Télécharger la note d`informations au format pdf

Transcription

Télécharger la note d`informations au format pdf
ISSN 1286-9392
NOTE D'
INFORMATION
98O.Û2T 6
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE
Parmi les établissements
de crédit et les sociétés
d’assurances de plus de vingt
personnes, environ quatre sur
dix ont innové au cours d’une
période de trois ans (de 1994 à
1996). Les objectifs principaux
des firmes innovantes sont
d’améliorer et de parfaire la
qualité des prestations offertes,
d’élargir leur gamme de services
et de renforcer leurs positions
concurrentielles. Les nouvelles
technologies de l’information
s’affirment comme l’un des
vecteurs clés de cette
dynamique. Même si les acteurs
bancaires et d’assurances
innovent prioritairement grâce à
des sources internes à la firme
ou au groupe, les sources
externes sont importantes ;
les sociétés de conseil,
notamment, ont un rôle
déterminant. La coopération
avec différents partenaires –
engagée par une entreprise
innovante sur trois – permet aux
firmes de mieux maîtriser leur
espace concurrentiel et
technologique et de partager
ainsi le risque inhérent à tout
nouvel investissement
technologique.
Enfin, les obstacles majeurs
sont plutôt de nature
organisationnelle
que technologique.
A
L’innovation technologique
dans les établissements de crédit
et les sociétés d’assurances
’innovation technologique est traditionnellement étudiée dans le secteur industriel. Son analyse conserve
un caractère plus méconnu dans les
services, notamment bancaires et d’assurances (échanges de données informatisées, cartes à puces ou distributeurs et
guichets automatiques de banque). Les
établissements de crédit (comprenant les
banques commerciales et mutualistes, les
institutions financières spécialisées et les
sociétés financières) associés aux plus
grandes sociétés d’assurances représentent
une part non négligeable de l’activité économique (4,9 % du produit intérieur brut
en 1995). D’où l’importance de cette première incursion statistique pour comprendre le processus innovant de ces secteurs
dans lesquels l’innovation n’est pas toujours à dominante technologique.
L
De 1994 à 1996, 42 % des firmes de plus
de 20 salariés du secteur banque-assurance enquêtées ont introduit, sur le marché, des services technologiquement
nouveaux ou améliorés, ou ont mis en œuvre des méthodes technologiquement nouvelles pour fournir des services. (En
intégrant celles de moins de 20 salariés, le
taux de firmes innovantes est de 35 %.)
DES TAUX D’INNOVATION
PROCHES DE CEUX OBSERVÉS
DANS L’INDUSTRIE
Le taux global de firmes innovantes
du secteur banque-assurance est proche
de celui de l’industrie (41 %) ; il est aussi
plus élevé dans les grandes entreprises
que dans les PMI (graphique ci-dessous).
L’innovation dans le secteur banque-assurance
selon la taille des entreprises (en % des firmes innovantes)
Établissements
de crédit
Assurances
Ensemble
88,5
75,9
78,3
65
35,1
42,3
41,1
34,9
23,1
< à 500 personnes
500 personnes et plus
Ensemble
Cependant, lorsque l’on compare les firmes de même taille, les taux d’innovation
du secteur banque-assurance sont inférieurs à ceux de l’industrie (tableau I).
Parmi celles de plus de 500 salariés,
78 % des sociétés du secteur banque-assurance enquêtées sont innovantes contre
86 % dans l’industrie ; dans celles de 20 à
500 salariés, on compte 35 % de firmes innovantes dans le secteur banque-assurance contre 40 % dans l’industrie. Les
taux globaux comparables résultent donc
d’un effet de structure : les grandes entreprises sont proportionnellement plus nombreuses dans le secteur enquêté. De plus,
les taux de réponses étant relativement faibles dans cette première enquête auprès
des banques et assurances, une investigation succincte auprès des non-répondants
tendrait à réviser légèrement à la baisse
les taux du secteur. Ainsi, corrigé de cette
enquête complémentaire auprès des nonréponses, le taux global de firmes innovantes de plus de 20 salariés dans le secteur
banque-assurance serait proche de 40 %.
L’innovation est plus fréquente dans les
sociétés d’assurances (près de deux sur
trois) que dans les établissements de crédit
(41 %). La taille des firmes est là aussi un
facteur déterminant. Si l’on tient compte
des établissements de crédit de moins de 20
salariés, un sur trois se déclare innovant.
L’innovation dans le secteur banqueassurance a des caractéristiques moins
technologiques, elle incorpore parfois des
techniques proches des sciences humaines
et davantage de prestations de services
que dans le secteur industriel. La nature
« hybride » de l’innovation dans les services ne doit pas ici être perdue de vue.
L’enquête communautaire sur l’innovation technologique
dans les secteurs bancaire et d’assurance
La seconde enquête européenne sur
l’innovation technologique a été réalisée dans les différents pays de la
communauté. En France, cette enquête est menée par les services
statistiques des ministères chargés
de l’industrie (SESSI), des transports et de l’agriculture et l’INSEE.
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (Direction de la programmation
et du développement – Bureau des
études statistiques et de la recherche) a conduit l’enquête dans le secteur banque-assurance. En France,
c’est la première fois qu’une telle investigation est réalisée dans ce secteur, ce qui explique qu’aucune
comparaison temporelle ne soit possible actuellement.
Le concept d’innovation est fondé sur
le manuel d’Oslo établi par l’OCDE.
Un établissement de crédit ou une
dernières, on peut penser que les projets
sont plus nombreux du fait de la plus
grande taille des entreprises.
PRIORITÉ À L’AMÉLIORATION ET
À L’ÉLARGISSEMENT DES
PRESTATIONS DE SERVICES
Les entreprises enquêtées innovent prioritairement pour améliorer la qualité des
services (71 %) et élargir leur gamme
(67 %) (tableau I) ; en cela, elles se différencient des entreprises industrielles qui
privilégient la conquête de nouveaux marchés ou l’accroissement de la part de marché (58 %) avant l’amélioration des
société d’assurances est qualifié ici
d’innovant s’il a introduit sur le marché des services technologiquement
nouveaux ou substantiellement améliorés, ou s’il a mis en œuvre des méthodes technologiquement nouvelles
pour fournir des services, sur une période detrois années (de 1994à1996).
En France, 500 questionnaires ont
été envoyés aux établissements de
crédit ainsi qu’aux sociétés d’assurances les plus importantes.
Le secteur banque-assurance enquêté comprend les banques commerciales, les banques mutualistes,
les sociétés financières et les institutions financières spécialisées
(447) et les sociétés d’assurances
(seules les 53 plus grandes ont été
interrogées). Le taux de réponse global est de 54 % pour environ 85 % des
effectifs totaux.
services proposés (50 %). Dans plus de la
moitié des cas, l’innovation des établissements de crédit et des sociétés d’assurances
vise aussi la conquête de nouveaux marchés ou l’accroissement de la part de marché (54 %). La réduction des coûts est très
importante pour 45 % des firmes, l’obsolescence des produits, les nouvelles opportunités (législations, réglementations,
normes, standards) ou la souplesse interne
à l’entreprise apparaissent moins souvent
prioritaires.
L’élargissement de la gamme des produits et les opportunités résultant des nouvelles réglementations concernent surtout
les petites structures alors que la conquête
de nouveaux marchés et l’amélioration de
L’INNOVATION
DANS LES SECTEURS BANCAIRE
ET DE L’ASSURANCE
Le tiers des entreprises innovantes du
secteur banque-assurance enquêtées ont
toujours en cours, en 1997, des projets impulsés entre 1994 et 1996. Cette proportion
est similaire à celle constatée dans l’industrie. Cette continuité dans le développement des projets de services nouveaux ou
des méthodes nouvelles pour fournir des
services nouveaux concerne un quart des
établissements de crédit innovants et deux
tiers des sociétés d’assurances. Pour ces
TABLEAU I – Objectifs jugés très importants pour innover
(En % des firmes innovantes)
Grandes Ensemble Ensemble
Établ. de
Assurances
PME
Objectifs
industrie
entreprises banquecrédit
assurance
Remplacer les services obsolètes
22
35
21
31
26
24
66
81
68
74
71
50
Améliorer la qualité des services
Élargir la gamme des services
66
65
74
60
67
50
Conquérir de nouveaux marchés
54
54
50
57
54
58
ou accroître la part de marché
Satisfaire ou utiliser des nouvelles
28
27
32
24
28
23
opportunités
Conférer d’avantage de souplesse
24
39
29
29
29
20
interne à l’entreprise
Réduire les coûts de production
52
31
35
52
45
23
Réduire les consommations
22
15
21
19
20
18
intermédiaires
Source : MENRT et SESSI
NOTE D’INFORMATION 98-26
Page 2
la qualité des services intéressent surtout
les plus grandes, même si les petites firmes
y restent également très attentives. La réduction des coûts est un objectif aussi important que la conquête de nouveaux
marchés ou l’accroissement des parts de
marchés pour les grands établissements de
crédit soumis à d’importantes contraintes
concurrentielles (52 %). Les sociétés d’assurances sont moins souvent concernées
par ce problème (31 %) mais elles sont davantage préoccupées par la souplesse que
peut leur permettre l’innovation au sein de
l’entreprise (38 %). Les sociétés d’assurances sont certainement moins contraintes
par les cycles économiques que ne le sont
les firmes bancaires.
LE RÔLE IMPORTANT
DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
DE L’INFORMATION
POUR LES BANQUES
Afin de répondre aux objectifs fixés
d’amélioration des prestations, les établissements de crédit se reposent de manière
importante sur les nouvelles technologies.
Parmi ces ressources, les nouvelles technologies de l’information jouent un rôle majeur comme l’atteste l’utilisation, par 38 %
des firmes du secteur bancaire, des supports informatiques ou électroniques (tableau II). Les efforts d’innovation sur les
produits financiers sont moins soutenus :
un quart des firmes ont innové sur des produits relatifs à la gestion des risques, 22 %
sur des produits de crédit, 21 % sur des produits d’épargne. C’est ici que peut se situer
une partie des nouveaux marchés ou nouvelles parts de marché puisque la diversification des banques vers les activités
d’assurances ne concerne que 16 % des éta-
TABLEAU II – Les axes forts d’innovation dans les établissements de crédit
(En % des établissements de crédit innovants)
Petites et
Grandes
Ensemble
Innovation
moyennes
entreprises
entreprises
Services bancaires télématiques
34
45
38
27
23
25
Gestion des risques
17
32
22
Produits de crédit
Produits d’épargne
22
18
21
12
23
16
Produits d’assurances
Source : MENRT
blissemements, même si les principales
banques françaises sont entrées sur ce
marché.
La priorité est donnée aux activités de
prêt, telles que la gestion des risques et les
produits de crédit, par rapport aux activités
commerciales. L’effort d’innovation sur
les produits d’épargne et d’assurance est
moins soutenu, notamment pour les produits d’assurance. La constitution récente
de conglomérats financiers regroupant
établissements bancaires et sociétés d’assurances peut limiter la capacité d’innovation dans ce domaine, les réseaux
bancaires distribuant simplement ces
produits d’assurance sans en assurer la
conception.
LA PLACE DÉTERMINANTE
DES FOURNISSEURS
ET CONSULTANTS
DANS L’INNOVATION
Pour plus de la moitié des entreprises
innovantes enquêtées du secteur banque-assurance, les sources principales
d’information sont internes à l’entreprise
(53 % contre 47 % dans l’industrie). Néanmoins, les sources externes de l’innovation
restent importantes. Les clients et les consommateurs sont au cœur du processus
d’acquisition d’information pour un peu
plus du quart des firmes. Les concurrents et
les sociétés de conseils sont des sources importantes d’informations technologiques
pour 16 à 18 % des firmes.
Même si les premières sources d’information sont internes à l’entreprise, les
fournisseurs représentent l’essentiel des
dépenses liées à l’innovation : les entreprises se sont engagées, pour innover, dans
l’acquisition de logiciels et de technologies
extérieures (54 %) ainsi que dans des investissements en machines et équipements
(13 %), qui devancent largement les autres
postes « en amont » tels que l’activité Recherche et Développement interne (16 %)
et externe (5 %) ou les dépenses « en aval »
liées à la commercialisation de l’innovation ou à la formation des personnels. Les
autres organismes extérieurs – universités
ou laboratoires publics, salons et expositions ou serveurs de bases de données –
sont des sources d’innovation ou d’information peu fréquentes. Quant aux conférences, réunions ou revues professionnelles,
elles sont jugées importantes par 7 % des
entreprises innovantes.
Les firmes du secteur bancaire s’appuient donc essentiellement sur les entreprises de leur groupe pour innover. Les
différences sont plus contrastées entre établissements de crédit et sociétés d’assurances en ce qui concerne les sources externes
d’information : les premiers sont relativement
TABLEAU III – Les sources importantes d’informations pour innover
(En % des firmes innovantes)
Étab. de Assurances
Sources d’information
crédit
51
58
Sources internes à l’entreprise
24
35
Clients ou consommateurs
Autres entreprises du même groupe
21
12
21
8
Concurrents
14
23
Fournisseurs d’équipement, de matières premières, de composants et de logiciels
Société de conseils et de recherche marchande
10
27
3
12
Conférences, réunions ou revues professionnelles
Réseaux de bases de données
5
4
Universités ou enseignement supérieur
2
4
2
4
Salons et expositions
Instituts de recherche publics ou publication de brevets
0
0
PME
50
32
25
18
16
5
2
7
0
2
0
Grandes
entreprises
56
22
11
16
18
24
9
2
4
2
0
Ensemble
53
27
19
18
17
16
7
5
2
2
0
Source : MENRT
NOTE D’INFORMATION 98-26
Page 3
plus dépendants des concurrents pour innover. A contrario, les sociétés d’assurances sont plus attentives aux informations
venant de leurs clients, de leurs fournisseurs ou consultants.
Si la place des clients est centrale (27 %
des firmes enquêtées du secteur jugent
cette source d’information importante
pour innover), elle est cependant jugée secondaire par rapport aux sources internes
(tableau III). Pour un secteur de services,
ce résultat peut sembler surprenant, d’autant plus que l’importance des clients est
jugée inférieure à celle accordée par les entreprises des industries manufacturières
(32 % des firmes industrielles innovantes
accordent un rôle important à leurs
clients). Cependant, comme nous l’avons
montré, les innovations réalisées entre
1994 et 1996 dans ces secteurs visent à informatiser les services et reposent donc
plus sur une capacité à intégrer les apports
des fournisseurs des secteurs manufacturiers ou à imiter les avancées faites par les
concurrents, et ce, de manière plus affirmée que dans l’industrie.
L’originalité de l’innovation dans le secteur banque-assurance par rapport au secteur industriel est qu’elle repose de
manière importante sur des consultants et
des sociétés de recherche marchande, surtout pour les grandes entreprises (une sur
quatre) qui jugent cette source importante. Ce sont ces sociétés externes qui peuvent assurer l’introduction des nouvelles
technologies de l’information au sein du
secteur bancaire. Plus généralement, ces
différents résultats montrent que les entreprises du secteur banque-assurance restent
dépendantes de leur fournisseurs externes
de technologies ; les petites et moyennes
entreprises étant plus liées à leur groupe et
plus attentives aux souhaits de leurs clients.
UNE ACTIVITÉ RECHERCHE
ET DÉVELOPPEMENT
FRÉQUENTE ET SOUVENT
INFORMELLE
70 % des firmes innovantes enquêtées,
sur la période 1994-1996, déclarent avoir
réalisé des activités de Recherche et Développement (plus de 80 % des firmes d’assurances contre 63 % des établissements de
crédit). Pour 47 % d’entre elles, ces activi-
tés sont permanentes et pour 23 % ponctuelles. Dans le cas d’activités plus permanentes, un service spécialisé est présent
une fois sur deux dans l’entreprise.
Pour 1996, parmi les firmes innovantes,
57 % des établissements de crédit et des sociétés d’assurances enquêtés déclarent
avoir engagé une activité de Recherche et
Développement. Cette activité concerne
plus des deux tiers des firmes innovantes de
plus de 500 personnes ; elle occupe en
moyenne 22 personnes en équivalent
temps plein.
Les personnels des services de Recherche
et Développement sont toujours des cadres
et souvent des administratifs ; les techniciens
n’y sont présents qu’une fois sur quatre.
Les compétences s’exercent essentiellement dans les domaines des mathématiques (52 %) ; la gestion et le marketing
(43 %) devançant l’économie, la finance
ou le droit (29 %). L’importance des sciences sociales marque une différence sensible avec les secteurs manufacturiers dans
lesquels les technologies sont moins immatérielles. Elle explique aussi la difficulté à quantifier cette activité originale de
production de connaissances scientifiques
et techniques.
DES COOPÉRATIONS
LIMITÉES ET NATIONALES
Afin de mieux maîtriser leur environnement, les entreprises coopèrent avec d’autres organismes privés ou publics. 29 % des
firmes innovantes du secteur enquêté déclarent coopérer technologiquement avec
des organismes tiers. Ce taux est très inférieur à celui observé dans l’industrie manufacturière (51 %). Le tiers des grandes
entreprises déclare avoir mené de telles
coopérations contre un quart des petites et
moyennes firmes. 32 % des établissements
de crédit et moins du quart des sociétés
d’assurances sont ouverts aux partenariats.
Qui sont les partenaires de l’innovation
dans le secteur banque-assurance ? Les
collaborations intra-groupes rassemblent
36 % de coopérations déclarées, soit une
part équivalente aux partenariats avec les
fournisseurs ou les sociétés de conseils (18
et 17 %).
La sous-traitance à des sociétés de services informatiques a donné naissance à une
« industrialisation » des services, notamment dans le domaine de l’informatique
dont certains éléments sont devenus aujourd’hui largement autonomes. Les concurrents constituent une source
importante d’informations mais ne font
pas souvent l’objet de partenariats, de
même les clients sont rarement associés au
développement des innovations.
Ces partenariats ont lieu, dans les deux
tiers des cas, avec des organismes français,
dans 15 % des cas avec des organismes de
l’Union européenne (tableau IV) et dans
14 % des cas avec les États-Unis ou le Japon. Les coopérations internationales sont
cependant beaucoup moins fréquentes que
dans l’industrie, qui compte 27 % de coopérations avec les autres pays de l’Union
européenne.
L’internationalisation dans le secteur
banque-assurance est courante lorsque les
firmes coopèrent aussi avec des entreprises
du même groupe, des organismes académiques de recherche, des concurrents, partenariats qui vont certainement au-delà
des aspects technologiques. Les coopérations européennes cherchent certainement
à exploiter les économies d’échelles associées à l’unification monétaire et financière européenne.
TABLEAU IV – Nationalités des partenaires pour innover
(En % du total des partenariats)
Union
Nationalité des partenaires
USA
France
euroet Japon Autres
Partenaires pour innover
péenne
Autres entreprises du même groupe
Concurrents
Clients ou consommateurs
Sociétés de conseils et de recherche marchande
Fournisseurs d’équipement, de matières premières,
de composants et de logiciels
Universités ou enseignement supérieur,
instituts publics ou ISBL
Tous types de partenariats
Ensemble
50
57
89
92
18
29
11
8
25
14
–
–
7
–
–
–
100
100
100
100
79
7
14
–
100
57
29
14
–
100
68
15
14
3
100
Source : MENRT
NOTE D’INFORMATION 98-26
Page 4
DES EFFORTS MENÉS
À LEUR TERME...
Près de quatre entreprises innovantes
sur dix du secteur enquêté déclarent avoir
rencontré des difficultés dans le déroulement d’au moins un projet innovant au
cours de la période : pour 32 % le projet est
retardé, pour plus du quart des firmes il est
abandonné ou n’a pas démarré (tableau V).
Les obstacles rencontrés par les entreprises
innovantes du secteur banque-assurance
sont relativement moins fréquents que
dans l’industrie manufacturière. En effet,
dans cette dernière, sept firmes sur dix ont
eu des difficultés dans la réalisation d’un
projet innovant : 58 % des firmes ont dû retarder un projet innovant et près de 60 %
déclarent avoir abandonné ou renoncé à
démarrer un projet. Ces écarts soulignent
les différences dans les contenus des projets
innovants évoqués auparavant.
... MAIS FREINÉS PAR LES
COMPÉTENCES INTERNES
De manière plus précise, les rigidités organisationnelles et le manque de personnel qualifié sont ici des obstacles majeurs à
l’innovation (tableau V). Dans les entreprises industrielles, les freins ne sont pas de
même nature : les rigidités organisationnelles ou le manque de personnel qualifié
arrivent bien après les difficultés liées aux
risques économiques (disparition, perte de
contrôle) et aux coûts de l’innovation (absence de source de financement). Les problèmes du secteur banque-assurance sont
donc inhérents à l’organisation qui a du
mal à s’ajuster aux contraintes du nouveau service. Ces difficultés expliquent en
partie le recours à des partenariats ou à la
TABLEAU V – Les obstacles pour innover
(En % des firmes innovantes)
Projet
Projet
Obstacles pour innover
retardé
abandonné
Rigidité organisationnelle
19
3
10
9
Coût d’innovation trop élevé
Risque économique excessif
10
6
17
1
Manque de personnel qualifié
11
2
Manque d’information ou complexité technologique
Législation, réglementation, normes, standards
9
2
6
2
Manque de réactivité du client aux nouveaux services
Absence de source appropriée de financement
5
1
6
0
Manque d’information sur les marchés
Échec de coopération
1
3
Ensemble banque-grandes sociétés d’assurance
32
16
58
32
Ensemble Industrie
Non
démarré
2
5
5
1
0
1
2
1
0
0
11
27
Source : MENRT
sous-traitance lesquels, par leurs compétences technologiques et leur réactivité,
peuvent devenir décisifs (baisses de coûts
des solutions, gestion des transitions nécessaires et des débordements de capacité).
Tout aussi importantes sont les difficultés liées aux caractéristiques du projet innovant avec, par ordre décroissant, le
manque d’information ou la complexité
technologique, le coût d’innovation trop
élevé, un risque économique perçu comme
excessif.
Les contraintes liées à l’environnement
des firmes (législations, réglementations,
normes, standards, manque d’information
sur les marchés, manque de réactivité du
client aux nouveaux services, absence de
source appropriée de financement) restent
secondaires. Les échecs de coopération,
même s’ils sont peu nombreux, induisent
généralement l’abandon des projets alors
que les autres obstacles retardent seulement le projet.
POUR EN SAVOIR PLUS
L’assurance française en 1996,
Fédération française des sociétés
d’assurances.
La banque électronique, Conseil
national du crédit et du titre, 1997.
Rapport annuel, Comité des
établissements de crédit et des
entreprises d’investissement, 1996.
C. Gallouj et F. Gallouj, L’innovation
dans les services,
édition Économica, 1996.
J.-P François et F. Favre,
« L’innovation technologique dans
l’industrie », 4 pages du SESSI, n°89,
avril 1998.
L’innovation technologique dans
l’industrie, Collection Référence,
SESSI (à paraître).
Olivier Lamouline,
CREI, Université Paris-Nord
avec la collaboration de
Stéphane Lhuillery
NOTE D’INFORMATION 98-26
Page 5