Le monde de la mer en fête

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Le monde de la mer en fête
Le monde de la mer en fête
Les hommes et femmes de la mer, à l'honneur, hier, sur le port.
La messe, célébrée par monseigneur Dognin sous la halle du port, était animée par l'orchestre d'harmonie d'Arcachon, sous la direction de
Mathieu Duch. (PHOTOs CHRISTIAN VISTICOT)
«Rendre visible les invisibles. » Tel est le message exprimé par monseigneur Laurent Dognin, évêque
auxiliaire de Bordeaux, avant de célébrer la messe pour les péris en mer, hier matin, sous la halle du port
de pêche à l'Aiguillon, à l'occasion de la Fête du monde la mer.
Au premier rang de ces « invisibles », les femmes. Monique Philip, présidente de l'Association des femmes
de la mer, a rappelé l'action de celles-ci, parfois veuves, souvent isolées, mais toujours solidaires, qui
depuis 1989 ont œuvré pour une amélioration des secours en mer, érigé une stèle aux marins disparus,
engagé des formations, écrit un livre, participé à des échanges nationaux, et qui travaillent aujourd'hui à la
création d'une structure artisanale sur le Bassin pour le tannage des peaux de poissons afin de les
transformer en cuir puis en accessoires, comme le font des femmes dans le nord de l'Europe.
Monique Philip a souhaité que l'association « soit reconnue sur le territoire» et appelle des bénévoles à les
rejoindre.
Seul port de pêche
L'adjoint au maire, Yves Herszfeld, en sa qualité de directeur du seul port de pêche de la Gironde, a rendu
hommage aux 250 marins pêcheurs dont l'activité génère 1 000 emplois, avec leur flotte de six chalutiers et
13 fileyeurs, qui sortent pour trois à six jours de pêche, mais aussi les cinq vedettes côtières et la quinzaine
de bateaux intrabassin qui sortent la journée. Il a bien sûr parlé de la sole, poisson roi du Bassin, qui
représente 600 tonnes sur les 2 000 tonnes débarquées chaque année à la criée d'Arcachon (la 13e sur 38
en valeur débarquée), pour un chiffre d'affaires de 11 à 15 millions d'euros, selon les années. La moitié du
poisson vendu le matin se retrouve en Espagne l'après-midi.
Si le port d'Arcachon n'a déploré aucune victime cette année, Yves Herszfeld évoque toujours le danger du
franchissement des passes du Bassin entre octobre et avril, d'où le débarquement de 500 tonnes de
poissons dans les ports voisins, ensuite acheminés par la route. Yves Herszfeld assure être « serein,
vigilant et optimiste, car soutenu ».
Après la messe et une pensée pour « tous ceux qui travaillent dans le port, et ceux qui vivent des épreuves
», monseigneur Dognin a béni la mer, puis le premier adjoint Daniel Philippon et une conseillère municipale
des jeunes ont jeté la couronne de fleurs dans le port où les voiliers rentraient après avoir achevé les 18
heures d'Arcachon. Les fidèles ont ensuite partagé l'apéritif ostréicole.
B Dubourg