Le Développement de la Vie Associative en Alsace
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Le Développement de la Vie Associative en Alsace
Avis Le Développement de la Vie Associative en Alsace 22 mai 2001 Vu la Loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, Vu la Loi n°86-16 du 16 janvier 1986 relative à l’organisation des régions, Vu la Loi n° 92-125 du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République, Vu la lettre de saisine du Président du Conseil Régional d’Alsace et du Préfet de Région en date du 26 mai 2000, Vu le projet d’avis transmis par la Commission N°3 “Qualité de la Vie, Environnement, Solidarités” du CESA le 10 mai 2001, Vu la décision du Bureau du CESA en date du 22 mai 2001, Monsieur Bernard REUMAUX, rapporteur, entendu, LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL D’ALSACE EMET L’AVIS SUIVANT : POUR : 52 CONTRE : 6 ABSTENTIONS : 2 ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 2 PREAMBULE Dans sa saisine du 26 mai 2000 sur la question de la vie associative et de sa place dans l’économie sociale, le Préfet de Région a invité le Conseil Economique et Social d’Alsace à réfléchir, d’une part, au développement des associations, d’autre part à l’organisation du monde associatif, l’appelant, à ce propos, à s’interroger sur une éventuelle représentation des associations au sein du Groupement Régional de la Coopération et de la Mutualité d'Alsace. Les associations sont des libres regroupements de personnes autour d’intérêts et de projets communs. En Alsace, les associations sont régies par le Code Civil Local et par la loi 1908 qui leur confèrent une capacité juridique étendue et la liberté de choix entre buts lucratif et non lucratif. Néanmoins, des débats se sont engagés aux plans national et régional autour de la célébration du centenaire de la loi 1901 relative au contrat associatif. A cette occasion, la contribution du CESA est mue par la nécessité de passer d’une phase d’écoute à une phase opérationnelle de soutien à la vie associative. Cohésion sociale et développement territorial impliquent la dynamisation du rôle des associations ainsi que le renforcement de leurs compétences en tant qu’acteurs essentiels dans l’animation des territoires, les services à la population et l’apprentissage des pratiques solidaires. 1. Une diversité de situations au sein du monde associatif Au-delà du statut juridique, le secteur associatif recouvre aussi bien des petites que des grosses associations en termes de taille et de budget ; des associations centrées sur les seuls besoins de leurs membres et des associations s’adressant à des usagers extérieurs et/ou remplissant des missions de service public ; des associations gérées uniquement par des bénévoles et des associations gérées aussi par des salariés ; des associations qui ne génèrent aucun produit financier aussi bien que des associations gestionnaires ; des associations vivant exclusivement sur leurs propres fonds et d’autres faisant appel aux subventions des collectivités ou d’autres organismes financeurs ; des structures d’insertion par l’activité économique sous statut associatif aussi bien que les multiples associations qui, en Alsace, œuvrent dans le champ du développement de la personne. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 3 Au regard de ces réalités, le CESA a pris le parti de s’intéresser aux structures à but non lucratif qui témoignent d’une vie associative et qui sont concernées par un ensemble de valeurs et d’enjeux de développement communs qui les rapprochent. Sont concernées les nombreuses associations qui s’appuient pour une large part sur des bénévoles et qui réalisent des projets plus ou moins modestes, ou qui développent, en application du principe de subsidiarité, des missions d’intérêt collectif dans les domaines social, sanitaire, culturel, sportif, de l’insertion professionnelle, de l’animation de quartier…. Les associations politiques ou de stricte défense d’intérêts particuliers sont écartées du champ de l’avis. Les entités de circonstance qui n’ont d’associatif que le statut et qui constituent de simples outils auxquels les collectivités publiques recourent par commodité fonctionnelle sont également écartées. Tout en soulignant l’importance certaine qu’a prise le secteur associatif dans la vie sociale et économique, notamment aux côtés d’autres acteurs de l’économie sociale, le CESA précise enfin qu’il s’est centré sur les ressorts de la vie des associations en Alsace, en général, plutôt que sur la structuration d’un « tiers secteur » qui constitue un sujet en soi et qui nécessiterait, en tant que tel, une étude approfondie. Le développement de l’économie sociale et solidaire échappe en effet à un statut juridique propre et dépasse largement le monde associatif comme l’a souligné le rapport Lipietz sur L’opportunité d’un nouveau type de société à vocation sociale. Pour ces raisons, le CESA n’a pas souhaité, dans le cadre de ce projet d’avis, élargir sa réflexion à ce domaine, se laissant le droit d’y revenir ultérieurement. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 4 2. Nouvelles réalités associatives : les associations face au défi d’adaptation Les auditions de responsables et observateurs de la vie associative tout comme l’expérience de l’ensemble des membres du CESA - où sont notamment représentées des associations au titre du collège « vie collective » -, ont permis de relever un certain nombre de traits communs qui caractérisent le monde associatif et de tendances susceptibles d’influer sur son devenir. Si le nombre de créations d’associations reste élevé, l’engagement des citoyens change de forme. Les associations doivent composer avec de nouvelles générations de membres ayant une conception différente du bénévolat et souvent moins disponibles pour mener des actions de longue haleine. L’augmentation du temps libéré (crédit d’heures ; loi sur l’aménagement et la réduction du temps de travail) permettra peut-être d’infléchir cette évolution. De nouveaux besoins, notamment dans le domaine social, ont émergé, obligeant les associations à s’adapter. Nombre d’associations deviennent les relais privilégiés des actions économiques, sociales, culturelles, territorialisées des pouvoirs publics. Celles qui œuvrent en situation de délégation de service public sur certaines de leurs activités doivent répondre à une commande publique exigeante tant en termes de réponse à la demande sociale que de justification de l’emploi des financements obtenus. Les évolutions socio-économiques et la diversification du champ des activités des associations ont accru les contraintes réglementaires et les exigences des financeurs, conduisant les bénévoles à maîtriser des matières souvent complexes pour gérer leurs associations. Les instructions fiscales de septembre 1998 et de février 1999, la loi d’avril 2000 sur la transparence financière tout comme la réforme en cours de la commande publique viennent, en particulier, modifier le rapport des associations au secteur public et au secteur concurrentiel marchand. Au total, ces évolutions ont pu déstabiliser des dirigeants bénévoles et fragiliser leur projet. De nombreuses associations sont accaparées par la gestion des moyens et des relations avec les pouvoirs publics. Elles disent avoir davantage à se battre pour ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 5 mobiliser des ressources humaines disponibles autour d’un projet associatif créatif et à se structurer pour faire valoir leurs spécificités, tout en devant apporter la preuve de leur efficacité sociale et économique. 3. La représentation de la vie associative en Alsace Mis à part quelques secteurs très organisés comme le Sport ou le Secteur Sanitaire et Social dans ses missions de service public, force est de faire un double constat : l’atomisation de la représentation des associations dans plusieurs secteurs dont la Culture ; les difficultés de s’adapter aux évolutions du monde associatif pour certains groupements organisés verticalement. Dans ce contexte se posent aux associations les interrogations suivantes : - comment faire face aux défis de l’adaptation tout en gardant une spécificité ; - répondre aux exigences de transparence et d’efficacité ; - et être acteur de leur évolution sans que les pouvoirs publics ne se substituent à leurs initiatives ? C’est dans cet esprit que le CESA, souhaitant donner de nouveaux moyens à la liberté associative, émet un certain nombre de préconisations sur les conditions du développement et de la représentation du monde associatif en Alsace. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 6 PROPOSITIONS Au regard de ces enjeux, le CESA formule les quatre axes de proposition suivants : - renforcer la démarche associative dans ses spécificités en accompagnant la dynamique de projet associatif dans l’espace régional et en soutenant l’engagement bénévole ; - faciliter et améliorer la qualification en milieu associatif, pour répondre à l’exigence générale d’efficacité et d’efficience ; - définir un partenariat équilibré entre les pouvoirs publics et les associations faisant appel à des financements publics, autour d’objectifs et de financements adaptés ; - suggérer des voies de coopération des associations pour une meilleure représentativité de la vie associative, sachant que seules les associations pourront en être les acteurs. 1- RENFORCER LA DEMARCHE ASSOCIATIVE - De nouvelles dynamiques pour les projets associatifs et le bénévolat 1.1. Rendre plus intelligible l’évolution du monde associatif 1.1.1 Mieux connaître pour mieux reconnaître Constatant qu’il n’existe pas de données centralisées sur le secteur associatif en Alsace, le CESA remarque que l’état actuel de l’information et l’absence d’un véritable « certificat de décès » ne permettent pas d’identifier avec certitude le nombre des associations en activité en Alsace, leur domaine d’interventions, leur poids économique. Le CESA propose que l’Etat et les collectivités locales se donnent les moyens d’une connaissance globale et actualisée des associations, afin de mieux cibler les politiques à mettre en place. Le CESA demande de procéder à un recensement exhaustif en la matière. A cet effet, un site Internet sur les associations pourrait être créé et un répertoire des organismes de soutien aux associations édité avec des mises à jour régulières. Le CESA suggère que les associations, le monde économique, l’enseignement supérieur ainsi que d’autres ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 7 acteurs s’ouvrent davantage les uns aux autres au travers de forums d’information ou d’événements communs. Le CESA suggère qu’un chantier d’études transfrontalières s’ouvre sur les évolutions comparées des régimes qui définissent la liberté d’association, dans la perspective d’un statut européen de l’association. 1.2. Encourager le bénévolat 1.2.1. Assurer un « vivier » du bénévolat Favoriser l’émergence de bénévoles et leur mise en rapport avec des associations demandeuses en développant l’organisation de salons d’information et de bourses de l’engagement associatif. Développer la sensibilisation au bénévolat et à la citoyenneté en milieu scolaire et universitaire et inviter les systèmes éducatifs et d’apprentissage à favoriser plus encore les contacts avec le milieu associatif. 1.2.2. Renforcer le statut des bénévoles Inviter les associations à formaliser l’engagement bénévole en précisant la mission du bénévole et ses conditions d’exercice, - dans un souci de clarification des rôles et statuts respectifs des bénévoles, d’une part, et des salariés, de l’autre. 1.3. Développer l’accompagnement associatif pour libérer les projets et faciliter le travail des permanents L’accompagnement associatif et l’ingénierie d’accompagnement sont des enjeux majeurs qui correspondent à une demande de nombreuses associations qui ont besoin d’être soutenues techniquement dans leur phase de constitution et de développement. 1.3.1. Faciliter l’accompagnement associatif Le CESA constate le manque de moyens des Missions d’Accueil et d’Information des Associations en regard de leurs objectifs. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 8 Afin de réduire l’inégalité d’accès des associations à l’information, les Délégations Départementales à la Vie Associative pourraient centraliser l’information existante, telle que les guides thématiques, et mettre à disposition des associations un numéro vert sur leurs responsabilités civiles, sociales et juridiques ou encore sur les locaux disponibles. Les collectivités locales pourraient, pour leur part, davantage communiquer sur les outils qu’elles proposent (aides au projet, à la formation ou à l’emploi associatif), mais également s’associer à cette démarche de mutualisation de l’information. Le CESA suggère également aux collectivités locales et aux services de l’Etat de : - dégager une ligne d’aide au développement de platesformes informatisées auprès des regroupements associatifs proposant des services, incitant ainsi aux économies d’échelle et à la réduction des coûts de structure ; - davantage former aux réalités associatives les agents de médiation et d’animation particulièrement dans des quartiers sensibles et en milieu rural. 1.3.2. Susciter une ingénierie de conseil différenciée La mise en synergie des services d’aide mis en place par des associations ou des unions d’associations permettrait une meilleure circulation de l’information et l’identification d’interlocuteurs par l’association demandeuse. Les structures d’appui à la vie associative se situent actuellement dans les trois grandes villes-centres. Elles gagneraient en accessibilité par une meilleure couverture territoriale dans l’ensemble de l’Alsace. S’agissant plus largement des associations isolées et des nombreuses associations de petite taille qui ne sont pas toutes en mesure d’accéder aux prestations professionnelles existantes, le CESA propose de favoriser la création de centres de ressources pour de l’appui à la gestion des ressources humaines, du conseil fiscal ou organisationnel, de la formation, intervenant à la demande, avec possibilité de faire appel à des experts extérieurs. Il serait souhaitable de distinguer deux niveaux-ressources de la vie associative : ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 9 - une fonction « premier accueil » apportant des conseils et des réponses généralistes (comptabilité, assurance, fiscalité, etc.), qui serait organisée de façon territorialisée en dehors des trois grandes villes-centres, par exemple dans un cadre intercommunal ; - des conseils spécialisés, à l’échelle départementale ou régionale. 2- FACILITER ET AMELIORER QUALIFICATION EN MILIEU ASSOCIATIF - La compétence au cœur 2.1. Faire de la formation en milieu associatif une priorité régionale Les responsabilités et les risques auxquels doivent faire face les associations nécessitent aujourd’hui d’accompagner les projets associatifs par des actions de formation s’adressant aux membres des associations selon les missions et les objectifs de chaque association. Dans cette optique, le CESA propose que soit reconnu un droit d’accès à la formation pour les bénévoles d’associations. Il suggère également de mettre en place la validation de l’expérience acquise par les bénévoles en milieu associatif. 2.1.1. Renouveler l’offre de formation à l’échelle régionale à l’usage des bénévoles Le CESA suggère que des formations de base (formations juridiques ; techniques de l’animation et du développement) soient organisées à l’intention des bénévoles, le plus largement possible, éventuellement par territoire, et qu’elles soient dispensées à un coût très abordable pour les associations à faibles moyens. Le financement de ces formations généralistes pourrait être pris en charge par la collectivité publique, et en particulier par l’Etat. S’agissant de formations plus spécialisées, et compte tenu de la diversité des besoins (administration, comptabilité, formation à la méthodologie de projet, médiation, accompagnement social, utilisation des nouvelles ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 10 technologies…), la maîtrise d’œuvre en serait assurée par secteur d’activité ou par secteur géographique. Pour favoriser l’accès effectif des petites associations et de leurs bénévoles aux formations proposées, des modalités d’éligibilité devraient être définies et des formations de proximité organisées. 2.1.2. Rappeler l’importance de la formation pour les salariés des associations Le CESA recommande de prévoir des financements durables de la formation professionnelle. Les concours financiers sont encore trop souvent ponctuels et peu accessibles pour les personnes salariées dans les plus petites associations. Le CESA invite à ce propos le Conseil Régional à adapter ses critères d’accès et d’aides à la formation. L’offre de formation gagnerait à être amplifiée et rationalisée, dans le cadre de l’aménagement de troncs communs à plusieurs formations spécialisées ou de partenariats entre organismes de formation réunis autour d’un projet qualifiant ou diplômant. Enfin, le CESA propose d’encourager de nouvelles filières de formation mettant l’accent sur les apprentissages de terrain et faisant appel à un multipartenariat dans le cadre régional. Les initiatives mises en place par les Universités dans ce domaine méritent attention. 2.2 Accompagner le développement des associations 2.2.1. Améliorer les conditions d’activité des associations Rappelant que de nombreuses associations, petites et moyennes, manquent de ressources humaines en interne, le CESA souligne l’intérêt, pour elles, de recourir ponctuellement à des services de conseil. 2.2.2. Inviter à sécuriser la fonction employeur Il est important d’aider les associations-employeurs qui ne s’appuient pas sur une fédération à se doter d’outils (tableaux de bord) pour faire émerger les compétences dont elles ont besoin, au-delà des qualités personnelles des personnes sur lesquelles elles s’appuient. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 11 Le CESA suggère qu’une communication particulière soit développée vers l’ensemble des associations employeurs d’emplois-jeunes pour les informer, d’une part, des dispositifs d’accompagnement existants (à l’exemple de la plate-forme régionale de professionnalisation placée sous la direction du Préfet de Région et de la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle d’Alsace), d’autre part des possibilités d’aides au diagnostic. Cela afin d’anticiper l’arrivée à échéance des contrats, de faire le point sur les profils de poste et les activités utiles, novatrices, à pérenniser. 3- DEFINIR UN PARTENARIAT EQUILIBRE ENTRE POUVOIRS PUBLICS, FINANCEURS ET ASSOCIATIONS La concertation comme principe 3.1. Mobiliser des aides adaptées Le CESA rappelle que, dans le champ des associations qu’il a choisi de couvrir dans cet avis, les associations ne sauraient être considérées comme de simples prestataires par les collectivités publiques : elles doivent être de véritables partenaires. 3.1.1 Aménager les critères des aides aux associations Le CESA serait favorable à ce que l’on accompagne davantage les petites associations dans leur fonctionnement, en combinant aides au projet et aides au fonctionnement. Dans bien des domaines, la conception actuelle des aides au projet laisse aux responsables associatifs la charge, de plus en plus lourde, de l’administration et de la gestion. Les financeurs pourraient prendre davantage en compte les frais de structure de l’association et les associations évaluer leurs coûts de prestations telles que le temps investi par les bénévoles et les salariés, les activités d’accueil, d’accompagnement ou de formation. Le CESA juge opportun d’encourager, dans la concertation, le recours aux conventions pluriannuelles à trois ans sur la base d’objectifs clairs. Cette procédure sécurise en effet les financements au service de projets durables ; elle permet aux associations de mieux ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 12 assurer leur gestion financière et vise à clarifier les engagements entre (co)financeurs et associations. Il serait à ce propos utile d’étudier les modalités de réduction des délais de versement des aides. Dans le cadre de la convention, les associations, notamment opératrices dans le domaine des services aux personnes, doivent conserver une marge d’innovation pour introduire localement de nouveaux modes d’organisation et tester des fonctionnements originaux. Enfin, le CESA estime utile que financeurs et associations procèdent à une évaluation partagée des politiques d’aide. 3.1.2. Améliorer les procédures Par exemple en : - coordonnant les dates de dépôt des demandes de subventions auprès des financeurs ; - prévoyant des dossiers harmonisés ; - proposant des listes informatisées des aides disponibles ; - recourant plus fréquemment à la possibilité d’avances sur subvention. 3.1.3. Diversifier les aides L’aide au développement des associations passe également par : - des aides aux infrastructures (locaux, salles de réunion, etc.) ; - des aides aux investissements immatériels pour un accès facilité aux technologies d’information et de communication la mise en réseau d’informations permettant en particulier aux petites associations de gagner en autonomie ; - une mobilisation des partenaires des associations sur la faisabilité du mécénat, la facilitation du don, du parrainage associatif ou encore de fonds de garantie et d’apports en épargne de proximité ; - l’ouverture d’une ligne de financement permettant aux associations de mobiliser dans de très brefs délais des fonds d’urgence, comme le demandent les associations à but humanitaire. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 13 3.2. Conjuguer concertation et transparence 3.2.1. Le CESA rappelle que : - la réalisation de dossiers de demande de subventions et leur obtention deviennent de plus en plus complexes ; - si un grand nombre d’associations vivent sans subventions, pour celles qui y recourent, les financeurs doivent se montrer attentifs à leur utilisation et à leur transparence d’emploi ; - il n’existe toutefois pas de règles générales pour juger de l’efficacité de l’utilisation des aides et l’exigence de transparence ne doit pas être le prétexte d’une approche par trop dirigiste des associations par les pouvoirs publics et les financeurs. 3.2.2. Mieux contrôler Le CESA attire l’attention sur le fait qu’une concertation claire sur la base d’un cahier des charges précis constitue une garantie pour un partenariat équilibré. La clarification des rapports entre l’Etat, les collectivités locales, les organismes financeurs (Caisse d’Allocations Familiales, etc.) et les associations qui recourent aux financements publics et/ou qui remplissent des missions de service public implique une modernisation des modalités de contrôle. Les financeurs pourraient ainsi : - adopter un suivi comptable des associations à la fois quantitatif et qualitatif, par exemple à partir de logiciels de suivi informatique permettant de sécuriser les financements (clignotants, respect réciproque des délais, bon usage des aides) ; - et ainsi optimiser leurs partenariats avec les associations sous la forme de conventions différenciées selon les cas de figure : conventions d’objectifs, conventions financières ; conventions de mise à disposition d’équipements et de personnels, etc. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 14 4- ACCROITRE LA VISIBILITE DE LA VIE ASSOCIATIVE EN ALSACE - Encourager les associations à être les acteurs de leur organisation Ni le mode de représentation ni la structuration du mouvement associatif ne se décrètent. Il ne peut donc être question que d’aider le secteur associatif à être le propre acteur de son organisation. Tout en rappelant que la vie associative et le soutien aux associations ont d’abord lieu aux niveaux communal et départemental, le CESA souhaite, à ce propos, souligner que le développement associatif n’est plus simplement d’ordre local : les enjeux intercommunaux et régionaux deviennent importants et impliquent des cadres d’adaptation à des échelles efficaces de projets et de participation. Les réunions et auditions ont montré cependant que la représentation globale du monde associatif régional n’est généralement pas ressentie comme une nécessité par les associations. Néanmoins, l’hétérogénéité des situations invite à suggérer une démarche visant à favoriser l’émergence d’une expression commune quand celle-ci n’existe pas, par secteur et en fonction des demandes qui pourraient en émaner. 4.1. Favoriser les expressions et la mise en réseau associatives 4.1.1. Mieux se connaître pour mieux se faire reconnaître Le CESA rappelle l’importance pour les associations de se rencontrer et de coopérer pour promouvoir des valeurs et échanger des savoir-faire. La connaissance mutuelle des associations mérite d’être renforcée dans certains secteurs. Cela peut prendre la forme de forums de discussion, de création de sites Internet ou de rencontres régulières telles que des journées régionales des associations. Cela peut aussi se traduire par l’élaboration volontaire de chartes portant sur une éthique et des modes de fonctionnement communs. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 15 4.1.2. Faciliter les démarches inter-associatives Par l’incitation à des échanges, sur des bases volontaires et pragmatiques, entre associations d’un même secteur d’activité ou relevant de secteurs d’activités complémentaires pour : - une mutualisation d’actions, de coûts et de charges ; - une mise en réseau technique et utilitaire de la gestion commune d’un certain nombre de démarches comme le traitement des salaires, par recours à des serveurs informatiques. Par une représentation et participation des associations dans différentes instances : - l’apport des associations dans le développement local et l’aménagement du territoire pourrait être valorisé par leur représentation au sein des futurs conseils de développement de communautés d’agglomérations et de pays, sachant que les associations contribuent déjà, en maints endroits, à une intercommunalité vivante et participative. Le CESA formule, par ailleurs, l’intérêt et la possibilité d’ouvrir des chantiers de création de labels, à partir de l’impulsion par un secteur d’activités d’une démarche qualité auprès d’associations intéressées, ou à l’initiative d’associations qui se reconnaissent derrière un référentiel commun. Le recours à un organisme extérieur et indépendant de certification n’est pas obligatoirement nécessaire dans tous les cas. Pour les associations d’un secteur qui en manifestent le souhait, le CESA suggère à la Préfecture de Région et aux collectivités locales de mobiliser et de suivre ce secteur autour d’une méthodologie d’organisation et de représentation qui lui soit propre. La Culture, par exemple, pourrait se constituer en chantier. 4.2. Déterminer les niveaux efficaces de la coopération associative 4.2.1. Le CESA suggère de reconnaître et de renforcer les fédérations à vocation régionale comme des lieux d’unité et de compétences. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 16 4.2.2. La mise en œuvre entre associations de coopérations interactivités voire inter-secteurs et la participation à des projets de territoire peuvent être facilitées à l’échelle des intercommunalités ou des pays. 4.2.3. Enfin, le CESA invite à des échanges transfrontaliers réguliers entre associations et entre groupements d’associations. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 17 CONCLUSION Les évolutions de la société invitent à repréciser le rôle des associations. Si les associations, très sollicitées, sont de plus en plus considérées comme des agents économiques, elles ne sont pas que cela : elles sont surtout et doivent rester des écoles de citoyenneté et des espaces de pratiques solidaires. Le CESA rappelle avec force le principe de liberté d’association et d’initiative. Cette liberté a pour contrepartie un devoir de transparence. Elle a aussi pour corollaires l’information et la formation au sein des associations, la reconnaissance du rôle des bénévoles et de l’apport des salariés - qu’ils œuvrent ou non dans l’économie sociale. Pour répondre précisément à la saisine du Préfet, le CESA estime que la représentation unitaire du monde associatif régional ne paraît pas d’actualité en Alsace et ne pourrait être envisagée que par ses acteurs eux-mêmes. Le CESA pense en revanche souhaitable, dans le respect de la diversité associative et quand il y a lieu, d’améliorer l’organisation et la représentativité de la vie associative à travers des coopérations entre associations qui se retrouvent dans une démarche commune, autour d’objectifs et de valeurs partagés. Cette dynamique nécessite un certain nombre d’étapes préalables qui vont d’une plus grande visibilité du monde associatif à une optimisation des relations entre pouvoirs publics et associations, en passant par de nouveaux modes d’échanges et d’expressions associatives, dont la territorialisation est au moins aussi importante que la spécialisation par secteur. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 18 POSITION DE MINORITE « LE DEVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE EN ALSACE » 1. Dans sa saisine du 29 mai 2000 sur la question de la vie associative et de sa place dans l’économie sociale, le Préfet de Région a invité le Conseil Economique et Social d’Alsace à réfléchir, d’une part au développement des associations, d’autre part à l’organisation du monde associatif, appelant à ce propos, à s’interroger sur une éventuelle représentation des associations au sein du Groupement Régional de la Coopération de la Mutualité d’Alsace. 2. Des situations très diverses En Alsace, les associations sont régies par le Code Civil Local. Le secteur associatif recouvre aussi bien des petites que des grosses associations en termes de taille et de budget ; des associations centrées sur les seuls besoins de leurs membres et des associations s’adressant à des usagers extérieurs et / ou remplissant des missions de service public ; des associations qui ne génèrent aucun produit financier aussi bien que des associations gestionnaires ; des structures d’insertion par l’activité économique sous statut associatif aussi bien que les multiples associations qui, en Alsace, oeuvrent dans le champ du développement de la personne. 3. En évolution permanente Même si l’engagement des citoyens évolue, le nombre de créations d’associations reste élevé et la vie associative dense en Alsace. Pour répondre à de nouveaux besoins et depuis que la crise économique a fait croître le nombre de chômeurs et d’exclus, certaines associations se sont adaptées et ont été créées pour devenir les relais des pouvoirs publics. Par ailleurs, certains secteurs sont très organisés et d’autres se sont largement professionnalisés. D’autres restent par essence très atomisés. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 19 4. Encourager la vie associative La formation de base des bénévoles (juridique, financière, animation) peut faire l’objet d’aides de la part des collectivités territoriales. Les politiques d’aides, le subventionnement des associations, devraient faire l’objet de règles simples, claires, transparentes et égales pour toutes. Elles peuvent prendre en compte, le cas échéant, une partie des frais de structure. En retour, il est normal que la puissance publique, les financeurs sociaux, tout comme leurs adhérents euxmêmes, exigent la transparence dans le fonctionnement démocratique et financier des associations, imposé par la loi. Les salariés des petites associations sont confrontés aujourd’hui aux mêmes difficultés d’accès à la formation que les salariés des TPE. L’offre de formation pourrait se structurer davantage afin de tendre vers une meilleure mutualisation. Des engagements de développement de la formation dans le cadre de contrat d’objectifs du secteur associatif pourraient en constituer une base de réflexion et de proposition. 5. Encourager associations le développement des activités des L’émergence de nouvelles activités d’utilité sociale s’est fait partiellement au travers du dispositif « emplois jeunes ». L’Etat, les collectivités et les associations devront se rapprocher pour réfléchir à la pérennisation de ces nouveaux services et au devenir de ces salariés « emplois jeunes ». 6. L’économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire repose en partie sur le tissu associatif en Alsace. Ce « tiers secteur » mériterait une approche et analyse particulière, d’autant qu’il s’élargit au-delà du cercle associatif. Le CESA devrait s’auto-saisir d’une étude pour donner un nouvel avis sur l’impact de l’économie sociale et solidaire en Alsace. 7. Le secteur associatif propre acteur de son organisation Le principe de liberté d’association est un droit fondamental qui ne souffre d’aucune restriction aujourd’hui. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 20 Le CESA estime donc que le représentation des « Associations » dans le GRCM ne semble pas d’actualité. Le secteur associatif doit rester libre de sa structuration, de son organisation, reflétant toute sa diversité. Pour le Groupe CFDT du CESA : Jean-Paul GUTFREUND, Raymond HAMM, François IGERSHEIM, Pascale LIBERT, Bernard MARX, Philippe WESSBECHER. ....................................................................................................................................................................... Le Développement de la Vie Associative en Alsace - Avis CESA n°3-01 – Mai 2001 / 21