Méfions-nous de notre première impression

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Méfions-nous de notre première impression
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AVENIR AGRICOLE ET RURAL - VENDREDI 10 AOUT 2012
La
rubrique de
Marguerite
Bonjour à tous ! J’ai vêlé d’une magnifique femelle, grosse et forte… C’était ma première impression :
j’aurais dû me méfier ! Elle est malade depuis sa naissance et Gégé met tout son cœur à la soigner ! Je me
fais des poils blancs avec cette petite ! Comme quoi, la première impression n’est pas toujours la bonne !
C’est le thème de ce mois-ci…
Méfions-nous de notre première impression !
La dernière fois, je vous ai parlée de la PRO… Vous vous souvenez du mot ? Procrastination ! Bravo ! C’est l’art de remettre au lendemain
ce que l’on pourrait faire aujourd’hui… Ça semble avoir parlé à beaucoup d’entre vous ! C’est un comportement répandu ! En plus, on croit
toujours être le seul à être contaminé mais non ! Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses ! Et particulièrement, la première
impression… Pourtant, cette première impression, teinte souvent notre jugement sur la personne par la suite… Alors, méfions-nous…
UNE JOLIE FLEUR DÉGUISÉE EN VACHE !
Q
uand Bourrique est arrivée dans le troupeau
avec son drôle d’accent (si, si chez les vaches
aussi on a des accents différents !), son gabarit
de championne du monde et sa mamelle galbée et
gonflée de lait, c’est la jalousie qui a teintée notre
première impression : cette vache est une bombe,
elle est sûrement superficielle, inintéressante et inadaptée au climat de l’Est de la France puisqu’elle
venait de Bretagne et qu’elle était NOIRE !!!! Dans
un troupeau de Rouges !!!! Sacrilège !
D’ailleurs, elle n’a rien fait pour s’intégrer, elle ne
communiquait pas beaucoup, faisait son boulot
sans rien demander à personne : Traite, alimentation, rumination, traite… Même en chaleur, elle ne
nous chevauchait pas et n’acceptait pas le chevauchement ! Une dure à cuire, cette Bretonne ! On dit
ici, qu’en Bretagne, les vaches ne connaissent pas
le goût de l’herbe… On a fini par croire qu’elle ne
connaissait pas la politesse. En plus, avoir une allure de top modèle et s’appeler BOURRIQUE, c’est un comble !
Un jour, je me suis retrouvée coincée aux cornadis avec elle une matinée entière (Gégé
avait oublié de nous relâcher après le passage de l’inséminateur). J’ai essayé de dépasser cette première impression que tout confirmait mais à chaque fois qu’elle ouvrait la
gueule pour parler un frisson me parcourait. Au fil des heures (un peu étourdi, le Gégé !),
j’ai appris à la connaître, elle m’a raconté son histoire, elle m’a expliqué qu’elle était très
timide et que c’était difficile pour elle de parler aux autres, qu’elle se sentait seule et
triste mais qu’elle ne voulait embêter personne. La discussion a duré, on a fini par rire
ensemble (mais oui, on rit aussi, nous les vaches et pas que pour vendre du fromage !).
Il a fallu du temps pour la découvrir mais ça valait la peine ! Ma première impression
était fausse et tant mieux !
UNE JOLIE VACHE, DÉGUISÉE EN FLEUR !
P
our Gégé, c’est l’inverse qui s’est produit. Pourtant, il est intuitif mon Gégé, il a le
nez pour cerner les gens (et les bêtes !). Là, il s’est fait berner propre et net !
C’était une femme (à l’époque, je n’étais pas encore là mais si un jour je peux lui
parler je lui dirais de se méfier des femmes !), bien sous tout rapport (si vous voyez ce
que je veux dire !!!), bien roulée (je ne vois pas ce qu’ils trouvent à ces femelles au bassin si petit qu’il ne laisserait pas passer une souris, à la poitrine dont aucun centilitre de
lait ne sortira jamais ! Mais ça, c’est une autre histoire !). Elle était avenante et a charmé
immédiatement Gégé et tout son entourage. Elle allait aider la mère de Gégé au jardin
(c’est dire, si elle était bien !) Elle allait aider Gégé en salle de traite. C’est petit à petit que
les choses se sont gâtées. Elle a volé la liberté de Gégé, petit bout par petit bout. Par de
petites remarques voilées, elle sous-entendait que les amis de Gégé étaient lourdingues
(ça, c’est parfois vrai !), que ses parents étaient idiots (ça, c’est pas juste !)… Gégé aussi,
s’est senti idiot avec le temps. Jamais aucune attaque directe au début ! Tout était sousentendu ! La belle était en fait une araignée prête à dévorer tous ceux qui tombaient dans
sa toile. Mais à l’extérieur, elle était toujours charmante… La première impression avait
été fausse, archi fausse et Gégé a mis beaucoup de temps pour se sortir de la toile et renvoyer l’araignée faire sa toile ailleurs ! Depuis, Gégé se méfie de sa première impression…
Dicton de Marguerite :
Première impression :
des choses à prendre et à laisser
LA CIRE ET L’EAU CHAUDE :
L’INFLUENCE DE TOUT DÉBUT
Imaginez un récipient contenant
une épaisse couche de cire froide,
durcie, dont la surface est tout à
fait plate et lisse. Vous prenez une
cruche remplie d’eau chaude et vous
en répandez un peu sur la cire.
L’eau peut librement glisser où elle
veut sur cette surface vierge. Mais,
étant chaude, à peine entre-t-elle en
contact avec la cire que l’eau en fait
fondre le dessus, y imprimant une
empreinte peu profonde, comme un
skieur dans de la neige poudreuse.
Désormais, la cire présente un léger
creux, l’eau chaude ayant tracé un
chemin pareil au lit d’une rivière.
Si, maintenant, vous répandez à
nouveau un peu d’eau chaude dans
le même récipient, que va-t-il se produire ? Où qu’elle tombe en premier,
l’eau - moins libre que la première
fois - va rejoindre la trace antérieure
qui va dès lors guider son écoulement
et s’approfondir un peu. Plus vous
versez d’eau, plus la même trace se
creuse encore davantage, ne permettant plus à l’eau d’emprunter un
autre chemin que celui déjà tracé.
ALORS, ON ÉCOUTE OU ON ÉCOUTE PAS
CETTE PREMIÈRE IMPRESSION ?
Certains spécialistes estiment que
nous mettons environ 30 secondes à
nous faire une opinion sur quelqu’un.
C’est bien peu pour se faire une idée
de sa valeur, de ses compétences,
de ses talents ou de son honnêteté.
Combien de tueurs en série étaient a priori jugés comme
« bien sous tout rapport » !
Pourtant, parfois, on sait dès la première seconde que le courant passera ou pas avec quelqu’un. Dans ces
cas-là, votre intuition est la bonne.
Ce sont d’ailleurs ces expériences
que l’on retient et on oublie facilement
toutes les fois où l’on s’est trompé.
Un autre exemple : L’araignée de
Gégé (son ex !) disait toujours : « de toute façon, on fera comme
tu veux, comme toujours… », ce
qui était parfaitement faux, évidemment ! Quelques années après, l’eau
ayant coulé sous les ponts, Gégé
ne s’est pas rendu compte que son
jugement sur son nouveau banquier
avait été fortement teinté de cette
phrase car à leur premier entretien, il avait dit « de toute façon,
on fera comme vous voulez »…
Pour ce qui est de Bourrique, c’est la
jalousie et la peur de la différence qui
ont teinté notre jugement sur elle…
Nos indicateurs pour juger une personne sont multiples et fortement liés à
notre histoire de vie, à nos croyances...
Alors, sans complètement nier votre
première intuition, prenez garde à ne
pas creusez un sillon avant d’avoir
laissé à l’autre le bénéfice du doute…
Un camarade de primaire de Gégé
tyrannique s’appelait Grégory
(désolée pour les Grégory super
sympas !). 25 ans après, Gégé
a toujours du mal avec les gens
qui portent ce prénom. C’est pas
rationnel mais c’est comme ça !
Les apparences sont parfois trompeuses et les filtres, liés à notre
expérience de vie, multiples.
La conscience est une bonne alliée pour dissocier ce qui est de
l’intuition, de la réalité et de n o s
croyances.
Cet homme charmant s’appelait Bernard Madoff. En plus
d’être charmant, il a ruiné de nombreuses personnes…
C’est près de 50 milliards de dollars que Madoff a recon
nu avoir détournés… Et pourtant, il avait l’air si rassurant !
Pour tout renseignement, appelez Cécile FOISSEY médiatrice et coach au 0 325 350 291 / 0 620 213 903 ou [email protected]
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