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Dossier Enseignants : accidents et régime de prévoyance Dossier 7 L’accident 8 La fin du congé pour accident 9 Le régime de prévoyance 10 Les tableaux de garanties Ce dossier a pour but de vous aider à différencier accidents de travail, de service ou de trajet, et de vous permettre de mieux appréhender les démarches à entreprendre lorsque vous êtes victime d’un accident lié au service. Vous y trouverez également des explications sur le régime de prévoyance des enseignants, ainsi que des tableaux de synthèse sur les démarches nécessaires pour bénéficier de la prévoyance, les rôles de chacun dans les procédures (enseignant, chef d’établissement et assureur) et les garanties liées au régime de prévoyance spécifique à l’enseignement privé sous contrat, mis en place par des accords nationaux en 2005. (6 Le journal du Spelc CHRÉTIEN Dossier préparé par Marie-Anne Sciaky Info Enseignants : accidents et régime de prévoyance FOTOLIA Il peut y avoir, ou pas, un arrêt de travail. A - L'accident "C’est un événement ou une série d’événements survenus par le fait ou à l’occasion du travail, dont il résulte une “lésion corporelle”, selon la définition de la Cour de cassation. Par son caractère soudain et inattendu, l’accident sur son lieu de travail ou sur le trajet est toujours source d’incertitudes quant à l’attitude à adopter. S’il est grave, la question de la déclaration ne se pose pas, mais s’il semble bénin au premier abord, la tentation est grande de ne rien faire. C’est une erreur. D’autre part, les procédures à respecter sont complexes et il n’est pas sûr que dans les établissements tout le monde soit bien au fait. Pour les maîtres contractuels et agréés, définitifs ou provisoires, on parle d'accident de service. Pour les maîtres suppléants, en CDD ou CDI, il s'agit d'accident de travail. 1 - Pour les maîtres en contrat définitif ou provisoire qui dépendent du Régime spécial des fonctionnaires (RSF) Le journal du Spelc CHRÉTIEN Je suis victime d’un accident, dans mon établissement, sur mon trajet domicile-établissement, sur un lieu où j’ai été envoyé en mission (visite de stage par exemple) : je préviens le chef d’établissement (ou toute personne responsable) le plus rapidement possible. Il doit me remettre impérativement l’imprimé de déclaration d’accident, la notice explicative, le certificat de prise en charge et plusieurs exemplaires de la feuille de remboursement (nécessaires pour les frais médicaux). Ce sont des documents officiels du ministère et leur remise ne peut pas être refusée. Ils sont fournis par l’administration directement ou téléchargés sur le site de l’académie. Je dois impérativement rencontrer, dans les 24 h, un médecin qui établit un certificat médical initial. J’envoie à l’administration un dossier complet par voie hiérarchique : l’imprimé de déclaration en 2 exemplaires que je complète (ce ne doit pas être fait par le secrétariat) le plus précisément possible, le plan (pour les accidents de trajet), le ou les témoignages directs de la personne à qui l’événement a été relaté, l’original (volet N° 1) du certificat médical (éventuellement sous pli fermé), l’ordre de mission si j’étais en déplacement, le rapport éventuel des pompiers ou de la gendarmerie, et toute pièce jugée nécessaire pour compléter le dossier. Selon les académies, c’est soit le rectorat, soit la direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) qui gère les accidents de service. Si mon dossier n’est pas complet, il sera renvoyé à l’établissement, et cela en retardera le traitement administratif. Il peut y avoir, ou pas, un arrêt de travail, mais il est conseillé de toujours déclarer l’accident, en cas de conséquences ou séquelles ultérieures. La commission de réforme se réunit pour déclarer ou non l’imputabilité de l’accident au service. - Si c’est positif, le congé maladie est un congé pour accident. Le plein traitement est assuré tant que l’état de santé n’est pas consolidé (par un certificat médical). Il n’y a pas la limite des trois mois comme dans le congé maladie ordinaire. Les prolongations d’arrêt doivent respecter les dates sans tenir compte des vacances (liaison entre 2 arrêts = dates consécutives). Les frais médicaux sont remboursés par l’administration, il ne faut donc pas présenter la carte Vitale mais utiliser les feuilles de remboursement fournies par l’établissement. J’envoie au fur et à mesure de la survenue des soins les originaux des feuilles de soins et des ordonnances à mon établissement, avec les feuilles de remboursement pour le règlement aux professionnels de santé. Ils devront bien y indiquer leurs coordonnées bancaires et numéro de Siret. - Si c’est négatif, je dois payer les frais médicaux déjà engagés et/ou utiliser ma carte Vitale et ma carte de mutuelle pour la prise en charge. Je peux contester le refus de reconnaissance d’accident de service et fournir d’autres éléments au dossier. La commission de réforme réexaminera mon cas. (7 Dossier Les prestations possibles pour les maîtres contractuels et agréés définitifs en invalidité L’allocation temporaire d’invalidité (ATI) : versée si l’accident a laissé des séquelles qui entraînent un taux d’incapacité supérieur à 10 %. Cette allocation, proposée par la commission de réforme et validée par le ministère, est octroyée pour 5 ans. Au bout de cette période, il y a révision du taux par une visite médicale auprès d’un expert. Selon l’aggravation, l’amélioration ou la stabilisation de l’état, le taux peut être augmenté, diminué ou maintenu. Après cette révision, l’ATI devient pérenne, même si, entre-temps, le maître a fait valoir ses droits à la retraite. L’ATI peut disparaître si le taux devient inférieur à 10 %. En cas d’impossibilité de reprise, je serai placé.e en congé de longue maladie (CLM). La durée est alors portée à 8 ans (et non 5), 5 ans à plein traitement et 3 ans à ½ traitement, complété par la prévoyance à 95 %. Lorsque ce droit à congé est épuisé, et si toute reprise est impossible, l’inaptitude définitive et totale à l’emploi est déclarée par la commission de réforme. Si j’ai moins de 62 ans, je ferai l’objet d’une mise en retraite pour invalidité et percevrai l’avantage temporaire de retraite pour invalidité (ATR), versé par le Retrep. La rente viagère pour invalidité (RVI) : versée si l’invalidité permanente résulte d’un accident de service. Elle s’ajoute à l’avantage temporaire de retraite pour invalidité et reste acquise toute la vie. Je peux bénéficier d’un temps partiel thérapeutique. La majoration pour assistance d’une tierce personne (MTP) : versée si le maître invalide est dans l’obligation d’avoir recours à une tierce personne pour accomplir les actes ordinaires de la vie courante (se vêtir, se coucher, manger…). Comme l’ATI, elle est révisable au bout de 5 ans, puis devient pérenne. (8 Dès l’âge de 62 ans, je pourrai bénéficier d’une retraite pour invalidité au taux plein du Régime général de la Sécurité sociale (RGSS). 2 - Pour les maîtres suppléants en CDD ou CDI qui dépendent du Régime général de la Sécurité sociale ou de la MSA La procédure est la même, mais il faut remplir la déclaration d’accident de la Sécurité sociale et la transmettre à sa caisse dans les 48 h, accompagnée des pièces nécessaires et d’une attestation de salaire qui sera fournie par l’organisme payeur. Les frais médicaux ou de soins doivent être réglés avec l’utilisation de la carte Vitale et de la carte de mutuelle. Le congé pour accident du travail, dont le caractère professionnel est reconnu, donne droit à un congé durant toute la période d’incapacité. Le maître perçoit les indemnités journalières jusqu’à la guérison ou la consolidation. Si le médecin agréé détermine une impossibilité de reprise en raison d’une inaptitude totale et définitive, le maître peut être licencié. La maladie d’origine professionnelle Les maîtres contractuels ou agréés définitifs atteints d'une maladie contractée dans l’exercice de leurs fonctions peuvent bénéficier des mêmes droits que pour l’accident de service. Le dossier à fournir au maître est identique (certificat de déclaration de maladie professionnelle, certificat de prise en charge, feuilles de remboursement, notice explicative). Les procédures sont les mêmes. Le journal du Spelc CHRÉTIEN Le médecin détermine la date de reprise en établissant un certificat de guérison. Fin du congé pour accident À l’issue du congé, je reprends mon service. S’il y a eu arrêt de travail, c’est le médecin qui détermine ma date de reprise en établissant un certificat de guérison ou de consolidation. Je ne dois pas reprendre mon poste de ma propre initiative. Il peut aussi y avoir reprise avec maintien des soins. À condition de ne pas avoir déjà réintégré mon poste, je peux également bénéficier, à ma demande, d’un temps partiel thérapeutique, pour une période de 6 mois, renouvelable une fois. Je dois adresser un courrier au service accidents, 2 mois avant la date de reprise, accompagné d’un certificat médical. La demande sera traitée par la commission de réforme. Info Enseignants : accidents et régime de prévoyance titre ???? B - Le régime de prévoyance des enseignants Tous les enseignants, quelle que soit leur situation, sont bénéficiaires du régime de prévoyance spécifique à l’enseignement privé sous contrat, mis en place par des accords nationaux en 2005. Ils y contribuent par une cotisation de 0,20 % de leur traitement brut, prélevée directement sur leur bulletin de salaire. L’établissement contribue également au régime par une cotisation équivalente, versée directement à l’organisme assureur choisi. À quoi sert la prévoyance ? Elle inter vient en garantie de complément de salaire lors des périodes à demi-traitement des arrêts maladie, lors d’une invalidité et en cas de décès, par le versement d’un capital aux ayants droit et d’une rente éducation pour les enfants. Qui est en contrat avec l’assureur ? C’est l’établissement qui souscrit un contrat pour tous les enseignants. Vous devez savoir quel est l’assureur qui vous couvre. Il y a 6 assureurs recommandés qui appliquent le régime de prévoyance de l’enseignement privé : AG2R, APICIL, CCPMA (groupe AGRICA), ARPEGE, Humanis, Uniprévoyance. Comment connaître mes garanties ? L’établissement doit remettre aux enseignants et personnels une notice fournie par l’assureur. On peut consulter aussi les notices propres à chaque catégorie (enseignants, personnels cadres et assimilés et personnels non cadres) sur le site de l’assureur, aux pages dédiées. Qui va toucher le capital décès et à combien puis-je l’évaluer ? En cas de décès, c’est le conjoint ou le partenaire pacsé ou le concubin (sous certaines conditions) qui percevra 3 fois le salaire annuel brut de référence (c’est-à-dire environ 3 années de salaire). Cette somme peut être versée par anticipation en cas d’invalidité absolue et définitive. S’il y a des enfants à charge, chacun recevra 1,5 fois le salaire annuel brut de référence, ou pourra remplacer ce capital par une rente éducation, variable selon l’âge. Il y a d’autres garanties pour les enfants, par exemple si les deux parents décèdent, soit en même temps, soit à un an d’intervalle. Si je suis remarié.e, comment garantir que mes enfants percevront bien le capital décès ? Il faut établir une déclaration de bénéficiaire et l’adresser à l’assureur. Si cette désignation n’est pas faite, il y a un cadre légal que l’assureur est tenu de suivre. Le bénéficiaire est dans l’ordre : le conjoint non divorcé, non séparé judiciairement, à défaut le conjoint pacsé, à défaut le concubin (sous certaines conditions), à défaut les enfants, à défaut les ascendants, à défaut les héritiers désignés. Si l’on veut privilégier une ou plusieurs personnes pour déroger à cette classification, il faut impérativement remplir une déclaration, et penser à la modifier chaque fois que la situation familiale le justifie. Le formulaire est téléchargeable sur le site de l’assureur. Comment l’organisme de prévoyance sait-il qu’il doit me verser un complément de salaire ? L’établissement doit informer l’assureur dès qu’un.e enseignant.e arrive à un mois d’arrêt maladie. Le complément de salaire n’intervient qu’après 3 mois d’arrêt, mais cette mesure permet d’anticiper et de ne pas commencer les démarches quand l’enseignant.e s’aperçoit qu’il est à demi-traitement ! Une fois informé, l’assureur prend contact avec l’enseignant.e, et il n’y a plus l’intermédiaire de l’établissement pour adresser des documents ou percevoir les indemnités. Pour rappel Vous pouvez aussi consulter des dossiers antérieurs de L’éducateur chrétien : les congés de maladie (n° 232 et n° 244). Versement d’une rente éducation pour les enfants. Le journal du Spelc CHRÉTIEN Quel est le complément de salaire assuré par la prévoyance ? L’assureur garantit 95 % du salaire net, avec déduction des charges obligatoires, pour toutes les périodes de maladie à demi-traitement. Si l’enseignant.e doit prendre un temps partiel pour raison de santé ou pour handicap, ou en cas de maintien d’une activité tout en étant en invalidité, le salaire est garanti à 100 %. La prévoyance n’intervient pas en temps partiel thérapeutique, puisque le salaire est versé à plein traitement. (9 Dossier Prévoyance : qui fait quoi ? La situation L’enseignant.e L’assureur Le contrat Signe un contrat avec l’assureur choisi. Fournit à l’assureur une liste des enseignant.e.s de l’établissement. La renouvelle chaque année. Remet une notice explicative à chaque enseignant.e. L’établissement Reçoit une notice explicative. Fait une déclaration de bénéficiaire du capital décès. Pense à la refaire en cas de changement de situation familiale. Reçoit les déclarations de bénéficiaires. En cas de CMO, CLM, CLD Avertit l’organisme assureur dès qu’un mois de maladie est passé. Déclenche la procédure de complément de salaire dès que l’enseignant.e l’informe qu’il va passer à ½ traitement. Envoie à l’établissement les renouvellements d’arrêts de travail. Fournit à l’assureur les documents demandés pour percevoir les indemnités complémentaires. Est en relation directe avec l’enseignant.e pour tout échange de documents. Effectue les versements des indemnités directement à l’enseignant.e. En cas de décès Avertit l’organisme assureur. Remet à la famille les documents à fournir pour percevoir le capital décès. La famille transmet les documents nécessaires à l’assureur. Est en relation avec la famille pour tout échange et effectuer les versements. En cas de temps partiel Met en relation l’enseignant.e pour raison de santé, et l’assureur. pour handicap ou pour invalidité Sollicite le complément de salaire et fournit à l’assureur les documents demandés. En cas de besoin d’aide Met en relation l’enseignant.e sociale ponctuelle en relation avec la santé, et l’assureur. l’invalidité et le décès Est en relation directe avec l’enseignant.e pour tout échange de documents. Effectue les versements des indemnités directement à l’enseignant.e. Écrit à l’assureur pour solliciter une aide. Demande à l’enseignant.e les pièces justificatives pour étudier le dossier. Prévoyance : les garanties décès Capital décès Majoration du capital par personne à charge 1 Rente éducation 1 Second capital à chaque enfant à charge en cas de décès postérieur ou simultané du conjoint et assimilé Versement anticipé du capital décès en cas d’invalidité absolue et définitive 1 300 % du traitement annuel de base, déduction faite du capital décès versé au conjoint par l'État. 150 % du traitement annuel de base. Enfant de moins de 6 ans : 6 % du salaire annuel de référence (SAR). Enfant de 6 ans à moins de 16 ans : 9 % du SAR. Enfant de 16 ans jusqu’au 23e anniversaire : 15 % du SAR. 150 % du traitement annuel de base. Au décès, versement des majorations ou rente éducation. Majoration ou rente éducation Les garanties incapacité-invalidité Enseignants RSF Période couverte en complément du salaire de l’État et d’allocations ou indemnités ou pensions Congé de maladie ordinaire Congé de longue maladie Congé de longue durée Congé pour accident de service ou maladie professionnelle Invalidité reconnue par la commission de réforme : cessation du travail et perception de l’avantage retraite pour invalidité Congé de maladie Garantie des revenus sur le traitement de référence après déduction des prélèvements sociaux Remarques 95 % du traitement net 2 Congé pour grave maladie 95 % du traitement net 2 Congé pour accident de travail ou maladie professionnelle 95 % du traitement net 2 Invalidité de 1re, 2e ou 3e catégorie : cessation de travail et perception d’une pension RGSS ou MSA 95 % du traitement net 2 L’allocation temporaire d’invalidité (ATI), la rente viagère d’invalidité (RVI) et l’allocation pour tierce personne ne sont pas déduites. Idem pour équivalents RGSS/MSA. Temps partiel pour handicap physique 100 % du traitement net 2 Cas particulier du participant invalide qui maintient une activité professionnelle Impossibilité de reprendre ou de poursuivre son activité sur la quotité antérieure, validée par un médecin agréé qui détermine la quotité de travail préconisée. Qualité requise de travailleur handicapé reconnu par la CDAPH (postérieure à l’entrée dans le métier). 100 % du traitement net 2 Toute activité est prise en compte. Avec déduction des charges obligatoires (10 Le journal du Spelc CHRÉTIEN 2 Enseignants RGSS ou MSA Période couverte en complément du salaire de l’État et d’allocations ou d’indemnités