Les noveLLes - Cercle de Droit ULB

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Les noveLLes - Cercle de Droit ULB
Les novelles
1
J OU R NAL I N D ÉPEN DANT D E L A FACU LTÉ D E D RO IT
QUARANTE-HUITIÈME ANNÉE - NUMÉRO 3 - mars 2016
3
S o m m aire
4 AUDI ALTERAM PARTEM
L’assassinat de la Cour d’Assises
6 Retour d’Erasmus
8 Du Bataclan au Janson ?
L’ULB face à la menace terroriste
10 Le top des phrases « choc » de
nos professeurs
12 LA Déposition (ELSA)
Erik Van den Haute
14 JURISPRUDENCES
16 Law Students With Refugees,
mais d’où sortent-ils?
18 La réussite en faculté de droit,
étude empirique et cynique sur
le sujet
19 En résumé
20 Bref, j’ai acheté un agenda
22 Linkebeek, une commune à
complexités pathétiques
24 Zapping facultaire
26 LES BONS PLANS (3/4)
Les bons bars de Bruxelles
é D I T O Un semestre. 6 mois. 180 jours. Une moitié d’année passée depuis la rentrée académique.
Bientôt les MA2 nous quitteront, appelés à travailler, à défendre des griffes du Mal la veuve et l’orphelin pour certains
courageux. A protéger sociétés, administrateurs et Capital pour
les autres véreux. Encore faudra-t-il trouver un emploi, ce qui
devrait être chose aisée pour les trilingues que nous sommes.
Bientôt les MA1 auront validé leur sujet de mémoire. Choisi
un peu au hasard parmi les controverses doctrinales des différents cours non encore ouverts. Non, ils n’auraient peut-être
pas du opter pour la question de l’organisation optimale de la
liquidation déficitaire dans les sociétés hongroises à responsabilité semi-illimitée. Oui, un an sur une telle controverse peut
s’avérer long. Encore que nous puissions comprendre, choisir
le thème de sa future contribution au monde juridique belge en
trois jours peut s’avérer ardu.
Bientôt les BA3, renommés les Bloc 3, passeront leur examen
de Droit Judiciaire privé. Clôturant sous les requêtes, délais et
citations, un Bachelier vif en émotion. Heureux sont-ils de ne
plus devoir réussir les 32,7ECTS sur l’échelle de Richter calculés sur la moyenne pondérée de leurs cours de Bachelier divisé
par l’hypoténuse de la Communauté Française pour pourvoir
accéder à leur bel Erasmus à Malte. Vive l’international(e) !
Bientôt les Bloc 2, les Bloc 1 et demi, les Bloqués en BA2 ou
toutes les créatures anthropomorphes créées par Docteur Marcourtsein vivront l’épreuve d’une vie, le cauchemar contractualisé : l’examen de contrats spéciaux.
Ou pas : VDH attendra le Bloc 3 avant de virer la moitié de la
promo, ça vaut mieux. Trop vieux pour se reconvertir, les 4/20
iront se perdre dans le Paysage.
Bientôt les Bloc 1, seront confrontés à leurs premiers vrais
examens. Massager les questionnera sur les fondamentaux du
droit civil : l’acquisition prénatale de certains droits par un
fœtus. De Brouwer les interrogera sur l’essence de leur futur
travail d’avocat : l’organisation d’une ordalie, par le fer rouge
ou l’eau bouillante ? A ceux qui doivent repasser sociologie,
Aubert soumettra un QCM à points négatifs. Ou positifs en fait.
A moins que ce soit un QRM. On ne sait plus.
D’année en année, les étudiants changent, grandissent et
quittent le nid universitaire. Les réformes filent et défilent aussitôt, les assistants grisonnent, les profs démissionnent. Mais
dans ce chambardement facultaire continuel, les Novelles subsistent. Depuis 106 semestres. 19345 jours. Une moitié de centenaire.
Alors merci à vous, nos fidèles lecteurs passés, présents et futurs, et bonne lecture !
Les novelles
RéDACTION
Dylan AMER
JOURNAL INDÉPENDANT DE LA FACULTÉ DE DROIT Pierre ANTOINE
RéDACTEURS EN CHEF
Maximilien RALET
Maxime VIOLON
CONTACT : [email protected]
par Maxime Violon
Khadra BELALIA
Laura BORGERS
Noura CHARAF
Céline CHAUSSE
Simon CLAVIE
Florian COPETTE
Eléonore COUCKE
Marie-Aude DE MARÉ
Eve DELVOSAL
François DEVILLEZ
Abdelmonim HENDRIKS
Natalya HRECHDAKIAN
Serge LAMBERT
Pierre MALKA
Anaïs MOONS
Grégoire PAQUET
Nina PINEAU
Michael SHARGHI
Richard VANWYNSBERGHE
DESSINS
Arianna LUISE
éD. RESPONSABLE
« Cercle de Droit » ASBL
4
5
AUDI ALTERAM PARTEM
LA FIN DE LA COUR D’ASSISES
propos recueillis par Laura Borgers
Depuis le 29 février, tous les crimes sont correctionnalisables dans notre
pays et la Cour d’Assises est de facto réduite au silence. Cette mesure a
fait l’objet de nombreux débats : déni de démocratie ou réforme judiciaire
nécessaire ? Patrick Mandoux et Jean-Philippe Mayence s’opposent sur le
sort réservé à cet héritage judiciaire de la Révolution française.
P. M A N D O U X
Professeur de procédure pénale à l’ULB
J
e n’ai jamais été un sympathisant acharné de la cour
d’assises. Dans l’éternel débat «
Pour ou contre la cour d’assises
» j’étais plutôt un opposant !
J’ai pourtant pratiqué la cour d’assises à divers titres : d’abord comme
avocat de l’accusé ou de la partie
civile ; ensuite, en ma qualité de
juge d’instruction, j’y ai longuement
témoigné ; j’y ai aussi été juge assesseur… Je n’ai jamais compris que l’on
confie à des citoyens, certes souvent
consciencieux, le soin de rendre des
décisions qui comportent de plus en
plus souvent des aspects techniques
délicats… Je n’ai jamais compris que
l’on rappelle devant la cour d’assises
tous les témoins d’une affaire dont
la mémoire doit s’être, avec le temps
nécessairement estompée. Je pense que
les jurés, même après la réforme que
nous connaissons (participation des
juges professionnels au délibéré sur la
culpabilité), demeureront influençables.
J’ai connu des décisions étonnement
compréhensives, mais aussi des arrêts
excessivement impitoyables. Et puis
bon sang, il n’y a pas d’appel à la Cour
d’assises! L’accusé condamné ne peut
J.-PH. MAYENCE
interjeter appel de la sentence qui le
prive souvent « du restant de sa vie
» alors que s’il s’était fait condamner
à une amende de 50 euros par le tribunal de police, il pourrait exercer ce
recours. C’est le premier défaut de la
cour d’assises ! Je ne comprends pas
que les avocats acceptent ça!
Mais je comprends, au moins pour une
raison, que des avocats défendent la
cour d’assises : la justice y prend son
temps alors qu’aujourd’hui, l’exécutif
fait pression sur le magistrat correctionnel pour qu’il rende (trop) vite un
nombre (trop) important de jugements!
Le rendement à tout prix (qui influence
bien trop d’aspects de ce Pot Pourri
II) remplacera- t-il bientôt l’écoute et
la réflexion… J’espère bien que non !
Votre question me pousse d’ailleurs à
vous dire que je regrette la manière
dont le législateur vient de trancher...
sans le trancher l’intéressant débat sur
le maintien de la cour d’assises. Une
fois encore, une fois de plus, le législateur, sous la pression de l’exécutif,
a manqué le rendez-vous de la vraie
réforme, plus que jamais indispensable,
de notre procédure pénale. Si tout n’est
pas à jeter dans cette loi récente dite
« Pot Pourri II », je déplore qu’en ce
qui concerne la cour d’assises, comme
dans d’autres domaines (celui de la
correctionnalisation des crimes et leurs
conséquences, de la prescription de
l’action publique...), le législateur se
soit arrêté au milieu du gué !
Voilà donc que tous les crimes deviennent
correctionnalisables…..sans que l’on
sache vraiment quand, où et au nom
de quels critères certains seront correctionnalisés…ou ne le seront pas.
Les réquisitions de correctionnalisation
dépendront évidemment de la gravité
des faits mais aussi, je le crains, de
l’arriéré de telle cour d’assises par
rapport à telle autre… ce qui est nettement moins glorieux !
N’était-il pas temps de mettre fin à ce
système ancestral – et parfois hypocrite – de la correctionnalisation ?
N’était-il pas temps de simplifier la
procédure et de la rendre enfin compréhensible ? Mais le législateur s’est
encore esquivé….avec des conséquences
terribles au niveau des peines de plus
en plus sévères mises aujourd’hui entre
les mains des juges correctionnels et
des interminables nouveaux délais de
prescription ! Vous verrez, Pot-Pourri II
posera plus de questions en droit pénal
et en procédure pénale de qu’il n’en
résout ! L’on se rend compte aujourd’hui
que « le compromis à la belge » n’est
vraiment plus un critère de progrès.
Avocat pénaliste au Barreau de Charleroi
J
’ai, à l’époque, été désigné par
Madame Onkelinx - qui était
ministre de la Justice - pour
faire partie de la commission de réforme de la Cour
d’assises. Nous avions donné toute
une série de pistes, mais ça n’a pas
été suivi dans les faits parce qu’à
l’époque, nous avions des éléments
objectifs qui disaient que la majorité
des citoyens voulait garder un jury
populaire et il ne fallait pas aller à
l’encontre d’une décision qui aurait
eu un effet électoral.
Aujourd’hui, la loi pot-pourri II est
entrée en vigueur et il y a quelque
chose qui me gêne vraiment : non
pas que l’on puisse correctionnaliser
de plus en plus - il faut quand même
savoir que, dans l’évolution des choses,
on a permis pas mal de correctionnalisation -, mais la manière dont
ça a été fait. Nous étions confrontés
à plusieurs problèmes : d’une part,
il fallait essayer d’avoir un appel : la
question de la motivation ayant été
réglée récemment, il fallait à présent
régler celle de l’appel et c’était évidemment plus simple d’avoir un appel
dans une audience correctionnelle.
De plus, la problématique de la Cour
d’assises était devenue une problématique de temps et une problématique
d’argent (arriéré judiciaire et coût de
la procédure en assises). Il se fait que,
malheureusement, la réforme n’a pas
été au bout de sa raison d’être dans
la mesure où, pour supprimer la Cour
d’assises, il faut évidemment passer
par une modification de l’article 150
de la Constitution et que, dans le cas
d’espèce, ça n’a pas été fait. D’autre
part, on va laisser à la chambre des
mises en accusation une forme de
responsabilité de dire si oui ou non,
on renvoie devant la Cour d’assises.
L’égalité des Belges devant la loi risque
d’être délicate dans la mesure où on ne
sait pas ce qui va décider la chambre
des mises en accusation à renvoyer
devant une Cour d’assises ou pas.
Est-ce que c’est l’aspect médiatique?
Est-ce que c’est l’admission ou non de
circonstances atténuantes? De quel
type de circonstances atténuantes?
L’absence d’antécédents ou de peines
criminelles? Bref, toute une série de
choses qui restent relativement aléatoires et qui, à mon sens, ne permettront pas d’avoir une justice qui soit
tout à fait sereine.
Dans toutes ces réformes, on a été à
mon avis beaucoup trop vite et je crois
que le fait que certains dossiers soient
jugés par une Cour d’assises - c’està-dire par un jury populaire - est un
peu le dernier regard démocratique
du citoyen qui considère la justice
comme une grande machine qu’il
ne comprend pas : quand des gens
assistent comme jurés à une Cour
d’assises, je crois que ça leur ouvre
quand même les yeux sur toute une
série de réalités.
Pourtant, deux arguments sont régulièrement invoqués pour justifier la
suppression du jury populaire : la
complexité des affaires et les difficultés
de motiver les jugements. En ce qui
concerne la complexité des affaires,
il faut savoir que c’est extrêmement
rare qu’il y ait des faits particulièrement complexes : la notion d’homicide
que l’on retrouve le plus souvent est
une question de fait, celle de la préméditation n’est pas difficile à comprendre et la notion de provocation
peut être expliquée. Je pense donc
que la complexité n’existe pas et qu’il
y a assez peu d’erreurs de droit qui
sont commises de cette manière-là. Je
me permets même de relever que les
magistrats professionnels ne sont pas
toujours tous ultra compétents : une
affaire sur deux qui va devant la cour
d’appel est réformée dans un sens ou
dans un autre : la possibilité de se
tromper existe et elle est naturelle. En
ce qui concerne la motivation c’est
différent, la problématique qui existe
actuellement est qu’on demande à des
magistrats professionnels de motiver
des décisions auxquelles ils n’ont pas
participé et avec lesquelles ils ne sont
peut-être même pas d’accords. Là,
c’est vrai que ce n’est peut-être pas
l’idéal et qu’il faudrait réfléchir à un
autre système. Je crois vraiment qu’il
faut dépoussiérer la Cour d’assises,
lui redonner un dynamisme, il faut
réfléchir aux choses qui ont évolué
comme la technologie, mais pas la
réformer de la manière dont ça a
été fait. C’est une forme d’abolition
déguisée et ça me dérange, il faut dire
les choses comme elles sont.
6
retour d’erasmUS
Anglais ont bien compris qu’ils ne
savaient pas cuisiner. La ville est
donc peuplée de restaurants étrangers
délicieux.
BRIGHTON
« vis ma vie à l’anglaise »
par Anaïs Moons
Après avoir joué au bingo avec des
drag-queens, habité durant 4 mois
avec de charmantes Anglaises avec
qui je n’avais pas élevé les cochons,
mais qui avaient visiblement été élevées par eux, accepté que 40% n’est
pas un échec et senti l’odeur des red
beans tous les matins, je suis revenue.
10 h : J’émerge. Je me lève difficilement de mon lit à ressors qui a grincé
toute la nuit sous mon poids mammouthesque. Ça sent l’alcool dans
la cuisine, c’est l’Erasmus. Au petit
déjeuner pour ma coloc anglaise, on
retrouvera pommes de terre, bacon,
fromage fondu, haricots sauce tomate,
pain. Dehors : la pluie. Habituelle,
froide, oblique et incessante. La météo
belge? Une pucelle!
12 h : Il est l’heure de manger. La
cuisine de l’Angleterre est à son image
: entourée d’eau. Déclinaison d’hamburgers sous toutes leurs formes, les
14 h : Mon immersion juridique avait
pourtant bien commencé : reçue dans
un secrétariat flambant neuf par une
secrétaire adorable, qui m’offrit même
un mug, du thé et des chips, mon
dossier était prêt sans que je doive
le demander par lettre, email, fax ou
même pigeon voyageur. C’était sans
compter sur mon premier séminaire
en « Introduction to English Legal
System ». Le professeur entame le
cours par la sortie du Royaume-Uui
de l’UE. Il est visiblement orienté
puisqu’il finit par me demander :
« Et vous, vous en pensez quoi en
Europe ? ».
16 h : Je fais le point. À vrai dire,
j’imaginais le système éducatif anglais
superfoudedingue, à la Oxford. Comment vous expliquer mon sentiment
mitigé? Tout d’abord, personne ne
double. Le minerval est tellement cher
qu’une fois inscrit, il faut vraiment le
vouloir pour rater. Il est en effet assez
facile d’obtenir la moyenne de réussite
qui, selon les cours, varie, mais est
bien souvent située aux alentours de
39% (Marcourt, n’aie pas peur, je
parle de l’Angleterre). Il est par contre
beaucoup plus difficile d’obtenir des
points supérieurs à cette moyenne. Là
où il faudrait en Belgique 85% pour
obtenir le commentaire « excellent »,
il ne nous en faut que 70 en Angleterre. Autant vous dire qu’obtenir un
80% là-bas semble assez héroïque et
quelque peu impossible. Ensuite, et
c’est une conséquence directe du fait
que personne ne double, les univer-
sités se retrouvent malheureusement
constituées de quelques loosers qui ont
fait le minimum syndical durant toutes
leurs études, mais qui sont désormais
juristes. Enfin, pour la première fois
dans ma vie universitaire, un professeur m’a demandé ce que je pensais.
Il ne voulait pas son avis, celui d’un
livre ou du syllabus, il voulait le mien.
Ce que je pensais, positivement ou
négativement, l’intéressait. Et ça…
c’était fucking awesome (t’as vu, je
suis bilingue!). Les séminaires sont en
effet agencés autour d’une discussion
où chacun est libre d’exprimer ses
opinions, et de là nait l’apprentissage.
22 h : À nous les petites Anglaises…
Maquillées à la truelle. Il vous est
surement arrivé, lorsque vous entrez
dans un magasin, de voir un habit
importable même en dessous d’un sac ?
On s’est déjà tous demandé « MAIS QUI
VA ACHETER CA ?! » J’ai désormais
ma réponse : les Anglaises. Durant
la journée, ça va : une mode quelque
peu bizarre, mais colorée, originale
et rigolote. Mais la nuit tombée… il
se produit un phénomène étrange.
Qu’il pleuve, vente, tempête ou neige,
les demoiselles oublient soit le haut,
soit le bas. Elles se retrouvent donc
en soutien-gorge et mini-jupe en plein
hiver. En plus d’être foncièrement
vulgos et tartinées de maquillage,
elles claquent des dents, deviennent
mauves et sont à la limite de l’évanouissement. Il faut croire que l’adage
« il faut souffrir pour être belle » a
lui-même souffert d’une traduction
approximative.
ET SINON....
J’ai adoré. L’Angleterre fut une expé-
7
rience inoubliable où j’ai pu découvrir une nouvelle culture entourée
de bonnes personnes. J’ai appris à
mes dépens que même sous la pluie,
on peut être heureux. Le retour à la
réalité a piqué. Les Novelles ont donc
décidé de m’offrir un aller simple.
See you soon.
RIO DE JANEIRO
« Ri’au pays des Merveilles » peu importe qu’elle soit positive ou
par Eléonore Coucke
Parmi tous les étudiants-Erasmus de
BA3, on peut distinguer trois catégories.
Tout d’abord, il y a ceux qui fondent
leur choix sur des motifs purement
académiques voire professionnels (également connus sous la dénomination
de “grande dis” de l’auditoire). Puis,
il y a ceux qui prétendent combiner
choix académique et intérêt pour l’apprentissage d’une nouvelle langue (on
y croit). Enfin, il y a ces étudiants,
qui ne savent pas quoi répondre à la
question : “Et pourquoi as-tu décidé
de partir au Brésil dans le cadre de
tes études de droit?”. Pour démentir
quelques faux clichés qui circulent au
sujet des Erasmus à Rio - car non, il
n’y a pas qu’en Angleterre qu’il faut
sortir les parapluies ou en Espagne
qu’on a des cours dans une autre
langue -, arrêtons-nous sur quelques
vices cachés de la ville du Corcovado.
je voulais te dire que je
t’attends
En écrivant ces lignes, c’est avec un
grand sourire narquois que j’invite
tous ceux qui se plaignent, à raison
de dix commentaires Facebook par
semaine, de l’administration de la
faculté de droit de l’ULB, à aller faire
un tour à celle de la FGV de RJ (Rio
de Janeiro pour les moins balèzes).
Là-bas, l’attente pour recevoir une
réponse à une quelconque demande,
non, prend environ le même temps
qu’il faut à Mme Rorive pour corriger
nos examens : Une fois la réponse
reçue, il y a 9 chances sur 10 qu’elle
ne traite pas tout à fait, voire pas du
tout, de ta question. C’est dans cette
optique que j’ai donc concédé que nos
cours de portuguais ne commencent
que 3 semaines avant nos premiers
examens. Si la patience est un véritable prérequis pour un Erasmus au
Brésil, il ne s’agit pas de mettre en
pratique celle-ci uniquement dans le
cadre académique. À titre d’exemple,
pour chaque emplette au supermarché,
comptez le temps qu’il vous faudra pour
trouver chaque article, et ajoutez-y
30 minutes : recette locale... Autant
dire que j’ai vite compris qu’il valait
mieux avoir de la batterie sur son
téléphone avant d’aller faire un tour
au supermarché, ce qui a l’avantage
de permettre de découvrir la ville de
Rio via Snapchat à défaut d’avoir le
temps de l’admirer réellement.
sur la plage dorée de Copacabana, a
été tirée en une seule journée et retouchée sous toutes ses formes possibles
et imaginables. Attention, ne nous
méprenons pas, du soleil à Rio, il y
en a. Suffisamment pour donner des
coups de soleil imprégnant la peau
aussi longtemps qu’un tatouage au
henné à tous les innocents “gringos”
(expression locale pour parler des
touristes) qui pensent qu’un nuage
protège du soleil. C’est également à
Rio qu’a pris sens pour moi le mot
“drache” : Faire 200m sous une bonne
pluie à Bruxelles frisotte un peu les
cheveux des plus coquets et ruine les
pattes d’éléphant des malignes qui
portent ça un jour de pluie. Parcourir
la même distance sous la pluie à Rio
et il ne reste plus qu’à rentrer chez
soi et prendre son mal en patience.
Changer de tenue pour repartir sous
la pluie ne sera pas d’une quelconque
aide et ce ne sont certainement pas
les puissants systèmes d’air conditionné du luxueux métro carioca qui
sècheront nos fringues aussi trempées
que si l’on s’était baigné dans l’océan
Atlantique2.
LE lundi au soleil, c’est
quelque chose qu’on
n’aura jamais
caipirinha, quand y’en
a plus, y’en a encore
Que tous ceux qui, comme moi avant
mon départ, pensent qu’à Rio le soleil
brille 365 jours par an, réexaminent
leurs projets de vacances. La célèbre
image de la bombasse carioca au maillot
brésilien1, sirotant une Agua de Coco
1 Je conseille la recherche Google pour les no-
Un séjour Erasmus à Rio de Janeiro,
pour une occidentale dévorée d’une soif
de découvertes, c’est un peu comme
tenter l’expérience de sa célèbre boisson
vices qui ignorent de quoi il s’agit
2 Leur piscine locale
8
9
locale : “la Caipirihna”.
La première gorgée t’emmène aussi
vite au septième ciel qu’à la commande de ton deuxième verre (“Eu
quero mais”). Ce second verre quant à
lui, te procure une série de nouvelles
capacités apparemment enfuies en toi
: une aisance soudaine à t’exprimer
naturellement dans la langue du pays,
des talents cachés à te déhancher sur
un air de samba,...
Le troisième verre enfin, ouvre plusieurs portes. La plus populaire retenue
parmi la population cible de cette
boisson (les “gringos” évidemment)
est celle d’une garantie assurée d’un
lendemain de veille digne de ce nom.
Pour conclure, la Cachaça, cet alcool
qui remplit ta Caipirinha à environ
80% (oui oui, 15% de sucre, 5% de
citron vert), attire autant d’amateurs
de cocktails que l’Erasmus à Rio attire
de naïves Occidentales à l’expérimenter dans cette ville du célèbre
carnaval. Mais comme l’alcool fort
peut facilement te monter à la tête, Rio
de Janeiro présente parfois quelques
défauts semi-apparents qu’on omet de
mentionner sur les cartes postales de
la plage d’Ipanema.
Et pourtant, Dieu sait que personne
ne pense jamais réellement les mots
“plus jamais d’alcool” quand ceux-ci
sont prononcés après la prise de son
10ème Dafalgan de la journée. Comme
la remise d’une solide gueule de bois,
tout étudiant Erasmus à Rio aura
besoin de quelques heures (voire jours,
selon ses capacités à s’adapter aux
coutumes locales) pour se remettre
d’un climat diluvien et savourer à
nouveau un délicieux Açai (inévitablement suivi d’une Caipi) sur les
plages paradisiaques de Rio.
Du Bataclan au Janson ?
L’ULB face à la menace terroriste par Nina Pineau et Florian Copette
Après la fermeture du lundi 23 novembre, du fait de l’alerte terroriste maximale,
l’ULB rouvrit ses portes le lendemain, non sans mesures de sécurité draconiennes
pour protéger au mieux ses étudiants et son personnel académique. Mais qu’en
était-il réellement ?
Le haut de l’avenue paul
héger, désormais checkpoint Jesuischarlie
Comme annoncé, les personnes entrant
sur le campus sont surveillées par
le personnel de sécurité chargé de
les filtrer. Dommage cependant, que
cela ne concerne que l’entrée par le
haut de l’avenue Paul Héger, qui, de
manière étonnante, dispose de deux
extrémités, le bas étant totalement
ouvert. Mais il ne fait aucun doute
qu’un éventuel terroriste, suivant son
GPS et venant de Molenbeek, passera
très probablement par l’entrée surveillée, et se retrouvera dès lors face
à une sécurité féroce.
Cette sécurité, il s’agit de Michel, garde
du campus depuis des années, qui
observe d’un œil attentif les individus
frôlant le sol de l’université. Armé
seulement de ses poings, de son talkie-walkie et de sa détermination, il
est pourtant évident que pour être à
ce poste, il a reçu moult formations
de défense, probablement auprès de
la DGSE, du Mosaad, du SWAT, de la
CIA, NSA, FSMA, SPA et autres AIEA.
la Carte étudiant, rempart contre l’obscurantisme
Mais comment pourrions-nous identifier les personnes suspectes ? Quel
critère employer pour distinguer un
brave étudiant épris de liberté d’un
fanatique sanguinaire ? L’ULB a
fait fort, obligeant les étudiants à
porter leur carte autour du cou, tel
un talisman magique éloignant les
mauvais esprits islamistes ; la force
myhtique du libre examen, voilà ce qui
manquait à la France. Cela semble
bien entendu imparable pour identifier
les victimes en cas d’attaque, mais
cela part également d’une logique
implaçable : les terroristes sont armés,
formés, financés et prêts à tout, sauf
à créer une fausse carte d’étudiant.
De même, cela présume qu’un étudiant ne sera jamais un terroriste, et
inversement – car, comme chacun le
sait, les terroristes ne font pas d’études
mais vivent dans le désert, en lisant
uniquement le Coran et en lançant
des cailloux.
Le fait de voir comme terroriste potentiel
toute personne non inscrite à l’ULB, a
rapidement provoqué un tollé auprès
de nombreuses associations et particuliers, dénonçant en chœur un appel
à l’amalgame, comme en témoigne
ce twittos engagé :
Enfin, les locaux des cours, non visibles
sur GeHol sans un identifiant étudiant,
finiront ainsi de brouiller les pistes :
car comment savoir si le Janson sera
rempli un lundi matin ?
la bibliothèque, fort
knox du campus
Si peu de personnel de sécurité arpente
les locaux et les rues du campus, –
Michel suffisant amplement pour faire
rempart – un endroit dispose cependant
d’un dispositif de sécurité accru : la
bibliothèque. Un garde bloque en effet
l’entrée, n’acceptant que les étudiants
portant leur collier d’identification.
Les terroristes étant connus pour leurs
atteintes aux patrimoines historiques,
tels que statues et temples antiques, il
était impératif de protéger les véritables
joyaux de la bibliothèque, comme le
précis de droit des obligations de Van
Ommeslaghe, vénéré par de nombreux
juristes en devenir.
Et même en l’absence de garde, le
personnel de la bibliothèque reste
vigilant, en exigeant de voir la carte
des étudiants dont ils se sont occupés pendant 4 ans, mais dont ils
soupçonnent un clone maléfique, ou
pire, une radicalisation éclair (qui se
manifeste effectivement très souvent
par la perte de sa carte étudiant).
Pas de boulettes pour les ennemis
des boulettes.
Une autre mesure phare a été, sans
conteste, la fermeture dans un premier
temps des restaurants universitaires.
Plus personne ne pouvait ainsi déguster les boulettes ou le vol-au-vent de
Chez Théo. De cette façon, les terroristes se retrouveraient sans source
de nourriture sur leur lieu d’attaque,
de quoi réfléchir à deux fois avant
de la planifier… La raison de cette
fermeture était également d’éviter un
trop fort regroupement d’étudiants,
alors que les cours en auditoires de plus
centaines de personnes continuaient
cependant à se donner juste à côté.
Cette mesure de privation de nourriture
fut également fortement critiquée, et
vue comme une atteinte à des libertés
fondamentales, dont doit jouir chaque
être humain, terroriste ou non.
La discussion enflammée sur les
réseaux sociaux à ce sujet montre
l’ampleur de cette controverse.
CONCLUSION
L’université a ainsi redoublé d’audace
et d’inventivité en ces temps incertains,
et il ne fait nul doute que cette haute
sécurité, relayée par les médias, s’avère
sans pitié pour les terroristes, privés
ainsi de nourriture, de bibliothèque
et de Gehol. Etudiants, dormez donc
sur vos deux oreilles, le libre examen
vaincra l’obscurantisme – un badge
à la fois.
10
11
Le top des phrases « choc »
de nos professeurs par Pierre Antoine
Nos professeurs regorgent d’imagination lorsqu’ils nous dispensent vaillamment leur cours… Voici une synthèse de leurs phrases d’accroche
préférées, pouvant répondre au précepte « À défaut d’être chics, soyons
chocs ! »
MON COURS EST TRÈS
IMPORTANT POUR VOTRE
FORMATION
Phrase dite par tout bon professeur
qui se respecte lors de la séance d’introduction mais qui n’empêchera pas
l’absence de la moitié de l’auditoire
dès le second cours.
IL N’Y A PAS DE SUPPORT
écrit
Signifie que le (la) professeur(e) aime
avoir un auditoire bien rempli, ou,
comme tout étudiant qui se respecte,
est atteint(e) de ‘flemmite’ aigue.
Diminue l’attention des étudiants
proportionnellement au rang que
ceux-ci occupent dans l’auditoire, seul
le premier rang ayant le privilège de
comprendre le cours dans sa totalité.
JE Ne réponds pas aux
emails
Comprendre « je reçois trop d’email
et je n’ai pas le temps d’y répondre, ni
même parfois de les lire ». Mais, à une
semaine des examens, vous essayerez
quand même de le (la) joindre de
cette manière dans un ultime appel
à l’aide… auquel vous ne recevrez
évidemment pas de réponse (au moins
vous aurez été prévenus !).
si vous êtes un thug, « prenez une
bonne assurance annulation »…
MON COURS EST généralement bien réussi
Signifie que le (la) professeur(e) pose
des questions faciles à l’examen, ce qui,
en master, a pour effet d’influencer le
choix d’options de 50% des étudiants.
LE Syllabus est en cours
d’édition aux pub
Comprendre « le syllabus sera disponible peu de temps avant l’examen ».
les documents suppléLA matière de l’examen
mentaires sont matière
est composée du cours LE COURS DE LA SEMAINE d’examen
oral et du syllabus
PROCHAINE EST Annulé...
et aura lieu durant la Sous-entendu : « vous devez les étudier
Manière d’exprimer le fait que les semaine tampon
mais je ne poserai pas de question
étudiants devront mixer cours oral
et syllabus pour se faire leur support
d’étude, ce qui leur prendra environ
4 fois plus de temps.
LA matière de l’examen ne
porte que sur le syllabus
Réduit le taux de présence au cours
de plus ou moins 75%, dès la deuxième séance.
JE N’utiliserai pas de micro
Laisse croire aux étudiants durant
quelques secondes que de la matière
sera supprimée alors qu’en réalité elle
n’arrivera que plus tard, juste avant
l’examen, lors d’un cours ayant lieu
en plein blocus…
MON COURS n’est pas
un cours facile
Comprendre « ne réservez pas trop
vite vos vacances pour cet été », ou,
dessus à l’examen, ou peut-être bien
que si, ou que non… en fait je ne
sais pas ».
j’ajouterai un addendum qui sera matière
d’examen
Comprendre « il y aura de la matière
en plus peu avant l’examen et vous
ne saurez pas comment la caser dans
votre planning ».
l’examen est à livre Ce que je vais expliquer vous aurez les points
ouvert
maintenant est très dans les délais
important
Rassure les étudiants en leur faisant
croire qu’ils ne doivent pas étudier le
cours, jusqu’à ce que les notes d’examen sortent.
Comprendre « ce que je vais expliquer
maintenant tombera sans doute à
l’examen ».
Veut dire que ceux-ci arriveront peutêtre fin février, dans le meilleur des cas.
la visite des copies ne
sert pas à renégocier
la participation au les tp sont très impor- les points
cOURS compte pour tants pour l’examen
la note d’examen
Métaphore exprimant la lassitude du
Augmente l’attention des étudiants
de plus ou moins 100%.
Comprendre « mes assistants font et
corrigent les questions d’examen ».
(de la) professeur(e) face aux étudiants
mécontents de leur note.
les notes de tp inter- vous pouvez avoir le
cette partie du cours viennent pour un quart code à l’examen
n’est pas matière d’exa- de la note globale
men
Affirmation entrainant directement
Diminue l’attention des étudiants
d’environ 100%.
l’examen est oral
Augmente le taux de présence et l’attention en cours, mais diminue par
contre notablement le taux de réussite
à l’examen, surtout en BA2.
le qcm est à points
négatifs
Lorsque les points sont sortis, provoque
une déferlante de commentaires sur
le groupe ayant pour objet une seule
et unique question : « la note de TP
est-elle intégrée à la note finale ou
non ?! ».
nous ne ferons pas de
pause et terminerons le
cours plus tôt
L’une des deux affirmations de cette
phrase est beaucoup moins respectée
que l’autre.
Provoque généralement une vague
d’évanouissements dans l’auditoire.
LA matière d’examen est
différente de l’année
ne perdez pas trop de dernière
temps durant l’examen
Tour de passe-passe pour dire que
les étudiants n’auront pas assez de
temps pour finir l’examen.
Comprendre « les résumés circulant
sur Respublicae ne vous serviront
à rien ».
j ’ organiserai u n e
vous aurez amplement séance de questions
le temps durant l’examen réponses durant la dernière semaine de cours
Signifie ici par contre que les étudiants
auront suffisamment de temps durant
l’examen mais qu’en contrepartie
la cotation sera un peu (beaucoup)
plus sévère.
Séance à laquelle assistent quelques
étudiants courageux qui n’ont généralement que peu de questions à poser.
au minimum trois questions dont la
réponse suscite encore la controverse
la veille de l’examen.
12
13
POUR OU CONTRE
- Le retrait de la dotation de toute la famille royale ? Contre.
- La moyenne descendue à 10 ? Contre.
- Les cours de religion/morale à l’école ? Contre les cours
de religion donnés par des religieux mais pour un cours
d’histoire comparée des religions.
- Le TTIP ? Pour, les Etats-Unis viennent de conclure un
tel accord avec 12 pays d’Asie et toutes ces craintes dont on
parle toujours dans le cadre de l’accord avec l’Europe se
sont, en réalité, avérées non-fondées !
LA DéPOSITION D’ELSA
ERIK VAN DEN HAUTE
président des relations internationales de la Faculté de Droit
par Margaux Allata et Constance Dupont
V D H, un prof esseur h yperactif ?
ELSA a choisi d’interviewer Monsieur
Van Den Haute, professeur connu
de tous et qui nous a, notamment,
tous fait trembler au cours de notre
deuxième année... Professeur, avocat,
père de famille, amateur de voyages,
de photographie et de sensations
fortes, il ne cesse, en outre, de nous
surprendre par son investissement
pour l’université…
ELSA : Vous avez hésité entre les
langues et le droit, pour quelles
raisons avez-vous finalement
choisi le droit ?
VDH : Pour une question de débouchés, et parce que je pensais pouvoir
combiner les langues et le droit.
Mon idée était de faire le droit pour
devenir, ensuite, interprète, en sui-
vant un stage à la Commission
Européenne et puis, j’ai tellement
aimé le droit que je suis resté dedans.
énormément de passions comme le
voyage, la photographie, les sensations fortes, l’enseignement…
Pourquoi avoir décidé d’enseigner
à Bruxelles et à Mons ?
Pourquoi vous investir autant
pour l’U LB ? Quel est vot re
objectif ?
Je trouvais que c’était un beau défi.
Le premier cours que j’ai commencé à enseigner à Mons était
le cours de Droit du patrimoine
et de la personnalité morale et j’ai
trouvé que c’était un cours très
intéressant. J’ai voulu découvrir
autre chose, et je dois dire que je
suis ravi de donner cours à Mons,
cela fait maintenant 10 ans et je ne
m’en lasse pas. C’est très différent
du campus de Bruxelles mais je
trouve cela très enrichissant.
Nous avons pu lire que vous avez
Mon objectif c’est de faire en sorte
que tout ce qu’on offre à l’ULB
soit le mieux possible, qu’il y ait
un maximum d’opportunités pour
les étudiants. J’ai toujours beaucoup aimé cette université, j’y ai
fait mes études et j’ai beaucoup
aimé. Je trouve que l’ULB est une
université qui a réussi le pari de
la modernité. Quand je compare
avec d’autres universités, on fait
énormément de choses pour les
enseignants et pour les étudiants et
c’est quelque chose que j’ai envie de
reproduire au niveau de la faculté
où les choses sont toujours un peu
plus lente parce que la faculté de
droit est traditionnellement plus
conservatrice. Vous parliez de passions, l’enseignement et les étudiants
c’est une passion !
Mais y a-t-il encore de la place
pour votre carrière d’avocat ?
Plus vraiment, à vrai dire. Pour
l’instant, j’ai complètement réduit
cela en veilleuse. Je suis encore
avocat car de temps en temps il
peut il y avoir une affaire très
intéressante mais, en réalité, j’ai
décidé d’orienter principalement
ma carrière vers tout ce qui est
universitaire.
Pensez-vous être arrivé au sommet de votre carrière ou avez-vous
encore de plus grands projets
professionnels en perspective ?
Etre arrivé au sommet de sa carrière, c’est toujours très difficile
car on ne sait jamais quelles sont
les opportunités qui peuvent arriver. J’ai eu cette opportunité de
diriger maintenant un master au
Cambodge, qui est notre master
délocalisé là-bas, et c’est un nouveau défi qui va, je pense, beaucoup m’occuper dans les mois et les
années à venir et, pour l’instant,
je ne regarde pas au-delà. Je suis
très content avec ce que je fais et
je n’ai pas d’ambition spécifique,
je verrai bien en fonction de ce qui
viendra. Pourquoi le Cambodge
? La faculté de droit est depuis
1994/1995 présente au Vietnam et
quand je suis arrivé aux relations
internationales, je devais gérer ce
partenariat au Vietnam et, à un
moment donné, est venue l’idée de
créer ce genre de master au Vietnam
car il y avait une demande mais
on a rencontré quelques difficultés
parce que le contexte réglementaire
y est très difficile pour la création de
ce genre de programme. On a alors
songé à le faire au Cambodge car
on s’est rendu compte qu’il y avait
une demande encore beaucoup plus
criante : on est la seule formation
en anglais en droit au Cambodge
pour l’instant ! Quand j’ai fait les
entretiens de recrutement avec les
candidats pour le programme, plusieurs m’ont dit que cela faisait 2, 3,
4 ans qu’ils attendaient pour avoir
un programme de ce type-là. Pour
ERIK VAN DEN HAUTE
nous, c’est réconfortant car cela
montre que l’on répond vraiment à
un besoin, dans un pays qui a eu
une histoire difficile et où, à l’issue
du génocide, en 1979, il restait 6
avocats pour tout le pays ! C’est
un pays qui, aujourd’hui encore,
souffre beaucoup de cette époque-là
et si on peut apporter notre pierre
là-dedans, j’en serai ravi !
Comment arrivez-vous à combiner carrière et vie familiale ?
C’est la question que je me pose
tous les jours (rires). Généralement,
puisque ma carrière implique beaucoup de déplacements à l’étranger,
j’essaye de m’organiser pour que
tous mes déplacements soient concentrés un maximum sur la semaine,
comme ça j’ai les week-ends pour
me consacrer à la famille.
SOYONS PLUS INTIMES ...
- Thé ou café ? Café le matin et thé l’après-midi.
- Sucré ou salé ? Sucré.
- Cravate ou nœud pap’ ? Je pense que vous le savez, cravate !
- Le coq ou le lion ? L’iris.
- Quick ou Macdo ? Quick.
14
15
JURISPRUDENCES
LA COUR ACCUEILLE
- Ce moment où même Elsa fait des préventes pour le concours d’éloquence
et de plaidoirie. #jesuishipster #jesuisdroit
- Le score mitigé de Bernie Sanders, il a ri jaune en voyant Clinton.
- La réduction du salaire des combattants de l’Etat Islamique : plus qu’une
vierge pour les purs.
- L’abonnement STIB à 50 euros : tout tombe à pic avec la fin des travaux
de l’avenue Buyl ! Ah non...
- Les bonnes résolutions des étudiants ayant raté leur session de janvier ;
les plus courtes sont les meilleurs.
- La nouvelle Princesse Dinsey, on adore Kylo Ren.
- La mort du juge Scalia, de la Cour suprême des Etats-Unis. On a toujours
préféré, et de loin, nos jurisprudences !
- La grâce accordée à Jacqueline Sauvage : faites que les délibérations de
juin soient aussi clémentes !
- Karin Gérard et la désignation de ses agresseurs : Jack Daniels, Johnny
Walker et William Lawson.
- La découverte des ondes gravitationnelles ; cela fera peut-être tomber nos
points plus vite.
- L’oscar de Leonardo DiCaprio. Peut-être qu’un jour, Uyttendaele sera doyen...
- La nouvelle réforme de l’orthographe, on aura peut-être enfin un numéro
sans fautes.
- Le relifting de l’ADBR-info. Dire qu’avant on devait se satisfaire du Fléau
Pourpre comme unique concurrence...
- La découverte d’une neuvième planète : de toute façon, la Cour n’a retenu
que Jupiler (et Maes)...
LA COUR S’INTERROGE
- Sur la suspension de Sharapova pour dopage. Elle détournait des médicaments tonifiants destinés à Daniel Garabedian.
- Sur le référendum du « Brexit » au Royaume-Uni, attention ça pourrait
donner des idées à la crimino’.
- Sur la fuite d’Abdeslam ; non mais, en fait, tout le monde s’en fout maintenant.
- Sur la fermeture des frontières franco-belges par Jan Jambon. « Rien à
déclarer », vraiment?
- Sur le remaniement du gouvernement Hollande, la ‘Valls’ continue.
- Sur l’acquisition de l’accent anglais d’Isabelle Rorive dans les pubs londoniens : « Repeat after me : one beer please ».
- Sur l’arrestation d’El Chapo, peut-être faudrait-il demander à Sean Penn
de retrouver Annemie Schaus...
- Sur la fermeture des Cercles pendant la journée d’accueil des étudiants ;
« à votre droite.. Non, vous n’avez rien vu»
- Sur la disparition, d’année en année, des profs de Constit’ II. On se croirait dans Hunger Games, dommage que notre Katniss Everdeen s’appelle
Julien Pieret.
- Sur le caractère sexuellement transmissible du virus Zika, Van den Haute
annule toutes ses sorties Erasmus par prudence.
- Sur la nouvelle épreuve de Koh Lanta : après les poteaux, réussir le test
d’admin’...
- Sur l’avancée de la construction du RER, on ne voit plus le bout du tunnel.
- Sur l’identité d’un marin retrouvé momifié dans l’Océan pacifique. Apparemment Garabedian aurait confirmé que ce n’était pas lui.
- Sur les récentes déclarations de Medvedev, ou comment jeter un froid.
LA COUR REJETTE
- La journée de dépistage IST au même moment que les résultats d’examen,
décidément une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule.
- Les deux TD droit en une semaine. Ca se rapproche quand même du
traitement inhumain et dégradant...
- La remise de la légion d’honneur française au prince saoudien Mohammed
Ben Nayef : c’est Charlie ça ?
- Les migrants. L’Europe aussi. Apparemment c’est à la mode ces temps-ci.
- La réouverture de la bibliothèque aux lecteurs externes, dire qu’on s’était
enfin débarrassé des vieux et des SDF...
- La censure du journal Zaman par le gouvernement turc. Mais rassurez-vous,
ici le Cercle nous fout la paix!
- La couleur des nouvelles chaises de la bibliothèque de droit, dire que
Marianne avait tenté, tant bien que mal, de nous faire voir la vie en rose...
- Les deux questionnaires et corrections différents du test de droit administratif : Et alors, Patrick, il est passé où le principe d’égalité ?
- Le nouveau professeur de droits et libertés, Julien Pieret, révolutionne les
cours de rien : maintenant, c’est dix heures de lecture par semaine.
- La disparition des 150 000 manchots en Antarctique, heureusement qu’il
en reste encore au secrétariat de droit.
- La candidature de Donald Trump. Ca commençait déjà mal, il s’appelle
Donald...
- La sortie tardive et mille fois repoussée des résultats de Droit fiscal.
Les MA2 aimeraient faire pareil avec la remise du TFE !
- Le coma éthylique au half-time des BA3 ; si on savait que la vente des
croque-monsieurs finançait en réalité une réunion des alcooliques anonymes,
on se serait abstenus!
- La fermeture des tunnels bruxellois, des trottoirs, du tram 25, 94, du Bois
de la Cambre,... ELSA envisage sobrement l’achat d’un hélicoptère.
Law Students with refugees,
mais d’où SORTENT-ILS ? par Manon Libert
Début septembre, la Plateforme Citoyenne réquisitionnait le Parc Maximilien pour loger des centaines de réfugiés primo-arrivants laissés pour
compte. Un bon mois plus tard ULB students with refugees se créait dans
l’urgence pour trouver une solution de logement que le gouvernement refusait toujours d’offrir.
d
ébut septembre, la Plateforme
Citoyenne réquisitionnait le
Parc Maximilien pour loger
des centaines de réfugiés primo-arrivants laissés pour
compte. Un bon mois plus tard, ULB
students with refugees se créait dans
l’urgence pour trouver une solution de
logement que le gouvernement refusait toujours d’offrir. Le mouvement
prit rapidement une ampleur impressionnante, réunissant une centaine
d’étudiants de tous bords liés par une
même motivation ; réagir face à une
situation jugée inacceptable. Dans ce
climat instable et face au constat que
nos concitoyens étrangers continuent
à se réfugier chez nous, nous nous
sommes donc réunis à la recherche
d’un projet durable avec nos moyens
de juristes amateurs.
En effet, ce n’est ni dans la bibliothèque de droit ni au foyer qu’on le
perçoit mais la Belgique est, pour le
moment, mise à rude épreuve avec
l’arrivée de centaines de migrants.
Le gouvernement est ‘‘débordé’’... Les
derniers événements de terrorisme ainsi
que le peu de volonté politique à ce
niveau–là n’ont pas aidé. (Et pourtant
la Belgique a dû gérer une crise bien
plus importante en 20001...) Ainsi les
ONG tentent de prendre le relais mais
sont pour le moins ensevelies sous
1 40 000 demandes alors contre moins de 30
000 aujourd’hui.
la masse infinie de travail à devoir
accomplir bénévolement ! C’est au
niveau du pré-accueil que nous avons
décidé d’agir. Nous nous sommes donc
rendus au « Hall Maximilien », cet
espace aménagé par la plateforme
citoyenne pour voir ce qu’il en était.
Qu’avons-nous découvert ? Des centaines de personnes s’abritent du vent
et de la pluie pendant la journée. Pour
beaucoup, ils viennent d’arriver, ils
sont exténués, ne savent pas vers qui
se tourner voire même où dormir. Les
autres sont ceux qui ont été reconduits jusqu’à trois fois pour avoir
une première convocation à l’Office
des étrangers. En effet, pour obtenir
une place dans un des centres FEDASIL du pays, il faut obtenir ce papier
orange qui enregistre votre demande
d’asile. Premier constat ; alors même
qu’il ne donne droit à aucun statut,
l’obtenir relève d’un véritable par-
cours du combattant. Je me permets
ici de soulever une contradiction :
pourquoi refuse-t-on d’enregistrer
ces demandes pendant plusieurs mois
et par la même occasion de prendre
empruntes et identités alors que les
médias dénoncent sans cesse des flux
migratoires porteurs des terroristes
de demain ? Le secrétaire d’Etat à la
migration a pourtant encore réduit
les quotas d’enregistrement à 60 par
jour laissant bon nombre de personnes
à la rue chaque nuit.
Amnesty International qualifie cette
politique de « Test du Stress ». Il y a
l’anxiété, le désespoir, le sentiment
que les épreuves n’en finissent pas
mais s’ajoutent les unes aux autres.
Que l’asile semble hors d’atteinte2.
Décourager, voilà le maître mot de
2 http://www.amnesty.be/je-veux-m-informer/nos-blogs/le-blog-de-martine-vandemeulebroucke/article/le-test-du-stresscomme-politique-migratoire
17
notre politique migratoire. La lettre
ouverte adressée par M. Francken aux
Irakiens ne nous en donne qu’une
petite idée.
Deuxième constat, des mineurs non
accompagnés de 15-16 ans sont en
Belgique depuis août 2015 sans tuteurs
ni centres spécialisés. Il ne semble
pas qu’il y ait un manque de tuteurs
mais un problème de désignation de
tuteur. En outre, beaucoup arrivent
en Belgique secoués voire traumatisés
mais aucun accompagnement médico-psychologique n’est pris en charge
par l’Etat, des malades chroniques
(diabètes, cancer,..) sont sans suivi
mais surtout la plupart des demandeurs d’asile ne savent même pas
qu’ils ont droit à un avocat (pensant
naïvement qu’en disant la vérité sur ce
qu’ils fuient, ils vont être accueillis)
ou alors « des avocats fantômes »
désignés mais injoignables.
Dernier constat, une fois le papier
orange obtenu, la personne peut enfin
se diriger vers un centre FEDASIL
du pays en attente du rendez-vous
suivant au CGRA. La procédure d’accueil est alors mise en marche. Ce
papier n’est malheureusement pas le
« Saint-Graal », les personnes sont
massées dans des centres bondés. A
Rixensart, par exemple, les réfugiés
dorment en tente…
Après plusieurs hésitations, Law students with refugees a commencé par
organiser des permanences juridiques
au Hall tous les jours en association
avec l’ONG « Vluchtelingenwerk » pour
ensuite s’associer avec des avocats
de la Commission d’aide Juridique
(CAJ). L’objectif ? Expliquer au x
demandeurs d’asile leurs droits et
face à quelle procédure sinueuse et
décourageante ils vont devoir faire
face. Nous organisons également des
formations mensuelles pour tout juriste
désireux de nous rejoindre. Et récemment, nous venons de créer un projet
de tandem avec des avocats de la Ligue
des droits de l’homme. N’oublions pas
que ce sont dans les zones de nondroit que se développent les abus de
droit. N’oublions pas que c’est nous
qui détenons les outils juridiques pour
changer les choses. Que l’on soit pour
ou contre l’immigration ne peut nous
empêcher d’ouvrir les yeux sur une
situation injuste. La solidarité n’a au
final pas de couleur politique. Si toi
aussi, tu refuses de rester les bras
ballants à voir des gens abusés de
leur vulnérabilité, n’hésite pas à faire
un tour sur notre page « Law Students
with refugees » et nous rejoindre.
NB : Si tu parles l’Arabe, le Farsi ou
autres dialectes, nous avons besoin
de toi !
Ne garde que l’Essentiel !
*La présente offre est exclusivement réservée aux étudiants. Elle comprend un accès à la base Strada lex (moteur de recherche,
la législation Strada lex, sources officielles, Recueil Permanent des Revues Juridiques) + un crédit pay-per-time de 2 x 4 heures.
Offre valable du 1/09/2015 au 30/06/2016 sur présentation de la carte d’étudiant.
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18
19
Comment réussir ses
études (de droit)
par Pierre Malka
Nous sommes tous confrontés chaque année au risque d’échec ou de
notes insatisfaisantes. Nombre de professeurs nous assènent souvent
cette maxime : « Y’a pas de secrets, il faut travailler ». Pourtant, échouer
en droit ou à l’université ne se résume pas à une équation qui ne comprend que le travail ou le quotient intellectuel, il y a bien plus que ça.
C
et article s’adresse à tous,
ma article s’adresse à tous,
mais plus particulièrement
aux Bloc 1 et Bloc 2 qui se
trouvent dans une période
charnière de leurs études. Je n’aurai pas les moyens, surtout en deux
pages, d’être complet sur ce vaste
sujet qu’est la réussite à l’université.
C’est pourquoi je vais tenter de me
focaliser sur ce qui m’a semblé le
plus fondamental ainsi que sur ce
que j’ai pu apprendre de mes presque
cinq années à la faculté. Je parlerai
dans un premier temps de certains
facteurs qui influencent la motivation
à travailler. Ensuite, j’aborderai très
brièvement les méthodes pour étudier
plus facilement et de manière plus
agréable.
PLUS ON EST BIEN DANS
SA VIE ÉTUDIANTE, PLUS ON
TRAVAILLE
S’il est louable de nous encourager à
bosser davantage, il est idiot de faire
abstraction du milieu dans lequel on
évolue : aucun étudiant ne possède
le même environnement de travail.
Cela implique naturellement que selon
certains éléments, l’étudiant devra
parfois s’employer davantage. À mon
sens, l’élément crucial de la réussite
en faculté est notre environnement
social. Plus nos fréquentations sont
liées à nos études, plus vous serez
indirectement attaché à celles-ci. Je
situe la période clé du cursus au début
de celui-ci. Non pas parce que c’est
en première ou deuxième que se fait
l’essentiel de la sélection, mais parce
que c’est à cette période que vous allez
définir votre mode de vie universitaire.
Par conséquent, si vous arrivez complètement seul dans votre université,
il est crucial que vous vous fassiez
des potes au sein de votre faculté. Et
pas n’importe lesquels : de la même
manière qu’un joueur de tennis évolue
beaucoup plus vite lorsqu’il s’entraine
avec plus fort que lui, avoir des amis
qui ont des facilités dans leurs études,
ou qui sont des futurs cracks du grade
académique vous aidera énormément,
d’une manière souvent inconsciente.
Je ne suis pas en train de dire qu’il
faille draguer la première de classe
ou se faire des faux amis. Il est simplement souhaitable de se sentir en
osmose avec ses études, c’est-à-dire
au courant de ce qu’il se passe et
attaché à l’ambiance dans laquelle
on évolue. Personnellement, j’ai veillé
à ne pas fréquenter les gens que je
connaissais le mieux, mais les gens
en qui je pouvais avoir confiance, qui
m’avaient l’air motivés et alertes. Ces
relations-là, qui peuvent parfois être un
peu artificielles au début, débouchent
souvent sur des amitiés solides et au
long terme « parce qu’on en a chié
ensemble et qu’on partage beaucoup
plus de choses qu’on ne l’imaginait
au départ ». Pour cela, il faut prendre
les devants et ne pas laisser le hasard
faire les choses. Il faut s’ouvrir, sortir
de sa coquille, aller aborder des gens
qui vous sont inconnus, mais qui
semblent vous correspondre, etc. De
nombreux MA2 vous diront qu’ils
auraient eu du mal à étudier 5 ans
sans le groupe d’amis qu’ils se sont
créés depuis leurs premières années.
La raison pour laquelle je développe
tout cela est que j’ai pu remarquer
qu’il y avait une corrélation évidente
entre l’implication au sein de son
environnement social d’étude et sa
réussite. S’il y a une chose qui peut
vous faire rater vos études (ou votre
vie) à coup sûr, c’est de penser que
vous n’êtes pas à votre place, que
vous êtes un imposteur, que vous ne
vous voyez pas juriste ou avocat ou
que ces études seront trop exigeantes
(p.ex : si on est le seul de la famille
à faire l’unif’). Si vous ressentez de
près ou de loin ce sentiment, il est
indispensable que vous vous forciez à
agir comme si vous étiez dans votre
environnement naturel. Nous avons
tous la même légitimité à pouvoir
deven i r u n ém i nent juriste, peu
importe notre nom de famille ! De
la même manière, je conseille souvent
aux étudiants de s’impliquer dans
une association universitaire, cela
contribue à engendrer ce sentiment
d’harmonie. Dans le cas contraire,
vous vivrez l’université davantage
comme un effort qui va à l’encontre
du déroulement naturel de votre vie.
ON ne fait pas du droit
pour faire du droit
Si vous ne trouvez toujours de motivation dans vos études, malgré un
environnement qui vous pousse à
travailler, posez-vous la question que
votre inconscient se sera peut-être
déjà posée pour vous : « quel est le
but de ce que je fais ? » ou « pourquoi
devrais-je obtenir ce diplôme ». Ces
questions, le jour où je me les suis
posées m’ont permises de trouver un
sursaut d’envie (/!\ cela peut aussi
faire l’effet inverse). Trouver et fixer
un but vous donnera une raison de
vous lever tous les matins pour, par
exemple, travailler une matière indigeste. Dernier conseil à propos de la
motivation : Si l’on dit que « l’appétit
vient en mangeant », la motivation
ne viendra que si vous vous mettez
un minimum en marche. Ouv rir
un cours de droit très abstrait n’est
jamais emballant, particulièrement si
l’on n’a pas été en cours oral ou que
l’introduction du cours ne vous pousse
pas à dévorer le sylla. Cependant,
beaucoup d’étudiants constatent à la
veille d’un examen que le cours était
finalement beaucoup plus intéressant
que ce qu’ils pensaient avant de s’y
plonger réellement. Forcez-vous (et
en groupe si possible) à manger les
premières pages de vos cours afin de
prendre l’élan nécessaire.
étudier beaucoup, c’est
bien, mais pas n’importe
comment !
Une fois votre environnement idéal
d’étude trouvé, il faut encore étudier et
réussir les épreuves que vous impose
la faculté de droit. Il faut donc trouver
une méthode de travail. Cette idée
coule de source, mais j’ai connu des
gens qui ont échoué simplement car
ils n’avaient pas la bonne méthode. Il
n’est pas inutile de préciser qu’il n’y
a pas une seule bonne méthode, mais
plusieurs méthodes qui correspondent
plus ou moins à certaines personnes.
Les études de droit comportant beaucoup de par cœur, il y a plusieurs
choses à faire pour emmagasiner un
cours. Premièrement, si vous avez
un syllabus, tout ce qui y est écrit
dedans n’est pas indispensable. La
technique du résumé est ultra conseillée1, mais attention, si vous ne faites
pas votre résumé vous-même, vous
serez dépendant de la personne qui
l’aura fait et de sa manière à elle de
comprendre les choses. Il y a aussi
plusieurs types de résumés : des résumés qui réinterprètent tout le cours,
des résumés qui reprennent le cours,
mais suppriment les éléments superflus, etc. Dans quasiment tous les
cas, je ne peux que vous conseiller
de consacrer le temps nécessaire à
faire votre propre résumé. Si vous
ne faites pas votre propre résumé
(ce qui est le cas de la majorité des
gens), il sera néanmoins important de
« s’approprier le cours ». C’est-à-dire
transformer des concepts abstraits
pour quiconque en des choses qui
vous parlent et qui font sens. Par
exemple, si vous essayez de retenir
un numéro de téléphone par cœur, la
suite de chiffres qui le compose va très
rapidement s’effacer de votre mémoire,
car elle n’a aucune signification. Mon
secret, c’est de se dire que notre cerveau
fonctionne comme un grand réseau
de câbles interconnectés dans lequel,
si l’on veut y accrocher de nouveaux
éléments, il est plus aisé de les relier
à des éléments durablement ancrés
dans notre mémoire. Pour ce faire, il
faut utiliser au mieux sa créativité et
son imagination afin de rendre son
cours vivant, rationnel et personnel 2.
1 Oui, Madame Truffin a raison !
2 Si vous voulez plus d’information sur les
meilleures manières de réussir ses études,
ce site est génial : http://donnezdusens.fr/.
Il existe aussi de nombreux ouvrages sur les
manières d’améliorer sa mémoire comme «
Une tête bien faite » de Tony Buzan.
20
En résumé par François Devillez
Avachi dans le fauteuil Ikea de la salle fac, les Novelles à la main, c’est avec
stupeur que je constate que mon cher journal étudiant –qui est le Pulitzer
des juristes romanciers- a décidément 15 guerres d’avance sur « la nouvelle
orthographe ».
i
l est à constater que les S des
mots mis au pluriel sont désormais dispensables, que les verbes
conjugués peuvent prendre «
er » en terminaison, et que la
position de la ponctuation dans une
phrase relève désormais du pile ou
face. Désireux d’être une sorte de
précurseur, le Maurice Grevisse des
temps modernes, je décidai donc de
faire une sorte de récapitulatif, un
résumé des nouvelles règles applicables
en matière de grammaire. Il était bien
temps de me rappeler de mes années
d’université et des techniques utilisées
pour résumer mes cours. Arrêt sur
image, retour 5 années plus tôt.
passe après minuit
Nous sommes en septembre et comme à
chacune de mes rentrées académiques,
autour du 10 octobre, je me dis qu’il
est temps de me sortir les doigts du
cul, pour les poser pour la première
fois de ma vie sur une nouvelle page
blanche de Word office ouverte sur
mon Macbook Retina (« outil de travail
» prétexté à mes parents pour je cite
« enfin reprendre ma vie en main
et étudier convenablement dans un
environnement serein »). Et cela pour
enfin me servir de cette matière grisée
par l’alcool qui me sert de cerveau,
afin d’établir une stratégie d’attaque
dans l’optique de résumer l’intégralité
des cours dispensés au premier quadri.
Dégainant ces 480 pages d’histoire du
droit et des institutions, c’est durant
deux heures qui passèrent aussi vite
qu’un battement de cil que je commençai
par faire une sieste, les coudes posés
en éventail et la bouche ouverte et
bavante sur le carton soigneusement
plastifié de mon ouvrage. Réveillé
par mes propres ronflements et les
12 coups de coudes de ma voisine de
bibliothèque, c’est au bout d’une page
résumée entre Facebook et Youtube que
je me rendis vite compte à l’évidence
: ce sera trop long. Autant partir d’un
résumé et le compléter avec le cours.
Mais comme celui-ci fait désormais
120 pages, l’impression de ce dernier me laissa largement le ressenti
d’avoir suffisamment travaillé pour
aujourd’hui, puisque ma charge de
travail était réduite par deux. Il ne
me resterait plus qu’à le compléter
par de petites notes additionnelles.
armé comme jamais
Deux mois plus tard, c’est armé d’un
résumé de combat que je m’apprête à
entamer le blocus. 525 Pages : Résumé
+ retranscription + table des matières
complétées + examens des 10 dernières
années + horoscopes des 5 dernières
années des Vierges-ascendants Taureaux, dont les bisseurs ont estimé la
lecture indispensable. Répartissant ces
centaines de pages dans mon planning,
dont la confection fut l’objet de deux
journées complètes de travail - planning que je perdis exactement 3 jours
plus tard-, j’étais convaincu que tout
se passerait comme sur des roulettes,
120 pages par jour. « Je suis large
», comme dirait Rocco Siffredi. Je
proposai dès lors mon résumé à mes
copains de classes : « Je prends » me
répondirent-ils, comme dirait Clara
Morgane.Mais c’est bien vite que la
réalité reprit le dessus. Au rythme de
18 pages par jour étudiées, je ne serai
prêt à passer l’examen d’HDI quand
les voitures voleront, que les voyages
organisés sur la lune seront disponibles,
et quand la rechtsverwerking sera
admise en droit belge. Assommé par
la charge de travail et mes espérances
trop optimistes, je dus me rabattre
sur un résumé de 60 pages. Il était
signé Maïka. A la lumière de son nom,
la légende dit que certains apprentis juristes mouilleraient leurs yeux
comme certaines groupies de Justin
Bieber, leurs culottes.
novelles façon aladin
Développant une cataracte en moins
de temps qu’il ne faut pour le dire,
en raison de la mise en page repoussante des supports tamponnés de ce
gage de qualité, je pus - au même
titre que plusieurs autres de mes
confrères- sauver mon blocus. Au
bout de 5 ans, j’ai réalisé que comme
le lièvre et la tortue, rien ne sert de
courir, il faut partir à point ; mais
avec le bon résumé.
Bref, j’ai acheté un
agenda. par Abdelmonim Hendriks
Une question s’impose : S’investir ou non dans son université ? Les associations étudiantes font partie intégrante de la vie universitaire. Pourquoi pas toi ? Que ce soit via les bureaux étudiants, les cercles ou les
différentes associations, pimente un peu tes études ! Etre ou ne pas être
l’étudiant lambda ? C’est à toi de voir !
DOUCE AGONIE
Etre pâle à en faire peur, maux physiques qui t’assaillent à longueur
de journée, anxiété chronique ? Si
l’envie de perdre 15 kilos en 3 mois
t’intéresse, ne cherche plus : l’engagement associatif est fait pour toi !
contre vents et marées
A première vue, s’engager dans son
université peut sembler contraignant,
épuisant et sans réel intérêt. C’est
faux ! Il est vrai qu’une certaine
charge de travail est requise avec
la responsabilité qui s’impose mais
tout dépend de ton implication. En
plus d’ajouter une ligne à ton CV,
t’investir dans la vie étudiante permet de rendre tes études bien plus
enrichissantes. Alexis Prickartz,
secrétaire général du bureau des
étudiants administrateurs s’exprimait
il y a peu sur le sujet : « L’engagement associatif présente un réel
intérêt dans la mesure où l’étudiant
complète sa formation universitaire
en poussant toujours plus loin. Il va
en outre s’ouvrir au monde, se poser
des questions et solutionner lui-même
toute une série de problématiques ».
Difficile cependant de savoir dans
quel type d’association s’engager.
Mais rassure toi, les domaines sont
nombreux et variés et tu trouveras
certainement couvercle à ta marmite
! C’est une expérience nécessaire à
ton parcours universitaire si tu veux
pleinement le vivre.
Toutefois, comme pour les études,
t’épanouir dans une association suppose que tu n’y aille pas en trainant
des pieds.
intime conviction
Bien souvent, le prétexte utilisé pour
ne pas s’engager est la peur de ne pas
être assez diligent avec ses études.
C’est moyennement faux. Tu n’es
pas obligé de briguer un poste tout
de suite. Etre membre actif d’une
association étudiante est tout aussi
enrichissant et permet également
de te rendre utile. En revanche, si
tu es plutôt du genre à foncer tête
baissée sans mesurer ton implication,
tu risques vite de te retrouver dans
une situation où tes études passent
au second plan et ça, c’est mal !
En d’autres termes, ton engagement
peut varier en fonction de tes envies.
Ca peut te prendre deux heures par
semaine comme quinze.
Personne ne peut te contraindre à
faire plus que le nécessaire et tu es
toujours en droit de réévaluer le temps
que tu consacres à ton université. Que
tu sois plutôt du genre à participer
aux drinks des différents cercles
politiques, distribuer des vivres aux
réfugiés, jouer à la playstation de la
ludothèque du CP ou encore incarner
le rôle de batman version ULB, ça
n’engage que toi !
En revanche, je vous avoue avoir
écrit cet article entre deux réunions,
sans avoir eu le temps de le finir
donc... Bref j’ai acheté un agenda.
21
22
23
LINKEBEEK, UNE COMMUNE à
COMPLEXITéS pathétiquES
clamait-il en septembre4. Alimenter
l’ingouvernabilité de sa commune,
ce n’est pas protéger la population.
tHREE BLIND MICE5
par Maximilien Ralet
Dans la saga politico-juridique de Linkebeek, il n’y a pas que le gouvernement
flamand qui pourrit la situation. Le fédéral et la majorité communale ne se
privent pas pour apporter leur pierre à ce vilain édifice de cabochards.
t
out a com mencé avec les
lois coordonnées sur l’emploi des langues en matière
administrative de 1966 : à
Drogenbos, Kraainem, Linkebeek et Wemmel, « les actes sont
rédigés en néerlandais ou en français,
selon le désir de l’intéressé ». Le problème, c’est qu’on ne désire pas de
la même manière en français et en
néerlandais. Pour les francophones,
le désir est éternel : dès que l’on sait
que l’administré est francophone, on
peut lui adresser tous ses documents
en français sans formalité supplémentaire. Quant aux Flamands, ils
défendent un désir plutôt fugace. Ainsi,
leur circulaire de 19971 exige que les
documents administratifs communaux
soient systématiquement adressés en
néerlandais ; libre à l’administré qui
souhaite une version française d’en
faire la demande expresse, et ce de
manière ponctuelle.
L’indésirable circulaire
La cinquième réforme de l’Etat (2001)
a régionalisé la tutelle sur les communes. C’est dans ce contexte que le
gouvernement flamand a refusé de
nommer trois bourgmestres suite aux
élections communales de 2006 (dont
1 La fameuse circulaire « Peeters », du nom du
ministre des affaires intérieures flamandes de
l’époque
celui de Linkebeek) pour ne pas avoir
respecté la circulaire en question.
C’est le début du chaos juridique :
tandis que la douzième Chambre
(néerlandophone) du Conseil d’Etat
approuve la légalité de la circulaire,
la cour d’appel de Mons et le tribunal
de première instance de Bruxelles la
contestent farouchement. L’affaire fait
tellement de remous que le Conseil
de l’Europe s’en mêle à deux reprises
en concluant à chaque fois que la
circulaire, dans son interprétation
des lois linguistiques, constitue un
manquement à la Charte européenne
de l’autonomie locale. N’en déplaise
au gouvernement flamand qui se cantonne désespérément dans sa position
hybride entre l’autruche et la mule,
tous les ministres des affaires intérieures flamands successifs refusant
de remettre en question la circulaire
maudite.
Cette obstination flamande à se reposer sur cette circulaire est fatigante.
Pendant que les vipères du Taal Aktie
Komitee se délectent probablement
de ces « victoires », on n’ose imaginer le scepticisme et la lassitude
des habitants. S’ils avaient su que
la langue utilisée pour leur convocation électorale engendrerait une
des pires tempêtes communautaires
de l’histoire du pays, ils se seraient
sans doute abstenus de renseigner
leur doux désir à l’administration
communale ou auraient déménagé
dans une région où le bon sens prime
sur l’orgueil identitaire.
BRICOLAge fédéral
Puisque le gouvernement régional
n’a pas réussi à éteindre son propre
incendie, Flamands et francophones
ont fini par se mettre autour de la
table afin de déverrouiller la situation. La matrice fédérale a finalement
accouché d’une procédure originale
en prenant cependant le problème à
l’embouchure. Les auteurs de la toute
dernière réforme de l’Etat ont en effet
établi de nouvelles règles destinées
à régler le contentieux relatif à la
nomination des bourgmestres des
six communes périphériques. En cas
de refus de la part du gouvernement
flamand, le dernier mot appartient
désormais à l’assemblée générale du
Conseil d’Etat (section du contentieux
administratif). Ce qui est grotesque,
c’est que le problème initial n’était pas
la procédure administrative mais le
flou autour du mot « désir » dans la
loi de 1966. Au lieu d’évacuer toute
ambiguïté quant à l’interprétation
des textes concernés en les modifiant
directement, ils ont donc préféré rajouter
une bonne grosse couche d’enfer dans
la nouvelle loi communale.
Cette obstination du pouvoir fédéral
à ne pas prendre le taureau par les
cornes est décevante. En mettant au
point une procédure aussi spécifique,
les auteurs de la réforme dévoilent
pourtant leur conscience du problème,
sans toutefois oser y apporter une
solution durable.
Ce mécanisme était néanmoins applicable à l’heure des élections communales de 2012. Sans surprise,
la candidature du bourgmestre de
Linkebeek a été refusée par le gouvernement flamand et la procédure
flambant neuve a donc été enclenchée.
Et l’assemblée générale du Conseil
d’Etat a confirmé (par deux fois) la
décision de l’exécutif flamand2. Malgré plus de 1200 voix de préférence,
Damien Thiéry ne peut donc plus
devenir bourgmestre de Linkebeek.
Sa frustration accumulée au terme
de plusieurs années de bras de fer
avec le gouvernement flamand est
aisément compréhensible, mais elle
ne justifie pas tout.
Sa frustration ne justifie pas son choix
de la provocation quand, en 2012, il
envoie coûte que coûte des convocations électorales en français avec la
certitude que ça n’allait servir qu’à
envenimer une situation déjà excessivement tendue. Même si la circulaire
Peeters est contestable, l’intérêt général
exigeait de choisir la solution la plus
prudente pour que les élections se
déroulent de manière paisible.
Sa frustration justifie encore moins
le rappel des habitants de Linkebeek
aux urnes communales en décembre
dernier pour remplacer les 13 élus de
la majorité (qui avaient démissionné
en guise de protestation contre la
décision du gouvernement flamand
afin de provoquer des élections partielles). Et il ne fallait pas être devin
pour connaitre le sort de ce cirque
électoral, Liesbeth Homans ayant
rappelé à plusieurs reprises qu’elle
ne nommerait jamais Thiéry sous
cette législature.
Sa frustration ne justifie pas non plus
son entêtement à se présenter comme
bourgmestre alors que le Conseil d’Etat
a explicitement rejeté sa candidature.
Ironie du sort, Thiéry avait quitté les
FDF3 en décembre 2013 pour rejoindre
le MR, un parti qui a lui-même signé
cette nouvelle procédure devant l’assemblée générale du Conseil d’Etat !
L’obst inat ion de l’homme fort de
Linkebeek à éterniser son bras de
fer personnel contre sa ministre de
tutelle devient gênante. « Notre mission est de protéger la population »,
2 CE, arrêt n°223.593 du 24 mai 2013 , Thiéry (I), et CE, arrêt n°229.602, 18 décembre
2014, Thiéry (II).
3 Parti désormais rebaptisé « DéFI » (Démocrates Fédéralistes Indépendants)
thiéry, pris au piège
En abordant récemment le fiasco du
RER6, Béatrice Delvaux confiait sa
lassitude quant à l’action politique :
« À quoi sert la politique, les gouvernements, une charge de dirigeant ?
A assurer sa réélection, à assurer un
nouveau mandat ? À gérer l’équilibre
au sein de son parti, à enfoncer les
partis ennemis et à ménager les amis
du moment ?7 », avant de conclure
par un extrait du livre de Christiane
Taubira : « L’action doit être ancrée
et durable, le reste est éphémère ».
Dans le dossier de Linkebeek, les
trois niveaux de pouvoirs sont solidairement coupables de l’indigestion
communautaire ; tous ayant à leur
portée des clés pour résoudre, à leur
manière, ce dossier lourd et lassant. Un
spectacle pathétique qui met en scène
trois petites souris aveugles préférant
s’empêtrer dans des élucubrations
complexes plutôt que d’accomplir ce
que méritent les habitants : des actions
ancrées et durables.
On attend désormais l’énième décision du Conseil d’Etat concernant
l’énième recours de Damien Thiéry
sur l’énième refus de nomination du
gouvernement flamand.
Pour plus de détails historiques et juridiques : F. BOUHON, « Nomination
des bourgmestres et contentieux linguistique en périphérie bruxelloise
après la sixième réforme de l’État :
l’aval de la Cour constitutionnelle
et la contribution active du Conseil
d’État » in Administration Publique,
2015/1, pp. 1-17.
4 A. FARR, « Le carrousel politique est loin
d’être terminé à Linkebeek! », La Dernière
Heure (en ligne), 7 septembre 2015.
5 « Trois souris aveugles » (comptine anglaise)
6 Pour l’anecdote, la ligne 124 du RER à paraître doit, en principe, passer par Linkebeek.
7 B. DELVAUX, « La politique ferroviaire
belge? Une poule sans tête », Le Soir (en
ligne), 8 février 2016.
24
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zapping FACULTAIRE
UNIVERSITEIT libre de BRUSSEL
par Maxime Violon
Toujours un temps d’avance, le Secrétariat
de Droit de l’ULB n’envisage l’avenir
qu’en Flandre et se situe désormais à
“Brussel” ! A moins qu’ils n’aient oublié
le S de Brussels ? Difficile à savoir.
L’ULB et la Faculté de Droit, antres de l’intellectualisme le plus poussé, maisons de
la raison et domaines du savoir, sont parfois témoins d’absurdités à rendre pâlot
Ionesco. Voyage en Incongru avec le Zapping Facultaire.
COURAGE mes petits agneaux
THUG INTERNATIONAL LAW
La thug life s’est emparée du Centre
de Droit International de l’ULB. Après
l’activité graffiti d’Eric David sur le mur
israélien, le Centre organiserait une aprèsmidi space cake début avril. On attend
ça avec impatience !
Un message d’Englebert sympa comme tout posté sur le groupe
Facebook des BA3 en 2ème session ! Toujours présent pour soutenir
ses élèves, il les encourage à perséverer, à ne pas abandonner, à y
croire !
Je blague. C’est un message posté par une gentille professeure sur
le groupe des BA2 Psycho. Vous pensiez vraiment qu’un prof de la
Faculté de Droit et de Criminologie soutiendrait les sous-humanoïde
que vous êtes ?
six pourcents
Non, l’examen de VDH en Droit du patrimoine à l’UMons
n’était pas noté sur 5. Nos félicitations vont aux cinq étu1
7
9
diants dont les notes se
2
6
3
situent entre 10 et 12 sur
0
0
3
8
2
2
20 et qui font d’eux les
10
3
9
futurs représentants de
8
13
3
8
2
7
l’Élite juridique moderne.
7
8
1
Dignes descendants des Van
0
11
5
7
3
2
Omm., De Page et autres
8
1
2
sommités, vos noms seront
3
1
0
3
5
1
gravés dans la roche et
0
7
3
soulignés en lettres d’or:
2
3
7
9
7
3
vous avez Satisfait.
7
1
6
Interrogé sur ce taux de
4
10
1
0
4
0
réussite époustouflant à
6
1
0
son examen (6%), VDH
5
9
4
9
9
3
assure que la surprise est
0
7
3
totale : “Les étudiants sont
10
6
0
11
particulièrement brillants
5
3
5
5
cette année”.
ASSISTANT téléphone TP
Contacté par un brave étudiant n’ayant pas
reçu son exercice de TP, un assistant lui
répondit ce petit message, très certainement
envoyé par pigeon voyageur.
NOT EVEN JAIL
L’ULB, honnête parmi les honnête a décidé d’adopter une politique interne transparente : c’est une étudiante en prison qui
se trouve sur la couverture de sa brochure pour promouvoir
nos masters !
26
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LES BONS PLANS DE LA RÉDACTION (3/4)
LES bons barS de bruxelles
par Grégoire Paquet
le tavernier
Chaussée de Boondael, 445
Bar situé au Cimetière d’Ixelles, c’est le lieu par excellence pour se retrouver avec ses amis en terrasse quand les
beaux jours reviennent. Il y a un grand nombre de bières disponibles à la carte ainsi que les classiques habituels,
le tout pour un prix raisonnable. L’intérieur du bar est fait de bois, l’ambiance est simple et conviviale, c’est le
bon compromis pour boire un verre sans se prendre la tête. De plus, on est toujours sûr d’y trouver une place,
même si on se ramène avec l’entièreté de son groupe de TP.
Le quai des bananes Rue du Marché au Charbon, 28
C’est le bar à cocktails par excellence ! Le Quai des bananes est situé à deux pas de la Grand-Place et on y trouve
un grand nombre de choix de breuvages, servis généreusement dans de grands verres, garnis en fonction du
cocktail. Le bar n’est pas très grand mais il est possible d’y aller en groupe, les alcôves au fond de la salle s’y
prêtent à merveille. Enfin, n’oublions pas l’happy hour tous les soirs, pour se faire mal au crâne sans se faire
mal au portefeuille.
bar d’ixelleS & eL CAFE Ch. de Boondael, 465 & Av. de la Couronne, 463
Ces deux bars sont bien connus des étudiants pour leur ambiance agréable ainsi que leurs boissons et cocktails
en tout genre. Ils offrent tous les deux des happy hours intéressantes (celle du BX’L dure notamment de 16 à
21h et ce tous les jours), durant lesquelles il est possible de siroter son verre en écoutant de bons choix musicaux
sans pour autant se ruiner. Les lieux sont bien aménagés et bien décorés. Petit plus pour le El Café où des salons
confortables sont à disposition, où on peut se sustenter et où on peut s’installer dehors toute l’année grâce à la
terrasse chauffée. Ils sont souvent fréquentés en soirée, vous y croiserez toujours quelqu’un que vous connaissez !
Goupil le fol
Rue de la Violette, 22
Si vous cherchez un lieu atypique et proche de la Grand-Place, voici ce qu’il vous faut ! Même si son entrée ne
paie pas de mine, l’intérieur regorge de trésors. En effet, on y découvre un bistrot style vieille France avec des
fauteuils rembourrés et des peintures sur tous les murs. Il y a plusieurs étages et l’ambiance y est parfaite pour
une after-soirée détendue à écouter du Edith Piaf en sirotant un vin fruité. A découvrir absolument !
de haus Chaussée d’Ixelles, 183
Situé à Fernand Cocq (près de la Porte de Namur), ce bar passerait
presque inaperçu pour les passants non avisés. Cet établissement
ravira les adeptes du Gin Tonic comme moi. Ils peuvent en effet se
targuer d’avoir un grand choix de Gin, tant secs que floraux, avec
les accords Tonic prévus en fonction de l’alcool choisi. L’intérieur
est original, avec du mobilier accroché au plafond, on s’y sent bien.
Comptez une quinzaine d’euros pour un bon Gin Tonic, mais quand
on aime, on ne compte pas !