Philippe Most décide de larguer les amarres de l`UMP
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Philippe Most décide de larguer les amarres de l`UMP
Lundi 08 Mars 2010 POLITIQUE. Conseiller régional sortant, ancien maire de Royan, il a été élu vice-président national du CNI Philippe Most décide de larguer les amarres de l'UMP Philippe Most se démarque d'une UMP « omnipotente », qu'il estime coupée de sa base militante (photo archives PH.B.) Philippe Most tourne la page. Celui qui fut, près de dix-huit ans, maire de Royan, citadelle UMP par excellence, claque la porte du parti présidentiel. Sans fâcherie mais sans regret. Il reprend sa liberté après des années d'une histoire d'amour - et de désamours - avec le RPR et ses héritiers. Il rejoint le Centre national des indépendants (CNI), mouvement dont il a été élu vice-président national. Il aura en charge l'élaboration, en liaison avec le président du CNI, Gilles Bourdouleix, du projet politique du parti. L'UMP « cataleptique » L'affaire n'a pas surpris ceux qui ne quittaient pas de vue ce bouillant politique, curieusement discret ces derniers mois. Il était subrepticement apparu dans l'organigramme du CNI, avec des fonctions de secrétaire national en charge des questions environnementales. Cette vice-présidence consacre son engagement. « Je souhaitais revenir à une vision de la politique moins hégémonique que celle de l'UMP, explique Philippe Most. Il ne se passe plus rien. Ce parti est comme frappé de catalepsie. Les tenants exercent le pouvoir, mais ils n'animent plus le mouvement. Il y a aujourd'hui un profond décalage entre le gouvernement, les dirigeants et la population. Les sondages sont là pour le prouver. Nous verrons ce qu'il en est des résultats électoraux, mais cela ne semble pas jouer en sa faveur. » Son apparition au sein d'une petite structure a surpris tous ceux qui attendaient Philippe Most au détour d'un rendez-vous électoral. « Je ne suis pas présent dans le débat actuel, sourit celui qui s'apprête à assister à son ultime - et exceptionnelle - assemblée du Conseil régional. Cela n'augure de rien pour plus tard. Mais, pour l'heure, mes préoccupations sont ailleurs. Nous mettons en place un certain nombre de commissions pour établir un projet solide basé sur la vie quotidienne, la proximité et la ruralité. C'est un travail fondamental. » Parti écologique de droite Philippe Most a choisi, avec le CNI, un parti ancien - il a été créé en 1949 - mais sans réelle notoriété. « J'ai choisi le CNI parce qu'il est indépendant. Il n'est pas coagulé à l'UMP comme le sont les autres partis de droite. Ces formations y ont perdu leur autonomie et n'ont gagné que le droit de se taire. Le CNI se structure et repart en jouant de cette singularité. Nous y gagnons de plus en plus d'adhérents. » Et Philippe Most de citer François Lebel, maire du 8e arrondissement de Paris, ancien UMP comme lui, également porté à la vice-présidence du mouvement. Philippe Most a de grands projets pour ce mouvement dont il entend faire « le parti écologique de droite ». Engagé depuis plusieurs années sur la problématique du développement durable, il entend marquer le CNI de son empreinte. « C'était une exigence de ma part d'engager cette réflexion. Il faut remettre l'homme au coeur du développement durable et pas l'inverse. Il faut rendre le développement compatible avec le respect de l'environnement et le respect de la biodiversité. En telle matière, les extrêmes sont nuisibles. » L'ancien maire de Royan, malgré les critiques parfois acerbes portées par son successeur, Didier Quentin, sur son bilan, s'est toujours refusé à commenter l'actualité pourtant brûlante de la station balnéaire. Et Royan ? L'homme délaissera-t-il la Côte de Beauté pour honorer ses engagements nationaux ? « Certainement pas, répond-il avec un sourire matois. Je compte bien développer le CNI localement et régionalement. J'ai d'ailleurs déjà commencé. » Plus que jamais actif à 68 ans (1), Philippe Most n'entend pas quitter ainsi l'échiquier politique. (1) Médecin psychiatre, ancien Inspecteur général de l'action sociale, Philippe Most est éditeur et consultant. Il a également créé il y a deux ans les Sceptres d'or du Développement durable. Auteur : Philippe Belhach