Corps et AppArenCe - Centre Académique pour la Scolarisation des
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Corps et AppArenCe - Centre Académique pour la Scolarisation des
Collège Danielle Casanova « Corps et apparence » Collège Danielle Casanova « Alimentation et âges de la vie » COVER-VITRY.indd 1 24/05/12 13:01:34 Ce livret est dédié aux élèves des classes ayant participé au projet PASSAGES (2011-2012) Ouvrage publié à partir du site www.classethno.fr Éditeur responssable : C ASNAV de l’Académie de Creteil (Centre Académique pour la Scolarisation des élèves Nouvellement Arrivés et des enfants du Voyage) Direction éditoriale : Jean-Philippe Taboulot, Nadia Djilali et Josianne Gabry pour le CASNAV Suivi éditorial : CHANTAL DELTENRE et JUSTINE LEVY pour l’association Ethnologues en herbe, Paris (www.ethnoclic.net) Conception du site et de l’ouvrage : aurore markowski (www.magraphiste.fr) Développement du site : julien villalard (www.moduloo.net) Financé par le Fonds Social Européen Imprimé en Italie par errevi print, Union européenne Financé par le Fonds Social Européen Imprimé en Italie par errevi print, Union européenne Direction éditoriale : Jean-Philippe Taboulot, Nadia Djilali et Josianne Gabry pour le CASNAV Suivi éditorial : CHANTAL DELTENRE et JUSTINE LEVY pour l’association Ethnologues en herbe, Paris (www.ethnoclic.net) Conception du site et de l’ouvrage : aurore markowski (www.magraphiste.fr) Développement du site : julien villalard (www.moduloo.net) (Centre Académique pour la Scolarisation des élèves Nouvellement Arrivés et des enfants du Voyage) Éditeur responssable : C ASNAV de l’Académie de Creteil Ouvrage publié à partir du site www.classethno.fr Ce livret est dédié aux élèves des classes ayant participé au projet PASSAGES (2011-2012) COVER-VITRY.indd 2 24/05/12 13:01:34 24/05/12 12:52:14 D’octobre 2011 à juin 2012, des élèves de classes ordinaires et de classes d’accueil ont mené une enquête ethnographique et repéré dans les différents domaines qu’ils avaient choisis (le vêtement et l’apparence, l’alimentation et les repas, le collège ou le lycée, les héros ou héroïnes) des lieux, objets, moments qui traduisent des étapes et changements, bref des passages. Ils ont aussi interrogé des professionnels. A partir des mots importants identifiés au cours de l’atelier, ils ont créé des abécédaires numériques dont ils ont choisi l’environnement graphique et que l’on peut retrouver sur le site classethno.fr du projet « Passages ». Ce livret raconte leur atelier. consacré à un domaine précis. VRITRY-ok.indd 64 Ce livret fait partie d’une collection de quatre publiés par les élèves de quatre établissements scolaires de l’Académie de Créteil ayant participé pendant l’année scolaire 2011-2012 à un atelier d’ethnologie et de création numérique sur le thème des ‘premières fois’ ou rites de passage au quotidien. VRITRY-ok.indd 63 24/05/12 12:52:14 « Corps et apparence » Entre décembre 2011 et mai 2012, la classe de 4 ème E et la classe d’accueil du collège Danielle Casanova de Vitry ont travaillé ensemble dans le cadre d’un projet d’ethnologie et de multimédia. Des ateliers ont été mis en place dans les deux groupes formés à raison de dix séances d’ateliers de trois heures, répartis sur l’année. Après avoir sensibilisé les élèves au sens du métier d’ethnologue et à celui du mot culture, nous avons posé le questionnement suivant : Quels sont les rites de passage importants pour les élèves et comment s’expriment-ils ? Rites de jeunesse, rites d’adolescence, rites vers l’âge adulte par exemple. Nous avons approfondi un thème en particulier qui est le corps et l’apparence pour le premier groupe. À partir des pistes données par les élèves, nous avons dégagé des axes précis d’étude autour de ce thème : les lieux et métiers, les changements corporels, les modes, les objets et techniques. Nous nous sommes concentrés ensuite sur les thèmes de la coiffure, du bijou, du soin du corps et du vêtement comme éléments étant utilisés lors de rites de passage. Nous avons cherché des lieux et des professionnels en lien avec ce thème. Les élèves ont donc enquêté, par groupes de six environ, dans un centre de formation de coiffure, une bijouterie, un magasin de couture et de création vestimentaire et au hammam de Vitry, autant de lieux où ils ont interrogé divers membres du personnel. Chacuns investis d’un rôle précis pour mener l’enquête de terrain, les élèves ont observé les lieux, pris des photos, enregistré et mené l’entretien. Ils se sont interrogés sur l’activité du professionnel, le public concerné par son activité et le lien qu’il a pu établir entre le « passage » et le métier abordé. Ainsi, il a été question de savoir pour quelles occasions les gens venaient se faire coiffer, s’offrir un hammam ou acheter un bijou. Et encore d’interroger la signification des motifs de tissus utilisés pour les mariages. L’accueil qu’ont reçu les élèves a toujours été très chaleureux, les professionnels ont répondu très sérieusement et très précisément aux questions posées et le matériel de travail recueilli ce jour de sortie a été pour eux une base intéressante de données pour engager leur réflexion. La restitution de chacune de ces enquêtes a été mise en commun et les élèves ont dégagé 24/05/12 12:52:14 Pour l’équipe pédagogique, cet atelier a été animé par des professeurs ressources : Mme Sylvie Khalifa, Mme Christelle Georgeaud. Pour le CASNAV, Mme Josiane Gabry, formatrice, a suivi le déroulement des séances. Pour l’association Ethnologues en herbe, les ateliers ont été animés par Mme Ariane Dumond, ethnologue ; Mme Justine Lévy, spécialiste multimédia ; Mr Jean-Baptiste Fourré et Mme Michele Tarantola, ingénieurs du son. VRITRY-ok.indd 62 ensemble des mots qui leur paraissaient importants. C’est à partir de ce matériau qu’ils ont constitué leur abécédaire, s’appropriant chacun un mot et l’illustrant par un texte avant de le mettre en forme sur le site du projet « Passages ». Adja Amin Aya Damien Eviane Falone Fouzi Julie Kenza Lih-Ying Louis Luana Mady Nicolas Oksana Priya Romaïssa Sabrane Souleymane Syntyche Woury Xin Xin Je me souviens la première fois que j’ai eu mon appareil dentaire. Je me sentais mal et je n’arrêtais pas de passer mes lèvres sur mes dents pour sentir une dernière fois leur texture. L’ambiance était stressante et il fallait que je ne bouge pas. Les bagues me griffaient les dents et je souffrais en silence. Après, on m’a mis les élastiques qui me resserraient les dents. Et à chaque fois je vais chez l’orthodontiste, je me demande comment ils font pour resserrer encore. Après il y a les élastiques qui ferment la bouche. J’ai toujours prié pour ne jamais en avoir et aujourd’hui je comprends mieux pourquoi. Ca a été très important pour moi car c’est là que j’ai su que ça allait durer pendant au moins 2 ans et ça me rendait malade. J’ai vu dans la salle quelqu’un qui se faisait enlever les bagues en même temps qu’on me les mettait. J’ai prié pour être à sa place. Mais bientôt je les enlève, et alors je suis content. Je me souviens du jour où j ai porté un bazin. C’était au mariage de ma tante. Ma cousine et moi portions un bazin marron avec des points blancs. Je me souviens du jour où j’ai porté une robe en bazin. Je me sentais belle et heureuse. C’était le jour du mariage de ma grand-mère. On a dansé et on a chanté. J’avais 3 ans et aujourd’hui, je revois souvent la vidéo de ce jour magnifique. Ce bijou m’a été offert par ma grand-mère à mon anniversaire. Ce bijou m’est très cher car c’est un héritage de ma grand-mère. C’est une partie qui m’appartient. Ce bijou m’a été offert à mes 8 ans. Il symbolise un passage d’enfant à adolescente. Cette paire de boucles d’oreille avait une pierre verte appelée la pierre d’émeraude. La première fois que je suis allée chez le coiffeur j’avais 6 ans. Je suis allée au salon de coiffure de mon père car il est coiffeur. Quand je suis rentrée ça sentait les shampoings et il faisait chaud. Il m’a dit de m’assoir sur le fauteuil. Le fauteuil était en hauteur et quand je m’y suis assise, je me suis sentie grande. Au début, mon père m’a mis la tête dans le lavabo et m’a mouillé les cheveux. Puis, il me les a shampouiné et ensuite m’a ajouté un soin et me les a rincés. Ensuite, il me les a séchés avec une serviette puis m’a fait un brushing. Quand il m’a fait le brushing, il me prenait une mèche puis la tirait avec une brosse à brushing et ça faisait mal et je pleurais. Quand il a fini, il m’a donné un bonbon pour que j’arrête de pleurer, puis j’étais contente et toute belle. A six ans, j’étais fan de Sean Paul qui avait de longs cheveux. Donc j’ai voulu faire comme lui et j’ai laissé pousser mes cheveux. Il n’y a pas très longtemps, il a décidé de couper ses cheveux et donc j’ai continué dans son style et j’ai coupé les miens ;) La première fois que je suis allé chez le coiffeur, c’était en Chine. Je devais avoir aux alentours de six ans. J’avais les cheveux longs qui tombaient dans la nuque. Le coiffeur était un homme. Il a pris un peigne et des ciseaux et a coupé courts mes cheveux. J’étais content parce qu’il avait bien travaillé. J’étais avec ma grand-mère. comme Coiffure La première fois que je suis allé chez le coiffeur, j’avais 4 ans. Il y avait mon frère et ma mère. Au début j’avais peur quand je suis rentré. Mais ensuite j’ai vu que ça ne faisait pas mal et le coiffeur m’a dit : ne bouge pas, tu seras beau après. Quand il a fini et que je suis sorti, je me suis senti mieux et plus grand. Sur le chemin du retour, j’ai croisé une amie et elle m’a dit que ça faisait bien. Tu vois tout le monde te le dit : ça fait mieux. Et mon frère me dit : ça c’est sûr c’est beaucoup mieux. Et quand je suis rentré chez moi, mon père m’a dit : c’est bien, t’es beau et tu as vu ça fait pas mal. En plus le coiffeur était gentil et il était à côté. La première fois que je suis allée chez le coiffeur, j’étais angoissée car je ne savais pas quoi faire, je n’avais aucune idée de ce que je voulais. Pendant l’attente, j’ai regardé un magazine où il y avait plusieurs types de coiffures. J’ai tourné les pages, puis tout d’un coup j’ai vu une coiffure avec une frange et j’ai dit à ma mère que je voulais celle-là et pas une autre. Elle m’a dit que cette coiffure allait me gêner car la frange tombait dans les yeux, mais je voulais celle-là. Quand le coiffeur a terminé, j’étais super contente. J’adore cette coupe et depuis ce jour là, j’ai une frange. La première fois que j’ai été dans un hammam, j’ai été impressionnée par la chaleur qui pouvait aller jusqu’à 43°. Au début, j’ai eu un peu de mal à respirer mais au bout d’un certain temps je m’y suis habituée. Après avoir fait le bain vapeur, nous nous sommes faites faire un gommage du corps par une masseuse, cela nous a beaucoup plu. Puis nous sommes parties dans une salle de repos pour nous détendre sur des transats avec de la musique et une ambiance et un décor oriental magnifique. Je suis allée au hammam avec mes amies : Vanessa, Aleksandra et Julie. À la sortie nous étions contentes et avec une peau de bébé ! La main de Fatma est une sorte de médaillon qui est offert aux enfants musulmans en bas âge pour la naissance ou à l’Aïd. C’est un médaillon d’or, mais qui peut aussi être dessiné sur le corps ou être porté par des femmes adultes lors du mariage. La première fois que j’ai fait une manucure,j’avais8ans,j’étaisimpatiente. Impatiente de vivre un changement, un passage qui a enjolivé mon apparence. J’étais accompagnée de ma mère et de ma tante… C’était supeeeeeerrrrr ! Pendant les mariages on met beaucoup de bijoux. On va à la bijouterie pour acheter des bagues qui s’appellent ‘Alia’. On met aussi des bijoux comme des perles, des formes d’oiseaux et de cœurs. C’est un passage dans notre vie car on devient une femme. C’est mon père qui me l’a offerte quand j’avais 11 ans et elle est importante pour moi, car il est allé en Guinée et que c’est un de mes souvenirs de lui. La première fois que j’ai changé de coiffure, j’avais six ans. C’était pour ma rentrée en CP car je faisais toujours des couettes avec mes cheveux ou des tresses collées. J’avais décidé de faire des rajouts. C’était ma mère qui me coiffait, j’étais chez moi et j’avais peur parce que je pensais que ça allait me faire mal. Ma mère me rassurait mais je paniquais. Puis elle a commencé, elle ne me faisait pas mal du tout. Je ne sentais rien. Peu à peu j’ai oublié la douleur et à la fin j’avais les rajouts qui m’arrivaient jusqu’au bas des épaules et j’aimais beaucoup. Je me souviens du premier jour où j’ai porté un pagne : le 8 mars à la journée internationale de la femme, j’avais l’âge de 10 ans. En R.D.C (République Démocratique du Congo), on célèbre la journée internationale de la femme. Toutes les femmes ont le droit de porter des pagnes, même les petites filles. J’étais très contente parce que c’était la première fois que je portais le pagne. Mon pagne était de couleur rose, verte et jaune. Je l’avais acheté au marché dans le centre de Kinshasa. Le pagne c’est un tissu qui permet de réaliser plusieurs modèles : X jupe X robe X pantalon X chemise X boubou...etc La première fois que je suis allée chez le coiffeur, j’étais avec ma mère. C’était chez un coiffeur afro. Il m’a défrisé les cheveux et m’a fait une coupe. J’avais pour la première fois de ma vie les cheveux qui touchaient mes épaules grâce au défrisage. J’avais le sourire qui ne voulait pas partir de mon visage. Je me sentais plus belle et plus naturelle vu que j’étais avec mes vrais cheveux. Et ma famille et mes amis étaient étonnés de la longueur de mes cheveux. La première fois que je suis allé chez le coiffeur, il y avait ma mère et mon frère. Je n’avais pas envie de me coiffer et ma mère m’a fait une blague, elle a dit : « Tu te coiffes et si tu ne pleures pas, je te donne 5 euros ». Et je me suis coiffé, et je me suis senti plus beau. Quand je suis venue en France, ma tenue de voyage était cet ensemble (photo). C’est une tradition de porter ce costume. Ma mère à acheté le tissu puis a fait faire la tenue et me l’a offerte. Obligatoirement du wax comme tissu pour le voyage. comme Tissu C’est un tissu qui vient du Burkina Faso. Ce pagne traditionnel est tissé par des gens qui tissent les habits, souvent des femmes du Burkina Faso. On l’utilise traditionnellement pour des mariages, c’est-à-dire l’union de différentes familles. Les motifs sur le tissu représentent « les unions ». À Taïwan, dans chaque établissement d’enseignement, l’originalité, depuis le primaire jusqu’à l’université, est que les élèves sont obligés de porter l’uniforme sans exception que ce soit les filles ou les garçons. Il y a des tailles différentes pour chaque élève. À chaque saison, on porte un uniforme différent : X Il y a l’uniforme d’été : il se compose d’une veste courte, un pantalon court ou une jupe. X Il y a l’uniforme de printemps et l’uniforme d’automne : ils se composent d’une veste courte et d’un pantalon long. X Et l’uniforme d’hiver qui se compose d’une veste longue et d’un pantalon long. Sur l’uniforme, il y a écrit le nom, le prénom, le numéro de l’élève et le nom de l’école. En plus, il y a des tenues pour le sport. L’uniforme des garçons est bleu, bleu clair ou blanc. L’uniforme des filles est rouge, rouge claire ou blanc. Le wax est un tissu utilisé pour faire des pagnes. On y trouve différents motifs représentant l’union, la paix, l’alliance. Parfois, il y a des étoiles. Le wax s’use plus vite que le bazin. Le wax est un tissu que l’on utilise dans la vie quotidienne. Le bazin est utilisé pour des occasions spéciales.