L`ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA 39 Synode général Université
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L`ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA 39 Synode général Université
L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA 39e Synode général Université Saint Mary’s Halifax (Nouvelle-Écosse) Tracer une nouvelle voie sur les ailes du vent divin Allocution de M MARIE WILSON, COMMISSAIRE Commission de témoignage et réconciliation du Canada Le 11 juin 2010 me Monsieur l’Archevêque, membres de la direction et de la famille de l’Église anglicane, et, particulièrement, tous les survivants des pensionnats indiens ici présents… J’aimerais commencer par vous rendre hommage et vous remercier de m’avoir invitée de me joindre à vous pendant les quelques dernières journées. Je veux aussi rendre hommage aux Micmacs, à qui appartient cette terre natale. Je les remercie d’avoir été les gardiens et protecteurs de cette terre ancestrale. Je vous transmets les meilleures salutations de mes homologues, les commissaires, du président de la Commission, le juge Murray Sinclair du Manitoba, et de mon collègue, le commissaire et chef Wilton Littlechild de l’Alberta. Nous nous sommes engagés à travailler en équipe, et c’est pourquoi leurs pensées sont avec moi aujourd’hui. Je vous transmets également les salutations de ma famille et de mon église paroissiale. Ils m’ont envoyée faire ce travail en sachant que j’ai non seulement leur appui mais leur bénédiction. 1 J’arrive tout juste de Sydney, où s’est déroulée l’assemblée générale de l’Église presbytérienne au Canada. Je leur ai dit que j’avais tellement de sang écossais que j’étais pratiquement presbytérienne! En fait, lorsque j’étais jeune, je fréquentais l’Église unie du Canada, et je suis pratiquante encore aujourd’hui. J’ai marié quelqu’un de la Nation dénée, des Territoires du Nord-Ouest, où j’ai passé la plus grande partie des 35 dernières années. Alors, vous comprenez que j’ai passé bien du temps dans l’Église catholique romaine, qui est très présente dans la plupart des communautés dénées. Je porte avec moi la plume d’un aigle qui m’a été offerte par un aîné mohawk, qui est aussi un chef spirituel. Puis, tout récemment, lors d’une cérémonie traditionnelle crie, on m’a donné un nom spirituel. Cependant, j’ai été témoin de votre acceptation unanime des résolutions du cercle autochtone de votre Église, et je suis pleinement consciente de l’importance de ces résolutions, et des répercussions possibles dans le monde. Et, maintenant, j’aimerais vous dire que je suis presque prête à accepter que les anglicans m’adoptent! En qualité de commissaire à la Commission de témoignage et réconciliation du Canada, j’ai le grand privilège de me rendre à diverses patries ancestrales autochtones au Canada, et d’apprendre les magnifiques histoires de la création de chacune de ces cultures. L’année dernière, lors d’une rencontre au Nouveau-Brunswick, et encore une fois cette semaine, en Nouvelle-Écosse et à l’île du Cap-Breton, 2 on a mentionné « le GLOOSCAP »… un des plus importants personnages de la mythologie micmaque. Voici ce que j’ai trouvé dans un petit dépliant qu’on m’a remis : « Le pouvoir de Kluscap lui a été conféré par le Grand Esprit, qui était le créateur et l'enseignant du peuple Micmac. Kluscap a créé le Mi’kma’ki…le nom traditionnel de ce territoire, et tous les animaux qui y vivent. Il leur a donné leur forme et leur taille. Il a aussi enseigné aux Micmacs à chasser, à pêcher, à cultiver la terre, et à se guider dans leurs trajets à l’aide des étoiles. …. Lorsque Kluscap eut terminé son travail — lorsqu'il eut fini de créer le peuple Micmac et de lui enseigner — il a organisé un grand festin… et après, il est monté dans sa barque de pierre, puis il s’est mis à ramer vers la mer. En partant, il a dit que ceux qui étaient justes et généreux seraient avec lui pour l'éternité. Puis, il est disparu en remontant les eaux tranquilles d’une rivière pour attendre le jour où il reviendra vers le peuple. » Que pensez-vous de cette histoire? Est-ce qu’elle vous est familière? Je pourrais vous raconter des histoires semblables de la Nation dénée, où j'habite, et des histoires du grand déluge. Je vous parle de cela, car je crois que le travail de la Commission de témoignage et réconciliation est en quelque sorte une invitation à reconnaître ce que nous ne pouvions pas ou ce que nous ne voulions pas voir par le passé … ….toutes les choses que l’on considère sacrées partout dans le monde, dans toutes les cultures … …. en commençant par le lien sacré entre le parent et l’enfant. 3 Comme vous le savez, je suis ici à titre de commissaire de la toute première Commission de témoignage et réconciliation établie au Canada. Dans le cadre de notre mandat, nous devons participer à la sensibilisation des Canadiens et des Canadiennes sur l’histoire et les séquelles des pensionnats indiens qui remontent loin dans le temps. Le soir avant que je parte pour me rendre dans l'Est, mon petit-fils Tydzeh a demandé s'il pouvait venir passer la nuit chez moi. Il est tellement fier de ne plus porter de couches. Il apprend à parler un peu plus tous les jours, mais il s'impatiente encore si on n'arrive pas à le comprendre. Tydzeh aura quatre ans à la fin du mois. Je vous raconte cela, car je veux que vous vous arrêtiez un instant pour penser à tous les petits qui font partie de votre vie. Et maintenant … que feriez-vous si on vous enlevait cet enfant? Tout comme vous, j’aurais le cœur déchiré. Je ne peux même pas imaginer une chose pareille. Mais nous devons le faire si nous voulons arriver à comprendre et à ressentir ce qui s’est réellement passé aux 4 pensionnats indiens. Nous devons l’imaginer, car c'est ce qui est au cœur de cette histoire. Des contrats juridiques établis entre le gouvernement fédéral et plusieurs Églises nationales, y compris la vôtre, ont conféré aux Églises la responsabilité d'exploiter les pensionnats indiens, en vertu d'une politique nationale établie précisément à l'intention des enfants autochtones de ce pays, qu'il s'agisse des Premières nations, des Inuits ou des Métis. Aux fins de ladite politique, on devait assimiler et christianiser les enfants autochtones …« tuer l'Indien au cœur de l'enfant ». Et comment allions-nous y parvenir? En retirant l’enfant de la mauvaise influence de ses parents païens. Certains petits qui ont été arrachés à leurs parents n'avaient que trois ou quatre ans, et j'ai entendu dire qu'on avait même pris un enfant de deux ans. 5 On les gardait dans des pensionnats éloignés, habituellement situés très loin de leur chez-soi, pendant des mois, et parfois, pendant des années. La communication avec la famille était restreinte, limitée où non-existante, et on empêchait parfois les enfants de parler avec la famille pour les punir. Dans les premières années d'existence des pensionnats, les parents qui essayaient de garder leurs enfants ou de les ramener chez eux pouvaient se voir emprisonner. On a constitué des lois pour empêcher les rassemblements publics et les manifestations, et les autochtones ont perdu leur droit de vote. (Ce n'est qu'en 1960 qu’ils ont pu voter de nouveau.) Je connais la question des séquelles des pensionnats indiens, car j'ai travaillé pendant 25 ans à faire des reportages sur des dossiers du Nord et des Autochtones alors que j’assumais diverses fonctions à Radio Canada et à d’autres entreprises médiatiques. Par ailleurs, j’en sais quelque chose, car je suis l'épouse d'un ancien élève des pensionnats. 6 Pendant des années, mon mari ne pouvait pas parler de son vécu au pensionnat, et surtout des moments où il avait été agressé. Au lieu d’en parler, lui, comme bien d'autres qui se sont avancés, disait que rien ne leur était arrivé. o Ils ont nié la vérité parce qu’ils avaient honte. o Ils croyaient qu’ils étaient les seuls à avoir été agressés. o Ils croyaient que ce qui leur était arrivé était de leur faute. o Ils croyaient ce qu'on leur disait … qu'ils étaient méchants. o Lorsqu'ils ont essayé de se confier à un adulte, ils ont été punis plus sévèrement; o Et ils pensaient que personne ne les croirait. À titre de commissaire de la Commission TRC, nous avons entendu bon nombre d’anciens élèves, généralement connus comme étant les survivants, dire : Pourquoi refusaient-ils de nous accepter pour qui nous étions? Pourquoi nous ont-ils fait sentir inférieurs, coupables et sales? 7 Pourquoi devions-nous avoir honte de nos propres parents et de notre culture? Pourquoi nous demandait-on de rester debout dans un endroit particulier et de prier. Puis, lorsque nous avons fermé les yeux, ils nous ont volé nos terres. Dans le livre d’Alice Blondin-Perrin, qui est paru récemment, elle décrit ses expériences au pensionnat: « …J’ai perdu à tout jamais ma langue maternelle. J’avais honte de qui j’étais, et honte d’être autochtone. » De plus en plus souvent, nous entendons dire que les pensionnats indiens étaient « un des chapitres les plus sombres de notre histoire ». Je ne crois pas que nous devons minimiser l’importance de cette question…. C’est tout notre histoire, ou presque, en tant que pays. Quelques pensionnats ont été établis avant la Constitution canadienne de 1867, et on a fermé les derniers pensionnats en 1996. … C’est tout un chapitre! 8 Le plus important est qu’il s’agit de notre passé collectif. Il appartient à nous tous. De quoi s’agissait-il? o D’une politique publique visant les populations autochtones de notre pays. Sanctionnée par les principales Églises du Canada, cette politique était fondée sur la perception qu’un peuple était supérieur à un autre. Certains pensionnats et certaines années ont été plus difficiles que d’autres. Cependant, de bonnes choses sont ressorties des pensionnats : des enseignants charitables et dévoués, des équipes sportives remarquables, et des relations amicales ou amoureuses qui ont duré toute une vie. Mais, on en a payé le prix … Les pensionnats ont aussi laissé derrière eux les soi-disant effets intergénérationnels. Encore une fois, je cite Alice Blondin-Perrin à ce sujet : « J'ai été blessée et humiliée bien des fois sans pouvoir m'expliquer à personne. Je me suis tue. J’ai souvent été blessée dans mes pensées et mes sentiments, et j'ai ressenti de la haine. J'ai toujours caché au plus profond de 9 moi la haine que je ressentais, et j'étais incapable de l'exprimer à qui que ce soit… … Les parents et les collectivités, dans leur ensemble, ont dû s'occuper des séquelles de l'abus, sans planification stratégique, ni communication, proprement dit, et sans même savoir comment gérer ces dysfonctions. Les collectivités dénées ne disposaient pas des outils nécessaires pour résoudre les problèmes d’enfants dénés anglophones comme moi. L'obstacle linguistique entre les parents et les enfants n’était que le début des problèmes qui ont surgi. Les répercussions à long terme des pensionnats indiens se font sentir encore aujourd'hui : troubles mentaux, comportements jaloux et possessifs, détresse psychologique, faible estime de soi, comportements violents, châtiment corporel, agressions sexuelles et perte incommensurable de la spiritualité. Même le catholicisme est en décroissance dans bien des collectivités. Le déshonneur des expériences que nous avons vécues est gravé dans notre esprit à tout jamais et dans bien des cas, cela se répercute sur la génération suivante. » Comme nous le savons, le Canada avoue aujourd'hui qu’il avait tort d’instaurera politique relative aux pensionnats indiens. Il y a deux ans, soit le 11 juin 2008, le gouvernement a présenté des excuses formelles aux victimes pour les préjudices qu’ils ont subis, y compris l’abus 10 sous toutes ses formes commis contre bon nombre d'élèves des pensionnats. Cela comprend tous les enfants morts, disparus, ou qui ne sont jamais retournés chez eux. On estime, sans pouvoir le confirmer officiellement, que ce chiffre est parmi les milliers. Les excuses du gouvernement ont été présentées plus de dix ans après les premières excuses officielles des Églises. Et, après plus d'une décennie, les poursuites intentées par d'anciens élèves dans les années 1980 et 1990 ont donné lieu au plus important règlement collectif extrajudiciaire jamais négocié dans l’histoire du pays. La Commission de témoignage et réconciliation (TRC) n’est qu’un des éléments établis aux termes de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Dans le monde des commissions de vérité, voilà pourquoi la Commission est unique : o elle est un organisme indépendant, non-établi par le gouvernement; o son mandat a été élaboré par les parties concernées de la Convention (les demandeurs et les défendeurs); 11 o l’organisme est responsable devant toutes les parties (le gouvernement fédéral, les Églises catholique, anglicane, unie et presbytérienne; les survivants, l’Assemblée des Premières Nations; l'Inuit Tapiriit Kanatami); o elle est la seule Commission ciblant les préjudices systémiques à l'endroit des enfants d'antécédents éthniques particuliers. Grâce à la Commission, le Canada a l’occasion d’apprendre à se connaître sous un nouveau jour, de se redéfinir, et d’établir des relations respectueuses avec toutes les nations fondatrices reconnues officiellement par la loi suprême du pays – la Constitution du Canada. Selon cette loi, le Canada a trois nations fondatrices : les Français, les Anglais ET les peuples autochtones du Canada, notamment, les Premières nations, les Inuits et les Métis. Le Canada peut maintenant saisir l’occasion de redonner vie à l’esprit de cette loi suprême. C’est… une occasion de considérer les traités négociés entre les nations fondatrices de notre pays comme un pacte sacré visant à nous unir dans nos relations de coexistence paisible. Dans l’esprit 12 véritable de la réconciliation, nous comprenons maintenant que nous sommes tous visés par un traité. Le mandat de la Commission comprend de nombreuses dispositions précises : 1. Elle doit rechercher et compiler les faits liés à ce qui s’est produit aux pensionnats, et l’incidence profonde des répercussions ressenties encore aujourd’hui par les enseignants, les élèves, les travailleurs, ainsi que les familles, les collectivités, et le pays dans son ensemble. 2. Elle doit consigner les données recueillies et préparer un rapport sur les constatations, notamment, des documents officiels du gouvernement et des églises. La nouvelle histoire orale sera documentée et préparée à partir du témoignage des élèves, des travailleurs et des familles touchées par l'expérience des pensionnats indiens. 3. Elle doit appuyer la tenue d'activités organisées par des collectivités partout dans le pays, et organiser sept événements nationaux dans différentes régions du Canada. 13 Ces activités de la Commission permettront : o de sensibiliser et d’éduquer le public canadien sur ce volet de l’histoire; o de tenir compte des leçons apprises de cette expérience; o de favoriser la réconciliation chez les survivants, les familles, les collectivités, et entre les nations autochtones et les autres citoyens de notre pays. Le premier de plusieurs événements nationaux organisés par la Commission aura lieu à Winnipeg (du 16 au 19 juin). Le deuxième événement est prévu en juin, l’année prochaine, à Inuvik, NWT. Le troisième événement aura lieu ici, dans les Maritimes, à l’automne 2011. Tous les événements nationaux sont ouverts au public. Le succès de chacun de ces derniers dépendra largement de l’appui et de la participation active de toutes les parties de l’entente, et de la participation essentielle de tous les Canadiens, qui ne cesse de croître. 14 4. Elle doit gérer l’attribution du fonds de commémoration de 20 millions de dollars, et établir un centre de recherches national, pour que l’histoire des pensionnats et la mémoire de ceux qui les ont fréquentés ou qui y ont laissé leur vie, ne soit jamais oubliée par notre pays. Nous avons un énorme travail à faire, et vous tous ici présents devez être très attentifs, accepter de participer et nous aider à obtenir l’appui d’autres personnes. Les Canadiens non autocthones nous demandent souvent : Que pouvons-nous faire? Comment pouvons-nous aider? o Il est évident que le leadership de cette Église est fort, et que nos dirigeants se sont déjà engagés et font un excellent travail. Nous vous encourageons de les consulter – Esther, Larry, Mark, Henriette – pour obtenir de l’information, ou encore, des idées et des ressources. o Nous savons que les collectivités autochtones à l’échelle du pays bénéficient d’un leadership fort. Apprenez à connaître ces personnes, et penchez-vous ensemble sur la question de la réconciliation. À quoi la réconciliation pourrait-elle ressembler, aujourd’hui et demain, dans ma collectivité? 15 o Acceptez qu’en tant qu’Église, même si vous présentez des excuses vraiment sincères, on ne vous pardonnera peut-être pas. Le pardon et la réconciliation sont deux choses différentes. o Soyez patients. Ne vous lassez pas de cette histoire, et continuez de la raconter à d’autres. Vous êtes tous et chacun, dans votre propre monde, des personnes d’influence. o Tenez-vous au courant de notre travail à la Commission. Participez autant que possible. Notre nouveau site Web est moins complexe et plus facile à consulter par les utilisateurs (www.trc.ca). o Appuyez les recommandations que nous proposerons. Insistez que ce soit une nécessité impérative pour notre pays. o Préparez-vous pour le long travail à venir. La réconciliation ne se réalisera pas du jour au lendemain. Hier soir, votre sœur luthérienne a souligné qu’elle éviterait la tentation de faire des remarques sur votre thème maritime. Ma réaction était un peu différente. Tout d’abord, j’ai vu tout ces mignons voiliers qui attendaient si patiemment en cale sèche dans les petits centres de 16 tables. C'est quand même un peu injuste de les laisser là à ne rien faire, et c’est pourquoi je vous les mentionne maintenant! Deuxièmement, j’ai cru que les anglicans ne pouvaient pas être si différents des Presbytériens - après tout! Leur thème était : Le vent dans les voiles, avançons vers l’avenir (Sailing Into The Future), et le vôtre, Tracer une nouvelle voie sur les ailes du vent divin (Feeling the Winds of God- Charting a New Course). Je voudrais surtout parler de votre thème, car tout comme le thème presbytérien, il me rappelle un des premiers moments que j’ai vécu en tant que commissaire de la Commission de témoignage et réconciliation. C’était la fin du mois d’août dernier, à Kamloops, en Colombie-Britannique. Je faisais partie d’un cercle de partage et nous étions en plein air. Nous étions assis là – tous ensemble – survivants de pensionnats, travailleurs et dirigeants de l’Église. Nous écoutions ce que l’un l’autre disait, et certains voyaient les choses sous un nouveau jour pour la première fois. La chaleur était écrasante. 17 À un moment donné, nous avons ressenti la fraîcheur de la brise qui soufflait dans le cercle. Tous l’avaient remarquée. Peu après, une aînée s’est levée pour dire : « Dans nos pratiques traditionnelles, nous n’avons pas d’église comme tel. Notre lieu sacré, c’est tout ce qui nous entoure, toute la création. Et le vent qui soufflait tantôt lorsque nous étions rassemblés dans un cercle, c’est le travail du Créateur. Il nous a envoyé son esprit – sur les ailes du vent – pour nous faire savoir qu’il nous accompagne dans notre travail. » Son message reflète ce que votre thème laisse sousentendre. Les bons vents nous poussent à agir. Que l’Esprit gonfle vos voiles de vents doux et forts. Hier soir, votre primat, monseigneur Fred Hiltz, a énoncé haut et fort que nous étions confrontés à « un monde en quête de guérison, d’espoir et de gestes concrets. » Votre thème porte aussi sur ces éléments. 18 Il porte sur le changement, sur la transition d’un lieu, et d’une façon de voir les choses, vers un autre. Nous marchons tous ensemble vers le même but. Que notre trajet nous permette de passer humblement du chemin de la vérité à celui de l’espoir de la réconciliation, et de reconnaître que la réconciliation est un don de l’Esprit. Et lorsque nous traçons cette nouvelle voie, que notre pays se laisse guider par un nouveau type de boussole. Qu’il puisse s’orienter à l’aide de cet outil plus juste, celui du respect d’autrui et de bonnes relations entre les peuples autochtones et non autochtones. La Commission poursuivra son travail de collaboration pour vous aider à suivre cette nouvelle voie. Pour l'enfant déraciné, pour le parent oublié. Et pour tous les membres de notre grande famille, Et comme le disent les Dénés et les Inuits de la région où se trouvent ma famille – Mahsi Cho et Quanna. 19 Et comme le disent mes frères Ojibway et Cri – Meegwetch et Hy Hy. Puis, comme je l’ai appris cette semaine des Micmacs de cette région – Welalin. Et, comme je l’ai appris à l’école – merci beaucoup. Et comme on me l’a montré lorsque je grandissais, avec mes propres parents qui ont eu le privilège de m’élever – Thank you very much. 20