Maquette Hebdo - syndicat national UNSA pôle emploi
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Maquette Hebdo - syndicat national UNSA pôle emploi
SYNDICAT NATIONAL 6 rue de la plaine 75020 Paris Tél : 0144932085 Fax : 0144932615 [email protected] www.unsa.pole-emploi.fr UNSA Hebdo du 25 mars 2013 Revue de presse spéciale pôle emploi Ayrault annonce 2.000 nouveaux postes à Pôle Emploi Le Premier ministre souhaite que ces nouveaux conseillers puissent être en poste en septembre. Alors que le record historique du nombre de chômeurs (3,2 millions, en janvier 1997) menace d'être battu , le gouvernement a décidé la création de 2.000 nouveaux emplois en CDI à Pôle Emploi. L'annonce a été faite par Jean-Marc Ayrault, qui souhaite que ces nouveaux conseillers puissent être en poste en septembre. « Je souhaite la mise en œuvre rapide de cette décision afin que les nouveaux conseillers soient au travail au plus tard dès la rentrée de septembre prochain au service des demandeurs d'emploi mais aussi des entreprises », a déclaré le Premier ministre à l'occasion d'une visite à l'agence Pôle Emploi de Pantin (Seine-Saint-Denis). En juillet, le gouvernement avait déjà créé 2.000 CDI à Pôle Emploi , un engagement du candidat Hollande. Le geste avait été salué par les syndicats, mais jugé insuffisant, car il ne faisait que compenser la suppression fin 2011 des 1.800 CDD créés en 2009 face à la crise. En ajoutant les 2.000 redéploiements internes en cours « vers l'accompagnement et le suivi des demandeurs d'emploi », ce sont donc 6.000 agents supplémentaires qui seront « au contact direct » avec ces derniers, a fait valoir le ministère de l'Emploi dans un communiqué. Mesures de suivi « différencié » des chômeurs Au total le nombre d'agents au contact des chômeurs passera ainsi de 29.000 à 35.000. A fin décembre 2012, l'effectif total de Pôle Emploi s'élevait à près de 53.000 agents. Depuis fin 2008, date de la création de Pôle Emploi (fusion ANPE-Assedic), ce service public doit gérer 1,5 million de chômeurs supplémentaires dont 950.000 demandeurs d'emploi sans aucune activité. Le financement des nouveaux contrats à durée indéterminée (CDI) annoncés lundi sera en partie assumé par l'Etat, Pôle Emploi y contribuant aussi via des économies internes, précise le ministère. Les nouveaux postes se justifient par les mesures de suivi « différencié » des chômeurs entrées en vigueur début 2013. Lors de son déplacement à Pantin, Jean-Marc Ayrault a vanté les différents outils mis en place par le gouvernement pour lutter contre le chômage -dont les chiffres de février sont attendus mardi -, évoquant notamment les emplois d'avenir et les contrats de génération. Pôle emploi : les 2 000 CDI supplémentaires « vont dans le bon sens » pour les organisations syndicales Les organisations syndicales se disent « plutôt satisfaites » après l'annonce du Premier ministre de créer 2 000 CDI supplémentaires à Pôle emploi lundi 25 mars 2013 à Pantin (Seine Saint-Denis). La déclaration de Jean-Marc Ayrault intervient après les 2 000 embauches en CDI annoncées par Michel Sapin en juillet dernier auxquels s'ajoute le redéploiement en interne de 2 000 équivalents temps-plein, programmé d'ici 2014 par le plan « Pôle emploi 2015 ». « Ça va évidemment dans le bon sens, surtout que ces 2 000 CDI seront exclusivement dédiés à l'accueil et à l'accompagnement des demandeurs d'emploi », déclare à l'AEF Christian Fallet (CFDT). « On réclamait 5 000 agents supplémentaires. Là, ça fait 4 000 mais on ne va pas crier au loup ! », Poursuit-il. « C'est un acte de solidarité assez fort du gouvernement. » Pour Jean-Charles Steyger (SNU-FSU), cette annonce n'est « qu'un premier pas ». « On ne peut que se féliciter qu'il y ait 2 000 CDI supplémentaires, on voit la crise arriver de façon moins angoissante mais c'est toujours loin de ce qu'on demande, à savoir 8 000 postes ». Pour le SNU-FSU, la question des moyens est importante mais cela « ne suffit pas ». « Nous attendons notre rendez-vous avec le ministre du Travail avant la fin du mois d'avril pour voir comment on peut rendre plus humain cette institution. S'il y avait eu 30 agents de plus à Nantes, le demandeur d'emploi se serait quand même immolé. Le problème, c'est la dématérialisation croissante des services de Pôle emploi », estime-t-il. « ON NE VA PAS CRACHER DANS LA SOUPE ! » Selon Dominique Nugues (Unsa Pôle emploi) joint par l'AEF, cette annonce « est une bonne nouvelle. C'était la seule réponse à apporter à ce qui se passe aujourd'hui. Pôle emploi 2015 et les cas de suicides de demandeurs d'emploi, ce sont d'autres sujets dont il faut s'occuper. Mais la question des effectifs était celle qui commandait le tout donc nous sommes très satisfaits. Après, il faudra travailler sur la manière dont ça va se mettre en place. » « On ne va pas cracher dans la soupe ! C'est toujours ça de pris et ça avait été demandé par les organisations syndicales donc c'est une bonne chose », souligne de son côté, José Manca (Snap). Cependant, « cette attribution s'accompagne d'une diminution du budget de Pôle emploi : on doit faire des coupes, ça a été annoncé par notre directeur général. Mais on ne sait toujours pas quelles coupes. […] On doit avoir un CCE en avril sur le budget de Pôle emploi, on verra à ce moment-là », souligne-t-il. Elections représentatives à Pôle emploi : la CFDT devient la première organisation syndicale Avec 19,22 % des suffrages, la CFDT devient la première organisation syndicale de Pôle emploi, selon des résultats quasiment définitifs communiqués par la confédération, après le vote des salariés de la région Paca, dernière grosse région à se prononcer. La CFDT progresse ainsi de 4,41 points, passant de la quatrième à la première organisation syndicale à la place du SNU-FSU. Ces résultats n'ont pas encore été validés par la direction générale car les résultats de l'île de la Réunion ne seront connus qu'en septembre 2013. Quatre organisations de Pôle emploi sont représentatives au niveau national : la CFDT (19,22 %), FO (18,27 %), le SNU-FSU (17,83 %) et la CGT (13,48 %). La CFE-CGC obtient 7,56 % des voix : les voix sont calculées sur l'ensemble des trois collèges, mais en tant qu'organisation catégorielle, la CFE-CGC n'a pas présenté de candidats dans le premier collège. La CFTC (7,23 %), le Snap (7,32 %), SUD (3,4 %), l'Unsa (3,18 %) ne sont pas représentatifs. Pour rappel, lors des élections organisées en 2009, le SNU-FSU était la première organisation syndicale de Pôle emploi avec 19,47 % des voix, suivi de FO (18,43 %), de la CGT (15,27 %), de la CFDT (14,81 %) et de la CFE-CGC (10,07 %). La CFTC (6,68 %), le Snap (5,49 %), l'Unsa (3,13 %) et SUD (4,59 %) n'étaient pas représentatives. Formation des chômeurs : les partenaires sociaux du CA de Pôle emploi s'opposent au projet de loi décentralisation « Nous souhaitons faire connaître notre opposition sur certaines dispositions du projet de loi sur la décentralisation concernant la formation professionnelle des demandeurs d'emploi », déclarent, « à l'unanimité », dans un communiqué daté du 20 mars 2013, les partenaires sociaux présents lors du conseil d'administration de Pôle emploi qui s'est tenu ce même jour. Les organisations de salariés et d'employeurs déplorent ainsi que le texte n'envisage pas « d'associer les partenaires sociaux à la définition des formations prioritaires proposées aux demandeurs d'emploi » et qu'il prévoit que « la région [puisse] contraindre Pôle emploi à intégrer un groupement d'achats de formation ». L'avant-projet de loi de décentralisation et de réforme de l'action publique sera présenté en Conseil des ministres le 10 avril prochain, comme l'a annoncé Jean-Marc Ayrault mercredi 6 mars 2013 à l'occasion d'un déplacement sur le thème du « Nouveau Grand Paris » à l'Université ParisEst Marne-la-Vallée. CONNECTER LA FORMATION À L'EMPLOI Les partenaires sociaux regrettent de ne pas être, dans l'avant-projet de loi, associé « à la définition des formations prioritaires proposées aux demandeurs d'emploi », alors que « la lutte contre le chômage nécessite […] de connecter la formation à l'emploi, c'est à dire aux besoins en compétences des entreprises, que les partenaires sociaux sont les mieux à même de définir ». En référence à la délibération du CPNFP (Comité paritaire national de la formation professionnelle) du 4 janvier dernier , les organisations patronales et syndicales estiment que « s'il convient de reconnaître aux conseils régionaux un rôle de chef de file en matière de formation professionnelle des demandeurs d'emploi, conformément à la délibération […], c'est à la condition sine qua non d'associer les partenaires sociaux à la définition des formations prioritaires proposées aux demandeurs d'emploi ». Deuxième point jugé « inacceptable » par les partenaires sociaux, le fait que, dans l'avant-projet de loi, « la région peut contraindre Pôle emploi à intégrer un groupement d'achats de formation ». « Au moment où le gouvernement souhaite inscrire le dialogue social dans la Constitution, cette disposition doit impérativement et rapidement être corrigée », s'insurgent-ils avant de remarquer que « seul un dialogue construit et mature entre les partenaires sociaux et les conseils régionaux permettra d'améliorer la gouvernance territoriale de la formation professionnelle au service des demandeurs d'emploi ». « On s’occupe du chômage mais pas des chômeurs » Yves Clot est professeur titulaire de la chaire de psychologie du travail du CNAM. En regard du documentaire sonore des Pieds sur terre “Pôle Emploi : un conseiller pour 500 chômeurs” et des récentes immolations de chômeurs, il explique que « les procédures déconnectées du réel proposées par Pôle Emploi » alors que le chômage augmente conduisent à « une situation catastrophique ». Pour y remédier, il faut selon lui « bâtir du collectif » et mutualiser les savoir-faire. Comment jugez-vous les réactions aux immolations de chômeurs qui se sont produites, ces dernières semaines, dans ou devant des agences Pôle Emploi ? Les suicides de chômeurs nous en disent plus sur l'état de nos institutions que sur le malheur des chômeurs. La réaction à ces immolations me semble donc insuffisante et déplacée. On ne peut pas réduire cela à des drames personnels qui appelleraient seulement la compassion de l’État. En disant que tout avait été fait, le ministre du travail, Michel Sapin, a voulu protéger le personnel de Pôle Emploi, à juste titre, car les agents sont un amortisseur social majeur, mais c’est une protection factice, parce qu’en réalité tout n’est pas fait pour que le personnel puisse traiter les chômeurs avec toute la justice qu’ils méritent, loin de là. Il ne faut pas tricher avec le réel. En plus des suicides médiatisés, certaines tentatives ont été contenues par le personnel des agences de Pôle Emploi. Ce sont des suicides que je qualifie de vindicatifs parce qu’ils sont directement adressés à l’institution dans laquelle ils se produisent. Ils manifestent une révolte. Que voulez-vous dire par « ne pas tricher avec le réel » ? Dans la situation de crise économique que nous connaissons, il me semble urgent de reconnaître au personnel de Pôle Emploi la fonction sociale essentielle qui est la sienne et de lui donner à la fois le temps, les moyens, et l’organisation du travail adéquate pour exercer ce rôle fondamental. L’accroissement concomitant du nombre de chômeurs et des procédures déconnectées du réel proposées par Pôle Emploi entraîne une situation catastrophique. Devant la difficulté du réel, on cherche à le « pasteuriser ». On fabrique de la procédure sur de la procédure en congelant la relation entre les conseillers de Pôle Emploi et les chômeurs. On a même installé des bornes informatiques pour que les gens en recherche d’emploi effectuent leurs démarches de manière automatisée. Dans une gare, cela peut éventuellement fonctionner – et encore – mais pas dans une agence Pôle Emploi. On croit ainsi faire des économies, mais cela va s’avérer très coûteux, à tous les sens du terme. Comme l’ont dit les associations de chômeurs à Michel Sapin, on s’occupe du chômage mais pas des chômeurs… Quelles pistes d’améliorations du service de Pôle Emploi vous paraissent envisageables ? Il me semble possible d’agir sur l’organisation du travail dans les agences. Il devient très compliqué de faire la jonction entre la réglementation de Pôle Emploi, les circuits de recherche d’un travail, les institutions d’aides au-delà de l’agence, les situations individuelles chaque fois uniques et l’angoisse qu’elles peuvent engendrer. Il faut donc cultiver les ressources que les conseillers inventent pour faire face, les faire circuler et discuter en développant le travail collectif, afin de ne pas fonctionner seulement sur des procédures standardisées. Or, c’est coûteux en temps. Alors que le chômage est chronique et que les situations des chômeurs montent en complexité, il faut oser fabriquer du métier ensemble, à la fois avec l’intelligence et le savoir vivre des conseillers, mais aussi avec la grande expérience des associations de chômeurs qu’il ne faut pas mépriser. C’est un sursaut pour refaire ensemble Pôle Emploi qui s’impose. Sinon, vu l’ampleur de la crise dans laquelle nous sommes, nous allons additionner les injustices qui déboucheront sur la multiplication des drames. 2 000 recrutements ont été effectués en 2012 dans les agences Pôle Emploi. Cela va-t-il dans le bon sens ? Oui, mais cela reste une goutte d’eau dans la mer. Le problème n’est pas seulement une question de moyens, mais aussi d’organisation du travail et de dispersion des énergies. Il faut développer un professionnalisme qui ne soit pas le seul produit d’une expertise abstraite. Si vous êtes du côté du réel, vous ne pouvez vous contenter de scripts formalisés, parce que les individus et les situations ne sont pas réductibles à des procédures désincarnées. Ces artefacts ne concernent pas seulement Pôle Emploi, mais ils s’y avèrent particulièrement dangereux car les situations sont souvent de grande détresse et il y a de la colère. Il faut de la procédure et de la règle, mais il faut s’assurer qu’elle puisse rester vivante, ce qui suppose du métier et de la coopération. Il faut bâtir du collectif en comptant sur l’expérience des professionnels pour créer du patrimoine, de l’expérience, des équipes, du savoir-faire, du métier… Cela suppose de recruter, mais pas seulement. Cela impose un vrai travail institutionnel. Les 2 000 postes qui ont été créés sont loin de faire reculer autant que nécessaire la précarité des statuts des agents. Or la précarisation empêche l’accumulation de l’expérience. En outre, le statut du chômeur et de celui qui le reçoit sont alors trop proches. Contrairement à ce qu’on croit parfois, cela crée plus souvent de la peur que de la solidarité ; et le conseiller peut alors avoir tendance à se protéger du chômeur par les procédures formalisées. Le récent rapport du médiateur de Pôle Emploi montre qu’il y a du respect pour les chômeurs de la part des conseillers, mais qu’il est très difficile pour eux de supporter cette vague de misère et de défiance qu’ils reçoivent en première ligne. Une telle exposition à la misère est mieux supportée si on travaille en équipe et si le statut des conseillers n’est pas précaire, car sinon, la porosité est inquiétante pour ceux qui sont les premiers à affronter les conséquences de la crise. Peut-on faire la part de ce qui, dans ces dysfonctionnements, est lié à la fusion entre les Assedic et l’ANPE ? Cela a joué un rôle négatif. Mais il faut désormais prendre acte de la fusion. On constate aujourd’hui qu’on a sous-estimé, dans cette fusion, la nécessité de marier des professionnalités différentes, autour desquelles il aurait été nécessaire de construire un vrai métier, en développant le travail en commun et non les explications de textes. Alors que la fusion aurait pu être l’occasion d’augmenter l’expertise, elle l’a diminuée, faute de coopération, de temps et d’intelligence. Le défaut de fabrication de départ est flagrant, mais on peut encore agir car les agents n’ont pas baissé les bras. Et donc cesser de standardiser la relation de service au guichet, en segmentant les publics et en essayant de faire des sous-catégories, comme si les chômeurs étaient des produits. Les radiations automatiques, à propos desquelles le médiateur de Pôle Emploi, Jean-Louis Walter, a récemment tiré la sonnette d’alarme, sont-elles à proscrire ? C’est évidemment une mesure urgente. Le fait que les radiations automatiques aient augmenté de 25 % au mois de décembre 2012 montre qu’il s’agit avant tout de faire baisser le chiffre du chômage sur l’année, et, encore une fois, de s’occuper du chômage et non des chômeurs. Les radiations automatiques de ceux qui ont raté les rendez-vous téléphoniques donnés par Pôle Emploi sont à proscrire. Existe-t-il des pays où le traitement du chômage se passe mieux ? Si on pense à l’Allemagne ou la Suisse, on peut avoir l’impression que cela se passe mieux. Mais cela n’est sans doute pas seulement lié à une meilleure organisation du travail dans les agences. Le sentiment d’injustice face au chômage n’est pas identique dans tous les pays. En France, l’histoire sociale accentue le fait que se retrouver au chômage est vécu davantage comme une injustice que comme une incompétence personnelle. Montpellier : un suicide à Pôle emploi éveille les soupçons Midi Libre Hier, la toile s’est enflammée au sujet du suicide d’un directeur de Pôle emploi, sur la base d'une information révélée par le site “La minisphère du chômage et des idées reçues”. Âgé de 53 ans, ce cadre dirigeant, qui a mis fin à ses jours le 5 mars dernier, n’a pas laissé de courrier laissant penser que son acte avait un lien avec ses conditions de travail. Mais rien n’assurant du contraire, les supputations sont allées bon train. In fine, le procureur de la République de Montpellier, saisi par cette fin brutale, comme il l’est systématiquement, n’a pas estimé qu’un lien existait. Pour autant, des salariés demandent qu’une enquête interne soit diligentée car "ce cadre de Pôle emploi aurait été écarté de ses hautes fonctions". Sur le site internet de France 3, la direction de Pôle emploi se contente d’affirmer que cette mutation était "le choix du cadre".