Vaires-sur-Marne pendant la deuxième guerre mondiale

Transcription

Vaires-sur-Marne pendant la deuxième guerre mondiale
Vaires-sur-Marne
pendant
la deuxième guerre mondiale
Contrairement à ce qui s'était passé en 1914, le pont de la Marne n'échappe pas à la destruction durant la
Seconde Guerre mondiale. Des artificiers français le font sauter peu avant l'arrivée des Allemands à Vaires le
13 juin 1940. Pendant plusieurs mois, il faut utiliser les services d'un passeur pour traverser la Marne en
barque de pêcheur. Un pont provisoire est ensuite construit et permet de rétablir la circulation. Mais celui-ci
est à son tour détruit par les Allemands le 26 août 1944 pour protéger leur retraite. Les Vairois doivent à
nouveau utiliser les services d'un passeur pour se rendre à Torcy ou Noisiel. Après la guerre, la passerelle est
remise en état pour permettre le franchissement de la Marne et elle reste en service jusqu'à la construction
d'un nouveau pont en 1957-1958, inauguré en octobre 1959.
Les premiers soldats allemands arrivent à Vaires le 13 juin 1940 et pendant les quatre années qui suivent, des
militaires vont séjourner dans la commune. Mais il faut surtout loger les nombreux cheminots allemands, le
plus souvent réservistes de la Wehrmacht, qui, durant l'occupation, vont travailler sur le triage et surveiller
leurs homologues français. De nombreuses habitations et, pendant certaines périodes dont l'école Paul-Bert,
sont donc réquisitionnées à cet effet. Un pavillon représenté (à l'angle du boulevard de Lorraine et de la rue
Paul-Algis) était occupé par des officiers affectés au dépôt de tabac alors installé dans la chocolaterie de
Noisiel. Soucieux de leur sécurité, ils avaient fait construire dans le jardin un blockhaus qui ne sera détruit à
l'explosif qu'en 1948.
Les bombardements du triage de Vaires
En 1944 la ville de Vaires est particulièrement éprouvée par les bombardements alliés. Son triage, qui
joue alors un rôle essentiel dans les communications ferroviaires avec l'Allemagne, subit en effet cinq
attaques aériennes en 4 mois. Celles-ci provoquent des destructions importantes dans la commune et
causent la mort de plusieurs habitants, ce qui vaudra à la ville de Vaires de recevoir la croix de guerre
en 1948.
Dès le 17 mars 1944, douze jours avant le premier bombardement, une partie de la population résidant
à proximité du triage ainsi que 1 500 enfants doivent quitter leur domicile et sont évacués vers des
centres d'accueil. Par la suite, les attaques ayant lieu de nuit, de nombreux Vairois décident d'aller
dormir dans les communes voisines. Quelques jours avant la Libération de la ville, sur ordre du préfet,
l'évacuation totale de Brou ainsi que celle des parties nord et sud-ouest de Vaires (jusqu'aux avenues
Henri-Barbusse et Jean-Jaurès) sont ordonnées mais cette mesure se révèle inutile, aucune attaque
n'étant effectuée au mois d'août.
Le premier bombardement se produit le 29 mars 1944. Ce jour-là, plusieurs trains présentant un intérêt
militaire évident se trouvent rassemblés sur le triage : l'un d'eux transporte de l'essence, deux autres du
matériel, un quatrième des munitions et le dernier des troupes. Aussitôt averties de cette situation par la
Résistance, les autorités anglaises réagissent promptement et ne laissent pas passer l'occasion de
frapper l'ennemi. L'attaque des bombardiers, à 21 h 30, est d'une effroyable efficacité : le train de
munitions est touché et explose, le train d'essence est en flamme et il ne reste rien du train de troupes.
Camions et blindés sont en grande partie détruits. Le nombre des victimes allemandes n'a jamais été
connu avec précision - certains historiens l'estiment à 1 200, d'autres à 2 735 - mais il est certain que
plusieurs centaines de soldats ont péri au cours de ce bombardement qui a provoqué également une
douzaine de morts dans la population civile (Vairois et cheminots travaillant sur le triage).
Les attaques suivantes se produisent après le débarquement en Normandie et visent, alors que
progressent les Alliés, à désorganiser le trafic ferroviaire, sur l'arrière de l'ennemi. Dans la nuit du 27
au 28 juin 1944, un bombardement provoque à nouveau des destructions considérables dans le triage et
la population civile est cruellement touchée à Brou et à Vaires : de nombreuses habitations sont
atteintes et on déplore la mort d'une quinzaine de personnes dans les deux communes.
Le bombardement du 8 juillet, effectué peu avant 2 heures du matin, est, comme le précédent, très
violent et imprécis : le triage et ses alentours sont criblés de bombes et plusieurs dizaines de pavillons
sont totalement ou partiellement détruits. À Vaires, on dénombre quatre victimes.
Les deux derniers bombardements - les 12 et 18 juillet - se produisent dans la soirée, respectivement à
20 h et 18 h. Les dégâts matériels à Vaires et à Brou sont moins importants que lors des attaques
précédentes et, dans les deux communes abandonnées par nombre de leurs habitants, on ne déplore
cette fois aucune victime. En fait, ce sont les bombardements effectués la nuit, les 28 juin et 6 juillet,
qui ont causé le plus de dommages en dehors du triage. En revanche, ceux qui se sont déroulés en
soirée, les 29 mars, 12 et 18 juillet, ont atteint leur cible avec davantage de précision.
Pour la ville de Vaires, le bilan est particulièrement lourd fin juillet 1944 : on déplore une quinzaine de
victimes dans la population, le tiers des habitations ont été détruites et on dénombre 600 familles
sinistrées. Partout, ce sont pavillons éventrés, immenses entonnoirs dans les rues, vitres soufflées par
les déflagrations... L'eau, le gaz et l'électricité ont été coupés. Dans le cimetière, atteint par une bombe,
de nombreuses tombes ont été endommagées.
La libération de Vaires
Le 28 août 1944, les premières troupes américaines venues du sud parviennent à Torcy et Lagny sur la
rive gauche de la Marne. Sur la rive droite, le même jour, les forces alliées qui viennent de l'ouest
atteignent Chelles, après un drame qui, l'avant-veille a coûté la vie à 12 otages fusillés par les
Allemands le long du mur de la mairie. Ce sont ces troupes qui, poursuivant leur progression en deux
colonnes vont atteindre Vaires ce même 28 août. La première de ces colonnes, passe par l'actuelle zone
industrielle et remonte vers le centre-ville en empruntant l'avenue Jean-Jaurès. Place de la Gare, un
accrochage se produit avec des Allemands embusqués et les Américains doivent faire intervenir leur
artillerie, des hauteurs de Torcy, pour obliger l'adversaire à battre en retraite par le boulevard de
Lorraine puis les rives de la Marne. Un soldat allemand trouve la mort au cours de l'accrochage. La
seconde colonne américaine, venue également de Chelles, suit la RN 34. Arrivée à l'embranchement de
l'avenue Henri-Barbusse, elle se heurte à une forte résistance de soldats de la Wehrmacht retranchés
dans les deux pavillons qui encadrent la grille du château de Brou et détenant plusieurs otages, dont le
maire et sa fille. La fusillade fait un mort parmi les Américains. Finalement, les Allemands décrochent
vers le nord à travers le parc du château. Plusieurs jeunes FFI vairois décident alors de poursuivre la
lutte aux cotés des Américains et signent un engagement dans la lre Armée. Sur une photo, prise le jour
même de la libération de la ville, Louise Peutat, une ancienne cantatrice, chante La Marseillaise avec
les Vairois qui se sont spontanément rassemblés sur la place de la Mairie pour vivre ensemble
l'émotion de ce grand moment.
Sur le monument aux Morts, une seconde liste de 56 noms vient s'ajouter à celle des 40 victimes de la
Première Guerre mondiale. Il s'agit principalement des militaires tombés au combat en mai-juin 1940 et en
1944, des déportés pour des raisons religieuses, des résistants morts également en déportation ou fusillés, et
des victimes des bombardements alliés en 1944. Le nom de Roger Sauvage, jeune soldat tué pendant
l'offensive allemande de 1940, sera donné au stade de la commune. Celui de Marie Jorand, infirmièreassistante sociale à Vaires avant la guerre, membre d'un réseau de renseignement allié à partir de 1942,
arrêtée et déportée à Ravensbrùck en 1944, décédée en juin 1947, des suites des mauvais traitements subis
pendant sa captivité, sera donné à l'école maternelle construite rue de la Gare.
Sources: VAIRES-SUR-MARNE AUTREFOIS...
AUJOURD'HUI.
Association les Dragons de Vaires - http://dragonsdevaires.free.fr/

Documents pareils

Vaires-sur-Marne pendant la première guerre mondiale Association

Vaires-sur-Marne pendant la première guerre mondiale Association l'interruption du trafic ne dure à chaque fois que quelques heures. Plusieurs pavillons de Vaires sont atteints et endommagés. Bien que ces raids ne causent aucune victime dans la population civile...

Plus en détail