Vaires-sur-Marne pendant la première guerre mondiale Association

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Vaires-sur-Marne pendant la première guerre mondiale Association
Vaires-sur-Marne
pendant
la première guerre mondiale
En 1914, la commune de Vaires est peuplée d'environ 1 000 habitants. Plus de 200 d'entre eux sont
mobilisés pendant la guerre et, à l'heure du bilan, on dénombre 40 victimes dont deux conseillers
municipaux. Trois familles vairoises ont perdu deux enfants au cours du conflit. On peut estimer le nombre
de blessés à 80 environ. À Vaires, comme dans toutes les communes de France, le besoin de construire un
monument dédié aux victimes se fait jour très rapidement et une commission, spécialement constituée à cet
effet, choisit parmi différentes propositions Hommage aux héros, le projet du statuaire parisien Eugène
L'Hoest. Le monument, construit square La Fontaine (actuel square de la Libération), est inauguré le 10
juillet 1921, en présence de Georges Lugol, sous-secrétaire d'État au ministère des Régions libérées.
En août 1914, au moment de l'avance allemande, tous les ponts sur la Marne situés en amont de Vaires sont
détruits par l'armée française en retraite, pour retarder la progression ennemie. Début septembre, alors que
les avant-gardes des troupes de Guillaume II entrent à Meaux et à Touquin, la destruction du pont de Vaires
est imminente. La commune, alors abandonnée par une grande partie de sa population, est traversée par les
civils en fuite et les troupes qui montent au front ou se replient. C'est le maire, Alphonse Manceau, qui
intervient auprès des artificiers, pour faire retarder la mise à feu. Finalement, la contre-attaque française, à
partir du 6 septembre, oblige les troupes allemandes à reculer et sauve de la destruction le pont de Vaires qui
reste donc, durant toute la guerre, le passage le plus en amont sur la Marne. Le 5 septembre 1914, la bataille
de la Marne commence à Penchard et à Monthyon à quelques kilomètres de Meaux. Cet engagement voit
tomber Charles Péguy ainsi que de nombreux briards et chasseurs marocains.
Pendant la « Grande Guerre », des troupes sont cantonnées à Vaires. Les soldats logent chez les particuliers,
dans les différents hôtels de la commune, au château Baudoin, dans les fermes et dans la salle des fêtes (à
l'emplacement actuel du groupe scolaire Paul-Bert).
En 1916, les autorités militaires décident la construction d'un camp de permissionnaires, sur la ligne est, à
quelques kilomètres de Paris. L'emplacement choisi se situe à mi-chemin des gares de Chelles et Vaires. Les
terrains nécessaires sont réquisitionnés et les travaux effectués par des soldats Indochinois qui logent à la
salle des fêtes de Vaires (aujourd'hui disparue). Du printemps 1917 à novembre 1918, des centaines de
milliers d'hommes vont transiter en cet endroit, quittant un train pour un autre. Le camp nord, en effet, est
réservé aux permissionnaires retournant au front alors que le camp sud accueille ceux qui le quittent pour
quelques jours de repos et qui, de cet immense cantonnement, vont se disperser dans toute la France. En ce
qui concerne les installations ferroviaires proprement dites, le camp comprend principalement 25 voies en
culs-de-sac (7 au nord et 18 au sud), des quais de débarquement et une « demi-lune » pour les machines. Une
passerelle permet le passage d'un camp à l'autre. Sur ce plan, on distingue, outre les urinoirs et les feuillées
(situées à l'écart), différents bâtiments réservés aux poilus : les cuisines, les réfectoires, l'immense cinéma de
7 000 places et un seul dortoir car, en principe, les soldats ne restent que quelques heures dans ce camp et n'y
dorment pas. À noter l'existence, à proximité du logement des officiers, d'un « potager » et d'un « jardin
anglais ». Des Vairoises bénévoles, appartenant à la Croix-Rouge et dirigées par l'épouse du maire, Madame
Alphonse Manceau, apportent à tous un peu de réconfort et distribuent de la soupe chaude. Les mouvements
d'insubordination qui touchent l'armée française au printemps 1917 ne manquent pas d'atteindre ce point
sensible qu'est un camp de permissionnaires et, selon des témoins, on voit alors des soldats se répandre dans
la plaine de Vaires. Impossible, bien sûr de savoir ce qui s'est passé exactement : secret militaire. En 1918, le
camp est attaqué à plusieurs reprises par l'aviation allemande mais ces bombardements font peu de dégâts et
l'interruption du trafic ne dure à chaque fois que quelques heures. Plusieurs pavillons de Vaires sont atteints
et endommagés. Bien que ces raids ne causent aucune victime dans la population civile, ils entretiennent un
climat d'inquiétude : une partie de la population quitte la ville ; parmi ceux qui restent, certains creusent des
tranchées ou construisent des abris pour se protéger. C'est à l'emplacement de ce camp de régulation des
permissionnaires que la Compagnie de l'Est décidera, quelques années plus tard, de construire un triage.
(Archives SNŒ)
Sources: VAIRES-SUR-MARNE AUTREFOIS...
AUJOURD'HUI.
Association les Dragons de Vaires - http://dragonsdevaires.free.fr/

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