ITW AVS - Collège Jean Moulin

Transcription

ITW AVS - Collège Jean Moulin
Le Moulin à Paroles
L’interview de nos A.V.S. dans son intégralité!
Les journalistes ont rencontré trois visages qui vous sont très familiers ! Mme Emeline Badruna, Mme Mélanie
Cuisinier et Mme Dounya Benslimane. Nous les croisons tous les jours et pourtant nous en savons peu sur elles !
Rencontre.
Que veut dire A.V.S. ?
E : Auxiliaire de Vie Scolaire.
En quoi consiste votre métier ?
D : A aider les élèves en situation de
handicap.
En quoi consiste une journée-type ?
Quels sont vos horaires ?
E : Alors, moi je suis AVS à temps plein.
Lundi et Mardi, je fais 9h-17h30, le Mercredi je fais 9h-12h. Et le Jeudi et Vendredi je fais 9h-16h30. Et tout au long
de la journée, je vais accompagner des
élèves soit dans leur classe, soit en B1,
et quand je suis en classe avec eux,
j'accompagne 2 élèves maxi.
le bain de l'accompagnement, du handicap, etc. Et ce qu'il s'est passé, c'est
qu'on m'a proposé le poste ici en temps
plein et à la place j'ai préféré prendre ce
poste plutôt que de retourner à l'école.
Pareil que Dounya, j'aime accompagner
les personnes qui sont en difficulté et
dans le besoin.
M : Pour ma part, j'étais partie pour un
poste d'ATSEM en école maternelle.
N'ayant pas d'embauche – restriction
budgétaire de l’État, on m'a proposé ce
poste-là. J'ai commencé l'année dernière
en classe ULIS à la place d’Émeline et
cette année, je suis avec 2 élèves dépendants.
M : Moi, mes journées, ce n'est que le
matin de 8h à 12h sauf le lundi où je fais
2h en plus. Ma journée consiste à aider
2 élèves en 5ème et le reste du temps
quand je ne les aide pas en classe, je
fais du secrétariat.
D : Et pour moi, c'est un contrat de 20h.
Le Lundi je fais 8h-12h et l'après-midi
13h30-15h30. Le mardi une fois sur
deux je fais 8h-12h et 14h30-15h30.
Mercredi une fois sur deux 9h jusqu'à
11h. Jeudi 9h-11h/ 14h30-15h30 et le
Vendredi c'est 8h-11h une fois sur deux
et l'après-midi 13h30-15h30.
E : Oui, je voulais préciser que comme
je suis dans le dispositif ULIS, je travaille en tout avec 12 élèves.
Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir
ce métier ? Pourquoi faites-vous ce
métier d'AVS. ?
D : A la base, je voulais être monitriceéducatrice mais malheureusement je
n'ai pas trouvé d'employeur car je
n'avais aucune expérience donc on m'a
proposé ce métier-là. J'aime aider,
j'aime pouvoir venir en aide aux personnes qui sont en difficulté.
E : Pour ma part, j'étais en école de
moniteur-éducateur. J'ai dû faire un
report de formation, j'ai dû reporter ma
deuxième année et à la base, à la rentrée de Septembre 2014, je devais retourner à l'école mais j'avais pris un
poste d'AVS pour remettre un peu dans
Quel est votre parcours scolaire ?
Quelle est la formation pour devenir
A.V.S. ?
D : Alors, moi mon parcours scolaire …
(rires) En sortant de 3ème, je n'avais pas
trop le niveau pour aller en seconde générale, donc je suis partie en BEP Secrétariat. J'ai fait mes 2 ans de BEP, 2 ans
de Bac et ensuite j'ai fait BTS d'Assistante
de Gestion en Alternance mais je me suis
rendue compte que ce n'était vraiment
pas fait pour moi. Moi j'ai besoin d'être sur
le terrain. Pour la formation d'AVS, il n'y a
pas vraiment de formation, il faut juste
avoir le Bac et ça suffit pour être AVS.
E : Moi, mon parcours scolaire, c'est un
peu comme Dounya. Je n'avais pas forcément le niveau pour aller en Générale
donc j'ai fait un BEP et un Bac Secrétariat. Et après mon Bac, j'ai changé de voie
complètement, je suis partie en école de
moniteur-éducateur.
M : J'ai fait une école techno, le lycée
techno pour après aller faire un BEP Secrétariat, pour après aller faire un BEP
Sanitaire et Social pour travailler dans la
petite enfance.
Voulez-vous faire ça toute votre vie ?
D : Non ! Moi je me suis rendue compte
qu'en fait, …, ce n'est pas que je n'aime
pas le métier d'AVS, bien au contraire,
c'est juste que j'ai l'impression d'être élève
aussi parce que je suis assise toute la
journée et des fois, je ne me sens pas
utile. Moi j'ai besoin d'être sur le terrain,
donc c'est pour ça qu'à côté de ça je suis
dans l'animation. Mon projet, c'est donc de
travailler dans l'animation et d'être directrice de centres aérés tout simplement.
E : Pour ma part, non plus. J'aime bien
être sur le terrain et je pense que dans la
vie, il faut changer de métier surtout quand
tu travailles avec des publics en difficulté, il
ne faut pas toujours rester sur le même
travail. Et de deux car le métier d'AVS est
un métier peu reconnu et très mal payé.
M : Pareil que pour mes collègues. Déjà le
salaire qui est trop bas par rapport au
métier que l'on fait. Et comme l'a dit ma
collègue, le métier n'étant pas très reconnu, très mal expliqué au niveau des enfants et des parents, donc on n'a pas vraiment une fonction réelle que je trouve
valorisante. Donc on a plus l'impression
d'être élève plus âgé qu'être vraiment
quelqu'un qui vienne en aide à l'élève.
E : Alors qu'AVS, c'est un réel métier, les
élèves ont vraiment besoin de nous et
c'est vraiment dommage que ce soit un
métier (et ça vous le mettez ! rires) si peu
reconnu et si mal payé. Parce qu'en plus,
c'est un métier en expansion.
M : Et si mal expliqué aux élèves surtout.
Aimez-vous votre travail ? Pourquoi ?
D : Moi, j'aime mon travail parce que je me
sens utile. Quand je vois que mes élèves
sont en difficulté et que je suis là à les
aider et qu'ils puissent comprendre, oui
j'aime ça. Mais au delà de ça,non parce
que comme je vous disais j'ai besoin d'être
sur le terrain.
E : Alors, oui, j'aime beaucoup mon travail
parce que ça fait plaisir de voir un élève
qui réussit et de voir que tu as permis à ça.
Après, je pense qu'AVS, au delà de l'accompagnement scolaire, il y a autre chose,
une réelle sensibilité, j'aime créer du lien
aussi avec des enfants ou des ados. Mais
2014-2015
moi aussi, c'est vrai que le terrain me
manque un peu mais ça va...J'ai de la
chance parce qu'ils sont 12 donc je
bouge quand même pas mal, je
change d'élève puis je travaille aussi
en binôme avec M.Lubin qui est le
coordinateur de l'ULIS. Donc, oui
j'aime beaucoup mais c'est vrai qu'il y
a des moments où tu peux t'ennuyer
un petit peu.
M : Moi j'aime beaucoup mon métier
surtout quand on voit que l'élève qu'on
suit ou les élèves qu'on suit ont une
reconnaissance et finissent par y arriver. Après, moi cette année je me
sens en échec parce que les élèves
que je suis me refusent. Donc j'avoue
que cette année, mon métier je l'aime
toujours mais moins que les années
précédentes.
Dounya et Mélanie AVS à mi-temps et
j'étais à l'école élémentaire Henri Dunant.
M : Moi l'année dernière j'étais déjà là.
Avez-vous choisi personnellement de
venir au collège Jean Moulin ?
E : Alors moi oui parce qu'on me l'a proposé. L'année dernière je travaillais en école
primaire, j'ai demandé à mon responsable
de passer en temps plein et en accompagnement collectif, mais je voulais travailler
en CLIS qui est la même chose que l'ULIS
mais en école primaire. Malheureusement il
y a peu de place, et mon responsable m'a
proposé le poste à Jean Moulin. J'ai rencontré Monsieur Lubin qui m'a convaincu,
j'ai accepté et je ne regrette pas du tout
D : Non, je n'ai pas choisi de venir à jean
Moulin.
Avez-vous des moments ennuyeux ?
M : Non
Les 3 en cœur : Oui ! Oui ! Oui !
Quelle a été votre première impression
en arrivant au Collège ?
D : Moi, j'en ai souvent. Quand ils ne
sont pas là à écrire ou à faire les contrôles, ben...je m'ennuie, j'ai juste à
écouter le professeur. Donc l'élève n'a
pas besoin de moi. Il a juste à écouter.
Par contre, quand ils sont en contrôle,
quand ils font des exercices, oui là je
me sens utile et je ne m'ennuie pas.
E : Alors moi aussi, étant donné que je
suis là 33h par semaine, des moments
d'ennui j'en ai pas mal. Bon après,
heureusement, on ne retient que le
positif et les moments où ils font les
contrôles, les exercices où on doit réexpliquer les cours ou les réviser ou
revoir avec eux. Et c'est vrai qu'il y a
des moments où on peut passer 1 h
assise à attendre, parce que des fois
on n'est pas au courant de ce que va
faire le prof avant et quand c'est 1 h de
cours à l'oral, toi tu ré-expliques brièvement à la fin du cours, c'est vrai que
c'est un peu compliqué des fois.
M : Alors moi l'ennui c'est mon quotidien car mes élèves me refusent totalement, refusent de me parler, refusent
que je leur parle donc ben..je suis là,
j'écoute le cours et j'interviens seulement s'ils me le demandent, c'est-àdire une fois par mois.
Dans quel établissement avez-vous
exercé avant de venir ici ?
D : Alors moi j'étais déjà ici l'année
dernière.
E : Moi l'année dernière j'étais comme
D : Que les élèves étaient tout de même
disciplinés, pas tous mais ils étaient cadrés...
M : C'est grand.
de mon temps de travail avec les élèves du
dispositif ULIS avec qui j'ai un lien particulier et ils sont géniaux.
Serez-vous encore là l'année prochaine ?
D : Non, bye bye jean moulin
M : Non
E : Oui je pense, car j'apprends beaucoup
auprès de Monsieur Lubin et je voudrais
continuer à approfondir mon travail avec les
élèves que j'accompagne, on se connaîtra
déjà, la confiance sera installée et la mise
en route sera d'autant plus rapide.
Que pouvons-nous faire, en tant
qu'élèves pour vous aider ?
M : Vous respecter et respecter le règlement.
E : Faire le moins de bruit possible en
classe, car pour des élèves en situation de
handicap il est très difficile de se concentrer. Et surtout accepter les autres malgré
leurs différences. Car il ne faut pas oublier
que nous avons tous un point commun c'est
d'être différent.
A-t-elle changé depuis ?
Avez-vous une anecdote surprenante ou
amusante à nous raconter à propos de
votre métier ?
D : Oui, il y a eu cette année un relâchement énorme aux niveau discipline des
élèves je trouve qu' il y a moins de suivie
au niveau discipline : les élèves se permettent de faire beaucoup de choses comparé à l année dernière...
D : Je n' ai pas spécialement d’anecdote
juste l'année dernière en cours je me suis
prise pour une élève et j' ai répondu haut et
fort la réponse je suis devenue rouge car
toute la classe m'a regardé puis la classe
s'est mise a rire
M : Non.
M : Lors d'un contrôle je m'ennuyais tellement que j'ai demandé à faire le contrôle
moi aussi.
Aimez-vous les enfants ? Et les collégiens ? Que pensez-vous des élèves du
Collège ?
D : Bien je les apprécie d' autre non ils sont
énormément dissipés le règlement n' est
pas du tout respecté...ils n’ont plus peur
d'un adulte de l'établissement...
M : Oui, j'aime les enfants. Les collégiens
ne me dérange pas mais les collégiens de
Jean Moulin ne donne pas toujours une
bonne image de l'adolescent car je trouve
que dans l'ensemble il y a un manque de
respect entre élèves, envers les adultes et
les agents d'entretiens.
E : Oui j'aime beaucoup les enfants et pareil pour les collégiens.
Ce que je pense des collégiens du collège :
Ils sont comme tous les ados, casse-pieds
mais attachants. De plus, je suis la plupart
E : Oui, une fois des élèves ont cru que
j'étais une nouvelle collégienne, ils ont bien
rigolé quand je leur ai dis que je faisais
partie du personnel.