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Transcription

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Contexte
L’EM de la KM a reçu l’ordre de déployer ses unités lourdes dans l’Atlantique nord afin de
désorganiser le ravitaillement de la Grande-Bretagne.
Le cuirassé Tirpitz et les croiseurs lourds Scheer et Hipper ont gagné le fjord de Bergen toute
discrétion, et le 23 février, les escadres de Brest et de Norvège ont toutes les deux entamé une
croisière dans l’Atlantique nord.
Jusqu’à présent, la navigation a été calme et aucun navire n’a été aperçu. Seules quelques
alertes aériennes ont rompu la monotonie du voyage, lorsque des appareils de reconnaissance
de la RAF ont survolé l’escadre. Le 27 février, à 1452 pourtant, c’est une douzaine d’avions
torpilleurs qui percent l’épaisse couverture nuageuse et passent à l’attaque.
Les Swordfish se séparent en quatre groupes de trois appareils qui attaquent le Scharnhorst et
le Gneisenau sur chaque flanc. La Flak des deux cuirassés se déchaîne et deux des appareils
qui attaquaient le Scharnhorst sont abattus.
Les grands bâtiments manœuvrent de leur mieux pour éviter les torpilles, mais l’attaque des
pilotes britanniques est habile et audacieuse. Pris en tenaille, les deux cuirassés n’évitent les
torpilles venant d’un bord que pour se jeter sur celles venant de l’autre autre bord.
Le Scharnhorst et le Gneisenau sont tous les deux atteints par une torpille qui soulève un
immense geyser d’eau. Le Gneisenau indique rapidement que les dégâts sont superficiels : la
charge militaire de la torpille semble ne pas bien avoir détoné, et la protection anti-torpilles
aurait encaissé l’essentiel de l’onde de choc ; c’est à peine si on signale quelques infiltrations
d’eau.
Les rapports du Scharnhorst sont plus inquiétants. Le bâtiment a été atteint dans sa partie
arrière, et l’explosion a ouvert une voie d’eau certes modérée mais très mal placée : l’eau s’est
engouffrée dans la soute à munitions arrière et un compartiment machine. L’onde de choc a
de surcroît faussé le directeur de tir arrière.
A 1506, alors que le Scharnhorst vient juste de récupérer de la vitesse, une nouvelle vague
d’avions torpilleurs est détectée. Trois d’entre eux s’en prennent au Scharnhorst tandis que les
six autres attaquent le Gneisenau.
La Flak de l’escadre est beaucoup moins efficace, puisque seul un Swordfish est abattu par un
affût quadruple de 20 mm du Gneisenau, après qu’il ait cependant largué sa torpille.
Le Scharnhorst, ralenti par ses avaries fait de son mieux pour échapper aux torpilles, mais,
trop lent, ne peut éviter la dernière. Le Gneisenau, pris une nouvelle fois en tenaille par des
avions torpilleurs pilotés avec adresse et courage échappe à toutes les torpilles, sauf une.
Les rapports concernant les dommages infligés au Scharnhorst sont vites rassurants : le
système de protection contre les torpilles a cette fois-ci bien fonctionné et le bâtiment n’a
encaissé aucun dommage significatif.
Le Gneisenau a par contre reçu un coup plus rude ; il a embarqué beaucoup d’eau et a pris une
gîte modérée sur tribord.
A 1515, lorsque les derniers Swordfish disparaissent au dessus des nuages, la situation
apparaît pour le moins délicate pour l’escadre :
L’attaque par des avions torpilleurs indique la présence d’un porte-avions britannique dans un
rayon d’une centaine de nautiques. Le porte-avions est peut-être accompagné par des navires
de ligne qui seront là d’ici quelques heures.
Les dégâts subis par le Scharnhorst et le Gneisenau sont sérieux et il est indispensable de
restaurer l’étanchéité de leur coque pour ne pas embarquer d’eau supplémentaire. Ces
réparations ne sont envisageables que si les bâtiments ne filent pas plus de 5 ou 6 nœuds.
En conséquence l’escadre met le cap au sud (les avions torpilleurs venaient du nord) à 5
nœuds, en espérant que les éventuels navires de ligne britanniques ne la rattraperont pas.
A 1600, les rapports d’avaries sont communiqués au commandant de l’escadre. Les voies
d’eau du Scharnhorst ont été colmatées et une partie de l’eau pompée ; par contre il faudra
plus de temps, peut-être une journée pour remettre en état le compartiment machine qui a été
noyé et le directeur de tir arrière.
L’état du Gneisenau est plus préoccupant ; les brèches ont été colmatées, mais la coque n’est
pas totalement étanche. De nombreuses fissures laissent entrer de l’eau et il n’est pas certain
que le navire puisse tenir jusqu’au retour en Allemagne. Le commandant du navire
recommande pour ces raisons de ne pas forcer la vitesse pour ne pas aggraver la situation.
A 1615, alors qu’aucune décision n’a encore été prise, les vigies signalent de la fumée à
l’horizon, à environ une quinzaine de nautiques au nord.
Situation opérationnelle
27 février 1942, 1615
Visibilité bonne (60 %, soit environ 30.000 yards en surface)
Mer calme (force 4)
Vent faible du nord-est
Ciel couvert (10/10) à 3.000 mètres
Forces disponibles
Cuirassés Scharnhorst et Gneisenau, croiseur lourd Prinz Eugen
Les deux cuirassés ont encaissé chacun deux torpilles d’avions.
Le Scharnhorst a un compartiment machines noyé ainsi que sa soute à munitions arrière. Son
directeur de tir arrière est faussé et il a embarqué un peu d’eau. Le bâtiment ne peut plus
donner que 20 nœuds.
Le Gneisenau a embarqué beaucoup d’eau et a une légère gîte à tribord. Il n’est plus capable
que de 22 nœuds.
Renseignements
Les navires ennemis sont trop loin pour être identifiés. Les guetteurs ont repéré à 30.000 yards
au nord un navire de grande taille et plusieurs colonnes de fumée, ce qui laisse penser qu’il
s’agit de navires de guerre filant à vive allure.

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