Aérodrome Abbeville-Buigny-Saint

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Aérodrome Abbeville-Buigny-Saint
Aérodrome Abbeville-Buigny-Saint-Maclou
Quelques éléments historiques
par Pierre Darras, ancien Président de l’aéroclub d’Abbeville de 1998 à 2009
L'histoire de l'aérodrome d'Abbeville peut se décomposer en cinq périodes au plan de sa situation
géographique, de sa surface ou de son équipement.
Tout d'abord la création en 1922, sur la commune de Drucat- Le Plessiel, d'un terrain de secours de
trente cinq hectares sur l'itinéraire de la première ligne aérienne commerciale Paris-Londres, ouverte
en 1919. Cet aérodrome sera balisé, équipé d'une station TSF, d'un téléphone, d'un poste de
distribution d'essence, d'un atelier avec outillage suffisant pour le dépannage et un peu plus tard de
balises lumineuses délimitant la surface d'atterrissage de nuit. En 1930, l'Aéro club de la Somme à sa
création, s'y installera, construira des hangars et animera par sa vitalité cette plateforme.
La seconde période sera son extension en 1936, sa surface passant de 35 hectares à 86 hectares
pour les opérations interessant la Défense Nationale. Sur cette nouvelle surface se développera une
activité importante avec l'Aéroclub et la section d'Aviation Populaire crée en 1937.
La troisième période fut celle de la guerre 1939-1945 au cours de laquelle ce terrain deviendra
militaire. Occupé dans un premier temps par la RAF en 1939, il sera ensuite réquisitionné par les
troupes allemandes qui le doteront en 1941 de trois pistes en dur de 1600m x 50m et de nombreux
équipements tels que des abris et des casernements enterrés ainsi que des hangars pour des avions
de chasse dissimulés dans les bois jouxtant Le Plessiel et Drucat. Différentes unités seront basées
sur ces terrains. Les pilotes anglais qui redoutaient ces pilotes allemands dans les combats aériens
les appelleront alors les ''Abbeville Boys''.
Toutes ces installations furent fréquemment attaquées par les Alliés, d'abord par les chasseurs
bombardiers de la RAF puis par les bombardiers lourds B17 en 1942 lors de l'opération '' Jubilée '', la
tentative de débarquement sur Dieppe. Au cours de ces bombardements, le village de Le Plessiel
sera en partie détruit. A la libération en septembre 1944, la RAF pris à nouveau possession du terrain
remettant en état les pistes que les allemands avaient miné à leur départ. Une école militaire française
s'y installa dirigée par le Capitaine Michel Doré, président fondateur de l'Aéroclub de la Somme,
décédé en février 1945.
Le quatrième événement important sera le transfert des installations du territoire de Drucat-Le Plessiel
sur celui de la commune de Buigny-St-Maclou sous l'impulsion de M. Alof de Louvencourt, inspecteur
de finances et président de l'Aéroclub. Ces opérations se dérouleront de 1960 à 1964, avec
construction de hangars, d'ateliers, de station essence, d'un resto route et d'un motel géré par la
société d'exploitation '' Le Relais Paris-Londres''.
Cette station Air-Route, inaugurée en 1965, fut la deuxième après Dijon dans un projet de seize
stations sous la tutelle du Ministère des Transports pour développement de l'aviation d'affaire et de
tourisme. En 1970, la CCI sous la présidence de Philippe Duclercq prendra la concession des
installations.
Dernière étape de cette histoire, dans le cadre de la loi du 13 août 2004 relative aux mutations
domaniales de l'Etat, celui-ci devait se séparer de 151 hectares d'aérodrome et les transférer aux
collectivités territoriales. Depuis le 1er janvier 2007 c'est la commune de Buigny-St-Maclou qui est
propriétaire des 62 hectares de l'aérodrome, la CCI en restant le gestionnaire.
En janvier 2011, la CCI délègue l'exploitation de l'aérodrome à une association d'usagers constituée à
cet effet.
Le peintre britannique Robert TAYLOR a recréé une scène de 1941,
quand les " ABBEVILLE BOYS " étaient à la hauteur de leur réputation face
aux Spitfires et Hurricanes de la RAF.
Bien que la " Jagdeschwader 26 Schlageter " (JG 26) n'était pas connue sous ce nom par ses
adversaires, elle se bâtit une redoutable réputation parmi les équipages alliés.
Son talent et sa détermination amenèrent les pilotes de la RAF et de l'USAAF à devenir très méfiants,
chaque fois qu'un Bf109 ou un Fw90, au nez jaune, les attaquait.
Parce que certains éléments de cette unité étaient basés à Abbeville-Drucat, les alliés surnommèrent
ces chasseurs agressifs et efficaces, au nez jaune : les " ABBEVILLE BOYS " ou " Abbeville Kids ".
Ils étaient perçus comme un groupe d'élite, spécialement sélectionné, composé d'As de la Luftwaffe...
Bien que du point de vue de la Luftwaffe, ils étaient juste une très expérimentée et efficace escadre de
chasse...

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