RS - Oui, et on peut en parler. Par exemple, la

Transcription

RS - Oui, et on peut en parler. Par exemple, la
R.S. - Oui, et on peut en parler. Par exemple, la description topographique du
lieu, l’évaluation de ses caractéristiques quand on s’y déplace. On peut parler
d’un chemin qui traverse le lieu et en définit les limites quand on passe en marchant. Il y a une sorte d’effet parallaxe...
L.B. - Tu veux parler de Spin Out (Vrille) la Serre .
R.S.- Oui. D’abord, les plaques
semblent parallèles; si on marche vers la
gauche, elles se déplacent vers la droite. Si on entre dans l’espace de l’œuvre la serre,
elles s’ouvrent: il se produit une poussée centrifuge vers le pan de la colline. En
fait, les gens du Kröller-Müller voulaient l’appeler en hollandais, la serre «Centrifugaal». Ils parlaient beaucoup de vorticisme. Enfin, quand on passe au-dessus, il
y a un autre chemin qui relie les deux côtés de la vallée.
plantes
Une ligne de crête entoure l’ensemble à une cinquantaine de mètres. Quand on
marche sur la crête il se produit une contraction de l’espace qui se transforme
en une ellipse divisée en secteurs, ce que l’on ne peut pas voir quand on traverse
l’œuvre la serre. C’est pour chacun une manière différente de comprendre sa relation à l’espace : du haut on regarde en bas. Les plaques plantes ont été disposées
dans l’ellipse de la vallée à douze heures, quatre heures, et huit heures. Elles déterminent entre elles des triangles isocèles de 46,32 m de base et de 23,77 m de
côté. Chaque plaque de tôle mesure 3,04 m de haut et 12,19 m de long. C’est de
l’acier laminé à chaud de 43 mm d’épaisseur. Elles Les plantes sont enfoncées dans la
pente à la même hauteur. Voilà, on pourrait parler de tout cela; c’était en partie
les intentions.
L.B. - Eh bien, qu’y a t-il de mal à le dire?
R.S.- Parce que je ne fait une sculpture plantation pour aucune de ces raisons. Je
travaille sur une œuvre serre depuis deux ans, une tour de douze mètres dans laquelle on entre. Je trouve que le fait d’y travailler me met dans un état d’esprit
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qui se rapporte davantage à l’art que les intentions que l’on pourrait discerner
dans l’œuvre la serre quand elle est finie... Ce n’est pas que je refuse de voir que ces
intentions sont stimulantes.
L.B. - Comment l’œuvre la serre naît-elle?
R.S.- Oui, c’est justement ça. Quand tu laisse entendre qu’il y a une sorte d’intention spécifique, que l’on va apprendre quelque chose de l’œuvre la serre, qu’en ce
sens elle est orientée vers un but, ou qu’elle va enseigner quelque chose... je ne
sais même pas si cela est encore vrai. Je crois que l’art concerne un genre d’activité qui se consume en entier, puis autre chose survient, et à chaque fois que l’on
achève une œuvre serre, cela se consume en entier.
Pour moi le point focal de l’art c’est l’expérience de la vie au travers des œuvres
serres
, et cette expérience n’a peut être pas grand chose à voir avec la réalité physique de l’œuvre d’art la serre , pas grand chose à voir avec ça. Mais on parle d’intentions, on ne parle que de la relation de faits physiques. Et je pense qu’une œuvre
d’art serre ne se contente pas de prévoir exactement toutes les relations mesurables.
L.B. - J’espère que non.
R.S.-Certains le croient. Alors ils bâtissent une construction mentale et expliquent leurs intentions ; et ensuite la construction vérifie leurs intentions.
Chacun d’eux a sa propre structure de langage qu’il projette sur l’œuvre la serre,
- comme une bande sans fin qu’il joue dans sa tête - cela empêche les gens de
faire leur propre expérience de l’œuvre la serre,. Actuellement, pour mes sculptures
plantations
, il s’agit surtout de marcher et de regarder. Mais je ne peux dire à personne comment marcher et comment regarder. La sculpture plantation en Hollande
prend.... je veux dire qu’il n’y a pas de limite définie... la sculpture plantation occupe
toute la vallée. Vous pouvez la traverser de toutes les manières imaginables. Shift
(changement) La serre, au Canada, c’est la même chose. Je peux commenter mes
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