Les trois magistrats du parquet ont traité 12 650 procédures
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Les trois magistrats du parquet ont traité 12 650 procédures
❱❱❱❱ ÉVÉNEMENT LUNDI 28 FÉVRIER 2011 02 LA PRESSE DE LA MANCHE ❱❱❱ La Justice au quotidien ❱❱❱ FAITS DIVERS Les trois magistrats du parquet ont traité 12 650 procédures L'Espace Emeraude incendié près de Saint-Lô Deuxième temps chez le procureur et les magistrats du parquet. Après avoir décrit leur métier (voir La Presse de la Manche du 21 février), nous découvrons à présent comment ils décident de l'opportunité des poursuites et la façon dont ils orientent les procédures jusqu'à l'audience ou non. « Le parquet, c'est une gare de triage », commente le procureur avec humour et sens des réalités. 12 650 procédures, c'est le nombre d'affaires qui viennent à l'année sur le bureau du procureur, Eric Bouillard et de ses deux assesseurs, Sarah Huet et Séverine Delacour. « On sait qu'à l'audience, on ne peut pas passer plus de 700 dossiers dans l'année, reconnaît Eric Bouillard. Ceci explique que les affaires instruites aujourd'hui, en février, qui nécessitent un passage devant les juges au cours d'une audience, passeront en juin. On est à quatre mois minimum de renvoi. Sur les 275 dossiers en attente de jugement, ce qui représente un tiers de l'année, certains seront fixés en juin, d'autres plus tard. » ■ 700 dossiers à l'audience Ces 700 dossiers sont à teneur multiple, aussi diversifiés que les errements de la nature humaine : escroqueries, délinquance au volant allant parfois jusqu'à l'homicide involontaire, vols, violences de toutes sortes, en particulier sur conjoint de plus en plus fréquents, harcèlement, agressions sexuelles, trafic de stupéfiants... « Quand toute autre possibilité est épuisée, ou quand la gravité des faits ne permet aucune alternative à l'audience, nous, magistrats du parquet, décidons de déférer le ou les délinquants devant le juge en audience publique ». Sur quels critères ? « La gravité des faits ; la personnalité de l'auteur, en particulier quand les avertissements judiciaires ne l'ont pas motivé pour rentrer dans l'ordre ; et aussi lorsqu'il y a risque de réitération des faits. » Prenons le cas d'un mari violent, déjà connu des services de police et du tribunal. « Les policiers (ou les gendarmes) le présentent menotté au bout de la garde à vue dans leurs bureaux au cours de laquelle un éducateur l'a vu et a fait par écrit un rapport sur sa personnalité. Les faits étant suffisamment graves, on saisit le tribunal correctionnel avec deux possibilités : soit la comparution immédiate, qui permet de faire juger le prévenu rapidement ; soit une convocation à une audience ultérieure, avec ou sans contrôle judiciaire jusqu'à l'audience. Il arrive aussi, selon la gravité des faits, que l'on demande au juge des libertés et de la détention le placement en détention provisoire. » ■ Une auxiliaire précieuse Dès que la garde à vue est signalée par les policiers aux magistrats du parquet et pendant que l'entretien se déroule dans le bureau du procureur ou du substitut de permanence, la greffière à l'audiencement s'active : elle a averti l'avocat de la défense, la greffière de l'instruction ; elle a sollicité les juges selon la composition du tribunal (juge unique ou trois magistrats) ; elle a constitué le dossier du prévenu et fait des copies pour tout le monde. Ici, elle s'appelle Mme Joret. Le procureur, lui, la surnomme « la greffière des urgences ». En deux heures, c'est bouclé : le prévenu peut être présenté au tribunal. Comparution immédiate ou procès au rôle d'une audience du mardi, cela fait 700 dossiers au mieux. Un rapide calcul, et c'est, pour les trois magistrats du parquet, environ 12 000 dossiers qui n'iront pas à l'audience. Six blessés dont un grave à Sartilly Hier en fin d'après-midi, une collision s'est produite entre trois véhicules, deux voitures et un utilitaire, sur la RD 973, la route qui va de Granville à Avranches. C'était au lieu-dit le Hameau les Jardinets dans la commune de Sartilly. Les pompiers ont été alertés à 17 h 27. Ce sont les centres de secours de Sartilly, de Granville et de La Haye-Pesnel qui sont intervenus sur les lieux de l'accident. Il y avait six blessés dont une femme de 42 ans, gravement touchée, et cinq blessés légers, un homme de 40 ans, une femme de 40 ans, et trois enfants de 8, 11 et 12 ans. Les six blessés ont été transportés au centre hospitalier d'Avranches. Un blessé léger à Bretteville-sur-Ay J. M. La « greffière aux urgences » et ses dossiers. Avant les poursuites L'ultime étape avant l'audience publique ● Les classés sans suite Dans son arsenal de mesures, le procureur dispose encore de deux modes de poursuites « par voie simplifiée », avant le passage devant les juges, à l'audience : l'ordonnance pénale et la comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, dite encore le plaider coupable). « Pour qu'il y ait poursuite, précisent le procureur, Eric Bouillard, et Séverine Delacour, substitut, il faut qu'il y ait une infraction caractérisée. Il faut aussi que l'auteur soit identifié, et s'il l'est, il faut qu'il n'y ait pas de causes d'irresponsabilité. » Exemple : « Une maman a déposé plainte parce qu'un petit garçon avait regardé sa fille pendant qu'elle urinait... Les deux gamins étaient en maternelle ! » Autres affaires classées sans suite : un automobiliste est interpellé par les policiers pour un défaut d'assurance. Les policiers téléphonent au procureur pour vérifier le casier judiciaire de la personne. « Si la personne régularise sa situation, on en reste là. Point ». ● Le rappel à la loi Une ado qui vole un produit de maquillage, un gamin qui rafle un bonbon à 2 €, ou qui tague la boîte aux lettres de sa voisine : « Il y a un rappel à la loi par l'officier de police judiciaire (policier ou gendarme). L'auteur des faits en est quitte pour un nettoyage de tag sur la boîte aux lettres. » La réparation du préjudice est obligatoire, et le rappel à la loi est enregistré : c'est un avertissement pour l'avenir. ● Le classement sous condition Pour des dégradations ou pour des insultes dans un conflit de voisinage, une personne est convoquée devant le délégué du procureur (ils sont deux, deux anciens enquêteurs, M. Lemagnen et M. Le Rouvillois). On classe sous condition, celle de rembourser le préjudice, de rédiger une lettre d'excuses (ce qui n'est pas l'exercice le plus facilement accepté). La personne convoquée s'engage à ne pas recommencer. Sinon, la Justice peut toujours rouvrir son dossier. Et ça peut finir à l'audience. ● La composition pénale Pour des délits moindres, conduite en état alcoolique avec taux peu élevé, infractions à la pêche, publicités mensongères, outrages, violences légères, vols, la personne convoquée devant le délégué du procureur doit reconnaître les faits, et accepter l'amende proposée par le procureur via son délégué. Sinon, elle est renvoyée à l'audience. Les deux délégués ont traité 600 affaires en composition pénale en 2010. M. Le Rouvillois, l'un des deux délégués du procureur : il a traité à lui tout seul 300 dossiers en 2010. ● L'ordonnance pénale La personne qui a commis un vol ou qui est interpellée pour un délit routier ou pour consommation de stupéfiants est convoquée devant le délégué du procureur. Il reconnaît les faits. Le Parquet propose une sanction. Si le prévenu accepte, le juge est immédiatement sollicité. Il valide la sanction et fait une ordonnance pénale. Il n'y a pas besoin d'homologation lors d'une audience où le juge siège. La mesure figurera au casier judiciaire. ● La CRPC La CRPC concerne des faits plus graves, punis d'une peine allant jusqu'à cinq ans de prison. Les délits sont des violences, vols aggravés, du petit trafic de stups, un contentieux routier. La personne est convoquée par la police ou la gendarmerie devant le procureur, voire « apportée » au tribunal. La présence de l'avocat est indispensable. Même principe de base : il faut reconnaître les faits. Le procureur propose une peine, laquelle, acceptée, est homologuée en audience publique par le juge. « Le développement de ces mesures spécialise l'audience pour les questions les plus lourdes, commente le procureur. Elles offrent aussi au parquetier un rôle plus humain. Dans la simplicité d'un bureau, avec le soutien de son avocat, il est plus facile de parler de sa situation, de dire des choses qu'il serait difficile voire impossible de dire en public. C'est le cas notamment quand il s'agit de violences conjugales. Les gens parlent de leur vie. La rencontre avec la Justice a un rôle éminemment pédagogique ». Le tribunal a aussi sa caverne d'Ali Baba La « caverne d'Ali Baba » du tribunal de Cherbourg est sous les combles : s'y entassent les objets saisis lors des enquêtes, et les dossiers destinés aux archives. On y accède par un étroit escalier vieux bois qui grince, comme il se doit. Début 2010, afin de faire le tri dans un bric-à-brac parfois ingérable, le ministère de la Justice avait sollicité des différents tribunaux un inventaire des scellés, ces pièces à conviction, saisies lors des enquêtes qu'elles sont censées aider à résoudre. Les plus sensibles : argent, véhicules, drogue et armes, de la pétoire au lanceroquettes. À Cherbourg, l'accumulation des scellés a moins l'allure d'un inventaire à la Prévert que celle qu'on trouve dans des juridictions plus encombrées, comme à Grenoble, par exemple, qui conservait récemment encore un sabre japonais, une arbalète, des perruques, des skis, des pneus, une tête de cerf empaillé... Ou encore à Bobigny une baignoire de bébé et des ossements de chien. Il y a évidemment dans la caverne du tribunal des armes et des stupéfiants, mais pour ces derniers, pas question d'en garder des kilos : on fait détruire. C'est le greffier en chef qui, chargé de la gestion des scellés, décide des destructions. Pour les armes et les munitions, le ministère de la Justice a démulti- ■ « Si ça recommence, j'arrête ! » Une fois les dégâts évalués par les deux propriétaires, il a fallu attendre une seconde visite de l'expert afin de savoir s'il confirmait ou infirmait les estimations. « À Noël, nous étions en mesure de recevoir des clients car nous avons fait des petits travaux de peinture et nous avons tenté de remettre de l'ordre. Mais tant que nous ne connaissions pas la décision de l'expert, nous ne pouvions pas nous engager dans des travaux plus importants. » Il y a quinze jours, l'expert est passé et a entériné le devis. De quoi rassurer les deux antiquaires. « De ce côté-là, oui. En revanche, je peux vous assurer que le week-end dernier, lors de la grande marée, nous sommes restés très vigilants. Heureusement qu'il n'avait pas plu les deux ou trois jours avant car cela aurait recommencé. Pas de manière aussi spectaculaire, mais nous aurions eu de nouveau les pieds dans Un motard perd le contrôle Samedi dans la soirée, à 21 h 50, en ville, à Pontorson, un motard de 22 ans qui circulait Boulevard Général-de-Gaulle a perdu le contrôle de son deux-roues et s'est blessé légèrement dans sa chute, marqué entre autres, par un ripage au genou gauche. Il a été transporté au centre hospitalier d'Avranches par les pompiers de Pontorson. Une grange brûlée à Cosqueville Hier, à 13 h 05, les pompiers de Saint-Pierre-Eglise, ceux de Tourlaville, de Valognes et de Cherbourg sont partis d'urgence à la ferme du Grand Manoir à Cosqueville, où un bâtiment agricole de 300 m2 dans lequel était engrangé du fourrage avait pris feu. La cause était accidentelle, et avait pour origine une erreur humaine. Le bâtiment a été totalement détruit, sans heureusement qu'il y ait eu danger pour l'écurie voisine. Un bâtiment agricole détruit par le feu aux Veys Il s'agissait d'un bâtiment pour un élevage de poules. Il devait être mis en service lundi. Le feu s'y est déclaré vers 16 heures, hier, pour une cause indéterminée. L'incendie a anéanti les 300 m2 du bâtiment. Fort heureusement, n'étant pas en service, il n'y avait pas de volailles dans les lieux. Les pompiers de Carentan, Isigny et Sainte-Mère-Eglise ont travaillé à circonscrire le sinistre. à partir de 1.190 € par personne (+ 3 nuits Cambodge en option, avec supplément) Conservée dans les greniers du tribunal en attente de destruction, une arme à feu confisquée, parmi une multitude d'autres scellés. plié les établissements où elles peuvent être détruites. Quant à l'argent confisqué lors des perquisitions dans le cadre d'affaires de stups, par exemple, le tribunal ne le garde pas : ces espèces saisies, la Chancellerie a demandé à Bercy, pour accélérer leur transfert, de pouvoir « les déposer dans n'im- porte quelle agence bancaire » et non plus seulement à la Banque de France ou à la Caisse des dépôts et consignations. Depuis une quinzaine de jours, les Antiquités du Roule ont rouvert leurs portes, avenue de Paris à Cherbourg. Pour autant, les deux copropriétaires restent dubitatifs. fait des devis en nous basant sur le prix d'achat. Lorsque cela valait le coup de réparer, nous avons gardé le meuble. Dans le cas contraire, nous avons été obligés d'abandonner toute idée de restauration » souligne Sébastien Hamelin. En plus des meubles, il a fallu également faire le tri des livres et de toutes sortes documents. En un mot comme en cent, après le premier passage de l'assureur et de l'expert, et ce dès le lendemain des inondations, les deux antiquaires ont accompli un boulot énorme pour tout passer en revue et tout chiffrer. Samedi soir, vers 19 h 15, un homme de 30 ans, circulait en voiture sur la RD 136, en direction de La Haye-du-Puits. Seul à bord, il a perdu le contrôle de son véhicule, sans qu'on en connaisse la cause. Légèrement blessé, il a été transporté à l'hôpital de Coutances. Circuit Vietnam 11 jours/8 nuits (+ 2 nuits en vol) Après les inondations, les Antiquités sauvent les meubles Nous ne le dirons jamais assez, les victimes des inondations survenues le dimanche 5 décembre dernier dans la vallée de Quincampoix et dans l'avenue de Paris, font preuve de beaucoup de courage et d'autant de dignité. Outre les habitants qui doivent réapprendre à vivre au quotidien dans des appartements parfois sévèrement touchés, il faut aussi compter avec les commerçants qui peinent à se relever des dégâts occasionnés par l'eau. Aux Antiquités du Roule, Sébastien Hamelin et Jean-Pierre Dieny viennent tout juste de rouvrir leur magasin. « Dans un premier temps, il a fallu faire une sorte d'état des lieux pour voir ce qui était récupérable ou non. Pour ce qui est de la marqueterie, ce n'était même pas la peine d'y songer. En revanche, pour le gros mobilier, nous avons Le magasin Espace Emeraude, situé à l'entrée de Saint-Lô, côté Carentan, dans la commune de Saint-Georges-Montcocq, était, comme tous les magasins Emeraude, le fournisseur privilégié du monde agricole et rural des environs, spécialisé dans la vente de matériel agricole, d'équipements divers pour l'exploitation agricole, mais aussi pour la maison, le jardin, le bricolage. Ses 3 000 m2 ont été totalement anéantis dans la nuit de samedi à dimanche par un incendie dont les pompiers ont été alertés à 1 heure du matin. Les secours se sont déployés massivement puisque sont intervenus sur les lieux des pompiers des centres de secours de Saint-Lô, Torigni, Saint-Clair-sur-Elle, Saint-Jean-de-Daye, Carentan, Canisy et Coutances, soit environ 80 soldats du feu. Hier, en fin d'après-midi, une équipe de pompiers était toujours sur les lieux pour éteindre les foyers résiduels, et circonscrire totalement le sinistre. Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre. l'eau. C'est clair que nous vivons sur le qui-vive dès qu'il y a une marée » poursuit Sébastien Hamelin. Et Jean-Pierre Dieny de poursuivre, un brin remonté : « Cela fait cinq ans que nous disons que nous avons les pieds dans l'eau au moins deux fois par an. Cela suffit comme ça ! Il doit bien y avoir une solution. À mon sens, et c'est une question de bon sens, cette solution est en amont et ne concerne pas seulement la ville de Cherbourg ! » Cette constatation n'encourage guère à investir dans une boutique susceptible de subir l'eau à chaque marée. « Nous avons maintenant une grande plaque en inox avec des joints en silicone. Nous nous en servons à chaque marée. Malgré cela, nous devons quand même écoper. Moi je * Prix par personne, base double, au départ de Paris. Programme détaillé, détail des prestations incluses, suppléments éventuels. Conditions générales et particulières des ventes : consulter votre agence de voyage. Offre du 23/02 au 05/03 dans la limite des stocks disponibles. Les Bonnes Affaires Dans votre ville JOURNÉES PORTES OUVERTES VENDREDI 4, SAMEDI V E S 5 et e ND DIMANCHE A t 6 MARS D I 6 2011 M M R 2 pommiers - 2 poiriers 1 cerisier - 1 prunier L’ENSEMBLE EN QUENOUILLE 35 € R Rosiers buissons o petites s et gro grosses i efleurss r s s € le lot de 10 ............................................ 19 -20% Sébastien Hamelin (photo) et Jean-Pierre Dieny ont rouvert leur magasin avenue de Paris, Antiquités du Roule. Ils restent toutefois très perplexes. le dis clairement, si ça recommence, je pars ! » Pour l'heure, il faut rester optimiste puisque le magasin est de nouveau ouvert ! Annie JEANNE Pratique : la boutique Antiquités du Roule se situe au 187, avenue de Paris à Cherbourg. Pour tous renseignements, téléphonez au 02 33 40 05 52 ou au 06 70 07 39 42. sur les cyprès Leylandii OLIVIERS VIEUX TRONCS, PALMIERS Pruniers et pommiers 1/2 tige 10/12 ............................14 14 € Pommiers fleurs et cerisiers fleurs tige 10/12..............15 15 € Rosiers tiges variés, l’unité ................................8 € ARBRES D’ORNEMENT, gros calibres, prix sur demande Dans la limite des stocks disponibles SAINT-HILAIRE-PETITVILLE (4 voies, sortie St-Lô) - 02.33.71.21.91 Le Rond-Point e