre des jambes ;
- Idem, quand la tête coupe la surface, enchaîner sur une reprise de nage en crawl ;
- Par 2, niveau identique, sur 15 m. un part dans l'eau, l'autre du plot, faire la course ;
- Effectuer un chrono et compter le nombre de mouvements sur un départ dans l'eau et un départ plongé sur 25 m, comparer ;
Départ dans l’eau :
- Travail sous forme de défis : toucher un repère situé au milieu du bassin avant son camarade arrivant en sens contraire. (montrer que ceux qui arrivent en premier
utilisent une coulée efficace et nagent en crawl en respirant le moins possible).
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