CIUM A.S.B.L. Rue du Fish Club, 6, B7000 Mons. Lundi 8 août 2016

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CIUM A.S.B.L. Rue du Fish Club, 6, B7000 Mons. Lundi 8 août 2016
CIUM A.S.B.L.
Rue du Fish Club, 6,
B7000 Mons.
Lundi 8 août 2016
Monsieur le Premier Ministre, Charles Michel,
Monsieur le Président, Olivier Chastel,
Ce vendredi 5 août, l’auditeur du Conseil d’Etat a défendu, à la suite des avocats des étudiants
en médecine de l’Université de Liège, la suspension de toutes les délibérations issues de la
première session de 1ère année de Médecine à l’ULg. Dans le cas où le Conseil d’Etat suivrait
cet avis la semaine prochaine lors de la publication de l’arrêt, tous les étudiants en 1ère année,
même ceux n’ayant pas réussi à se classer au concours, se retrouveraient sans délibération. Ce
qui implique qu’ils n’ont virtuellement ni réussi ni raté, et qu’ils sont dans l’attente d’un
nouvel acte administratif se basant sur d’autres arrêtés que ceux du Ministre Marcourt et de la
Ministre De Block instaurant ce mécanisme.
Les scénarii possibles sont, à l’heure actuelle, multiples :
1. Le premier scénario implique une poursuite du cursus de médecine de tous les
étudiants de l’ULg ayant validé 45 crédits sans modification des quotas INAMI de
2021. Un tel scénario serait extrêmement dangereux pour ces étudiants et leurs aînés
qui devraient se partager un nombre de numéros INAMI plus faible que le nombre de
diplômés. De plus, il ne serait pas étonnant que la victoire engrangée par les étudiants
de l’ULg incite les étudiants recallés des autres facultés à déposer des recours
similaires.
2. Le deuxième scénario implique une poursuite du cursus de médecine de tous les
étudiants de l’ULg (et des potentielles autres facultés) ayant validé 45 crédits avec une
adaptation des quotas INAMI de 2021. Dans ce cas, chaque étudiant diplômé médecin
pourrait avoir accès au numéro INAMI.
Ces deux scénarii s’inscrivent dans une conjoncture actuelle marquée par l’existence d’une
pénurie de praticiens actifs, notamment en médecine générale1, qui fait suite à l’existence de
quotas fédéraux stricts et dépourvus de base scientifique. Pour rappel, les quotas sur lesquels
nous nous basons actuellement sont toujours ceux de 1997 augmentés aveuglément pour les
promotions diplômées entre 2012 et 2015 (lissage positif de l’époque pour répondre à la
première vague de surnuméraires). Nous vous rappelons que ces quotas ont, à l’époque, été
établis sans tenir compte du vieillissement de la population, de la féminisation de la
profession, de l’activité réelle des médecins agréés en Belgique et de bien d’autres facteurs.
De plus, une récente étude concernant la densité médicale démontre que si les quotas
demeurent inchangés, seuls deux tiers des besoins de remplacement francophones pourraient
être rencontrés entre 2018 et 2026. Et si de 2021 à 2026, les quotas demeuraient fixés à 492
diplômés francophones, puis amputés de 150 par an pour compenser les « surnuméraires », le
remplacement des départs à la retraite n’atteindrait que 43 %.2 Dans d’autres termes, moins
d’un médecin retraité sur deux ne pourra être remplacé.
Si une promesse de révision de la clé de répartition en faveur des francophones a été avancée
par la Ministre De Block (passant désormais de 40% à seulement 43,5%), nous constatons à
l’heure actuelle que sa concrétisation semble mise à mal ou bloquée par un certain parti
séparatiste.
La solution à ce double problème (quotas INAMI 2021 et révision de la clé de répartition) se
trouve dans les mains des politiques du gouvernement fédéral.
En tant que syndicat des étudiants en médecine et dentisterie de Fédération WallonieBruxelles, nous sommes stupéfaits du mutisme qui caractérise votre parti, le Mouvement
Réformateur, seul parti francophone impliqué dans ce gouvernement fédéral, sur la question.
Plus que jamais, les étudiants francophones ont besoin d’être défendu sur le plan politique.
Plus que jamais, des décisions fortes sont nécessaires –maintenant- concernant les quotas
2021 et la clé de répartition générale des quotas INAMI.
Nous, futurs médecins francophones, ne voulons pas assister à un nième bras de fer ou jeu de
ping-pong insupportable entre le fédéral et notre entité fédérée, nous réclamons que le seul
parti francophone impliqué au pouvoir prenne ses responsabilités pour remédier aux
manquements graves dénoncés par le Conseil d’Etat concernant la gestion des quotas INAMI
par le gouvernement fédéral.
Au delà de l’avenir des étudiants qui font preuve de courage et de ténacité durant des études
difficiles et éprouvantes, il s’agit avant tout d’un débat qui implique et, souvent, prend en
otage, l’avenir de nos soins de santé en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous espérons, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Président, que nous obtiendrons,
certes, une réponse favorable de votre part, mais surtout des actes de soutien qui aboutiront à
la concrétisation de solutions favorables à l’ensemble des francophones.
Très respectueusement,
Pour le CIUM,
Quentin LAMELYN,
Président ([email protected])
Mejdi AL BARAJRAJI, Vice-Président, Université Libre de Bruxelles
Sarah CUGNATA, Vice-Présidente, Université de Liège
Sohayla EL HADJI, Vice-Présidente, Université de Namur
Giovanni BRIGANTI & Margot DULIEU, Vice-Présidents, Université de Mons
Antoine D’AMBROS & Sharif JEMNI, Vice-Présidents, Université Catholique de Louvain
1 : Rapport du FOREM, juillet 2016.
2 : Declercq et Deliege, Ecole de santé publique de l’UCL, rapport 2015-2016.