Assurance Vie : les critères de sélection (suite) - Média

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Assurance Vie : les critères de sélection (suite) - Média
N° P941–
P941– 02/11/2012
Assurance Vie :
les critères de sélection (suite)
A
vant, puis entre les deux tours des élections présidentielles,
je vous avais livré les sept critères prioritaires de sélection
d’un bon contrat d’assurance vie (Supplément Patrimoine n°
911 et 915, avril et mai 2012). Aujourd’hui les rumeurs de changement de la règlementation les concernant vont bon train. Cependant, le gouvernement semble, pour l’instant, occupé à autre chose. L’assurance vie reste donc une solution d’épargne quasi incontournable qu’il convient de bien choisir et d’optimiser. Il est
important de faire le bon choix de votre contrat puisque vous allez
le garder pendant de nombreuses années. Voici quatre autres critères décortiqués pour vous, à prendre en compte.
Les différents critères
impactentimpactent-il le résultat final ?
Ne négligez surtout pas les critères de sélection d’un contrat. Pour
la partie la plus visible, le rendement, les écarts peuvent être des
multiples. On entend de plus en plus souvent que l’assurance vie
ne rapporte plus rien. C’est faux. Les journalistes confondent assurance vie et fonds euros. Il est vrai que ces derniers ne rapportent
plus grand-chose alors même qu’ils sont investis sur des actifs
dangereux (les dettes d’État). Mais les bons contrats d’assurance
vie comportent un choix de plusieurs centaines de fonds. Le fonds
euros n’est qu’un fonds parmi tant d’autres. Ce n’est pas parce que
ce fonds ne rapporte plus que l’assurance vie tout entière n’offre
plus d’intérêt. Quand un antibiotique n’est plus efficace, dites-vous
à vos patients qu’il ne faut plus prendre ce type de médicaments
ou bien changez-vous d’antibiotique ? Alors ne vous limitez pas à
un seul médicament, qui plus est, le moins efficace alors que vous
disposez de centaines de fonds d’investissement différents aux
performances très largement supérieures.
Critère n°8
Les options. Votre contrat d’assurance vie peut bénéficier d’options. Au niveau juridique, vous trouverez l’option PEP mais aussi
l’option d’épargne handicap.
Option PEP : bien que cette option ne soit plus accessible aujourdhui pour des nouveaux contrats, vous êtes nombreux à détenir un contrat d’assurance vie PEP. Et dans la plupart des cas, vous
avez oublié que vous bénéficiiez de cette option. C’est pourtant
une option tellement intéressante qu’elle a été supprimée pour
permettre le développement du PERP. C’est la solution presque
idéale pour votre retraite, bien mieux que le contrat Madelin. Voici
les avantages : quels que soient les risques pris, le capital que vous
investissez est garanti par l’assureur au-delà de 8 ans (tous les
contrats ont maintenant plus de 8 ans puisque la fin de la commercialisation date de septembre 2003). Pas d’imposition des plus
value au-delà de 8 ans. Si vous choisissez de sortir en rente, celle-ci
sera défiscalisée. C’est donc un produit retraite idéal. Enfin, le
contrat est transférable sans perte de l’antériorité fiscale. Ce qui
vous permet de changer d’assureur quand le vôtre n’est pas très
performant (relire les critères précédents). Mais cela permet également de basculer un PEP bancaire en PEP assurance. Vous êtes trop
nombreux à ignorer cette possibilité et de nombreux PEP bancaire meurent parce qu’ils arrivent à échéance ou végètent alors que vous auriez
pu le transformer en un excellant produit retraite. En contrepartie de
ces avantages, il y a bien sûr des inconvénients. Le premier est que
l’on ne peut investir que 92 000 € au maximum. Avec les intérêts,
si cela est fait suffisamment tôt avant la retraite, vous disposerez
tout de même d’un capital pouvant atteindre quelques centaines
de milliers d’euros au moment de la retraite. Autre inconvénient
majeur : tout retrait interdit un nouveau versement. Il faut donc
considérer ce placement comme le dernier que vous utiliserez en
cas de besoin afin de le conserver le plus longtemps possible.
Option Epargne Handicap.
Cette option est réservée aux personnes ayant un handicap les
empêchant d’exercer une activité professionnelle dans des conditions normales de rentabilité. La durée du contrat est réduite à 6
ans et bénéficie d’une réduction d’impôts de 25 % des sommes
versées dans la limite de 1 525 euros par an, plus 300 euros par
enfants à charge. Les plus values sont imposées (sauf dans certains
cas) mais ne subissent pas les prélèvements sociaux à part la
CRDS. Enfin, les intérêts ne sont pas pris en compte pour le versement de l’AAH.
Il existe également des options de gestion. Plus ou moins nombreuses suivant les contrats, elles permettent d’automatiser certaines actions et réactions face aux mouvements des marchés financiers. Si au premier abord ces options sont séduisantes, elles doivent être utilisées avec précaution. En effet, comme toutes les solutions automatiques, elles répondent de façon standardisées aux
évènements. Avec plus ou moins de bonheur suivant les circonstances. C’est pour cela que, malgré le développement de ces options, elles restent encore peu utilisées. En voici quelques unes.
L’investissement progressif permet, dans les périodes troublées,
d’investir une grosse somme petit à petit afin de profiter des creux.
L’écrêtage : le but est de capter les plus values dès qu’elles atteignent un seuil défini afin de les abriter sur un support plus sécuri-
sé. Le stop-loss est un peu le contraire de la
précédente : l’idée ici est de sortir d’un
support d’investissement dès que celui-ci
baisse au-delà d’un certain seuil afin de
limiter la perte.
Critère n°9
Ce qu’il
qu il faut
retenir…
retenir
Voici, pour finir, les derniers critères pour
sélectionner votre contrat d’assurance vie.
J’ai essayé de les classer par ordre d’importance (dégressif) pour le résultat final
de votre placement. Nul doute que cet
ordre va vous surprendre tellement la
presse ne sélectionne que très peu de ces
critères pour faire ses classements et, qui
plus est, en choisissant ceux de moindre
importance (mais tellement plus simples
et rapides pour faire un classement).
Retenez cette fois-ci que les options, en
particulier l’option PEP, vous permet de
donner une autre dimension à votre assurance vie. Il serait vraiment dommage de
passer à côté de cela car vous ne trouverez aucun autre produit d’épargne vous
apportant autant d’avantages.
Vous surveillerez ensuite que votre
contrat soit bien un contrat individuel afin
que l’assureur ne puisse pas modifier
votre contrat sans votre accord. Puis, afin
de pouvoir réagir rapidement, l’information sur votre contrat sera accessible à
tout moment et vous disposerez d’un
interlocuteur privilégié qui pourra répondre à toutes vos questions. Cela vous
permettra de pouvoir gérer votre argent
avec toute la souplesse qu’il demande
pour faire face aux aléas des marchés.
Les crises économiques sont fréquentes et
nombreuses. Mais elles sont entrecoupées de belles phases de hausse. Il faut
donc pouvoir saisir ces moments privilégiés et pouvoir se retirer rapidement
quand les choses vont mal. Enfin, les frais
sont inévitables car personne ne travaille
pour rien. Sachez payer en fonction des
services que l’on vous propose. Et n’espérez pas trouver une assistance personnalisée et gratuite. Tous les gens qui travaillent le font en échange d’un salaire. Méfiez-vous de ce qui est gratuit. C’est souvent plus cher que le payant.
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Publication hebdomadaire. 50 numéros par an. Edité et imprimé par : MédiaSanté SA, 400, Chemin de la Tatte, 74140 Sciez. Directeur de la publication :
Pascal Lamperti. Prix de vente au numéro : 5 €. Abonnement annuel : 199 €.
Tarif réduit médecins remplaçants : 149 €. N° CPPAP : 0912 I 87099
Un contrat d’assurance vie est soit un
contrat individuel, soit un contrat collectif.
Quand il est individuel, c’est un contrat
entre vous et l’assureur. Aucun changement ne peut se faire sans votre accord.
C’est le contrat le plus sûr juridiquement.
Vous le reconnaîtrez facilement car on y
parle de souscription. A contrario, un
contrat collectif n’est qu’une adhésion à
une association qui, elle, souscrit le contrat.
De fait, les changements du contrat sont
réalisés sans votre accord. Vous reconnaîtrez facilement ce type de contrat car on
parle alors d’adhésion et d’adhérent. Vous
l’aurez compris, il est fortement recommandé de privilégier les contrats individuels.
Critère n°10
Parce qu’avoir l’information pour décider
est primordial, il apparaît évident de nos
jours que vous devez pouvoir disposer d’un
accès Internet pour suivre votre contrat. A
défaut, votre intermédiaire doit pouvoir
vous faire parvenir rapidement et à tout
moment une situation détaillée. Le monde
actuel bouge rapidement. Les crises se
succèdent rendant obsolète notre façon
habituelle de gestion. Il était coutume de
dire que l’investissement en actions devait
se faire pour le long terme. C’est exact.
Mais moins qu’avant. Si l’immobilier ne
baisse pas sur le long terme (20 ou 30 ans),
les actions non plus. Et même sur une durée moindre. Ainsi, au début des années
2000, les banques faisaient des prêts pour
investir en bourse via un contrat d’assurance vie option PEP. Cette option garantissant le capital investi, le risque était limité
au coût des intérêts. L’idée de base était
que l’on n’avait jamais constaté de pertes
sur un portefeuille d’actions détenu pendant au moins 8 ans. En bourse, les baisses
peuvent être rapides, mais elles dépassent
rarement deux ou trois ans. A l’inverse,
avec l’immobilier, les baisses sont lentes et
longues. On ne perd pas 15 % en dix jours
sur de l’immobilier. Par contre, la dernière
baisse significative en France a duré 6 ans
(de 1990 à 1996). On pouvait lire dans Le
Monde daté du 19/03/1991 : « Certes, au
cours de la dernière décennie, la performance a
été plus faible, notamment, que celle des valeurs mobilières, mais sur trente ans elle a été
beaucoup plus régulière ». Ce phénomène
s’est encore accentué au cours de la dernière décennie.
Ainsi, au cours des dix dernières années, on
pourrait être tenté de dire que la bourse n’a
rien rapporté puisque, en gros, la valeur du
CAC 40 est identique à celle qu’il avait il y a
10 ans. C’est une grosse erreur que commettent les mauvais journalistes. Pour faire
un parallèle avec l’immobilier, ce dernier a
une valeur et rapporte des loyers. Les actions fonctionnent sur le même principe.
Vous achetez une action et elle vous rapporte un « loyer » : le dividende. Or, le
CAC 40 ne tient pas compte des dividendes. Et dix ans de dividendes, cela représente une grosse somme. Ensuite, la bourse
subit des fluctuations. En forte hausse de
1996 à 2000, puis en baisse de 2000 à 2003,
puis à nouveau en forte hausse de 2003 à
2007, à nouveau en forte baisse de 2007 à
2009, pour finir par une succession de
hausse et de baisse moyenne depuis trois
ans. Tous ces cycles peuvent être mis à
profit pour saisir les hausses et éviter les
baisses. Certes, cela n’est pas aisé. Mais
l’on peut voir très nettement que le rythme
de ces cycles s’accélère. Il convient donc de
disposer d’un contrat qui vous permet non
seulement de suivre précisément son évolution mais également de pouvoir réagir
rapidement. L’idée principale étant toujours la même : plus le niveau est bas, plus
il faut être acheteur. Plus le niveau est haut,
plus il faut être vendeur. Ceci est valable
pour tous les secteurs économiques, y compris l’immobilier. Pour faire des plus values,
il faut acheter le moins cher possible afin de
pouvoir revendre ensuite à un prix supérieur. Ce concept, qui doit paraître évident
à tous, est pourtant très peu mis en pratique. En période de baisse, la plupart des
investisseurs refusent d’acheter et attendent que les cours soient remontés pour se
décider. Mais à ce moment là, il ne leur
reste que la probabilité d’une baisse. Ce qui
génère bien sûr une déception.
Critère n°11
Les frais. Bien que ce soit l’un des principaux critères mis en avant par les journalistes, il fait partie de ceux qui influent le
moins sur le résultat final. D’ailleurs, si cela
était aussi simple, cela fait longtemps qu’il
n’y aurait plus que des contrats sans frais
sur le marché. Il y a trois principaux types
de frais.
Les frais sur les versements. Ils servent à
rémunérer le travail de commercialisation.
Cela va de l’analyse de votre situation pour
sélectionner le contrat qu’il vous faut, en
passant par les explications qui vous seront
données, mais aussi le déplacement éventuel, l’enregistrement de votre contrat, etc.
Tout cela demande du temps et du personnel qu’il faut bien rémunérer.
Les frais de gestion. Ils sont généralement
autour de 1 % par an de l’épargne gérée. Ils
financent le suivi de votre contrat. C’est
ainsi que vous pouvez faire la plupart des
opérations gratuitement et obtenir des
conseils sur votre contrat sans avoir à payer
des honoraires.
Les frais d’arbitrage. Ils dépassent rarement les 1%. Les arbitrages sont relativement rares (moins de un par an dans la
plupart des cas sauf si vous cherchez à
avoir une gestion très réactive). Les
contrats modernes disposent de plusieurs
centaines de fonds que votre conseiller doit
suivre pour vous apporter toute l’aide que
vous recherchez. Ces frais financent cela
ainsi que le temps qu’il passera à vous
conseiller pour les arbitrages en vous apportant toutes les explications que vous
pourriez lui demander. Notez que ce montant de 1 % représente parfois moins d’une
journée de bourse. Il a donc très peu d’influence sur le résultat final de votre épargne.
Frédéric Ségoura – (Rédigé le 21/10/12)
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