Emplois dans le secteur agricole - Direccte Alsace

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Emplois dans le secteur agricole - Direccte Alsace
Octobre 2014
Emplois dans le secteur agricole :
caractéristiques et évolution
Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture, et de la Forêt
Service Régional pour l’Information Statistique et Economique(SRISE)
Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi
Service Etudes, Statistiques, Evaluations (SESE)
Le salariat agricole en 2012 et son évolution entre 2000 et 2010
24 000 exploitations agricoles sur 475 000 au niveau national (5%)
Surface moyenne de 63 ha tous types confondus
Environ 50 000 permanents (5 % du total France) dont 12 000 salariés (7,3 % du national)
70 % des salariés à temps plein
Entre 120 000 et 145 000 saisonniers annuellement
5 000 exploitations avec salariés soit 2 salariés par exploitation en moyenne
Une présence importante de la région au niveau national
Environ 24 000 exploitations agricoles, au périmètre du recensement, sont répertoriées dans notre
région en 2012, dont la moitié dans le secteur viticole. Elles emploient en permanence 50 000
personnes, en comptant la main d’œuvre familiale, pour un total de 31 700 Unités de Travail
Annuel (UTA). Actuellement, chaque exploitation agricole emploie en moyenne 2,1 personnes de
manière permanente. La main d’oeuvre familiale représente encore l’essentiel des actifs agricoles,
tant en effectifs qu’en UTA. Plus de 38 000 membres de la famille de l’exploitant ont une activité
agricole plus ou moins importante en 2012 en Champagne-Ardenne.
La main d'oeuvre agricole en
Champagne-Ardenne
Salariés
permanent
s
21%
Conjoints
et autres
actifs
familiaux
19%
La main d'oeuvre agricole en France
Salariés
permanent
s
16%
Chefs
d'exploitatio
n et
coexploitant
s
60%
Conjoints
et autres
actifs
familiaux
21%
Chefs
d'exploitati
on et
coexploita
nts
63%
L’agriculture emploie environ 11 900 salariés permanents en 2012 et 164 700 au niveau national.
La région représente 7,3 % des permanents alors qu’elle ne compte que pour 5,1 % du nombre
d’exploitations. Environ 5 000 exploitations champardennaises comptent des salariés permanents,
soit près de 20 % du total des exploitations.
en nombre
Main d'œuvre familiale
salariés permanents
2000
45 525
9 920
2010
39 373
10 694
2011
38 709
11 709
2012
38 191
11851
Le recours à des Entreprises de travaux agricoles (ETA) ou à des Coopératives d’Utilisation de
Matériel Agricole (Cuma) est largement répandu dans la région, qui compte ainsi pour 13 % du
temps de travail national. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. D’une part, de plus
en plus d’exploitations sont juridiquement séparées en deux entités, l’une possédant les terres et
l’autre les moyens d’exploitation. D’autre part, le prix croissant de certains équipements oblige les
agriculteurs à faire appel à des entreprises possédant ce type de matériel. L’appel à des
prestataires de services est en outre de plus en plus répandu dans le domaine viticole.
La main d’œuvre saisonnière, employée notamment dans la viticulture, représente un nombre
conséquent d’emplois, environ 125 000, mais sur une très courte durée et ne compte que pour 7
300 UTA.
Cette main d’œuvre saisonnière peut être recrutée localement mais également hors de la région. Les
établissements peuvent ainsi avoir recours à :
1. des prestataires de services nationaux souvent basés en région, mais qui peuvent avoir
recours à de la main d’œuvre hors région aux périodes les plus chargées en termes de travaux
agricoles/viticoles (vendanges…) ;
2. des salariés détachés d’autres pays : cela doit donner lieu à une déclaration de détachement
auprès des services de la DIRECCTE ; ces salariés peuvent :
o
dépendre de prestataires de services internationaux
o
être recrutés par une agence d’intérim étrangère, pour travailler dans un établissement
agricole champardennais
Nombre de salariés détachés : secteur agricole
Ardennes
Aube
Marne
Haute-Marne
Région
2013
59
78
228
101
466
2012
16
56
81
94
247
2011
2010
40
10
77
71
40
4
156
60
313
145
Source : UT, DIRECCTE
D’après les contrôles effectués par les services de l’inspection du travail, les principales raisons du
détachement évoquées par les entreprises sont les suivantes : l’utilisation d’une main d’œuvre
plus efficace et plus malléable, le différentiel financier entre les systèmes de sécurité sociale
notamment.
Le nombre de salariés détachés dans le secteur agricole en 2013 est de 466 en région (soit
environ 7% du total de salariés détachés dans la région sur l’année) ; ce faible volume reflète
cependant une partie de la réalité, dans la mesure où certains détachements ne sont pas déclarés
à l’administration : le ministère du travail estime que le taux moyen de non-déclaration se situe
entre 1 salarié sur deux et un salarié sur trois1.
3. des salariés étrangers qui sont recrutés directement. Certains employeurs peuvent avoir
recours à un intermédiaire, une personne qui a déjà travaillé pour eux qui fait venir d’autres
travailleurs de son pays. Jusque fin 2013, la DIRECCTE délivrait des autorisations de travail pour
les travailleurs roumains et bulgares : à titre d’exemple, en 2013, elle a accordé une autorisation
de travail pour 1 140 travailleurs bulgares à l’occasion des vendanges dans la Marne et l’Aube.
1
Analyse des déclarations de détachement des entreprises prestataires de services en France en 2011, Rapport de la DGT,
Septembre 2012
Par ailleurs, l’inspection du travail agricole en partenariat avec la MSA, les services fiscaux et la
gendarmerie, constate également un recours au travail illégal dans le secteur agricole qui peut prendre
plusieurs formes :
• Travail dissimulé par dissimulation d’activité: faux prestataire de services non déclaré auprès des
organismes sociaux et fiscaux
• Travail dissimulé par dissimulation de salariés (absence de déclaration préalable à l’embauche, et
en conséquence, de versement des cotisations sociales)
• Emploi d’étrangers sans titre : emploi de main d’œuvre hors Union européenne sans titre de
travail autorisant la main d’œuvre à travailler en France.
Evolution 2000 – 2010 : une progression de l’emploi salarié, familial
notamment
Comme dans le reste du pays, la décennie a encore été marquée par une concentration et un
agrandissement des exploitations. D’après le recensement agricole de 2010, la Marne compte à elle
seule plus de la moitié des exploitations, à cause notamment du poids de la viticulture. La Surface
Agricole Utile (SAU) moyenne toutes exploitations confondues est passée à 63 ha (+6 ha par rapport à
2000). Dans les départements où la viticulture est absente, cette moyenne atteint voire dépasse 130
ha.
Salariés permanents par département
HauteMarne
4%
Ardennes
6%
Aube
22%
Marne
68%
Le statut juridique des exploitations évolue de plus en plus vers des formes sociétaires, même si
l’exploitation individuelle reste dominante, particulièrement dans la viticulture.
Contrairement au reste du pays, l’emploi salarié a progressé (+ 8%) entre 2000 et 2010 dans notre
région. En revanche, la situation est plus contrastée au niveau des départements : les Ardennes et la
Haute-Marne ont perdu de l’emploi alors que la Marne et surtout l’Aube en ont gagné. A noter que le
nombre d’exploitations employeuses est en hausse, ou en plus forte hausse, dans tous les
départements, sauf dans la Marne.
Parallèlement, l’emploi familial salarié a progressé encore plus rapidement (+ 53%). Cela peut tenir à
trois facteurs principaux :
•
une évolution des statuts au sein de la cellule familiale
•
la situation du marché du travail et les difficultés des jeunes à trouver un emploi : cette
situation incite certains jeunes à travailler au sein de l’exploitation familiale alors qu’ils se
destinaient à un autre métier
•
la possibilité pour les retraités de reprendre une activité salariée ce qui leur apporte un
complément de retraite : une partie des exploitants retraités qui ont transmis leur
exploitations à leurs enfants travaillent ainsi pour ces derniers.
En nombre
Salariés permanents
2000
2010
612
603
1 841
2 317
6 933
7 318
534
456
9 920
10 694
164 237
154 955
Ardennes
Aube
Marne
Haute-Marne
Champagne-Ardenne
France métropolitaine
Par ailleurs, la nature des emplois évolue : la sophistication du matériel (laser sur les chaînes de tri…)
induit la suppression de certains emplois peu qualifiés ; a contrario, les employeurs recherchent des
personnels plus qualifiés (BTS..).
En termes de profil, les moins de 40 ans ne représentent que 27 % des actifs agricoles permanents (24
% en France), signe d’une population âgée. Cette part est assez similaire quel que soit le
département. Pour rappel, la part des moins de 40 ans dans la population active champardennaise
totale est d’environ 47 %. L’âge moyen des chefs d’exploitation est de plus de 49 ans en 2010, alors
que celui des salariés est de 35 ans. La part des femmes dans l’emploi agricole est d’environ 34 %,
contre moins de 32 % au niveau national. Cette part atteint 36 % dans la Marne, mais seulement 27 %
en Haute-Marne.
La viticulture concentre l’essentiel des emplois
Environ 12 000 établissements agricoles sont affiliés au régime de la MSA en 2012. La majorité
d’entre eux (7 000) exercent dans le domaine de la viticulture, le reste se répartit notamment
entre les cultures et élevages non spécialisés (4 000) et les ETA (700).
De la même manière, l’essentiel des emplois pérennes se situent dans ces trois principales
activités. La viticulture emploie 10 000 salariés permanents, les cultures et élevages non
spécialisés 3 600 et les ETA un petit millier. Au total, l’agriculture au sens strict emploie plus de
16000 permanents, la Marne et l’Aube en accaparent les trois-quarts.
Salariés permanents selon l'activité
(Champagne-Ardenne)
Entreprises
de jardins,
paysagistes
Entreprises
de travaux
agricoles
Cultures
spécialisée
s
Salariés permanents selon l'activité (France)
Elevage
spécialisé
de gros
animaux
Champignon
nières
Entreprise
s de
travaux
agricoles
Cultures et
élevage
non
spécialisés
Entreprises
de jardins,
paysagistes
Elevage
spécialisé
de gros
animaux
Cultures
spécialisées
Elevage
spécialisé
de petits
animaux
Viticulture
Cultures et
élevage non
spécialisés
Viticulture
Conchylicult
ure
Marais
salants
Entraînemen
t,dressage,
haras
Ainsi, en moyenne, les établissements classés en culture ou élevage non spécialisés emploient
moins d’un salarié, alors que ceux opérant dans le domaine des cultures spécialisées en comptent
trois. Quelle que soit l’activité des établissements, les structures restent globalement de petite
taille, à part quelques rares poids lourds comme MHCS.
De par sa nature, l’agriculture est fortement consommatrice d’emplois à durée déterminée. Durant
l’année 2012, 145 000 contrats à durée déterminée ont été conclus, dont l’immense majorité dans
la viticulture. Chaque établissement viticole a en moyenne employé 16 salariés en contrat court, et
les ETA près de 24. Les établissements de cultures spécialisées en ont employé 8 en moyenne sur
l’année. Le reste des établissements agricoles, moins soumis à la saisonnalité de leurs activités
(élevage, cultures non spécialisées...) en ont employé pour leur part entre 2 et 4.
Saisonniers Champagne-Ardenne
Entreprises
Cultures
de jardins,
spécialisées
paysagistes
Cultures et
élevage non
spécialisés
Saisonniers France
Entreprises
de travaux
agricoles
Entreprises
de jardins,
paysagistes
Entreprises
de travaux
agricoles
Cultures
spécialisées
Viticulture
Viticulture
Cultures et
élevage non
spécialisés
Elevage
spécialisé
de gros
animaux
Champignon
nières
Elevage
spécialisé
de petits
animaux
Entraînemen
t,dressage,
haras
Marais
salants
Conchylicult
ure
Des offres d’emploi déposées à Pôle emploi en baisse entre 2010 et 2013
En 2013, comme en 2008 (avant crise), les offres collectées dans le secteur agricole sont de très courte
durée : 89% des offres concernent des contrats en CDD de moins d’un mois, alors que sur
l’ensemble des offres d’emploi déposées à Pôle emploi tous secteurs confondus, la part de ces offres de
très courte durée est de 28%.
Les offres d’emploi collectées par Pôle emploi dans le secteur agricole (code NAF : 01, culture et
production animale, chasse et services annexes) diminuent pendant la crise : entre 2008 et 2013, le
volume d’offres collectées diminuent de 23%, baisse qui demeure cependant inférieure à celle
enregistrée tous secteurs confondus (-30% sur l’ensemble des offres sur la même période). Cette baisse
des offres déposées auprès de Pôle emploi ne reflète pas nécessairement une baisse des offres d’emploi
globales du secteur agricole mais peut témoigner d’une évolution des pratiques de recrutement des
employeurs : certains employeurs ne déposent plus leurs offres auprès de Pôle emploi et recrutent
directement ou par le biais d’autres acteurs.
Evolution des offres d'emploi collectées
entre 2008 et 2013
18000
16000
14000
2008
12000
2009
10000
2010
8000
2011
6000
2012
4000
2013
2000
0
Offres d'emplois collectées
Source : DARES- Pôle emploi
Près de 7 300 demandeurs d’emploi recherchant un poste dans le secteur agricole
Fin décembre 2013, près de 7 300 demandeurs d’emploi en catégories ABC (soit à peine 1% des
demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi ayant ou non exercé une activité réduite au cours du mois)
indiquent rechercher en premier lieu un poste dans le secteur agricole. 23% d’entre eux ont plus de 50
ans, 17% ont moins de 25 ans (représentation par tranche d’âge équivalente à l’ensemble de la
demande d’emploi).
Le secteur agricole en région constitue un secteur porteur en termes d’emplois (progression plus forte
qu’au niveau national) qui doit notamment faire face à 3 enjeux :
• les importants départs en retraite de chefs d’exploitation
• l’évolution de la nature des emplois : tendance au recrutement d’une main d’œuvre plus qualifiée
• le caractère saisonnier de l’activité et la mobilisation de formes d’emplois spécifiques

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