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GESTION
Trouver une solution au financement
des approvisionnements
L’évolution des exploitations et la nécessité de tendre vers plus d’autosuffisance en matière d’alimentation des troupeaux entraînent
l’utilisation de nombreux intrants qui ont un coût non négligeable. En production de viande bovine les charges opérationnelles
peuvent représenter de 45 à 50 % des charges totales d’une exploitation. La commercialisation des animaux qui consomment les
cultures mises en place se réalise bien au-delà de la période de récolte. Aujourd’hui, l’éleveur possède peu de marge de manœuvre
pour valoriser sa production par les prix et sur ses charges de structure. La maîtrise et la réduction des coûts de production en lien
avec les intrants restent le facteur le plus pertinent pour préserver un revenu avec la productivité du troupeau. Avec des ventes d’animaux souvent irrégulières et des charges de structure qui arrivent généralement à des dates fixes, la trésorerie est régulièrement
mise à mal. D’où l’intérêt de trouver un financement pour couvrir pendant une certaine période une partie du coût des intrants. Le
Gaec Etcheverry a fait le choix de travailler avec la forme Cap’Appro en lien avec sa banque et sa coopérative d’approvisionnement.
Avis d’expert
Guy Faurie
responsable des relations
avec l’Agriculture
au Crédit Agricole du Centre Ouest
L’Union Agricole a sollicité Guy Faurie, le responsable des
relations avec l’agriculture au Crédit Agricole du Centre
Ouest, pour avoir son avis sur ce type de financement
De gauche à droite : Guillaume Faurie, technicien Natéa, Damien, Raymond
et Vincent, associés du Gaec Etcheverry.
Le Gaec Etcheverry cultive 25 ha d’épeautre. Utilisé sous forme de grains
vêtus, l´épeautre a un effet structurel dans la ration. Cette céréale facilite
le transit intestinal, empêche le ballonnement (météorisation) et a un effet
anti-acidose. Chez le veau, l´épeautre rend plus facile le passage de la nourriture à base de lait à un aliment plus élaboré. Les associés sont très satisfaits de
cette céréale surtout qu’elle nécessite peu d’intrants pour sa culture.
L
es quatre associés du Gaec Etcheverry (Raymond, Bernadette, Damien et Vincent) mettent
en valeur une exploitation de 340 ha avec 100 ha
de culture (blé vente 10 ha, triticale 30 ha, épeautre
25 ha et maïs grain de vente 35 ha). Les associés
gèrent un troupeau de 220 vaches allaitantes en
système broutards et un atelier de 3 500 poules
en production d’œufs fermiers label rouge avec
parcours et ramassage journalier des œufs.
La conduite du troupeau
Les vêlages se déroulent en deux périodes, l’une
à la fin de l’été et l’autre en fin d’hiver. Les veaux
sont complémentés toute l’année. Le troupeau
reçoit une complémentation d’oligoéléments, en
début et en fin d’hivernage, préconisée par le
vétérinaire qui suit l’exploitation. Cet apport a permis de résoudre de nombreux soucis, notamment
relatifs à la vitalité et à la résistance des jeunes
veaux. Pour les traitements antiparasitaires, ils
se limitent à un traitement contre la douve et les
paramphistomes en général une fois tous les
deux ans. Des analyses de fèces sont réalisées
occasionnellement.
Les cultures
Pour les cultures, la tête d’assolement est un maïs
suivi de une ou deux années de céréales, puis une
prairie temporaire de 5 à 7 ans. Avec 6 000 m2
couverts, l’exploitation produit beaucoup de fumier. Il est épandu avant l’implantation des maïs
à raison de 20 t de fumier bovin et 3 t de fumier
de poules par ha et sur prairies. Cette année, un
Pour plus de renseignements
essai avant le semis de blé a été mis en place et
les résultats semblent favorables à cette pratique.
Il va être renouvelé. Les amendements sont réalisés avec de la marne.
Le financement des intrants
Les associés ont fait le choix de faire financer une
partie de l’achat des intrants avec un Cap’Appro
mis en place conjointement par leur coopérative
Natéa et le Crédit Agricole.
En fin d’année, ils font le point sur l’assolement
qui sera mis en place au cours de l’exercice
cultural. Ils estiment avec le technicien de Natéa
les besoins en semences, engrais, amendements,
films plastiques, produits phytosanitaires et filets ;
ils en chiffrent le coût et ils estiment le montant
qu’il sera nécessaire de financer. Le déblocage
des fonds se fait après la livraison des intrants et
ils ont la possibilité de mobiliser une partie uniquement du montant sollicité. Ils ne paient bien
sûr des intérêts que sur les volumes débloqués.
Damien est très satisfait de ce mode de financement et il souligne : « Aujourd’hui, nous n’avons aucune maîtrise sur le prix de vente de nos produits,
c’est sur les coûts des intrants que l’on peut agir
le plus pour préserver notre revenu. Le Cap’Appro
nous permet d’obtenir déjà 2 % d’escompte pour
paiement comptant et aussi d’acheter à des prix
intéressants en morte-saison tout en préservant un
volant de trésorerie pour capter certaines opportunités ou faire face à certains imprévus. »
Le Gaec Etcheverry utilise depuis plusieurs années ce mode de financement d’intrants et il sera
reconduit pour la prochaine campagne.
T. G.
L’Union Agricole : Comment le Crédit Agricole du Centre
Ouest a-t-il été amené à proposer un financement des approvisionnements à ses sociétaires avec le Cap’ Appro ?
Guy Faurie : Le Cap’Appro est un crédit de campagne qui a été
spécialement étudié et conçu par la Caisse régionale de Crédit
Agricole du Centre-Ouest. Il permet de financer les approvisionnements de toute exploitation agricole. À l’origine, cette ligne de
crédit avait été imaginée pour des producteurs de céréales afin
de financer l’ensemble des besoins du cycle d’exploitation en
termes de semences, engrais, produits de traitement. Les crédits mis en place étaient alors remboursés lors du règlement de
la récolte ou lors du versement des aides Pac (cultures). Depuis,
et afin de répondre aux attentes des éleveurs, ce procédé a été
étendu aux approvisionnements liés à l’alimentation animale.
L’U. A. : Un Cap’Appro se met-il facilement en place ?
G. F. : L’agriculteur évalue ses besoins pour la campagne au
niveau des cultures en associant, éventuellement, les besoins
alimentaires des troupeaux. Son technico-commercial (de la
coopérative ou du négoce) établit un récapitulatif de ceux-ci sur
une demande de prêt spécifique qu’il transmet à la Caisse régionale pour étudier le dossier. La réponse intervient alors dans
un délai prédéfini avec les partenaires de l’opération et il est
clairement indiqué à l’agriculteur. Une fois la réponse favorable
obtenue, le fournisseur peut livrer les produits et se faire régler
directement par le Crédit Agricole.
L’U. A. : Quels sont pour vous les avantages de ce type de
financement ?
G. F. : Il s’agit d’un financement type « AGILOR court terme »
pour les approvisionnements des exploitations agricoles. La formule s’y apparente et les objectifs recherchés sont quasiment
les mêmes. Pour moi, il y a au moins six principaux avantages :
1) La rapidité de mise en œuvre : le dossier est monté par
l’agro-fournisseur au dépôt ou chez l’agriculteur.
2) La facilité : l’agriculteur n’a pas de démarche particulière à
réaliser puisque c’est l’agro-fournisseur qui s’en occupe.
3) La souplesse : le crédit est débloqué progressivement, au fur
et à mesure des livraisons ce qui limite les frais financiers.
4) Des conditions négociées à l’avance avantageuses : le taux
pratiqué sur les Cap’Appro est un taux privilégié. Le remboursement du crédit est souvent adossé à un remboursement de
primes en fin d’année, ce qui ne perturbe pas la trésorerie. Il
peut également se solder avec la vente des produits concernés
par le financement.
5) C’est aussi un outil de prévision : Cap’Appro est un outil de
maîtrise de la trésorerie des exploitations et de raisonnement
des approvisionnements grâce notamment à la détermination
des besoins au travers du dialogue agriculteur/technico-commercial.
6) Il facilite les relations entre l’agriculteur et son fournisseur.
Avec plus de 15 ans d’expérience, le financement Cap’Appro
est un outil indispensable pour maîtriser sa trésorerie. Compte
tenu de son intérêt et pour apporter le meilleur service à ses
sociétaires, le Crédit Agricole du Centre Ouest a spécialisé une
équipe pour gérer ce type de financement.
n’hésitez pas à contacter votre agence
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L’UNION AGRICOLE
5 septembre 2014