ESSONNE BALAINVILLIERS CHAPTER

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ESSONNE BALAINVILLIERS CHAPTER
ESSONNE BALAINVILLIERS CHAPTER
Roland BLED
BCR le 10.11.10
« Les éditions du Chapmed »
SANCERRE
Dimanche 24 Octobre
En ces temps de disette d’énergie fossile, notre Cécile s’était tâtée
sans hâte avant de prendre sa décision ; Contre vents et marées à
Sancerre nous irons, foie de moussaillon !.
Sir Naccache du Didier (street glide security officer de sa majesté)
avait personnellement insisté pour préparer et mener à bien ce run
chez les vineux du Cher.
Malgré les risques d’assèchements sauvages, nous étions encore
nombreux à gazer ce jour là.
Sur l’autoroute, ou les cellules de crise gouvernementales nous avaient
affirmé pouvoir nous ravitailler, ça roulait cool ma poule, jusqu’à une
station service ou tous firent l’appoint….. Tous sauf un.
Puis ce fut l’arrivée sur la place principale de Sancerre, toutes nos
motos se garèrent dans un ordre impeccable (com. d’hab) non sans
s’y être auparavant, en tous sens entre-mélangées (com. d’hab), c’est
convivial, ça prends plus de temps, ça amuse beaucoup les passants et
comme immanquablement ça enferme les road Captain, les badauds
hilares ont droit au même carrousel lors du départ… que du bonheur !
Une fois désentenudegrenouillisés (il faisait humide ce jour là aussi)
Didier nous indiqua l’auberge ou nous allions pouvoir dégustir
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(déguster et déglutir) le fromage et le vin blanc qui vont bien
ensemble.
L’estaminet était tout près, Dieu merci, tout le monde y allah.
La tenancière de l’endroit, vieille berrichonne du plus pur style
« lingots dans la lessiveuse» fit déboucher les bouteilles et servir les
Chavignols.
Profitant de l’euphorie ambiante, la mère Tatezy s’inquiéta auprès de
Didier : Pourquoi vous ne mangez pas là ?...
Sir Naccache se fit un plaisir de lui remémorer que lors d’une
prospection téléphonique elle s’était montré plus que réticente à l’idée
d’accueillir des motards à déjeuner et surtout que le prix des repas
était non négociable….. Plus de mille Euros allaient lui passer sous le
pif en ce gris et désert dimanche sans essence !...
Elle se consola néanmoins en nous assommant à coup d’addition de
dégustations ; A fuir !.
Dans le haut de la place, l’auberge du Connétable avait dressé les
siennes à notre attention, il y avait là des pépettes souriantes,
avenantes, bien poumonnées nous servant un copieux repas avec un
très correctabordable rapport Q/P de l’ensemble des prestations ; A
retenir !.
Après une courte promenade digestive sur le belvédère de Sancerre
d’ou nos regards embrassaient la campagne, les vignobles alentours, la
Loire et un magnifique arc en ciel issu d’une escadre de
cumulonimbus noirs, nous revînmes sur la place sous les premières
gouttes.
A l’abri sous quelques dais salvateurs, les baroudeurs du centre
capelèrent à nouveau les fringues anti- déluge puis positionnèrent
leurs bécanes en formation de départ dans le même ordre, rappelant à
s’y méprendre la statue des horloges devant la gare St Lazare.
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Après que les RC eurent ressui à se faufiler en tète du convoi, nous
allâmes visiter la fromagerie de Chavignol, distante de quelques
kilomètres ou les gourmets indécrottables acquirent des crottins de
tous affinages.
Le ciel s’étant démenaçantisé, l’option fut prise de rentrer par la
campagne et ses très jolies petites routes, dédaignant ainsi l’autoroute
et ses oasis.
Un petit tour dans les vignes pour admirer la colline et son village, son
viaduc et ses ceps puis nous attaquâmes, insouciants, le Ténéré du
sans plomb…. Le thriller était à venir.
Je revivais en live les fables de mon enfance, tout d’abord :
« La chèvre de monsieur Seguin » :
Ayant serpenté parmi les champs et les forets, folâtrant de ci de là,
s’arrêtant pour vérifier que la station était bien à sec puis repartant
d’une poignée enjouée vers les couleurs du couchant au grand dam
des jauges désemparées, le convoie finit par stopper, exsangue, sur un
bas coté ; force était de constater que pour l’un d’entre nous, la totalité
de son réservoir, le loup l’avait sifflée !..
Puis : « La Cigale et la Fourmi » :
La cigale ayant roulé, sans de son niveau d’essence s’occuper
(contrevenant à la plus élémentaire précaution de roulaison en groupe,
par temps de guerre qui plus est), se trouva fort dépourvue lorsque la
panne sèche est survenue.
Elle alla crier famine auprès d’une fourmi motorisée sa voisine.
Cette dernière recélait dans sa soute une réserve de carburant … pour
le cas ou ?
Précautionneuse, son autonomie lui permettait de voir venir mais elle
éconduit rugueusement la cigale lui rappelant le sketch de Sylvie
Joly : T’es dans la merde, tu te démerde, a la limite j’t’emmerde !
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La cigale, queue entre les pattes, s’aventura vers d’autres engins et
réussit à dénicher quelques grands cœurs goguenards qui se laissèrent
volontiers glouglouter le tank et siphonner la giclette.
DAMNED !!!, Il ne suffit pas de rouler Harley pour en être, mais
dans ce Chapter il reste encore quelques Bikers…
Les Despé du Ténéré se séparèrent sur ces bonnes fables, les uns
remontant vers l’ouest par l’autoroute et son approvisionnement
assuré, les autres (dont j’étais) vers l’est par les routes de
Fontainebleau, Melun etc. espérant que la Fée Fuel ne les
abandonnerait pas.
La nuit était tombée, je roulais en tête, attentionné a ne pas dépasser
90 km/h ou 2200 t/mn pour faire durer le plaisir.
Il pleuvait froid et noir dans cette descente lorsqu’un bruit de
raclement de ferraille dans ma boule et une gerbe d’étincelles dans
mon rétro me firent jurer grave, ce qui eut pour effet immédiat
d’embuer ma vista.
Notre petite Christine, roulant juste derrière moi, venait sans doute de
tester un de ces trucs qu’il ne faut pas faire et s’ appliquait a tutoyer le
bitume gris et gras.
Sitôt les voitures qui nous collaient arrêtées, la motarde relevée, la
moto redressée et rangée, du coin du casque notre amie nous gratifia
de son éternel gentil sourire ;
Pour tout le monde beaucoup de peur mais pour elle, « même pas
mal ! »… Chris, tu mérites Faaker see.
Une vingtaine de kilomètres after, en rase campagne, ma visière
gouttelettisée s’enflamma, des appels de phares pressants
m’aveuglaient, les caisseux d’en face me prévenaient gentiment
qu’une biche monstrueuse (à cette heure elles le sont toutes)
bondissait à 2,5 cm de ma roue avant ; merci les gars, grâce a vous j’ai
failli ne pas la voir et me faire Melaertiser le nez de cochon.
Jackydanielle si tu me regardes ?….
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Les réservoirs presque a sec mais avec le plein d’émotions nous
traversâmes avides des villes sans sans plomb, c’était super.
Depuis un moment et comme pour me prouver qu’il fonctionnait bien,
ce con de témoin de réserve me faisait de l’œil, refusant obstinément
de s’éteindre et c’est seulement sur la Francilienne que mes angoisses
cessèrent.
17,5 litres de 98, il m’en restait 1,5 pour parcourir les 8,5 km qui me
séparaient du béquillage at home, j’y serais quand même parvenu
grâce à un pilotage tout en finesse calqué sur … mon physique.
Rol (Biker)
Ps : Remerciements à Bruno (Biker), homme d’action s’il en est, pour
m’avoir sauvagement délethargisé.
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