Apprendre à lire

Apprendre à lire
Comment nos enfants apprennent-ils à lire ?
Quelle méthode utilisent les enseignants ?
Autant de questions que se posent souvent les parents,
avec parfois une pointe d’inquiétude…
À propos des méthodes
de lecture
OTRE ENFANT rentre au CP. Dans quelques jours, vous serez conviés à une
réunion d’information. Cette première
rencontre avec l’enseignant est importante. C’est à cette occasion qu’il vous présentera la méthode de lecture choisie, sa
méthode, celle qui conduira votre enfant
à la lecture autonome.
Toutes les méthodes ont le même objectif, celui d’amener les enfants dans la
lecture courante et d’en faire de futurs
bons lecteurs. Néanmoins, elles revendiquent des différences dans les moyens d’y
parvenir.
L’apprentissage de la lecture est long et
continu. Il s’amorce au cycle 1, se concrétise au cycle 2 et se consolide au cycle 3
et au-delà.
L’enseignant de CP se sent responsable
et inquiet du résultat pour tous ses élèves.
Souvent, c’est lui qui choisit sa méthode
après un travail de recherche, d’information, de formation, de réflexion et de
concertation avec d’autres enseignants
du même niveau de classe dans l’établissement. Il doit bien saisir les enjeux de la
démarche avec ses forces et ses faiblesses,
et la manière dont il va l’exploiter en classe.
Il est capable de pouvoir en gérer la progression, d’évaluer les progrès de chaque
élève et de la renforcer si nécessaire par
des activités complémentaires.
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Qu’est-ce qu’une méthode ?
C’
EST L’ORGANISATION méthodologique
choisie par l’enseignant, qui permet aux
enfants d’entrer dans l’écrit. Une méthode a
un fondement théorique que l’enseignant
connaît et possède, des caractéristiques
précises : on peut distinguer trois types de
méthodes.
La méthode syllabique
La méthode synthétique, appelée
aussi méthode alphabétique ou syllabique, part des unités les plus petites de
la langue (les phonèmes) et de la langue
écrite (les graphèmes) pour aller vers les
plus grandes. On présente à l’enfant des
lettres qu’il identifie et combine ensuite
en syllabes, celles-ci étant alors assemblées pour former des mots, puis les mots
sont regroupés pour former des phrases.
Pour réaliser le passage d’une étape à
l’autre, l’enfant doit effectuer la synthèse
des éléments, d’où le nom de « méthode
synthétique ».
Cette méthode se décline en plusieurs
variantes :
alphabétiques pour les approches qui
partent de la lettre ;
phonétiques pour celles qui partent
des phonèmes ;
syllabiques pour celles qui partent des
syllabes.
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apprentissages
Programmes
et
Programmes
et
apprentissages
Ces approches sont essentiellement
centrées sur le code. Elles fournissent
des outils de la langue très systématiques,
mais elles ont été remises en question parce
qu’elles utilisaient des textes artificiels et
qu’elles favorisaient une lecture saccadée
et peu naturelle.
Actuellement, ces différentes variantes
ne sont pas employées à la lettre. Elles sont
complétées par des activités portant sur les
textes et la compréhension.
La méthode globale
La méthode analytique ou globale
part d’une unité significative comme le
mot, la phrase, le texte. La démarche est
l’inverse de la précédente. L’enfant découvre le mot dans la phrase, la syllabe dans
le mot, la lettre dans la syllabe. Il analyse
le texte. L’enfant est invité à partir d’abord
du texte avant de distinguer les plus petites
unités. On parle de méthode globale, car
on place l’enfant dans des situations de
lecture dans lesquelles il apprend globalement les mots. Il est amené à faire des
suppositions sur les mots, à partir d’indices liés au contexte. Cette méthode fait
entrer l’enfant directement dans le texte,
il est immergé dans un bain d’écrit ce qui
peut être motivant pour lui. Elle préconise
un accès immédiat et prioritaire au sens.
Elle favorise les pratiques culturelles de la
lecture, la connaissance de l’objet livre, la
lecture plaisir.
Contrairement à ce que disent les médias, cette méthode n’est plus utilisée à la
lettre depuis des années.
La méthode mixte
Une méthode mixte est un mélange
des deux méthodes analytique et synthétique, reprenant à la fois les avantages et les
points les plus intéressants de chacune.
Il existe une multitude de façons d’aborder la méthode mixte. Par exemple, certains enseignants attendront plus ou
moins longtemps avant de familiariser les
enfants avec le code. Pendant que d’autres
commencent à attirer l’attention des en-
fants sur les lettres dès le début de l’année,
des enseignants utilisent plus longtemps
uniquement la reconnaissance visuelle
globale des mots pour ensuite faire entrer
les enfants dans le code.
Les enseignants, dans leur classe, suivent
en général une méthode déterminée, mais
en rapport avec leur personnalité propre
et leur expérience professionnelle. À
certaines périodes de l’évolution de leur
classe, ils empruntent à d’autres méthodes pour traiter telle ou telle facette de
VOCABULAIRE
Code : ensemble des règles de lecture
qui consistent à associer des sons pour
former des syllabes, puis des mots.
Le code désigne aussi la relation entre
le sens et les marques grammaticales
(ponctuation, genre des noms, temps
des verbes…).
Phonème : élément sonore du langage
articulé. Ex : Je prononce [a].
Graphème : unité minimale de l’écriture
en rapport avec un phonème. Ex : le son
[o] peut s’écrire o, au, eau…
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l’apprentissage qui leur paraît insuffisamment développée dans cette classe à un
moment précis. Ce qui est important, c’est
de travailler à la fois sur le code et sur le
sens en diversifiant les exercices.
Laissez l’enseignant mettre en place sa
méthode. Elle sera d’autant plus efficace
qu’il la maîtrisera parfaitement.
À quel moment l’enfant
doit-il savoir lire ?
Quelle est la meilleure méthode ?
N RÉALITÉ, chaque méthode a ses
avantages et ses inconvénients. La meilleure
façon d’enseigner la lecture a toujours été
difficile à définir. Au cours des dernières
décennies, des recherches sur ce sujet font
ressortir que toutes les approches peuvent être efficaces avec certains élèves,
mais qu’aucune approche n’est efficace
pour tous.
E
apprend à son rythme.
Il n’y a pas de règle. Certains commenceront à lire dès la fin du premier trimestre
du CP (à Noël), d’autres ne comprendront
le fonctionnement du codage/décodage
qu’à partir de Pâques, ou en CE1. En tout
état de cause, les programmes insistent
sur le fait qu’un enfant doit apprendre sur
les trois années du cycle 2, tout au long
de la grande section, du CP et du CE1.
C
HAQUE ENFANT
BIBLIOGRAPHIE
Voici une petite liste d’ouvrages
pour vous aider à mieux comprendre
comment votre enfant va aborder
l’apprentissage de la lecture à l’école.
• Le bonheur d’apprendre à lire,
Françoise Boulanger, éd. Nathan.
• Comment va-t-il apprendre à lire ?,
« Itinéraire d’un apprenti lecteur »,
Sophie Guillou, éd. Milan.
• Les méthodes de lecture expliquées
aux parents, Régine Quéva, éd. J’ai lu.
• Cent ans de méthodes de lecture,
Christiane Juanéda-Albarède,
éd. Albin Michel.
• Apprendre à lire à l’école : tout ce qu’il
faut savoir pour accompagner l’enfant,
Roland Goigou et Sylvie Cèbe, éd. Retz.
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