Prends les - SWISSLIFE Magazin

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Prends les - SWISSLIFE Magazin
SWISSLIFE
7 e année // 2 e édition // 0.00 francs
Eté 2016 //
A titre gracieux
«Tu veux une rondelle de saucisson?» A quel enfant n’a-t-on pas
posé cette question lors des courses avec maman chez le boucher?
La rondelle de saucisson n’était toutefois pas gratuite, puisqu’elle
était offerte en cas d’achat. Et cette technique d’appât du boucher
payait souvent, plus d’un enfant découvrant ainsi son goût pour
le saucisson.
Editorial // 3
Bonjour,
«Ce qui ne coûte rien ne vaut rien», pense-t-on.
Mais est-ce vraiment le cas?
Outre le fait qu’il y a toujours un payeur quelque part, tout
ce que l’on obtient à titre gracieux, que ce soit sous forme
de cadeau, de don, de supplément ou autre, a bien souvent
plus de valeur qu’une prestation acquise au prix fort.
Ivo Furrer
CEO Swiss Life Suisse
Pensons simplement aux innombrables personnes qui
s’occupent de parents plus âgés sans se plaindre ni réclamer
de contrepartie, et prenons conscience de notre chance
de vivre dans un pays capable et désireux de s’offrir de telles
prestations. Sans parler de tous ceux qui rendent bénévolement les services les plus divers à travers le pays: entretien
des chemins de randonnée, organisations de petites et
grandes fêtes, récupération de déchets dans les ruisseaux,
services de taxi pour les personnes à mobilité réduite ou
encore aide au sein d’associations sportives locales. Toute
cette énergie, cette volonté de prendre des initiatives et de
s’engager force à la fois l’admiration et la reconnaissance.
Tous ces bénévoles servent l’intérêt général et contribuent
à la sérénité de la vie en communauté, dont le prix est
inestimable. Ce travail gratuit contribue aussi grandement à
nous rassembler au sein de communautés partageant un
même objectif, à des lieues de la logique de la rentabilité et
de l’optimisation des gains.
Comme vous, j’apprécie cette forme de gratuité, ce service
rendu à la communauté. Je vous souhaite une agréable
lecture de notre numéro d’été.
SWISSLIFE Eté 2016
6
15
16
Photo Selection:
Cabane, gratuite
Au plus grand des hasards, et souvent aux
endroits les plus improbables: ainsi sont nées
les premières photos de toilettes publiques
de Marco Volken, aujourd’hui rassemblées en
une collection.
Pourquoi travaillez-vous
gratuitement, Hansueli Weibel?
Questionnaire:
A Bâle, quand tu n’as pas
deux «balles»
Grand format:
Des petits coins dans tous les coins.
Depuis des années, le photographe
Marco Volken déniche des toilettes,
des plus banales aux plus surprenantes, aux quatre coins de la Suisse.
Son livre de photographies présente
des images d’une beauté époustouflante à partir de la page 6.
Michael Hugentobler a tenté de survivre sans
argent et sans travail. Sa fierté lui a joué des
tours lorsqu’il s’est agi de trouver à manger.
24
Déchiffrage:
Non payé contre payé: 1:0
On n’a rien sans rien. Lorsque l’on n’a
pas d’argent, deux questions se posent.
Où trouver à manger? Et où dormir?
La satisfaction de ces besoins de base
exige le déploiement d’une grande
énergie et s’avère aussi humiliante que
frustrante, comme vous le constaterez
à partir de la page 16.
Responsabilité générale: Swiss Life, Communication Suisse, Martin Läderach Comité de rédaction: Ivo Furrer, René Aebischer, Thomas Bahc, Monika Behr, Elke Guhl, Christian
Pfister, Hans-Jakob Stahel, Paul Weibel Rédacteur en chef UPDATE: Dajan Roman Adresse de la rédaction: Magazine SWISSLIFE, Public Relations, General-Guisan-Quai 40,
8022 Zurich, [email protected] Direction du projet: Mediaform | Christoph Grenacher, Ittenthal/Zurich Concept et mise en page: Festland Werbeagentur, St-Gall/Zurich
Traduction: Swiss Life Language Services Impression et envoi: medienwerkstatt ag, Sulgen; imprimé sur papier FSC Changements d’adresse et commandes: Magazine SWISSLIFE,
General-Guisan-Quai 40, 8022 Zurich, [email protected] Tirage: 115 000 ex. Parution: 3 fois par an; printemps, été, automne. Clause juridique: les informations fournies dans
cette publication sur les produits et les prestations ne s’assimilent pas à des offres au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet des concours.
Tout recours juridique est exclu. ISSN 2235-7637
Le magazine SWISSLIFE est une lecture relaxante, mais certainement pas obligatoire. Si vous ne désirez plus le recevoir, vous pouvez nous l’indiquer en utilisant la carte-réponse
(port payé) que vous trouverez à la fin de la présente édition.
Contenu // 5
27
«Apprentis retraités», c’est le nom
des manifestations permettant de
partager pendant un temps la vie de
retraités afin de se faire l’idée la plus
juste possible du dernier tiers de la vie,
par exemple avec Lotti Luraschi,
81 ans (photo). Venez découvrir le
résultat à partir de la page 30.
Envie d’un gros câlin? Avec d’autres
«free huggers», le grand Wolfgang
Weber propose aux passants de les
prendre dans ses bras. Libre à eux
d’accepter ou de refuser. Pour ne pas
les influencer, Weber ne leur tend pas
les bras, comme vous le constaterez
à partir de la page 42.
40
42
Prends les devants.
L’espérance de vie augmente, la qualité de vie
aussi. Mais que signifie être une «jeune personne âgée»? Pour le savoir, lisez la rubrique
«Prends les devants» ou participez aux
manifestations «Apprentis retraités».
Tour de Suisse:
A Swiss Life:
Au royaume de l’invisible
Wolfgang Weber
L’inhibition, Wolfgang Weber n’en fait pas
preuve dans ses loisirs. Dans des rues animées,
le fondateur du «Free Hugs Network» suisse
propose à de parfaits inconnus de les prendre
dans ses bras. Sans contrepartie.
49
Là-haut sur la montagne:
51
Prototypes:
52
Concours:
54
2066:
Efficace et gratuit
Envie de vous en payer une tranche?
La fin des pénuries
SWISSLIFE numérique:
www.swisslife.ch/magazine ou comme
application pour tablettes et smartphones
sur Google Play et dans l’App Store
SWISSLIFE Eté 2016
L’oseille
6 // Photo Selection
Un petit
coin
pour rien
Cette série de photographies de Marco Volken est le fruit de
découvertes fortuites en pleine nature et non d’une intention
définie. Il en ressort que, lorsque les proportions sont modestes,
l’architecture peut être très libre. Pragmatiques, cocasses,
dignes, confidentiels ou bricolés: tous ces «petits coins» ont
leurs propres particularités.
Page précédente: Chorntal | 431 mètres au-dessus du niveau de la mer | Gipf-Oberfrick AG
En haut: Cabane du Wildstrubel | 2783 mètres au-dessus du niveau de la mer | Lenk BE
En bas: Bivouac du Dolent/La Maye| 2665 mètres au-dessus du niveau de la mer | Orsières VS
Photo Selection // 9
Roslenalp/Oberalp| 1762 mètres au-dessus du niveau de la mer | Sennwald SG
SWISSLIFE Eté 2016
Voralphütte | 2124 mètres au-dessus du niveau de la mer | Göschenen UR
Photo Selection // 11
SWISSLIFE Eté 2016
Chamanna Georgy | 3175 mètres au-dessus du niveau de la mer | Pontresina GR
Photo Selection // 13
En haut: Streccia | 637 mètres au-dessus du niveau de la mer | Terre di Pedemonte TI
En bas: Refuge du Bois des Brigands | 849 mètres au-dessus du niveau de la mer | Montanaire VD
SWISSLIFE Eté 2016
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énergie 7.4 l/100 km, émissions de CO2 170 g/km, catégorie de rendement énergétique: F, suréquipements incl. (peinture Pure White, “Extérieur” R-Line, jantes en alliage léger
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fr. 469.– (mensualité de leasing du véhicule fr. 252.60, forfait mensuel de prestations fr. 216.40). Le LeasingPLUS inclut la mensualité de leasing du véhicule, ainsi que les prestations “Service & Usure”, “Pneus et stockage des pneus”, véhicule de courtoisie et assurances (sous réserve que le preneur de leasing soit de nationalité suisse et âgé de 30 ans
révolus). L’octroi d’un crédit est interdit s’il entraîne le surendettement du consommateur. Validité de la promotion: du 5 mai au 30 juin 2016. La prime de reprise est valable seulement pour les véhicules d’occasion de 3 mois ou plus. Le détenteur du véhicule d’occasion et celui du véhicule neuf doivent être une seule et même personne. Prise en charge
des véhicules neufs commandés: 30.11.2016 et des véhicules en stock: 15.07.2016. Prix TVA 8 % incl. Sous réserve de modifications.
Questionnaire // 15
Quelle est l’importance de l’association
Mammern Classics dans le village?
L’association donne une cohésion remarquable à notre village de seulement 650 habitants. La quasi-totalité d’entre eux participe
à notre comédie musicale, qui se jouera du
26 août au 10 septembre sous un chapiteau
dressé au bord du lac Untersee.
Quelle est la place réservée aux bénévoles qui viennent
prêter main forte à l’association?
Sans ces nombreux bénévoles, nous ne pourrions jamais organiser une telle manifestation.
Nous serions perdus sans tous ces idéalistes
qui nous aident.
Si vous deviez rémunérer tout ce travail gratuit
au sein de l’association, à combien la facture se
monterait-elle?
Oh, une belle somme viendrait sans doute
s’ajouter à nos quelque 400 000 francs de
budget actuel. Je pense que l’on parviendrait
facilement à 30 000 francs.
Vous présenterez la comédie musicale «Seegfrörni»
(«le gel du lac») à la fin de l’été. N’est-ce pas un
peu tôt pour un lac gelé?
Absolument pas. Nous jouons sous un magnifique chapiteau, et la magie de la technique
nous permettra de faire geler le lac: vous n’en
reviendrez pas!
SWISSLIFE Eté 2016
Qu’y a-t-il de gratuit dans votre comédie musicale?
Une ambiance féérique, qui n’a pas de prix.
Si vous n’étiez pas impliqué dans l’association
Mammern Classics, que feriez-vous de votre
temps libre?
J’ai travaillé toute ma vie dans la construction, et nous pouvions rarement partir. Maintenant que j’approche des 70 ans, j’apprécie
de pouvoir voyager, de faire de la randonnée
et de me rendre à la montagne. Et je dois aussi
entretenir mon jardin.
Où travaillez-vous gratuitement encore?
Je chante et joue la comédie au théâtre
Männerchor Mammern.
Que vous apporte le travail gratuit?
La satisfaction de faire quelque chose pour
la communauté et de veiller au maintien
de la cohésion, y compris dans un petit village
comme le nôtre.
Combien d’heures par semaine travaillez-vous
gratuitement?
Actuellement pas encore beaucoup, un peu
plus d’une demi-journée peut-être, bien que
ce temps s’allonge progressivement. En août
et en septembre, je travaillerai pratiquement
à temps plein. Après tout, je dois monter la
scène moi-même avec un ami!
www.mammernclassics.ch
Grand format // 17
Texte et illustrations: Michael Hugentobler
A Bâle quand
tu n’as pas
deux «balles»
Peut-on survivre aujourd’hui sans argent? Et si oui,
combien de temps? Notre auteur Michael Hugentobler a tenté
l’expérience dans la capitale culturelle de la Suisse alémanique.
Conclusion: rien n’est donné dans la vie. Et la survie sans argent
est aussi une question d’estime de soi.
SWISSLIFE Eté 2016
A
ux premiers jours du
printemps, je me rendis
à Bâle dans l’intention
d’y passer une semaine
sans dépenser un sou.
Arrivé à la gare, un homme au visage
bouffi m’aborda pour me demander
l’aumône. Je lui répondis que je n’avais
rien, ce à quoi il réagit avec la routine
du mendiant habitué à ce que les
passants lui mentent. Aucune trace de
honte ou d’indignation ne pouvait se
lire sur son visage. Penché et voûté,
il se tourna pour poser la même question à quelqu’un d’autre, sur le ton
monotone d’un message préenregistré.
Là encore, la réponse fut: «Je n’ai pas
d’argent».
Plusieurs semaines avant mon
voyage à Bâle, j’avais eu l’espoir de pou-
Tout porte à croire que, dans la vie,
tout est si bon marché que l’on peut se
passer d’argent. Après avoir écrit un
livre sur le sujet, l’ancien rédacteur en
chef du magazine américain «Wired»,
Chris Anderson, est parvenu à la conclusion que ce modèle commercial fonctionnait depuis des siècles et qu’il
continuerait à fonctionner à l’avenir.
Car rien n’est vraiment gratuit dans la
vie. Chaque offre est liée à une condition. Seuls ceux qui achètent une tasse
de thé chez Brezelkönig se voient offrir
un bretzel.
Arrivé à Bâle, je décidai de ne pas
travailler en échange de contreparties
ni de faire les poubelles pendant cette
semaine. Je ne savais donc pas si je
trouverais effectivement à manger pendant les premières vingt-quatre heures.
«Plusieurs semaines avant mon
voyage à Bâle, j’avais eu
l’espoir de pouvoir survivre
avec des coupons de
réduction et des bons.»
voir survivre avec des coupons de
réduction et des bons. Chaque jour,
diverses brochures de Digitec, Microspot ou Kiosk viennent s’entasser dans
la boîte aux lettres. Des hôtels proposent des réductions sensationnelles,
des établissements thermaux attirent
la clientèle avec des offres spéciales, et
chaque tasse de café semble gratuite.
Les merles sifflaient sur les toits rouges
de la place du marché, et à proximité
d’une colonne de marbre, un homme
moustachu jouait «Speak Softly, Love»
de Nino Rota sur son saxophone. Il termina le morceau sur un retentissant
«Hey!» et s’inclina devant un public
inexistant. Trois malheureuses pièces
de monnaie, les siennes peut-être,
brillaient au fond du coffret de son instrument. Je me dirigeai vers le magasin
Coop le plus proche, dans l’espoir d’y
déguster des échantillons de fromage
gratuits, mais il n’y en avait pas ce jourlà. Aucune tranche de saucisson n’était
proposée à la dégustation chez Migros.
Et rien au Globus non plus.
Je m’étais attendu à rencontrer un
certain nombre d’obstacles au cours de
ce reportage, mais ma fierté n’en faisait
pas partie. Je me mis à arpenter la place,
m’approchai de passants, reprenai espoir, me retournai, retentai ma chance,
échouai à nouveau. J’aurais voulu
écouter le saxophoniste jouer et oublier tout ça. Au lieu de cela, je me mis
à parcourir la ville et ses pavés, entre
lesquels moisissait un mélange de
confettis et de mégots de cigarettes,
traversai des galeries de verre, et parvins à l’école des beaux-arts où une
association baptisée Foodsharing gère
un point de distribution de denrées
alimentaires.
Foodsharing a pour but de mettre
un terme au gaspillage et encourage les
gens à faire don des aliments dont ils
n’ont pas besoin aux points de distribution, où chacun peut venir se servir.
En l’espace de trois ans, l’association
a mobilisé dix mille personnes qui
alimentent gratuitement ces points
de distribution en Allemagne, aux
Pays-Bas, en Autriche et en Suisse. A
l’origine de ce projet, Raphael Fellmer,
un Allemand. Pendant cinq ans, il a
vécu sans argent et s’est constitué un
réseau de magasins bio, qui lui ont offert ce qu’ils ne pouvaient plus vendre.
Au cours de cette période, sa compagne
a mis au monde un enfant, sans que ni
elle ni lui ne doivent verser quoi que
soit pour le séjour à l’hôpital,
Grand format // 19
les services de la sage-femme ou les
visites chez la gynécologue.
Le point de distribution était malheureusement vide. Je regagnai à pied
la place du marché. Cette ville de Bâle,
où je ne connaissais personne, me sembla distante et inhospitalière. Les gens
disparaissaient dans les magasins, les
boutiques et les cafés avec une expression de sérieux sur le visage qui me rappelait celle des sportifs de haut niveau.
Jusqu’à la fermeture des magasins, je
me tins devant une boutique d’antiquités et observai la gravure en noir et
blanc d’un couple nu assis sur des
pierres, la femme une pomme à la main,
derrière elle un serpent suspendu à une
branche, un chien aboyant, un cerf
levant la tête en signe d’avertissement,
et un rhinocéros se détournant dans
un mouvement difficile à interpréter, à
mi-chemin entre l’attaque et la fuite.
Même cette vie biblique au Paradis était
liée à des conditions.
Le magasin jouxtait une boulangerie, et lorsque je vis la vendeuse s’apprêter à fermer la porte, mes jambes me
portèrent machinalement vers elle, sans
que je parvienne toutefois à lui demander ce que je voulais. La femme était
patiente et finit par m’écouter, mais
elle aussi secoua la tête en signe de refus. Je courus vers une autre boulangerie au coin de la rue. Même réaction.
Une scène qui devait se répéter à de
nombreuses reprises dans les jours suivants. Une expérience à des lieues de
celle du journaliste Michael Holzach,
qui traversa l’Allemagne à pied et sans
argent dans les années quatre-vingt. A
la différence près qu’il ressemblait certainement à un pauvre vagabond. Même
son chien inspirait la pitié, et les gens les
nourrissaient tous deux sans difficulté.
SWISSLIFE Eté 2016
«Mes jambes
me portèrent
machinalement
vers la vendeuse, sans que
je parvienne
toutefois à lui
demander
ce que je
voulais.»
La nuit était déjà tombée lorsque
j’allai à la rencontre de celui que l’on
nommera Alex. Je l’avais contacté
quelques semaines plus tôt via Couchsurfing, un site d’hébergement gratuit.
Alex était assis dans un café et me paya
une bière. Quand les verres furent
vides, il en commanda d’autres. Au
bout de deux heures environ, il était
écarlate et j’acquis la conviction qu’il
avait commencé à boire avant même
mon arrivée.
«Couchsurfing n’est pas vraiment
gratuit», me dit-il, «car j’attends de toi
une contrepartie.» Il me déclara qu’il
n’avait besoin de personne pour s’ennuyer, et qu’il voulait s’amuser en ma
compagnie. Il tituba vers le bar, et
m’annonça en revenant que nous allions passer la soirée dans un club de
strip-tease. Impossible de le convaincre
qu’il ne pouvait pas inviter un journaliste d’investigation dans un tel endroit. Dans un éclat de rire, il balaya
l’argument selon lequel un tel gaspillage d’argent allait totalement à l’encontre du concept de mon reportage. Il
y avait une limite à ne pas franchir.
Tard dans la nuit, après une sorte
de scène de ménage absurde entre
étrangers, nous nous retrouvâmes chez
Alex, avachi devant son ordinateur et
grommelant qu’il était lamentable de
ne pas être allés au club de strip-tease.
Son appartement exhalait une atmosphère d’inhabité. Sur le téléviseur clignotaient des lumières rouges, jaunes
et bleues, sous lesquelles on pouvait
lire «pas de signal». Alex changea le
branchement d’un câble et l’acteur
Moritz Bleibtreu apparut à l’écran en
train de sniffer de la cocaïne. Alex me
parla de sa propre dépendance passée
aux amphétamines et déclara qu’il était
heureusement insensible aux effets de
l’alcool. Nous bûmes une bouteille de
vin blanc à une vitesse ridicule, puis il
s’endormit, le menton sur la poitrine et
les chaussures aux pieds.
Je quittai l’appartement avant l’aube.
De l’eau tombait en gouttelettes des
arbres nus. Un grand ciel bleu transparaissait sous les nuages noirs, mais la
pluie se mit à tomber. A l’un des points
de distribution de Foodsharing, je
trouvai une miche de pain, trois carottes et un poivron. Ainsi qu’un jeune
homme avec un chignon. Celui-ci déclara: «Rien n’est gratuit dans la vie,
même pas les déchets des boulangeries.
Quand ils remarquent qu’on récupère
le pain dans leurs containers, ils les verrouillent.» Le jeune homme m’orienta
vers l’ancien kiosque à proximité du
point de distribution, qu’ornaient des
inscriptions telles que «Chaque cœur
est une cellule révolutionnaire» ou encore «Pas de bouffe sans barouf» et qui
se trouvait au beau milieu d’un chantier entouré de hautes constructions
en verre. A partir de ce moment, je m’y
fis régulièrement servir un déjeuner
végétalien, qui coûtait certes cinq francs,
mais pouvait être offert en échange de
la plonge à ceux qui avaient une bonne
excuse.
Les organisations chantres d’une
vie gratuite ne manquent pas. Citons
par exemple Freecycle.org et ses neuf
millions de membres dans le monde
entier, qui échangent des produits
dans leur ville pour ne pas devoir les jeter (rien n’était hélas proposé à Bâle à
ce moment-là). Ou encore le mouvement Freeconomy de l’économiste et
s’assimilant finalement à une négociation salariale. La seule différence, c'est
que le thème de la discussion n’était
pas l’argent, mais les services rendus et
les conceptions du monde.
Le quatrième matin, je pénétrai une
petite pièce basse de plafond dans
laquelle se tenait un buffet. Il s’agissait
de prendre un plateau, d’y déposer une
tasse et de la remplir du café d’une
bouteille Thermos. Lorsque la bouteille commençait à se vider, un homme
à la mine joviale la remplaçait par une
«De quel droit venais-je retirer
le pain, le beurre et la confiture
de la bouche de ces hommes?»
activiste irlandais Mark Boyle. Pendant
un an, Boyle habita dans un camping-car qui lui avait été offert et s’organisa de façon à vivre en autarcie.
Mais vivre sans argent ne semble possible que si l’on dispose de beaucoup
de temps et que l’on reste dans sa «zone
de confort». En effet, décidé à se rendre
sur le lieu de naissance du Mahatma
Gandhi en Inde, Boyle ne parvint pas
plus loin que la France. Ne parlant pas
français, il ne put expliquer aux gens
pourquoi il vivait sans argent. Ils le
prirent pour un mendiant comme les
autres.
Je passai la nuit suivante sur le
canapé d’une Argentine. En contrepartie, je dus la suivre d’église en église,
d’un Jésus en croix à l’autre, et c’est
ainsi que la routine se mit en place: un
prêté pour un rendu, chacun essayant
de satisfaire ses propres besoins, le tout
autre qu’il sortait de sous le comptoir.
Des gars silencieux au regard baissé
étaient assis aux tables de cette cuisine
populaire. L’un d’eux n’avait pas de
ceinture, et la semelle de l’une de ses
chaussures était décollée. Un autre
s’était écroulé de fatigue sur son sac à
dos et dormait la bouche ouverte. Un
autre encore nettoyait sa pipe à l’aide
de papier toilette entortillé dont il
introduisait la pointe dans le conduit.
Attablé devant une assiette de pain,
de beurre et de confiture d’abricot,
je me dis que je pourrais continuer
comme ça. Je savais maintenant comment cela fonctionnait. Mais je ne le
voulais pas. De dépendant à l’argent,
j’étais devenu dépendant des gens qui
avaient de l’argent. A la différence près
que je n’étais plus libre de mes
décisions. Avec de l’argent, on peut
décider de manger du riz sauvage et des
brocolis ou des tomates et de la Mozzarella. On n’est pas contraint de se laisser entraîner dans des clubs de striptease avant d’aller se coucher, et on
peut simplement tirer la couverture sur
soi et fermer les yeux. On peut se rendre
dans des églises et admirer des statues
de Jésus si l’on veut, mais aussi aller au
musée des beaux-arts pour y contempler
le portrait de Dora Maar par Picasso.
Il me sembla presque ironique que
la dignité soit la mieux préservée ici
même, à la soupe populaire, le lieu le
plus déprimant de tous ceux que j’avais
fréquentés pendant ces quelques jours.
Tout simplement parce que l’on n’était
pas obligé d’y mendier et de se plier à la
volonté des autres. Comme si le simple
fait de venir ici suffisait à témoigner du
sérieux de la situation. C’est à ce moment, alors que ma fierté commençait
à s’endormir tout doucement en moi,
que ma conscience me rattrapa. De
quel droit venais-je retirer le pain, le
beurre et la confiture de la bouche de
ces hommes? Sous peu, je dormirai de
nouveau dans un lit chaud, alors qu’il
leur manquerait toujours leur ceinture
et un cure-pipe.
Je décidai d’abandonner la vie de
miséreux à la fin de cette journée.
Il était peu avant minuit, la ville était
déserte. A la gare, une femme en trottinette me dépassa. Elle avait une quarantaine d’années et portait un sac à
dos rose Hello Kitty. Elle s’arrêta, se
retourna et me demanda quelques
pièces. Je lui répondis que je n’en avais
pas, ce à quoi elle réagit avec la routine
de la mendiante habituée à ce que les
passants lui mentent. Exactement
comme l’homme quatre jours avant
elle. Sur son visage non plus, on ne
pouvait lire ni honte ni indignation.
Etait-il possible qu’elle n’en ressente
pas? Je ne le lui demandai pas, je
connaissais déjà la réponse.
Grand format // 23
SWISSLIFE Eté 2016
Non payé contre payé: 1:0
En Suisse, c’est bien connu, on travaille beaucoup. Ce que l’on sait moins,
c’est que le volume de travail non payé excède de 14% celui du travail payé.
La majeure partie de ce travail non payé est constituée par les travaux
ménagers, dont s’acquittent principalement les femmes. La cuisine, le ménage
ou la lessive restent des tâches dévolues aux femmes. Pour le moment.
TRAVAIL PAYÉ
7,7 milliards
d’heures
TRAVAIL NON PAYÉ
8,7 milliards
d’heures
Déchiffrage // 25
401 milliards de francs
62%
38%
COÛTS DE TRAVAIL ÉCONOMISÉS
PART HOMMES /FEMMES
23%
Tâches de garde
67%
Travaux ménagers
d’activités bénévoles
et volontaires
SECTEURS D’ACTIVITÉS
SWISSLIFE Eté 2016
Source: Office fédéral de la statistique, 2013
10%
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N° d’article 546437
AARAU
COIRE
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WÄDENSWIL
ALTDORF
FRAUENFELD
SEEWEN
WIL
ARBON
LUCERNE
SOLEURE
WINTERTHOUR
BAD RAGAZ
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STANS
WÜRENLINGEN
BÂLE
MARBACH
SAINT-GALL
ZURICH
BERNE
MELS
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THOUNE
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ROMANSHORN
VIÈGE
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02.05.16 14:58
27
Prends les devants.
74
ans, c’est l’âge à partir duquel
l’Institute for Applied Systems Analysis
autrichien qualifie les gens de «vieux».
La vie plus longue a désormais sa
Pour savoir
propre plateforme.
ce que cela signifie concrètement,
venez participer aux manifestations
«Apprentis retraités».
Page 28
Page 30
Voici nos clients
Nico Aeschimann,
directeur de la
compétition Ironman
Dans notre branche, la première priorité
est de comprendre les clients. C’est
pourquoi 100 collaborateurs de Swiss Life
ont rendu visite à 100 clients. Raquel
Moreno, responsable du Service médical
et du service spécialisé Gestion de la
santé en entreprise chez Swiss Life Suisse,
a rencontré le directeur de la compétition
Ironman Nico Aeschimann.
«Depuis que je me suis lancé dans la course
Ironman, je pratique moi-même le triathlon. Comme je suis quelqu’un d’entier,
je veux ressentir la même chose que les
athlètes. J’ai encore un souvenir très précis
de mon premier Ironman. Tu vas chercher
ton numéro, ton dossard, tu poses ton
vélo et tu te dis: ça y est, j’y suis. Le moment
est venu. Là tu ne peux plus reculer. Je
m’étais entraîné pendant un an. Qu’est-ce
que j’étais nerveux! Pourtant, ce n’était
qu’un demi-Ironman. Comme celui que
nous organisons ici à Rapperswil, au bord
du lac de Zurich. C’est en Malaisie que j’ai
participé à mon premier «vrai» Ironman.
Je connais donc les deux côtés du miroir.
Lorsque mon chef m’a annoncé qu’il émigrait il y a trois ans, j’ai tout de suite su
que je voulais lui succéder. Aujourd’hui,
je suis à la tête d’Ironman Switzerland.
Le sport permet de nouer des liens particuliers. On le ressent aussi dans notre
équipe. Nous travaillons tous en vue
d’organiser une journée: l’Ironman est le
point d’orgue de ce travail, la récompense
absolue. J’ai besoin de ça. Je dois voir les
résultats, des résultats tangibles.»
Une plateforme
à part entière
pour la longévité
«A huit ans, je veux des pouvoirs de sorcière», dit la petite Greta, 5 ans.
«L’espérance de vie actuelle est absolument sans précédent», déclare le professeur James Vaupel, fondateur
et directeur de l’Institut Max-Planck de démographie,
situé à Rostock, en Allemagne. «Jamais encore l’être
humain n’a vécu aussi longtemps
qu’aujourd’hui.» Pour lui, il
importe donc de se demander comment aborder cette
vie plus longue. Informations,
initiatives et émotions: voilà
ce que propose la nouvelle
plateforme spéciale
swisslife.com/hub
Prends les devants // 29
Dans les pays fortement développés, les chiffres du net
allongement de l’espérance de vie sont éloquents:
Ping-pong
La prévoyance doit rester
simple. Une question,
une réponse. via chat. Là,
maintenant, tout de suite.
Merc., 8 juin, 14 h 26
Je viens de devenir papa.
Y a-t-il quelque chose à
changer dans ma
prévoyance?
Dans les pays
riches, l’espérance
de vie augmente
d’environ 2,5 ans
par décennie
depuis 150 ans.
C’est ce qui ressort
de statistiques sur
la Suisse, la France,
l’Allemagne et
l’Autriche.
L’
Dans les pays
industrialisés,
l’espérance de vie
est plus élevée que
jamais. En 2014,
l’espérance de vie à
la naissance était
de 81 ans pour les
hommes et de 85,2
ans pour les femmes,
soit plus de deux
fois celle du XIXe
siècle. A l’époque,
elle n’était par
exemple que
d’environ 40 ans
pour tous, hommes
et femmes
confondus.
être humain vit de plus en plus
vieux. Mais que tirer de cette
conclusion, quelle signification cela a-t-il pour la société?
«Les conséquences de la longévité sont largement sous-estimées dans presque tous
les domaines de la vie», déclare Patrick
Frost, CEO du groupe Swiss Life.
L’entreprise a donc décidé de placer le
thème d’une «vie plus longue, en toute
liberté de choix» au cœur d’un débat
public: «Nous voulons faire en sorte que
ce thème bénéficie dans la société de toute
l’attention qu’il mérite en raison de son
importance cruciale pour la génération
d’aujourd’hui», ajoute Patrick Frost. Cette
discussion peut se tenir sur la plateforme
swisslife.com/hub créée spécialement à
cet effet, pour laquelle des journalistes
de la célèbre revue économique anglaise
SWISSLIFE Eté 2016
Il y a quelques
dizaines d’années,
on expliquait encore
la hausse de
l’espérance de vie
moyenne par la
prévention plus
fréquente des décès
précoces. Mais
depuis les années
1970, cette hausse
est surtout due à
la baisse du taux
de mortalité chez
les personnes de
plus de 65 ans.
La vieillesse n’est
certes pas exempte
de maladies
chroniques, mais
elle n’empêche
souvent pas de
vivre de façon
autonome.
«The Economist» rédigent des articles. Une
enquête de l’Economist Intelligence Unit, qui
travaille en collaboration avec Swiss Life,
a par exemple révélé que pour 91% des
seniors, l’indépendance était un objectif
important. La liberté de choix qui l’accompagne permet de jeter un regard plus
complet sur ce qui constitue une vie épanouissante: elle allie autonomie, compétence et liens sociaux dans toutes les
phases de la vie.
La liberté d’une vie plus longue, en
toute liberté de choix ne doit pas peser
sur la collectivité. C’est ce que montrent
diverses personnes dans une vidéo émouvante du réalisateur suisse Elias Ressegatti
que conclut Anna Maria, 103 ans, par ces
mots: «Ce que je veux encore? Que dire?
Tout baigne.»
Tout d’abord, toutes nos
félicitations! Et bravo de
vous préoccuper de votre
prévoyance. Pour répondre
à votre question: les jeunes
pères comme vous ont
souvent intérêt à souscrire
une assurance contre
l’incapacité de gain.
Comment?
Sous la forme d’une rente.
Venez examiner en détail
votre situation de prévoyance
avec votre conseiller. Votre
nouvelle situation permettra
certainement aussi de cerner
d’autres potentiels
d’amélioration.
Merci de votre question!
Jürg Renggli,
agent général Swiss Life à Herisau et
notre équipe de conseillers répondent à
vos questions dans notre espace chat:
myworld.ch/chat
Tester la «vieillesse»
En parler est une chose. Le vivre,
une autre: c’est ce qu’ont constaté
les personnes qui se sont inscrites
sur www.apprentis-retraites.ch
afin de se faire une idée aussi
réaliste que possible du dernier
tiers de la vie. Ces personnes
ont passé une journée inoubliable.
Une journée dont elles se rappelleront encore longtemps. Peut-être
même jusqu’au dernier tiers de
leur propre vie.
N
otre espérance de vie ne cesse d’augmenter. Nous vivons toujours plus longtemps.
Et restons aussi jeunes plus longtemps.
Nous pouvons donc profiter plus longtemps de la vie, en toute liberté de choix, et continuer
à développer de nouvelles aptitudes. Toutefois, nous
continuons à prendre les seniors de notre entourage,
et notamment nos grands-parents, comme points
de repère. Or, les nouveaux retraités se présentent
déjà sous un jour plus moderne et surtout plus ouvert
aux nouvelles technologies. Et cette tendance se
poursuit. En fin de compte, cela signifie qu’à l’avenir,
nous sortirons des sentiers battus et que, bien des années après le départ à la retraite, tout restera possible.
Mais qu’en est-il concrètement pour chacun
d’entre nous? Quelle sera notre personnalité lorsque
nous aurons pris de l’âge? Difficile à dire! Il n’est en
effet pas possible d’«essayer» un autre âge que le
sien. En tout cas, pas encore. Vraiment? Sur le site
apprentis-retraites.ch, quatre documentaires montrent
quatre jeunes qui découvrent combien la vie peut
être variée et amusante à la retraite. En partageant
un temps la vie de retraités, ils constatent et comprennent, comme les participants aux manifestations
«Apprentis retraités» exclusives, que l’espérance de
vie s’allonge et qu’il est inévitable de réfléchir à la
longévité.
Prends les devants // 31
Théâtre d’improvisation
avec Pius Acker
Beaucoup pensent que «les vieux» sont sclérosés
dans leurs habitudes et leur façon de penser. Pius
Acker (80 ans) balaye ces préjugés à l’occasion de
la première manifestation «Apprentis retraités».
Son atelier d’improvisation donne la possibilité aux
visiteurs de sortir de leur zone de confort et de faire
des découvertes.
Pour Pius Acker,
l’improvisation n’a
jamais été un jeu,
mais bien le reflet
de la vie. Il s’agit
de livrer une part
de soi-même, de
s’ouvrir et de faire
de nouvelles expériences. Y compris
et surtout à la retraite. Les erreurs
sont permises,
à condition d’en
tirer des leçons et
d’aller de l’avant.
Ce qui importe,
c’est d’écouter
son cœur et de
communiquer avec
ses semblables,
les yeux dans les
yeux.
Le théâtre peut aussi être utile dans
la vie: Pius Acker conseille à ses
«apprentis retraités» de suivre plus
souvent leur instinct.
SWISSLIFE Eté 2016
Pius Acker est un touche-à-tout de 80 ans qui ne pense
pas une seconde à mener une vie plus calme. Conseiller
d’administration d’une start-up, sa passion est le théâtre
d’improvisation. Dans la manifestation «Apprentis retraités»
qu’il anime, intitulée Improvisieren – die Kunst des Lebens
(improviser, l’art de la vie), Pius Acker a de grands projets
pour les participants. Il souhaite les faire sortir de leur
zone de confort pour leur faire vivre une aventure en faisant appel à leur instinct, leur confiance en eux et leur
spontanéité.
Dans le groupe hétéroclite d’hommes et de femmes
présents, certains sont détendus, d’autres dans l’expectative. Le départ est donné: cinq, quatre, trois, deux,
un... zéro! «Je veux qu’à tour de rôle, vous preniez place
dans le fauteuil du milieu et que vous y restiez 20 secondes.» Le premier test de Pius Acker place directement les participants sous les feux des projecteurs. Là,
au centre de l’attention, on peut voir chaque tremblement de lèvre ou de paupière, chaque tension musculaire, alors que celui qui est aveuglé par le projecteur
ne peut rien voir. Dans cette position, tous se sentent
un peu perdus, un peu nus et vulnérables. C’est ce que
l’on appelle se jeter à l’eau. Mais, en tant qu’acteur de
théâtre expérimenté, Pius Acker sait pertinemment que
seule une telle épreuve permet de briser la glace.
Il mène sa troupe à travers l’inconnu, dans les
méandres de l’improvisation théâtrale. Des jeux de ballon succèdent aux imitations d’animaux pour évoluer en
scènes et situations spontanées. La pièce est baignée
d’une atmosphère très particulière. C’est la magie d’un
groupe au sein duquel tout le monde se fait confiance,
où l’on est soi-même et où l’on essaye toutes les variations possibles d’expression personnelle. On peut se
refermer sur soi, sortir de ses gonds, rire ou lancer des
vannes. Le plaisir du jeu est contagieux, ce qui fait
sourire Pius Acker.
Ce dimanche après-midi, sous sa conduite, une
équipe soudée s’est formée en quelques heures seulement et a testé avec succès sa philosophie sur la scène.
Il s’agit maintenant de transposer cette impulsion
dans la vie de tous les jours, car c’est finalement là que
débute toujours la grande improvisation de l’existence.
Cinq, quatre, trois, deux, un… zéro!
Investir
en toute
liberté de
choix
Les personnes qui
reçoivent aujourd’hui
de l’argent d’un
héritage ou d’une
assurance vie se
demandent à raison:
Que faire de l’argent?
Le laisser simplement
sur un compte en
banque? Une solution
qui ne rapporte pas
vraiment, mais qui
coûte. Et qui peut
être avantageusement
remplacée par des
fonds de placement.
Surtout lorsqu’ils
s’accompagnent
d’allègements fiscaux
et d’une protection
en cas de décès. Et
que, comme avec
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Comfort, on dispose
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placement au choix,
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moment.
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Chez Lotti Luraschi
beaucoup de choses
tournent autour de
la musique et de
la danse. Pour elle,
il est clair que c’est
ce qui maintient en
forme. Mais sa
grande qualité de
vie résulte aussi
d’une bonne dose
de travail et de joie
de vivre.
Pour Lotti Luraschi, c’est clair: la danse est le sel de la vie.
Les conseils de Lotti pour une
vie plus longue et meilleure.
Chaque année, l’espérance de vie moyenne
augmente de six semaines en Suisse. Nous vivons
donc toujours plus longtemps. Toutefois, la
question n’est pas de savoir comment nous allons
vieillir, mais comment vivre mieux plus longtemps.
Lors de la manifestation de danse «Apprentis
retraités» à St-Gall, Lotti Luraschi (81 ans)
dispense trois précieux conseils.
On donnerait tout au plus 72 ans à Lotti Luraschi.
Pourtant, elle en a près de 82! Bien habillée, charmante et pleine de charisme, Lotti démontre brillamment que nous pouvons vieillir tout en gardant notre
esprit parfaitement éveillé. Ce soir-là, notre passionnée de danse et de chant accueille les invités de
la deuxième manifestation «Apprentis retraités» en
compagnie de son partenaire de danse Harry Gaschi,
à St-Gall. Au programme, du swing, mais aussi des
conseils pratiques pour profiter au mieux d’une vie
plus longue.
Sur des tubes d’un autre temps qui permettent
aux invités de se sentir toujours plus à l’aise en
dansant, Lotti Luraschi dévoile trois astuces vraiment
utiles:
«D’abord danser, danser, danser. Car danser n’est
pas seulement bon pour le moral, mais aussi pour la
mobilité et la communication. Ensuite, travailler,
mais sans en avoir l’air.» La retraitée recherche
aujourd’hui spécifiquement des tâches qui lui
plaisent et lui font du bien. Elle donne des cours de
danse à des seniors, chante dans un chœur, écrit et
passe du temps en compagnie de ses petits et
arrière-petits-enfants. «Je suis utile.» Troisième conseil,
et pas des moindres: «Aimer la vie et ne pas penser à
hier ou à demain.»
Mais revenons sur la piste de danse. Des seniors
se mêlent maintenant aux apprentis retraités qui se
sont inscrits au cours de danse. Ce sont des élèves de
Lotti Luraschi qu’elle a fait venir au club Oya. De
vrais passionnés. Jeunes et moins jeunes occupent la
piste dans une lumière tamisée. Certains mènent la
danse, d’autres suivent. Les pas se succèdent avec
beaucoup de créativité. L’ambiance est fantastique.
Si quelqu’un se demande juste à ce moment de quoi
demain sera fait, il n’a aucune crainte à avoir.
Tant qu’il dansera, tout ira bien.
Prends les devants // 33
Vivre pleinement le moment
présent: méditation zen sur le Rigi.
Devenir «apprentis retraités» en toute quiétude:
le prêtre zen Vanja Palmers avec son groupe de
méditation.
Vanja Palmers
a atteint un état d’accord
avec lui-même. Au centre
de méditation qui
surplombe le lac des
quatre cantons, le prêtre
zen prêche non seulement la sérénité, mais
l’incarne aussi. Il sait ce
qui compte pour
améliorer la vie: la santé,
l’alimentation et la
vigilance.
SWISSLIFE Eté 2016
Un groupe de parfaits étrangers, qui ont pour la plupart
entendu parler de la manifestation «Apprentis retraités»
sur Internet, se retrouve un dimanche au bord du lac
des quatre cantons. Le thème du jour les captive:
il s’agit d’une séance de méditation avec Vanja Palmers,
héritier de Calida, hippie, prêtre zen et utopiste, au
centre Felsentor.
Ils prennent tout d’abord un train à crémaillère, puis continuent à pied dans la neige. Un seul chemin mène au
célèbre Felsentor, qui ouvre une porte sur un autre univers.
Dans ce centre de méditation, tout fonctionne autrement.
C’est un endroit de rencontre avec des personnes, des
animaux et soi-même. Un lieu où la nature est forte.
Un lieu où l’on laisse du temps au temps.
Avant la traditionnelle méditation ouverte du
dimanche, Vanja Palmers invite ses hôtes à prendre un thé
et des pâtisseries. Le débat est animé dès le début, curieux
et captivant tout à la fois. Tout comme cet homme de
68 ans. Il vit selon ses valeurs et ses idéaux avec une
incroyable sérénité. La question est de savoir comment
mieux vivre. Trois aspects jouent un rôle crucial dans ce
contexte: premièrement, la santé. La vie est mouvement,
la respiration est mouvement, et la santé se nourrit de
mouvement quotidien. Deuxièmement, l’alimentation.
Une alimentation qui privilégie la qualité à la quantité et
qui comporte le moins de produits d’origine animale
possible. C’est plus sain pour notre corps, mais aussi pour
la planète. Troisièmement, la vigilance. Pour ne pas
s’embrouiller dans ses pensées. Pour ne pas perdre son
souffle. La vigilance vis-à-vis de nous-même, des autres,
des animaux, de la nature. Etre vigilant, c’est être ici et
maintenant.
La maison de la méditation Zendo au Felsentor est en
bois d’orme. Elle sent la résine et la fumée. Soudain, les
personnes qui vont méditer ce jour-là apparaissent. Elles
semblent sortir de nulle part. Chacun s’assied en silence
sur un coussin et cherche la meilleure position pour passer
les trente prochaines minutes. Tous laissent libre cours à
leur flux respiratoire et commencent par un chant méditatif, une vague sonore et harmonieuse produite par la respiration et la voix. Un moment magique qui s’estompe progressivement. Seul le gazouillis d’un oiseau ou le frottement
discret d’une chaussette sur un coussin résonnent dans
le silence qui emplit la pièce. Jusqu’à ce qu’un coup de
gong vienne le briser, annonçant la fin de la méditation.
Le groupe d’«apprentis retraités» prend le chemin du retour
plein d’inspiration, dans l’espoir de mettre en application
l’un des enseignements de l’après-midi.
Gagnez
500 francs
pour votre
avenir!
En Europe, l’espérance de vie bat tous
les records. Le fait
que nous vivions
toujours plus longtemps, en toute
liberté de choix
change toutefois
aussi notre conception de la vieillesse
et du vieillissement.
La question du
concours est la
suivante: A partir
de quel âge est-on
«vieux» d’après
l’Institute for
Applied Systems
Analysis autrichien?
68 ans?
70 ans?
74 ans?
Si vous répondez correctement à
la question, vous pourrez gagner
un montant de départ pour
votre prévoyance privée.
Bonne chance!
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pour une
vie plus
longue
La plupart des gens
veulent pouvoir vivre
le plus longtemps
possible, en toute
liberté de choix.
Un revenu régulier à
la retraite est donc le
bienvenu. La solution
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revenu toute la vie
durant, quoi qu’il
arrive sur les marchés des capitaux.
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Une pièce et
demie? Quatre
saisons!
Caroline Kaufmann,
30 ans, vit au bord
du lac Léman. A la
retraite, elle s’imagine
habiter à différents
endroits selon les
saisons et se consacrer
pleinement à ses
loisirs: cuisiner sainement, passer du bon
temps avec sa famille
et ses amis et pratiquer une activité, par
exemple la plongée
ou le ski.
Caroline Kaufmann aujourd’hui – et vieillie de 40 ans
avec l’application Oldify.
30
Quelle est votre profession?
Je suis responsable régionale
des ventes.
Comment êtes-vous logée actuellement?
Dans un petit une pièce et demie avec vue sur
le lac Léman.
70
Que ferez-vous une fois à
la retraite?
Je profiterai d’avoir plus de temps
pour mes loisirs et pour voyager. Et peut-être que je
m’engagerai dans une organisation d’intérêt public.
Prends les devants // 35
Une bonne suée
«La musculation rendt-elle moins mobile?»
Que faites-vous durant vos loisirs?
Je n’ai malheureusement pas beaucoup
de temps à consacrer à mes loisirs, mais
j’aime le ski, la plongée, la natation, la
danse et les promenades. J’aime aussi
retrouver mes amis, lire et cuisiner.
Combien vous faut-il pour vivre?
Je ne suis pas très dépensière, sauf
pour mes vacances et mes loisirs.
J’adapte mon style de vie à mon salaire.
Et j’essaye toujours de mettre un peu
d’argent de côté.
Que faites-vous pour votre santé?
J’essaye de manger sainement et de
pratiquer une activité physique régulière.
Je prends le temps de m’occuper de
moi, car c’est bien connu: il nous faut
un esprit sain dans un corps sain!
Comment vous logerez-vous à 70 ans?
Ce serait fantastique de vivre à différents
endroits selon les saisons: dans les montagnes en hiver, régulièrement dans un
pays chaud, près de ma famille… Dans
des logements non pas luxueux, mais
confortables, pour que je m’y sente bien.
Que ferez-vous de tout ce temps libre?
Je cuisinerai pour ma famille et mes amis,
je voyagerai, je ferai du ski et de la plongée.
Combien d’argent vous faudra-t-il
pour vivre?
Difficile à dire...Assez pour voyager et me
consacrer à mes loisirs.
Que ferez-vous pour votre santé?
J’espère que je pourrai bouger tous les
jours, manger sainement et m’occuper
de moi.
La «villa
aux roses»
Depuis la naissance de notre bébé,
nous avions dans l’idée d’acheter une
maison. Mais rien ne nous convenait.
Et puis il y a eu cette annonce et cette
conversation téléphonique avec le
conseiller Immopulse. Et cette immense joie lorsque nous avons découvert la maison. Immédiatement,
nous avons demandé ce qu’il fallait
faire pour l’acheter, et avons décrété:
«Cette villa n’attendait que nous, ce
sera elle ou rien!» L’atmosphère, les
environs, le large sourire d’Abigaël
pendant la visite, l’accompagnement
pendant l’achat: tout a été absolument parfait. Avec la «villa aux
roses», nous avons réalisé un rêve.
SWISSLIFE Eté 2016
Magali Clivaz, Gregory Pavone
et Abigaël ont trouvé la maison
de leurs rêves en pleine nature.
Vous trouverez des offres immobilières intéressantes ainsi que d’autres
informations sur la propriété du logement à l’adresse
www.swisslife.ch/immopulse
Notre mobilité est principalement définie par
deux aspects: notre souplesse d’une part,
et la capacité d’étirement de nos muscles de
l’autre. Notre souplesse dépend de notre
ossature et reste plus ou moins stable une
fois la puberté passée. Ce que nous pouvons
influencer, c’est la capacité d’étirement de
nos muscles. Et cela fonctionne très bien,
dans la mesure où l’on s’entraîne régulièrement et correctement d’un point de vue anatomique. Les fibres musculaires s’allongent
et l’on devient plus mobile. Je peux vous citer
un exemple concret prouvant que le manque
de mobilité n’a rien à voir avec la musculation. Il y a plusieurs années, un bodybuilder
kényan appelé Njue Jackson a travaillé dans
mon studio. Il avait une musculature extrêmement développée. Sur la scène, à la fin des
compétitions, il surprenait toujours le public
en concluant son programme par un élégant
grand écart. Il était non seulement très
souple au niveau des hanches, mais ses
muscles étaient aussi très «élastiques». Et ce,
malgré la musculation, ou plutôt grâce à elle.
Des exercices de musculation correctement
exécutés rendent les étirements supplémentaires superflus. Ceux-ci peuvent toutefois
être parfaitement indiqués dans le cadre
d’une rééducation. Car une mise au repos,
même de courte durée après une opération
réduit déjà la capacité d’étirement des muscles. Cela s’explique par le fait que les sarcomères, les plus petites unités fonctionnelles
de la musculature, sont détruites en grand
nombre. Le muscle se raccourcit et la mobilité diminue. Dans ce cas, une physiothérapie
peut aider à recouvrer toute sa mobilité en
complément d’exercices de musculation.
Werner Kieser (75), menuisier de formation,
ex-boxeur, écrivain et philosophe (MA),
est l’un des plus grands entraîneurs de
musculation d’Europe. Blog Kieser:
kieser-training.de/blog
Sauvé par le réveil
Donato Galli a grandi au Tessin. A 16 ans, il effectue un apprentissage d’agent
du mouvement ferroviaire à la gare de Magadino. Il travaille ensuite pendant
de longues années en tant que traducteur. A 58 ans, il part à la retraite anticipée.
De la terrasse de sa maison, il bénéficie d’une vue imprenable sur la lac Majeur
et sur la gare où sa carrière a commencé.
Texte: Yvonne Eckert, illustrations: Giorgio von Arb
Prends les devants // 37
«
Il y a environ un an et demie, l’idée
de prendre une retraite anticipée a
commencé à me trotter dans la
tête. Nous en avons discuté en
famille et avons bien sûr dû nous
demander si nous pouvions nous
le permettre financièrement. Je m’inquiétais évidemment aussi, surtout à cause des enfants. C’est pourquoi je suis heureux que les événements se soient
enchaînés au bon moment. Ma fille se marie et mon
fils commence une formation de garde-frontière.
Le fait d’avoir acquis cette maison il y a 24 ans nous
offre une certaine sécurité. J’ai la chance d’avoir une
épouse formidable qui gère très bien le ménage.
C’est très important.
Autrefois, le réveil sonnait à 6 h 15. Aujourd’hui,
il m’arrive de boire mon café dès quatre heures et
demie du matin, ou au contraire de dormir jusqu’à
huit heures. Nous ne faisons plus sonner le réveil
que si nous avons une bonne raison. La structure de
la vie active ne me manque pas, il y a toujours
quelque chose à faire. Nous avons un jardin et une
petite maison en montagne avec 2500 m2 de terrain
à entretenir ainsi que des arbres fruitiers. J’aime
faire des mots croisés et composer de petits poèmes
pour les fêtes de famille et les anniversaires. J’aimerais aussi reprendre le sport. J’ai joué au foot jusqu’à
50 ans, je m’entraînais deux fois par semaine et disputais souvent des matches le week-end. Ma femme
a dû laver beaucoup de maillots dans sa vie.
Pour la suite, j’ai beaucoup de projets en tête.
J’aimerais effectuer de petits travaux de traduction,
ce que l’on peut encore se permettre quand on est
en retraite anticipée. Ma femme a quelques années
de plus que moi et perçoit déjà une rente de l’AVS.
Nous sommes heureux de passer plus de temps ensemble et prévoyons de voyager.
Aujourd’hui nous allons bien, mais nous avons
connu des moments difficiles. A 50 ans, j’ai fait un
burnout. J'ai dû rester environ un an et demie à la
maison et j’ai perdu mon travail. Cette expérience a
bien sûr compté dans ma décision de prendre une
retraite anticipée. Heureusement, nous avons pu
bénéficier du soutien de ma belle-mère pendant
cette période. C’est pourquoi j’aimerais maintenant
rendre un peu de ce que j’ai reçu, m’engager en tant
que bénévole, par exemple pour la Croix rouge,
assurer le transport de personnes âgées ou aider des
organismes tels que «Table couvre-toi». Mon plus
grand rêve serait de remporter le jackpot de l’Euro
millions. Avec cet argent, j’aimerais aider les gens,
non pas en Afrique, mais ici, au Tessin. Les gens qui
ont une vie difficile et doivent faire attention pour
manger jusqu’à la fin du mois. Je suis heureux
d’avoir pris une retraite anticipée. Peut-être en reparleronsnous dans un an, mais pour
l’instant, l’avenir ne me fait pas
peur.
»
Planifier
sa retraite
Vivre longtemps,
c’est bien quand on
peut faire ses propres
choix. Y compris
financièrement.
Cela implique de
réfléchir suffisamment tôt à son
départ en retraite
et de planifier ses
finances en conséquence. Il n’existe
malheureusement
pas de recette miracle
pour ça. Tout le
monde n’a pas les
mêmes besoins.
Mais une chose est
sûre: il est essentiel
de planifier à temps
pour disposer d’une
marge de manœuvre.
Et pour optimiser sa
situation.
6573
Enzo Parianotti, agent général Swiss Life à Magadino (agence générale de Locarno)
nous parle des charmes de sa commune.
Située directement sur les rives du lac Majeur, Magadino est une
véritable invitation à la détente et au farniente avec ses grotti et ses
plages. Les plus actifs apprécieront toutefois la visite du «Bolle di
Magadino». Paradis des oiseaux, des insectes et des fleurs, cette
réserve naturelle protégée se situe à l’embouchure des rivières Tessin
et Verzasca. Sa visite ponctuée de panneaux informatifs dure
environ deux heures.
SWISSLIFE Eté 2016
@
Des questions sur la planification financière? Contactez
Annette Behringer, experte en
finances chez Swiss Life:
[email protected].
Renvoyez-nous la carte-réponse
en rabat de couverture ou
rendez-vous sur swisslife.ch/
planificationfinanciere.
Un Life-Fact de Swiss Life:
«Chacun d’entre nous consomme environ 5 millions de litres d’eau potable dans sa vie.
De quoi remplir deux bassins olympiques de 50 mètres de long, 25 mètres de large
et 2 mètres de profondeur.»
Connaissez-vous vos Life-Facts personnels? Calculez-les maintenant:
www.nousvivonstoujourspluslongtemps.ch
«Maintenant, j’ai
deux vies.»
Prends les devants.
Le bonheur, c’est aussi beaucoup de responsabilités. Swiss Life apporte
son soutien aux familles en leur proposant une protection contre les risques.
Pour en savoir plus: www.swisslife.ch/couverturederisque
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Au royaume de l’invisible
Pendant longtemps, le boson de Higgs est resté caché.
Jusqu’à ce que des chercheurs du CERN, l’organisation
du Conseil européen pour la recherche nucléaire,
ne découvrent cette particule élémentaire en 2012.
Un triomphe de la science rendu possible par le «Grand
collisionneur de hadrons» (Large Hadron Collider),
un accélérateur de particules de 27 kilomètres de long,
la plus grande machine au monde. Venez élargir et
remettre en cause votre vision du monde en bénéficiant
d’une visite guidée gratuite de l’exposition permanente
installée dans les profondeurs du laboratoire souterrain.
La réservation est toutefois indispensable. Il est même
recommandé de la faire le plus longtemps à
l’avance possible.
Tour de Suisse // 41
Accès
Il est conseillé d’arriver en train et de se
lever tôt: compter cinq heures et demie de
voyage au départ de Lugano, un peu plus
de quatre au départ de St-Gall, près de trois
au départ de Zurich ou de Bâle et environ
deux au départ de Berne.
Ce qui vous attend
Des expositions et des visites guidées
gratuites du plus grand centre de recherche
sur la physique des particules. Le CERN
présente au grand public ses dernières
découvertes dans les domaines de la science,
de la physique des particules et de la technologie de pointe, ainsi que leurs applications dans la vie courante. Les mystères de
l’univers sont expliqués de façon captivante.
A voir
Le globe de la science et de l’innovation est
un repère visuel de 27 mètres de haut et
de 40 mètres de diamètre qui représente
la planète Terre. Construit en tant que
«Palais de l’Equilibre» pour l’Expo.02 sur
les rives du lac de Neuchâtel, il a été offert
au CERN par la Confédération helvétique.
Il accueille aujourd’hui une exposition
permanente passionnante.
i Bon à savoir
Une fois sur place, inscrivez-vous à l’avance
pour une visite guidée personnelle et gratuite
de deux heures en français ou en anglais.
Vous y découvrirez le CERN, son histoire et
les dernières découvertes et expériences
scientifiques qui y sont réalisées. Vous aurez
aussi l’occasion de jeter un coup d’œil
dans la salle de contrôle d’une expérience.
Les visites de trois heures pour les groupes
de huit personnes ou plus sont encore plus
intéressantes, puisqu’elles prévoient également la visite de la salle de contrôle et/ou
d’un accélérateur à la surface du complexe.
Bon appétit!
Genève regorge des restaurants les plus
variés. Venez manger traditionnel dans
la vieille ville et dans le quartier des Eaux
Vives, sur le pouce et exotique dans le
quartier des Pâquis ou italien dans le
quartier de Carouge.
Bonne nuit!
Genève abrite les hôtels les plus chers du
pays. Mais il est aussi possible d’y trouver
de nombreuses pensions de famille, auberges
et tables d’hôtes. L’accueil y est certes
moins luxueux, mais souvent d’autant plus
sympathique.
© credit
A découvrir également
Que serait Genève sans le lac Léman? Venez
admirer des coteaux pittoresques, des villages romantiques et des châteaux féériques
lors d’un tour en bateau à vapeur sur le
deuxième plus grand lac d’Europe centrale.
Mais aussi profiter d’une ambiance de
vacances comme sur la Côte d’Azur.
A Swiss Life // 43
Texte: Yvonne Eckert, illustrations: Tom Haller
L’homme qui
étreignait
les passants
Nous sommes samedi après-midi, devant le magasin
Globus de Zurich. Les gens se hâtent le long de la Bahnhofstrasse,
la plupart ont des sacs à la main. Au milieu de cette foule,
une poignée de personnes brandissent des pancartes «Free Hugs».
SWISSLIFE Eté 2016
«
Je ne me tiens pas toujours les bras ouverts, pour
que les passants ne se sentent pas harcelés et
qu’ils puissent décider librement de venir vers
moi ou non. Parfois, je tiens simplement ma
pancarte devant moi», explique Wolfgang Weber,
fondateur du «Free Hugs Network» suisse. Toutes les deux
semaines, ce grand échalas au regard perçant propose aux
passants de les prendre gratuitement dans ses bras. Une
telle intimité entre parfaits étrangers? A notre époque?!
«Justement», répond Weber, «Il y a tellement de contacts
virtuels aujourd’hui. Notre cerveau est surentraîné et nous
ne savons absolument pas comment aller les uns vers les
autres. Mais au premier contact physique, le cerveau passe
au second plan, et ce sont les ‹tripes›, les émotions qui
prennent le dessus.»
Mais qui sont les candidats à ces étreintes? N’y a-t-il pas
de résistances? «Si. Il est parfois
plus difficile de proposer des
choses gratuites, parce que les
gens trouvent ça suspect», explique Weber. Il y a aussi ceux
qui craignent qu’on leur vole leur
portefeuille en les prenant dans
ses bras.
Le mouvement Free Hugs a
été créé par l’Australien Juan
Mann. Au retour d’un long séjour
à l’étranger en 2004, il se mit à se
sentir seul et différent. Il se posta
donc dans une zone piétonne de
Sydney avec une pancarte portant
l’inscription «Free Hugs». Après
quelques premières difficultés,
son concept atteignit rapidement le statut de culte. Entretemps interdites par la police, ces étreintes gratuites n’en
devinrent que plus populaires. Le groupe Sick Puppies mit le
mouvement sous les feux des projecteurs dans un clip vidéo,
qui fut visionné plusieurs millions de fois.
C’est aussi par cet intermédiaire que Weber entendit parler pour la première fois du mouvement. Une cliente américaine lui avait envoyé ce clip par e-mail en guise de remerciement. «Lorsque je l’ai vu pour la première fois, je me suis dit
que c’était exactement ce qu’il me fallait.» A partir de ce moment, il arrêta de méditer seul chez lui et sortit dans la rue.
Etre ouvert à tous, c’est une façon de tester son évolution
spirituelle. Pas simplement d’en parler, mais de le faire
vraiment. Pourtant, impossible de s’y résoudre chez lui, à
Schaffhouse. Des objections typiquement suisses l’en empêchaient. Il se disait par exemple: «Que vont penser les gens?
C’est vraiment n’importe quoi, je pourrais me ridiculiser».
C’est ainsi qu’il se rendit à l'étranger où les gens ne le
connaissaient pas, à savoir au Japon, avec ses étudiants.
A l’époque, son comportement est très neutre. A peine
sourit-il de façon polie, «à la japonaise».
C’est à l’occasion du marché de Noël que Weber s’installe
pour la première fois dans la rue à Schaffhouse avec une
pancarte «Free Hugs». «Nous nous offrons tant de biens de
consommation, alors que nous n’aurions bien souvent
besoin que d’une étreinte pour que l’on nous témoigne de
l’attachement et du respect.» Pour lui, ces manifestations
visent la paix, l’ouverture, la tolérance et la solidarité.
Il souhaite ainsi rappeler aux gens qu’au fond, ils sont semblables et partagent les mêmes peurs et les mêmes souffrances. Au début, une mère et son fils l’accompagnaient à
Schaffhouse. Ces dernières années, le «Free Hugs Network»
de Weber s’est agrandi. Certains y participent régulièrement,
d’autres occasionnellement. Il apprécie que le réseau compte aussi
bien des jeunes que des plus âgés.
«Comme ça, les passants peuvent
choisir qui va les serrer dans ses
bras», explique-t-il. Régulièrement,
des gens viennent le voir d’euxmêmes pour partager son expérience. Pour que le «virus» se propage, les free huggers publient des
vidéos et des photos de leurs manifestations sur les réseaux sociaux, notamment Youtube ou
Facebook. «Peut-être des gens se
laisseront-ils ainsi ‹contaminer›.»
Weber n’est pas un «étreigneur du dimanche». Il «travaille» par tous les temps. «C’est pour moi un devoir, je m’y
suis engagé.» Même s’il aimerait parfois faire autre chose, il
affirme: «Les manifestations Free Hugs sont ce qui compte
le plus pour moi dans la vie. Tout le reste est accessoire.»
Lorsqu’une personne vient vers lui pour qu’il la prenne dans
ses bras, il considère qu’il s’agit d’un «moment sacré». Tout
ce que l’on a en tête s’efface un instant, on se sent en sécurité,
le temps s’arrête.
«Free Hug», c’est aussi ce qu’il arbore en lettres blanches
sur son t-shirt turquoise. Weber aime ces maillots, qu’il a luimême fabriqués à Taiwan et qui donnent souvent lieu à des
discussions. Parfois, il oublie aussi qu’il en porte un – jusqu’à
ce que quelqu’un se plante soudain devant lui les bras ouverts.
Les étreintes gratuites suscitent de nombreuses réactions
positives, mais poussent aussi certaines personnes à se
détourner, à dire non, voire à proférer des injures. Pourquoi
Notre cerveau est
surentraîné. Mais,
au premier contact
physique, [il] passe au
second plan, et ce
sont les ‹tripes›, les
émotions qui prennent
le dessus.
Qui est déjà passé, qui attend encore son tour? Wolfgang Weber en plein exercice de son activité dans la Bahnhofstrasse de Zurich.
SWISSLIFE Eté 2016
Les manifestations Free-Hugs sont ce qui compte le plus dans la vie de Wolfgang Weber, pour qui les accolades sont des «moments sacrés».
A Swiss Life // 47
Weber prend-t-il malgré tout ce risque? Parce qu’il veut «offrir quelque chose qui vient du cœur», et propager la paix,
dit-il. Sur l’une de ses pancartes, on peut lire «étreinte
gratuite» en arabe, en hébreux et en russe. «‹Free Hugs›
permet aussi de mettre en place des passerelles», précise-t-il.
Au niveau mondial, le mouvement Free Hugs a acquis
notoriété et acceptation à travers ses nombreuses manifestations, y compris sur la Place rouge à Moscou ou en tant que
manifestation pacifique «non politique» au Vietnam. Mais
Weber et ses «co-étreigneurs» ont récemment vécu ce qu’il
qualifie de «moment difficile» à la gare centrale de Zurich.
Ils se sont en effet fait expulser du hall. «La peur est actuellement à son comble. Distribuer des tracts est accepté. Arrêter
les gens et les prendre dans ses bras, non.» Mais de tels revers
ne parviennent pas à détourner
Weber de sa mission.
Par le passé, il pensait que l’on
devait enlacer les gens de façon
neutre. Aujourd’hui, il veille «à ce
qu’il y ait une vraie rencontre».
Quand quelqu’un lui saute littéralement dessus, il «s’ouvre» lui
aussi plus vite. Lorsqu’une vieille
dame vient à sa rencontre, il se
montre plus doux. Il tient également à ne retenir personne
au-delà du temps souhaité par
l’autre. Et, à la fin, il remercie
pour ce «partage», car lui aussi retire quelque chose de cet échange.
Les gens qui se laissent étreindre
sont tous très différents, et comptent même des policiers
parmi eux. Certains sont heureux d’obtenir enfin quelque
chose de gratuit. Les larmes aux yeux, un manager lui a un
jour dit que c’était la première fois que quelqu’un le prenait
dans ses bras sans contrepartie. Les vieilles dames se tiennent
souvent longtemps à l’écart avant de se laisser convaincre
d’être embrassées. Il arrive aussi que des couples se prennent
dans les bras devant Weber, lui faisant ainsi savoir qu’ils ont
déjà eu leur dose. Il les invite alors en riant à faire gratuitement don de ce surplus. Un jour, un homme en chaise roulante d’un certain âge et à l’allure négligée les a longtemps
regardés avant de s’éloigner. Un quart d’heure plus tard, il
est revenu avec des roses rouges qu’il a distribué à tous les
Free Huggers. «C’était incroyablement touchant».
Lorsque Weber, qui se dit plutôt introverti, descend dans
la rue il «ouvre toutes les portes». C’est aussi comme ça qu’il
se protège des éventuelles mauvaises rencontres. Car, quand
toutes les portes sont ouvertes, elles laissent aussi sortir
les expériences désagréables. Lors de ses manifestations, le
pacifiste Weber ne fait aucune distinction entre les personnes qui lui sont sympathiques ou antipathiques. Il prendrait aussi bien Obama que Poutine dans ses bras: «Car il
peut ressortir quelque chose, même d’une brève accolade»,
explique-t-il. Pour lui, le contact débute dès l’échange des
regards. Parfois, une simple poignée de mains suffit, la véritable étreinte étant pour lui un accomplissement absolu.
Weber se montre très critique vis-à-vis de la pression exercée par la société pour obtenir toujours plus: «Nous sommes
entièrement dépendants de la croissance extérieure. Mais
jusqu’où voulons-nous croître? La croissance a elle aussi
ses limites.» Il milite en revanche pour que nous fassions
preuve de plus d’égard et de considération pour nos semblables. Car il faut si peu pour montrer aux autres qu’ils ne
sont pas seuls. «Tout le monde
peut le faire, quelle que soit sa
langue.»
Bien que Weber utilise luimême les médias sociaux pour sa
cause, il ne voit pas que des avantages à la transition numérique.
Pour lui, les smartphones sont
certes utiles, mais ils éloignent les
gens les uns des autres, «et il est
de plus en plus difficile d’aller directement à la rencontre des
autres». Il est d’avis que bien souvent, nous n’avons pas le courage
d’interagir. Au lieu de ça, nous
lisons des romans ou regardons
des films d’amour. Or, Weber est
persuadé que nous devons non seulement soigner notre
corps, mais aussi notre âme: «Nous avons besoin de chaleur
humaine, sinon nous devenons froids.»
Nous sommes samedi soir. Après avoir pris les personnes
les plus diverses dans ses bras de 10 h à 16 h dans trois villes
et avoir ainsi échangé avec elles des «moments sacrés»,
Wolfgang Weber rentre chez lui épanoui, ému et «à 101%
satisfait». Il sait qu’il a pu établir des contacts avec ses
pancartes, ne serait-ce qu’un court instant. Il est convaincu
que les accolades sont un médicament accessible à tous. «Un
médicament auquel tout le monde réagit, à des degrés
divers, mais quand même.» La science lui donne raison. Des
études ont en effet démontré que les accolades faisaient
baisser la tension artérielle et avaient un effet préventif
contre la dépression. Le simple fait d’être touché réduit la
production des hormones du stress et stimule la diffusion
des hormones relaxantes.
Weber ne fait aucune
distinction entre
les personnes qui lui
sont sympathiques
ou antipathiques.
Il prendrait aussi bien
Obama que Poutine
dans ses bras.
SWISSLIFE Eté 2016
Locarno
5–15 | 8 | 2015
Main sponsors:
Destination sponsor:
Institutional partners:
Republic and Canton of Ticino with
Federal Office of Culture
Swiss Agency for Development and Cooperation sdc
City and Region of Locarno
The Leopards of Locarno
by Jannuzzi Smith
26
Main sponsors:
Julia, Switzerland
68
Festival del film
Locarno
5–15 | 8 | 2015
Destination sponsor:
Institutional partners:
Republic and Canton of Ticino with
Federal Office of Culture
Swiss Agency for Development and Cooperation sdc
City and Region of Locarno
Là-haut sur la montagne // 49
L’«argent» naturel
Appelée aussi «rapponti» ou «rhubarbe des
moines», cette herbacée à tige noueuse riche
en vitamine C pousse d’avril à novembre sur
des terrains plutôt humides. Légume vert en
branches comme le pissenlit ou les épinards, ses jeunes pousses peuvent être
dégustées en salade ou venir agrémenter
des sauces et des omelettes. Chaude ou
froide, la soupe à l’oseille est aussi excellente. Mais attention: l’oseille contient
beaucoup de permanganate de potassium et
doit être consommée avec modération,
afin d’éviter tout excès d’acide
oxalique (calculs rénaux) dans le
corps. Lors de la cueillette, il
convient d’éviter les champs où
beaucoup d’engrais a été répandu.
Seules les plantes aux feuilles
intactes doivent être cueillies.
Les feuilles pointues et
endommagées présentant
des trous brun-rouge sont
indigestes.
1
Les fleurs rougeâtres se présentent en doubles grappes.
2
De 2 à 3 mm de large, elles sont très discrètes.
3
Le fruit est une petite noix à trois faces.
4
Les feuilles de la plante, qui peut atteindre 1,20 m de haut,
peuvent faire 15 cm de long dans la partie inférieure.
SWISSLIFE Eté 2016
1
2
3
4
Illustrations: Alexander Schmidt
L’oseille (rumex acetosa)
Le dessert à l’oseille, un délice
Fraises, oseille et fromage blanc
au lait de chèvre (ou fromage
de chèvre crémeux mixé à du
fromage blanc): tels sont les
ingrédients d’un excellent dessert au goût frais et acidulé.
Extraire le zeste d’une orange et
en presser le jus; nettoyer 400 g
de fraises et les couper en quatre
ou en huit selon leur taille; les
faire mariner dans le jus d’orange
avec du sucre vanillé; laver et
égoutter l’oseille, puis la couper
en fines lamelles à l’aide d’un
couteau tranchant; à l’aide d’un
mixeur, bien mélanger avec 70 g
de sucre glace le zeste d’orange,
une pincée de sel et 400 g de
fromage blanc; battre ferme
deux décilitres de crème liquide
avec 70 g de sucre glace et incorporer au fromage blanc;
verser le fromage blanc dans
une poche à douille et alterner
fromage blanc et fraises dans
des verrines avant de garnir
d’amandes effilées grillées.
L’app SWISSLIFE est disponible
sur Google Play, dans l’App Store et sur
www.swisslife.ch/magazine.
Prototypes // 51
Qui l’a inventé?
La Suisse regorge de personnes
pleines de bonnes idées qui lancent
des produits à succès. Nous vous
en proposons quelques exemples
dans le cadre de cette édition.
Bring
Un jour, Marco Cerqui
oublia la liste de
courses qu’il avait soigneusement préparée
à la maison. «Ma compagne m’envoya une
photo de la liste sur
mon portable. Ce
n’était pas très pratique, mais cela me donna une idée»: celle de planifier les courses
sur mon smartphone. Avec Sandro Strebel, un ami, il mit alors au
point l’application gratuite «Bring!» Une idée futée: la liste virtuelle
facilite la planification commune, puisqu’elle peut être partagée par
plusieurs utilisateurs. «Les courses sont rarement une affaire purement personnelle. La communication joue ici un rôle important»,
explique Sandro Strebel. getbring.com
De l’eau gratuite
Finie, la gratuité!
Par le passé, il était
courant de pouvoir
lire le journal officiel
en buvant un verre
d’eau dans tous les
restaurants, sans
bourse délier. Mais
ce temps est révolu.
Seul le Tessin propose encore des verres d’eau gratuits dans les restaurants, à condition que les gens commandent
également à manger et ce, en vertu
de la loi cantonale sur l’industrie
hôtelière. Pour sa part, le couple
d’artistes conceptuels Frank et
Patrik Riklin, originaires de Suisse
orientale, a installé dans le quartier
Hunziker Areal du nord de Zurich
une fontaine publique dispensant
eau potable, mais aussi chocolat ou
encore bouillon. socialurbanzone.ch
20 minutes
Un jour, Marco Cerqui oublia la liste de courses
qu’il avait soigneusement préparée à la maison.
«Ma compagne m’envoya une photo de la liste
sur mon portable. Ce n’était pas très pratique,
mais cela me donna une idée»: celle de planifier
les courses sur mon smartphone.
Avec Sandro Strebel, un ami,
il mit alors au point l’application gratuite «Bring!» Une
idée futée: la liste virtuelle
facilite la planification commune, puisqu’elle peut être
partagée par plusieurs utilisateurs. «Les courses sont rarement une affaire purement
personnelle. La communication
joue ici un rôle important»,
explique Sandro Strebel. 20min.ch
SWISSLIFE Eté 2016
Location de vélos
Moyens idéaux de partir à la
découverte de villes, Züri
rollt, Bern rollt, La Chauxde-Fonds roule, Le Locle
roule, Neuchâtel roule,
Genève roule et Valais roule
proposent aux habitants
et aux touristes des
vélos traditionnels et
des vélos électriques.
Ce système de location
de vélos largement gratuit rencontre un franc
succès: depuis la première saison de location à
Zurich en 1994, le réseau s’est développé de manière constante. Actuellement, le parc de vélos
«Suisse roule» est réparti entre sept villes/régions
et recense près de mille vélos. schweizrollt.ch
Envie de
vous en payer
une tranche?
Avec un peu de chance, cette trancheuse Volano trônera bientôt dans votre cuisine. Grâce à sa
technique moderne et à ses lames particulièrement affutées, elle vous permettra
de couper le jambon cru en tranches extrêmement fines et le saucisson en petites tranches bien
régulières. Combien de tranches de 2 mm d’épaisseur peut-on découper dans un cervelas
de 26,5 cm de long, si l’on enlève 3 cm à chaque extrémité? Espérons que vous couperez l’herbe
sous le pied des autres participants au concours, et que vous remporterez cette machine
d’une valeur de 3000 francs!
Le nom du/de la gagnant(e) sera publié dans la prochaine édition de SWISSLIFE.
Félicitations au gagnant du dernier concours SWISSLIFE: Samuel Stalder de Pieterlen.
Les 500 francs pour l’avenir reviennent à Werner Häusermann-Meyer de Frauenfeld.
Concours // 53
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Date li 1 août 2016.
3
SWISSLIFE Eté 2016
Illustrations: Luca Schenardi
54 // 2066
«Tu veux une rondelle de saucisson?» A quel enfant n’a-t-on pas
posé cette question lors des courses avec maman chez le boucher?
La rondelle de saucisson n’était toutefois pas gratuite, puisqu’elle
était offerte en cas d’achat. Et cette technique d’appât du boucher
payait souvent, plus d’un enfant découvrant ainsi son goût pour
le saucisson.
La fin des pénuries Les imprimantes 3D créent une sorte de pays de cocagne où
personne ne manque de rien. Dans cette société d’abondance, comment le marché
fonctionne-t-il, et comment les gens se comportent-ils?
C’est dans «Star Trek: la nouvelle génération» que le réplicateur a fait son apparition pour la première fois. Il s’agissait
d’une imprimante 3D permettant d’enregistrer la structure
atomique des objets, quelle que soit leur matière, et de les
reproduire. Dans la série télévisée, le réplicateur est installé
sur le pont du vaisseau spatial et fabrique tout ce dont les
personnages ont besoin, des outils aux verres de Martini, en
passant par les en-cas.
Ce qui relevait autrefois de la science-fiction est devenu
réalité. Il est aujourd’hui possible d’acheter des imprimantes
3D pour son usage personnel dans des magasins d’électronique spécialisés ou d’en commander sur Internet, et de produire ainsi soi-même des jouets, des bijoux, de simples biens
de consommation ou encore des pièces de rechange pour des
appareils ou des meubles endommagés. Au niveau professionnel, les imprimantes 3D sont de plus en plus utilisées pour des
objets hautement complexes, des outils spéciaux des stations
spatiales aux organes artificiels. Amazon a récemment déposé
plusieurs brevets décrivant comment les marchandises commandées par des clients pourraient être à l’avenir directement
produites dans des camionnettes équipées d’imprimantes
3D en route vers le domicile des clients. A Amsterdam, c’est
une maison entière qui est en passe de jaillir d’une imprimante 3D. Si l’on part du principe que les imprimantes 3D en
sont aujourd’hui au même stade que les téléphones portables
il y a 30 ans, il est probable que d’ici dix ans, plus de la moitié
des biens de consommation quotidiens seront imprimés à la
maison et non plus achetés. Chaque ménage sera ainsi équipé
d’une petite usine qui produira des objets aussi vite et facilement que les smartphones fournissent aujourd’hui des informations. Bientôt, il existera des «imprimantes 3D inversées»
qui permettront de recycler les objets devenus superflus en les
redécomposant en leurs éléments atomiques. Les matériaux
de construction alimentant les imprimantes 3D ne manqueront donc plus jamais et deviendront pratiquement gratuits.
Mais la caractéristique la plus spectaculaire de cette machine
à tout faire universelle est sa capacité à se reproduire ellemême. Car ceux qui possèdent une imprimante 3D peuvent
également en fabriquer une pour leurs amis. Ainsi, la plupart
des marchandises, mais aussi les moyens de production
seront disponibles en accès libre. Dans ce meilleur des mondes
des imprimantes 3D, pratiquement tout sera gratuit. Il n’y
aura plus de consommateurs, mais uniquement des producteurs qui subviendront à leurs propres besoins et échangeront
des idées dans des bibliothèques de produits en ligne.
Jusqu’à présent, le monde a vécu au rythme des pénuries et
la mission centrale de l’économie était de répartir efficacement les biens peu abondants. Les imprimantes 3D créent un
nouveau monde où rien ne manque. Cela ne va pas seulement
changer les règles du jeu du marché, mais aussi profondément
modifier notre mode de pensée. Cette abondance nous
rendra-t-elle tous gras et mous? Au contraire, pensent l’économiste de Harvard Sendhil Mullainathan et le psychologue
de Princeton Eldar Shafir. Dans leur livre «Scarcity»
(«Pénurie»), ils prouvent à l’aide de dizaines d’expériences
qu’en période d’abondance, les gens prennent de meilleures
décisions qu’en période de pénurie.
Karin Frick explore l’avenir pour SWISSLIFE.
Depuis de nombreuses années, cette économiste se
penche sur les tendances et les contre-tendances
de l’économie, de la société et de la consommation.
Elle dirige le département Research du Gottlieb
Duttweiler Institute et fait partie du comité de direction.
www.swisslife.ch/magazine