Truck Driver Training for the Road Ahead
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Truck Driver Training for the Road Ahead
66. Formation et classification des camionneurs professionnels au Canada Il est essentiel que l’industrie du camionnage travaille avec les gouvernements pour obtenir les camionneurs professionnels dont elle a besoin et, en même temps, accroître la sécurité du public. D’ici 2024, l’Association canadienne du camionnage prévoit avoir besoin de 34 000 nouveaux camionneurs. Une partie de la demande proviendra d’une expansion de l’industrie, tandis qu’un pourcentage important sera requis pour remplacer une main-d’œuvre à la retraite. L’âge moyen d’un camionneur au Canada est de 47 ans, ce qui signifie que dans quelques années il y aura un grand roulement parmi les hommes et les femmes qui conduisent actuellement des camions sur les routes du Canada. Un manque de camionneurs se fait déjà sentir; selon le Business Expectations Survey de Transport Capital Partners (TCP), en 2011, 70 % des transporteurs canadiens ont dû refuser des cargaisons par manque de conducteurs disponibles. Comme les expéditeurs comptent de plus en plus sur les camions pour opérer les chaînes d’approvisionnement juste à temps, une pénurie de main-d’œuvre aura un impact significatif sur les activités. Une pénurie de conducteurs pourrait : • • • entraîner une migration des camionneurs vers les cargaisons importantes, organisées et une hausse des prix et une diminution de l’accessibilité au sein du marché au comptant pour le transport; prolonger les délais de commande et de livraison menant à des inventaires et des coûts d’entreposage accrus; faire en sorte que les petites entreprises rurales nécessitant moins que des pleins camions d’avoir moins facilement accès aux services de transport, des coûts plus élevés et une compétitivité moindre. L’écart imminent de l’offre de conducteurs est attribuable à plusieurs facteurs, notamment les conditions de travail, l’équilibre entre le travail et la vie personnelle, mais surtout la classification de l’occupation comme étant faiblement rémunérée et peu qualifiée. À l’heure actuelle, les camionneurs sont classifiés dans la Classification nationale des professions (CNP) de 2011 de Statistique Canada (CNP 7511 conducteurs/conductrices de camions de transport) comme étant niveau C, non qualifiés. Contexte Les camions transportent 90 % des biens de consommation et des produits alimentaires au Canada et assument 70 % de nos échanges commerciaux avec les États-Unis. Le camionnage est une industrie de 65 milliards de dollars qui emploie plus de 260 000 conducteurs et 400 000 personnes, notamment répartiteurs, employés de bureau et directeurs. L’industrie se compose d’un petit pourcentage de grandes sociétés et de milliers de petits et moyens propriétaires exploitants indépendants. Les exigences du camionnage à longue distance ont beaucoup évolué. L’avènement de multiples configurations de remorque, de la congestion sur les routes et à la frontière, de la documentation électronique, de la navigation et des carnets de bord signifie que les compétences requises pour conduire efficacement et sécuritairement ces véhicules ont considérablement augmenté. La classification nationale des compétences des camionneurs devrait refléter le savoir et la responsabilité exigés des conducteurs de camion. Une classification plus élevée des compétences améliorerait également le recrutement en modifiant le profil de l’occupation, particulièrement pour la jeune génération dont l’industrie a tant besoin. Le classement des compétences des camionneurs a deux impacts principaux. Le premier problème est le manque d’accès à des fonds de formation pour les conducteurs éventuels. Étant donné qu’une formation de qualité pour un conducteur peut coûter jusqu’à 20 000 $ dans certaines provinces, il est difficile pour les étudiants de payer les frais de scolarité sans aide. En outre, la classification actuelle restreint l’accès des demandeurs aux prêts étudiants ou au financement pour l’apprentissage, laissant l’aide limitée de l’assurance-emploi et les conditions restrictives des subventions canadiennes pour l’emploi financées par l’employeur. En renforçant la reconnaissance des compétences de la profession, on élargirait le nombre de programmes de financement mis à la disposition des jeunes qui envisagent une carrière en camionnage. Les employeurs sont également confrontés à la nécessité de recruter des camionneurs immigrants expérimentés au Canada, processus onéreux et généralement temporaire. Si le niveau des compétences de la profession était relevé, des programmes additionnels s’ajouteraient au Programme des travailleurs étrangers temporaires et au Programme des candidats des provinces. Ces programmes d’immigration additionnels pour les travailleurs qualifiés augmenteraient la taille du volet immigration, faciliteraient l’obtention de la résidence permanente et permettraient l’octroi de permis de travail ouvert aux conjoints. On recommande également qu’il y ait un programme de formation obligatoire minimum pour les camionneurs. La plupart des autorités provinciales n’exigent qu’une note de passage sur un examen écrit et un essai routier de deux heures combiné à un cours approuvé portant sur un test des aérofreins. Une petite fraction des nouveaux camionneurs professionnels fréquente une école de formation des camionneurs agréée, principalement parce que les ressources financières limitées des étudiants limitent ce que les écoles enseignent. Le gouvernement de l’Ontario a récemment reconnu la nécessité de hausser les normes de formation et d’ici à 2017 la province obligera les candidats au test de conduite de la catégorie A à suivre une formation obligatoire pour débutants auprès d’une école de conduite agréée. Cette initiative, une première au Canada, peut servir de modèle pour des normes nationales de formation destinées à assurer la compétence des conducteurs et la sécurité du public. « Si vous parlez à de nombreuses compagnies de camionnage, on vous dira qu’une personne qui a simplement réussi l’essai routier et n’a pas de compétences additionnelles n’est pas employable », déclare Andy Roberts, propriétaire de Mountain Transport Institute à Castlegar, Colombie-Britannique. Markel Insurance, un des principaux assureurs de camions au Canada affirme : « Les camionneurs débutants qui ne suivent pas un programme reconnu dans un établissement agréé ne sont pas assurables. Très souvent, ils nous demandent de les assurer moyennant des primes plus élevées – nous répondons qu’ils ne sont pas assurables. » Il est vrai que l’industrie peut faire davantage pour recruter de nouveaux et/ou jeunes conducteurs. Certains changements pourraient aider, notamment : • • • modifier la Classification nationale des professions (CNP) pour les conducteurs de camion; sensibiliser les jeunes au camionnage professionnel lorsqu’ils sont beaucoup plus jeunes; offrir aux candidats de meilleures occasions d’obtenir une formation préparatoire à une carrière en camionnage professionnel. Pour éviter une réduction de la main-d’œuvre, il importe que le gouvernement agisse dès maintenant en partenariat avec les associations de camionnage pour créer un régime de réglementation et de classification renouvelé qui reflète plus précisément les compétences et responsabilités dont les camionneurs professionnels doivent faire preuve. Recommandations Que le gouvernement fédéral, en coordination avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et les associations de camionnage provinciales et nationales : 1. Modifie la Classification nationale des professions pour que l’occupation soit classée qualifiée plutôt que non qualifiée en reconnaissance de la formation et des connaissances requises pour être conducteur de camion et en assure l’officialisation par toutes les branches du gouvernement, les 2. 3. 4. conseils des normes et autres organismes qui certifient les métiers et basent leurs programmes sur les codes de la CNP. Appuie l’élaboration d’une norme nationale minimum d’accréditation pour les programmes de conduite commerciale, y compris les programmes de type apprentissage offerts par les écoles de conduite commerciale agréées. Requière l’achèvement fructueux d’un programme de conduite agréé comme condition d’admissibilité aux examens menant à l’obtention du permis. Requière un programme de formation continue et/ou de recertification obligatoire (p. ex., transport de matières dangereuses, inspection préalable au voyage, sécurité des cargaisons, heures de service) durant la carrière d’un conducteur. PRÉSENTÉE PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE L’ATLANTIQUE Coparrainée par la Chambre de commerce de Kamloops LE COMITÉ DE LA POLITIQUE DES RESSOURCES HUMAINES APPUIE CETTE RÉSOLUTION. LE COMITÉ DES TRANSPORTS ET DE L’INFRASTRUCTURE APPUIE CETTE RÉSOLUTION.