les belles meulieres de vaires - Vaires-sur
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les belles meulieres de vaires - Vaires-sur
E UBRIQUto es, R E L L E ire de Vair V is ’H d NOU b u Clu ir de Un peu... d’histoire plais ition d nion a le Sur propos ’u d it ra T ses pages n du la rédactio régulièrement dans édiée à »d ser vous propo ne page d’Histoire… U e. « s-sur-Marn la rubrique e ir a V e d é ass conter le p Vue de la rue de Noisiel (coll. B. Brigot) LES BELLES MEULIERES DE VAIRES : UN PATRIMOINE VERITABLE (1 re partie) Par M. Prouzet, Club d’Histoire de Vaires A la fin du XIXe siècle1, la commune se li- mite à deux hameaux, le Grand Vaires, - aujourd’hui appelé Vieux Vaires - et le Petit Vaires aux abords de la RN 34, des fermes et maisons isolées, le château Baudouin et le château Hubert-Brière. On est alors loin des belles avenues rectilignes que nous connaissons. Mais, en janvier 1898, les Chemins de Fer de l’Est ouvrent une halte à Vaires, et, comme le pont de Vaires à Torcy a été terminé en 1897, les conditions d’un développement urbain sont alors réunies. Une circonstance inattendue va alors (coll. B. Brigot) enclencher le processus d’apparition d’une cité nouvelle. En effet Jeanne Paillet, unique héritière de Léopold Leblois, propriétaire du domaine où sera construite la cité EDF, meurt en 1906. Le domaine Leblois, qui lui appartenait en propre, est vendu en 1908 à la Société Immobilière Bernheim Frères. Celle –ci, qui n’est intéressée que par les terres attachées au château, revend ce dernier, avec son parc et sa ferme, à Eugène Baudouin, d’où le nom de château Baudoin sous lequel sera connu le bâtiment jusqu’à sa démolition lors de la construction de la cité EDF. La société Bernheim dispose alors de 180 hectares, soit presque 1/3 de la commune, pour lesquels elle a un grand projet : le lotir selon un plan rigoureux, qui sera établi par Louis Aristide Verdier, géomètre à Lagny, qui avait signalé la mise en vente du domaine aux Bernheim. Cette opération immobilière bénéficie d’un contexte favorable : le goût pour la campagne, son calme, son air pur et ses loisirs bucoliques, s’est largement développé au sein de la bourgeoisie parisienne de la Belle Epoque. C’est cette clientèle que ciblent les Publicité Bernheim Bernheim en vantant dans leurs affiches, placées à la gare de l’Est et dans le métro, la « Marne large et paisible, le canal aux frais ombrages, l’air d’une pureté remarquable et les terrains secs et sains » organisés autour « de larges rues et de boulevards plantés de tilleuls » Cette vocation bourgeoise est tout à fait claire dans le cahier des charges remis aux acheteurs de parcelles, où il est écrit: « La propriété étant destinée à être habitée bourgeoisement, il est en principe interdit d’édifier d’autres genres de constructions que des maisons de campagne ou habitations bourgeoises » Toutefois les promoteurs prévoient des exceptions pour des boutiques et maisons de rapport sur certains lots, comme ceux autour de la place de la République. D’où une impression d’un ensemble à la fois homogène et divers par la variété des styles, car les acquéreurs ne sont assujettis « à aucun mode de construction particulière ». Acheteurs et architectes vont pouvoir laisser libre cours à leur imagination ! En 1911, 160 maisons sont déjà bâties. Après un arrêt durant la 1ère Guerre, les constructions repartiront dès 1920, d’où quelques beaux exemples d’architecture Art Déco. Les propriétaires doivent clôturer leurs lots dès l’achat et ils Une meulière Belle Epoque le font souvent par des murs de briques, comme en témoigne cette vue de la rue de Noisiel (actuelle rue A. Manceau) Sur ces terrains les nouveaux propriétaires vont édifier en majorité des « meulières », nom donné aux villas construites au début du XXe siècle, avec cette pierre typique de l’Ile de France, et dont l’architecture et le décor sont inspirés de l’Art Nouveau. 1 - Autour de 1890 et selon L. Jarry 2 - Vaires à la Belle Epoque – Club d’Histoire du Collège de Vaires, Ed. Amatteis, 1985, p. 243 3 - Id. p. 246 - 247 4 - Ibid. p.248 Trait d’union n°52 – février 2014 9