Les interventions chirurgicales sur le poumon.

Transcription

Les interventions chirurgicales sur le poumon.
Une publication des amis du Comité contre les Maladies Respiratoires et de la Fondation du Souffle
N°72
Souffle
LA LETTRE DU
NOVEMBRE 2013
Les interventions
chirurgicales
sur le poumon.
édito
La chirurgie pulmonaire contribue à
la prise en charge de maladies malignes, au premier rang desquelles le
cancer du poumon mais aussi de certaines pathologies bénignes de type
dégénératif ou infectieux. Elle garde
également un rôle diagnostique,
dans les cas où les méthodes moins
invasives n’ont pas permis d’aboutir à
un diagnostic de certitude.
Pour ce qui concerne le cancer du
poumon, il faut souligner que la chirurgie reste le traitement le plus à même
de guérir la maladie, souvent dans le
cadre d’une prise en charge multidisciplinaire, surtout dans les stades non
précoces. Il faut souligner que, actuellement, un tiers des malades avec
cancer pulmonaire sont opérables
au moment du diagnostic et que
parmi les malades opérés, la moitié
environ seulement sera définitivement guérie. Ces chiffres soulignent la
nécessité d’effort de recherche pour
améliorer ces résultats.
Chirurgie pulmonaire, des progrès en termes de mortalité et de
morbidité
La chirurgie pulmonaire reste une
chirurgie lourde, avec un taux de
mortalité non complètement négligeable et une morbidité assez
importante. Cependant, les chiffres
de mortalité et de morbidité se sont
améliorés cette dernière décennie,
en raison des progrès de l’analgésie*
et de la meilleure prévention et prise
en charge des complications post-opératoires,
notamment infectieuses. Une autre avancée
-bien qu’encore incomplète cependant- est que
cette chirurgie est moins agressive aujourd’hui :
amélioration de l’analgésie, diminution de la taille
de la thoracotomie avec épargne musculaire plus
importante, ainsi que de la durée du drainage et
de l’hospitalisation.
Des études qui restent à faire pour améliorer
la chirurgie pulmonaire, en particulier celle
du cancer
Il reste encore beaucoup à faire en termes
d’amélioration de la chirurgie pulmonaire, en particulier de la chirurgie du cancer pulmonaire. Pour
cela, il faudrait pouvoir identifier à l’avance les
malades pour lesquels la chirurgie pourra être bénéfique, entrainant la guérison. Il est possible que
l’étude de cohortes conséquentes de patients,
avec recueil de données pré et post-opératoires
complètes (clinique, biologiques, pathologiques,
moléculaires) pourra nous permettre d’identifier à
l’avance les patients susceptibles d’être guéris par
la chirurgie seule, voire ceux nécessitant une prise
en charge multimodale, incluant chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie ou thérapeutiques ciblées.
C’est là que la Fondation du Souffle est importante. Elle soutient en effet la recherche et peut
participer à financer de tels travaux. Ils sont nécessaires pour que nous puissions mieux soigner les
maladies qui s’attaquent aux poumons, en particulier les pathologies cancéreuses.
*Analgésie : lutte contre la douleur
Pr Marco Alifano
Chirurgien thoracique,
aux Hôpitaux Universitaires
Paris Centre (Paris)
NOTRE GRAND DOSSIER
Les interventions chirurgicales
sur le poumon
Par Anne-Sophie Glover-Bondeau
Pour diagnostiquer et/ou traiter certaines pathologies tumorales ou non
tumorales, il est parfois nécessaire de proposer une intervention chirurgicale
sur les poumons. Cette chirurgie fait partie de la chirurgie dite thoracique.
Zoom sur la chirurgie thoracique
La chirurgie thoracique comprend plusieurs
types d’interventions complexes : chirurgie
des cancers, chirurgie trachéale, chirurgie de l’hypertension artérielle pulmonaire,
transplantation pulmonaire ou cardio-pulmonaire.
Elle fait appel à différentes techniques :
Thoracotomie : une incision de 10 à 20 cm
permet d’aborder les organes et les structures dans la cavité thoracique. Elle est en
général effectuée en regard de l’omoplate,
la 6ème côte est sectionnée afin de pouvoir
accéder à la paroi thoracique. La réparation de cette côte se fera en quelques mois
après l’intervention. Cette technique est utilisée pour des interventions conséquentes,
comme l’ablation d’un lobe, d’un poumon
ou une décortication.
Sternotomie : elle permet d’atteindre la région médiastinale. Une
incision verticale centrée au milieu du sternum est pratiquée.A la
fin de l’intervention, les deux parties du sternum sont refixées par
des fils métalliques.
Médiastinoscopie : cette technique permet d’accéder aux ganglions dans le médiastin et de les biopsier. Une petite incision de
2 cm est effectuée à la partie basse du cou au-dessus du sternum.Ceci permet d’introduire une caméra le long de la trachée.
Tous les ganglions accessibles sont alors identifiés et biopsiés.
Le drainage thoracique,
indispensable
Après toute incision à travers le thorax, deux drains
sont mis en place dans la cavité thoracique pour
extraire/recueillir liquides et fuites d’air. Ces drains
sont indispensables pour permettre au poumon
de regonfler, de retrouver sa taille et de recoller à la
paroi. Les drains sont normalement enlevés quelques jours après l’intervention.
Le saviez-vous ?
Le traitement chirurgical de la tuberculose est à la base de la chirurgie thoracique moderne.
Au début du XXème siècle, la
chirurgie thoracique était consacrée principalement au traitement
de la tuberculose et de ses complications : thoracoplastie (ablation de plusieurs côtes) pour traiter la maladie par
collapsothérapie.
L’apparition des traitements anti-tuberculeux a entraîné une diminution considérable de ces indications opératoires.
2
La chirurgie thoracique comprend la chirurgie pulmonaire. Celle-ci a pour but de retirer ou de réparer
des tissus pulmonaires.
Les chirurgies pulmonaires courantes
Interventions au niveau du poumon
Pneumonectomie : c’est l’ablation d’un poumon
entier. Elle est réalisée pour éliminer certaines maladies que l’on ne peut pas traiter autrement. Cette
intervention n’entraîne pas d’invalidité si les fonctions
cardio-pulmonaires sont suffisantes (celles-ci sont
mesurées avant l ‘intervention).
Elle entraîne cependant une perte définitive de
15 à 20 % des fonctions pulmonaires. La mortalité
post-opératoire est élevée, d’environ 6 %.
Lobectomie : elle consiste à enlever l’un des trois
lobes du poumon droit ou un des deux lobes du
poumon gauche. On effectue cette intervention en
cas de cancer du poumon, et cela afin de diminuer
le risque d’une récidive locale. Ce geste est couplé
avec une résection de tous les ganglions lymphatiques le long du poumon. La lobectomie n’entraîne
pas de handicap respiratoire chez les personnes
ayant une fonction pulmonaire normale : 3 mois
après une lobectomie, on retrouve la même fonction pulmonaire qu’avant l’intervention. La mortalité
de cette intervention dans la phase post-opératoire
est de 2 à 3 % et dépend des réserves cardio-pulmonaires existant avant l’intervention.
Segmentectomie : cette intervention consiste en
l’ablation d’un morceau de lobe pulmonaire, soit la
moitié, soit un tiers.
Résection cunéiforme (résection wedge) : cette
opération permet d’enlever des nodules pulmonaires d’origine indéterminée, des métastases ou
des bulles dans le cadre d’un pneumothorax ou
d’un emphysème. Elle est normalement effectuée
à l’aide d’une agrafeuse qui permet de ressouder/fermer
le poumon. Cette intervention est techniquement simple et
n’entraîne pas de perte des fonctions pulmonaires.S’il y a un
nodule à extraire, celui-ci peut être marqué dans la phase
pré-opératoire afin de le repérer ensuite plus facilement.
Pour cela, un scanner thoracique est effectué juste avant
l’opération : un petit fil marqueur est mis en place sous anesthésie locale.
Interventions au niveau de la plèvre
Pleurodèse : cette intervention a pour but de coller le poumon à la paroi thoracique en cas de pneumothorax récidivant.
Talcage : en cas d’épanchement pleural dû à la présence
de cellules tumorales dans la cavité pleurale, on vide cet
épanchement puis on insuffle du talc dans la cavité thoracique, sous vision directe par endoscopie. Le talc entraîne
une inflammation stérile entre la surface du poumon et la
paroi thoracique et une adhésion entre les deux structures
prévenant ainsi, le plus souvent, la récidive de l’épanchement.
Pleurectomie : cette intervention est efficace pour coller le
poumon à la paroi thoracique en cas de pneumothorax récidivant ou pour une décortication. Elle consiste en la résection de la plèvre pariétale le long des côtes.
Décortication : cette intervention est indiquée pour enlever
un épaississement de la plèvre engainant le poumon et limitant son fonctionnement. Le tissu inflammatoire est réséqué
le long des côtes et du poumon, ce qui permet la réexpansion du poumon et ainsi le contrôle de l’infection de la plèvre.
Pleuro-pneumonectomie: cette opération conséquente
est parfois indiquée en cas de tumeur de la plèvre (mésothéliome) qui tapisse toute la cavité thoracique. On procède à une thoracotomie et à la dissection entre la plèvre
et les côtes, et on emporte ensuite en bloc le diaphragme,
le péricarde, et le poumon. On reconstruit le péricarde et le
diaphragme par filet synthétique. Cette intervention, rarement indiquée, se fait en combinaison avec une chimiothérapie et une radiothérapie.
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Interventions au niveau de la paroi thoracique
Résection en bloc de la paroi thoracique : la résection en bloc de la paroi thoracique avec les parties du poumon concernées est indiquée en cas
d’infection, de radionécrose et d’infiltration tumorale (métastases, infiltration par cancer du poumon). Une reconstruction de la paroi thoracique
est effectuée. Ces résections de paroi thoracique
sont bien supportées et ne laissent pas de handicap en terme respiratoire ou de mobilité des
membres supérieurs.
On peut aussi être amené à faire une intervention chirurgicale pulmonaire en cas de plaie
bronchique, de saignement, de fistule bronchopleurale...
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La chirurgie thoracique,
une chirurgie lourde
Les interventions en chirurgie thoracique s’effectuent sous anesthésie
générale. Beaucoup d’entre elles nécessitent en plus une anesthésie
locale au niveau thoracique par péridurale. Cette anesthésie est faite
afin de limiter les douleurs post-opératoires.
Les différents risques
La chirurgie du poumon est une chirurgie
spécifique dont les complications peuvent
être graves, bien qu’elles restent peu fréquentes. La fuite pulmonaire entrainant le
bullage prolongé du drain et donc un prolongement du séjour, est assez fréquente et
gérée facilement par de la patience. Des
complications infectieuses peuvent survenir comme une pneumopathie qui nécessitera un traitement antibiotique, une
pleurésie ou un pyothorax pouvant parfois
nécessiter une reprise chirurgicale.
Il peut y avoir des hémorragies
avec nécessité de transfusion
voire, là encore, de reprise
chirurgicale. La fistule
bronchique (réouverture en post-opértoire de la bronche
sectionnée) est la
complication la plus
crainte, son taux de
5 à 20% varie en
fonction
du site opératoire, du terrain et d’une éventuelle chimiothérapie
pré-opératoire. Elle peut nécessiter une reprise (voire plusieurs)
chirurgicale et des soins prolongés. Pour prévenir au maximum
les complications, une évaluation cardiaque et pulmonaire approfondie est réalisée avant l’intervention.
Zoom sur les principales maladies qui nécessitent une
intervention sur le poumon
De nombreuses maladies peuvent nécessiter une intervention
chirurgicale au niveau des poumons. En voici les principales :
Cancer primitif du poumon
Le traitement chirurgical du cancer du poumon est le traitement principal des tumeurs bronchiques non à petites cellules
localisées. Cette chirurgie, dite carcinologique, consiste à enlever l’intégralité de la tumeur, en passant à distance de celle-ci.
On enlève donc une partie plus importante de poumon ainsi
que les ganglions avoisinants. Le chirurgien peut retirer un ou
deux lobe(s), un poumon entier, selon la localisation et le volume
de la tumeur.
Métastases pulmonaires
Après un traitement chimiothérapique, il peut être envisagé une
chirurgie en cas de métastases pulmonaires. On enlève alors un
fragment de poumon contenant le nodule.
Pneumothorax
Les pneumothorax (décollement de la plèvre entraînant un
affaissement d’un des deux poumons), qu’ils soient primaires
(fréquents chez les jeunes adultes) ou secondaires (conséquence de l’emphysème) peuvent nécessiter une
intervention, par exemple lorsque le drainage
thoracique ne suffit pas ou en cas de récidive.
L’intervention consiste en l’exérèse de la partie bulleuse du poumon et en une abrasion
de la plèvre. Cette dernière entraîne une
réaction inflammatoire et donc le recolleAprès une intervention chirurgicale pulmonaire, une réhabilitation respiment du poumon.
ratoire peut être mise en place : elle a pour but d’apprendre à respirer de
Pleurésie
manière efficace et à évacuer les sécrétions bronchiques. Cela permet
Une pleurésie ou épanchement pleural
en outre de récupérer une fonction respiratoire la plus normale possible.
se caractérise par la présence de liquide
Dans certains cas, une réhabilitation respiratoire est prescrite avant l’interentre les deux feuillets de la plèvre. Les
vention. Elle a pour objectif de réduire le risque de complications, de
épanchements pleuraux peuvent être
faciliter les suites de l’opération et la récupération.
De la réhabilitation
respiratoire en pré et/
ou post-intervention
4
« J’ai subi une
pneumonectomie
il y a 6 ans »
Colette, 62 ans, Paris
dûs à la sécrétion de liquide par la plèvre
elle-même en raison d’une inflammation.Les
causes de cette dernière sont variées : infections ou tumeurs de la plèvre ou du poumon.
On parle alors d’exsudats. L’autre groupe
d’épanchements pleuraux (transsudats)
est lié le plus souvent à une insuffisance cardiaque ou rénale : dans ce cas, l’épanchement pleural est dû au passage de liquide
d’autres tissus dans la cavité pleurale, par
exemple lorsque la pression dans certains
vaisseaux sanguins s’élève. Une pleurésie
peut nécessiter une intervention chirurgicale
dans plusieurs cas : pleurésie métastatique
nécessitant des ponctions régulières, pleurésie de cause indéterminée. Dans ce dernier
cas, l’intervention a une visée diagnostique
(on réalise une ponction) et thérapeutique
(on effectue un talcage pour recoller les
deux feuillets de la plèvre).
Emphysème
On peut être amené à agir de façon chirurgicale sur un emphysème, en cas de complications (infection, saignement, pneumothorax) ou lorsqu’il y a présence de grosses
bulles d’emphysème qui compriment le
tissu pulmonaire, le diaphragme, le cœur
ou les gros vaisseaux. Il peut aussi être proposé, dans des cas d’emphysème évolué,
une chirurgie dite de réduction de volume
qui a pour objectif d’améliorer la survie et la
qualité de vie des malades. Cette intervention consiste en l’exérèse de la partie la plus
atteinte des poumons, soit 20 à 30%, ce qui
permet d’améliorer le fonctionnement de la
pompe ventilatoire.
BPCO
Une personne avec une BPCO très évoluée et très handicapante peut faire l’objet
d’une greffe pulmonaire.
Sources : Département thoracique de l’Institut Mutualiste Montsouris - Guide
de préparation à la chirurgie du poumon, Centre Universitaire MacGill.
Témoignage
« J’ai eu un cancer du poumon il y a quelques années et ai
dû subir une pneumonectomie. Grâce à la péridurale thoracique effectuée en plus de l’anesthésie générale. Je n’ai pas
beaucoup souffert. J’ai été hospitalisée pendant 9 jours et j’ai
ensuite passé un mois en centre de rééducation, pour réapprendre à respirer avec un seul poumon. J’ai été essoufflée au
début au moindre effort mais cela s’est amélioré petit à petit.
Aujourd’hui, je vais bien. »
La greffe pulmonaire
La greffe pulmonaire est envisagée en dernier recours, lorsque les
traitements médicamenteux ou chirurgicaux sont devenus inefficaces et que les personnes malades sont au stade d’ insuffisance
respiratoire terminale. Exemples de maladies pouvant nécessiter
une greffe pulmonaire: mucoviscidose, emphysème, fibrose pulmonaire, hypertension artérielle pulmonaire...
En France, les indications principales d’inscription sur les listes
d’attente d’une greffe pulmonaire sont la mucoviscidose (30%),
l’emphysème-BPCO (29%) et la fibrose pulmonaire (22%). L’hypertension artérielle pulmonaire est l’indication principale d’inscription
en liste d’attente pour une greffe coeur-poumon (72%) (1)
Trois techniques de greffes pulmonaires sont possibles : la greffe
cœur-poumons, qui consiste à transplanter le cœur et les deux
poumons en un seul bloc, la greffe bi-pulmonaire séquentielle, qui
consiste à transplanter de façon successive au cours d’une même
intervention le poumon droit puis le poumon gauche et la greffe
mono-pulmonaire qui consiste à remplacer un seul poumon.
Le choix de la greffe se fait suivant le type de maladie et l’état de
santé du malade. L’activité de greffe pulmonaire est en augmentation depuis quelques années. L’amélioration des techniques
chirurgicales, de l’anesthésie et des traitements anti-rejet font que
les greffes pulmonaires sont un réel espoir d’amélioration, d’espérance et de qualité de vie.
Les greffes du poumon en quelques dates :
- Première greffe cardio-pulmonaire en France en 1982
- Première greffe pulmonaire en 1987
La greffe pulmonaire est une greffe difficile à réaliser. Elle demande
une très grande technicité car les poumons sont des organes très
fragiles.
(1) Source : Agence de la Biomédecine, chiffres 2011
5
La chirurgie thoracoscopique assistée par vidéo
La thoracoscopie permet d’effectuer des interventions
en chirurgie thoracique sans ouverture du thorax (thoracotomie).
Quels bénéfices pour les malades ? L’avis des spécialistes montre
que des études sont encore nécessaires pour les évaluer.
De petites incisions d’environ 1,5 cm de
long chacune sont effectuées au niveau
de la paroi thoracique latérale pour permettre l’introduction d’une caméra et
opérer sous vision endoscopique. Les
avantages de cette technique ? « Outre
le côté esthétique évident, la thoracoscopie améliore franchement la récupération
et les douleurs post-opératoires et diminue le temps d’hospitalisation par rapport
à une intervention réalisée par thoracotomie » informe le Pr Peillon. Cependant,
« aucun essai randomisé n’a prouvé que
la chirurgie vidéo-assistée apportait un réel
bénéfice par rapport à une thoracotomie
classique » nuance le Pr Alifano. « Sur le plan
esthétique, c’est indéniable, mais le bénéfice en terme de douleurs post-opératoires
n’est pas prouvé » indique-t-il. Il manque
aujourd’hui des études cliniques comparant la thoracotomie « moderne », moins
agressive, et la thoracoscopie. « Le point en
suspend est de savoir si ce gain de confort
péri-opératoire ne fait pas perdre en survie à
long terme » souligne de son côté le Pr Peil-
lon. Des études effectuées en Écosse et aux États-Unis
montrent que la survie à 5 ans des patients opérés par
thoracoscopie est au moins aussi bonne que celle de
ceux opérés par thoracotomie. « Mais pas meilleure ! »
souligne le Pr Alifano, qui insiste sur le fait qu’il n’y a pas
de bénéfice oncologique démontré de la thoracoscopie à long terme.
Thoracoscopie : quelles opérations peuvent-être faites
avec cette technique ?
« La majorité des interventions en chirurgie thoracique
peuvent être réalisées par thoracoscopie » indique le
Pr Peillon, chirurgien cardiovasculaire et thoracique au
CHU de Rouen, reconnu en 2012 « Centre d’Immersion
et de Formation pour l’apprentissage des lobectomies
pulmonaires par vidéo-thoracoscopie ». « Seules les très
grosses tumeurs ne peuvent pas être retirées par thoracoscopie » précise-t-il. « La diffusion de cette technique
en France n’est pas encore très importante, mais dans
un service spécialisé comme le nôtre, 70 à 80 % des interventions que nous faisons sont effectuées en chirurgie
thoracoscopique assistée par vidéo » souligne le chirurgien. A Rouen, le Pr Peillon et son équipe sont maintenant en train de développer les lobectomies robotisées.
« A priori, les résultats ne devraient pas être moins bons
que ceux par chirurgie vidéo-assistée » estime-t-il.
!
Fiche santé N°27
Quelle préparation avant une
interventionchirurgicale pulmonaire?
Les réponses du Pr Bruno Housset, chef du service de pneumologie du CHI
de Créteil et Président de la Fédération Française de Pneumologie (FFP)
Avant une intervention chirurgicale, il faut
arrêter de fumer, au moins 2 semaines
avant l’opération, idéalement plusieurs
mois avant. Cela réduit les complications post-opératoires (pneumonies,
bronchites, rétentions de sécrétions).
Pour certains patients avec des capacités respiratoires amoindries, en particulier ceux souffrant de BPCO, une réhabilitation respiratoire pré-opératoire
pourrait être bénéfique. Un essai randomisé comportant peu de sujets a montré
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que cette réhabilitation avant la chirurgie entraînait une réduction significative
de la durée de drainage thoracique et
de la durée d’hospitalisation. En outre,
cette réhabilitation est l’occasion de rassurer le malade, de dédramatiser l’acte
chirurgical.
Enfin, avant une intervention chirurgicale
sur les poumons, il est important de bien
prendre son traitement, cela afin d’arriver dans les meilleures conditions le jour
de l’opération.
Merci au Pr Alifano, au Pr Housset et au Pr Peillon pour leur participation à ce dossier.
Les actualités
de la Fondation du Souffle et de son réseau
Journée Mondiale BPCO (20 novembre 2013)
La Journée Mondiale de la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive est relayée en
France, chaque année, par la Fondation du
Souffle. L’objectif est de sensibiliser l’ensemble
de la population et en particulier les personnes
à risques (fumeurs, personnes exposées professionnellement) à cette maladie encore trop
peu connue. Elle est axée cette année sur la
mise en place d’une communication sur la
maladie et sur la mise en avant de sa cause
principale, le tabagisme. Elle aura lieu en
France le 20 novembre, notamment
dans les pharmacies et centres de
santé. De nombreux stands et animations prendront place dans les régions.
Vous pourrez en savoir plus sur notre site
www.lesouffle.org.
Partenariat Shiseido (16 sept-16 nov. 2013)
La marque de cosmétiques japonaise Shiseido a contacté la Fondation du Souffle suite
à la création d’une nouvelle gamme de
produits appelée « Ibuki », qui signifie « nouveau souffle » en japonais.
Un partenariat a été mis en place avec la
marque et pour chaque produit acheté 1€ est
reversé à la Fondation du Souffle.
Ce partenariat symbolique articulé autour du
souffle permet également à la Fondation de
faire connaître ses actions et ses missions au
Grand Public, sur les stands Shiseido des grands
magasins parisiens.
rythme, une activité qui l’aidera à vieillir en bonne
santé. Cette traversée de la France a permis à la
Fondation du Souffle d’être médiatisée. Sa progression a été relayée sur les réseaux sociaux (Facebook
et Twitter). C’est un bel acte de courage dont le
Dr Larzul a fait preuve, puisqu’il a subi deux opérations
de la colonne vertébrale. Il est arrivé à destination le
26 septembre. Un grand bravo !
Passage au SEPA
Information importante
Harmonisation des coordonnées bancaires
pour prélèvement automatique
Comme vous le savez peut-être déjà, les
prélèvements automatiques actuels vont
être remplacés par des prélèvements dits
« prélèvement SEPA » dans une logique
d’harmonisation avec les autres pays européens. Les numéros de comptes sont désormais représentés sous la forme d’un IBAN et
les banques sont identifiées par un code BIC.
Si vous êtes donateur en prélèvement automatique de la Fondation du Souffle, rien ne
change, vous n’avez aucune démarche à
effectuer après de votre banque. Tout sera
modifié automatiquement.
La diagonale du Souffle du Dr Larzul
(14-26 sept 2013)
Le Dr Larzul, président du comité contre les
maladies respiratoires du Finistère a entamé le
14 septembre une diagonale reliant Quimper à Arles à vélo. Cette diagonale n’était
en aucun cas une course cycliste et encore
moins un exploit sportif,mais avant tout un message qu’il a lancé pour démontrer que tout
un chacun est capable de pratiquer, à son
7
EVENEMENT
La Fondation du Souffle organise
la 87ème Campagne du Timbre
Comme tous les ans depuis 1927, la Fondation du Souffle organise une
campagne du Timbre du 11 au 24 novembre, qui permet
de récolter des fonds et de faire passer d’importants messages.
Cette année, le thème de notre
campagne est « Votre souffle aime
le sport ». Son objectif est de faire
passer le message suivant : .
NON AU TABAC, OUI AU SPORT.
Ce sont les jeunes qui sont le plus
particulièrement vulnérables face à
l’industrie cynique du tabac ; c’est
à eux que nous souhaitons nous
adresser. Il faut les encourager à la
pratique d’un sport pour leur éviter
d’être tentés par la cigarette.
Un carnet de 8 timbres a été édité
à cette occasion. Vous pouvez le
commander ci–dessous ou sur la
boutique du site www.lesouffle.org.
Merci de votre engagement à nos
côtés, merci de votre intérêt pour la
Lettre du Souffle.
Professeur Gérard Huchon
Président de la
Fondation du Souffle
La Lettre du Souffle - Magazine trimestriel - 66 bd Saint-Michel - 75006 Paris - Tél. : 01 46 34 58 80 - www.lesouffle.org - Directeur de la Publication : Pr. Gérard
Huchon - Rédaction : Anne-Sophie Glover-Bondeau - Conception : Fab2 - Imprimeur : Imprimerie GUEBLEZ, 197 rue du Général Metman, 57070 METZ - Commission
paritaire : 0714 G 85 835 - Dépôt légal : Novembre 2013 - ISSN : 1265-4868 - Abonnement : 12 € par an - La Fondation du Souffle reçoit le soutien de : Astrazeneca,
Boeringher Ingelheim, Chiesi, GlaxoSmithKline, Invacare, Mundipharma, MSD, Novartis Pharma, Pfizer, Pierre Fabre.
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compris). TOTAL : __________ €
Veuillez trouver ci-joint mon chèque à l’ordre de : Fondation du Souffle.
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