Les Echos - 12/07/07
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Les Echos - 12/07/07
Veille stratégique _ juillet 2007 Sommaire 1 Les magazines abattent la carte du petit cadeau (Les Echos - 12/07/07) 2 La presse pro : le défi d’Internet (Stratégies - 5/07/07) 3 La crise de la presse écrite a perduré en 2006 (le Nouvel Observateur - 6/07/07) 4 La presse asphyxiée par les moteurs (Courrier International - 28/06/07) 5 Les nouvelles technologies à l’épreuve des annonceurs (Stratégies - 12/07/07) 6 Tagging and social search drove Accenture’s adoption of enterprise 2.0 (Social computing magazine – 25/06/07) 7 Web sites of traditional French media outlets boosted by international traffic (Comscore study - 29/06/07) 8 YouTube lance sa version en français et dans huit autres langues (latribune.fr – 19/06/07) 9 Blogs : quand les amateurs deviennent pro (CBNews – 9/07/07) 10 Blogs de com’ (Stratégies – 12/07/07) 11 Peut-on vivre de son blog ? (Stratégies – 12/07/07) 12 Médiamétrie va investir 35 millions pour maîtriser la convergence (lefigaro.fr – 6/07/07) 13 La France des cadres actifs 2007 (IPSOS – 10/07/07) 14 Le stress au travail, un mal en plein essor (Stratégies - 28/06/07) 15 Corporate et développement durable (Stratégies - 28/06/07) 16 Bibliographie Petite sélection de notes de BLA*G !, le blog des *Angiens, Angie 1 1- Les magazines abattent la carte du petit cadeau (Les Echos - 12/07/07) La bonne vieille recette des objets offerts avec les journaux se diversifie pour accélérer les ventes et inciter à la découverte. Ce mois-ci, les acheteuses du mensuel « Jeune et Jolie » trouveront en cadeau avec leur journal préféré une paire de tongs. Offertes par la marque de lingerie BodyOne, 305.000 paires accompagneront le journal et se déclineront en trois couleurs, dont les incontournables doré et argent de l'été. Avec le numéro précédent fêtant les vingt ans du titre, elles avaient droit à un tee-shirt Nina et à un échantillon du parfum du même nom lancé par Nina Ricci. Doté d'une logique différente des séries de livres, DVD ou CD vendus avec les journaux pour un supplément de prix, le cadeau gratuit se développe. Ces « plus produits », liés à des accords avec les marques, les magazines féminins en sont les plus friands, surtout à l'approche de l'été. Dans la presse pour enfants ou destinée aux parents, les objets joints au journal sont devenus des passages obligés mais sont rarement siglés, ce qui pose d'ailleurs la question de leur coût. Mais d'autres types de presse succombent au phénomène. En juin, le mensuel de cinéma « Première » se vendait ainsi avec une casquette signée Von Dutch. Les marques impliquées cherchent un effet d'image. « Cela leur donne un autre type de visibilité. Leur nom apparaît en couverture. Il s'y ajoute souvent des campagnes d'affichage », précise Caroline Fontaine, dirigeante d'Ogem, agence médias et hors médias, spécialiste de l'échange marchandise (groupe Barterforum), qui monte régulièrement des partenariats, dont celui de BodyOne avec « Jeune et Jolie ». Les annonceurs investissent dans les produits offerts avec des contreparties de présence en couverture et d'espaces publicitaires dans les journaux pouvant aller jusqu'à deux fois la valeur des objets offerts. Des opérations régionales peuvent aussi avoir lieu, comme un crayon à paupières Innoxa diffusé avec « Bien dans ma vie ! » en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pour la presse, offrir des objets étoffe leurs ventes. « Dans le cas des magazines féminins, ces opérations permettent en général de recruter de 60 à 90 % de lectrices supplémentaires qui découvrent ainsi le journal. Dans les points de vente, elles génèrent une meilleure exposition car l'ensemble est plus volumineux », remarque Philippe Khyr, directeur délégué chez Lagardère Active. La mécanique crée d'autres liens avec le lecteur. « En période de mutation, face à une concurrence accrue, c'est une façon de le chouchouter, de lui montrer qu'acheter un journal lui ouvre des droits, qu'il fait partie d'un club privé, de personnaliser la relation. C'est un atout supplémentaire dans la batterie des outils à la disposition d'un titre », analyse Sophie Renaud, directrice d'Aegis Media 2 Expert Presse, spécialisé dans les études et la recherche et développement sur les médias. Elle resitue le développement des « plus produits » dans le phénomène plus global d'une presse qui a davantage intégré des réflexes marketing. Souvent, différents motifs ou couleurs sont proposés pour donner la sensation de choix et démultiplier les envies d'achat. Lorsque « Elle » a proposé en début d'année des carnets à la couverture dessinée par un couturier, l'hebdomadaire les a proposés en trois versions (Christian Lacroix, Karl Lagerfeld pour Chanel, Sonia Rykiel). L'été est le moment propice Du maillot de bain au paréo en passant par la montre ou le mini-sac, les accessoires de mode restent les produits les plus souvent offerts. Les cosmétiques sont aussi bien représentés. Le dernier numéro de « Votre beauté » se vend avec un baume pour les lèvres Clarins. Mais d'autres registres commencent à être explorés. Le numéro de mai du féminin « Isa » contenait ainsi un disque de quatre titres signés Elsa Tovati, donné à 50.000 exemplaires dans la version grand format du mensuel et à 150.000 avec la version plus petite. En outre, Universal Music a mentionné le magazine et l'opération lors de sa promotion de l'album complet en télévision et radio. « Les titres de presse veulent des choses que personne n'a faites tandis que les annonceurs sont demandeurs d'opérations différentes pour se démarquer », souligne Caroline Fontaine. L'été est un temps fort pour ces cadeaux. « Les gens ont le temps de feuilleter les magazines, c'est la période où il y a le plus d'élasticité des ventes », relève Philippe Khyr. Le reste de l'année gagne néanmoins du terrain. C'est à Noël 2005 que le magazine « Jalouse » a fait beaucoup parler de lui avec un « sex toy » associé à une partie des exemplaires mis en vente. « En quarante-huit heures, il n'y en avait plus en kiosque », rappelle Caroline Fontaine. La période de la Saint-Valentin devient aussi un rendez-vous. Les moments emblématiques pour la vie d'un journal constituent un autre passage obligé. En mars dernier, pour son 400e numéro, « Le Journal de la maison », offrait un vase pliable. Alors que, dans la presse décoration, la taille des objets appartenant à cet univers est un frein. Certains titres comme « Jeune et Jolie » affichent même un cadeau tous les deux ou trois numéros. Autre phénomène en plein développement : les cartes de réduction, celle de « Glamour » n'est valable qu'une journée, à la date du printemps. « Elle » développe aussi ses offres de discount. Quant aux premiers numéros de « Mlle Figaro », visant les jeunes lectrices, ils mettaient bien en avant la carte associée. On pourrait tout à fait imaginer une extension du principe à d'autres types de presse. 3 A manier avec précaution Mais gare aux déceptions. Lorsqu'une marque participant à une telle opération ne propose que quatre ou cinq malheureux vêtements à un tarif privilégié, sans même les mettre en évidence, le consommateur risque de ressortir de la boutique avec le sentiment de ne pas avoir été bien traité. Le but recherché de se constituer une nouvelle clientèle est alors raté. La mécanique du « plus produit » devrait continuer à prendre de l'ampleur. « Les opérations seront amenées à se développer car les annonceurs ont besoin de trouver des façons d'émerger, au-delà d'Internet. La presse a des choses à proposer et il reste des idées à trouver », estime le directeur délégué chez Lagardère Active. Le ressort du cadeau doit néanmoins être manié avec précaution. Le bon dosage doit être trouvé, avec des partenaires en véritable adéquation. « Il faut que l'objet offert apporte une vraie valeur d'usage et fuir le gadget. S'il s'agit d'un produit mode, il doit avoir un lien avec l'esprit tendance du titre. Car il y a des possibilités fortes de déception à la hauteur de l'attachement à un journal », relève Sophie Renaud. Autre écueil à éviter : tomber dans des travers comme en Italie ou en Espagne où il arrive que les magazines disparaissent totalement sous le produit. 2- La presse pro : le défi d’Internet (Stratégies - 5/07/07) Sur fond de baisse de la diffusion mais de reprise des recettes publicitaires, la presse professionnelle doit relever, elle aussi, le défi d'Internet. Encore une année en demi-teinte pour la presse professionnelle, qui a accusé une baisse de 5,26 % de sa diffusion entre 2004-2005 et 2005-2006, selon l'OJD. « La diffusion France payée globale (77 471 086 exemplaires) est en baisse, mais cela est dû à la baisse du nombre de titres contrôlés », précise Philippe Clerget, président de l'association Presse pro. Le seul secteur en progression est la presse de l'automobile, de l'aviation et des transports (+ 5,05 %), avec des titres phares comme France Routes (34 398 exemplaires). La presse financière, économique, juridique, communication et marketing baisse de 3,74 %, tandis que la presse informatique accuse une chute de 7,12 %. En matière d'investissements publicitaires, la tendance est à la stabilité : les volumes ont augmenté de 1,3 %, passant de 87 000 à 88 000pages entre 2005 et 2006, selon TNS Media Intelligence. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle : cette légère croissance marque la fin d'une hémorragie enclenchée en 2002 et 2003, années où le secteur a perdu 9,8 % puis 11,1 % de sa pagination publicitaire. En 2005, la presse professionnelle 4 voyait encore celle-ci se réduire de 3,5 %. La presse informatique, ancienne poule aux œufs d'or du secteur, voit ses pages de pub baisser légèrement en 2006 (- 1 %), et les titres sur l'industrie ou l'agriculture plus fortement (5,1 %). En progression : le BTP (+ 9,5 %), et les services et collectivités (+ 3,2 %). Clients exclusifs Les annonceurs de la presse pro, qui représentent un tiers de l'espace publicitaire total de la presse, sont très fidèles, avec le plus fort taux de clients exclusifs : 74 % contre 71 % en PQR, 61 % dans les magazines nationaux, 30 % en PQN et 24 % dans les gratuits d'information. La presse professionnelle totalise 10 277 annonceurs au budget moyen de 32 000 euros environ, soit 334 millions d'euros de recettes publicitaires. Les clients exclusifs se retrouvent dans des univers très spécialisés comme l'industrie (28,2 %), l'agriculture (10,4 %), le BTP (9,5 %) les services (7,8 %) et l'informatique (6,3 %). Quand les éditeurs montent en ligne Les lecteurs de la presse pro sont des internautes avertis qui attendent beaucoup des sites des titres spécialisés. Petit à petit, les éditeurs développent des offres Web de plus en plus solides. En attendant de passer à un journalisme contributif. Tous sur la Toile ! Voilà le grand enseignement d'une étude réalisée par l'association Presse pro, avec le cabinet B to B Experts. Le thème : « L'utilisation professionnelle d'Internet ». Quelque 706 lecteurs ont été interrogés, provenant des secteurs des services aux entreprises (23 %), de l'industrie (18 %), de l'administration ou des collectivités locales (13 %), du commerce (11 %), des transports (6 %) ou du BTP (4 %). Première conclusion : les professionnels ont parfaitement intégré la Toile dans leurs outils de travail. Ils sont 74 % à surfer au moins une fois par semaine, 98 % disent utiliser Internet pour « chercher une information précise », 81 % pour « suivre l'actualité des acteurs du secteur » et 77 % pour « suivre l'évolution des pratiques de leur métier ». Selon l'étude, les sites de la presse professionnelle permettent surtout aux internautes de « suivre l'actualité des acteurs de leur secteur » (87 %), de « suivre l'évolution des pratiques de leur métier » (78 %) et de « découvrir les nouveautés en matière de produits ou de services » (77 %). « On voit monter sensiblement l'intérêt des internautes pour l'actualité, les points de vue, l'analyse et les débats du moment », note encore Philippe Clerget, président de l'association Presse pro. Finalement, les Français sont plus friands du Web que les Américains : une étude d'Harris Interactive montre qu'il existe encore outre-Atlantique une certaine 5 défiance vis-à-vis de la Toile : si 70 % des sondés estiment que la presse professionnelle américaine délivre une information en laquelle ils peuvent avoir confiance, ils ne sont plus que 59 % à juger les sites B to B fiables. Améliorer les outils En France, les éditeurs l'ont bien compris : le passage au Web est un impondérable. Même si, juge Philippe Clerget, « tous ne sont pas aussi avancés, bien que le Web soit au cœur des préoccupations ». Aux côtés des sites de l'ex-groupe Tests, propriété depuis avril de NextradioTV, ou de celui de La France agricole, déjà bien implantés sur la Toile, certains sont cette année passés à la vitesse supérieure. Comme L'Usine nouvelle (Gisi) avec son portail Usinenouvelle.com, qui se présente comme « le Google de l'industrie » (lire ci-contre). « Nous avons réalisé une étude montrant que 73 % des cadres de l'industrie n'étaient pas satisfaits lorsqu'ils cherchaient sur Internet des informations professionnelles », explique Clément Delpirou, directeur général d'Usinenouvelle.com. Une campagne de publicité conçue par l'agence Brune illustre avec humour le désarroi des internautes. Elle montre que, lorsqu'on tape des mots-clés usuels dans des secteurs industriels tels que « fraise », « puce », « moule » ou « gaine » sur un moteur de recherche grand public, on a davantage de chances de tomber sur des sites d'amateurs de fruits, d'insectes, de fruits de mer ou de lingerie... Sur Usinenouvelle.com, on trouve donc désormais sous l'intitulé « Le meilleur du Web » une cartographie de la Toile professionnelle permettant d'accéder à plus de 17 000sites français et internationaux. Cette nouvelle formule a été lancée au printemps. « Il y a un an, nous recevions 200 000 visiteurs uniques par mois. Aujourd'hui, nous en sommes à 500 000 », souligne Clément Delpirou. Autre nouveauté sur le Web professionnel : le portail du groupe Wolters Kluwer, Wk-rh.fr, lancé fin avril (voir ci-contre). « Nous nous adressons à une population surchargée de travail, qui a besoin de réponses rapides à ses questions », explique Laurent Cheruy, directeur général du pôle entreprise de Wolters Kluwer France. Le site reprend les contenus des supports du groupe Liaisons (Liaisons sociales quotidien, Entreprise & Carrières, Social pratique) et des éditions Lamy (Lamy social, Lamy paye, Formulaire social commenté, etc.). « Il est un peu tôt pour tirer des conclusions sur notre fréquentation, mais nous avons en tout cas reçu un excellent accueil commercial : nous sommes en avance sur nos prévisions », se félicite Laurent Cheruy. Devant ce développement grandissant des problématiques Internet, une question se pose, qui fera l'objet d'un débat pendant la Journée de la presse professionnelle, le jeudi 5 juillet : les éditeurs doivent-ils avoir peur de la blogosphère ? Certains blogs, très pointus, explorent en effet en profondeur des sujets professionnels. « Les blogueurs disposent parfois 6 d'outils plus performants que les acteurs du milieu professionnel, constate Emmanuel Vivier, cofondateur du groupe Vanksen, qui fédère les structures de buzz sur Internet Culture Buzz ou Buzz Paradise. Certains peuvent même bloguer depuis leur téléphone portable, ce qui les rend plus réactifs que les acteurs traditionnels. » Parallèlement, les blogs émanant d'éditeurs de presse professionnelle ne sont pas légion. « L'utilisation des blogs est encore quasi exclusivement liée aux secteurs de l'informatique, de la communication et du marketing », constate Philippe Clerget. Le site de Stratégies, Strategies.fr, propose ainsi des blogs de la rédaction à l'occasion d'événements comme le Festival de la publicité de Cannes, et une sélection de blogs extérieurs. Même aux États-Unis, les blogs ne font pas vraiment recette auprès des acteurs professionnels : selon l'étude Harris Interactive, seuls 11 % des internautes les utilisent régulièrement. Et il semble qu'en France, les éditeurs préfèrent en priorité affiner les sites dérivés de leurs titres papier avant de se lancer dans l'aventure du Web 2.0. Mais il faudra aussi s'y mettre... « Le message que j'essaie de faire passer aux éditeurs, c'est que le blog peut être une nouvelle possibilité d'informer et de construire des lieux de communauté qui renforceront l'attachement aux titres », souligne Philippe Clerget. 3- La crise de la presse écrite a perduré en 2006 (le Nouvel Observateur - 6/07/07) Selon la Direction du développement des médias, la presse payante a particulièrement souffert de la fuite des investissements publicitaires vers ses concurrents gratuits. La crise de la presse écrite a persisté en 2006, la presse payante ayant particulièrement pâti de la fuite des investissements publicitaires vers ses concurrents gratuits, selon une étude publiée jeudi 5 juillet par la Direction du développement des médias (DDM). En 2006, le chiffre d'affaires "presse" des éditeurs s'est élevé à 10,62 milliards d'euros, soit une légère progression de 0,4 % par rapport à 2005, après une hausse minime de 0,1 % l'année précédente. "Six ans plus tard et malgré l'arrivée des journaux gratuits, le pic atteint en l'an 2000 (10,64 mds EUR) n'a toujours pas été égalé", explique la DDM. La faible progression du chiffre d'affaires en 2006 est due à une nouvelle chute des ventes (-0,9 %), alors que les recettes publicitaires ont augmenté de 2 %. La part des recettes publicitaires s'établit donc à 44 % du chiffre d'affaires, et celles des recettes de vente à 56 %. 7 Au profit de la presse gratuite Comme l'année précédente, la presse payante a souffert au profit de la presse gratuite. Le chiffre d'affaires de la première a baissé de 0,2 %, tandis que celui de la seconde (presse gratuite d'annonces et d'information) a bondi de 7 %. Comme en 2005, la quasi-totalité de l'augmentation des recettes publicitaires est allée à la presse gratuite. Sur les 90 millions d'euros de surplus, la presse gratuite en a encaissé 70 n'en laissant que 20 à la presse payante. La crise de la presse est encore plus nette si l'on tient compte de l'évolution de l'inflation sur la période. La presse magazine a le plus souffert En euros constants, le volume du chiffre d'affaires de la presse écrite a diminué de 1,9 % en 2006 et de 11 % depuis 2000. Tous les secteurs de la presse payante ont vu leur chiffre d'affaires baisser en euros constants en 2006, alors que celui de la presse gratuite a augmenté de 4,7 %. La presse magazine est le secteur qui a le plus souffert (-3,1 %), alors que la presse technique et professionnelle est celle qui s'en sort le mieux (-1,7 %). Depuis 2000, le chiffre d'affaires en euros constants de la presse payante a baissé de 14 %, en raison d'une baisse de 10 % des ventes et de 20 % des recettes publicitaires. Dans le même temps, les recettes du secteur des gratuits ont augmenté de 36 %. 4- La presse asphyxiée par les moteurs (Courrier International - 28/06/07) Etranglés financièrement, les journaux réduisent le nombre de leurs journalistes. Pour éviter qu’ils ne disparaissent, Google et Yahoo!, en partie responsables, doivent leur venir en aide. En annonçant, au début du mois de mai, la suppression de cent postes de journaliste en raison d’une crise financière croissante, le San Francisco Chronicle a ouvert le dernier chapitre de l’histoire tragique du déclin du journalisme traditionnel. Le groupe Hearst, propriétaire du journal (qui perd 1 million de dollars [740 000 euros] par semaine), estime qu’il n’avait pas d’autre choix que réduire ses coûts en licenciant toute une série de professionnels qualifiés ou en incitant les journalistes les plus expérimentés à partir. Les départs toucheront le quart de la rédaction du Chronicle. A l’ère des nouveaux médias, cette compression de personnel est peutêtre, de mémoire récente, la plus sévère qui touche un “vieux” média, mais elle n’a rien de neuf pour le grand public. Les facteurs ayant 8 engendré cette situation sont tristement connus. L’essor d’Internet a engendré une chute brutale des recettes publicitaires de la presse écrite. Les sites de petites annonces gratuites comme Craigslist.com ont gravement entamé l’une des sources traditionnelles de revenus de celle-ci. Si de nombreux journaux se sont efforcés de se forger une présence sur la Toile – y compris le Chronicle, dont le génial sfgate.com fait partie des dix sites d’information les plus visités des Etats-Unis –, les recettes des annonces en ligne sont misérables par rapport à celles du traditionnel support papier. Résultat, des journaux comme le Chronicle doivent réduire leurs effectifs pour survivre – et ceux qui doivent partir sont des journalistes extrêmement compétents qui se consacrent à la recherche et à la couverture de la vérité, en toute indépendance et sans peur ni parti pris. Le citoyen moyen ne perçoit peut-être pas à quel point ces compressions de personnel menacent l’accès des gens à des informations importantes réunies selon des exigences élevées. Lorsqu’on supprime des emplois de journaliste – et, en particulier, en aussi grand nombre que le Chronicle l’envisage –, le produit est inévitablement moins bon qu’il ne l’était. Le fait est qu’il n’y aura rien sur YouTube, ni dans la blogosphère, ni ailleurs sur la Toile pour remplacer efficacement le précieux travail de ces professionnels. Il y aura moins de moyens pour enquêter, par exemple, sur des affaires aussi importantes pour le pays que le scandale BALCO [laboratoire californien qui a fourni des produits dopants à plusieurs grands noms du sport américain] ; moins de professionnels pour s’entêter à dévoiler les pratiques financières douteuses de l’université de Californie et contraindre certains dirigeants à reconnaître publiquement leurs erreurs et à les réparer ; moins de journalistes pour suivre les mairies, les tribunaux et les écoles locales et transmettre à la communauté des informations que celle-ci considère comme dues et sur lesquelles les autres médias, télévisions et radios locales incluses, se fondent pour élaborer leurs programmes d’informations. Une société plus vulnérable à la propagande politique Il n’y aura pas moins d’informations ni moins de scandales ; seulement moins de limiers formés aux dures tâches d’enquêter sur l’événement et d’en assurer la couverture. Les adorateurs des sites d’information en ligne, du journalisme “citoyen” et de la blogosphère des journalistes autoproclamés avancent que les vieux piliers de l’information comme le Chronicle n’ont en fait que ce qu’ils méritent. Si les “vieux” médias ne peuvent pas s’adapter à l’ère numérique, tant pis pour eux, soutiennentils. D’ailleurs, les groupes de presse n’ont jamais été tellement bons, et il leur est déjà arrivé plus d’une fois de faillir misérablement à leur mission. La Toile ne manque pas de solutions capables de remplacer le journalisme traditionnel, par exemple les millions de blogueurs qui donnent leur opinion sur l’actualité, sans parler des puissants agrégateurs comme 9 Google et Yahoo!, dont les moteurs de recherche récoltent une foule d’informations et de contenus fournis par d’autres… et génèrent des milliards de dollars chaque année pour leurs propriétaires. Moi qui enseigne le journalisme, je vois les choses différemment. Je vois un monde où l’art de transmettre une information en toute indépendance et sans parti pris est extrêmement menacé. Je vois aussi émerger une société de plus en plus divisée, de fait moins informée et plus vulnérable à la propagande politique et commerciale, aux clichés et aux partis pris. Je vois un monde dans lequel la poursuite de la vérité au service de l’intérêt général perd sa valeur culturelle au milieu du tumulte technologique, un monde où le journalisme professionnel pratiqué selon une éthique largement reconnue disparaît rapidement de systèmes d’information en pleine expansion car tout le monde va sur la Toile pour se repaître de la dernière actualité. Je vois un monde dans lequel de grandes sociétés comme Google et Yahoo! continuent à s’enrichir sans reverser grand-chose aux entreprises journalistiques, tandis que des légions de journalistes professionnels se retrouvent aujourd’hui sans emploi aux Etats-Unis parce que leur employeur, un vieux média, ne peut plus se permettre de les payer. Il n’y a pas longtemps, Sam Zell – le milliardaire de l’immobilier qui a racheté, début 2007, les journaux du groupe Tribune, parmi lesquels le Los Angeles Times [n° 838, du 23 novembre 2006] – a mis les pieds dans le plat et comparé Google et Yahoo! à des pirates des temps modernes qui raflent les trésors produits par d’autres. “Si les journaux des Etats-Unis ne laissaient pas Google voler leur contenu, Google serait-il rentable ? Pas tellement”, a-t-il déclaré en avril, lors d’une conférence à l’université Stanford. Les dirigeants de Google déclinent, pour leur part, toute responsabilité dans les malheurs que connaît aujourd’hui la presse américaine. Pour eux, leurs services d’information aident simplement les gens à trouver ce qu’ils cherchent. Les problèmes des journaux sont dus, à leur avis, aux forces du marché, qui sont animées par une révolution technologique permanente. C’est cet argument que Marissa Mayer, la vice-présidente de Google, a invoqué fin mai, lors d’une conférence sur l’état de la presse américaine, rappelant simplement que “nous [Google] sommes informaticiens, pas journalistes”. C’est peut-être vrai, mais il est temps que les groupes comme Google acceptent de prendre davantage de responsabilités en ce qui concerne l’avenir de la presse, en reconnaissant la menace que l’informatique fait peser sur la place du journalisme dans une société démocratique. On ne peut plus accepter que les dirigeants de Google déclarent ne pas faire de journalisme, mais uniquement s’employer à fournir des liens vers les “fournisseurs de contenu”. Le journalisme, ce n’est pas qu’une question d’emplois et de pertes financières : c’est une institution publique essentielle dans une société libre. Il est évident que Google et les groupes similaires, qui tirent indirectement des bénéfices énormes du coûteux 10 travail des journalistes, doivent commencer à prendre leurs responsabilités. Google pourrait d’une façon ou d’une autre soutenir davantage l’industrie de l’information traditionnelle et les journaux locaux importants, devenant ainsi un acteur de la solution et non plus une partie du problème. L’information se résumera aux délires des blogueurs Google et Yahoo! pourraient offrir un soutien plus direct aux écoles de journalisme, de façon que les valeurs et les compétences de cet art soient transmises à la prochaine génération. Ces entreprises florissantes pourraient s’associer plus étroitement au travail d’organisations vénérables comme la Société des journalistes professionnels [créée en 1909, c’est le principal organisme professionnel aux Etats-Unis] pour soutenir leur mission et préserver ce métier important. J’aime à penser que c’est possible. Dans le même temps, je ne peux m’empêcher d’imaginer un avenir dépourvu de journalistes compétents, dans lequel le moteur de recherche Google Actualités ne fournirait pas des informations mais les derniers délires de blogueurs isolés et les informations truquées du gouvernement et de services de communication, habilement déguisées en journalisme par des publicitaires qui ne souhaitent que vendre, vendre, vendre. Neil Henry, est un ancien correspondant du Washington Post, il enseigne le journalisme à l’université de Californie à Berkeley. 5- Les nouvelles technologies à l’épreuve des annonceurs (Stratégies - 12/07/07) Les annonceurs ont totalement adopté Internet, mais n'intègrent pas les nouveaux médias de la même façon dans leurs usages, selon une étude de NPA pour l'UDA et l'IAB. C'est un constat d'adhésion massive : 96 % des annonceurs utilisent aujourd'hui les nouvelles technologies à des fins de communication, selon une étude NPA Conseil pour l'Union des annonceurs (UDA) et l'Interactive Advertising Bureau (IAB). Pour les 110 répondants à cette enquête présentée le 4 juillet à l'UDA, cette réalité ne masque pas les difficultés inhérentes à l'utilisation de ces nouveaux médias numériques. D'abord, une forte majorité (82 %) se considère encore insuffisamment informée sur le sujet. « Ils manquent d'une information structurée qui offre des perspectives d'analyse, souligne Philippe Bailly, président de NPA Conseil. Ils ont souvent l'impression de subir des effets de mode ou comme on dit chez Mc Do l'employé du mois : You Tube, Second Life, etc. » 11 Évolution de la relation avec leur agence-conseil C'est ensuite le sentiment de naviguer à vue qui domine, dans un univers où chacun est encore en train de construire sa courbe d'expérience. Suivant qu'il s'agit d'atteindre un objectif de vente, de fidélisation ou de développement d'une base de clientèle, les indicateurs de performance sont certes pléthoriques (mesure du trafic, pré ou post tests publicitaires, outils de mesure de la transformation des opérations directes, tracking...), mais 70 % des annonceurs interviewés considèrent qu'ils ne disposent pas de suffisamment d'outils de mesure de la performance afin d'optimiser le résultat de leur action. « Le problème, explique Françoise Renault, directrice de la recherche marketing et des nouvelles technologies de l'UDA, c'est qu'il y a des indicateurs de performance qui ne sont pas intégrés, des tableaux de bord qu'on a du mal à faire cohabiter avec des outils plus qualitatifs sur l'effet de la campagne publicitaire. » S'ils ont pris conscience de la révolution numérique, les annonceurs s'estiment modérément incités par leur management à expérimenter les nouvelles technologies. Mais c'est surtout la relation avec leur conseil qui a évolué depuis trois ans : 69 % des répondants disent avoir élargi le cercle des agences avec lesquelles ils travaillent. En cause : une faible incitation de ces partenaires habituels à explorer les nouveaux territoires du numérique (28 %). « Cela s'explique par une politique de rémunération à la baisse chez l'annonceur, qui ne finance pas l'innovation, souligne Florence Garnier, en charge de l'étude chez NPA. Les agences doivent beaucoup s'impliquer pour vendre un dispositif nouveau alors que le budget consenti est minime. » L'experte plaide aussi pour un pilotage en « mode projet » plutôt qu'en « silos » pour favoriser une approche globale. « Les annonceurs n'ont pas mis en place ce qui permettrait à une agence d'être plus proactive et à aller vers les nouvelles technologies », reconnaît Françoise Renault, de l'UDA. De leur côté, les grandes agences ont commencé à acquérir des compétences, comme en témoignent les rachats de Digitas et de Business interactive par Publicis. Reste enfin aux annonceurs à faire leur apprentissage des pratiques efficaces. « Le marketing va, comme l'industrie, avoir ses pôles de recherche et développement », estime Philippe Bailly. Pour l'heure, 62 % ont expérimenté de nouvelles formes de communication, mais un tiers avoue avoir des difficultés dans leur mise en œuvre. En atteste le comparatif entre l'expérimentation et l'intégration de la technologie à la stratégie médias. Si les sites événementiels et, dans une moindre mesure, les partenariats avec les autres sites, les vidéos en ligne et l'e-mailing vont désormais de soi, il n'en va pas de même des SMS et des blogs, où la déperdition est de plus de 50 %. « Le premier est intrusif, c'est la limite d'un message relativement pauvre dans son expression, remarque Françoise Renault. Alors que le second, loin d'être 12 un gadget, nécessite de le faire vivre de façon récurrente, comme Celio, par exemple, qui a fait appel à une journaliste extérieure. » Globalement, Internet est en tout cas pleinement intégré maintenant comme étant un média autour duquel on peut construire des stratégies à 360 degrés. En témoigne le lancement, en juin, de la Twingo 2 de Renault par Carat. 6- Tagging and social search drove Accenture’s adoption of enterprise 2.0 (Social computing magazine – 25/06/07) Back in April, when Accenture went live with a new global employee network that looks much like Facebook, its CTO Don Rippert told a Canadian business magazine what had given him the idea. He had looked at YouTube and wondered why a teenager can find an amateur video on YouTube quickly and easily, while finding a video of a corporate presentation in a business’s archives is next to impossible if you don’t know the exact title of the file. Rippert picked up on the idea of allowing every user to tag content. In the article he goes on to describe how he is borrowing ideas from online services such as Facebook, De.licio.us, YouTube, Wikipedia and Second Life to remake Accenture's employee intranet. Another great example, then of Intranet 2.0. But it took Tom Mandel to extract from this article the key take-away in an Enterprise 2.0 context, which is that tagging and social search seem in the Accenture case to be the main driver, rather than collaboration: "Let's keep an eye on this," writes Mandel, before going on to ask, "Are we seeing a new order of Enterprise 2.0 implementation develop, in which tagging, social search, and Facebook-like profiles lead the way? These technologies seem to lean more in the direction of social networking and rather away from collaboration." Mandel continues : "Not that these are unrelated, but there is a difference, and it’s worth watching whether powering emergent phenomena like networking takes precedence over powering the more traditional end of the architecture of participation." Mandel, a consultant who works with organizations "to help them see the future clearly, activate change, and innovate successfully," is one of the shrewdest observers of E2.0, concentrating on social technologies. 7- Web sites of traditional French media outlets boosted by international traffic (Comscore study - 29/06/07) Visits from international audiences account for up to 66 percent of the total traffic on specific sites. 13 The study examined the Web sites of the leading traditional media in France, including television, print and radio, for the month of April 2007. Notably, four of the top five largest French newspaper sites were shown to attract 35 percent or more of their audiences from outside of the country. Several of the more globally oriented radio and TV outlets generated between 54 and 66 percent of their Web audience visitation from outside of France. “Despite the domestic nature of much of the reporting in France, which draws such a large domestic audience, it is interesting that such a large percentage of the total audience to the top newspaper sites would come from outside of France,” noted Delphine Gatignol, business development manager at comScore France. “Foreign interest in the French general election, which was decided at the beginning of the May, probably contributed to increased international traffic to French Web sites in April.” French television sites attract strong international audiences Group TF1 internationalizes its audience thanks to Eurosport, its multilingual sports news site, and consequently receives 51 percent of its traffic from outside of France. TV5.org, which similar to Radio France International has holdings in foreign franchises, generates 54 percent of its traffic internationally. Domestically-focused television stations have a much higher proportion of traffic from within France, but still attract more than 25 percent of their audience from international visitors. Group M6 generates 26 percent of its audience from outside of France, and France Televisions receives 44 percent of its audience from international visitors. French newspaper sites derive traffic from home and abroad Almost all of the leading French newspaper sites derive at least 20 percent of their total traffic from outside of the country. Only two of the eleven sites measured in the study – LeParisien.fr and Humanite.presse.fr – which have mostly French national content, derive more than 80 percent of their traffic domestically. The two newspaper sites with the largest worldwide audiences – Le Monde Sites and Le Figaro – generate more than 40 percent of their online traffic from outside of France. By comparison, a similar U.K.-based comScore study recently found that U.K.-based publications, such as the Independent and the Daily Mail, received approximately 70 percent of their audiences from outside of the United Kingdom. 14 Internationally focused French radio sites derive significant share of traffic from abroad Eight of the nine French radio Web sites examined by comScore attracted more than 20 percent of their total Web traffic from outside of the country. The only Web site with minimal international traffic was rmcinfo.fr, a locally-focused radio station that was founded in Monte Carlo and currently draws 13 percent of its audience from outside of France. The country’s most internationally focused radio Web sites are RFI.fr (the site of Radio France International), which receives 66 percent of its total traffic from outside of France, and NRJ Group, which attracts 45 percent from outside of France, driven largely by country- and language-specific sites for countries such as Sweden and Finland. Of particular interest is radiofrance.fr, which was found to derive 36 percent of its traffic from international audiences. International traffic to the site is likely to have been caused by interest – particularly from countries such as Belgium and Switzerland – in the French Presidential election, which was decided on 6 May. 8- YouTube lance sa version en français et dans huit autres langues (latribune.fr – 19/06/07) Le site de partage de vidéos YouTube, filiale de Google depuis octobre 2006, se lance à l'international avec des versions désormais disponibles en neuf langues. Ses cofondateurs Chad Hurley et Steve Chen sont venus en faire l'annonce aujourd'hui lors d'une conférence de presse à Paris. Des versions locales de YouTube sont maintenant disponibles au Brésil, en France, en Irlande, en Italie, au Japon, aux Pays-Bas, en Pologne, en Espagne et au Royaume-Uni. Les nouveaux sites sont lancés avec des noms de domaines du type www.youtube.fr, www.youtube.com.br, www.youtube.nl, www.youtube.uk... "Chaque site sera entièrement localisé avec des pages d'accueil et des fonctionnalités de recherche traduites", indique le communiqué de YouTube. Le site de partage de vidéos a indiqué avoir signé des partenariats avec des diffuseurs de contenus internationaux, tels que la BBC, les chaînes espagnoles Antena 3 et Cuatro TV, ainsi qu'avec des clubs de football européens comme Chelsea FC, AC Milan, FC Barcelone et le Real Madrid. Pour la France, il annonce avoir signé avec France Télévisions pour la diffusion de trois programmes de la chaîne France 4 (Toutaz, Les Agités du bocal, et la musique live d'En direct de...) accessibles sur www.youtube.com/france4 ; avec Euronews pour les dix sites de You Tube ; avec la chaine d'information internationale France24 ; Lagardère Active pour sa radio Europe 1 et sa chaîne Filles TV ; avec l'INA pour les archives 15 de programmes de variétés (www.youtube.com/inachansons), Le tour deFrance 2007 (www.youtube.com/letourdefrance), Sony-BMG France pour les clips de Kamini, artiste découvert sur Internet avec son tube Marly-Gomont, et pour une chaîne Clara Morgane. Médecins du Monde est également partenaire pour fournir les images de sa campagne de sensibilisation, ainsi que les chaînes et producteurs AB Groupe, Carrere Group, JLA Group, Motors TV, NBC Universal France (1"e Rue, Sci Fi), Public Sénat, Trace TV, Luxe. ;TV, Direct 8 ; Intérieurs, TSR, EMI France, Bob Sunclar, Le Nouvel Obs, Glamour, la Fnac, Gong (séries Manga), Ween TV... Selon une étude de comScore publiée aujourd'hui, sur 1,28 milliard de connexions effectuées en France en avril sur des sites qui proposent de la vidéo en streaming (lecture en continu), 22 % (285,7 millions) ont été faites à partir des sites de Google (notamment le site de partage de vidéos YouTube.com). Le deuxième site le plus populaire pour le streaming est Dailymotion (249,2 millions de connexions en avril). Viennent ensuite France Télécom (23,9 millions de connexions en streaming), Illiad/Free.fr (17,6 millions) et Microsoft (5,3 millions). Des chiffres qui démontrent la popularité de YouTube en France avant même sa localisation en français. Selon Delphine Gatignol, directeur du développement pour comScore France, l'étude montre de façon claire "que les internautes français passent une plus grande partie de leur temps de connexion à regarder de la vidéo en streaming que ceux des autres pays étudiés" (Etats-Unis, Allemagne et Royaume-Uni). L'étude montre que 79 % des internautes français (âgés de 15 ans et plus et ayant accès à un ordinateur au travail ou à la maison) ont regardé de la vidéo en streaming en avril, contre 76 % aux Etats-Unis, 80 % au Royaume-Uni et 70 % en Allemagne. Pour Delphine Gatignol, si huit internautes sur dix regardent de la vidéo en streaming en France, cela indique que "ce type d'usage devient l'un des usages fondamentaux d'Internet, au même titre que la recherche d’information, le courrier électronique ou l’achat en ligne ». Selon comScore, le spectateur français de vidéo en streaming s’est connecté en moyenne 64 fois en avril, contre 80 fois pour le spectateur du Etats-Unis et 62 fois pour le spectateur allemand. Aux Etats-Unis, l’amateur de streaming s’est connecté en moyenne 65 fois durant le même mois. 16 Kewego s’internationalise Kewego, plate-forme de contenus créés par les utilisateurs, qui opère en marque blanche pour les sites de chaînes de télévision ou, comme wideo.fr,TV Alsace,TV7 Bordeaux ou les sites Internet thématiques sports.fr, senior-planet.fr, etc. a ouvert des filiales en Espagne, Allemagne, Royaume-Uni. "Nous sommes désormais partenaires de près de 80 plates-formes, dont la moitié hors de France", indique Michel Meyer, fondateur de Kewego. Par ailleurs, Kewego multiplie les accords avec des producteurs et des chaînes, pour proposer à l'ensemble des plates-formes partenaires leurs programmes. Les accords signé concernent notamment les séries courtes de M6, Caméra Café, Kameloot, des interviews de stars de la chaîne Trace TV, de sportifs de l'Equipe TV... 9- Blogs : quand les amateurs deviennent pro (CBNews – 9/07/07) Mutation. Après son explosion en 2005, la blogosphère hexagonale est en train de lentement s’organiser pour faire émerger de véritables spécialistes, référents dans leur domaine. Le marché de la communication l’a bien compris, contribuant à accélérer cette progressive professionnalisation du métier. Qui aurait pu croire, il y a quelques années, qu’un poids lourd de l’économie mondiale tel Microsoft confierait une campagne publicitaire à une quasi-inconnue découverte sur Internet ? C’est pourtant ce qui s’est passé en octobre dernier, lorsque le géant de Redmond fit appel à Zazon, reine des vidéos cocasses de la blogosphère française, pour promouvoir sur le Net ses nouvelles Webcams, les Livecams. La demoiselle ne s’arrêta pas là : quelques mois plus tard, elle rejoint France 4 pour présenter l’émission hebdomadaire « Toutaz ». Cette histoire illustre à merveille le mouvement de professionnalisation qui touche, depuis des mois maintenant, la blogosphère hexagonale. Passé l’effet de mode des débuts, loin de s’essouffler, le blog semble s’installer dans le paysage médiatique français. Les chiffres le confirment : selon une enquête de Médiamétrie et de l’Observatoire des usages Internet sur le premier trimestre 2007, plus de 10 millions d’internautes (soit 36 % d’entre eux) ont consulté au moins un blog au cours du dernier mois, un chiffre en augmentation de 40 % par rapport au premier trimestre 2006. De la même manière, plus de 5 millions ont écrit ou posté un commentaire sur un blog au cours du dernier mois (+36 %). Enfin, ils sont près de 4,5 millions à avoir déjà crée un blog (+38 %). Pour autant, la courbe de croissance des blogs, autrefois exponentielle, s’infléchit. « la maturité semble atteinte, témoigne ainsi Benoît Héry, vice-président de l’agence conseil en communication G2 Paris. 17 Le volume et la croissance du nombre de blogs stagnent. On a atteint un stade optimal, voire maximal. » les internautes n’ont pas moins de choses à dire mais le développement de l’Internet communautaire et des sites de partage de vidéo leur ont permis de trouver de nouvelles voies d’expression, moins contraignantes que le blog, qui demande une certaine constance. De mieux en mieux intégrés aux plans médias Du coup « s’il y a toujours autant de blogs, reconnaît Olivier Raussin, DG de la régie de blogs W2, des leaders ont émergé ». Les pionniers de la blogosphère, tel le célèbre et sarkozyste Loïc Le Meur, chouchou des médias et de certaines marques, ne sont plus seuls. La croissance de la blogosphère a mis en lumière une multitude de communautés rassemblées autour de thématiques précises et, par là même, l’avènement de blogueurs référents chacun dans leur domaine. Comme le résume Michael Pierlovisi, directeur du pôle digital de l’agence de relations publiques MS&L, « plus il y a eu de blogs, plus ils se sont spécialisés et plus on a vu apparaître de gens potentiellement influents ». Le blog est aujourd’hui pour beaucoup d’internautes un complément d’information aux médias traditionnels. Un développement rendu possible par le développement d’outils de consultation rapides et accessibles, tel l’agrégateur de flux RSS Netvibes qui a simplifié la lecture de ces blogs et stimulé leur trafic. « C’est devenu un réseau média, résume Erwan Le Page, directeur général adjoint de Média Contacts, l’agence interactive du groupe Havas media. S’il y a beaucoup de blogs qui se créent, il y a surtout plus en plus de blogs qui se lisent ». Certains ont su anticiper cette évolution. L’agence conseil spécialisée sur le Web Heaven n’a pas attendu que la blogosphère s’organise pour monter Influence, à la fois régie publicitaire, structure de création et de sponsoring de contenu et agent de blogueurs. Mahdi Sol, son directeur commercial, est bien placé pour apprécier cette maturation du marché : « En 2005, quand on a commencé à discuter avec des agences, ces dernières assimilaient les blogs au seul phénomène Skyblog. Nous avons dû faire un gros travail d’évangélisation pour expliquer que le blog peut répondre à des attentes précises et pointues ». Un travail qui commence à porter ses fruits. « De nouvelles régies se positionnent sur ce créneau-là. Il y a plus de compréhension de la part des agences, les blogs sont mieux intégrés aux plans médias et les marques elles-mêmes cherchent de plus en plus à communiquer de manière différente que par le simple format classique », ajoute-t-il. L’ouverture des annonceurs à ce média permet à de plus en plus de blogueurs de vivre de leur activité. Le blogging devient un métier. Chez Influence, sur la trentaine de blogueurs en régie, ils sont une petite dizaine à avoir abandonné leur profession passée pour se lancer dans l’aventure. Chez W2, outre les professionnels leblogauto.com et 18 generationmp3.com, deux blogueuses sont en train de sauter le pas. Les revenus affichés par les deux régies pour leurs rédacteurs s’échelonnent de 500 à 5 000 €. Innovation de mise Les pratiques et les formats publicitaires s’affinent aussi. « l’influence marchait très bien il y a un an, témoigne Philippe Torloting, consultant emedia chez Business Interactif, mais les blogueurs commencent à être trop sollicités. Il faut se montrer plus original ». La multiplication de blogs créés par des internautes désireux de se voir offrir le dernier gadget à la mode contre un billet favorable a éveillé la suspicion d’une blogosphère soucieuse de son indépendance. « les sphères d’influence sont beaucoup plus limitées et beaucoup plus complexes à attraper que ce qu’on pouvait imaginer », confirme Benoît Héry. L’honnêteté est une règle d’or dans cet univers et les internautes préfèreront toujours une communication transparente à une pub qui ne dit pas son nom. « La défiance des internautes vis-à-vis de la pub sur les blogs est un préjugé, affirme Mehdi Sol. Ils comprennent que ce média est un outil d’information comme les autres ». De nouveaux formats pub C’est du côté des pratiques plus classiques_ achat d’espace et création de contenus_ que les innovations sont à chercher. En achat d’espace, les simples bannières du début laissent place à des formats tels le publipost, le widget ou l’insertion de liens sponsorisés dans les lecteurs de flux RSS (proposé notamment par Google avec son service FeedBurner). Pour la création de contenus, outre le fait de s’appuyer sur la créativité de certains blogueurs (Deedee, Zazon…), les marques peuvent s’associer à des opérations spéciales, comme le concours de T-shirts pour Célio organisé sur lafraise.com, ou fournir du contenu exclusif aux blogueurs pour leur permettre d’alimenter leur publication, et d’être mieux référencés. Signe d’un marché qui arrive à maturité : la palette des annonceurs s’élargit. Si, dans les premiers temps, les régies avaient affaire aux secteurs du high-tech, des jeux vidéos et de la téléphonie, elles voient frapper à leur porte de plus en plus de marques grand public issues du food ou de la banque-assurance. Au-delà de la publicité, certaines marques utilisent le blog dans leur communication corporate afin de se rendre plus accessibles et plus transparentes vis-à-vis de leurs consommateurs. Cette logique explique le succès de ce nouveau média dans des secteurs tels que le recrutement, soucieux de développer une relation personnalisée avec son public. L’univers des médias, même s’il a été bousculé dans un premier temps par l’émergence de ce support, y voit aujourd’hui l’opportunité d’enrichir son offre éditoriale. Les blogs permettent à des journaux en ligne de valoriser 19 certains de leurs collaborateurs, ou d’ouvrir leurs colonnes à des plumes reconnues. Mesure : encore un effort Malgré cette percée dans l’univers médiatique, les blogs ont du chemin à faire pour se hisser au niveau des supports traditionnels. Des efforts sont à fournir dans le domaine des formats publicitaires, et les systèmes de mesure demandent à être affinés. Ainsi, si les régies s’appuient sur les classements et les chiffres publiés par Médiamétrie, Technocrati, Wikio et Alexa, de l’aveu d’Olivier Raussin de W2, « aucun n’est vraiment pertinent pour l’instant ». Mais le blogging semble avoir de beaux jours devant lui. Avec la convergence des outils, les accès mobiles et par console vont se multiplier, contribuant à encore plus démocratiser la pratique. L’émergence du service de micro blogging Twitter, au croisement entre blog et SMS, est un exemple de ce type d’évolution. 10- Blogs de com’ (Stratégies – 12/07/07) Buzz, communication, e-marketing, management, médias, technologie, tendances, mode... Les blogs traitent tous les sujets, à leur manière, formant un kaléidoscope de l'année écoulée. Comme l'an dernier, Stratégies a proposé à une trentaine de blogueurs (de langue française) sélectionnés tout au long de ces douze derniers mois d'envoyer leur note la plus représentative et un verbe résumant leur projet. Buzz littéraire : réinventer Raison basse par les Caméras animales. Réinventer les écritures pour transcender les genres littéraires. Alors que certains dépensent leur énergie à « s'indigner » de la littérature contemporaine française, sans proposer en général de meilleure alternative, d'autres sont au contraire actifs et explorent de nouvelles formes d'écriture. La jeune maison d'édition Caméras animales, qui fêtera bientôt ses trois ans d'existence, mène ainsi depuis ses débuts « une recherche sur les devenirs multiples de l'écriture ». On se souvient notamment de l'iconoclaste Crevard signé Thierry Théolier, le casseur de hype au sac ED... En ce printemps, ils reviennent avec un cinquième ouvrage : un recueil collectif explosif en forme de « compilation de shoots de pensées ». Objectif : « Cristalliser le meilleur des écritures contemporaines » et « recomposer ainsi une avantgarde » à travers des voix multiples dans un paysage littéraire gangrené par l'individualisme. Plus qu'un livre, une expérience mentale et épidermique... Signe particulier : la part belle faite à la Net-écriture puisée à toutes ses cybersources (forum, blog, mailing-list et même spam !). 20 Pourtant, comme toujours avec ce type d'initiative dite expérimentale, on peut craindre le côté poseur, narcissique, voire obscur. Alors, vrai renouveau littéraire ou énième ersatz branché ? [...] http://buzz.litteraire.free.fr/dotclear Cyrille Chaudoit : communiquer Le Coca-Cola Zero testé pour vous ! Cela fait un moment que l'on entend bruisser la Toile à propos du Coca Zero. Damien nous parlait déjà du site en août 2005 ! Stella'Class nous rafraîchissait la mémoire en décembre en nous annonçant la sortie imminente de la boisson du Dr Pemberton en grandes et moyennes surfaces le 15 de ce mois et en mai dans les cafés, hôtels et restaurants. Du coup, n'écoutant que mon courage, j'ai... fait tester pour vous le Coca Zero ! Alors, qu'en retenir ? Le Coca Zero cible les jeunes hommes de 16 à 24 ans (bah oui, y'a que des meufs autour des distributeurs de Coke Light), avec un pack plus masculin (le noir, c'est viril), une com' dans laquelle on ne voit pas un bout de téton et un ton moins glam' que pour le Light (souvenez-vous du laveur de glace ou du livreur) et plus « buddy movie ». Il n'empêche que sur mon échantillon-test à l'aveugle, les femmes n'ont pas vraiment trouvé de différence avec le Light et les hommes lui ont trouvé un goût proche du Coca « normal », en moins sucré. Ça tombe bien, puisque chez les mecs de mon étude, c'est le Coca normal qui est généralement consommé. [...] http://cyrille-chaudoit.blogspot.com/ Univers des médias : digresser Je suis de plus en plus tenté d'ouvrir un bureau dans Second Life, pour y donner des formations. La formation continue s'adresse bien souvent à des cadres et employés pressés, dont certains passent une bonne partie de leur temps à régler des problèmes par téléphone. Peut-être serait-il judicieux de leur proposer une première rencontre virtuelle, en groupe (une heure suffit largement), pour faire le point de leurs attentes et du contenu de la formation ? Puis des rendez-vous fixes dans – Second Life, échelonnés sur plusieurs jours et d'une durée de deux heures, par exemple. Ce type de formation virtuelle existe déjà. [...] Côté chiffres, plus des deux tiers des 87 institutions d'enseignement supérieur inscrites dans l'univers virtuel sont américaines. Deux noms français apparaissent néanmoins : l'Insead, installée à Fontainebleau et Singapour, et l'institut Ingémédia, de l'université de Toulon. [...] http://www.universmedias.com/e-learning/mon- bureau-dans-secondlife.html 21 Le jour sans pub : décloisonner Méfiez-vous des idées nouvelles. Les extincteurs de rêves sont prêts à étouffer la moindre flamme de créativité, de passion, de renouveau. Essayez donc de changer faits et choses ! Vous verrez, quand on secoue le cocotier, on finit par se prendre une noix sur la tête. Je suis bien placée pour l'affirmer : c'est moi qui ai eu l'idée de concevoir cet événement inconcevable qui m'a valu les foudres de ceux qui ne veulent pas que les choses changent. Je suis conceptrice-rédactrice et directrice de la création. Dans la pub depuis vingt ans. Mais pourquoi donc une publicitaire qui a vécu une longue « love story » avec la pub veut-elle organiser un Jour sans pub ? Pour faire un gros coup de pub ou pour se faire rayer de la pub ? Pour cracher dans la soupe ou pour y mettre du piment ? Pour défendre le consommateur ou pour mieux le manipuler ? L'aboutissement d'une idée passe parfois par des chemins insolites et contradictoires. [...] http://www.lejoursanspub.fr/blog Observatoire des médias : révolutionner Matin plus, le mashup de Bolloré et du Monde distribué ce matin. « Moi j'espère qu'il y en aura encore plein, histoire qu'ils étouffent, qu'il n'y ait plus assez de pub pour tout le monde », confie le responsable d'une maison de la presse, au métro Alexandre-Dumas, ce matin. Ses clients sortent du métro et remontent la rue de Bagnolet pour aller à leur travail. Ils passent donc d'abord sous les parasols rouge socialiste de Matin plus et bleu UMP de 20 Minutes. Ce matin, à 9 heures et demie, il n'y avait plus de 20 Minutes dans le présentoir bleu, mais deux jolies demoiselles tout de rouge vêtues étaient là pour distribuer le nouveau produit de Bolloré avec Le Monde inside. L'une n'a pas mis sa casquette Matin plus. L'autre me donne mon exemplaire, en m'avouant ensuite que j'arrive trop tard pour les galettes bretonnes. Eh oui, Bolloré est Breton. [...] http://www.observatoiredesmedias.com/ LVG : découvrir Qui s'en tient à son planning évite le wilfing (proverbe inter– netien). Encore un barbarisme Web 2.0 dont il va falloir se souvenir : le « wilfing ». Un acronyme conjugué de Wilf, pour « What was I looking for ? » à traduire grosso modo par « Au fait, qu'est-ce que je cherchais déjà ? », et qui consiste à passer des heures sur Internet à errer sans but précis. Le comparateur Moneysupermaket.com a commandé à You Gov une enquête sur la tribu des wilfers. Selon l'étude portant sur 2 000 adultes britanniques, 25 % passent un tiers de leur temps à surfer sans but précis sur Internet, soit 2 jours par mois pris sur le temps de travail (plus celui pris sur le temps de loisirs). Les sites d'achat en ligne sont le principal lieu 22 de « perdition », suivi de sites adultes à contenu explicite et de sites de jeux. Le wilfer est majoritairement un homme, dont 1 sur 3 avoue que « wilfer » est source de tension dans le couple, 1 sur 5 prétendant même que la pomme de la discorde réside dans le fait qu'ils passent trop de temps sur ces sites « de distraction pour adultes ». [...] http://lvg.typepad.com/a/2007/04/qui_sen_tient_s. html Affordance : analyser Les nouveaux facteurs numériques. Une offre de messagerie électronique avec une capacité de stockage simplement... illimitée. C'est Yahoo, « opérateur historique » sur ce segment, qui franchit donc le cap en premier. Cette annonce n'est pas en elle-même une surprise. Il était écrit qu'un jour ou l'autre, celui-ci ou celui-là franchirait le pas. Gageons d'ailleurs que le second ne tardera pas à rejoindre le premier sur la question. Mais, en la matière, il faut voir au-delà des apparences. Il ne s'agit pas seulement d'une bataille de l'offre entre les deux géants. La capacité de stockage de nos courriels renvoie à différents horizons de nos vies : le public, le professionnel et l'intime. Trois horizons jadis distincts et aujourd'hui réunis, trois horizons soumis à un intense processus de marchandisation et d'industrialisation. Cette offre de Yahoo est donc à mon sens principalement un moyen de capitaliser une immense richesse, sur laquelle il reste encore bien des empires commerciaux à construire. Cette richesse est celle de la part de nos vies, de nos désirs, de nos actions, de nos envies, que, délibérément mais le plus souvent en toute innocence, nous donnons à lire aux moteurs. Des moteurs comme autant de facteurs. Des facteurs sans déontologie précise. Des facteurs qui lisent nos lettres par-dessus notre épaule. [...] http://affordance.typepad.com/ Sendtofriend : forwarder Crowdsourcing créatif. Le crowdsourcing, c'est le nouveau terme à la mode pour parler de la sous-traitance aux amateurs ou indépendants. Ce mode de fonctionnement est de plus en plus utilisé dans le monde de la création. Le meilleur exemple est le site Wilogo qui, depuis plus d'un an, a créé des logos en mettant en compétition de nombreux graphistes. Grâce à ce site, les PME peuvent avoir un logo « qui fait pro » sans avoir à engager une agence. Ce succès a inspiré deux nouveaux sites, qui vont encore plus loin dans le crowdsourcing. Le blogueur F. de Mai vient de lancer Pirahn'art qui, sur le même principe que Wilogo, propose carrément de créer des visuels Web ou print sous la forme de concours ou de façon express. Publicis Net va plus loin encore, en demandant aux internautes de créer des spots publicitaires sur Blogbang, mais ceux-ci sont pour l'instant réservés à un circuit de diffusion parallèle : les blogs (d'ailleurs, je teste l'affichage de 23 pubs Blogbang dans la sidebar, sous la mosaïque Mybloglog). Que pensezvous de ce nouveau mode de création ? [...] http://sendtofriend.blogspot.com/ Ifeedgood : innover Comment l'acquisition de Feed Burner par Google va changer le marketing des flux RSS. [...] Je n'entrerai pas dans les détails de l'acquisition, beaucoup de billets ayant été publiés. [...] Ici, nous jetterons un coup d'œil aux implications que ceci apporte au monde du RSS marketing. [...] En tant que marketeur, je veux clairement placer ma publicité de la façon la plus pertinente possible. L'optimisation des mots-clés est importante, mais si on ajoute la dimension comportementale me permettant d'indiquer exactement les utilisateurs que je veux cibler, alors la face du monde s'en trouvera bouleversée... Que diriez-vous de montrer les publicités seulement aux gens qui ont déjà visité votre site Web, mais n'ont pas encore acheté ? L'association de Google Ad Words et de Google Analytics pourrait le permettre. Que diriez-vous de montrer les liens sponsorisés uniquement aux gens qui ont cliqué sur les bannières d'autres sites Web ayant la même thématique ? En mixant Google Ad Words avec Double Click (une de leurs dernières acquisitions), ce serait possible... Naturellement, je pourrais également vouloir cibler les gens qui ont souscrit à la newsletter de X. Comment cela serait-il possible ? Eh bien grâce à G Mail. En effet, Google sait à quelles newsletters vous êtes abonné, le reste n'est que calculs et serveurs en batterie. Et puis, que diriez-vous de montrer les liens sponsorisés uniquement aux gens qui souscrivent à d'autres flux RSS sur un sujet similaire ? Avec l'intégration de Feed Burner dans Ad Words, ce serait possible. Maintenant prenez tous ces idées/concepts, mettez-les ensemble, et multipliez par 100... Google vient d'acquérir l'avenir de la publicité. [...] www.ifeedgood.com Michel Leblanc : évangéliser Nous entrons dans l'ère de la tyrannie de la transparence. Lorsque les entreprises discutent de blogs avec moi, souvent la première inquiétude qu'elles me manifestent est : si nous avons un blog et que les clients critiquent, que ferons-nous ? Bienvenue dans l'ère de la tyrannie de la transparence, un concept décrit par Trendwatching.com dans la plus récente édition de ses observations mensuelles. 24 Vous souvenez-vous des exemples de Kryptonite, de Vichy, d'AOL, de Sony, de Dell et des autres marques qui ont subi les contrecoups de la blogosphère ? Cette tendance s'accroîtra en 2007. Certaines entreprises préfèrent encore monitorer ce que l'on dit d'elles plutôt que d'entrer dans la conversation. Elles oublient qu'il est plus facile de répondre à ses détracteurs chez soi que de tenter d'avoir une influence sur les discours qui se passent ailleurs. J'aime beaucoup mieux que l'on me critique en face que dans mon dos. Au moins, j'ai la possibilité de répondre à ces critiques, d'apprendre d'elles et d'améliorer mes services, produits ou discours. C'est ce qu'a compris McDonald's en créant le blog Open for discussion, où les thèmes abordés sont (ironiquement et efficacement) Balanced & Active Lifestyle, Environment, People, soit les critiques les plus virulentes à son endroit. Les mythes des blogs d'affaires ne devraient pas vous effrayer et vous faire subir indûment la tyrannie de la transparence qui se combat... par la transparence. Ne faut-il pas combattre le feu par le feu ? [...] http://www.michelleblanc.com/ Lesunslesautres.com : engager Produire écolo peut rapporter gros. Vision d'avenir + tour de passe-passe marketing brillant, en route pour la première place mondiale ! Toyota a réussi à s'imposer mondialement comme le constructeur automobile leader en matière de protection de l'environnement. Et cela sans vendre beaucoup de voitures hybrides, tout en perdant de l'argent sur chacune d'entre elles. Tout cela n'est rien face à l'avenir avec des gammes, technologies et design plus performants, malgré l'arrivée de concurrents qui, jusqu'ici, lui ont laissé le champ libre. Toyota est maintenant n°2 aux États-Unis, avec 16,1 % du marché américain fin janvier 2007 [...]. Maintenant, regardons les chiffres. Aux États-Unis, les ventes de voitures hybrides ont augmenté de 22 % pour atteindre... 1,5 % de part de marché, et Toyota représente 75 % des ventes. Le premier constructeur automobile japonais a déclaré au Salon de Genève que les modèles hybrides (essence-électricité) représenteront 45 000 unités environ des ventes européennes en 2007. Soit 0,04 % des ventes, si je compte bien. En France, 4 956 Prius ont été vendues en 2006 (soit le fin fond du Top50 des ventes). Seulement, me direz-vous ? Alors que l'image que vous aviez de Toyota a certainement fortement évolué depuis le lancement de l'hybride Prius ? Alors qu'hybride est devenu synonyme de Toyota, au point que vous avez déjà oublié que Honda en proposait aussi (si vous l'avez jamais su), ou que d'autres constructeurs allaient le faire... Alors que 99,96 % des produits Toyota vendus en Europe ne sont pas plus écologiques que leurs concurrents ? Alors que Toyota est leader mondial des 4x4 qui, comme on le sait, ne sont pas les véhicules particuliers les 25 plus propres, loin s'en faut ? Formidable tour de passe-passe, n'est-ce pas ? [...] http://www.lesunslesautres.com/blog/index.php/2007/03/20/44-produireecolo-peut-rapporter-gros Dubucs : explorer The Long Tail. Revenons sur The Long Tail, le modèle économique décrit et analysé par Chris Anderson, rédacteur en chef de Wired. Lecture estivale roborative et très excitante, ne serait-ce que par les multiples perspectives qu'offre le Web ! Le postulat de départ, validé par l'analyse entre autres du fonctionnement de sites d'e-commerce comme Amazon ou Rhapsody, est que le modèle économique traditionnel défini par Pareto a vécu. Exit la loi des 80-20, place à la Longue Traîne, pour reprendre l'appellation québécoise. Il s'agit de la possibilité pour un produit ou un contenu de trouver son marché, même sur une longue période et de petits volumes. [...] Avec au final la possibilité de gagner de l'argent avec des produits difficiles à trouver dans les réseaux de distribution classiques, mais référencés sur le Web. The Long Tail, c'est la possibilité pour la presse en ligne de commercialiser ses archives, en tablant sur le cumul de microtransactions. C'est pour le marché des petites annonces la possibilité de proposer tout, sans limite de temps, sans la contrainte de l'espace physique disponible dans un support papier. [...] http://dubucsblog.hautetfort.com/archive/2006/09/06/the-long-tail.html Vincent Abry : explorer Google Maps Street View : 360° en haute résolution. Google vient de sortir une puissante fonctionnalité sur Google Maps : le Street View. Il s'agit d'une vue de la rue à 360° en n'importe quel point donné de cette rue. [...] Prenons comme exemple le fameux Golden Gate Bridge de San Francisco. Vous pouvez regarder la rue dans toutes les directions et, par exemple, admirer au passage la vue du pont avec la prison d'Alcatraz au fond dans la brume. [...] Sur la carte, vous devez voir apparaître le bouton « Street View » . Si vous ne le voyez pas, vérifiez que vous êtes sur – www.maps.– google.com et en langue anglaise. Google écrase encore une fois la concurrence et les Live Maps de Microsoft. La start-up Everyscape, par contre, a une approche différente de Google, mais tout aussi intéressante et complémentaire. La fonction 360° haute résolution en tout point n'est pas disponible, mais Everyscape propose de visiter les quartiers en entrant même dans les magasins et restaurants. Everyscape introduit la notion participative de l'utilisateur (photos, commentaires, expériences), contrairement à Google Maps. Par exemple, si vous avez un appartement à vendre, vous pouvez afficher directement votre pancarte dans la rue et proposer une visite virtuelle ! Et 26 pourquoi pas un mélange de Google Maps et d'Everyscape pour créer un monde virtuel ? [...] http://www.vincentabry.com/ Shortstories : ressentir « Nous vivons dans une société qui coupe l'individu de son corps et de ses besoins, dans une société où il n'y a pas de respect pour le corps. » Karin Viard, phrase extraite de son interview dans Styles du 3 mars 2007. Corps dissocié. Il était question, à ce moment de l'interview, de rapport avec la nourriture, l'esthétique - c'est par là que nous « vivons » notre corps au quotidien, et c'est dans ces domaines que la société et l'univers de la consommation nous offrent pléthore d'offres, de choix, de tentations... mais aussi de regards, de contraintes. En disant que cette pléthore nous coupe de notre corps (sa réalité, notre ressenti subjectif de lui, ses besoins et du coup nos besoins affectifs et sensoriels), je trouve aussi que Karin Viard dit quelque chose de très vrai. Mais pour le respect, là, ça se discute. Cette notion de respect renvoie à l'idée qu'il y a un corps « originel », « vrai », par opposition au corps réinventé par des besoins créés, corps qui serait « artificiel », corps acculturé par opposition à un corps naturel. Je pense personnellement que notre corps est le premier lieu de culture. Il n'y a pas de corps premier. En revanche, il y a une image intime du corps, une représentation avec laquelle nous acceptons de fusionner, avec laquelle nous avons besoin de fusionner, même. Mais si on y réfléchit bien, où est-elle exactement ? Pas évident, n'est-ce pas ? Est-ce que nous ne nous construisons pas ce corps « à nous » en le rêvant ? Est-ce que nous n'avons pas la nostalgie d'un corps édénique ? Le corps « premier », originel, spontané, il se met à exister... précisément quand on a la sensation de l'avoir perdu. [...] http://shortstories.blogs.com/ JITB : révéler L'entreprise schizophrène. Joe le dircom a beaucoup investi dans le relifting de son identité visuelle. Aucun trou dans la raquette : Joe a tout prévu pour normer les divers médias de prise de parole de la marque. La campagne 4x3 est top. Beau score d'attribution, super score d'affinité. On est les dieux du « one to many ». Bob, le maître du marketing direct, nous a sorti une campagne superciblée. Il s'occupe aussi du site Web, qui a un supermoteur de « profiling » : le contenu varie selon le type d'utilisateur connecté. Un cas d'école, je te dis. On est les rois du « one to few ». Joe et Bob, s'autocongratulant à la cafet', entendent Max (commercial qui ramène un max) parler avec Pépita (commerciale qui ramène des pépètes). Ils se plaignent de ne pas avoir les supports de vente adéquats. 27 Joe et Bob suivent Max, non pas pour le taper, mais pour comprendre. Max est en ligne avec un client. En poireautant, Joe tripote les docs qui sont sur le bureau. Il tombe sur une des propositions commerciales de Max. Celle qu'il a passé six heures à structurer, rédiger et mettre en forme. Choc anaphylactique. Y'a comme un problème avec le « one to one ». Max a ferraillé avec sa mise en page, mais n'a obtenu qu'un rendu visuel digne d'une PME du BTP. Max a passé un temps fou à la chasse aux infos, mais n'a obtenu qu'un résultat frankensteinesque, composé de copier-coller de sources diverses. Bienvenue dans l'Entreprise schizophrène... Cette entreprise qui investit des mille et des cents dans sa campagne de pub ou sa plaquette, mais laisse les commerciaux envoyer des propositions qui ne véhiculent ni les bons messages ni la bonne image. Malgré son importance critique dans le cycle de vente business to business, la proposition commerciale est encore le parent pauvre de l'image de marque de l'entreprise, une zone de nondroit du discours corporate, le quart-monde de la stratégie de ciblage et de segmentation des messages, bref : le no man's land de la communication. [...] http://jitb.typepad.com/mon_weblog Emmanuel Brunet : interagir Time magazine cible... et s'emmêle les pinceaux ! J'ai reçu cette semaine deux lettres venant de Time magazine. J'étais abonné il y a quelques mois de cela mais n'avais pas renouvelé mon abonnement. Deux lettres le même jour, c'est que ça doit être important ! À ma gauche : une offre alléchante ! [...] À ma droite : une offre déroutante ! [...] Conseil marketing du jour : ciblez vos campagnes de recrutement en fonction du profil de vos clients, tout en faisant attention à ne pas trop en faire ! Time magazine avait pourtant tout compris : des éléments différents proposés en fonction de mon profil et une approche classique (le prix minimal, les « plus » en cadeaux, etc.). Mais à force de vouloir trop en faire, Time a basculé dans la contreproductivité. Le consommateur a toujours l'impression d'être pris pour un gogo s'il s'aperçoit que d'autres offres plus alléchantes sont en circulation au même moment. Le but de la relation client est-il d'accroître la rentabilité à tout prix ou le service apporté au client ? [...] http://emmanuelbrunet.free.fr/ Guy Birenbaum : énerver Fermez les yeux. Nous sommes vers la fin juin. Nicolas Sarkozy a été battu au second tour de la présidentielle, il y a quelques semaines. 28 Et son parti, l'UMP, vient de perdre les législatives, dimanche dernier. Le PS détient la majorité absolue. Seul. Nicolas Sarkozy n'était pas candidat à la députation. Son choix : le repli sur ses bases régionales, dans les Hauts-de-Seine. Il faut dire qu'il a d'abord eu bien du mal à avouer qu'il avait perdu... Il n'a notamment jamais réussi à prononcer le mot « défaite », depuis le 6 mai dernier... Et puis, s'il n'a « à peine pas gagné », il n'y peut rien, en fait ! Il n'y est quasiment pour rien, lui ! Responsable... mais pas coupable ! Les vrais fautifs, il faut aller les chercher parmi les chiraquiens qui l'ont poignardé tous les jours pendant des semaines. Ils l'ont soutenu... Ah ça oui ! Ils l'ont soutenu... Comme la corde soutient le pendu... Et puis, surtout, au-delà des trahisons individuelles (ce petit salopard de Borloo qui a rejoint l'équipe de Royal en pleine campagne !), l'UMP, son parti qui l'a élu, n'a jamais accepté de suivre religieusement les consignes de la petite équipe de fidèles si talentueux, si dévoués, qu'il a rassemblée autour de lui. C'est bien simple, entre les pourris, les lâcheurs et les incompétents, Nicolas Sarkozy a eu l'impression de courir plusieurs marathons par jour, lesté d'un sac de pierres... Si seulement ils avaient pu le laisser faire ! Comment vouliez-vous qu'il y arrive dans ces conditions, en dépit de ses efforts quotidiens et de ses qualités ? C'était injouable ! Bande de connards ! [...] Vous pouvez ouvrir les yeux. Ce n'est qu'un mauvais rêve. Tout va bien. [...] http://birenbaum.blog.20minutes.fr/archive/2007/06/24/fiction.html Culture buzz : surprendre Hydro et son Looping ferroviaire (Norvège). Les ingénieurs de demain font le buzz d'aujourd'hui, lundi 25 juin 2007, par Myrtille Bourdaud'hui. http://view.break.com/316459. Cette vidéo a été consultée plus de 200 000 fois en seulement 24 h sur Break. Derrière elle se cache la marque norvégienne Hydro, spécialiste de la production d'aluminium et d'énergie. Une version « brandée » est disponible sur You Tube. À la fin de celle-ci figure la signature : « Il y a beaucoup de petits ingénieurs. Nous sommes impatients de les voir grandir. » La campagne cherche à convaincre les jeunes Norvégiens de l'intérêt du métier d'ingénieur. Les spots ont été programmés sur MTV et TV3 aux heures de sortie des cours pour en démultiplier l'impact. Une idée qui pallie les habituelles campagnes institutionnelles de recrutement et risque davantage de toucher sa cible. Si ce n'est pas le cas, elle aura au moins eu le mérite de générer du buzz. [...] http://www.culture-buzz.com/ 29 Maître Eolas : démystifier Dans le prétoire. Quoi qu'on en dise par facilité de langage, il n'y a pas de petite affaire. C'est une réflexion que je me faisais récemment encore. Je venais de plaider dans un dossier fort simple, faits reconnus et établis, où le seul enjeu était la peine : une privation du permis pour mon client était une catastrophe, or la jurisprudence du tribunal est de frapper systématiquement à ce niveau pour tous les délits routiers sauf un, le délit de conduite sans permis, pour des raisons que vous devinerez aisément. Le procureur a requis l'annulation du permis à titre principal, malgré les explications déchirantes que je lui avais données en tête-à-tête en début d'audience. Quant au président et juge unique, il a déjà suspendu ou annulé les permis de tous les prévenus du jour. On peut ici parler de jurisprudence constante. [...] Le président délibère sur le siège. Après ma péroraison, un silence s'abat sur le prétoire. Je reste debout, l'air impassible, en relisant mes notes pour que le président ne sente pas le poids de mon regard, on ne sait jamais. Le silence dure, dure. [...] C'est au cours de ces secondes qui durent des siècles, où le cœur et les pensées s'emballent, où on se retrouve fébrile comme le jour du grand oral, dans le cadre d'un dossier sans importance, sauf pour le prévenu et son avocat, qu'on se prend à aimer ce métier, avec la joie qui nous inonde quand on obtient ce qu'on voulait, ou l'accablement qui nous écrase parfois jusqu'aux larmes quand on sent qu'on a échoué à faire passer ce qu'on voulait dire. Mais chut, le président va prononcer la peine. [...] http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/09/08/422-cessecondes-qui-durent-des-siecles Crise dans les médias : objecter Entre croissance et décroissance, Le Monde balance. Le Monde (30 mai 2007) publie une double page intitulée : « Réussir la rupture » ou comment retrouver la croissance. Et dans la même édition un supplément de 8 pages est titré « Développement durable : la croissance en question ». Entre croissance et décroissance, le cœur du Monde ne balance pas. Il choisit la croissance, même si ses ventes sont en baisse. Et que le supplément de 8 pages nous explique que la croissance ne fait pas tout, notamment en ce qui concerne le chômage. Le PIB de la France a crû de 80 % de 1978 à 2005, mais le chômage n'a pas baissé, au contraire il a doublé, passant de 5 à 10 %. Et surtout, la croissance n'est pas écologiquement soutenable. 30 Dans ce supplément, Hervé Kempf interroge des spécialistes, dont Patrick Viveret, conseiller à la Cour des comptes. Pour lui, « quand on propose comme seul projet de vie une croissance de l'ordre de l'avoir et qu'on interdit un développement de l'ordre de l'être, on crée une crise spirituelle, une crise de civilisation. » Viveret compare ensuite la croissance à la toxicomanie. Et de proposer : « Si on utilisait ne serait-ce que 10 % des dépenses passives de mal-être - la publicité, l'armement, les stupéfiants- vers des dépenses actives de mieux-être, cela permettrait de traiter les grands problèmes du Sud et cela permettrait aussi de changer fondamentalement les modes de production, de consommation et de vie dans notre propre système de développement. » Comme quoi la Cour des comptes abrite des esprits libres, révolutionnaires et antipub ! Et donc, dans le même numéro, Le Monde publie une double page d'Éric Le Boucher. Le thème : comment retrouver une croissance forte et réduire le chômage. Déjà plus habituel. [...] http://crisedanslesmedias.hautetfort.com 11- Peut-on vivre de son blog ? (Stratégies – 12/07/07) Devenus de véritables carrefours d'audience, les blogs les plus influents se convertissent au business. Les liens avec les marques se renforcent et commencent à se monétiser. Hasard du calendrier ? Au moment où Loïc Le Meur s'exile à San Francisco pour lancer une chaîne vidéo autoproduite par les internautes, les blogs s'installent durablement dans le quotidien des Français. Tout un symbole. Le plus célèbre blogueur tricolore part au moment où la blogosphère hexagonale se consolide. Car, même si l'on entend parler d'essoufflement, il ne faut pas s'y tromper. « Le rythme de progression a ralenti mais la vigueur du mouvement reste impressionnante, estime Laurent Javault, consultant indépendant spécialiste des blogs. La blogosphère est un grand bain où les interconnexions s'amplifient. » Un maelström qui bouscule tous les corps de la société, entreprises et hommes politiques en tête, et qui s'érige progressivement en pouvoir alternatif et en marché spéculatif. Cinquième pouvoir Avec une fourchette estimée entre 15 et 20 millions de blogs créés, dont près de la moitié par des 13-24 ans sur Skyblog, la France fait figure de pionnière. Elle se placerait déjà au quatrième rang mondial avec 1 à 2 millions de blogs actifs mis à jour très régulièrement, qui introduisent de plus en plus de contenus vidéo. Une nouvelle sphère d'influence que les 31 marques et les groupes de médias ou de communication cherchent désormais clairement à intégrer dans leur modèle. L'enjeu : les contenus Les blogs qui relaient les informations et les points de vue de quelques centaines de « blogueurs influents » constituent de nouveaux carrefours d'audience et représentent un réel « cinquième pouvoir ». Les professionnels du marketing les identifient en examinant à la loupe différents critères dont la liste ne cesse de s'allonger : nombre et fréquence de parutions, de commentaires et de citations par des blogueurs extérieurs, nombre d'abonnés à des flux RSS, etc. À ces indicateurs quantitatifs s'ajoutent des critères d'appréciation plus qualitatifs tels que la richesse des contenus ou le niveau d'expertise du blogueur. « Un blog influent dépasse les 5 000 visiteurs uniques par jour, précise Philippe Torloting, consultant e-média chez Business Interactif. Quand on atteint ce palier, on commence à être un blogueur star et on songe à en tirer des revenus. » Directement concerné par le sujet, Loïc Le Meur (25 000 abonnés) s'est d'ailleurs préoccupé d'assurer l'avenir de son blog avant de partir aux États-Unis. Après avoir confié la régie publicitaire de son site au groupe Publicis pour 6 000 euros de recettes garanties par mois, il a lancé la Blogakademy, un concours destiné à sélectionner les prochains coéditeurs de son blog. « Cela fait quelques mois que j'ai envie de faire passer mon blog en mode collaboratif, explique-t-il. À terme, j'aimerais avoir un ou deux blogueurs à temps plein, en plus de mes propres billets. » Réussir dans la blogosphère, c'est devenir une véritable entreprise de presse à la recherche de collaborations extérieures et de partenariats. Les blogueurs ont considérablement densifié leurs liens, entre eux et avec les médias traditionnels. « Le soufflé est certes un peu retombé après l'élection présidentielle, mais les blogueurs ne font que reprendre leur souffle, assure Stanislas Magniant, de Publicis Consultants Net Intelligenz. On assiste à la multiplication de communautés de plus en plus qualifiées qui savent très bien développer leurs réseaux, précisément parce qu'elles maîtrisent les nouveaux canaux de communication. » Les événements organisés par les blogueurs (Paris blogue-t-il, Paris Carnet, Fanny's Party, etc.) répondent aussi à leur soif de reconnaissance et à leur souci d'être mieux identifiés. Fin juin, la dernière soirée de Paris blogue-til a ainsi réuni plus de 200 blogueurs, sans compter les curieux attirés par le phénomène. Les blogueurs sont courtisés de toutes parts. TF1 monétise l'audience de ses sites avec ceux de la plate-forme Over-Blog et rémunère les blogueurs en droits d'auteur (40 000 euros reversés à environ 2 500 blogueurs). Publicis vient de lancer Blogbang, une plate-forme de mise en relation des 32 internautes créatifs avec les marques, appelées à tester grandeur nature les créations ainsi générées sur des sites de blogueurs rémunérés au coût par clic (lire Stratégies 1464). Certes, la monétisation des flux générés par la blogosphère est encore au stade du défrichement. Mais le marché mûrit et une ébauche de modèle économique se fait jour. Les blogueurs qui tirent des revenus de leur activité se multiplient. Ils seraient ainsi quelques-uns à gagner jusqu'à 1 000 ou 2 000 euros par mois. « Les rapports entre les marques et les blogueurs évoluent beaucoup en ce moment, confirme Grégory Pouy, responsable de la stratégie et de la communication de Buzz Paradize (groupe Vanksen). Au début, les blogueurs refusaient de se faire payer. Mais en voyant les plus gros s'y mettre, ils se rangent à cette idée. » Des régies comme Influence (Heaven) se sont ainsi lancées dans des politiques actives de monétisation des blogs les plus influents. Après, tout est question d'affinités. Face à une blogosphère de plus en plus segmentée, les marques n'ont plus qu'à faire leur marché. Toutes les communautés s'y retrouvent : reines de la cuisine, fanatiques de la beauté ou du bavardage entre filles, « geeks », commentateurs politiques, etc. La plupart commercialisent déjà des espaces publicitaires ou des liens sponsorisés, en direct ou via des régies. Mais les blogs servent aussi de tremplins pour faire décoller des carrières. Exemples : la coach en image Sophie Kune, que l'on a vue sur M6 et qui travaille pour Celio, Deedee sponsorisée par Garnier, ou Pascale Weeks (alias Scally), auteur du blog de cuisine C'est moi qui l'ai fait, qui travaille pour des éditeurs et le site Gusto.fr... Dernier épisode en date, Cyrille de Lasteyrie (alias Vinvin), le blogueur potache de Bonjour America, qui a coécrit le pilote d'une série diffusée sur M6. Relais d’opinion idéaux Dans le même temps, toutes les agences se mettent à faire du « social media marketing ». Les objectifs sont variés, de la simple régie au marketing d'influence en passant par les problématiques de communication interne. Dans l'univers corporate, par exemple, l'initiative très réussie de Michel-Édouard Leclerc (De quoi je me MEL) a fait florès, inspirant le patron de la société de conseil en ressources humaines Altaïdes, Jacques Froissant, qui a fait de son blog un vrai levier d'émergence. Ou bien Jean-Claude Delmas, directeur des ressources humaines de Casino, qui anime un blog de recrutement à travers des vidéos. L'infiltration des communautés de blogueurs sert aussi à l'organisation de « focus groups ». C'est notamment le cas dans l'univers culinaire, où les marques exploitent ce nouveau biais pour tester leurs produits. Johnson & Johnson a ainsi exposé son édulcorant Splenda à un groupe de blogueuses, via le groupe de relations publiques I & E Consultants. « Pour notre client EDF, nous identifions les blogs pertinents 33 qui parlent de rénovation de l'habitat, explique François Guillot, chargé des stratégies Internet chez I & E. Nous nous éloignons des logiques traditionnelles pour mettre au point des outils de ciblage hyperqualifiés et ainsi toucher les bons relais d'opinion. » Dans l'univers du high-tech ou de la mode, des marques comme Samsung, Nokia ou Nike ont vite compris comment créer du buzz. « Ce que nous recherchons, c'est la recommandation des blogueurs. Elle sert à allumer la mèche », insiste Laurent Valembert, fondateur de Tribeca, une agence qui a notamment réalisé plusieurs opérations pour Nike. Quand une opération plaît aux blogueurs, c'est gagné. Les retombées sont immédiates et arrivent même souvent avant celles des médias traditionnels. Les blogueurs ne touchent pas d'argent mais disposent en contrepartie de matière pour alimenter et animer leur site, et donc de moyens sans cesse renouvelés de doper leur fréquentation. Reste à faire le tri dans ce foisonnement. Les classements réalisés par le site américain Technorati et par le français Wikio sont souvent cités comme les principaux filtres. Le premier comptabilise tous les six mois le nombre de liens et de renvois de blogueurs, quand le second y ajoute le nombre de pages vues et une dimension qualitative, en demandant l'avis des internautes. D'autres indicateurs sont aussi auscultés pour avoir une idée du poids d'un blog, comme Pagerank ou Feedburner, deux services proposés par Google. Pagerank classe les sites en fonction des liens pointés sur eux. Quant à Feedburner, un service de gestion des fils RSS que vient de racheter le géant des moteurs de recherche, il permet de savoir combien d'internautes utilisent quotidiennement les flux d'un blog mais aussi d'identifier les contenus qui drainent le plus d'audience. Un outil que, preuve de son importance stratégique, Google vient de rendre gratuit alors que l'entreprise recentre son modèle économique sur l'insertion de publicités contextuelles dans les flux d'information... La professionnalisation de la blogosphère semble donc en marche. Si elle va permettre aux blogueurs de conforter la vocation coopérative d'Internet, elle devrait aller de pair avec une monétisation grandissante des flux. Après avoir rejeté cette idée, les blogueurs semblent finalement l'accepter, considérant après tout que leur niveau d'investissement personnel peut mériter ne serait-ce qu'un petit salaire... 12- Médiamétrie va investir 35 millions pour maîtriser la convergence (lefigaro.fr – 6/07/07) L'institut lance un plan d'investissement pour arriver, d'ici à 2012, à une mesure d'audience automatique, sur tous les supports fixes et mobiles. 34 La transformation de Médiamétrie sera un chantier de quatre ans. L'institut de mesure d'audience va investir 35 millions d'euros d'ici à 2011 pour « passer à la vitesse supérieure ». Initiée par Bruno Chetaille, PDG de Médiamétrie qui a succédé à Jacqueline Aglietta en janvier 2007, cette rénovation sera menée aussi bien au niveau technologique qu'au niveau du panel. Objectif : se mettre au diapason avec le foisonnement que connaît aujourd'hui la consommation des médias en raison de la multiplication des canaux de diffusion. En effet, l'essor de la TNT et de la télévision par ADSL, l'émergence de la télévision sur la téléphonie 3G et de la DVB-H, ainsi que l'engouement pour les baladeurs MP3 confrontent Médiamétrie à « une exigence : mesurer l'audience, toujours, partout et par tous les moyens », explique Bruno Chetaille. Médiamétrie va donc réaliser « un investissement technologique conséquent » pour arriver « à une mesure automatique des modes de réception portés ou fixes d'ici à 2012 ». Aujourd'hui, la mesure d'audience télévisée se fait automatiquement à travers un audimètre, tandis que l'étude des audiences radio se base sur du déclaratif. Élargissement du panel En attendant, donc, la mise en place du marquage des programmes, dit « watermarking », et sa reconnaissance par une sonde, quel que soit le canal de diffusion (téléviseur, téléphone mobile, ordinateur...), Médiamétrie va introduire de nouveaux audimètres au printemps prochain qui permettront de mesurer l'audience Internet en plus de l'audience télévisée sur supports fixes dès l'été 2008. « Nos clients développent des stratégies plurimédias. Il est important que nous les accompagnions sur tous les supports », souligne Bruno Chetaille. Cette approche « cross média » de la mesure d'audience passera également par un élargissement du panel de mesure. De 3 200 foyers représentant 8 200 personnes, le panel devrait réunir 5 000 foyers et 13 000 individus fin 2011. Cet élargissement se traduira également par un renouvellement du panel et doit permettre de mieux prendre en compte les nouveaux modes de consommation, notamment sur la TNT et l'ADSL. La semaine prochaine enfin, Médiamétrie publiera les résultats de son enquête menée auprès d'un panel de « mobinautes », utilisateurs qui surfent sur Internet depuis un téléphone portable. L'investissement sera de taille pour le groupe Médiamétrie, qui a réalisé 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006. « Nous allons autofinancer ce plan grâce à une maîtrise de nos coûts et une croissance organique du chiffre d'affaires », assure Bruno Chetaille. Il vise un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros en 2011, soit une progression de 40 % par rapport aux revenus de 2006. 35 Accusant, l'an passé, une perte d'exploitation de 1 million d'euros et un résultat net négatif de 4 millions d'euros, Bruno Chetaille entend ramener les comptes à l'équilibre en 2007, surfant sur une croissance d'environ 8 % cette année. 13- La France des cadres actifs 2007 (IPSOS – 10/07/07) Un constat majeur : plus les cadres sont décisionnaires, plus le taux de pénétration de la presse est élevé. 91,6 % des cadres sont lecteurs (lecture dernière période) d’au moins un titre parmi les 72 publiés. La Presse Quotidienne Régionale est lue par 38,3 % des cadres soit 2,762 millions de cadres (lecteurs numéro moyen). Quant à la Presse Quotidienne Nationale (10 titres*), elle est lue par 31,4 % de la population cadres soit 2,26 millions de lecteurs LNM. Le taux de pénétration de la PQN s’élève à 35,7 % auprès des dirigeants et cadres et à 40,1 % sur la cible décision influence. La presse hebdomadaire composée de 27 supports** dans l’étude est lue par 63,1 % de la population cadre (au moins un titre au cours de sa dernière période de parution) et par 70 % des dirigeants et cadres. Les 3/4 des décideurs influents sont lecteurs de presse hebdomadaire. Enfin les 35 mensuels *** sont lus par près de 8 cadres sur dix (79,5 %). Auprès des dirigeants et cadres en entreprise le taux de pénétration atteint 84,2 %. La France des cadres actifs 2007 s’intéresse aux 7,2 millions de cadres actifs en France. Parmi ces 7,2 millions de cadres, 70 % sont des cadres en entreprise, 10 % exercent une profession libérale ou intellectuelle supérieure. Le reste de cette population pratiquant une activité dans la fonction publique. En termes de statut, les dirigeants et cadres représentent 55 % de cette population (2 335 000 en entreprise et 1 669 000 hors entreprise) et les professions intermédiaires 45 %. Les dirigeants sont présents dans toutes les structures, allant des entreprises de moins de 10 salariés (198 000 petits patrons) aux plus grandes avec 22 000 PDG, DG ou gérants d’entreprises de 500 salariés ou plus. 36 Les activités tertiaires emploient la majorité des cadres : 53 % travaillent dans le secteur des services. La France des Cades Actifs, créée par IPSOS, est une étude d’audience plurimedia, la première et seule en France, mesurant l’audience des titres de presse, des stations de radio, des chaînes de télévision, de la fréquentation des sites web. L’étude identifie depuis 1998 une cible particulièrement décisionnaire : les cadres Décision Influence. Ces individus occupant à la fois des responsabilités managériales et budgétaires représentent 21% des cadres. * Pour la mesure de l’agrégat PQN, l’ensemble des dix titres de presse quotidienne nationale a été étudié. France Soir et L’Humanité ne sont cependant pas publiés individuellement. ** 2 quotidiens du 7ème jour, 23 hebdomadaires, 2 bimensuels *** 33 mensuels et 2 bimestriels 14- Le stress au travail, un mal en plein essor (Stratégies - 28/06/07) Pression des actionnaires, exigences des clients... Le stress se développe dans les entreprises. Le secteur de la communication est particulièrement concerné. Dans le monde de la communication, le stress au travail est tellement une habitude qu'on en oublierait presque de le mesurer. Et pourtant : d'après une étude publiée en 2003 par TNS Sofres, 85 % des salariés de ce secteur se disent stressés et 54 % considèrent le stress plus important dans leur métier qu'ailleurs. Un chiffre supérieur à ce que l'on trouve dans les autres secteurs : 44 % des Français se disent concernés par le phénomène, selon une étude réalisée en avril 2006 par le cabinet Stimulus, spécialisé dans la prévention et la gestion du stress en entreprise. De quoi s'agit-il ? Selon l'Agence européenne de santé au travail, « un état de stress survient lorsqu'il y a un déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a des ressources pour y faire face ». En clair : chaque jour, s'attaquer à l'ascension d'un sommet équipé d'un simple piolet... Si nombre de cas ne présentent pas de danger majeur, l'enquête de Stimulus souligne que 18 % des personnes interrogées souffrent d'un niveau de stress mettant en péril leur santé psychique ou physiologique. Troubles du comportement et du sommeil, maux de dos, bouffées d'angoisse, infarctus, dépressions, voire suicides, comme récemment chez PSA Peugeot Citroën à Mulhouse (quatre salariés ont mis fin à leur jour entre avril et mai) ou au technopôle Renault de Guyancourt (trois suicides 37 entre octobre et février derniers). Les conséquences peuvent être imprévisibles. Le secteur automobile n'a pas l'apanage du stress. Pour un communicant, la pression fait souvent partie du quotidien, surtout à l'approche des congés : exigences des clients, participations incertaines à des appels d'offres, imprévus quotidiens, relationnel à gérer, délais à respecter... Pour Barbara Ouvrard, attachée de presse indépendante depuis dix ans, « les moments de pression les plus intenses sont avec les clients. Certains ne comprennent pas pourquoi leurs budgets ne conduisent pas illico au meilleur affichage des bus de la ville, ou encore à un reportage aux JT de 20 heures... » Autre point particulièrement usant, les relations humaines : « C'est un métier où il faut veiller à toujours être agréable, même si l'interlocuteur est détestable. De même, il faut se rendre toujours accessible, les gens ne comprennent pas qu'on ne puisse pas être disponible tard le soir... » Laurent, cadre dans la publicité, confirme : « Dans une agence, il y a une incertitude permanente. Du jour au lendemain, une création peut plaire à un responsable et pas à d'autres, c'est très subjectif. Rajoutez à cela les délais qui se raccourcissent de plus en plus, c'est rapidement intenable. » Un coût pour l’employeur Des pics d'adrénaline qu'il faut parvenir à gérer. Certains y parviennent, voire s'en régalent. « L'incertitude, les coups de bourre, les nocturnes... Tous ces imprévus font le piment du métier. C'est un stress positif, motivant, et c'est aussi pour cela que je fais ce métier », explique Michaël Ferron, directeur de clientèle à l'agence Ketchum. D'autres finissent par craquer. Comme François (le prénom a été changé), cadre dans une filiale de Publicis. « C'était il y a quatre ans, raconte-t-il, j'étais responsable d'une équipe. Nous n'étions que cinq, alors même que le projet aurait nécessité deux collaborateurs de plus. Et puis, un jour, le client a brusquement augmenté le cahier des charges de 30 %. J'ai tiré sur la corde tout au long du projet, faisant des horaires de fou. Je savais bien que si je me plantais, je risquais gros. Je suis parvenu à boucler la mission, mais, après, j'ai complètement craqué. » L'homme subit alors une brutale dépression, qui nécessite un arrêt maladie de plusieurs mois. Il reprendra finalement son poste, aidé par des antidépresseurs. Conscient de ces dérives, certains employeurs commencent à agir. Ils y ont tout intérêt, et pas seulement pour leur image interne. « L'absentéisme et les arrêts maladie consécutifs au stress ont un coût pour les employeurs. De même, la productivité d'un salarié trop stressé est moindre », rappelle Laurence Saudner, directrice générale de l'Institut français d'action sur le stress. Mais, pour l'heure, les actions restent encore timides. Certaines sont originales, voire « cosmétiques » : au sein d'Euro RSCG, par exemple, les salariés peuvent ainsi faire appel à des 38 séances de massage de trente minutes sur leur lieu de travail, entièrement prises en charge par le groupe. De même, depuis quelques mois, les collaborateurs peuvent accéder à des séances de sophrologie. Une formule qui sera généralisée en septembre prochain. Peu d’actions en profondeur Autre action, en plus classique : les formations. Le groupe TF1 met ainsi en place, depuis deux ans, un stage de deux jours comprenant une information sur les effets du stress et des mises en situation ou des jeux de rôle. Des entretiens individuels avec des psychologues peuvent aussi être obtenus. « L'ensemble des collaborateurs peut suivre ces stages, et notamment les managers, car ils ont un rôle majeur dans la prévention du stress : s'ils restent maîtres d'eux-mêmes, cela se ressent sur l'équipe », note Catherine Denamur, médecin du travail qui suit TF1. Autant d'initiatives qui ont le mérite d'exister, mais qui ne règlent pas tout. « On ne peut pas vaincre le stress par du vernis. Il faut des actions en profondeur, sur l'organisation même du travail, et cela, bien peu d'employeurs en sont capables », affirme Dominique Chouanière, responsable de projet à l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Dédramatiser les situations, apprendre à négocier avec tact avec un client qui souhaite obtenir des délais impossibles à respecter, savoir dire non à sa hiérarchie... Quelques règles de vie dans l'entreprise qui vont au-delà de simples exercices de respiration... Le stress en bref 55 % : part des femmes se disant stressées ou très stressées, contre 44 % des hommes. Les quadragénaires sont les plus touchés (47 %), devant les moins de 30 ans (45 %) et les plus de cinquante ans (43 %). 18 % : pourcentage des salariés qui souffrent d'un stress mettant en péril leur santé psychique ou physiologique. 62 % : part des salariés estimant ne pas disposer de suffisamment de temps pour effectuer leur travail, 83 % indiquant devoir travailler plus vite qu'il y a quelques années et 76 % que leur charge de travail s'alourdit. 82 % : pourcentage des cadres qui jugent que le stress n'est pas une donnée prise en compte par leurs employeurs. Sources : Stimulus Conseil (www.stimulus-conseil.com) et Baromètre CFE-CGC. 39 15- Corporate et développement durable (Stratégies - 28/06/07) Depuis quelques mois, tous les indicateurs sont au vert. Et la pression est maximale. Les hommes politiques, poussés par Nicolas Hulot, ont placé l'écologie au cœur de leurs programmes électoraux, ceci allant jusqu'à la création d'un grand ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables. C'est au tour des entreprises et des publicitaires de se mettre au diapason, parfois contraints et forcés. Apple en a récemment fait l'expérience, sous la pression de Greenpeace. L'ONG a mobilisé les fans de Mac et autres Ipod sur le site greenmyapple.com pour inciter l'entreprise à se faire exemplaire en matière d'environnement. Mission accomplie : la marque à la pomme vient de s'engager à être plus « verte », en réduisant notamment les composants toxiques de ses produits. Les publicitaires ne sont pas en reste, sous le regard toujours vigilant des associations, dont Alliance pour la planète. Fin 2006, cette coalition de quatre-vingts ONG et associations de défense de l'environnement a pointé du doigt une trentaine d'annonceurs accusés de « greenwashing », une pratique visant à donner un vernis écologique à des entreprises ou à des produits qui ne le sont pas (cf. Stratégies n° 1450). Et créé, en juin 2007, un Observatoire indépendant de la publicité (OIP) chargé d'épingler les publicités « irresponsables ». Interpellé, voire accusé d'inefficacité, le Bureau de vérification de la publicité (BVP), organisme d'autorégulation, a mené sa propre enquête au second semestre 2006 avec l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Les résultats de cette étude, délivrés le 14 juin, n'ont rien d'alarmant : l'environnement est un thème peu utilisé par les annonceurs - il concerne 181 des quelque 15 000 publicités visionnées - et la majorité de leurs messages - 6 sur 10 - respectent les règles en vigueur édictées par le BVP. Restent des manquements qualifiés de « sérieux », telle cette publicité Gaz de France signée « Une énergie durable entre nous » (agence Australie). Parue dans la presse, elle présente le gaz naturel associé à deux qualités qui le caractérisent, économique et écologique, laissant ainsi supposer une totale innocuité du produit. « Certes, le gaz émet moins de CO2 que le pétrole et le charbon, mais son impact n'est pas nul. Quant au slogan, il est tout aussi ambigu, le gaz étant une énergie non renouvelable », indique le BVP. Dorénavant, publicitaires et annonceurs sont donc priés de peser leurs arguments et leurs créations s'ils veulent échapper aux critiques et... contribuer à sauver la planète. Toute une série de formations et d'outils sont d'ailleurs en cours de conception pour éveiller les consciences et les aider à mieux appréhender les problématiques complexes du développement durable (lire encadré page 31). « Aujourd'hui, il est difficile d'échapper à la preuve de l'argument écologique, commente Pierre 40 Siquier, le président de l'agence Ligaris. Le discours trop général, sans fondement, comme celui de Gaz de France, n'est plus possible car tout est décodé. » Annonceurs et créatifs doivent coller à leur époque. « Dans les années quatre-vingt la publicité vendait du rêve, proclamait que tout allait bien, que l'entreprise ou le produit vanté était le plus beau et le meilleur, explique Anne-Catherine Husson-Traore, directrice éditoriale de Novethic. Avec le développement durable, on passe du " tout est parfait " au " soyons francs ", de l'abstrait au concret. Il faut reconnaître les problèmes, montrer ce que l'on fait pour y remédier, s'engager sur des chiffres. Bref, il faut se mettre à parler à des adultes, non à de grands enfants. » S'engager sur des chiffres, c'est ce que font Renault, dans sa récente campagne de lancement du label Éco2, et McDonald's, via son Écojournal où, à chaque point abordé (recyclage, élimination des déchets, économie d'eau, intégration des restaurants dans le paysage, etc.) correspond une pastille chiffrée indiquant « en test », « en cours de déploiement », «déployé » (lire page 34). Passer à l’écologie réparatrice « La règle en matière de développement durable consiste à dire ce qu'on fait et à faire ce qu'on dit, en arrivant à situer le chemin parcouru dans un contexte où beaucoup reste à faire », résume Alice Audouin, responsable développement durable d'Havas Media. Le discours de la preuve implique la promotion de micro-initiatives inscrites dans une démarche de progrès ainsi qu'un travail sur les produits et leur mise en avant. Du coup, en matière de développement durable, la frontière entre communication corporate et communication commerciale n'a plus de raison d'être, l'une nourrissant l'autre. Pour une entreprise, communiquer sur ce thème peut donc être l'occasion de corriger une image, de se distinguer, de motiver et de fédérer ses salariés, comme pour voyages-sncf.com, ou de chercher à augmenter l'attrait de sa marque employeur, les jeunes générations étant très sensibles à l'implication des entreprises sur ce sujet. Sans oublier qu'il s'agit aussi d'une occasion de développer les ventes. Une étude d'Added Value (www.added-value.com) sur les marques éthiques, présentée en juin 2007, montre à quel point l'environnement est aujourd'hui une préoccupation majeure pour les consommateurs. Et comment une démarche éthique peut pousser les ventes. « Garantir, pour un jus de fruit apprécié, une rémunération juste des producteurs augmente non seulement l'intention d'achat, mais les émotions positives du consommateur, indique Leslie Pascaud, directrice du marketing responsable Europe d'Added Value. Elle influe sur les ventes, mais aussi sur la fidélisation parce que l'attachement au produit est plus fort. » Encore faut-il savoir utiliser la carotte plutôt que le bâton. « Tout discours culpabilisant et anxiogène est rejeté par le consommateur, ajoute Leslie Pascaud. Une marque doit, avant tout, créer du désir. » 41 L'agence W & Cie, dans son étude « Le Vert fait-il vendre ? » ne dit pas autre chose. Pour François Lamotte, directeur du pôle publicitaire de l'agence, il est tant pour les marques de passer de l'écologie dénonciatrice à l'écologie réparatrice. Fini les discours trop catastrophiques ou éloignés des préoccupations quotidiennes, comme dans la publicité Philips montrant le lien direct entre la fonte d'une banquise et l'utilisation d'un certain type d'ampoule. Pour ne plus opposer économie et écologie, mieux vaut partir de l'ego du consommateur, d'abord préoccupé par son bienêtre personnel. L'écologie devient alors un des critères du mix-marketing, mais pas le seul. Ainsi l'Écocomparateur de voyages-sncf.com, qui n'oppose pas consommation et sauvegarde de la planète, mais les réconcilie. 16- Bibliographie Petite sélection de notes de BLA*G !, le blog des *Angiens, Angie 42