Licenciement pour inaptitude des employés de maison
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Licenciement pour inaptitude des employés de maison
Licenciement pour inaptitude des employés de maison La Cour de Cassation est venue préciser, dans un arrêt rendu le 10 juillet 2013, les droits applicables aux employés de maison issus du Code du travail et de la convention collective des salariés du particulier employeur. Spécialité(s) : ● Médecin généraliste et urgentiste ● Chirurgien-dentiste ● Infirmier ● Masseur-kinésithérapeute ● Autres paramédicaux ● Médecin spécialiste Dans cette affaire, une salariée, engagée le 22 juin 2000 temps plein chez un particulier en qualité d'employée de maison a été placée en arrêt maladie compter du 2 avril 2008, maladie reconnue par la suite comme maladie professionnelle en janvier 2009. Elle a été ensuite déclarée inapte par le médecin du travail l'issue de deux visites médicales. L'avis d'inaptitude précisait qu'elle était "inapte un poste d'entretien temps complet mais apte un poste de travail temps partiel, sans travaux avec les bras en élévation, comme le lavage des vitres et le repassage de façon prolongée". Son employeur, qui avait entre-temps recruté une autre employée de maison temps partiel, l'a licenciée pour inaptitude et impossibilité de reclassement. La salariée a tout d'abord contesté son licenciement en saisissant le Conseil de prud'hommes. La Cour d'appel lui donne raison en considérant que le licenciement est sans cause réelle ni sérieuse et lui alloue ce titre certaines indemnités. Cette juridiction se fonde sur le Code du travail pour retenir que l'inaptitude de la salariée n'était que partielle et par conséquent elle était en mesure de reprendre son poste temps partiel en excluant certaines tâches contre-indiquées. De plus, elle a estimé que l'employeur n'établissait pas l'impossibilité d'aménager le poste de travail de l'intéressée. Mais la Cour de cassation censure la décision de la Cour d'appel en rappelant l'article 12 de la convention collective des salariés du particulier employeur qui précise que "lorsque le salarié est reconnu inapte partiellement ou totalement par la médecine du travail, l'employeur, qui ne peut reclasser le salarié dans un emploi différent pour lequel il serait apte, doit mettre fin par licenciement au contrat de travail dans un délai de 1 mois." Ainsi, la convention collective précitée dispense l'employeur de l'obligation de transformer ou d'aménager le poste de travail existant. De plus, la salariée demandait le versement de l'indemnité spéciale de licenciement prévue en cas d'inaptitude consécutive un accident du travail ou une maladie professionnelle. L'article L1226-14 du Code du travail précise que cette indemnité est égale au double de l'indemnité légale de licenciement (sauf si l'indemnité conventionnelle est plus favorable). Rappelons que par un arrêt du 29 juin 2011, la Cour de Cassation a jugé que les dispositions de l'article R1234-2 du Code du travail qui traitent de l'indemnité légale de licenciement, s'appliquent aux employés de maison (l'indemnité minimum légale étant plus favorable que celle prévue par la convention collective du particulier employeur). Pour mémoire, un(e) employé(e) de maison titulaire d'un contrat de travail durée indéterminée et licencié(e) quel qu'en soit le motif, sauf faute grave alors qu'il (elle) compte une année d'ancienneté ininterrompue au service du même employeur doit bénéficier d'une indemnité de licenciement qui ne peut être inférieure 1/5ème de mois de salaire par année d'ancienneté (auquel s'ajoutent 2/15èmes de mois par année au-delde 10 ans d'ancienneté). Dans cette affaire c'est donc le doublement de cette indemnité légale que sollicitait la salariée. La Cour d'appel avait toutefois rejeté sa demande, se référant la convention collective du particlier employeur. Ici encore, la Cour de cassation a censuré les juges du fond en affirmant que "les dispositions de l'article L1226-14 s'appliquent tous les salariés, y compris les employés de maison ". Ainsi, la salariée a pu obtenir le versement de l'indemnité spéciale de licenciement. A lire aussi Entretien préalable au licenciement Praticien employeur : comment se déroule une procédure de licenciement ? Nouveautés en matière de licenciement des agents non-titulaires de la fonction publique hospitalière A découvrir sur notre site : Exercice coordonné : équipes, maisons et pôles de santé FAQ dossier médical Nos offres de formations Fiscalité : quoi de neuf en 2017 ? L'engagement de servir dans la fonction publique hospitalière Auteur : Hélène LAINGUY, Juriste / MAJ : 21/04/2016 Auteur : Hélène LAINGUY, Juriste / MAJ : 21/04/2016