GT JEDI - Labex Futurs Urbains
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GT JEDI - Labex Futurs Urbains
ATTRIBUTION DE CONTRAT DOCTORAL ANNEES 2015 / 2018 PROPOSITION DE SUJET DE THESE 1 Les groupes transversaux du LABEX Futurs Urbains se consacrent à une thématique précise, au sein de grandes thématiques structurant la démarche du LABEX. Ils associent des chercheurs et enseignants-chercheurs provenant de plusieurs laboratoires différents et appartenant à plusieurs disciplines différentes. Ils sont les lieux privilégiés de la cumulativité scientifique et permettent de faire le lien entre les différents programmes du LABEX en approfondissant au travers de différentes opérations les mêmes champs scientifiques. Ils sont, également, la structure d’accueil des post-doctorants et des doctorants recrutés par le LABEX. PRESENTATION DU SUJET DE THESE : Intitulé Intitulé du sujet de thèse : Quelle est la dimension spat spatiale des inégalités et des discriminations ? Groupe transversal proposant le sujet de thèse : Justice, Espace, Discriminations, Inégalités Responsables scientifiques : Claire Hancock- LAB’URBA Amandine Chapuis - LAB’URBA Anne Clerval- ACP Lydie Laigle - CSTB Christine Lelévrier - LAB’URBA Serge Weber - ACP Site web :http://www.futurs-urbains.fr/fr/justice-espace-discriminations-inegalites-jedi/document-96.html Proposition de sujet de thèse : Cette proposition de sujet de thèse part de l’idée qu’il est important de réfléchir sur les dimensions spatiales que prennent les rapports sociaux inégalitaires, discriminatoires ou injustes. Il est essentiel de ne pas considérer les configurations et les pratiques spatiales uniquement comme des modes de mise en visibilité des inégalités, des discriminations et des injustices. Il convient de réfléchir sur l’espace, et les représentations et pratiques de l’espace, d’une façon qui ne les autonomise et ne les essentialise pas : l’espace n’est ni une simple cause ni une simple conséquence de mécanismes de domination économiques, sociaux et culturels. Il est indissociablement lié aux inégalités et aux discriminations, de façons que plusieurs disciplines tâchent d’analyser, de la géographie sociale à l’économie territoriale, en passant par la sociologie urbaine. Le « tournant spatial » des sciences sociales a consisté à armer la pensée de métaphores spatiales désormais très diffusées et discutées (comme lieu, frontière, local, global, territoire, centre, périphérie…). Il a surtout eu pour intérêt d’amener les chercheur-e-s à prendre davantage en compte la matérialité des configurations spatiales, sur leur rôle dans l’exercice des pouvoirs, sur leur place dans la construction et le développement d’agentivités individuelles ou collectives. Penser spatialement comporte toujours le risque d’une dérive naturalisante et d’une dé-politisation des inégalités, mais la pensée critique a développé des outils et des méthodes qui permettent de se prémunir contre ces tendances (voir notammment C. Gintrac et M. Giroud (dir.) Villes Contestées, Prairies Ordinaires, 2014). Parmi ces approches, on peut retenir notamment la perspective postcoloniale qui invite à repenser les clivages « NordSud » et à développer des approches intersectionnelles articulant genre, race et classe. On retiendra également les réflexions sur les discours et modes de gestion entrepreneuriaux et néolibéraux de la ville, l’écologie politique urbaine, le contrôle policier et sécuritaire des espaces urbains. On pensera également aux questions du « droit à la ville » et de la « justice spatiale ». Nombre de ces questions se posent avec une acuité particulière dans le contexte social et politique français : les enjeux de la « spatialisation des problèmes sociaux » (Tissot, Poupeau, 2005), sont particulièrement d’actualité, notamment à travers l’utilisation politique récente du terme d’« apartheid » ou l’accent mis sur la « mixité » comme réponse aux mécanismes ségrégatifs, voire aux inégalités sociales elles-mêmes. D’autre part, dans un contexte où les compétences sont en train d’être redistribuées et disputées entre les échelons (communes, intercommunalités, métropoles…), l’émergence d’un « pouvoir d’agir » et d’une véritable participation citoyenne pose 1 Site du LABEX Futurs Urbains : http://www.futurs-urbains.fr/fr/ 1/4 question (Bacqué, Mechmache, 2013). Ailleurs qu’en France les débats se posent dans d’autres termes (« multiculturalisme », « ethnoburbs »…). Comment penser « l’égalité des territoires », sur laquelle insistent les institutions gouvernementales françaises, et en quoi se distingue-t-elle des « area-based policies » mises en œuvre dans d’autres pays européens ? Est-elle le signe d’un contrat social bien particulier qui place le discours sur l’égalité au-dessus de la mise en œuvre de l’équité ou de la justice ? Qu’en est-il des discriminations subies au quotidien par nombre de personnes ? La territorialisation des problèmes semble fort commode en des temps de restrictions budgétaires. Elle peut aussi servir, comme par exemple dans le cas des politiques d’égalité femmes-hommes (voir par exemple le rapport du Haut Conseil à l’Egalité FemmesHommes, Egaliter, 2014) à occulter le caractère systémique et transversal des phénomènes, à stigmatiser des espaces ou des populations « à problèmes », et contribuer à un phénomène bien connu de « culpabilisation des victimes ». Les figures de boucs émissaires sont diverses : les « jeunes de banlieue », fauteurs d’émeutes qu’on refuse de reconnaître comme des révoltes (Dikeç, 2007), associés à la délinquance, au sexisme, voire au terrorisme, ou encore les « filles voilées », elles aussi construites comme une menace à la « laïcité » et aux « valeurs de la République » en vertu de leurs « origines étrangères » supposées (Hancock, 2014). À l’inverse, paradoxalement, l’accusation de « communautarisme » n’est jamais portée à l’encontre de la bourgeoisie, seule classe sociale qui organise systématiquement sa séparation vis-à-vis des autres composantes de la société, et la défense de ses intérêts, sans souci des conséquences néfastes sur de larges pans de la population (Pinçon et Pinçon-Charlot, La violence des riches, La Découverte, 2014). Entre la gentrification de quartiers populaires des villes centre (Clerval, 2013) et les effets de la rénovation urbaine (Lelévrier, 2013), les espaces de vie des classes populaires sont toujours plus contraints. Les politiques publiques ont tendance à se focaliser sur certains quartiers et sur l’évolution de leurs indicateurs sociaux ou économiques. Ces indicateurs masquent pourtant leur rôle essentiel de sas ou de « tremplin » dans les dynamiques métropolitaines. Ces quartiers sont en effet traversés de nombre de trajectoires sociales ascendantes, et assurent une fonction d’accueil fondamentale. Mais l’enjeu que représente la mobilité, qui ne se limite pas à la mobilité sociale ou résidentielle, suppose un examen attentif. En effet, l’injonction à la mobilité affecte de façon très inégale des populations différentes, et joue contre certaines fractions des classes populaires très dépendantes des ressources du local (Renahy, 2010, Korsu et Wenglenski, 2013, Fol et Gallez, 2014, Jouffe et al. 2015, Ripoll, Orfeuil, 2015). En butte à des formes diverses de discrimination, celles-ci ne sont pourtant pas dépourvues de tactiques d’insertion dans le marché du travail et déploient des formes d’entreprenariat spécifiques. A côté de cela, les entraves accrues à la mobilité des migrant-e-s aspirant à entrer dans l’Union Européenne, ou le traitement discriminatoire qu’ils rencontrent, constituent un autre domaine qui appelle une réflexion en termes de justice ou d’injustice (Weber, 2013), en même temps qu’elle éclaire une agentivité spécifique qui se décline de l’échelle locale à l’échelle transnationale. Au-delà des catégories de l’action publique, il importe de prêter attention aux pratiques spatiales des populations. Afin de contribuer à ce champ de réflexion divers et multiforme, le projet doctoral retenu doit pouvoir apporter des éclairages sur la société française, même s’il porte sur d’autres sociétés ou aires géographiques : une dimension comparative, ou une enquête multi-sites, serait donc souhaitable. Dans une logique de décolonisation de la pensée, nous ne dictons délibérément aucun découpage géographique, hémisphère nord ou sud, en partant du principe que toutes les sociétés urbaines sont « ordinaires » (Choplin, 2012) et susceptibles de s’éclairer mutuellement. La/le doctorant-e doit être en mesure, dans ce contexte de politiques publiques et de jeux d’acteurs, de mettre en évidence les points de vues et pratiques des premières et premiers concerné-e-s, habitant-e-s, citoyen-ne-s, dans le cadre d’une enquête ethnographique approfondie. Un intérêt pour les « acteurs faibles » et une démarche soucieuse de leur apporter « reconnaissance » (Payet, 2011) seraient appréciés. La/le candidat-e pourra proposer une entrée par un groupe social ou groupe d’habitants précis, ou par un lieu ou ensemble de lieux, du moment que les articulations du social et du spatial sont au cœur de la démarche. Au-delà de cette posture fondamentale, le GT JEDI est en mesure d’accompagner un-e doctorant-e dans plusieurs types d’approches : - la question des échelles et échelons territoriaux auxquels il convient de penser et d’agir sur les inégalités - la question des mobilités et de l’accessibilité et comment elles croisent inégalités ou injustices - la question des formes de mobilisation ou mouvements sociaux et leurs rapports à l’espace - l’intersectionnalité, ou articulation des différentes formes de domination, et les pratiques ou tactiques spatiales qu’elle est susceptible de produire les mécanismes ou stratégies dans le domaine du logement et leurs effets en termes de renforcement ou d’atténuation des inégalités - la justice environnementale et ses déclinaisons à différentes échelles - les déclinaisons spatiales des acceptions de la justice comme redistribution, reconnaissance ou parité de participation - la perspective habitante et les dialogues ou conflits possibles avec les pouvoirs publics et les politiques publiques - pouvoir d’agir, agentivité et empowerment, la production de la ville au prisme de la participation ou de la résistance 2/4 ENCADREMENT DU SUIVI DE THESE : Selon l’entrée privilégiée, le doctorat est susceptible de s’inscrire dans un ou plusieurs des laboratoires du Labex (ACP, Analyse Comparée des Pouvoirs, Lab’Urba, LVMT, Ville Mobilité Transports, LATTS, Techniques, Territoires et Sociétés), avec un comité de thèse pouvant inclure les enseignant-e-s-chercheur-e-s ou chercheur-e-s suivant-es: Anne Clerval (ACP) - Armelle Choplin (ACP) - Matthieu Delage (ACP)- Mustafa Dikeç (LATTS, PR) - Jean Estebanez (Lab’Urba) - Caroline Gallez (LVMT, HDR en cours) - Camille Gardesse (Lab’Urba) - Matthieu Giroud (ACP) - Claire Hancock (Lab’Urba, PR) - Lydie Laigle (CSTB, HDR en cours) - Christine Lelévrier (Lab’Urba, PR) Sophie Moreau (ACP) - Fabrice Ripoll (Lab’Urba, HDR en cours) - Serge Weber (ACP, HDR en cours) - Sandrine Wenglenski (LVMT, HDR en cours) Dans le cas des MCF non HDR, l’encadrement peut se faire dans le cadre d’une co-direction avec un PR ou HDR. Il n’est pas utile de prendre contact au préalable avec les directeurs/trices , en revanche le dossier de candidature devra mentionner la configuration envisagée pour la direction de la thèse. Ecole doctorale concernée par le sujet : Ville, Transports et Territoires ou Cultures et Sociétés LA CANDIDATURE : Qualifications et compétences attendues : - - - Dossier de candidature Date limite de dépôt de candidature : Pièces à joindre obligatoirement au dossier : la/le candidat-e devra justifier d’un M2 en sciences humaines ou sociales comportant une préparation significative à la recherche (une version pdf des mémoires déjà soutenus, et une présentation détaillée des travaux de recherche en cours, le cas échéant, sera appréciée). Les compétences attendues sont celles d’un-e chercheur-e justifiant de travaux empiriques, autant que d’une connaissance de la littérature pertinente, la capacité à formuler une question de recherche originale et personnelle, et à concevoir une méthodologie adéquate pour y apporter des éléments de réponse. Le GT JEDI étant particulièrement attentif aux inégalités et discriminations se penchera avec attention sur les parcours personnels non linéaires, sur la curiosité et les engagements personnels des candidats. Le télécharger sur le site du LABEX : http://www.futurs-urbains.fr/fr/appels-doffre/document-32.html Jeudi 28 Mai 2015 LETTRE DE RECOMMANDATION D’UN ENCADRANT DU MEMOIRE : SUIVANT LE DIPLOME OBTENU : Master 2 en cours : - Joindre la photocopie du diplôme de Master 1 - Joindre le mémoire de Master 1 - Joindre le mémoire provisoire de Master 2 - Joindre les notes obtenues - Date de prévision de soutenance de Master 2 (au plus tard en juin 2015) : Master 2 déjà obtenu: - Joindre la photocopie du diplôme de Master 2 Joindre le mémoire Joindre les notes obtenues PROJET DE RECHERCHE (4/5 pages) : RESUME (2 000 signes maximum –espaces compris-) : Le dossier de candidature complet doit être envoyé, par mail, à : Catherine Alcouffe Responsable administrative du LABEX Futurs Urbains E-mail : [email protected] Tél : (33)1 01 81 66 52 3/4 Déroulement de la procédure de sélection : le Groupe Transversal « Justice, Espace, Discriminations, Inégalités » sélectionnera un nombre limité de dossiers de candidat-e-s qui seront auditionné-e-s par un jury composé de membres du Conseil Scientifique du Labex et des directeurs des écoles doctorales. Seront également auditionné-e-s des candidat-e-s sélectionné-e-s par d’autres groupes transversaux du Labex. Au terme de ces auditions le Labex attribuera 2 allocations doctorales au total. Cette procédure ne dispensera pas les candidat-e-s retenu-e-s d’une audition par l’ED d’inscription. LE CONTRAT DOCTORAL : CANDIDATURE : er Date de début et de fin de contrat : du 1 septembre 2015 au 30 octobre 2018 Durée de fin de contrat : 3 ans Rémunération nette mensuelle : Entre 1 359,00 € net/m et 1 634,00 € net/m suivant les missions associées au contrat doctoral 4/4