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I -1-, •• Oistr.: L1MITEE ECAITRIO/OBI03 15 Mai 2003 NATIONS UNIES COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Original: FRANCAIS Les progres, problemes et perspectives du transport aerlen en Afrique Table des matleres I. Introduction ............................................................................ 1 II. Les proqres ............................................................................ 1 (1) (2) (3) (4) Aeropolitique (i) FJexibilite dans J'octroi des droits de trafic (ii) Accords biJateraux de cieJ ouvert (iii) Reduction des tarifs (iv) Developpemeni de J'initiative du secteur prive 3 3 3 .4 (a) Trafic Mouvements ti'eeroport (b) Trafic Passagers 5 6 .4 7 Les problemas ....................................................................... 7 (1) L'interpretation du texte de la Decision et la poursuite des reformes (2) La capacite technique et Ie cadre institutionnel (3) L'environnement international difflcile et la rarete des ressources (4) L'assistance au secteur prive IV. 2 3 Facilitation des operations La crainte des compagnies aeriennes Deve/oppement de /'industrie des compagnies aeriennes africaines (5) Developpement des infrastructures aeronautiques, de securite et de la sOrete III. 1 8 8 9 9 Les defis .............................................................................. 10 (i) (ii) (iii) (iv) v Liberalisation au niveau mondiale Competition Financement Deve/oppement des ressources humaines La formation des alliances . . 10 11 11 11 11 12 i ACRONYMES AFRAA ASECNA CAFAC CEA CEDEAO CEN-5AD CER COMESA EAC IGAD NEPAD OACI OCDE ~UA PIS PPTE SADC UMA Association des compagnies aeriennes africaines Agence pour la securite de la navigation aensnne en Afrique et Madagascar Commission africaine de I'aviation civile Commission economique pour l'Afrique Communaute economique des etats de l'Afrique de I'Ouest Communaute des Etats SaMlo-Sahariens Communaute economique regionale MarcM commun de l'Afrique de I'Est et de I'Afrique australe Communaute de l'Afrique de I'Est Autorite intergouvernementale pour Ie developpernent Nouveau Partenariat pour Ie developpernent de l'Afrique Organisation de I'aviation civile internationale Organisation pour la cooperation et Ie devaloppement economique Organisation de l'unite africaine Produit interieur brut Pays pauvres tres endsttes Communaute pour Ie developpernent de l'Afrique australe Union du Maghreb Arabe a ECAITRID/08/03 Les progres, problemes et perspectives du transport aerien en Afrique I. Introduction La liberation economique du transport commences aux Etats Unis dans les annees 79 s'est poursuivie dans toutes les regions du monde y compris I'Afrique. Cette liberalisation couplee avec la globalization a provoque des changements profonds dans !'industrie aeronautlque mondiale. Au niveau africain, grace aux efforts conjugues de la CEA, de I'Union Africaine, de la CAFAC, de I'AFRAA, des comrnunautes economiques regionales, les pays africains ont adopts et sont entrain de mettre en oeuvre des politiques approprlees de liberalisation en Afrique. La presente note de travail fait une analyse succinte de la situation et donne un apercu des proqres, problsmes et perspectives de transport aerlen enregistre en Afrique depuis fin 1999, date a laquelle les Ministres africains charges de I'aviation civile ont adopts la Decision de Yamoussoukro relative a la liberalisation de racces aux marches de transport aerten en Afrique. II. Les proqres (1) Aeropolitique En Juillet 2000, les chefs d'Etat et de gouvemement de I'OUA ont approuve a Lome, Togo, la Decision relative a la liberalisation de l'acces aux marches de transport aerlen qui avait ete adoptee par la Conference des Ministres africains charges de I'aviation civile en novembre 1999 a Yamoussoukro, Cote d'ivoire. La Decision a preseance sur tous les accords bilatsraux et multilateraux de transports aeriens qui n'y sont pas conformes; et elimine de facon graduelle toutes les barrleres non physiques du transport aerten intraafricain et les restrictions liees a: ECAfTRID/08/03 > L'octroi des droits de trafic et specialernent ceux de la 5~me liberte de I'air ; > La capaclte des aeronefs des compagnies aeriennes africaines ; > La reglementation des tarifs ; > La designation des instruments d'exploitation ; et > L'exploitation des vols-cargo. Suite a I'adoption de la Decision par les decldeurs politiques africains, les Etats, les cornrnunautes economiques regionales et les organisations africaines ont entrepris des efforts pour assurer sa mise en oeuvre effective. Les efforts deployes ont eu les rssultats suivants : (i) Flexibi/ite dans l'octroi des drafts de trafic La flexibilite dans I'octroi des droits de trafic a ete traduite par la creation de nouvelles lignes" surtout a l'interieur des differentes sousregions economiques africaines (CEDEAO, UMA, COMESA, SADC, EAC, CEN-SAD, IGAD, etc.). Les nouvelles lignes creees sont exploitees soit par des compagnies aerlennes basses dans la sousregion ou ces lignes ont ete creees soit par des compagnies aenennes africaines basees dans d'autres sous-regions africaines dont les pays desservis par les nouvelles lignes ne sont pas membres. Ceci est la rssultante d'une f1exibilite dans I'octroi des droits de la 5eme Liberte et de I'acceptation des principes de la multiple designation des compagnies aeriennes, comme Ie prevolt la Decision de Yamoussoukro. C'est ainsi que, par exemple, la nouvelle compagnie Afriquihya et Air Senegal International sont entrain de rapprocher l'Afrique du Nord avec les pays de I'Afrique au Sud du Sahara. Kenya Airways et Ethiopian Airlines ont developpe plusieurs routes vers l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Cameroon Airlines a etendu ses exploitants vers l'Afrique de l'Ouest et de l'Est en bensflclant des droits de trafic de 5~me l.iberte. Des compagnies pnvees de l'Afrique Australe telle que Inter Air sont entrain d'etendre leurs services en Afrique de l'Ouest. La compagnie South African Airways beneficia des avantages qui lui ont permis de servir certaines nouvelles capitales africaines. Toutefois, des resistances ont ete rencontrees dans I'exploitation de certaines lignes, car certaines autorltes de I'aviation civile sur les influences des responsables des compagnies aeriennes concernees ont continue a gerer les droits de trafic comme Ie demandent les anciens accords bllateraux, • Voir Tableau 1. 2 ECAJTRID/08/03 (ii) Accords bilateraux de ciel ouvert Certains pays ont signe a partir des principes de la Decision de Yamoussoukro, des accords bilateraux de ciel ouvert qui vont au-deja de la Decision; c'est Ie cas par exemple de l'Ethiopie et de d'Afrique du Sud; du Kenya et de l'Ouganda. (iii) Reduction des tarifs II a ete par exemple constate qu'en Afrique de l'Ouest, certains tarifs ont baisse de pres de 30% sur les Iignes ou il existe une competition creee grace a la liberallsatlon de l'acces aux marches de transport aerlen. En outre, les usagers disposent sur certaines destinations de plusieurs gammes tarifaires. (iv) Oeveloppement de /'initiative du secteur ptive. Plusieurs petites compagnies aertennes prlvees ont ete creees surtout en Afrique de I'Ouest ou jusqu'a present, a part au Nigeria, Ie secteur prive ne s'etalt pas interesse au transport aenen, C'est Ie cas d'Air Togo, Air Benin, de la nouvelle societe Air Burkina, etc. II y a eu aussi des investissements trans-frontieres comme Ie cas d'Air Senegal et de Royal Air Maroc; d'Air Mali SA et d'une societe Egyptienne ; la prise de la participation d'une partie du capitale d'Air Tanzanie par la compagnie South African Airlines (SSA), etc. En Afrique du Nord, des nouvelles compagnies aeriennes avec la participation du secteur prive telle que Khalifa Airways ont aussi vu Ie jour. L'emerqence de ces petites compagnies aenennes a introduit la competition sur certaines lignes aeriennes jusque la operess par les compagnies nationales. Cette competition a entraine dans certains cas "amelioration des services et la reduction des prix des billets. (2) Facilitation des operations Plusieurs pays n'ayant pas de compagnie aerienne dont par exemple Ie Nigeria, ont conclu des accords de cooperation avec des compagnies aeriennes africaines et les ont designes comme compagnie eligible. Ceci est une preuve de I'application de Ja politique de designation indlquee dans la Declaration. Cette politique a entralne une f1uidite dans I'exploitation de certaines Iignes et a augmente Ie nombre des dessertes aeriennes donnant ainsi aux usagers la posslbilite de voyager les jours et periodes de leur convenance. 3 ECAITRID/08/03 (3) La crainte des compagnies aeriennes Les compagnies aerlennes, surtout de moyenne taille, ayant beneticie de la protection des gouvernements depuis leurs creations, et craignant pour leurs survies en cas de competition, ont dernande l'elaboration de regles de competition afin d'assurer leur protection. Ainsi, les CERs telles que COMESA, SADC, EAC ont asslste les pays de leurs sous-reqions a elaborer des regles de competition qui ne sont pas encore approuvees. Cette situation risque de faire retarder la mise en oouvre de la Decision. (4) Deve/oppement de aeriennes africaines l'industrie des compagnies En 2001, les compagnies aerlennes membres de I'AFRAA" ont transporte 32,4 millions de passagers soit une augmentation de 2,8% par rapport a 2000. Le trafic domestique a atteint pendant la rnerne annee 13 millions de passagers soit une augmentation de 7,9% par rapport a la precedents annee, Le trafic intra-africain a, quant a elle, augmente de 7,5% et ceci grace a la politique de Iiberalisation pronee par la Decision de Yamoussoukro. Le transport de fret a subi un declln par rapport a 2000, passant de 494.300 tonnes a 469.300 tonnes. Ceci etalt dO au dedin de I'economie mondiale et a la disparition de la compagnie aerienne Air Afrique qui assurait, grace au monopole, la majorite de I'exploitation du trafic fret dans 11 pays africains. Les chiffres disponibles sur 10 compagnies aertennes montrant une augmentation de 6,2% des recettes d'exploitation qui sont passees de 3,9 a 4,2 milliards de dollars de I'an 2000 a 2001, tandis que les coats d'exploitation sont passes pour la rneme per/ode de 3,91 a 4,05 milliards de dollars soit 3,4% d'augmentation. L'industrie aeronautique africaine de ces 10 compagnies aeriennes etait en deficit. Le tableau ci-dessous indique I'evolution des parametres de liberalisation enregistree dans les pays qui ont repondu aux questionnaires de la CEA. • Rapport Sec. Gen AFRAA 2002 4 ECAITRID/08/03 Tableau 1 : Evolution des parametres de Iiberalisation Pays Burkina Faso Cameroun caoe Vert Congo Gambie Guinee Maurice Mauritanie Nioeria Seneoal Tanzanie Nbre nvelles demand esde licence etde ddesde nvelles compag nies Nbre nvelle s Iignes Aug. Frequen cesde 1999 a Nveau tarif S- Sur totales Iignes Iiberte 6 3 2 4 4 7 7 9 Nil 5 7 15 0 2 7 2 2 7 7 17 Nil 9 5 41 8 Nil 7 4 7 2 4 0 Nbre routes opere esen 2002 2 5 8 Nil Aug fret entre Aug. Pax entre --Nil --Nil 0 2000/ 20011 1999 -11.9% 2000 9,5% 2,9% -18,4% 7,2% -4,8% 8,8% -3,7% 21,7% -7,2% 0,8% 5,5% 20011 2000 5,9% 5 5,5% 44,0% -34,0% 47,7% -40,0% NA 7 NA 04 7 Nil 2 4 04 .._- 9,3% -47,7% -7,3% 94,0% 31,5% 38,4% -22,5% 450,6% -9,6% --- ~--- -13,8% 2,97% 33,1% 20001 1999 -26,7% --- Source: UNECA II est constate un accroissement positif de la plus part des parametres utilises pour evaluer l'impact de la liberallsation en Afrique. En matiere de trafic, les performances negatives sont dues a la cessation et/ou la suspension des actlvltes des compagnies aeriennes telles qu'Air Afrique, Air Ivoire, etc. En Afrique de l'Ouest et du Centre, les evolutions suivantes ont ete enreqistrees en Septembre 2002 dans les pays membres de I'ASECNA. (a) Trafic Mouvements a'eeropott Hausse du trafic mouvements commerciaux de 6,49% en septembre 2002 par rapport a septembre 2001 suite a une augmentation de l'activite enregistree sur les aeroports de : • Pointe-Noire (71,41%) avec Transport Air Congo, Aero Fret Business, Inter Congo, Natalco Airlines, Regional Express, Limited 5 Observa tions ECAITRID/08103 • • • • • • • • Aviation Pointe, Air Atlantic Congo, Trans Air Benin, Benin Air Golf et Air Tropiques. Lome (41,84%) grace entre autres a, Air Gabon, Trans Air Benin, Air Togo, Nouvelle Air Ivoire, Air Burkina SA, Air Senegal International et Benin Air Golf. Cotonou (33,99%) avec Nouvelle Air Ivoire, Trans Air Benin, Benin Air Golf, Air Mauritanie, Air Burkina SA, Air Togo et Air Senegal International. Malabo (25,65%) avec Union de Transportes Aero de Guinea Ecuatorial, Guinea Ecuatorial de Transportes Aereos, Air Gabon, Camair, Ecuato Guineana de Aviaction, et Benin Air Golf. Libreville (14,37%) avec Air Gabon, Air Service SA, Air Gabon Business, Air Max Gabon, National Airways Gabon, Equafligh et Benin Air Golf. Brazaville (8,98%) grace a Transport Air Congo, Inter Congo, Aero Fret Business, Limited Aviation Pointe, Regional Express, Air Gabon et Benin Air Golf. Dakar (6,05%) avec Air Senegal International, Transportes de Aeres de Cabo Verde, SN Bruxelles Airlines, Air Mauritanie, Nouvelle Air Ivoire et Air Burkina SA Douala (2,40%) avec Cameroon Helicopters, Schreiner Airways, Air Gabon, Tomazesky Philip et Air Ivoire. Bamako (1,05%) grace a la Societe de Transport du Mali, Air Senegal International, Air Mali SA, Air Burkina SA, Nouvelle Air Ivoire et Transportes Aereos de Cabo Verde. (b) Tranc Passagers Hausse du trafic passagers commerciaux de 1,31 %' en septembre 2002 par rapport a septembre 2001 resultant de I'activite croissante enreqistree sur les aeroports de : • • Douala (64,26%) avec entre autres Camair, Kenya Airways et Air Ivoire. Malabo (39,95%) avec Union de Transportes Aero de Guinea Ecuatorial, Guinea Ecuatorial de Transportes Aereos, Ecuato Guineana Airlines SA, Air Gabon, Ecuato Guineana de Aviaction et Benin Air Golf. • Le trafic passagers sur Pointe-Noire n'est pas pris en compte dans la mesure de cet ecart, II defaut de donnees en septembre 2001 6 ECAfTRID/08/03 • • • • • Bamako (30,17%) grace entre autres a, Air Mali SA, Air Semegal International, Transportes de Aereos de Cabo Verde, Nouvelle Air Ivoire, Air Burkina SA, Trans Air Benin et Afriqiyah Airways. Libreville (28,83%) avec Air Gabon, Air Max Gabon, Air Service SA, Air Gabon Business, National Airways Gabon, Benin Air Golf et Air Ivoire. Nouakchott (28,79%) avec Air Mauritanie, Royal Air Maroc, Tunis Air et Air Senegal International. Brazaville (16,20%) avec Transport Air Congo, Inter Congo, Limited Aviation Pointe, Air Atlantic Congo, Regional Express et Benin Air Golf. Dakar (11,17%) avec Air France, Air Senegal International, Euralair International. (5) Developpement des infrastructures aeronautiques, de securite et de la sOrete Depuis les trois dernleres annees, des initiatives sont prises pour ameliorer les infrastructures aeronautiques. A cet egard, on assiste des neqociafions des accords de concession des aeroports. a a La mise en place du systems CNS/ArM continue son chemin travers les initiatives sous- regionales telles que celles du COMESA et de la SADC en matiere de creation d'organisme charge de la gestion de I'espace superieure. En Afrique de l'Ouest et du Centre, I'ASECNA a entrepris plusieurs investissements en vue d'arneliorer la securite asnenne. III. Les problernes Depuis "adoption de la Decision de Yarnoussoukro, Ie developpement de I'industrie aeronautique africaine est confronte plusieurs difficultes parmi lesquelles on peut citer : (i) l'lnterpretatlon du texte de la Decision de Yamoussoukro et la poursuite des reformes ; (ii) la capaelte et Ie cadre institutionnel; (iii) I'environnement international difficile et Ie financement des aotivites : (iv) I'assistance au secteur prive, a 7 ECAfTRID/08/03 (1) L'interpretation du texte de la Decision et la poursuite des reformes. Pour certains pays, la Decision de Yamoussoukro ne peut remplacer les accords bllateraux, Ainsi, les negociations interminables ont continue sur Ie plan bilateral, aboutissant a des refus d'octroi de certains droits tels que la Seme Liberte de I'air. Le constat est que certains responsables aeronautiques n'ont ni change de rnentalite ni de methode de travail. Les agents charges de mettre en ceuvre la Decision de Yamoussoukro manquent de formation appropriee, pour reglementer un environnement Iiberalise de transport aerten, Des lenteurs administratives sont enreglstrees surtout en matiere d'octroi de permis d'exploitation sur les Iignes ou sont deja positionnees les compagnies nationales et de designation des compagnies eligibles. Les nouvelles compagnies pnvees rencontrent des difficultes dans les domaines de la multiple designation sur des routes ou operant les anciennes compagnies aeriennes nationales existantes. Certains pays continuent, contrairement aux dispositions de I'article S de la Decision, a limiter les frequences et les capacltes des compagnies eligibles designees par un Etat. Les pays dont les compagnies aenennes voient leurs exploitations menacees par la concurrence, suite a la mise en ceuvre de la Decision, insistent sur la dlsponiblllte de regles de competition sous-reqionales. Les reformes Iiees aux rOles des Etats, a savoir la delegation de certaines fonctions de regulation a des organisations sous-reqionales et Ie retrait des Etats dans les politiques operatlonnelles des compagnies aenennes, se poursuivent tres lentement. (2) La capacite technique et Ie cadre institutionnel Les audits rnenes par I'OACI ont fait ressortir la defaillance des personnels qui sont responsables des fonctions de supervision de la securlte aerienne. Cette situation est tres preoccupante car la liberalisation a deja entralne une augmentation de la demande de permis d'exploitation comme constate ci-dessus. A cela s'ajoute Ie fait que Ie personnel actuel n'est pas jeune et ne beneficle pas de formation cornplementalre. La limitation des bUdgets d'Etat a entraine l'arret de nouveau recrutement et la diminution des formations de perfectionnement. Un autre constat est Ie dysfonctionnement des structures institutionnelles mises en place avant les politiques de 8 ECAITRID/OS/03 liberailsations et qui continuent a fonctionner selon les anciennes conceptions de reglementation economique de transport aerien, (3) L'environnement international diffieile et la rarete des ressourees L'environnement international du transport aerlen est confronts a des recessions economiques ; a la baisse du trafic ; au terrorisme ; au coot eleve du carburant qui fluctue tres rapidement; a la disparition des compagnies aeriennes et a la cessation d'exploitation de certaines lignes; et les couts d'assurance tres eleves. Les compagnies aeriennes africaines ne beneflcient pas d'economie d'echelle en matiere d'achat d'aeronefs et d'exploitation aerlenne, ainsi elles ont des coats d'exploitation tres eleves compares a ceux des compagnies aeriennes des pays developpss. En outre, les infrastructures de communications sont defectueuses contribuant ainsi a une utilisation inefficace des nouvelles technologies de I'information. La plupart des societes prlvees de financement des aeronefs, a part les banques nationales, sont sltuees en dehors du continent africain. Cette situation a laquelle s'ajoute Ie grand risque financier rend difficile les recherches de financements a des taux preferentlels. Les alliances avec les partenaires pour la gestion des infrastructures aeroportualres sont longues et n'aboutissent pas souvent a un accord de gain partaqe car I'Afrique est peryue comme un continent a haut risque et seuls les aeroports internationaux sont attractifs. La recession du trafic international malgre un taux de croissance positif du trafic aerien africain, n'encourage pas non plus les investisseurs prives a financer les activites aeronautiques africaines. (4) L'assistanee au seeteur prive Le potentiel de I'industrie aeronautlqus africaine est immense, amsr, certains prlves veulent y investir surtout que la Decision de Yamoussoukro relative a la Iiberalisation du transport aerlen intraafricain, leur offre un cadre ideal pour une meilleure participation. Toutefois, Ie secteur comporte beaucoup de risque et demande des sommes importantes pour dernarrer une actlvlte. L'expansion du prlve dans ce secteur qui est reste trop longtemps etatique, necessite une capaclte humaine et technique bien formee, Or, en Afrique, les 9 ECAITRID/08/03 investisseurs prives actuels ne disposent ni de moyens financiers ni de cornpetences humaines appropriees pour sa lancer dans la mise en place de compagnies moyennes et d'assurer des services sOrs, fiables et efficaces. En outre, iI n'existe pas un fond d'assistance pour dernarrer une compagnie aerienne. Les systemes bancaires actuels sont tres coOteux pour ceux qui veulent se lancer dans la creation des compagnies aerlennes, IV. Les defis Outre les problemes identifies ci-dessus, !'industrie aeronautlque africaine fait face aux defts suivants : (I) Liberafisatlon au nlveau mondla/e La cinquleme conference mondiale du transport aerien qui vient de se tenir a Montreal sous I'egide de I'OACI en mars 2003, avait pour but principal de definir des positions communes sur "comment" liberaliser Ie transport aerien international et de mettre au point un cadre pour la Iiberalisation progressive, avec les mesures de protection necessalres a I'existence d'une concurrence loyale, teut en assurant la securite, la sOrete ainsi que la participation effective et soutenue des pays en developpement, Ainsi, iI ne s'agit plus de mettre en cause la Iiberalisation mais d'assurer une participation totale de tous les acteurs. L'Afrique, si elle veut faire partie de la globalisation en matiere aeronautlque, doit chercher les voies et moyens d'une integration totale dans Ie systerne aeronautique mondial. La Declaration de Yamoussoukro qui ne couvre qu'un seul aspect de la Iiberalisation n'est pas totalement mise en oeuvre par tous les Etats. Au niveau mondial, la Iiberalisation est consideree comme acquise et les decldeurs politiques sont entrain de prendre des positions sur les mesures suivantes d'accompagnement: assouplissement de la proprlete des compagnies aeriennes ; amelioration de la securite et de la sQrete aerienne qui devient une condition sine - qua non pour I'obtention des permis d'exploitation; reglementation de la concurrence sur les marches liberalises ; reglementation pour I'utilisation des aeronefs en location; liberalisation du fret aerien ; etc. Toutes ces questions importantes n'ont encore fait I'objet d'aucune position africaine. On constate que les autres regions du monde ont 1Q i' _--_."-_.-------- .~ .. ECAITRID/08/03 fini de mettre en reuvre les principes de base de la liberalisation et commencent a devetopper des reglements permettant a leurs compagnies aeriennes d'affronter la concurrence sur les marches et de creer des alliances entre elles. L'inaction africaine face a ce phenomene irreversible de liberation n'est pas a I'avantage du continent qui traine encore a mettre en reuvre la Decision de Yamoussoukro. (ii) Competition Les compagnies aenennes africaines ont une flotte totale de 540 aeronefs, ce qui est inferieur a la flotte d'une seule compagnie telle que American Airlines. En 2001, les operations des compagnies aeriennes africaines, prises dans leur totallte, ont montre un deficit. Les coOts d'exploitation des compagnies aerlennes africaines sont tres eleves car celles-ci ne disposent pas de suffisamment de moyens leur permettant de beneficier des economies d'echehe et de baisser les coats d'exploitations. Les compagnies aeriennes africaines ne sont pas tres presentee ou la ou elles existent, elles operent avec des frequences tres reduites sur les grands marches europeen, arnericain et asiatique. Les creneaux horaires sont de plus en plus rares pour acceder aux grands aeroports internationaux. C'est dans ce climat general difficile parserne de contraintes que les compagnies aerlennes africaines vont affronter la competition sur les marches llberalises, et ou operent les compagnies geantes disposant d'outils adaptes et qui, grace aux accords d'alliance et de franchising, sont presentes sur tous les marches africains et internationaux. (iii) Financement II est estime par les constructeurs d'asronefs, I'OACI et I'AFRAA, que l'Afrique aura besoin, dans les 15 annees a venir, de pres de 43 milliards de dollar pour Ie renouvellement des aeronefs et )'achat des equipements. Ce montant est difficile a mobiliser compte tenu de I'environnement economique mondial, et du manque d'un environnement propice a la participation du secteur prive et des difflcultes auxquelles font face les Etats et les compagnies aeriennes. (iv) Developpement des ressources humaines La moyenne d'age du personnel aeronautique africain depasse les 45 ans. Le personnel actuel, bien qu'assez age, n'est pas suffisant pour entreprendre les fonctions necessaires pour la gestion des 11 ECAITRID/08/03 environnements Iiberalises et pour s'acquitter efficacement des fonctions de surveillance et de supervision de la securlte et de la sarete aeriennes. (v) La formation des alliances Les grandes compagnies aeriennes se sont lancees dans la formation de grandes alliances qui les permet de penetrer tous les marches sans avoir une presence physique. A travers ces alliances elles augmentent leurs capacltes techniques et entrent en competition avec les compagnies aeriennes africaines pour la plupart dernunles financierement et techniquement. V. Les perspectives Comme dans toutes les regions du monde, I'industrie aeronautique africaine depend tres fortement des niveaux de revenu, de la demoqraphle ainsi que du coOt du voyage aerien, En 2001·, I'economie africaine, malgre les contraintes liees a I'attaque du 11 septembre 2001, a continue a enregistrer une croissance rnoderee avec un taux de croissance du PIS reel estirne a 3,4% en moyenne contre 3,2% en 2000, ce qui a sntratne une legare augmentation de revenu par habitant. Dans Ie continent, 17 pays ont enregistre des taux de croissance superleurs a 5% et 16 pays ont enregistre une croissance qui oscille entre 3 et 5%. Le nombre de pays ayant obtenu une croissance negative est passe de neuf a cinq. Ces taux de croissance du PIS, bien qu'assez encourageantes, sont insuffisants et sont en dessous des 7% de croissance du PIS necessaire pour faire reculer de moitie la pauvrete dans Ie continent en 2015 comme prevu dans les objectifs de developpernent internationaux (001). En outre, Ie tourisme a balsse dans des pays comme l'Egypte, Ie Kenya, Ie Maroc, 1'0uganda, la Tanzanie et la Tunisie. II est actuellement estime que les attentats du 11 septembre vont reduire de 1% par an Ie taux de croissance du PIS en Afrique soit une reduction curnulee du PIS d'environ 12 milliards de dollars en Afrique, entre 2001 et 2002, ce qui accentuera l'etat de la pauvrete dans Ie continent. Les chocs actuels qui affectent l'econornle mondiale et en particulier les pays de I'OCDE retarderont les efforts africains de developpement economique. Les • Rapport sur Ie developpement en Afrique 2002, BA Rapport economique sur I'Afrique 2002, CEA 12 i' ECAiTRIO/08/03 echanges commerciaux et les flux financiers ont ete tres touches depuis Ie debut de la crise mondiale. Toutefois, la situation de I'endettement exterieur du continent africain s'est arneliorse en 2001 et ceci pourrait continuer dans les annses venir grace it I'application des principes de I'initiative des pays pauvres tres endettes (PPTE). II est espere que Ie lancement du NEPAD par les dirigeants africains et Ie soutien qu'apportent les partenaires et speclalemsnt les pays developpes au programme du NEPAD contribueront a consolider I'espace econornique, a generer des synergies et des cornplernentarites dans les domaines de la production, des infrastructures et services des transports, du commerce, du tourisme et it creer I'afflux d'un volume de fonds suffisant pour faire sortir Ie continent de la pauvrete. Toutefois, cet optimisme doit etre rnodere car ce n'est pas la premiere fois que I'Afrique s'est ambarquee dans une pareille initiative et les resultats enreqistres n'ont pas ete it la hauteur des attentes. a Si I'on considere que Ie climat economlque de I'Afrique durant, les 10 annees a venir seront favorable it un accroissement economique grace it la resolution des conflits internationaux et continentaux; a la poursuite des efforts dans Ie cadre du NEPAD ; au renforcement de la bonne gouvernance politique et economique ; et au soutien des partenaires au developpernent, on pourra esperer une continuation de la tendance de croissance actuelle dans !'industrie aeronautique africaine. Toutefois, cette tendance doit etre vue en conjonction avec Ie phenomena international mondial dornine par: la Iiberalisation de toutes les entraves a I'industrie aeronaufique ; la dlsparltlon de certaines grandes compagnles europeennes : les difflcultes flnancleres des compagnies aeriennes africaines et etrangeres; la fragilite des alliances; !'introduction des nouvelles technologies; et les risques d'attaque terroriste. Compte rendu de ce qui precede, la prevision d'une croissance de 4,8%" en 2004 en terme de passagers pour !'industrie aeronautique africaine ne sera atteint que sl l'Afrique releve les defis et adoptent des positions communes sur certaines questions clefs telles que Ie franchising, les alliances, Ie contrere et la propriete des compagnies aerlennes. En outre I'Afrique doit tirer les leyons des phenomenes actuels surtout les difficultes que rencontrent les grandes compagnies europsennes et arnencaines qui ont beneficiees de la Iiberalisation et de la dereglementation. Des mesures approprlees doivent etre prises pour eviter que de pareilles .. ICAO - The WorldCivil Aviation2001-2004 ECAITRID/08/03 choses n'arrivent en Afrique. Car si les phenomenes constates touchent I'industrie africaine, iI y va pour sa survie du fait que les pays africains ne pourront pas injecter du capital pour venir a la rescousse des compagnies aeriennes africaines comme cela s'est passe dans d'autres regions. II serait donc recornrnande aux institutions africaines d'entreprendre une etude de cas sur les impacts de la Iiberalisation en Europe et en Amerique, et de developper en complement de la Decision de Yamoussoukro, la politique africaine vis-a-vis des pays hors du continent africain. 14 r: