Des vacances pour les enfants dys TDAH et

Transcription

Des vacances pour les enfants dys TDAH et
L’Aube du Chêne
Grandir ensemble au cœur de la nature
www.laubeduchene.fr
Des vacances pour les zèbres, les hyper et les dys :
prise en charge de la précocité et des troubles spécifiques des apprentissages
en séjours de vacances
Anne Gouyon, Présidente, L’Aube du Chêne
Les séjours de vacances de l’Aube du Chêne sont adaptés à l’accueil des enfants précoces et/ou présentant des
troubles spécifiques des apprentissages (TSA). Notre objectif est de leur permettre de vivre des vacances
épanouissantes, dans un cadre qui leur convienne, et en les intégrant avec les autres enfants. La présentation
ci-dessous rappelle les caractéristiques de ces enfants atypiques, leurs besoins particuliers en collectivité de
vacances ou de loisirs, et les mesures que notre association met en place pour les accueillir.
côté « soleil », et les enfants qui en sont porteurs
sont souvent énergiques, sensibles et créatifs. Ils
ont un réel potentiel de réussite et
d’épanouissement,
s’ils
rencontrent
un
environnement et des soutiens adaptés. Les
adultes qui rentrent dans ces catégories peuvent
accumuler
les
échecs
personnels
ou
professionnels, mais aussi réussir brillamment
dans des carrières atypiques qui demandent de
la créativité, de l’engagement, de la passion et de
l’indépendance.
Précocité et TSA
Ces enfants précoces et/ou présentant des
troubles spécifiques des apprentissages ont en
commun un fonctionnement cognitif différent de
celui des autres, qui peut les handicaper plus ou
moins sévèrement dans la vie quotidienne et
scolaire - et ce alors que l’enfant n’a pas de
déficience intellectuelle.
Ils peuvent
rencontrer des troubles de certaines fonctions
et apprentissages cognitifs comme l’attention,
la mémoire de travail, la prise de décision, le
langage, l’écriture, la motricité fine, etc. -L’enfant aura des résultats normaux ou
supérieurs à la norme aux tests de quotient
intellectuel, avec souvent des résultats
hétérogènes : par exemple un bon résultat en
compréhension verbale, mais faible dans le
domaine visuo-spatial, ou le contraire.
Les principaux troubles
Les troubles spécifiques des apprentissages
comprennent le TDA/H (Trouble déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité) et les
troubles dys (dyslexie, dysphasie, dysgraphie,
dyspraxie, etc.).
La précocité intellectuelle (ou douance, ou
haut potentiel intellectuel, ou sur-efficience
mentale) peut être considérée comme un
trouble dans la mesure où elle s’accompagne
d’un fonctionnement cognitif et affectif
différent de la normale, qui peut poser des
problèmes à l’enfant à l’école ou dans sa vie
sociale.
La « comorbidité » est fréquente : un enfant
qui présente un TSA en a souvent au moins un
autre (par exemple : TDA/H et dyspraxie,
dyslexie et dysphasie, etc.) Par ailleurs, 50%
des enfants précoces présenteraient au moins
un TSA. En particulier, il y a une forte
comorbidité entre précocité et TDA/H, et des
symptômes communs.
Ces enfants vont ainsi connaître des problèmes
d’apprentissage ne pouvant être attribuées ni à
un retard intellectuel, ni à un handicap sensoriel,
ni à des conditions environnementales
défavorables. Ces
problèmes
cognitifs
s’accompagnent
souvent
de
difficultés
scolaires, affectives, familiales et sociales,
voire parfois de troubles du comportement, et
engendrent un déficit de confiance en soi.
Du côté du potentiel
Les TSA s’accompagnent d’un fonctionnement
mental atypique, et nécessitent de la part de
l’enfant une grande ingéniosité pour compenser
les conséquences de leur trouble. Ils ont aussi un
1
Un manque de loisirs adaptés
Paroles de parents, paroles d’enfants
Les enfants avec un diagnostic de TSA ou de
précocité sont de plus en plus nombreux. Cela
génère une demande importante de prise en
charge, avec peu de professionnels compétents
et de structures adaptées (10 mois d’attente
pour une consultation hospitalière spécialisée).
Et s’il commence à exister des dispositifs de
prise en charge scolaire, il reste un grand vide en
ce qui concerne les loisirs et les vacances.
« J’ai appelé plusieurs organisateurs de colonies
de vacances mais dès que je dis que mon enfant
a un TDA/H, ils refusent de l’inscrire. »
« Au centre aéré il y a beaucoup d’enfants et de
bruit, du coup P…, est incapable de se
concentrer et il s’agite… »
« J… m’a bien dit : Maman, je ne veux pas aller
dans une colo où on va me forcer à jouer au
foot ! »
« E… a tellement envie de se faire des copains,
de faire des activités comme les autres, mais
souvent elle est rejetée parce qu’elle les
perturbe… »
« Mon fils en a assez d’être stigmatisé à cause de
sa différence, du coup il a tendance à se
renfermer sur lui-même. Il a besoin d’une
structure où on l’accueille tel qu’il est. »
Les « accueils collectifs de mineurs » classiques
(centre aérés, colonies de vacances…) sont
rarement adaptés à ces enfants, pour plusieurs
raisons :
- des effectifs importants, qui génèrent du bruit,
de l’agitation, des problèmes d‘attention et un
sentiment d’insécurité ;
- un cadre pédagogique qui permet rarement de
s’adapter aux particularités de chaque enfant.
Or les enfants atypiques peuvent se montrer
réfractaires à certaines activités : un enfant
dyspraxique peut redouter les jeux de ballon,
un enfant précoce va rejeter un jeu s’il est en
désaccord avec la règle, etc. Les pousser risque
d’engendrer des blocages et renvoyer ces
enfants à des situations d’échecs qui ne leur
sont que trop familières ;
Pourquoi des séjours adaptés ?
A travers nos séjours, nous avons deux objectifs
pour ces enfants :
- Epanouissement : Leur permettre de vivre
des vacances comme les autres enfants. Le
premier but est donc qu’ils s’amusent, qu’ils
passent de bons moments loin du cocon
familial, qu’ils se fassent des amis, découvrent
de nouvelles choses… et reprennent ainsi
confiance en eux.
- un encadrement insuffisant : le taux minimal
légal est un animateur pour 12 enfants…
incompatible avec le degré d’attention que
demandent ces enfants ;
- Développement personnel : Leur permettre
de découvrir quelques outils pour les aider à
gérer leurs émotions et leurs comportements,
pour mieux profiter des aspects « soleilgitat
» de
leur personnalité en canalisant les aspects
problématiques.
- des animateurs qui ne connaissent pas ces
problématiques, et risquent de juger « mal
élevé » un enfant hyperactif ou précoce qui
s’agite ou est en opposition.
Dans un tel cadre, les symptômes les plus
négatifs risquent d’être renforcés, et les enfants
peuvent se retrouver en échec, rejetés par les
encadrants et les autres enfants. De
nombreuses structures refusent d’ailleurs
d’accueillir ces enfants.
Bien entendu, à côté de ce schéma encore très
répandu, de nombreuses structures font des
efforts pour travailler en petits effectifs, avec des
programmes
d’activités
innovants,
des
animateurs plus nombreux et prêts à accueillir
l’enfant dans sa différence. Il est hélas assez
difficile pour les parents de les identifier. Et
même dans ces séjours, des encadrants
insuffisamment informés peuvent interpréter
comme une « mauvaise volonté » de l’enfant ce
qui n’est qu’une incompréhension ou incapacité
à suivre certaines consignes.
Pour y parvenir, il est utile de mieux comprendre
comment se manifestent ces différents troubles.
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l’attention soutenue, d’établir des choix et
priorités, de planifier, toutes choses qu’ils ont du
mal à faire. De plus, ils ont du mal à écouter une
consigne et donc ensuite ne peuvent pas
l’appliquer. Ils évaluent souvent mal le temps et
sont toujours en retard.
Le TDA/H
Le TDA/H (trouble déficit d’attention /
hyperactivité) est un trouble des fonctions
exécutives supérieures, qui comprennent
l’attention, la mémorisation, la prise de décision,
l’inhibition et la régulation des comportements.
Ils vont donc dérouter les animateurs en étant
les premiers à se porter volontaires pour une
action (« Moi, moi, moi ! ») qu’ils abandonneront
5 minutes après. Ils ont tendance à déranger le
groupe, perturber les activités qui demandent de
la concentration, agacer, voire vexer par leurs
remarques abruptes, et être ainsi rejetés.
Il se caractérise par deux groupes de
symptômes : le déficit d’attention d’une part, et
l’hyperactivité/impulsivité d’autre part.
Certains enfants, plus souvent des filles, ont
surtout les symptômes du déficit d’attention,
on parle alors de TDA. On les dit « dans la lune »
ou « rêveur ». Ils perturbent peu le groupe et
sont plus rarement diagnostiqués (et traités)
que les autres. Mais derrière leur calme apparent
se cache un cerveau hyperactif, perdu dans mille
pensées, et paralysé par l’action. Ils peuvent être
l’objet de moqueries parce qu’ils sont absents,
distraits ou lents. Ils oublient partout leurs
affaires, mettent leurs vêtements à l’envers…
La Formule 1 et le gendarme endormi
Pour expliquer aux enfants à TDA/H comment
fonctionne leur cerveau, on peut le comparer
avec une voiture de course (succès garanti avec
les petits garçons). Elle est faite pour rouler
vite, elle démarre au quart de tour et a du mal à
ralentir. Délicate à manier, elle peut causer des
accidents, et le conducteur reçoit des amendes,
il est puni. Mais si elle se trouve face à un
circuit adapté, avec des stimulations
suffisantes, elle a beaucoup à donner !
Certains enfants ont surtout les symptômes de
l’hyperactivité / impulsivité (ce sont plus
souvent des garçons). Ils sont toujours en
mouvement, incapables de se poser plus de
quelques minutes ou secondes. Même assis, ils se
tortillent, bougent les pieds, les mains, regardent
ailleurs…
Leur
impulsivité
fait
qu’ils
interrompent souvent les conversations et les
activités des autres. Ils parlent ou agissent avant
de réfléchir, quitte à faire « oups » ensuite.
La plupart des enfants ayant un TDA/H sont dits
de type « mixte » c’est-à-dire qu’ils combinent
des symptômes de déficit d’attention ET
d’hyperactivité / impulsivité.
Une autre image est celle du gendarme
endormi. Le cerveau à TDA/H ressemble à un
carrefour où arrivent des dizaines de routes, à
une heure de pointe, avec au milieu un agent de
la circulation qui s’est endormi (les zones
régulatrices qui ne fonctionnent pas assez).
L’information arrive en tous sens et c’est la
panique. Le défi pour l’enfant ou l’adulte est
d’apprendre à réveiller le gendarme qui doit
dire « STOP » aux distractions inutiles, et aux
envies intempestives, impulsives.
Les enfants à TDA/H ont du mal à suivre un
projet dans la durée. Ils sont attirés par la
nouveauté, mais vont avoir du mal à franchir les
étapes nécessaires à la réalisation d’un projet
sur le long terme, qui demande de porter de
3
Attention ! Les enfants (et adultes) qui ont un
TDA/H ne sont pas toujours en train de passer
d’une activité à l’autre. Ils peuvent parfois passer
en mode « hyper-focalisation », si une activité
capte leur intérêt... pas toujours pour le bonheur
des parents car il peut s’agir d’activités
addictives comme les consoles de jeu ou
Internet. En mode « hyper-focalisé » la personne
semble avoir coupé le contact avec le monde
extérieur, elle en oublie de manger, d’aller aux
toilettes ! Toute interruption sera accueillie avec
impatience.
ne savent pas résoudre. Les parents et les
enfants confrontés au TDA/H ont besoin de
soutien, pas de jugements !
De plus, la société actuelle accroît les symptômes
du TDA/H en proposant des distractions, des
tentations et des stimulations permanentes, et
en favorisant l’immersion dans des mondes
virtuels, au détriment du contact sensoriel avec
la réalité physique.
Pour apprendre à se concentrer et se contrôler,
ces enfants ont au contraire besoin d’un
environnement calme, apaisé et apaisant, mais
aussi de stimulations intéressantes pour capter
leur cerveau vagabond. Le défi est donc de leur
apporter juste assez de stimulation – pour les
focaliser – et pas trop – pour ne pas les agiter.
Ils doivent aussi apprendre à faire des pauses
relaxation, pour ne pas épuiser leurs ressources
attentionnelles (et celles de leur entourage).
D’où vient le TDA/H ?
S’il y a de nombreuses interprétations du
TDA/H, il existe aujourd’hui un large consensus
sur les points suivants :
- C’est un trouble neurologique, c’est-à-dire
que le cerveau des enfants atteints n’a pas la
même structure ni le même fonctionnement
que les autres, en particulier au niveau des
zones corticales qui régulent l’activité mentale.
La nature, le contact avec le monde réel
(grimper à un arbre, courir dans les champs,
monter à poney…) leur est bénéfique. Elle leur
apporte des stimulations physiques et
sensorielles qui vont leur permettre de sortir de
leur monde intérieur hyperactif.
- Il y a une part génétique, plusieurs gènes
peuvent être mis en cause, mais il n’y a pas de
« fatalité génétique » : on peut avoir un TDA/H
sans porter ces gènes, et porter ces gènes sans
développer de TDA/H.
Paroles d’animateur nature
Loin des écrans et des claviers, de la vie par
machines interposées et des sensations
virtuelles, les sorties et séjours dans la nature
permettent d’expérimenter le réel, là, ici,
maintenant. Si dans le monde virtuel on peut se
prendre pour un super-héros, la vie dans la
nature nous rappelle que nous sommes faits de
chair et de sang, que si nous avons mal fermé le
pot de confiture, c’est la catastrophe dans le sac
à dos ! Le séjour dans la nature, c’est du temps
branché sur le réel, sans cache ni filtre, à pleins
poumons, pleins yeux, pleins sensations et
pleines joies, pour des relations vraies.
(Extraits, de Sortir ! Dans la nature avec un
groupe, Groupe Sortir, réseau Ecole et Nature.)
Il pourrait y avoir un lien, controversé, avec la
prématurité ou le manque d’oxygène à la
naissance, accidents qui entraîneraient un défaut
de maturation des lobes cérébraux frontaux.
Les conditions de développement de l’enfant,
sans être la cause d’un TDA/H peuvent renforcer
certains symptômes :
- tout ce qui cause de l’anxiété peut amener
l’enfant à se couper de ses émotions, de son
ressenti et du monde extérieur en se réfugiant
dans un mental hyperactif ;
- l’environnement et l’éducation exercent une
influence. Des études indiquent que le trouble
est renforcé à la fois dans un cadre trop rigide
et dans un cadre insuffisamment clair.
Ainsi, comme la plupart des maladies, le TDA/H
serait la rencontre d’un terrain vulnérable (un
enfant hypersensible, porteur
de gènes
favorisant le trouble…) et de certains facteurs
environnementaux.
Il serait facile de culpabiliser les parents et de
conclure que ces enfants manquent juste de
discipline. En réalité, il est très dur d’élever un
enfant à TDA/H, et leur comportement épuise les
ressources des parents et peut déstabiliser la
famille. Ainsi, si certains parents peuvent donner
l’impression qu’ils ont « baissé les bras », c’est
parce qu’ils sont confrontés à un problème qu’ils
4
mémoire de travail, vitesse de traitement
d’informations visuelles). Pour qu’un enfant ou
un adulte soit considéré comme HPI, il faut qu’il
ait un total d’au moins 130. Le diagnostic doit
cependant être posé avec précautions s’il y a
beaucoup d’écart entre les 4 catégories. On
pourra alors apporter des nuances, par exemple
parler de précocité verbale.
Focus sur les médicaments
De nombreux enfants diagnostiqués TDA/H
prennent un traitement médicamenteux, en
général du méthyl-phénidate (MPH) sous
différentes formes à libération plus ou moins
prolongée – 4, 8 ou 12 heures – comme la
Ritaline, le Concerta, ou le Quazym. Ce
médicament stimule les zones régulatrices du
cortex, il va « réveiller le gendarme endormi » et
aider l’enfant à se contrôler et se concentrer.
Le test est calibré en fonction des résultats de la
population d’un âge donné, de façon à ce que
seulement 2,5% des sujets aient un résultat
supérieur à 130.
Comme tout médicament le MPH a des effets
secondaires : baisse de l’appétit, difficulté à
s’endormir… Aux Etats-Unis des enfants
reçoivent de la Ritaline très jeunes, sur la base
de diagnostics abusifs, portant surtout sur
l’hyperactivité. En France on en est loin, c’est
surtout la réticence à donner des médicaments
qui prime.
Le test n’est bien sûr qu’un indicateur et ne
reflète pas à lui seul les potentialités de l’enfant.
Certains enfants HPI n’atteindront pas 130 pour
diverses raisons : perturbation émotionnelle lors
du test, manque d’intérêt et de motivation, voire
résistance à l’idée de passer un test…
Inversement, certains enfants qui ont un résultat
élevé
peuvent
ne
pas
faire
preuve
d’ « intelligence » dans leur vie quotidienne.
Pourtant, administrée à bon escient, la
médication peut permettre à l’enfant d’éviter
l’échec scolaire ou les troubles du comportement
qui peuvent avoir des conséquences graves en
particulier à l’adolescence : addictions, conduites
à risque, accidents…
Dans tous les cas le traitement médicamenteux
devrait s’accompagner d’une prise en charge
« psycho-éducative » de l’enfant et de sa
famille : formation, suivi, accompagnement pour
adopter des stratégies permettant de mieux
gérer le quotidien et la vie scolaire. Hélas ces
programmes sont rarissimes en France. L’Aube
du Chêne en proposera à partir de 2014.
Si les enfants HPI ont des aptitudes
intellectuelles supérieures à la moyenne,
pourquoi se retrouvent-ils si souvent dans la
catégorie « enfants en difficulté » ?
Attention ! Les animateurs qui encadrent les
enfants doivent savoir qu’il y a en fin de journée
un « effet rebond » : lorsque le médicament
cesse de faire effet, l’enfant devient très agité et
difficile à contrôler. Il faut en tenir compte dans
la planification des activités.
Au-delà du QI, la notion de douance renvoie à un
fonctionnement psychique particulier :
La douance, ou précocité intellectuelle, ou haut
potentiel intellectuel (HPI), ou sur-efficience
mentale, est une notion complexe qui regroupe
deux aspects.
- Une hypersensibilité multiforme : hypersensorialité (sensibilité aux sons, à la lumière,
aux odeurs…), syntonie (tendance à capter
comme une éponge les émotions de leur
entourage), hyperémotivité, hyperaffectivité,
etc. On retrouve le syndrome du « cerveau
Formule 1 » hyper-réactif, que l’on a décrit
pour le TDA/H.
Il y a tout d’abord un potentiel intellectuel
supérieur à la moyenne. Cette notion est en
elle-même complexe car il n’existe pas une
définition universelle de l’intelligence. La
douance se définit à partir d’un test de quotient
intellectuel, en général l’échelle de Wechsler. Ce
test comprend aujourd’hui 4 sous-catégorie
(compréhension
verbale,
raisonnement
perceptif pour la résolution de problèmes,
- La pensée en arborescence, intuitive : au
lieu de dérouler un raisonnement linéaire, ces
enfants ont tendance à sauter d’un concept à
l’autre, à faire des passerelles inattendues…
Certains spécialistes parlent d’ « enfantchoucroute » pour désigner cette pensée
déroutante et parfois épuisante. Comme celui
des enfants à TDA/H, leur mental est souvent
hyperactif et parfois coupé de la réalité.
La douance
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- Les enfants précoces présentent souvent une
dys-synchronie, ce qui veut dire qu’ils ont un
degré de maturité hétérogène, par exemple une
grande maturité intellectuelle et une immaturité
physique ou émotionnelle.
En groupe, dans une activité de coopération,
l’enfant doué peut trouver la solution avant les
autres, sans pouvoir l’expliquer puisque son
mode de pensée est différent. Il risque de
s’énerver s’il voit les autres s’enferrer dans des
solutions qu’il juge inadaptées, et se retrouver
en conflit.
Le syndrôme de l’Albatros
Pour toutes ces raisons, l’enfant doué finit par
avoir une confiance en soi très basse, il a du mal
à s’intégrer, et peut finir par censurer son
intelligence pour se fondre dans la masse. Le défi
est donc de lui apprendre à vivre avec un groupe
en acceptant sa différence, celle des autres, et en
apprenant à prendre sa juste place. Sa
sensibilité, son imagination, son énergie et son
humour seront des atouts.
Baudelaire a décrit dans un très beau poème,
l’Albatros, le quotidien des enfants précoces.
Prince des nuées, l’albatros vole fièrement audessus des bateaux, mais posé sur le sol « Ses
ailes de géant l’empêchent de marcher ». Les
enfants précoces ont souvent cette impression
d’un décalage entre ce qu’il y a dans leur tête et
ce qu’ils arrivent à faire dans la réalité, surtout
lorsqu’ils ont, en même temps que leur
précocité, d’autres troubles cognitifs comme le
TDA/H ou la dyspraxie. Les parents d’enfants
précoces utilisent souvent entre eux le terme de
« zèbre » pour parler de leur étrange enfant…
Les troubles dys
Les troubles en dys renvoient à des dysfonctionnements
qui
touchent
certains
apprentissages, en particulier :
Ce cerveau différent peut être un atout, mais
dans un contexte inadapté il peut mettre l’enfant
en situation de handicap. Voici quelques
exemples :
-
- A l’école, l’enfant a vite compris le contenu de
la leçon ; il commence à s’ennuyer et,
manquant de stimulation, plonge dans des
rêveries ou adopte des comportements
perturbateurs. On dira alors qu’il est inattentif,
indiscipliné… Il peut aussi être jugé pédant ou
traité d’intello par ses camarades.
la lecture : dyslexie
le langage : dysphasie
l’écriture : dysgraphie, dysorthographie
le calcul : dyscalculie
la coordination et la motricité fine : dyspraxie,
le plus souvent accompagnée de problèmes de
repérages dans l’espace (dyspraxie visuospatiale).
La plupart d’entre eux sont surtout handicapants
dans le cadre scolaire. Ceci dit, même en
vacances, l’enfant peut être amené à lire ou
écrire, et il faut donc prêter attention à ne pas
mettre en difficulté un enfant dyslexique par
exemple.
- En loisirs (centre aéré, colonies de vacances),
l’enfant a du mal à s’intéresser à des activités
trop répétitives, peu créatives. Il refusera
certaines
activités
qui
heurtent
sa
sensibilité ou dont il ne comprend pas le sens.
Là encore il s’ennuie, se sent décalé et peut
perturber les autres.
La dyspraxie peut poser de gros problèmes
aux enfants en situation de loisirs. Elle va se
manifester par une plus grande difficulté dans
les activités manuelles : l’enfant a besoin de plus
de temps et de concentration, il faut faire
attention avec les outils tranchants ou pointus.
Les activités qui demandent de la rapidité dans
le temps et l’espace, de l’équilibre : jeux de balle,
vélo, grimper à un arbre peuvent être très
difficiles et devenir un cauchemar pour l’enfant
qui subira les moqueries de ses camarades,
surtout dans des contextes où ce genre de jeux
est très compétitif et très valorisé.
- Son hypersensibilité va le rendre peu tolérant
aux remarques des autres ou des encadrants, et
renforcer encore le risque de conflits.
Paroles d’enfants
N… est un petit garçon précoce de 8 ans. Dans le
groupe, lorsque l’on démarre une activité, il a
toujours la réponse avant les autres et lève le
doigt fièrement dès que l’on pose une question.
Très vite, les animateurs sont obligés de lui
demander d’attendre avant de répondre, pour
laisser une chance aux autres enfants – dont
certains bien plus âgés que lui ! – de trouver
une réponse. N.. baisse le doigt d’un air
triste : « Bon, alors ici c’est comme à l’école, il
faut toujours que je me retienne pour attendre
les autres, je ne peux pas dire ce que je sais… »
Les enfants « dys » doivent en permanence
compenser, par une attention renforcée, leur
difficulté à faire ce que les autres font « sans y
penser ». Cela génère de la fatigue, de la
frustration, qui peut amener des problèmes
de concentration et de la tension, surtout en
fin de journée.
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L’hypersensibilité est très fréquente, elle va se
manifester par une sensibilité au bruit, aux sons,
aux odeurs. Les situations d’hyperstimulation
doivent être évitées. Mais ces enfants sont aussi
ultra-sensibles
aux
remarques,
aux
situations gênantes, à l’injustice… Attention :
chez certains petits hyperactifs ou en opposition,
l’hyper-sensibilité peut être masquée sous une
grosse carapace, l’enfant va paraître « dur »,
mais cela cache toujours une profonde
insécurité. Côté positif, cette sensibilité va
favoriser la créativité artistique. L’exploiter
positivement de cette manière va aider l’enfant à
la canaliser et à reprendre confiance en lui.
L’anxiété est constante, elle est liée à
l’hypersensibilité, au mental hyperactif qui aime
à « ruminer » des pensées négatives, à la
conscience des difficultés à réaliser des activités
simples, du risque d’oublier ses affaires… Plus
un enfant est dans une situation anxiogène, plus
ses symptômes négatifs vont se renforcer, en
particulier la distraction et l’agitation.
L’animateur doit savoir rassurer, accompagner,
permettre à l’enfant de se désensibiliser en
s’exposant graduellement à l’objet de ses peurs.
En camp, surveiller les premières nuits dans les
tentes, rappeler aux enfants que les animateurs
sont proches, leur montrer où sont les tentes des
animateurs. S’assurer que chaque enfant a une
lampe de poche. Surveiller que certains enfants
ne jouent pas avec les peurs des autres.
Les comorbidités : 1, 2, 3 TSA…
Comme mentionné ci-dessus, il est en fait assez
rare qu’un enfant ait un seul trouble spécifique
des apprentissages, même s’ils ne sont pas
forcément tous diagnostiqués.
Les enfants
précoces, quant à eux, sont environ 50% à
présenter un TDA/H et/ou un trouble dys (25%
présentent une dyspraxie). L’intelligence
augmentée pourrait être le résultat des efforts
de l’enfant pour résoudre les difficultés liées à
ses troubles… mais ce n’est qu’une hypothèse.
L’intelligence pour compenser ?
Né grand prématuré, A… présente un TDA et
une forme particulière de dysphasie : il accède
difficilement au « lexique », ce dictionnaire
intérieur qui stocke la signification des mots.
Ainsi, là où d’autres enfants vont piocher
directement le sens d’un concept, il doit trouver
des stratégies pour le retrouver, à partir
d’indices du contexte, d’associations… Il joue en
permanence aux énigmes, ce qui pourrait
expliquer son QI très supérieur à la moyenne.
Le trouble d’opposition est très fréquent. Il
peut être lié, chez les enfants à TDA/H, à un
manque de flexibilité mentale : l’enfant n’arrive
pas à sortir d’une solution et va se buter. Il est
aussi lié à la difficulté à comprendre les
consignes, à réaliser certaines activités, au
manque de confiance en soi… et à une volonté de
contrôler l’univers extérieur, pour des enfants
qui ont du mal à contrôler leur monde intérieur.
Les enfants précoces, quant à eux, vont
manifester une opposition à des consignes qui
pour eux n’ont pas de sens.
Les enfants et les adultes à TDA/H sont abonnés
aux « mini-catastrophes » : plus souvent que les
autres, ils se retrouvent dans le bus sans carte
de transport, devant leur porte sans leurs clés, à
l’étranger sans leur passeport… Chacune de ces
situations stimule les capacités de créativité et
de résolution de problèmes, un des facteurs de
l’intelligence.
J’aime, je n’aime pas…
Nous demandons aux parents de remplir,
souvent avec leur enfant, un petit tableau de
« j’aime/je n’aime pas »avant d’envoyer leur
enfant dans nos séjours. Voici quelques traits
qui reviennent souvent, et qui bien sûr ne
concernent pas que les enfants à TSA :
- Ils aiment et s’intéressent à beaucoup de
choses, la liste déborde souvent du cadre, à
l’image de leur cerveau toujours en
mouvement, avec parfois des sujets
étonnants : maths, hiéroglyphes,
astronomie… Chez les garçons, Star Wars
et les jeux de construction remportent un
Des points communs
Au-delà des diagnostics qu’ils ont pu recevoir,
ces enfants atypiques présentent souvent des
points communs qui sont leur « signature ». Ce
sont leurs forces et leurs faiblesses, l’animateur
doit y faire particulièrement attention pour
valoriser les points positifs et surveiller les
difficultés.
7
-
-
grand succès. Ils aiment tout ce qui est
créatif. Et bien sûr, souvent les animaux,
comme les autres enfants !
Ils ne supportent pas l’injustice
Ils n’aiment pas qu’on leur crie dessus
(bon, qui aime cela ?)
Ils ont souvent des angoisses : peur du
noir, des serpents, des araignées, de rester
seul…
Ils ne supportent pas de faire ce qu’ils ne
comprennent pas (bah, n’est-ce pas
normal ?)
Certains redoutent les jeux de ballons, les
situations où ils doivent se déguiser, faire
le clown, faire du théâtre, s’exposer devant
les autres.
Un contexte adapté
Voici ce que nous proposons dans nos séjours :
- Des effectifs réduits avec un taux
d’encadrement important (15 enfants
maximum, 1 adulte pour 3 à 4 enfants) pour un
environnement plus calme et une attention
supérieure à chaque enfant.
- Le pouvoir de la nature. La nature calme et
apaise, elle est aussi un vaste terrain pour
défouler les énergies. Les enfants qui arrivent
agités, incapables de s’endormir en début de
séjour font vite de longues nuits après avoir été
dehors toute la journée. Un mot d’ordre,
emprunté à Louis Espinassous, père de
l’animation nature : « les enfants, DEHORS ! »
Le manque de confiance et d’estime de soi est
toujours présent. Il est parfois évident chez des
enfants timides, éteints, en retrait. Il peut aussi
se cacher sous une apparence de provocation.
Ces enfants ont souvent un décalage entre ce
qu’il y a dans leur tête et la réalité de ce qu’ils
arrivent à faire. Ils sont régulièrement en but à
l’échec, aux moqueries, souvent sur des choses
en apparence insignifiantes mais qui vont
prendre des proportions énormes dans le
contexte de la vie enfantine : les enfants ne sont
pas tendres avec le petit à TDA/H qui arrive à
l’école en bas de pyjama (parce que sa maman
elle aussi TDA/H ne s’en est pas aperçu), ou avec
le petit « surdoué » dyspraxique, chouchou de la
maîtresse mais qui n’arrive pas à nouer ses
lacets ou à attraper le ballon… Les enfants
précoces, même lorsqu’ils réussissent bien à
l’école ou dans la vie, souffrent du symptôme de
l’imposteur, ils ont du mal à être fiers de leurs
réalisations qui leur paraissent insuffisantes.
- Libre cours à la créativité. La créativité sous
toutes ses formes, par le jeu, la création
manuelle, artistique, permet à ces enfants
d’exprimer de manière positive leur sensibilité,
de canaliser leur énergie, de focaliser leur
attention.
- Une nourriture saine. Certains aspects de la
nourriture
industrielle
favoriseraient
l’agitation, comme le sucre et certains additifs.
Une carence en fer, en zinc, en vitamines B, en
Oméga-3 renforcent aussi les aspects négatifs
des TSA. Une nourriture saine, équilibrée, à
base de produits frais préparés sur place,
autant que possible locaux, bios, et de labels, et
souvent récoltés directement dans notre
potager/ verger bio, favorise la détente, le
plaisir et la concentration !
Côté positif la plupart de ces enfants ont des
réserves impressionnantes de créativité,
d’imagination, de curiosité, d’empathie, de
sensibilité, qui ne demandent qu’un contexte
favorable pour éclore. C’est plus facile en
vacances qu’à l’école, où la pression des notes
est sans pitié. Alors, c’est le moment de les aider
à s’épanouir...
- Favoriser les petits groupes. Quand un
enfant s’agite ou s’oppose, c’est tout le groupe
qui est perturbé. De plus le bruit, le nombre
favorisent les comportements perturbateurs.
Chaque fois que possible, on divisera la
groupe : petites tablées plutôt qu’une grande
tablée, jeux et animations en petits groupes et
sous-groupes fondés sur l’âge, les affinités…
- Séparer et prendre à part les enfants en
difficulté. Avoir un effectif réduit permet de
pouvoir plus facilement prendre à part les
enfants qui n’arrivent pas à se canaliser, qui
sont en conflit. Il faut le faire dès que c’est
possible. Cela va aider l’enfant à se gérer, et
éviter qu’il perturbe les autres et soit rejeté.
8
- Un suivi de l’enfant. Avant le séjour, nous
prenons le maximum d’informations sur
l’enfant (fiche écrite avec ses goûts et
aversions, contact téléphonique avec les
parents…). Pendant le séjour, un animateur
référent va suivre chaque enfant, surveiller son
bien–être et sa progression, l’aider s’il en a
besoin. A la fin du séjour, un bilan avec l’enfant
lui permettra de faire le point sur ce qu’il a
plus ou moins bien réussi, sur ses points de
progression… dans une perspective qui n’est
pas scolaire, mais de développement de la
personne. Les éléments peuvent être transmis
aux parents.
- L’enfant acteur. Ces enfants aiment souvent
les défis, ils détestent qu’on leur impose des
choses. Un enfant dyspraxique ou en
opposition va surprendre tout le monde avec
des talents de cuisinier… Nous confions le
maximum de responsabilités aux enfants : ils
participent à la préparation des repas, à
l’entretien des lieux. Ils participent au choix
des menus, des activités, à l’élaboration des
règles de vie. Tous les jours, des réunions de
régulation permettent aux enfants de dire ce
qui va et ne va pas, de chercher des solutions,
de résoudre des conflits.
-
Un cadre clair. Plus encore que les autres
enfants, ceux-ci ont besoin d’une discipline
claire, qui soit un repère. Les comportements
dérangeants doivent être repérés, nommés, et
sanctionnés d’une manière qui aide l’enfant à
grandir, à réparer. Autant que possible, les
règles de la vie collective et les sanctions sont
décidées en groupe, par les enfants, qui les
acceptent mieux ainsi.
1, 2, 3, Magic
Cette méthode a été mise au point sur la base
des travaux de Barkley, un spécialiste du
TDA/H. Il a remarqué que les adultes renforcent
souvent la désobéissance chez les enfants en la
tolérant. Ils demandent une fois, répètent plus
fort, et encore plus fort, toujours sans effet,
jusqu’à être à bout et exploser. En moyenne, un
adulte demande 3 à 7 fois la même chose à son
enfant, souvent sans succès. L’enfant apprend à
ignorer les demandes répétées et les cris…
Pour sortir de ce cercle vicieux, on propose à
l’adulte de se donner une routine dans sa tête :
1. Je donne une consigne à l’enfant (par
exemple : laisse ta voisine tranquille)
2. Je la répète une deuxième fois, de manière
plus ferme
3. Je la répète, et j’annonce en même temps
la sanction ou la conséquence qui suivra
si l’enfant n’obéit pas (par exemple : si tu
déranges encore ta voisine, tu devras rester
à l’écart du groupe)
4. J’applique la sanction (par exemple,
j’écarte l’enfant du groupe).
Les enfants apprennent ainsi à plus respecter
les consignes des adultes, car ils savent qu’elles
ne seront pas répétées X fois sans
conséquences.
Pour que cette méthode marche, l’adulte doit
poser des consignes claires et simples (1
seule à la fois), et s’assurer d’abord que
l’enfant l’écoute et le regarde (inutile de crier
sur un enfant à distance, cela génère de
l’agitation et c’est souvent peu efficace).
- Apprendre à résoudre les conflits. Les
conflits sont inévitables dans un groupe. Nous
apprenons aux enfants à utiliser des outils
issus de la communication non-violente pour
mieux les résoudre : apprendre à repérer ses
émotions, à les communiquer en mode « je »
sans accuser l’autre, se concentrer sur les faits,
chercher une solution ensemble…
- Cultiver la tolérance et l‘entraide. Nos
séjours de vacances mêlent des enfants ayant
des troubles différents avec de nombreux
enfants qui n’ont pas de trouble identifié (ce
qui ne veut pas dire qu’ils n’aient pas leurs
propres problèmes !). Les enfants atypiques
peuvent déranger les autres et subir un rejet. Il
est important de prévenir ce type de situations,
en apprenant aux enfants à éviter les
jugements, en rappelant que toute moquerie ou
stigmatisation ne sera pas tolérée. Il peut être
utile, sans forcément désigner un enfant en
particulier, d’informer en début de séjour les
enfants que certains d’entre eux ont des
problèmes d’attention, d’hyperactivité, de
coordination, et qu’ils ont besoin avant tout
d’aide de la part des autres.
- Des techniques de relaxation. Plusieurs
techniques peuvent être utilisées, pour aider
l’enfant à se contrôler. En début de séjour, les
enfants ont une initiation à la relaxation par
une spécialiste de la sophrologie. Nous
utilisons aussi le yoga, les arts martiaux, les
exercices de respiration.
9
L’esprit dispersé, Gabor Maté.
Le rôle de l’encadrant
Mon cerveau a besoin de lunettes ! Vivre avec
l’hyperactivité, Annick Vincent
Comme on l’aura compris ci-dessus, les enfants
affublés de douance, de TDA/H ou de troubles
dys sont des enfants comme les autres… Mais
plus ! Après tout, tous les enfants, comparés à
un adulte, sont curieux, sensibles, créatifs,
agités, inattentifs et en opposition fréquente. Les
enfants atypiques sont des hyper-enfants… Cela
signifie que les qualités que l’on peut attendre
d’un animateur s’appliquent… mais encore plus.
Je pense trop, comment canaliser ce mental
envahissant. A. Petitcollin
L’enfant surdoué, l’aider à grandir, l’aider à
réussir. J. Siaud-Facchin
Sanctionner sans punir, dire les règles pour vivre
ensemble, E.Maheu.
Parents efficaces au quotidien, Thomas Gordon
Il est essentiel de rappeler que ces enfants sont
souvent aussi impuissants que nous face à leurs
problèmes. Dire à en enfant à TDA de faire
attention, c’est parfois comme demander à
un muet de parler… Notre rôle est de les aider
à trouver des solutions. Il ne faut donc jamais
juger, interpréter les réactions de l’enfant.
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour
que les enfants parlent. A. Faber et E. Mazlich.
Sortir ! Dans la nature avec un groupe, Groupe
Sortir, réseau Ecole et Nature
Remerciements
L’animateur doit savoir encourager un enfant à
démarrer ou poursuivre une activité, par
exemple en la décomposant en petites tâches.
Mais si l’enfant refuse absolument, inutile de le
forcer, il est en vacances ! On cherchera une
autre activité, et peut-être l’enfant y reviendra
par la suite.
Merci à Pascal Faure (www.tdah-adulte.org),
Elie Hantouche (CTAH), Alex Grasci (Kinoa),
Valentine Ancieux et Stéphanie de Schaetzen
(Psycho-éducation.be) qui m’ont beaucoup
appris sur les enfants (et les adultes) atypiques.
Merci à l’équipe d’Education-Environnement 64
pour m’avoir fait comprendre les vertus de
l’animation-nature, et à Angelina Conraud pour
son travail de sophrologie avec les enfants. Un
hyper-merci à Valérie Duband (Dysmoi) qui m’a
accompagnée pendant la préparation de ces
séjours et a relu ce document.
Merci à Magalie Peyre qui a accepté le défi de
diriger ces séjours, à Fabien Monjo pour son
travail sur notre blog, et à tous nos animateurs
et animatrices passionnés. Merci aux parents
qui nous confient la prunelle de leurs yeux, et
aux enfants qui nous donnent et nous
apprennent tant sur la vie…
Merci à mon compagnon et mes enfants,
toujours là pour donner joie et énergie.
Le défi sera donc de donner un cadre adapté à
l’enfant : à la fois suffisamment souple pour
prendre en compte ses particularités, pour éviter
qu’il se braque ou se mette en opposition, et
suffisamment ferme pour le contenir.
Dernière consigne : nous accueillons des hyperenfants, mais les encadrants ne sont pas des
superhéros ! L’animateur doit surveiller son
niveau de forme, d’énervement, de fatigue.
Lorsqu’on est à bout, il vaut mieux demander de
l’aide à un autre membre de l’équipe. Et ne pas
hésiter à en parler en réunion.
Alors, des super-vacances pour les hyperenfants !
A propos de…
L’Aube du Chêne est une association vouée au
développement de la personne et des enfants,
basée à Lagraulet-du-Gers.
Sa fondatrice, Anne Gouyon, est un peu TDA/H,
un peu précoce, et sûrement dyspraxique (elle
déteste les jeux de balle). Elle est aussi
ingénieur agronome, docteur sciences
économiques et sociales, chevalier de l’ordre du
mérite et étudiante en psychologie. Après avoir
créé plusieurs entreprises et associations
consacrées au développement durable et écrit
quelques livres sur le sujet, elle se consacre à
l’enfance, l’éducation et le développement
personnel… parce qu’il n’y aura pas de
développement durable sans nos enfants.
Pour aller plus loin :
www.tdah-adulte.org
www.tdah-france.fr
www.dysmoi.fr
www.douance.be
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