La Sarcopénie Sarcopenia
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La Sarcopénie 13 IN 8014 BF La Sarcopénie Sarcopenia ISBN 978-2-918172-09-3 Sarcopenia La Sarcopénie Sarcopenia L’édition de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’Institut Servier. This publication has been made possible through an educational grant from the Institut Servier. L’éditeur ne pourra être tenu responsable de tout incident, tant aux personnes qu’aux biens, qui pourrait résulter soit de sa négligence, soit de l’utilisation de tous produits, méthodes, instructions ou idées décrits dans la publication. En raison de l’évolution rapide de la science médicale, l’éditeur recommande qu’une vérification intervienne pour les diagnostics et la posologie. The Publisher cannot be held responsible for any injury and/or damage to persons or property, which may result either from negligence or from the use or operation of any methods, products, instructions or ideas contained in the material herein. Because of the rapid advances in medical sciences, the Publisher recommends that independent verification of diagnoses and drug dosages should be made. © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés 22 Rue de Palestro 75002 Paris France Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, diffusée ou enregistrée sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, mécanique ou électronique, y compris par photocopie, enregistrement ou par des sys tèmes de stockage et de récupération de données, sans l’autorisation écrite de l’éditeur. No parts of this publication may be reproduced, transmitted or stored in any form or by any means, either mechanical or electronic, including photocopying, recording, or through an information storage and retrieval system, without the written permission of the publisher. Impression : Jouve Imprimé en France ISBN : 978-2-918172-09-3 Les colloques de L’Institut Servier La Sarcopénie Sarcopenia Parus dans la même collection La prévention et la protection dans la société du risque : le principe de précaution Prevention and protection in the risk society: the precautionary principle ISBN : 2-84299-333-0 La recherche médicale à l’aube du XXIe siècle. Recherche médicale et modèle animal Medical research at the dawn of the 21st century. Medical research and animal models ISBN :: 2-84299-372-1 ISBN Vulnérabilité et et vieillissement vieillissement :: comment comment les les prévenir, prévenir, les les retarder retarder ou ou les les maîtriser maîtriser ?? Vulnérabilité Vulnerability and aging: can they be prevented, delayed or controlled? Vulnerability and aging: can they be prevented, delayed or controlled? ISBN :: 2-84299-400-0 2-84299-400-0 ISBN Le génome avancées scientifi scientifiques Le génome :: avancées ques et et thérapeutiques thérapeutiques et et conséquences conséquences sociales sociales The genome: scientific and therapeutic developments and social consequences The genome: scientific and therapeutic developments and social consequences ISBN :: 2-84299-425-6 2-84299-425-6 ISBN La révolution révolution de de la la longévité longévité La The longevity longevity revolution revolution The ISBN :: 2-84299-457-4 2-84299-457-4 ISBN Le Cancer Cancer :: nouvelles nouvelles données, données, nouvelles nouvelles stratégies, stratégies, nouveaux nouveaux espoirs espoirs Le Cancer: recent evidence, innovative strategies, future hopes Cancer: recent evidence, innovative strategies, future hopes ISBN :: 2-84299-609-7 2-84299-609-7 ISBN Ensemble face àà la la douleur. douleur. Prévention, Prévention, traitement traitement et et prise prise en en charge charge Ensemble face United against pain. Prevention, treatment and management of pain United against pain. Prevention, treatment and management of pain ISBN :: 2-84299-705-0 2-84299-705-0 ISBN L’obésité :: un un problème problème d’actualité, d’actualité, une une question question d’avenir d’avenir L’obésité Obesity: an an existing existing problem, problem, aa question question for for the the future future Obesity: ISBN :: 2-84299-801-4 2-84299-801-4 ISBN Actualités et et perspectives perspectives en en transplantation transplantation Actualités News and prospects in transplantation News and prospects in transplantation ISBN :: 2-84299-942-1 2-84299-942-1 ISBN Prévention de la la dépendance dépendance fonctionnelle fonctionnelle Prévention de Prevention of functional dependency Prevention of functional dependency ISBN :: 978-2-9528-747-8-6 978-2-9528-747-8-6 ISBN Angiogenèse et et anti-angiogenèse anti-angiogenèse Angiogenèse Angiogenesis and and anti-angiogenesis anti-angiogenesis Angiogenesis ISBN :: 978-2-918172-24-6 978-2-918172-24-6 ISBN La mémoire mémoire La Memory Memory ISBN :: 978-2-918172-52-9 978-2-918172-52-9 ISBN Pharmacogénétique et pharmacogénomique Pharmacogenetics and pharmacogenomics ISBN : 978-2-918172-03-1 Nanosciences en médecine Nanosciences in medicine ISBN : 978-2-918172-05-5 L’INSTITUT SERVIER L’INSTITUT SERVIER Président : Docteur Jacques Servier Président : Docteur Jacques Servier Comité scientifique Comité permanent Président du Comité Scientifique : Professeur Pierre Godeau Madame Guardiola-Lemaître MembresBéatrice d’Honneur : Professeurs Janine Chanteur, Lucien Israël, Charles-Joël Menkès Docteur Alain Le Ridant Membres : Professeurs Docteur Laurent Perret Pierre Ambroise-Thomas, Michel Aubier, Jacques Barrat, Dominique Bellet, Jean-Pierre Bourdarias, Marie-Germaine Bousser, Jean-Marie Brogard, Monsieur Frédéric Sésini Bernard Devulder, Camille Francès, Madame Marie-Christine de Sigaldi Jean-François Giudicelli, Michel Haguenau, François Lacaine, Pierre Lefebvre, Henri Lôo, Jean-Pierre Michel, Gérard Milhaud, Docteur Yannis Tsouderos Yves Pouliquen, Michel Madame Lucy Vincent Safar, Jean-Paul Tillement Comité scientifique Président du Comité Scientifique: Professeur Pierre Godeau Membres : Professeurs Pierre Ambroise-Thomas, Jacques Barrat, Jean-Pierre Bourdarias, Marie-Germaine Bousser, Jean-Marie Brogard, Janine Chanteur, Bernard Devulder, Camille Francès, Jean-François Giudicelli, Michel Haguenau, Lucien Israel, Henri Lôo, Charles Joël Menkès, Jean-Pierre Michel, Gérard Milhaud, Yves Pouliquen, Jacques Rochemaure, Michel Safar, Jean-Paul Tillement Auteurs Yves Boirie UMR 1019 INRA/Université d’Auvergne, Unité de Nutrition Humaine, CRNH Auvergne et service de Nutrition Clinique, CHU de Clermont-Ferrand, France Matteo Cesari Gérontopôle, CHU-Toulouse; Université de Toulouse III «Paul Sabatier»; INSERM UMR1027, Toulouse, France Cherin Patrick, MD, PhDService De Medecine Interne, Bat Clinique médicale au 2ème étage, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière, 47-83 Bd de l’Hôpital, 75651 Paris Cedex 13 Pierre GodeauPrésident du Comité Scientifique de l’Institut Servier Mélany HarsHôpitaux Universitaires et Faculté de Médecine de Genève, 1211 Genève 14, Suisse Alain LacampagneU1046 INSERM, Université Montpellier 1, Université Montpellier 2, CHRU de Montpellier, Montpellier, France Jean-Pierre MichelProfesseur Honoraire de Médecine, Université de Genève, Suisse Membre titulaire de l’Académie Nationale de Médecine, Paris, France Anne MiquelService de Radiologie, Hôpital Saint Antoine, Groupe hospitalier Est Parisien, Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Université Pierre et Marie Curie, Paris, France José A. MoraisFaculté de Médecine, Division de Gériatrie, Université McGill, Montréal, Québec, Canada René Rizzoli Chef du service des maladies osseuses, Hôpitaux Universitaires et Faculté de Médecine de Genève, 1211 Genève 14, Suisse Yves RollandDepartment of Geriatric Medicine, CHU Toulouse, Gérontopôle de Toulouse, F-31059 Toulouse, France; Inserm, U1027, F-31073, Toulouse, France Stéphane M. SchneiderFaculté de Médecine, Université de Nice Sophia-Antipolis ; Pôle Digestif-Gynécologie-Obstétrique, CHU de Nice ; INSERM U1065, Nice Cornel SieberChief of the Department of Internal Medicine-Geriatrics at the “Krankenhaus Barmherzige Brüder”, Regensburg Yannis Tsouderos Institut de Recherches Internationales Servier, Suresnes, France Bruno Vellas Gérontopôle, INSERM 1027, Toulouse University Hospital Sommaire La Sarcopénie Introduction : Pourquoi s’intéresser à la sarcopénie ? Pierre Godeau............................................................................................................. 13 Système neuromusculaire et sarcopénie Patrick Cherin.............................................................................................................. 16 Les mécanismes intimes de la sarcopénie Yves Boirie................................................................................................................... 25 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie musculaire Alain Lacampagne et Yannis Tsouderos....................................................................... 33 Vers une définition consensuelle de la sarcopénie Jean-Pierre Michel...................................................................................................... 46 Diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie Stéphane Schneider..................................................................................................... 53 La définition de l’obésité sarcopénique José A. Morais.............................................................................................................. 63 En pratique clinique: appréciation du volume, de la force et de la fonction musculaires Yves Rolland................................................................................................................ 71 En recherche clinique : apport de l’imagerie Anne Miquel................................................................................................................. 79 Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique René Rizzoli et Mélany Hars....................................................................................... 86 Traitement nutritionnel en réponse à la sarcopénie Cornel Sieber............................................................................................................... 94 Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? Matteo Cesari et Bruno Vellas..................................................................................... 102 Contents Sarcopenia Introduction: Why the interest in sarcopenia? Pierre Godeau............................................................................................................. 115 Neuromuscular system and sarcopenia Patrick Cherin.............................................................................................................. 118 The internal mechanisms of sarcopenia Yves Boirie................................................................................................................... 126 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology Alain Lacampagne and Yannis Tsouderos................................................................... 134 Towards a consensus definition of sarcopenia Jean-Pierre Michel...................................................................................................... 146 Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia Stéphane Schneider..................................................................................................... 153 The definition of sarcopenic obesity José A. Morais.............................................................................................................. 162 Evaluation of muscle volume, strength and function in clinical practice Yves Rolland................................................................................................................ 170 The contribution of imaging to clinical research Anne Miquel................................................................................................................. 177 Sarcopenia, mobility and balance: the importance of physical exercise René Rizzoli and Mélany Hars.................................................................................... 184 Nutritional interventions in response to sarcopenia Cornel Sieber............................................................................................................... 192 What are the new therapeutic approaches to sarcopenia? Matteo Cesari and Bruno Vellas.................................................................................. 199 La Sarcopénie La Sarcopénie Sarcopenia © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Introduction : Pourquoi s’intéresser à la sarcopénie ? Pierre Godeau Le thème de la sarcopénie s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de l’Institut Servier. En effet, le vieillissement musculaire qui fait l’objet de ce colloque 2012 a été précédé en 2003 d’une première réunion consacrée à la « Vulnérabilité, fragilité et au vieillissement » et en 2007 d’une séance où les orateurs ont abordé l’étude des états de dépendance fonctionnelle. Au cours de ces deux réunions, le rôle du vieillissement musculaire avait été brièvement abordé tant dans les exposés que dans les discussions mais n’avait pas fait l’objet d’une évaluation spécifique. En effet, le muscle est resté pendant des décennies le « parent pauvre » des recherches, alors que l’ostéoporose, les affections cardiovasculaires, les maladies neurologiques et les démences ont été à l’honneur dans de multiples congrès et que des centaines d’essais thérapeutiques – rarement couronnés de succès décisifs – ont mobilisé chercheurs et cliniciens. Certes, les médecins praticiens n’avaient pas attendu l’individualisation du concept de sarcopénie pour prendre conscience de l’importance de la conservation ou de la récupération d’une fonction musculaire correcte après une immobilisation et pour solliciter l’aide d’une kinésithérapie adaptée pour aider les malades à récupérer une musculature suffisante. Les enseignements issus des milieux sportifs nous ont appris qu’il était possible de développer une musculature puissante, même à un âge avancé et en l’absence de dopage. Quoiqu’il en soit, il a fallu attendre 1997 pour que le terme de sarcopénie soit proposé par Irving Rosenberg pour désigner le déclin de la structure et de la fonction musculaire chez le sujet âgé. Ce même auteur avait en réalité souligné dès 1988 la corrélation entre, d’une part, la perte de poids involontaire et la diminution de la masse maigre corporelle avec, d’autre part, les chutes, les fractures et la perte d’autonomie. Ce terme fit fortune et le simple fait d’avoir créé un mot contribua certainement à retenir l’attention d’une génération de gériatres, même si la définition de la sarcopénie fait l’objet de discussions. En réalité, l’importance de développer des recherches dans ce domaine n’a pas besoin d’être soulignée quand on sait que 30 % de la population âgée de plus de 13 Pierre Godeau 65 ans est concernée par cette fonte musculaire et que plus de 600 muscles squelettiques constituent 45 à 55 % de la masse corporelle totale. Comme le rappellent J.-P. Michel et P.O. Lang dans un éditorial en 2011, les rapports entre sarcopénie et fragilité sont étroits. Si les deux concepts ont évolué parallèlement, sans une interpénétration qui apparaît indispensable, c’est que la sarcopénie a été surtout étudiée par les nutritionnistes alors que la fragilité était essentiellement un thème gériatrique. En réalité, une définition de la sarcopénie a été récemment adoptée par la communauté scientifique européenne : « la sarcopénie est un syndrome associant une diminution progressive et généralisée de la masse, de la force et des fonctions musculo-squelettiques qui peut être à l’origine d’incapacités fonctionnelles, de diminution de la qualité de vie et d’une augmentation de la mortalité. L’intérêt de ce syndrome gériatrique est sa réversibilité potentielle démontrée par les études prospectives. Le rôle de l’association d’exercice physique et de suppléments nutritifs, l’impact positif de certains acides aminés, comme la Leucine, justifient l’intensification des recherches. La constitution d’un groupe européen de travail sur la sarcopénie chez le sujet âgé en 2010 (EWGSOP : European Working Group on Sarcopenia in Older People) a abouti à un consensus sur la définition de la sarcopénie que nous vous avons relaté. L’étape suivante sera celle des essais thérapeutiques et de leur évaluation. Le thème de notre colloque est plus modeste : c’est de donner à la communauté médicale non spécialisée dans cet étroit domaine des informations utiles. Le programme de cette journée, établi grâce à la coordination du Professeur JeanPierre Michel, a comporté quatre parties : Le matin, trois exposés a permis, après une approche de la complexité du système neuromusculaire squelettique, d’étudier les mécanismes intimes de la sarcopénie. Le déséquilibre entre les processus de synthèse et de dégradation protéique résulte d’une moindre utilisation des protéines alimentaires et d’une réduction de la capacité de réponse du muscle aux facteurs de stimulation de l’anabolisme protéique. Le rôle du calcium (Ca++) dans la contraction musculaire est mieux connu depuis que l’on sait qu’il est libéré de son stockage dans le reticulum sarcoplasmique par le canal calcique : le récepteur de la Ryanodine (Ry A), spécialement l’isomorphe de type 1, pour le muscle squelettique dont l’action est modulée par des protéines régulatrices au sein d’un complexe macromoléculaire. L’altération de ce complexe canalaire au cours du vieillissement musculaire justifie la recherche d’une pharmacologie ciblée, enjeu majeur des futurs essais thérapeutiques. Les trois exposés suivants, après une définition consensuelle de la sarcopénie, ont permis d’aborder le diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie et d’évaluer le rôle respectif de l’augmentation de l’adiposité et la perte de la masse 14 La Sarcopénie maigre dans le vieillissement musculaire. Ces deux processus ne sont pas indépendants puisque la production d’adipocytokines par le tissu graisseux prédispose à la perte musculaire. La difficulté est d’identifier au sein du muscle le contingent graisseux et la masse musculaire proprement dite. Déjà abordé dans la communication consacrée à l’obésité sarcopénique, ce problème sera plus spécifiquement étudié cet après-midi dans la troisième partie de ce colloque où deux exposés concerneront, premièrement, l’appréciation en clinique du volume de la force et de la fonction musculaire et, deuxièmement, le rôle de l’imagerie à la limite entre la recherche et l’utilisation pratique. L’impédancemétrie, l’absorptiométrie biphotonique, l’IRM corps entier, la tomodensitométrie et l’échographie ont toutes leurs intérêts et leurs inconvénients et la réflexion actuelle porte sur leur prix de revient, la durée de l’examen, la facilité d’utilisation et la disponibilité. Ces divers facteurs conditionnent la diffusion de la technique et le passage de la recherche à l’utilisation en pratique quotidienne. Cette discussion n’a pas qu’un intérêt théorique car l’utilisation d’indices est certainement indispensable pour une évaluation aussi précise que possible du degré de sarcopénie et de l’efficacité des éventuels traitements. C’est à ce dernier point que sont consacrés les trois derniers exposés de la journée : le rôle de la sarcopénie dans la réduction de la mobilité et les troubles de l’équilibre est une incitation à l’exercice physique permettant la limitation du processus pathologique et la stimulation d’une récupération supposant l’efficacité et l’acceptabilité à long terme des programmes proposés. La nutrition conserve évidemment une place de choix dans la prévention et le traitement de la sarcopénie. Ces moyens simples et physiologiques : exercice physique et apport alimentaire appropriés renforcés le cas échéant par une supplémentation (acides aminés, calcium et vitamines, oligoéléments) n’excluent pas une recherche pharmacologique ciblée dont le passage de la théorie à la pratique sera le défi des prochaines années. 15 La Sarcopénie Sarcopenia © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Système neuromusculaire et sarcopénie Patrick Cherin LE SYSTÈME NEUROMUSCULAIRE Mouvement volontaire et système nerveux Le système nerveux est constitué par l'encéphale, la moelle épinière et de nombreuses connexions les reliant à divers récepteurs, notamment musculaires. Le système nerveux central est chargé d'ordonner et de régler automatiquement le mouvement lancé par l'impulsion volontaire de façon à l'adapter à la représentation mentale initiale. Le mouvement volontaire fait intervenir un grand nombre de structures neurologiques et musculaires. Les centres nerveux responsables de la réalisation du mouvement d'origine volontaire s'échelonnent sur toute la hauteur du névraxe, depuis le cortex jusqu'aux motoneurones alpha (cf. figure 1). Au niveau du télencéphale, ils comportent : 1) des aires corticales, notamment les aires somatomotrices qui occupent la circonvolution frontale ascendante, en avant de la scissure de Rolando ; 2) les aires prémotrices, situées immédiatement en avant des précédentes ; 3) diverses aires associatives incluant les noyaux gris centraux ; 4) le noyau caudé et le noyau lenticulaire. Les structures sous-corticales, et notamment le cervelet, jouent un rôle essentiel dans le bon déroulement et la bonne coordination du mouvement. Le cervelet est le seul centre à recevoir les informations provenant des fuseaux neuro-musculaires. L'aire somatomotrice offre une représentation topographique précise des diverses parties de l'appareil locomoteur. La surface de chacune d'elles est proportionnelle au nombre de motoneurones qui contrôlent leur musculature, celui-ci déterminant la précision et la finesse des mouvements qui peuvent être effectués. Le système musculaire est un exécutant fidèle des impulsions motrices déclenchées par les aires somatomotrices et se prolongeant le long des voies pyramidales jusqu’aux motoneurones alpha qui innervent chacun plusieurs fibres (ou cellules) musculaires squelettiques par l’intermédiaire d’une terminaison nerveuse appelée plaque motrice. 16 Système neuromusculaire et sarcopénie Cortex moteur Muscles oropharyngée Bulbe Tronc cérébral Motoneurone bulbaire Muscle des membres Muscle épinière Muscle cervicale Muscle thoracique Muscle lombaire Motoneurone spinal Figure 1. Le système neuromusculaire Jonction neuromusculaire Au niveau de la jonction neuromusculaire, l’influx électrique du motoneurone (cholinergique) entraîne, sous l'effet du calcium libéré, la fusion des vésicules chargés de neuromédiateurs (acétylcholine) avec la membrane plasmique musculaire, déversant leur contenu dans la fente synaptique. Les neuromédiateurs se fixent alors sur des récepteurs spécifiques de la plaque motrice du muscle strié à l’origine de sa contraction. L'excès de neuromédiateur est ensuite dégradé par l’acétylcholinestérase (ACHE) qui libère de l'acide acétique et de la choline, qui pourra être ensuite recapturée par les récepteurs de l'axone présynaptique et recyclée (cf. figure 2). La contraction musculaire L'évènement déclenchant de la contraction musculaire est une augmentation de la concentration intracellulaire en calcium. Au repos, cette concentration est d'environ 0,1 μmol.L-1. Lors d'une stimulation, cette concentration peut grimper jusqu'à 0,1 mmol.L-1 (x 1 000). Dans les muscles squelettiques, cette augmentation est 17 Patrick Cherin Bouton synaptique du neurone moteur Membrane du bouton synaptique Membrane de la cellule musculaire Cellule musculaire Fente synaptique Fibres contractiles Vésicules synaptiques contenant l’acétylcholine Figure 2. La jonction neuromusculaire majoritairement due à la libération massive d'ions calcium stockés dans le réticulum sarcoplasmique. L'arrivée d'un potentiel d'action dans la terminaison nerveuse d'un neurone moteur déclenche la libération du neuromédiateur (de l'acétylcholine) dans la fente synaptique. Après diffusion dans l'espace intersynaptique, l'acétylcholine va se lier à son récepteur spécifique, le récepteur nicotinique de l'acétylcholine (récepteur canal cationique). Son ouverture entraîne la dépolarisation locale de la membrane post-synaptique musculaire, qui va se propager sur tout le sarcolème (membrane plasmique musculaire) correspondant à un potentiel d'action musculaire. Cette propagation est 18 Système neuromusculaire et sarcopénie due à l'ouverture de canaux sodiques et calciques voltages-dépendants (canaux de type L [pour late car inactivation lente], également appelés récepteurs aux dihydropyridines [DHPR]). On a donc un influx de calcium extracellulaire augmentant la concentration intracellulaire. Par ailleurs, la vague de dépolarisation pénètre à l’intérieur de la cellule par l'intermédiaire des tubules transverses. Dans la membrane des citernes terminales du réticulum sarcoplasmique, on trouve le récepteur à la ryanodine (RyR1 pour les muscles squelettiques). Cette protéine est un canal calcique ayant une forme de trèfle à quatre feuilles qui arrive presque au contact de la membrane des tubules transverses. La dépolarisation de la membrane et l'augmentation de la concentration intracellulaire en calcium due à l'ouverture des DHPR va entraîner l'ouverture du RyR, ouverture qui est également favorisée par le calcium et l'ATP. Cela dit, ce résultat est obtenu même en l’absence de calcium extracellulaire, montrant que la seule dépolarisation de la membrane plasmique suffit à provoquer l'ouverture du RyR. Le DHPR peut ainsi être considéré comme un senseur de dépolarisation entraînant l'ouverture du RyR, probablement grâce au lien direct qui existe entre ces deux types de canaux. Dans la lumière du réticulum sarcoplasmique, le calcium est stocké par liaison à une protéine soluble : la calséquestrine, elle-même liée aux récepteurs RyR. L'ouverture des récepteurs de la ryanodine permet un relargage massif du calcium stocké entraînant une élévation très importante de sa concentration cytoplasmique, et ceci, à proximité immédiate des myofibrilles (protéines contractiles). Le muscle Au niveau musculaire, le motoneurone et ses cellules innervées constituent l’unité motrice. L’excitation d’un motoneurone excite plusieurs cellules musculaires. Dans un muscle squelettique, les cellules musculaires d’une même unité motrice sont réparties dans l’ensemble du muscle : la contraction est répartie dans tout le muscle. Un nombre d’unités motrices croissant est recruté pour que le muscle ait une force croissante. Le muscle est constitué en faisceaux de milliers de fibres musculaires dans une enveloppe fibreuse externe, l’épimysium. Il se termine par le tendon qui s’attache aux os. Les fibres musculaires se rassemblent en grands faisceaux et chaque faisceau est entouré du périmysium. (couche de fibroblastes produisant du collagène). Les fibres musculaires sont maintenues solidement par du tissu conjonctif, l’endomysium. Dans un muscle squelettique, les cellules ont un aspect allongé, sont parallèles entre elles et striées en microscopie optique. Les stries correspondent à l’organisation des protéines contractiles. Les protéines contractiles, présentes en grande quantité dans 19 Patrick Cherin le muscle, sont constituées des filaments d’actine et de myosine. C’est le glissement entre eux de ces filaments qui permet le raccourcissement de la fibre musculaire et la contraction du muscle. Le muscle est un tissu hétérogène. Il est constitué de plusieurs types de fibres musculaires différentes. Les fibres musculaires dites lentes, de type I, de faible diamètre, ont une vitesse de contraction lente, mais une résistance à la fatigue élevée. Les réserves en glycogène sont faibles mais celles en triglycérides sont importantes. Surtout, leur métabolisme prédominant est oxydatif avec une respiration de type aérobie, en rapport avec un nombre élevé de mitochondries. Elles sont prédominantes chez les sportifs en endurance de haut niveau (cyclisme, marathon…). À l’opposé, les fibres musculaires rapides, de type IIB, de gros diamètre, ont une vitesse de contraction élevée, avec une absence de résistance à la fatigue. Les réserves en glycogène sont élevées avec des réserves en triglycérides faibles. Leur métabolisme prédominant est glycolytique avec une respiration de type anaérobie, avec un nombre faible de mitochondries. La force maximale que peut développer un groupe musculaire est directement corrélée à sa teneur en fibres de type II. La proportion entre ces différents types de fibres chez un individu donné est déterminée génétiquement. Elle détermine ainsi l’aptitude du sujet à tel ou tel type de pratique sportive. Cependant, l’entraînement sportif régulier peut permettre de développer, selon le type d’exercice, d’endurance ou contre résistance, la proportion de fibres musculaires lentes ou rapides au sein de la masse musculaire. On constate ainsi que la spécialisation dans une discipline est associée à une proportion élevée de fibres spécifiques de la qualité sollicitée. En moyenne, les coureurs de 100 m possèdent 75 % de fibres II alors que les marathoniens n'en disposent que de 20 %. Entre les deux, existent des fibres dites intermédiaires, de type IIA. Fonctionnement musculaire Le bon fonctionnement des muscles et le glissement des filaments d’actine et de myosine permettant la contraction musculaire, nécessitent de l’énergie sous forme d’ATP. Dans les premières secondes de l’exercice, l’ATP nécessaire est fourni par les créatines phospho-kinases (CPK). Les réserves d’ATP de la cellule et le système créatine phosphate permettent aux muscles de travailler pendant les 10–15 premières secondes d’activité intense. Un sprint de 100 m repose donc essentiellement sur cette source d’ATP. La poursuite de l’exercice nécessite une source d'énergie par l'apport de sucre ou de graisses issus de notre alimentation (combustible) et d'oxygène prélevé dans l'air ambiant par les poumons (comburant). 20 Système neuromusculaire et sarcopénie Cette transformation de substrats alimentaires en énergie puis en mouvements s’effectue à partir du cycle de Krebs dans les mitochondries musculaires. Le cycle de Krebs est constitué d’une série de réactions biochimiques dont la finalité est de produire des intermédiaires énergétiques qui serviront à la production d'ATP dans la chaîne respiratoire mitochondriale. Ce cycle de Krebs constitue le point final et commun du catabolisme des glucides (glycolyse, voie des pentoses phosphates), des lipides (β-oxydation) et des acides aminés. Cette activité cellulaire musculaire dégage de la chaleur et des métabolites toxiques (CO2, ions ammonium, lactates…) dont l’accumulation intracellulaire va être en partie à l’origine de la fatigue musculaire et de l’arrêt de l’exercice. LA SARCOPÉNIE Épidémiologie La masse musculaire diminue en moyenne de 1 à 2 % par an après l’âge de 45–50 ans, tandis que la force musculaire décline en moyenne de 1,5 % par an à partir de 45–50 ans, puis de 3 % par an à partir de 60 ans.[1] Le déclin plus rapide de la force, comparativement à la masse, est à l’origine de la baisse de qualité du muscle. L’importance du vieillissement musculaire varie selon les individus, fonction de nombreux facteurs génétiques et environnementaux.[2] La prévalence de la sarcopénie varie également selon les critères diagnostiques utilisés. Elle est cependant estimée entre 27 et 59 % des femmes de plus de 60 ans (définie par un seuil de 5,45 kg par mètre carré) en termes de sarcopénie modérée et 10 % en ce qui concerne les sarcopénies sévères lorsqu’on utilise l’absorptiométrie biphotonique aux rayons X (DXA). Chez l’homme de plus de 60 ans, la prévalence de la sarcopénie modérée (définie par un seuil de 7,26 kg par mètre carré) est de 45 % et de 7 % pour la sarcopénie sévère.[3, 4] Selon la New Mexico Aging Study, la prévalence de la sarcopénie est de 20 % pour les hommes de 70 à 75 ans, puis de 50 % pour les hommes de plus de 80 ans selon les critères anciens ne reposant que sur la mesure de la masse musculaire.[3] Dans les mêmes tranches d’âge, 25 à 40 % des femmes étaient sarcopéniques selon la même étude. Plus récemment, une étude française a montré, selon les nouveaux critères internationaux (DXA + hand grip test), chez 1 445 sujets ambulatoires apparemment en bonne santé, une prévalence de la sarcopénie de 9 % environ dès 45 ans, cumulant à 64 % chez les hommes de la tranche d'âge 75 à 84 ans.[5] Nous mettrons à part la camptocormie isolée, apparemment idiopathique (myo pathie tardive des extenseurs spinaux – MTES), qui est une forme limitée de sarcopénie de ces muscles extenseurs du rachis, réalisant le syndrome de la « tête tombante » (dropped head syndrome des Anglo-Saxons) avec, à l’examen, un déficit 21 Patrick Cherin des extenseurs spinaux cervicaux, réductible en position couchée.[6] Les différents bilans, normaux, permettent d'éliminer les étiologies classiques de camptocormie (affections neurologiques, myopathies, endocrinopathies…).[7-12] L’imagerie médicale ne montre pas d’anomalies disco-vertébrales ou osseuses particulières, mais une involution graisseuse inhomogène musculaire. Tous les muscles extenseurs spinaux (multifidus et longs extenseurs spinaux) apparaissent globalement hétérogènes, avec un remplacement graisseux contrastant avec la normalité des psoas et des muscles abdominaux. La biopsie musculaire (en règle inutile au diagnostic), réalisée en territoire suspect sans involution graisseuse, objective une dégénérescence des fibres, notamment de type II, de répartition inhomogène et irrégulière. En raison du risque de myélopathie cervicale, le traitement des MTES repose avant tout sur l’appareillage et le traitement symptomatique des douleurs.[13] Histologie musculaire dans la sarcopénie Lors du vieillissement, le nombre relatif de fibres de type I (cellules musculaires riches en mitochondries et réserves en glycogène, responsables de contractions lentes, peu sensibles à la fatigue) augmente, ce qui est attribuable en grande partie à une atrophie des fibres II (cellules musculaires à l'origine de réponses musculaires puissantes et rapides, très rapidement fatigables), mais aussi à la conversion des fibres de type II en type I. Ce phénomène est lié au vieillissement, mais aussi à une activité physique plus limitée des personnes plus âgées. Ainsi, l’étude histologique du muscle (en règle inutile au diagnostic) montre une forte diminution du nombre et du diamètre des fibres musculaires, de l’ordre de 50 % chez des sujets de 70 ans ou plus. Cette diminution touche préférentiellement les fibres de type II, et surtout les fibres de type IIB, impliquées dans les réponses musculaires rapides et les mouvements fins. Ceci explique la perte de la puissance et de la force musculaires, bien avant la réduction de la masse musculaire, alors que les sujets âgés restent relativement endurants lors d’un exercice physique prolongé. Mécanismes de la sarcopénie Les mécanismes impliqués dans la fonte musculaire liée au vieillissement sont multifactoriels. Ceci repose sur le fait que le muscle est constitué quasi exclusivement de protéines, dont une partie est renouvelée quotidiennement, avec un équilibre normalement entre synthèse et catabolisme protéique musculaire. Or, avec le temps, cet équilibre va disparaître avec la réduction de la synthèse et l’augmentation du catabolisme. Les principaux facteurs en sont la sédentarité, l’inactivité physique, des apports protéiques insuffisants ainsi que différentes perturbations hormonales.[14] Ces facteurs sont abordés par d’autres intervenants au cours de ce colloque et nous nous intéresserons plus particulièrement au rôle de la diminution de la fonction neuromusculaire. 22 Système neuromusculaire et sarcopénie Des « facteurs neurogéniques » semblent en effet en cause, avec une diminution du nombre de motoneurones alpha et des aspects de dénervation d’unités motrices. Après 70 ans, un sujet a perdu en moyenne 50 % de ses motoneurones, notamment aux membres inférieurs, et surtout au détriment des motoneurones alpha qui innervent les fibres de type II. De plus, avec l’âge, le lent processus de dénervation-réinnervation d’unités motrices contribue à un remodelage musculaire moins performant au cours de l’avancée en âge, car conduisant à un regroupement des fibres musculaires au profit des fibres de type I (fibre lente oxydative). Des « facteurs musculaires » semblent également impliqués, avec des altérations de la transduction du signal conduisant à une diminution de la mobilisation du calcium intracellulaire avec un rôle suspecté des récepteurs à la ryanodine de type RyR1.[15-18] CONCLUSION Au total, le système neuromusculaire est un système fin et complexe ayant de nombreuses fonctions. Ce sont, principalement, la production de force et de mouvements, le maintien de la posture, la stabilisation des articulations. Le muscle a également un rôle dynamique avec la production d’énergie durant l’exercice et de chaleur permettant le maintien de la température corporelle. Le muscle contribue également par son rôle de stockage des carbohydrates, lipides et acides aminés, à l’équilibre du métabolisme basal et à la régulation de la glycémie. Enfin, les muscles squelettiques (plus de 600 chez l’être humain, représentant 40 à 45 % de la masse corporelle totale) constituent plus de 50 % des réserves en protéines de l’organisme. À ce titre, ils jouent un rôle essentiel dans la synthèse protéique, notamment immunologique (immunoglobulines…) et la défense anti-infectieuse. Toute pathologie musculaire et surtout le vieillissement musculaire vont interférer avec ces différents rôles. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 Vandervoot AA. Aging of the human neuromuscular system. Muscle Nerve 2002;25:17-25. Melton 3rd LJ, Khosla S, Crowson CS, O'Connor MK, O'Fallon WM, Riggs BL. Epidemiology of sarcopenia. J Am Geriatr Soc 2000;48:625-30. Baumgartner RN, Koehler KM, Gallagher D, Romero L, Heymsfield SB, Ross RR, et al. 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Tous droits réservés Les mécanismes intimes de la sarcopénie Yves Boirie Le vieillissement est caractérisé par le déclin variable de nombreuses fonctions biologiques pouvant gravement altérer la qualité de vie des personnes âgées [1]. Parmi les altérations liées au processus de sénescence, la fonte musculaire, encore appelée sarcopénie, correspond à une perte de la masse, de la qualité et de la force des muscles squelettiques. Ce processus doit être distingué de la cachexie qui correspond à une perte musculaire et adipeuse plus rapide, dont le mécanisme relève de causes fréquemment inflammatoires [2] Les conséquences de cette fonte musculaire sont multiples (faiblesse, fatigabilité, risque accru de chutes et de fractures, perte d’autonomie) et contribuent au surcoût de dépenses de santé associé à la surmorbidité de cette population. Il est donc important de comprendre les mécanismes à l’origine de la perte musculaire qui accompagne le vieillissement afin d’élaborer des stratégies nutritionnelles visant à ralentir l’évolution vers la dépendance et la perte d’autonomie. APPROCHE INTÉGRÉE DE LA FONCTION MUSCULAIRE Le muscle est d’abord cet organe contractile qui permet la locomotion et l’équilibre, mais il joue également un rôle clé dans l’entretien osseux par la contrainte qu’il exerce sur l’os. Le muscle est aussi un organe métabolique intervenant majoritairement dans la captation du glucose, l’oxydation des lipides, la production de chaleur et la libération d’acides aminés. Au-delà de son rôle moteur, le muscle est ainsi le garant d’un bon équilibre métabolique général. Enfin il intervient indirectement dans la réponse immunitaire notamment en tant que « réservoir » d’acides aminés rapidement disponibles pour les besoins d’autres tissus comme les cellules immunocompétentes. SCHEMA GÉNÉRAL DU METABOLISME PROTÉIQUE Le maintien de la masse protéique corporelle est en permanence sous l’influence de deux mécanismes à l’équilibre chez l’adulte, la synthèse (anabolisme) et la dégradation (catabolisme) des protéines du muscle. Ces deux composantes du métabolisme 25 Yves Boirie protéique dépendent de nombreux facteurs comme l’apport nutritionnel, notamment en protéines et en énergie, les différentes régulations hormonales ou encore l’exercice physique [3] La synthèse des protéines exige des apports adéquats en acides aminés, qu’ils proviennent de l’alimentation ou de leur recyclage à la suite de la protéolyse. Elle nécessite également un substrat énergétique suffisant et elle pourra être ralentie par un déficit énergétique chronique. La signalisation intracellulaire qui va déclencher l’anabolisme constitue un troisième facteur important de la synthèse protéique. Celle-ci passe principalement par la voie du récepteur à l’insuline IGF-1 (IGF-1/ AKT/mTOR) dont l’activation stimule la synthèse des protéines et, simultanément, inhibe la dégradation des protéines. Le rôle de la génétique et de l’épigénétique dans la modulation de la synthèse protéique globale, reste, quant à lui, peu connu. Le catabolisme met en jeu de nombreuses voies protéolytiques spécifiques, notamment le complexe ubiquitine-protéasome ATP-dépendant. Comme l’anabolisme, le catabolisme est sous l’influence de nombreux facteurs qui vont pouvoir engendrer une perte musculaire : apports nutritionnels inadéquats, inactivité physique, insuffisances hormonales, inflammation (les cytokines inflammatoires stimulent la dégradation des protéines), insulinorésistance et, parfois, certaines anomalies spécifiques comme l’acidose métabolique dans les maladies rénales. Au final, c’est la balance entre la synthèse protéique et la protéolyse qui va déterminer l’augmentation ou la réduction de la masse des protéines musculaires, mais aussi leur intégrité [4] ÉTUDE DU METABOLISME PROTÉIQUE À L’AIDE DES ISOTOPES STABLES Chez l’homme, l’étude du métabolisme protéique fait appel à l’utilisation d’acides aminés marqués par des isotopes stables. Dans un premier temps, ces acides aminés marqués sont injectés dans la circulation générale et les mesures d’enrichissement isotopique effectuées ensuite permettent de déterminer le renouvellement des acides aminés au niveau de l’organisme entier ou au niveau d’organes comme le muscle (à l’aide d’une biopsie). La mesure du bilan du métabolisme protéique général montre que l’organisme synthétise et dégrade 300 g/jour de protéines, ce qui est énorme si l’on considère qu’un steak de 100 g contient 18 g de protéines ! Ce renouvellement protéique représente 30 à 40 % de la dépense énergétique quotidienne. Au niveau du muscle, les protéines sont renouvelées au rythme de 2 % par jour (contre 40 % pour l’intestin et 25 % pour le foie), soit un taux relativement faible, mais en raison de la masse musculaire totale dans l’organisme, le métabolisme protéique musculaire compte pour environ un tiers de la synthèse protéique totale, soit 100 g/jour environ. 26 Les mécanismes intimes de la sarcopénie SARCOPENIE : MOINS DE SIGNAUX OU PLUS DE RÉSISTANCE ANABOLIQUE ? Malgré l’abondance des travaux et des hypothèses dans ce domaine, les mécanismes de la sarcopénie restent mal connus. La diminution de la masse de protéines musculaires est obligatoirement consécutive à un déséquilibre entre protéolyse et protéosynthèse. Les études chez l’homme ont montré une diminution progressive de la synthèse des protéines musculaires, y compris des protéines de l’appareil contractile et des mitochondries, avec l’avancée en âge [5]. Cependant, la baisse de la synthèse des protéines musculaires en situation basale n’explique pas la diminution de la masse musculaire qui survient avec l’âge, ce qui suggère que la dégradation des protéines musculaires diminuerait aussi avec l’âge mais les données sur la question sont encore contradictoires. Une diminution de la capacité des mitochondries à synthétiser l’ATP est probablement un facteur limitant de la synthèse et de dégradation qui sont des processus ATP-dépendants [5]. ALTÉRATION DE LA RÉPONSE ANABOLIQUE POST-PRANDIALE Une résistance anabolique se développe avec l’âge De tous les travaux sur la question, émerge surtout l’idée que le vieillissement s’accompagne d’une moindre réponse anabolique à la prise alimentaire plutôt que celle d’une perturbation basale du renouvellement protéique (cf. figure 1). À jeun, le bilan protéique est négatif en raison d’un niveau de synthèse inférieur à celui de la protéolyse. À l’inverse, le bilan protéique post-prandial est positif avec une synthèse protéique augmentée et un catabolisme diminué lors de la prise d’aliments, notamment lorsqu’ils sont riches en protéines chez l’adulte jeune. La capacité de réponse de la synthèse protéique à différents facteurs nutritionnels, notamment les protéines alimentaires ou l’administration orale d’acides aminés, semble altérée au cours du vieillissement [6, 7]. In vitro, de vieux muscles incubés avec des concentrations croissantes d’acides aminés indiquent qu’il faut deux fois plus de leucine que dans des muscles jeunes pour obtenir le même effet stimulant sur la synthèse des protéines. Cette notion de résistance à la leucine a été évoquée dans plusieurs travaux [8, 9]. De la même façon au-delà des perturbations du métabolisme glucidique, une insulinorésistance du métabolisme des protéines, c’est-à-dire une moindre réponse anabolique, a été démontrée chez les sujets âgés par rapport à des sujets jeunes [10, 11] En d’autres termes, le muscle du sujet âgé serait plus “résistant” à l’action des facteurs anaboliques pour des apports protéiques normaux et encore davantage lorsque les ingestats protéiques se réduisent. 27 Yves Boirie 0.12 jeunes personnes âgées * 0.10 0.08 %h § 0.06 0.40 0.02 0 Basal Acides aminés avec glucose Figure 1. Perte de l’effet anabolique du repas au cours du vieillissement. Taux de synthèse des protéines musculaires chez des jeunes gens en bonne santé (moy : 30 ans) et des personnes âgées (moy : 72 ± 1) à l’état basal et après la prise d’un mélange d’acides aminés et de glucose. Les valeurs sont exprimées en moyenne ± écart-type des moyennes, * : p < 0,01 vs basal ; § : p < 0,05 vs jeunes. Diminution de l’activation des voies de signalisation intracellulaire Au niveau cellulaire, la prise du repas stimule l’anabolisme musculaire post-prandial en activant les voies de signalisation intracellulaire liées à l’initiation de la traduction. Lors du vieillissement, cette activation serait moindre et ne permettrait pas de compenser la mobilisation des protéines qui se produit à l’état post-absorptif. Cela se traduirait par une perte quotidienne et régulière d’un capital protéique qui pourrait expliquer la lente érosion protéique observée au cours du vieillissement. Une autre hypothèse est celle d’une moindre récupération à la suite d’un épisode catabolique avec une moindre capacité à revenir à l’état antérieur, d’où la nécessité de favoriser le gain musculaire en phase de convalescence [12]. Diminution de l’action pro-anabolisante de l’insuline avec l’âge Les aspects de régulation hormonale sont également importants à considérer. L’insuline induite par le repas est une hormone puissamment anabolique sur le métabolisme protéique en conjonction avec l’élévation de l’aminoacidémie induite par l’apport protéique. L’action de l’insuline sur le métabolisme protéique se situe 28 Les mécanismes intimes de la sarcopénie à différents niveaux : transport des acides aminés dans les cellules, protéosynthèse et protéolyse. L’insuline stimule le transport des acides aminés dans les tissus et la synthèse protéique et inhibe la protéolyse, mais comme nous l’avons évoqué précédemment, son efficacité semble réduite au cours du vieillissement [13]. L’insulinorésistance appliquée habituellement au métabolisme du glucose pourrait affecter les capacités de réponse anabolique. Cette altération métabolique est liée à des perturbations intimes de la transmission intracellulaire du signal induit par l’insuline.[10] Ces éléments sont une aide majeure à la compréhension de la perte protéique chez l’homme âgé. D’autres hormones (GH, IGF1, glucocorticoïdes, androgènes) sont impliquées dans les altérations du métabolisme protéique liées à l’âge. Elles ne sont pas pour l’instant proposées comme outils thérapeutiques de la perte protéique musculaire alors que leur efficacité notamment les androgènes, pourrait permettre une récupération intéressante de muscle après un épisode catabolique. OBÉSITE SARCOPÉNIQUE ET LIPOTOXICITÉ La comparaison du métabolisme musculaire chez des sujets obèses et normopondérés a montré une abolition de la synthèse protéique en réponse à l’insuline surtout au niveau des mitochondries du muscle chez les sujets en surpoids. De façon intéressante, le renouvellement des protéines musculaires était inversement corrélé à la masse grasse. Une telle observation pose la question de l’éventualité d’un effet délétère de la masse grasse sur la synthèse des protéines. L’hypothèse de cette lipotoxicité a été confirmée par un travail mené chez le rat qui a montré que la synthèse des protéines musculaires est ralentie dès lors qu’il y a infiltration de graisse dans le muscle [14]. Des études faisant appel à des cultures cellulaires musculaires nous ont également permis de montrer que l’accumulation de céramides à l’intérieur de la cellule musculaire modifie certaines voies de régulation, induit une insulinorésistance et une résistance anabolique protéique. Enfin, nous avons montré chez des animaux âgés recevant un régime riche en graisses que l’expansibilité du tissu adipeux en réponse à un régime hyperlipidique est réduite. En conséquence, la capacité de captation des lipides du tissu adipeux est moindre chez le vieil animal et leur toxicité pour les tissus ectopiques non-adipeux, musculaire notamment, où ils vont s’accumuler (stéatose), est augmentée. Dans cette situation, il est légitime de poser pour hypothèse que l’accumulation de lipides dans le muscle peut favoriser l’apparition d’une obésité sarcopénique. 29 Yves Boirie ATTEINDRE LE SEUIL DE RÉPONSE ANABOLIQUE MUSCULAIRE POSTPRANDIALE La mise en évidence du phénomène de résistance anabolique a conduit à proposer deux types de stratégies : 1) augmenter le signal de façon à atteindre le seuil de déclenchement de l’anabolisme ; 2) abaisser le seuil de déclenchement de l’anabolisme. L’équipe de Michael J Rennie a montré qu’une supplémentation alimentaire en acides gras oméga-3 pendant 3 mois améliore la réponse anabolique à l’insuline et augmente le taux de synthèse protéique chez les sujets âgés [15]. Ce travail montre qu’il est donc possible de moduler le seuil de déclenchement de l’anabolisme en réponse à l’insuline chez le sujet âgé. L’acide oléique a montré un effet similaire chez l’animal en restaurant la synthèse de protéines musculaires en réponse à l’insuline.[16] La répartition des apports protéiques sur la journée peut intervenir dans la régulation nutritionnelle du métabolisme protéique au cours du vieillissement. Une série d’expérimentations [17, 18] a montré que l’ingestion de 80 % des besoins protéiques au cours d’un repas augmente l’efficacité de la rétention azotée chez la femme âgée comparativement à un apport étalé sur la journée, notamment en stimulant la synthèse protéique. En outre, l’amélioration de l’anabolisme protéique à l’aide d’un régime de charge n’est pas retrouvée chez le sujet plus jeune [19] indiquant que l’effet d’une modulation spécifique du métabolisme protéique par le rythme des apports protéiques serait la conséquence du vieillissement plutôt que l’effet du régime. L’anabolisme protéique pourrait donc être stimulé au cours du vieillissement par une augmentation de la disponibilité périphérique en acides aminés en modifiant, 45 Incorporation AA 30 15 0 –15 –30 Repos Exercice Repos + AA Exercice + AA Figure 2. Exercice physique et supplémentation en acides aminés . L’exercice physique potentialise l’impact positif de la supplémentation en acides aminés sur la synthèse protéique. 30 Les mécanismes intimes de la sarcopénie par exemple, le rythme circadien de l’apport azoté [17, 18] ou en additionnant au repas des acides aminés comme la leucine [8, 20]. L’utilisation de protéines rapidement absorbées pourrait également favoriser l’anabolisme protéique postprandial [21-23]. Enfin, il a été montré que l’exercice physique potentialise l’impact d’une supplémentation en acides aminés (cf. figure 2) [24]. Toutes ces pistes de réflexion sont des stratégies potentielles pour lutter contre la sarcopénie. CONCLUSION Le principal impact du vieillissement sur le métabolisme protéique est la réduction de la masse maigre qui correspond à une perte de protéines se produisant principalement au niveau musculaire. Ces altérations résultent du déséquilibre entre les processus de synthèse et de dégradation protéique, mais ce phénomène pourrait aussi trouver son origine dans une réduction de la capacité de réponse du muscle aux facteurs de stimulation de l’anabolisme protéique. Ainsi, il existerait chez la personne âgée une perte journalière d’une fraction protéique liée à une moindre utilisation des protéines alimentaires, qui se traduirait par une diminution du capital musculaire. C’est la raison pour laquelle un apport protéique suffisant doit être absolument respecté chez la personne âgée. Cependant, au-delà de l’aspect quantitatif, le rythme, la vitesse d’administration des protéines et leur association à des nutriments non protéique peuvent faciliter leur assimilation ou limiter leur utilisation. Les stratégies actuelles de lutte contre la perte protéique liée à l’âge reposent sur les facteurs nutritionnels, l’exercice physique et le recours potentiel à des traitements hormonaux. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 Cruz-Jentoft AJ, Baeyens JP, Bauer JM, Boirie Y, Cederholm T, Landi F, et al. Sarcopenia: European consensus on definition and diagnosis: Report of the European Working Group on Sarcopenia in Older People. Age Ageing 2010;39:412-23. Muscaritoli M, Anker SD, Argilés J, Aversa Z, Bauer JM, Biolo G, et al. Consensus definition of sarcopenia, cachexia and pre-cachexia: joint document elaborated by Special Interest Groups (SIG) "cachexia-anorexia in chronic wasting diseases" and "nutrition in geriatrics". Clin Nutr 2010;29 :154-9. 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Cette variation de la concentration en Ca2+ est essentiellement déterminée par le mécanisme de couplage excitation-contraction (CEC) qui est caractéristique des cellules contractiles des muscles squelettique et cardiaque. Le CEC désigne l'ensemble des processus qui assurent la conversion d’un stimulus électrique excitateur (potentiel d’action [PA]) en un signal intracellulaire effecteur permettant d’activer la contraction de la cellule musculaire (fig. 1). Dans le muscle squelettique, la dépolarisation membranaire conduit à l’activation de canaux calciques de type L (aussi appelés récepteurs aux dihydropyridines [DHPR]) situés essentiellement sur des invaginations membranaires appelées tubules transverses. Apposé à ce T-tubule se trouve le réticulum sarcoplasmique (RS), principal réservoir intracellulaire de Ca2+ qui porte sur sa membrane un deuxième canal calcique appelé récepteur de la ryanodine (RyR). DHPR et RyR interagissent sur le plan structural et fonctionnel. L’activation des DHPR conduit à l’activation et à l’ouverture des RyR. Ainsi, la [Ca2+] cytoplasmique passe localement d’une concentration de repos de ~ 100 nM à 1 µM, suffisante pour activer les protéines contractiles et la contraction musculaire. Cette fonction cellulaire hautement spécialisée, qui permet de réguler les variations intracellulaires de la [Ca2+], repose sur une architecture membranaire, une compartimentation cellulaire et une organisation moléculaire parfaitement adaptée qui placent le RyR au centre du CEC en situation physiologique mais également au cours de processus pathologiques. LE RÉCEPTEUR DE LA RYANODINE : UN COMPLEXE MACROMOLÉCULAIRE Trois isoformes de RyR (RyR1, RyR2, RyR3) ont été identifiées et clonées. Elles sont codées par 3 gènes différents et présentent 70 % d’homologies entre elles [1]. L’isoforme RyR1 est exprimée majoritairement dans le muscle squelettique. C’est un récepteur homotétramérique (565 kDa par sous-unité). L’association quadrangulaire 33 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos des sous-unités dessine un pore central permettant la diffusion des ions Ca2+. La structure tridimensionnelle complète de cette macromolécule n’est pas encore connue. On sait cependant que chaque sous-unité est formée d’une partie transmembranaire C-terminale formant le pore du canal et d’une large partie cytoplasmique N-terminale appelée « pied », impliquée dans la régulation de l’activité du RyR par une interaction de type « protéine-protéine » [2]. Ce pied représente une structure globulaire d’environ 12 nm qui assure l’interaction entre la membrane du RS et la membrane du tubule transverse [3]. Les données tridimensionnelles du canal dont on dispose à ce jour indiquent que l’ouverture du pore s’effectue par modifications transconformationnelles à la fois des domaines transmembranaires et des domaines cytoplasmiques qui s’ouvrent et se ferment à l’image de l’iris du diaphragme d’un appareil photo [4]. Chacune des sous-unités est associée à des protéines régulatrices pour former un complexe macromoléculaire. Parmi les principales protéines régulatrices interagissant avec le RyR1 on notera la calstabine1 (FKBP12), enzyme à activité peptidyl-propyl-cis-trans isomérase de 12 KDa qui se fixe sur chaque monomère de RyR1 avec une forte affinité et une stœchiométrie de 1:1. Les mesures électrophysiologiques de l’activité des RyR1 montrent que son interaction avec la calstabine1 stabilise l’état fermé du canal et sa dissociation augmente la probabilité d’ouverture (PO) et induit des états de sous-conductance [5]. RyR1 interagit fortement avec la calmoduline (CaM) qui est une protéine ubiquitaire de 17 KDa à haute affinité pour le Ca2+ qui peut également se fixer avec une stoechiométrie de 1:1 sur chaque monomère de RyR [6]. A faible [Ca2+] (100 nM), CaM, également appelée apo-CaM, augmente faiblement l’activité de RyR1, alors qu’à forte concentration (≥ 1 µM) Ca-CaM inhibe fortement l’activité du canal. L’interaction de CaM sur RyR1 le protège également de clivages protéolytiques au niveau des résidus 3630 et 3637. Par ailleurs, l’interaction RyR/CaM dépend fortement de l’état Redox des milieux. La protéine S100A1 est une protéine dimérique (21 kDa par monomère) qui présente comme la calmoduline une forte interaction pour le Ca2+. Elle possède un site à haute affinité pour le Ca2+ (1–50 μM) et un site à basse affinité qui fixe le Ca2+ dans une gamme de concentrations allant de 100 à 500 μM. Le site à basse affinité peut être potentialisé par glutathionylation. S100A1 et calmoduline se fixent à RyR1 de façon compétitive à proximité du résidu 3625. Au repos, le site d’interaction est occupé de façon prépondérante par S100A1 qui active le canal et potentialise la libération de Ca2+ du RS et la production de force. Au cours d’une stimulation électrique soutenue, l’élévation de la concentration en Ca2+ favorise l’interaction de Ca-CaM conduisant à l’inactivation du canal [6]. Le couple CaM/S100A1 est donc considéré comme un régulateur fin du CEC dont les perturbations pourraient contribuer à des altérations de la performance musculaire. Les conditions physiopathologiques pouvant affecter cette interaction compétitive entre CaM/S100A1 et RyR1 restent cependant encore à mettre en évidence [6]. 34 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie du musculaire La PKA est liée à RyR1 par la protéine d’ancrage mAKAP, elle assure la phosphorylation de la sérine 2844. mAKAP lie également la phosphodiestérase de type 4D (PDE4D3) [2] à ce complexe macromoléculaire et régule les niveau d’AMPc au voisinage du canal. Le taux de phosphorylation de RyR au niveau S2844 est régulé par la présence de la phosphatase de type 1 au RyR par sa protéine d’ancrage, la spinolipine. Les protéines évoquées ci-dessus exercent leur action sur le RyR1 par une interaction sur la boucle cytoplasmique ou pied du canal. On dénombre cependant d’importantes régulations qui s’opèrent via la face luminale ou face interne de la membrane du RS. Cette régulation fait, en particulier, intervenir des protéines à fort pourvoir chélateur du Ca2+ telles que la calséquestrine ou les HRC (Histidine Rich Ca2+-binding protein) qui permettent de maintenir une forte [Ca2+] dans le RS sous forme liée et sous forme libre (~ 1 mM). La calsequestrine interagit directement avec le RyR1 et module son activité. Par ailleurs, une réduction importante de la [Ca2+] du RS conduit à la fermeture des RyR1 et à une période réfractaire qui se maintient jusqu’à la reconstitution des stocks calciques du RS par la [Ca2+] ATPase du RS (SERCA). On recense enfin d’autres protéines transmembranaires interagissant avec le RyR telles que la triadine, dont le rôle précis reste à explorer. Par ailleurs, cette liste est certainement loin d’être exhaustive. RÉgulation des RyR1 Le RyR1, du fait de sa structure macromoléculaire complexe, présente différents niveaux de régulation de l’activité du canal, avec un rôle prépondérant de modifications post-traductionnelles (phosphorylation, nitrosylation, oxydation). Cependant les RyR1 sont également régulés par différentes « petites molécules » et facteurs régulateurs non protéiques essentiels. L’intégrité de leur interaction avec les sous-unités du RyR1 joue un rôle déterminant au cours de pathologies cardiaques. Régulation cationique Le RyR1 porte sur le pied deux sites de fixation pour le Ca2+ dont l’un, à haute affinité, est responsable de l’activation et de l’ouverture du canal ; l’autre site, à faible affinité, est responsable de l’inactivation du canal. Ces deux sites peuvent également fixer du Mg2+ qui exerce, en revanche, une activité inhibitrice sur les deux sites. Dans les conditions normales, la concentration en Mg2+ est relativement stable [7, 8]. Ainsi, le Ca2+ est le seul cation divalent à exercer un rôle fonctionnel important. Le RyR1 est également décrit comme sensible aux protons et par conséquent, au pH intracellulaire. Bien que son rôle soit controversé, les effets du pH se manifesteraient 35 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos pour des acidifications importantes du cytosol. Il semble cependant que l’effet du pH soit davantage lié à des modifications de la concentration en Ca2+ libre et en ATP [9]. Régulation purinergique La boucle cytoplasmique des RyR1 présente un site de fixation pour l’ATP [7]. En présence de Ca2+, l’ATP joue un rôle activateur. Cependant, tout comme le Mg2+, la concentration en ATP est relativement stable au cours du CEC normal. Le rôle de l’ATP semble à prendre en considération en condition physiopathologique au cours desquelles une chute de la concentration en ATP pourrait mener à une inhibition de l’activité des RyR1. Régulation par le potentiel redox Chaque monomère de RyR contient un nombre important de résidus cystéines dont 25 à 50 sont dans un état réduit avec huit d’entre eux considérés comme hyper-réactifs à des réactions d’oxydation [10, 11]. De façon générale, les éléments réducteurs ont un effet inhibiteur sur le canal alors que les oxydants sont activateurs. Le glutathion, qui est le tampon redox prédominant dans les cellules eucaryotes, inhibe le canal dans sa forme réduite (GSH) et l’active dans sa forme oxydée (GSSG). La monoxyde d'azote (NO) est également considérée comme un modulateur physiologique de l’état redox du RyR par S-nitrosylation [12]. L’oxydation de certaines fonctions thiols modifie la réponse du canal à des agents modulateurs comme les nucléotides ou la caféine, et modifie la sensibilité du canal au Ca2+ et au Mg2+. Les effets d’agents oxydo-réducteurs peuvent donc être directs ou également modifier les interactions de type protéine-protéine du complexe macromoléculaire. Dans ce contexte, il a été montré que des agents oxydants peuvent dissocier la calmoduline [11]. RÔLE DES RyR DANS LE CONTRÔLE DE LA CONTRACTION MUSCULAIRE Dans le muscle squelettique, la contraction musculaire est déclenchée par un couplage électromécanique [13 , 14]. Le changement conformationnel du DHPR au cours d’une variation de potentiel de membrane se traduit par un déplacement de charges intramembranaires portées par ce canal. Ce signal électrique de faible amplitude également appelé mouvement de charge intramembranaire ou « gating current » décrit une relation proportionnelle sigmoïdale au potentiel membranaire de la fibre musculaire. Cette relation se superpose à la variation de contraction [13] et à la variation globale de la concentration cytoplasmique de Ca2+ [15]. Depuis l’identification du DHPR comme canal membranaire impliqué dans le CEC [14], les séquences de ce canal interagissant spécifiquement avec le RyR1 on été parfaitement identifiées [16]. Par ailleurs, la 36 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie du musculaire Figure 1. Couplage excitation-contraction musculaire en situation physiologique. Au repos, le Ca2+ cytosolique est maintenu à une faible concentration par l’activité de la SERCA et une faible probabilité d’ouverture des RyR1. Lors d’un potentiel d’action, l’activation du DHPR conduit à l’ouverture des RyR et permet la libération massive de Ca2+ vers le cytosol et l’activation des protéines contractiles. microscopie électronique a révélé de façon précise l’organisation respective de ces deux canaux à la surface des membranes du RS d’un coté et de T-tubule de l’autre [17]. Les RyR sont associés en grappe et seul un canal sur deux est couplé à un DHPR. Au repos, les RyR sont capables de s’ouvrir à une très faible fréquence et libérer une faible quantité de Ca2+ vers le cytosol (fig. 1). Ces ouvertures spontanées aléatoires de RyR mesurables en microscopie confocale à l’aide de sondes fluorescentes sensibles au Ca2+ sont appelées Ca2+-sparks [18, 19]. Ces sparks calciques représentent littéralement les libérations élémentaires de Ca2+ par le RS au repos. La variation globale de Ca2+ au cours d’un stimulus électrique résulte de la sommation et du recrutement de ces libérations élémentaires ou Ca2+-sparks [20-22] (fig. 1). Le RyR1 est ainsi un acteur majeur du CEC normal et toute atteinte structuro-fonctionnelle de ce canal est susceptible d’affecter d’une façon ou d’une autre ce CEC. PHARMACOLOGIE DES RyR Le récepteur de la ryanodine doit son nom à cet alcaloïde végétal qu’il fixe avec une très grande spécificité. La ryanodine se fixe sur deux sites de haute et de faible affinité 37 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos situés sur l’extrémité C-terminale du pied [23]. A faible concentration (~ 10 nM), elle maintient le canal dans un état de sous-conductance qui conduit à une fuite de Ca2+ et à la vidange du RS. A forte concentration (> 1 µM), le canal est maintenu dans un état fermé. Le rouge de ruthénium est également un bloqueur puissant des RyR, mais il est plus rarement utilisé en raison de sa faible spécificité pour les RyR. Le dantrolène est un puissant antagoniste des RyR. Il est aujourd’hui un des rares agents pharmacologiques utilisés en clinique pour bloquer la fonction des RyR dans des pathologies musculaires associées à des mutations du canal comme par exemple l’hyperthermie maligne ou les contractures liées à l’hypertonie pyramidale des blessures de la moelle épinière. La caféine est un autre alcaloïde végétal largement employé pour l’analyse fonctionnelle des RyR et du niveau de charge calcique du RS. Cet agent, en se fixant sur le RyR augmente sa sensibilité au Ca2+, sa probabilité d’ouverture, les temps moyens d’ouverture et induit une libération importante et transitoire de Ca2+ qui conduit à une vidange rapide du RS. Les RyR sont très sensibles aux anesthésiques couramment utilisés en clinique. Les composés volatiles tels l’halothane ou l’isoflurane exercent un effet agoniste sur le canal. Les anesthésiques locaux telles que la tétracaïne, la procaïne, ou la bupivacaïne, sont agonistes ou antagonistes selon la molécule utilisée. Des efforts importants ont récemment porté sur la mise au point d’un dérivé benzothiazépine plus communément appelé JTV-519. Cet agent pharmacologique a été largement étudié en physiopathologie cardiaque mais présente une faible spécificité car il est également capable d’inhiber le DHR. L’analyse des effets de cette molécule indique qu’elle stabilise l’état fermé des RyR cardiaques en diastole via une meilleure fixation de la calstabine2. Sur le plan fonctionnel il en résulte une diminution de la fuite spontanée de Ca2+ du RS [24]. Par cette action sur le RyR2, cette molécule améliorerait la fonction systolique et présenterait un potentiel anti-arythmique important [24, 25]. Plus récemment, un dérivé analogue, le S107, présentant une bonne spécificité pour les RyR a été développé et utilisé en physiopathologie musculaire cardiaque [26] ou périphérique avec des résultats prometteurs qui sont décrits ci-dessous [27]. RyR ET PHYSIOPATHOLOGIE MUSCULAIRE Au vu des rôles majeurs joués par le RyR1 dans le fonctionnement normal du muscle squelettique et compte tenu de la complexité de sa structure, il apparaît intuitivement qu’une dysfonction du RyR1 ou de l’une de ses protéines partenaires, peut avoir des conséquences fonctionnelles importantes. Certaines pathologies musculaires sont directement attribuables à des mutations ponctuelles du RyR1 ; c’est le cas, par exemple, de l’hyperthermie maligne ou encore de la myopathie congénitale à cores 38 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie du musculaire Figure 2. Rôle des RyR1 dans la physiopathologie du muscle squelettique. Différentes modifications post-traductionnelles de RyR1 conduisent à une dissociation du complexe RyR1/calstabine1, à la fuite de Ca2+ du RS au repos, une déplétion partielle du contenu en Ca2+ dans le RS et une moindre activité contractile. centraux [28]. Mais certaines pathologies acquises, comme l’IC, induisent également une dysfonction des RyR1 et RyR2 impliquant respectivement une dissociation de la calstabine1 et calstabine2 [29, 30] par analogie aux mécanismes physiopathologiques observés dans le cœur au cours de l’insuffisance cardiaque [31]. Ainsi, la régulation des RyR par la calstabine est probablement la voie de signalisation qui a suscité à ce jour le plus grand intérêt sur le plan mécanistique, en raison de son rôle important en physiologie et physiopathologie musculaire et des perspectives thérapeutiques potentielles (fig. 2) qu’elle ouvre. Insuffisance cardiaque et fatigue musculaire Au cours l’IC, on observe une atteinte fonctionnelle majeure du muscle squelettique périphérique et respiratoire qui accroît la gravité et la sévérité de la cardiopathie. Cette dysfonction du muscle est caractérisée par une perte de contractilité et une intolérance à l’exercice. Au niveau cellulaire, ces effets semblent s’expliquer par 39 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos une atteinte du couplage excitation-contraction avec altération des signaux calciques transitoires [29, 32]. Des anomalies de recapture ont été décrites comme responsables d’une déplétion partielle du contenu en Ca2+ du réticulum sarcoplasmique. Par ailleurs, il a été proposé qu’au cours de l’IC, la stimulation b-adrénergique chronique serait à l’origine d’une hyperphosphorylation du canal qui conduit à la dissociation de la calstabine1 des RyR à l’image de ce que l’on observe dans le cœur sur le RyR2 [29, 30]. Ces modifications post-traductionnelles sont responsables de modifications des propriétés électrophysiologiques des RyR1 qui se traduisent in vivo par des perturbations des propriétés spatiotemporelles des sparks calciques et conséquemment des signaux calciques transitoires [29, 30]. De façon plus surprenante, ces modifications post-traductionnelles de RyR1 sont parfaitement corrélées à la fatigue musculaire [30] et amènent à la conclusion que l’intolérance à l’effort chez les insuffisants cardiaques serait en partie due à une dysfonction des RyR. Ceci a été par ailleurs confirmé sur un modèle animal de fatigue consécutive à un exercice à haute intensité qui démontre une altération majeure du canal RyR1 caractérisée par une dissociation du complexe RyR1/calstabine1, consécutive à une phosphorylation dépendante de la PKA ainsi qu’à une S-nitrosylation du canal [27] (fig. 2). Au cours de la fatigue musculaire, la dissociation du complexe RyR1/calstabine1 a pu être prévenue par un traitement chronique des animaux par un analogue du JTV 519, le S107. De façon remarquable, ce traitement a permis de restaurer une homéostasie calcique musculaire normale chez ces animaux soumis à un exercice à haute intensité, mais également de ralentir le développement de la fatigue musculaire démontrant ainsi pour la première fois l’implication directe de ce canal dans le processus de fatigue musculaire [27]. RyR1 et Dystrophie musculaire La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) est la plus commune et la plus sévère des myopathies due à une mutation portée par le chromosome X résultant en l’absence d’expression de dystrophine, une protéine de 427 kDa qui lie le cytosquelette à un complexe protéique membranaire lié à la matrice extra-cellulaire. La DMD est caractérisée par une dégénération progressive du muscle squelettique et une perte au cours du temps de la capacité de régénération du muscle. Cette pathologie affecte un nouveau-né sur 3 500. Les patients atteints décèdent vers l’âge de 30 ans de complications respiratoires et/ou cardiaques. En dépit des nombreuses recherches réalisées pour comprendre les mécanismes physiopathologiques de cette maladie, il n’existe encore à ce jour aucun traitement efficace. Cependant, il est maintenant communément admis qu’une altération de l’homéostasie calcique est au centre des mécanismes physiopathologiques responsables de cette maladie, déclenchant des voies de signalisations intracellulaires telles 40 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie du musculaire que l’apoptose, l’activation d’enzymes protéolytiques, l’activation de processus inflammatoires [33]. Dans ce contexte, il a été démontré récemment qu’à un stade très précoce de la maladie, le RyR1 était le principal acteur impliqué dans ces modifications de l’homéostasie calcique [34]. Il a été mis en évidence, chez la souris mdx (modèle murin de DMD), une fuite calcique du RS par les canaux calcique RyR1 due à une nitrosylation progressive du canal et la dissociation du complexe RyR1/ calstabine1 (FKBP12) (fig. 2). De façon remarquable, la stabilisation de la fonction de RyR1 par le rycal S107, favorisant l’intégrité de ce complexe RyR1/calstabine1, réduit la fuite calcique du RS et prévient les perturbations de la fonction contractile des muscles périphériques mais les protège également contre les dommages protéolytiques caractéristiques de cette maladie [34]. Cette étude démontre donc pour la première fois l’importance de RyR1 dans l’établissement des mécanismes physiopathologiques précoces au cours de la DMD et ouvre des perspectives majeures dans la prise en charge thérapeutique des malades. Cependant, parmi les sujets atteints de DMD, nombreux sont ceux qui décèdent d’une cause cardiaque. Le phénotype cardiaque est très variable. On observe le plus souvent une cardiopathie dilatée (DCM) conduisant à une insuffisance cardiaque. L’incidence de la DCM progresse significativement avec l’âge ; elle a été estimée à 25 % à l’âge de 6 ans, 59 % à 10 ans pour atteindre 100 % chez l’adulte. De plus, l’activité électrique cardiaque mesurée par électrocardiogramme chez les patients DMD présente des anomalies, telles des arythmies (extrasystoles, tachycardies) qui précèdent la dysfonction contractile et qui peuvent être à l’origine de mort subite [35]. Dans ce contexte, et par analogie au muscle squelettique, il a été mis en évidence sur des cardiomyocytes ventriculaires de souris mdx, une fuite calcique du RS par les canaux calcique RyR2 due également à une nitrosylation progressive du canal et la dissociation du complexe RyR2/calstabine2. Ces altérations de RyR2 sont responsables d’une élévation de la concentration en Ca2+ diastolique susceptible de déclencher des vagues calciques responsables de l’induction de processus arythmiques [36]. De façon intéressante, ces processus arythmiques mesurés au niveau cellulaire comme in vivo sont significativement potentialisés par un stress catécholaminergique et leur déclenchement est aboli par un traitement au S107 [36]. Dans le cœur et le muscle périphérique, la nitrosylation des RyR1/2 est due à une relocalisation d’oxyde nitrique synthase (NOS). En effet, la forme neuronale (nNOS) dans un premier temps puis inductible (iNOS) de NOS interagissent avec le RyR, et leur activité dans un contexte pro-oxydant conduit à la nitrosylation du canal vraisemblablement par formation de péroxynitrites, dérivé nitré provenant in vivo de la réaction rapide du monoxyde d'azote avec l'anion superoxyde O2.- [36]. La stabilisation des RyR par le S107 prévient la fuite calcique du RS, contribue à restaurer l’interaction du complexe RyR/calstabine mais ne modifie pas le niveau de nitrosylation du canal [34, 36]. 41 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos Chez la souris mdx, les arythmies enregistrées in vivo sont comparables à celles observées sur des modèles de tachycardie ventriculaire polymorphe catécholaminergique (CPVT-1). La CPVT-1 est une maladie génétique orpheline due à des mutations du RyR2, dont la prévalence est estimée à 1/10 000 ; elle induit des troubles du rythme et des arrêts cardiaques causes de morts subites. Elle se manifeste à l’occasion de stress ou d’exercices musculaires importants dès la petite enfance (âge moyen au diagnostic : 7 ans). Les thérapeutiques disponibles (b-bloquants, défibrillateur) n’apportent qu’une protection incomplète et 50 % des patients continuent à recevoir des chocs électriques pour réduire les épisodes de tachycardie ventriculaire, malgré le traitement médicamenteux. Dans ce contexte, la stabilisation de la fonction de RyR2 par le rycal S107, réduit la fuite calcique du RS et prévient le déclenchement d’arythmies [26]. RyR1 et sarcopénie Au cours du vieillissement, on observe chez l’homme comme chez de nombreuses espèces animales, un déclin progressif de la force exercée par les muscles striés et une incapacité à maintenir une tension musculaire suite à une activation prolongée du muscle [37]. Il semble aujourd’hui admis que cette dysfonction musculaire liée à l’âge, appelée sarcopénie, ne s’explique pas seulement par une fonte de la masse musculaire. En effet, les différentes études rapportent une atteinte des propriétés intrinsèques de la fonction contractile des fibres musculaires avec en particulier une altération du CEC. Il a été initialement proposé un découplage du CEC caractérisé par un plus grand nombre de RyR découplés fonctionnellement des DHPR [38]. Chez le rat, une diminution de l’expression des DHPR au cours du vieillissement semble également être observée, contribuant à ce découplage fonctionnel DHPR/RyR et à la diminution de l’activité contractile [39]. Il a par ailleurs été mis en évidence une anomalie de la libération de Ca2+ par le RS associée à une désorganisation des tubules transverses [40]. Ces auteurs postulent que le découplage entre DHPR et RyR pourrait s’expliquer par la réduction de l’expression de la protéine mitsugumin-29 (MG29) impliquée dans la maintenance et l’ultrastructure membranaire et plus particulièrement, des tubules transverses [40]. Récemment, des analyses réalisées chez la souris âgée (24 mois) ont permis de mettre en évidence une dysfonction des RyR1, caractérisée à la fois par une S-nitrosylation, une oxydation des canaux et une dissociation du complexe RyR1/ calstabine1 résultant en une augmentation de la probabilité d’ouverture des canaux et une fuite calcique du RS [41] (fig. 2). Un traitement avec le rycal S107 chez la souris âgée, comme chez la souris myopathe (voir ci-dessus), prévient ces anomalies fonctionnelles de RyR1 en favorisant la re-fixation de calstabine1. Par ailleurs, ce traitement améliore la fonction contractile chez ces souris âgées et 42 Récepteur de la ryanodine et physiopathologie du musculaire s’avère inefficace chez la souris calstabine1 knock-out qui présente jeune un phénotype comparable à celui de la souris sauvage de 24 mois [41]. Dans cette étude, une production excessive d’espèces réactives de l’oxygène par la mitochondrie au cours du vieillissement pourrait en partie rendre compte de l’oxydation et la nitrosylation du canal [41]. Ces données démontrent pour la première fois l’implication des RyR1 comme cibles potentielles des mécanismes physiopathologiques intrinsèques impliqués dans la sarcopénie. Cependant, la calstabine1 exerce un contrôle important dans le couplage physique et fonctionnel entre RyR et DHPR [42]. Ainsi, une atteinte de l’intégrité du complexe RyR/calstabine1 pourrait en partie rendre compte du découplage entre DHPR et RyR proposé initialement [38]. Enfin, une fuite calcique du RS pourrait aussi contribuer au cours du vieillissement, à l’activation de calpains, enzymes protéolytiques sensibles au Ca2+ dont l’activité semble responsable du clivage de protéines sarcomériques – l’alpha actinin3-, mitochondriales – la sous unité α de l’ATP synthase – ou encore des protéines du RS et en particulier le RyR [43]. Il semble donc que le RyR1 soit fortement impliqué dans les processus physiopathologiques précoces mis en place au cours de la sarcopénie. Au total, les RyR jouent un rôle essentiel dans la physiologie de la contraction musculaire et dans la physiopathologie de pathologies musculaires cardiaques ou des muscles striés. De ce fait, ils constituent des cibles pour la recherche de médicaments nouveaux visant le traitement de besoins médicaux non-couverts. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Fill M, Copello JA. Ryanodine receptor calcium release channels. Physiol Rev 2002;82:893-922. Bellinger AM, Mongillo M, Marks AR. 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Les discussions persistantes sur les critères diagnostiques de sarcopénie prouvent l’importance de la reconnaissance du rôle majeur du déclin musculaire avec l’avance en âge et ses conséquences fonctionnelles. Pourtant, de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour mieux apprécier les interactions entre les masses corporelles maigres et grasses, et pour mieux comprendre les mécanismes de l’obésité sarcopénique, ainsi que les différences physiopathologiques entre sarcopénie et cachexie. Une autre question essentielle, toujours d’une brûlante actualité, est celle de la relation entre sarcopénie et fragilité physique. HISTORIQUE DU TERME SARCOPÉNIE ET ÉVOLUTION DES DÉFINITIONS PROPOSÉES JUSQU’EN 2010 En 1988, un symposium de recherche dont le thème était « âge-nutrition-santé et pathologies associées » a eu lieu à Albuquerque (Etats-Unis). Au terme de ce symposium, IH Rosenberg déclarait qu’ « Il n’y a probablement pas de perte de structure et de fonction plus dramatique que le déclin de la masse corporelle maigre (muscles) tout au long des années de vie ». L’année suivante, il proposait de dénommer ce déclin musculaire « sarcopénie » sur la base de deux racines grecques sarx ou viande et penia ou perte, et le définissait comme « la perte de la masse musculaire squelettique survenant au cours de l’avance en âge ».[1] Un second symposium sur le même thème fut organisé en 1994. Ces deux symposiums de recherche marquent le début d’intenses tentatives pour mieux définir le terme de sarcopénie en intégrant progressivement de nouveaux éléments de connaissance. Ainsi, en 1995, la sarcopénie est définie comme « la fonte musculaire normale avec l’avance en âge ».[2] En 1997, IH Rosenberg affine sa définition princeps en précisant que la sarcopénie est « une perte involontaire de la masse 46 Vers une définition consensuelle de la sarcopénie musculaire squelettique avec l’avance en âge ».[3] La même année, il est dit pour la première fois qu’« en plus de la perte de la masse protéique, il existe une perte de la force et de la fonction musculaires ».[4] Les nouvelles définitions font intervenir des fragments de connaissances physiopathologiques : « l’atrophie et la perte des cellules musculaires sont en rapport avec une réduction de la synthèse protéique musculaire et une dysfonction mitochondriale » et « liées à la perte des myofibrilles, principalement les myofibrilles “rapides” de type II ».[5, 6] Il faut attendre 2006 pour enfin voir apparaître une définition intégrant les conséquences fonctionnelles de la sarcopénie : « Perte de la masse musculaire squelettique liée au vieillissement humain, facteur majeur du déclin de la force musculaire à l’origine de troubles de la mobilité, de chutes, d’une dépendance fonctionnelle ».[7] Enfin en 2008, la sarcopénie est définie comme un « processus complexe et multifactoriel favorisé par la conjonction d’éléments volontaires et involontaires tels qu’un mode de vie sédentaire et une alimentation inadéquate ».[8] Ainsi, en moins deux décennies (1989-2008) la définition de la sarcopénie a nettement évoluée 1) en intégrant à la notion de perte de masse musculaire squelettique, celles de perte de force et de fonction musculaires ; 2) puis, en précisant ses possibles étiologies : vieillissement, sous-nutrition et sédentarité, et certains mécanismes intimes tels que la perte des myofibrilles de type II et le dysfonctionnement mitochondrial ; 3) et enfin, en introduisant la relation entre sarcopénie et déclin, puis dépendance fonctionnelle, puis mort. LA SARCOPÉNIE APPARAÎT ÊTRE UN VÉRITABLE SYNDROME GÉRIATRIQUE En 2007, un article signé par de brillants gériatres américains a remis en cause l’utilisation classique de la dénomination de syndromes gériatriques en affirmant que ce label ne pouvait être attribué selon les données des études longitudinales contrôlées et randomisées qu’à 5 conditions cliniques : les chutes, le délirium, le déclin fonctionnel, l’incontinence urinaire et les ulcères de décubitus. [9] Ces 5 conditions ne répondaient pas à la définition classique de « maladie », qui correspond à une entité clinique parfaitement définie par une seule étiologie, une physiopathologie univoque et un, ou une combinaison de signes cliniques bien définis.[9, 10] Au contraire, le label « syndrome gériatrique », basé sur la médecine par les preuves, doit correspondre à des conditions cliniques hautement prévalentes, multifactorielles, associées à des comorbidités variées et dont le pronostic est sévère, telles que dépendance fonctionnelle, altération de la qualité de vie et augmentation de la mortalité.[9] L’étude de la littérature publiée sur la sarcopénie permet-elle de conclure que la sarcopénie est un « authentique » syndrome gériatrique ? 47 Jean-Pierre Michel • La prévalence de la sarcopénie (masse en kilogrammes divisée par la taille au carré exprimée en mètres carrés) augmente de 13 à 24 % chez les personnes âgées de moins de 70 ans et à plus de 50 % chez les personnes de plus de 80 ans.[11] • La sarcopénie a une origine multifactorielle, comme l’attestent ses multiples facteurs de risque (cf. tableau 1).[12] °° Le vieillissement est responsable de l’accroissement du renouvellement des protéines musculaires en raison d’une augmentation de leur catabolisme et d’une diminution de l’anabolisme protéique entraînant une réduction du nombre de cellules musculaires, en particulier des motoneurones.[13-15] Ces pertes sont aggravées par des dysfonctions mitochondriales et par une intense apoptose qui se traduisent par une altération du nombre et du fonctionnement des jonctions neuro-musculaires.[16, 17] Ces phénomènes sont exacerbés par de nombreuses dérégulations hormonales (hormone de croissance, IGF1, hormones thyroïdiennes, testostérone, DHEA et vitamine D1-25 (OH)2, résistance à l’insuline). Enfin, la réduction de la vascularisation périphérique ne fait qu’aggraver ces modifications liées à l’avance en âge. Tableau 1. Facteurs de risque de la sarcopénie[12] Facteurs constitutionnels Sexe féminin Faible poids de naissance Susceptibilité génétique Habitudes de vie Nutrition inadéquate + Faible apport protéique Abus d’alcool Tabagisme Inactivité physique ++ Conditions de vie Jeûne Alitement prolongé Apesanteur 48 Vieillissement Renouvellement des protéines musculaires Catabolisme Dégradation des protéines Inflammation subclinique Anabolisme Synthèse Nombre de cellules musculaires Recrutement cellulaire Apoptose Dysfonctionnement hormonal Production testostérone & DHEA Production oestrogène Vitamin D1-25 (OH)2 Fonctionnement thyroidien Hormone croissance & IGF-1 Résistance à l’insuline Changement du système nerveux Perte des motoneurones α Altération jonction neuro musculaire Dysfonctions mitochondriales ++ Vascularization périphérique Conditions cliniques chroniques Troubles cognitifs Troubles de l’humeur Diabètes sucré Insuffisances cardiaque, hépatique, rénale respiratoire Ostéoarthrite Douleur chronique Obésité Actions cataboliques des médicaments Cancers ? Maladies inflammatoires chroniques ? Vers une définition consensuelle de la sarcopénie °° Il est évident que le vieillissement est lui-même influencé par certains facteurs de risque constitutionnels tels que le fait d’être une femme, une éventuelle susceptibilité génétique et un faible poids de naissance.[18-20] °° Le vieillissement est également modulé par les habitudes de vie telles qu’une alimentation déséquilibrée ou des apports protéiques insuffisants, un tabagisme ou un alcoolisme, ainsi que par le manque d’activités physiques, voire la sédentarité.[21, 22] °° Les conditions de vie interviennent aussi sur la qualité du vieillissement : le jeûne et/ou l’alitement prolongé ainsi que des périodes de vie en apesanteur sont délétères pour les muscles. °° Enfin, les maladies telles que les insuffisances d’organes (insuffisances cardiaque, hépatique, rénale ou respiratoire), les troubles de la cognition, de l’humeur ou de la mobilité, les maladies métaboliques, en particulier le diabète sucré, ainsi que les effets secondaires de type catabolique de certains médicaments, altèrent le métabolisme musculaire.[23] À cette multitude de facteurs étiologiques, peuvent s’associer de nombreuses co-morbidités qui contribuent à aggraver la perte de la masse, de la force et de la fonction musculaires. Ainsi, la sarcopénie apparaît être un élément essentiel dans le cycle pathologique conduisant à la fragilité, qui est marquée par une anorexie, une réduction de la vitesse de marche, une fatigabilité accrue, une sensation d’épuisement et, bien entendu, une réduction de l’activité physique.[24] Les conséquences de cet état de fragilité sont les mêmes que celles de la sarcopénie elle-même, c'est-à-dire le déclin fonctionnel, puis la dépendance physique conduisant à l’institutionnalisation qui précède la mort.[25] Ainsi, il apparaît clairement que la sarcopénie répond à la nouvelle définition, basée sur les preuves, d’un authentique syndrome gériatrique. LA DÉFINITION EUROPÉENNE CONSENSUELLE DE LA SARCOPÉNIE En 2010, le groupe de travail européen sur la sarcopénie proposa la définition suivante de la sarcopénie : « syndrome caractérisé par une perte progressive et généralisée de la masse, la force et la fonction musculaires squelettiques augmentant les risques de dépendance physique, d’altération de la qualité de vie et de mort ».[26] Cette nouvelle approche permet d’apprécier la sévérité de la sarcopénie, ce qui est utile tant en recherche épidémiologique qu’en pratique clinique quotidienne. • Un état pré-sarcopénique correspond simplement à une diminution de la masse musculaire. • Un état de sarcopénie comporte une diminution de la masse musculaire associée à une perte de la force ou de la fonction musculaire. 49 Jean-Pierre Michel Figure 1. La sarcopénie est un syndrome gériatrique se caractérisant dans un premier temps par une diminution de la masse musculaire qui, en s’aggravant, sera à l’origine d’une détérioration de la force musculaire et des performances physiques.[26] • Une sarcopénie sévère, ou encore avec trouble de la mobilité, correspond à la coexistence d’une perte de la masse, de la force et de la fonction musculaires.[26] De plus, ce groupe de travail a différencié les 2 grandes étiologies de la sarcopénie : • La sarcopénie primaire est purement et simplement liée au vieillissement. • Alors que la sarcopénie secondaire peut être due : °° à l’absence d’activité physique, la sédentarité, l’alitement prolongé ou l’apesanteur ; °° à une alimentation protéique et/ou énergétique insuffisante, à une malabsorption, à des troubles gastro-intestinaux ou aux effets secondaires, cataboliques, de certains médicaments ; °° à une ou des maladie(s) : défaillance d’organe (coeur, foie, poumon ou rein), maladie inflammatoire, cancer ou endocrinopathie.[26] Pour l’identification en pratique clinique de la sarcopénie (de l’état pré-sarcopénique à celui de sarcopénie sévère), ce même groupe de travail a proposé une exploration systématique de la fonction (vitesse de marche inférieure à 0,8 m/s sur une distance de 4 mètres) et de la force musculaire (force de préhension manuelle inférieure à 30 kg chez l’homme et inférieure à 20 kg chez la femme). Si les 2 tests sont normaux, il n’y a vraisemblablement pas de sarcopénie, mais il peut y avoir un état pré-sarcopénique qui sera attesté par la mesure de la masse musculaire par 50 Vers une définition consensuelle de la sarcopénie bio-impédance ou absorptiométrie biphotonique à rayons X (mesure inférieure à 2 déviations standard, par rapport à la population témoin, jeune, de même origine ethnique). Si l’un des 2 tests est anormal, la mesure de la masse musculaire par les techniques sus-mentionnées s’impose. Elle permettra de conclure ou non à l’absence d’un trouble ou à la présence d’une sarcopénie ou d’une sarcopénie sévère.[26] Depuis son apparition, cette définition consensuelle européenne de la sarcopénie, associant perte de masse, de force et de fonction musculaires, semble être internationalement validée.[27-29] EN GUISE DE CONCLUSION Il importe de retenir la rapide évolution du terme sarcopénie depuis sa création et sa description initiale de 1989 qui se limitait, alors, à la seule perte de masse musculaire. Actuellement, la sarcopénie est reconnue comme un véritable syndrome gériatrique combinant des étiologies multiples, une physiopathologie intriquée et un pronostic défavorable sans une approche thérapeutique nécessitant des interventions combinées (actuellement, activité physique et nutrition). Malgré une nouvelle définition européenne, maintenant reconnue sur le plan international, qui élargit le syndrome sarcopénique à la masse, la force et la fonction musculaires, il reste d’innombrables questions à résoudre rapidement. Des critères diagnostiques simples, reproductibles et adaptés aux diverses populations ethniques sont absolument nécessaires à court terme si des interventions de masse sont envisagées pour prévenir la fragilité et le déclin fonctionnel. Ces questions ne seront résolues que par des études translationnelles sur les relations entre tissu maigre et tissu gras ainsi que par des études épidémiologiques d’envergure dans des ethnies différentes. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 8 Rosenberg IH. Summary comments: Epidemiological and methodological problems in determining nutritional status of older persons. Am J Clin Nutr 1989;50:1231-3. Evans WJ. What is sarcopenia? J Gerontol A Biol Sci Med Sci 1995;50 Spec No:5-8. Rosenberg IH. 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Le terme « dénutrition » a une origine latine (dé [privatif] nutritio [se nourrir]) et « sarcopénie » (sarcos [chair] penia [manque]) et « cachexie » (kakos [mauvais] hexis [état]) ont une origine grecque. Le terme « malnutrition » désigne une inadap‑ tation entre apports nutritionnels et dépenses qui va pouvoir entraîner des troubles aussi bien par excès que par défaut. Nous lui préférerons donc le terme « dénutri‑ tion », plus adapté à la problématique traitée ici. Quant aux termes « émaciation » (maigreur externe), « inanition » (qui a connu un grand succès durant les XVIIIe et XIXe siècles), « désassimilation » ou encore « cacotrophie » (vice de nutrition), ils sont révélateurs d’une approche physiopathologique extrêmement incomplète. La sarcopénie a longtemps été définie comme la seule perte de masse musculaire. L’arrivée de définitions intégrant les notions de force et de fonction a quant à elle entraîné l’apparition des termes « myopénie » (pour la perte de masse), « dynapénie » (pour la perte de fonction) et « kratopénie » (pour la perte de puissance musculaire). DÉFINITIONS DE LA DÉNUTRITION, DE LA SARCOPÉNIE ET DE LA CACHEXIE Dénutrition Par le passé, la « dénutrition » a été définie comme : « le phénomène par lequel la matière vivante se sépare de l’organisme pour devenir résidus ». Selon cette défini‑ tion, la dénutrition survient lorsqu’une personne ne peut plus assimiler la quantité d’énergie dont son organisme a besoin. Une définition plus récente, correspondant mieux à l’état actuel des connaissances, la désigne comme « un état de déficit en énergie et en protéines principalement, ou en n’importe quel autre macro/micronu‑ triment spécifique, produisant un changement mesurable des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associé à une aggravation du pronostic des 53 Stéphane Schneider maladies ». Cette définition évoque donc les conséquences négatives de la dénutri‑ tion sur le pronostic. L’OMS distingue deux formes de dénutrition. La forme marasmique pure, ou MF‑PCM (marasmic form of protein-calorie malnutrition), est liée à une insuffisance d’apports énergétiques et protéiques, avec une perte de poids de plus de 20 % du poids idéal, touchant surtout la masse grasse. Elle n’a que peu de conséquences en termes de morbi-mortalité. La forme hypo-albuminémique de dénutrition protéinoénergétique ou HAS-PCM (hypoalbuminemic form of protein-calorie malnutrition) a un tableau clinique proche du kwashiorkor, avec une perte de poids plus modeste, mais touchant la masse maigre, et un état de stress métabolique en réponse à l’agres‑ sion. Elle a un fort impact en termes de morbi-mortalité.[1] Il existe, en réalité, un continuum physiopathologique entre ces deux formes : il y a d’abord perte de masse grasse en situation de carence, avec peu de conséquences pronostiques ; puis, souvent à la faveur d’une agression, il y a atteinte de la masse maigre, baisse de l’albuminémie et apparition d’œdèmes avec dégradation du pro‑ nostic. Nous citerons pour exemple le décès d’un mannequin rapporté par un article du journal Le Monde. Celle-ci ne s’alimentait plus que de pommes et de tomates. Elle a contracté une infection urinaire qui s’est compliquée d’une pyélonéphrite, puis d’une insuffisance rénale, septicémie, décès. L’infection urinaire a été le facteur qui a fait passer cette anorexique mentale du marasme au kwashiorkor. Sarcopénie Le Consensus européen sur la définition et le diagnostic de la sarcopénie l’a définie comme un véritable syndrome gériatrique : « c’est un syndrome caractérisé par une perte progressive et généralisée de masse et de force musculaires squelettiques avec un risque de complications telles qu’un handicap, une mauvaise qualité de vie et la mort. »[2, 3] La sarcopénie est tout sauf une perte physiologique, avec l’âge, de masse, force et fonction musculaires, mais désigne une situation dans laquelle le pronostic est engagé. Il faut souligner qu’elle a longtemps opposé les nutritionnistes et les gériatres car la sarcopénie, quelle qu’en soit la définition, peut s’observer dans d’autres situations que le vieillissement, tout comme l’ostéoporose, qui peut apparaître chez le sujet jeune. Cachexie La cachexie peut être définie comme un syndrome multifactoriel caractérisé par une perte de poids et un catabolisme accru en rapport avec une maladie sous-jacente. Ce syndrome accroît la morbidité et la mortalité. Les facteurs contributifs sont une anorexie et un syndrome inflammatoire à l’origine d’une protéolyse musculaire accrue et d’une altération des métabolismes des glucides, lipides et protéines.[4] 54 Diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie Ce terme est très souvent utilisé à mauvais escient pour désigner ce qui corres‑ pond, en réalité, à l’émaciation. On dit, à tort, d’un malade qui n’a plus que la peau sur les os, qu’il est cachectique. En réalité, la cachexie est un syndrome dans lequel la dénutrition s’inscrit dans le contexte d’une maladie chronique comportant une composante inflammatoire. Elle a des conséquences sévères et dans la BPCO ou le cancer, la cachexie marque une étape décisive dans le pronostic vital du patient. CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DE LA DÉNUTRITION, DE LA SARCOPÉNIE ET DE LA CACHEXIE Dénutrition Le poids est, historiquement, le premier critère à avoir été pris en compte dans le diagnostic de la dénutrition. Le rapport 2007 de la HAS sur la stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée énonce que le diagnostic de dénutrition repose sur la perte de poids, l’indice de masse corporelle (poids/[taille]2), l’albuminémie et le MNA (Mini nutritional assessment) global [5]. L’indice de masse corporelle, ou indice de Quételet, est insuffisamment sensible pour le diagnostic de dénutrition. La perte de poids, avec des seuils à 1 mois (≥ 5 %) et 6 mois (≥ 10 %), est en revanche un critère diagnostique plus pertinent. L’albuminémie renvoie à la dénutrition protéique et au kwashiorkor. L’utilisation du MNA, un indice extrêmement bien validé chez la personne âgée, vise à augmenter la sensibilité diagnostique de la définition. Il existe par ailleurs de nombreux autres indices (NRS-2002, MUST, SNAQ, SGA, PG-SGA, NRI, GNRI…).[5, 6] Sarcopénie Prise en compte de la masse Puisque c’est la masse cellulaire et non pas le poids qui sous-tend les conséquences de la dénutrition, il est nécessaire d’explorer la composition corporelle. Baumgartner a défini la sarcopénie par une diminution de deux écart-types de la masse musculaire squelettique des membres mesurée par DXA (absorption biphotonique à rayons X) divisée par la taille au carré (kg/m2) par rapport à la moyenne de ce rapport chez des sujets de moins de 30 ans en bonne santé inclus dans son étude, soit une valeur inférieure à 7,26 kg/m2 chez l’homme et inférieure à 5,45 kg/m2 chez la femme.[7] Un travail de Janssen, qui faisait appel à une base de données nord-américaine, a montré qu’avec l’avancée en âge, il se produit dans les deux sexes une perte de masse musculaire s’accompagnant d’un gain de masse grasse.[8] Une étude longitudinale, menée à Boston et publiée en 2002, a déterminé les modifications de la composition corporelle en fonction des évolutions pondérales chez 53 hommes et 78 femmes en bonne santé suivis pendant 10 ans. La composition 55 Stéphane Schneider corporelle était déterminée par densitométrie, une technique déjà ancienne, mais bien validée. Ce travail a montré que chez les personnes qui avaient perdu du poids durant le suivi, la perte pondérale avait autant concerné la masse maigre que la masse grasse chez les hommes, et préférentiellement la masse grasse chez les femmes. La Modifications pondérales (kg) 8 6 4 2 MG 0 MM –2 –4 –6 –8 diminué stable augmenté diminué stable augmenté Figure 1. Modifications de la composition corporelle en fonction des modifications ponderales chez les sujets ages en bonne sante. (d’après 9) Etude longitudinale incluant 53 hommes et 78 femmes evalues par densitometrie a 60,7 ± 7,8 ans puis 9,4 ± 1,4 ans plus tard. 60 60 Poids (kg) MCA VEC MG MCA 50 50 40 40 30 30 20 45,9 ± 5,5 % 10 MG 20 46,8 ± 6,4 % 42,5 ± 6,5 % 0 10 41,1 ± 6,4 % 31,4 ± 5,8 % 0 18,5–20 VEC 16–18,5 Patients jeunes <16 IMC 18,5–20 16–18,5 23,9 ± 9,2 % <16 Patients âgés Figure 2. Composition corporelle chez des malades denutris. (d’après 10) Quatre-vingt-dix-sept patients denutris (proteine C-reactive < 5 mg/l) ont ete repartis en deux groupes, jeunes (48 ± 15 ans) et ages (79 ± 6 ans). Leur composition corporelle a ete mesuree par impedancemetrie. 56 Diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie prise de poids correspondait à un gain de masse grasse et, lorsque le poids était resté stable, il y avait eu perte de masse maigre et gain de masse grasse (cf. figure 1).[9] Notre équipe a étudié par impédancemétrie la composition corporelle de patients pris en charge pour dénutrition par carence d’apports. Les patients ont été classés en deux groupes d’âge (âge moyen jeunes : 48 ± 15 ans ; âgés : 79 ± 6 ans). Dans le groupe jeunes, la perte de poids a été adaptative en portant essentiellement sur la masse grasse alors que la masse maigre était préservée. Chez les personnes âgées, en revanche, la perte de poids portait prioritairement sur la masse maigre alors que la masse grasse était peu affectée (cf. figure 2).[10] Au final, chez le sujet âgé, la perte de poids se fait clairement dans le sens d’une augmentation de la proportion de masse grasse au détriment de la masse maigre. Prise en compte de la force La masse musculaire, et cela est particulièrement vrai chez la personne âgée, ne rend compte que de la moitié environ de la variation de la force musculaire. D’autres déterminants entrent en jeu. Ainsi, l’étude longitudinale menée à Boston que nous avons déjà citée a montré que la perte de force musculaire était plus rapide que la perte de masse musculaire au niveau du genou (cf. figure 3).[11] –2,3 %/year –1,25 %/year 1 800 140 135 Surface musculaire (cm2) Travail musculaire (J) 1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 130 125 120 115 110 105 0 1985- 1997- Travail total des extenseurs du genou (25 contractions) 1985- 1997- Surface musculaire Figure 3. Évolution de la force et de la masse musculaires de la cuisse entre 65 et 72 ans.(d’après 11) La force et la masse (tomodensitométrie) musculaires de 9 sujets en bonne santé ont été évaluées en 1985–86 (âge 65,4 ± 4,2 ans) et réévaluées en 1997–98. 57 Stéphane Schneider La force de préhension (HGS : handgrip strength) peut facilement être appréciée à l’aide d’un dynamomètre à main. Une étude faisant appel à la mesure de l’HGS dans une population de personnes âgées saines a montré qu’elle était directement liée à la santé fonctionnelle, psychologique et sociale. Une altération de ce score était prédictive d’une dépendance et d’un déclin cognitifs plus rapide.[12] Il est en conséquence possible de parvenir à une plus grande précision pronostique en prenant en compte la force. La ré-analyse de données aux États-Unis montrerait qu’on pourrait supprimer le critère de masse musculaire des équations prédictives de mortalité pour ne conserver que le critère force. Prise en compte de la fonction musculaire Au-delà de la force musculaire, la fonction musculaire est également un critère pouvant entrer dans la définition de la sarcopénie. Le Consensus européen sur la définition et le diagnostic de la sarcopénie prend ainsi en compte la masse, la force et la performance musculaires pour définir et distinguer les stades de présarcopénie, sarcopénie et sarcopénie sévère (Tableau 1).[2] Tableau 1. Stades EWGSOP de la sarcopénie.(adaptée de 2) Stade Présarcopénie Masse musculaire Force musculaire Performance ÷ Sarcopénie ÷ ÷ Sarcopénie sévère ÷ ÷ Ou ÷ ÷ EWGSOP : European working group on sarcopenia in older people Cachexie En 2008, une conférence de consensus sur la cachexie a proposé une nouvelle défi‑ nition de la cachexie. Ses critères sont une perte de poids (≥ 5 % dans l’année passée ou IMC < 20) concomitante avec une maladie chronique plus au moins trois des cinq critères suivants : diminution de la force musculaire (plus bas tertile) ; fatigue ; anorexie (< 70 % des ingesta habituels, < 20 kcal/kg/j, EVA…) ; indice de masse maigre (CMB < 10e percentile, DXA selon Baumgartner) ; anomalies biologiques (inflammation [CRP > 5], anémie [< 12], hypoalbuminémie [< 32]).[13] Ici encore, la définition de la cachexie présente des chevauchements avec celle de la sarcopénie. Plus récemment, un groupe a proposé une définition de la cachexie cancéreuse la caractérisant par une perte de poids involontaire supérieure à 5 % en 6 mois ou un IMC inférieur à 20 et une perte de poids supérieure à 2 % ou une sarcopénie basée sur la masse musculaire.[14] 58 Diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie Ce groupe a ainsi très clairement énoncé que la sarcopénie fait partie de la défi‑ nition de la cachexie. Ainsi, force est donc de constater qu’un patient cachectique est également sarcopénique et que la valeur pronostique négative de la cachexie est largement liée à l’existence de la sarcopénie. Quel diagnostic différentiel entre sarcopénie et cachexie ? La définition européenne distingue les sarcopénies primaire et secondaire. Selon cette définition, la sarcopénie primaire (ou liée à l’âge) se manifeste en l’absence de cause évidente autre que l’âge. La sarcopénie secondaire est liée à la présence d’une ou de plusieurs causes qui sont une faible utilisation des muscles (repos au lit, sédentarité, déconditionnement, absence de gravité), une maladie (insuffisance d’organe, maladie inflammatoire, cancer, maladie endocrinienne…), une carence d’apport ou autre.[2] Cette définition pose clairement la question de la distinction entre cachexie et sarcopénie secondaire à une maladie avec syndrome inflammatoire. L’évolution de la composition corporelle paraît toutefois différente chez les patients sarcopéniques et cachectiques. Nous avons vu que dans la sarcopénie liée à l’âge, la perte de masse, de force et de fonction musculaire s’accompagne d’une augmen‑ tation de la masse grasse ou de son maintien. Dans un travail norvégien récent, des patients cancéreux âgés de 63 ans en moyenne, ont été répartis en trois groupes : 1) cachectiques, 2) patients avec poids stable sur les derniers mois, 3) patients avec occlusion intestinale. Cette étude a montré une baisse significative du tissu adipeux sous-cutané et périviscéral chez le patient cachectique.[15] La composition corpo‑ relle apparaît ainsi différente selon que le patient présente une sarcopénie liée à l’âge ou une cachexie. Pourquoi un diagnostic précis ? Quel est finalement l’intérêt, en termes de prise en charge, de préciser si une per‑ sonne dénutrie est sarcopénique ou cachectique ? Nous avons vu qu’il existe un continuum entre les différentes formes de la dénutrition, du marasme à la cachexie, et des chevauchements entre sarcopénie secondaire et cachexie. En outre, la dénu‑ trition, la sarcopénie et la cachexie ont de très nombreux déterminants en commun. Le tableau 2 permet schématiquement de distinguer les différentes situations. Nous avons cependant besoin d’outils qui nous permettent d’effectuer un diagnos‑ tic différentiel parce que, selon les cas, le tableau va pouvoir être réversible, par exemple, au stade de précachexie cancéreuse, alors qu’à celui de cachexie il n’y a malheureusement plus grand chose à faire. Nous avons ainsi suivi, dans notre service, des patients sous nutrition entérale dont un groupe de bons répondeurs et un groupe de résistants à la renutrition, ces derniers étant plus volontiers cancéreux et 59 Stéphane Schneider Tableau 2. Diagnostic différentiel des troubles de l’état nutritionnel Appétit Dénutrition par carence d’apports (sujet jeune) Dénutrition par carence d’apports (sujet âgé) Dénutrition liée à une agression Sarcopénie liée à l’âge Cachexie ìèî èî î è îî ìè ìì ìè ìì Inflammation è Poids î î î è îî Masse musculaire èî î î î îî Force musculaire èî î î î îî Masse grasse î èî èî ì î Marqueur – (Albuminémie) Albuminémie, Fragment CRP C-terminal de l’agrine CRP, Albuminémie Pronostic î î î î îî Traitement Nutrition Nutrition (Nutrition) Entraînement physique contre résistance Antiinflammatoires ? présentant toujours un syndrome inflammatoire. Dans une telle situation, banale en pratique clinique, il serait intéressant de pouvoir établir un diagnostic syndromique plus précis, car il pourrait conduire à une prise en charge différente. Dans l’idéal, les définitions devraient nous permettre de distinguer clairement les différentes situations. Une récente étude italienne a été menée pour étudier la relation entre la sarcopénie et le risque à deux ans de chutes dans une population de 260 personnes âgées de 80 ans et plus. Le diagnostic de sarcopénie était porté selon la définition de l’EWGSOP, c’est-à-dire en présence d’une faible masse musculaire (circonférence musculaire brachiale) associée à une faible force musculaire (force de préhension) ou à une faible performance physique (vitesse de marche sur 4 m). La sarcopénie répondant à cette définition a été associée à un risque de chutes augmenté de plus d’un facteur 3 pendant la durée de suivi de 2 ans.[16] La définition de la sarcopénie par le groupe européen a ainsi été validée. À l’inverse, la pertinence des nouvelles définitions de la précachexie et de la cachexie paraît 60 Diagnostic différentiel entre dénutrition, sarcopénie et cachexie devoir être améliorée. Ainsi, dans un travail mené chez 103 patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, les définitions récentes de la précachexie et de la cachexie n’ont pas permis l’identification et le diagnostic des patients en dépit d’une com‑ position corporelle et d’une fonction musculaire altérées, principalement en raison d’une faible prévalence de la perte de poids et de la diminution de l’appétit.[17] CONCLUSION La sarcopénie et la cachexie sont des conditions liées à la dénutrition (muscle wasting) sans répondre, dans leur début, aux critères diagnostiques de la dénutrition. Il est en conséquence nécessaire de préciser leurs définitions. L’intérêt du diagnos‑ tic différentiel quand le patient est dénutri semble, aujourd’hui, très modéré. En revanche, l’intérêt, dans une perspective thérapeutique, d’un diagnostic différentiel plus précoce est clair chez la personne âgée ambulatoire non dénutrie sarcopénique et chez le malade chronique précachectique, quand une efficacité thérapeutique peut encore être escomptée. Il nous faut pour cela passer de la simple pesée à la mesure de la composition corporelle et de la force musculaire. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 8 McClave SA, Mitoraj TE, Thielmeier KA, Greenburg RA. Differentiating subtypes (hypoalbu‑ minemic vs marasmic) of protein-calorie malnutrition: incidence and clinical significance in a university hospital setting. J Parenter Enteral Nutr 1992;16:337-42. Cruz-Jentoft AJ, Baeyens JP, Bauer JM, Boirie Y, Cederholm T, Landi F, et al. Sarcopenia: European consensus on definition and diagnosis: Report of the European Working Group on Sarcopenia in Older People. Age Ageing 2010;39:412-23. Cruz-Jentoft AJ, Landi F, Topinková E, Michel JP. 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Tous droits réservés La définition de l’obésité sarcopénique José A. Morais La définition de l’obésité sarcopénique requiert que nous procédions aux définitions de chacune de ses composantes. Il est en premier lieu fort intéressant d’observer que ces deux conditions sont reliées par des facteurs étiologiques communs comprenant l’âge, le sexe, les apports alimentaires, l’activité physique, le milieu hormonal (insuline, facteur de croissance apparenté à l’insuline IGF-1, testostérone, estrogènes, etc.) et l’état proinflammatoire. Au-delà de cette étiologie commune, il ne sera probablement jamais possible de déterminer qui des deux protagonistes, de l’augmentation de l’adiposité ou de la perte de la masse musculaire, contribue le premier à influencer l’autre, mais il est de plus en plus évident que le changement de l’une prédispose à la transformation de l’autre.[1-7] Enfin, du point de vue fonctionnel, la sarcopénie s’ajoute aux déficiences associées à l’obésité qui a quant à elle le plus grand impact dans les troubles de la mobilité. LA COMPOSITION DU CORPS CHANGE AVEC L’ÂGE Le vieillissement est associé à des modifications de la composition corporelle marquées par une diminution de la masse musculaire et une augmentation du tissu adipeux. Certains styles de vie peuvent intervenir dans ce processus, notamment l’exercice physique et les apports alimentaires. Leur rôle est crucial, tant en ce qui concerne le développement de l’obésité que de la sarcopénie.[8-10] L’avancée en âge est également associée à une internalisation du tissu adipeux qui affecte les organes intra-abdominaux et la musculature. Ainsi, la comparaison de coupes transversales mid-abdominales en résonance magnétique d’une jeune femme et d’une femme âgée ayant le même indice de masse corporelle (IMC) montre chez cette dernière une abondance de tissu adipeux périviscéral et une importante infiltration graisseuse de la musculature paravertébrale et abdominale. À partir d’un certain stade, cette perte musculaire affecte le métabolisme au repos. Ce dernier compte pour 60 à 75 % de notre dépense énergétique et la réduction de la dépense énergétique associée à un maintien des apports alimentaires va conduire à une augmentation de la masse grasse. Or, le tissu adipeux est aussi un organe endocrine qui secrète de nombreuses protéines et notamment des cytokines (adiponectines, 63 José A. Morais Vieillissement Muscle Gras Exercise Apports Adiponectine Leptine TMR Cytokines TNF-α IL-6 MCP-1 Figure 1. Interrelations entre le tissu musculaire et le gras.(8-10) leptine, TNF-a, IL-6, MCP-1) participant dans le catabolisme musculaire. La conjonction de l’augmentation de la masse grasse et de la diminution de la masse musculaire va pouvoir conduire à la combinaison de l’obésité et de la sarcopénie (cf. figure 1). Réflexions sur la sarcopénie Le European Working Group on Sarcopenia in Older People (EWGSOP) a proposé une définition élargie de la sarcopénie qui prend simultanément en compte la perte de masse musculaire et la perte de fonction musculaire.[11] Dans cette situation, la sarcopénie se définit comme une diminution de la masse et de la force musculaires (préhension)[12] associée à une baisse des performances physiques au Short Physical Performance Battery test (SPPB) ou au test de vitesse de marche [13]. Ainsi comprise, la sarcopénie présente une grande ressemblance avec un autre syndrome gériatrique : la fragilité. Le syndrome de fragilité est défini par la présence d’au moins trois des critères suivants : 1) une contraction de la masse (perte pondérale non intentionnelle > 4,5 kg en 1 an ou sarcopénie) ; 2) la faiblesse musculaire (force de préhension < 20e percentile pour l’IMC et le sexe) ; 3) la fatigue rapportée ; 4) la lenteur (test du Time up and go ou TUG, vitesse de marche) ; 5) une faible activité physique.[12] La contraction de la masse, la faiblesse et la lenteur 64 La définition de l’obésité sarcopénique sont toutes trois des composantes, à la fois, de la fragilité et de la sarcopénie. Le chevauchement des deux entités est très clair, de sorte qu’il serait probablement légitime de réserver le terme de sarcopénie aux chercheurs et celui de fragilité aux cliniciens. L’obésité sarcopénique La définition de l’obésité sarcopénique combine celles de la sarcopénie et de l’obésité. Les deux entités ont leurs critères diagnostiques. Critères de définition de Baumgartner Baumgartner a défini l’obésité par un pourcentage de masse grasse corporelle supérieur au 60e percentile des données du New Mexico Aging Process Study (NMAPS) chez des patients de plus de 60 ans. La sarcopénie fut définie comme une diminution de deux écarts-types de la masse musculaire squelettique des membres mesurée par absorption biphotonique à rayon X (DXA) divisée par la taille au carré (kg/m2) chez les sujets âgés par rapport à la moyenne de ce rapport chez des personnes de moins de 30 ans, en bonne santé, de la population jeune de la population de référence. [14, 15] Les valeurs seuils de gras corporel sont d’environ 38 % pour les femmes et de 27 % pour les hommes, soit un IMC de 27 kg/m2. Selon cette définition, 2 % des personnes de 60 à 69 ans rencontrent les critères d’obésité sarcopénique et 10 % des plus de 80 ans.[14] Dans l’étude prospective sur trois ans NMAPS menée en vue de prédire les déficiences dans les activités domestiques dans une population nord-américaine de l’Ouest américain, la prévalence de l’obésité sarcopénique était de 5,7 %, de 18 % pour la sarcopénie et de 32,4 % pour l’obésité pure. L’obésité sarcopénique était associée à 2 à 3 fois plus d’incapacité dans les activités de vie domestique par comparaison avec l’obésité simple ou la sarcopénie seule.[14] L’obésité sarcopénique pourrait prédire les incapacités qui surviendraient dans les trois années suivantes.[15] L’étude EPIDOS (épidémiologie de l’ostéoporose), menée à Toulouse par le groupe du Professeur Yves Rolland dans une population de femmes âgées de plus de 75 ans, a fait appel aux mêmes critères de définition de l’obésité sarcopénique. Celle-ci était retrouvée chez 2,8 % d’entre elles, 7 % étaient sarcopéniques et 33 % étaient purement obèses. Les obèses sarcopéniques avaient environ 2,5 fois plus de difficultés à faire trois des sept activités évaluées, les obèses 1,7 fois plus de difficultés et les sarcopéniques n’avaient pas plus de difficultés à exécuter ces tâches que les sujets normaux.[16] Critères de l’OMS L’obésité sarcopénique peut également être définie d’après les critères de l’OMS à partir de l’IMC. Selon cette définition, est obèse toute personne ayant un IMC 65 José A. Morais supérieur à 30 kg/m2. Le diagnostic de sarcopénie fait ici appel à la mesure de la masse musculaire par la bio-impédance spectroscopique. Les résultats sont donnés sous forme d’un index de masse maigre (kg/poids corporel x 100), la sarcopénie étant établie pour une diminution supérieure à deux écarts-types par rapport à une population jeune. Ces critères ont été employés dans l’étude américaine NHANES III (Third National Health and Nutrition Examination Survey) qui incluait environ 2 500 sujets hommes et femmes. Dans cette étude, l’obésité sarcopénique était présente chez 6,9 % de la population, la sarcopénie seule chez 3,2 % et l’obésité seule chez 17 %. La présence d’une obésité sarcopénique augmentait le risque de développer une résistance à l’insuline.[17] Critères du National Center for Health Statistics Selon les critères du National Center for Health Statistics (NCHS), l’obésité peut être définie par le tour de taille supérieur ou égal à 102 cm pour les hommes et à 88 cm pour les femmes. Un seuil de 94 cm pour les hommes et de 80 cm pour les femmes a été utilisé en Europe. Sur la base des critères du NCHS, l’étude NHANES III, menée chez des personnes de plus de 60 ans, a retrouvé une obésité sarcopénique chez 10 % de cette population, une sarcopénie chez 3,6 % et une obésité chez 48 %. Les personnes qui avaient une obésité sarcopénique ou une obésité seule avaient de moins bonnes performances au score de Nagi, qui comporte des épreuves comme une marche de 1/4 de mile, la montée de 10 marches d’escalier, se lever et s’asseoir et soulever des poids. En conséquence, c’est donc davantage l’obésité et l’obésité sarcopénique qui ont un impact sur la performance. [18] En l’absence de groupe de référence Une dernière façon de classifier l’obésité sarcopénique se passe de groupe de référence jeunes. Elle fait appel à des quintiles de données, tant pour le pourcentage de masse grasse que pour l’indice de masse musculaire. L’obésité est le plus souvent définie par les deux quintiles supérieurs de pourcentage de masse grasse et la sarcopénie par les deux quintiles inférieurs de masse musculaire. Une étude utilisant ces critères a démontré une prévalence de 8 % pour l’obésité sarcopénique, de 28 % pour la sarcopénie et de 33 % pour l’obésité. Seules les femmes obèses définies selon ces critères, et non les obèses sarcopéniques, avaient des difficultés accrues dans l’accomplissement des tâches du score de Nagi.[19] L’étude québécoise NuAge L’étude québécoise NuAge a été menée en vue d’évaluer les déterminants d’un vieillissement réussi. Dans cette perspective, nous avons recruté un échantillon aléatoire d’une population de 36 000 personnes âgées dans trois strates d’âge (68–72, 73–77, 78–82 ans).[20] Les personnes incluses devaient être en assez bonne santé, 66 La définition de l’obésité sarcopénique ne pas avoir de problèmes cognitifs et être suffisamment indépendantes pour mener les activités de la vie quotidienne. Leur composition corporelle a été mesurée par bio-impédancemétrie pour le groupe de Montréal et par DXA pour le groupe de Sherbrooke. De très nombreuses composantes de performance ont été mesurées : TUG, vitesse de marche, force de plusieurs groupes musculaires (préhension, extension du genou, flexion du coude, test assis-debout 5 fois et équilibre sur une jambe). Des examens sanguins, une analyse des apports nutritionnels, etc. ont également été effectués. Nous avons inclus 1 300 sujets sans diabète connu pour, au final, disposer des données complètes de 1 062 sujets. Les quintiles d’indice de masse maigre (IMM) et de pourcentage de gras corporel ont été calculés. La sarcopénie a été définie comme correspondant aux deux quintiles d’IMM les plus bas, alors que l’obésité correspondait aux deux quintiles de pourcentage de gras corporel les plus élevés. Nous avons formé quatre groupes (obésité sarcopénique, sarcopénie, obésité, normal) qui ont été comparés à l’aide de modèles linéaires généralisés qui prenaient pour co-facteurs l’âge, le sexe, le tabagisme, le nombre de maladies chroniques et l’activité physique (questionnaire Physical activity scale for the elderly, PASE). La population incluse comportait environ 16 % d’obèses sarcopéniques, 24 % de sarcopéniques, 24 % d’obèses purs et 36 % de sujets normaux. La moyenne d’âge était légèrement plus élevée chez les sujets sarcopéniques avec ou sans obésité, alors que les sujets normaux étaient plus jeunes d’environ 2 ans. L’IMM était plus bas chez les sarcopéniques avec ou sans obésité et il était plus élevé chez les sujets obèses purs et normaux. Les personnes obèses avec ou sans sarcopénie avaient d’avantage de gras corporel. L’indice de masse corporelle différait entre tous les groupes. Les obèses non sarcopéniques présentaient un IMC plus élevé. Pour ce qui concerne les performances des sujets inclus, le TUG était prolongé chez les obèses et raccourci chez les sujets normaux. Les deux autres groupes ne se différenciaient pas. Les groupes sarcopéniques et normaux avaient une vitesse de marche supérieure à celle des obèses, mais pas vis-à-vis des obèses sarcopéniques. La force de préhension ne différait pas entre les quatre groupes. Les sarcopéniques avec ou sans obésité réalisaient des valeurs inférieures aux deux autres groupes à l’évaluation des groupes musculaires, biceps, quadriceps et ischio-jambiers. Les personnes sarcopéniques et normales pouvaient rester plus longtemps en équilibre unipodal sur le pied dominant par rapport aux deux autres (cf. figure 2). Nous avons reclassé les sujets selon les critères définissant le syndrome métabolique, c’est-à-dire d’après le tour de taille (hommes ≥ 108 cm ; femmes ≥ 88 cm). L’utilisation de ce critère a entraîné une diminution de 24 % à 14 % de la prévalence de l’obésité et de la sarcopénie et une augmentation de 16 % à 25 % de l’obésité sarcopénique et de 36 % à 48 % les sujets normaux. Les résultats aux différents tests 67 José A. Morais N (%) Age (any) IMM (kg/m2) %GC IMC TUG (s) Vitesse marche (m/s) Préhension D Force bicep D Force quads D Force ischiojamb D équilibre unipodal Figure 2. Étude NuAge : Composition corporelle et performance. (20) L’étude québécoise NuAge qui incluait 1 062 personnes âgées non-diabétiques dans trois strates d’âge (68–72, 73–77, 78 82 ans) a comparé les performances de 4 groupes obésité sarcopénique, sarcopénie, obésité, normal. a : OS vs S ; b : OS vs O ; c : OS vs N ; d : S vs O ; e : O vs N ; f : S vs N. ont été similaires, mais l’utilisation de critères différents a abouti à définir différemment les sujets, ce qui a évidemment des conséquences pratiques. Pour conclure sur les résultats provenant de l’étude NuAge, bien que la sarcopénie contribue à diminuer la force dans plusieurs groupes musculaires, elle n’a pas autant d’impact que l’obésité sur la fonction musculaire évaluée par le TUG ou la vitesse de marche. L’effet de l’obésité sur la fonction musculaire paraît médié par une altération de l’équilibre. 68 La définition de l’obésité sarcopénique Il faut par ailleurs souligner que toutes les études effectuées dans ce domaine, à l’exception d’une, sont des études transversales. Il existe donc un réel besoin d’études longitudinales qui permettront de mieux définir l’impact de la sarcopénie seule, de l’obésité sarcopénique et de l’obésité sur la fonction et sur les incapacités. Réflexions sur l’obésité sarcopénique et ses critères ––Un consensus sur les modalités de définition de l’obésité, de la sarcopénie et de l’obésité sarcopénique est nécessaire. Quel qu’il soit, un choix aura toutefois toujours ses limites. Ainsi, la définition de l’obésité d’après l’indice de masse corporelle masque des cas d’obésité en raison de la perte de masse musculaire au cours de l’avancée en âge. La définition de l’obésité fondée sur le pourcentage de gras corporel peut entraîner une sous-estimation de la sarcopénie en raison d’une plus grande masse musculaire chez les personnes obèses dont le poids corporel impose un certain niveau d’exercice. ––Nous avons besoin de davantage de données longitudinales. Être obèse sarcopénique est-il pire qu’être seulement obèse ou seulement sarcopénique après 75 ans ? Les études menées chez des sujets très âgés ont montré que seule la sarcopénie isolée exerce un impact négatif sur la fonction. ––Il faut également considérer les besoins des cliniciens. Le dépistage doit pouvoir se faire à l’aide d’un minimum d’instruments. Le médecin doit pouvoir aisément reconnaître au cabinet une personne sarcopénique ou obèse sarcopénique et pouvoir agir sans avoir recours à des instrumentations sophistiquées. Dans cette situation, il nous faut accepter les limites des définitions fondées sur l’IMC et la circonférence de la taille car ce sont des mesures accessibles en pratique courante. ––Enfin, il faut intervenir, et cela dès l’âge moyen, par l’exercice et une alimentation saine. Bibliographie 1 2 3 4 5 Vandervoort AA. Aging of the human neuromuscular system. Muscle Nerve 2002;25:17-25. Solomon AM, Bouloux PM. Modifying muscle mass - the endocrine perspective. J Endocrinol 2006;191:349-60. Dreyer HC, Volpi E. Role of protein and amino acids in the pathophysiology and treatment of sarcopenia. J Am Coll Nutr 2005;24:140S-145S. Szulc P, Duboeuf F, Marchand F, Delmas PD. Hormonal and lifestyle determinants of appendicular skeletal muscle mass in men: the MINOS study. Am J Clin Nutr 2004;80:496-503. 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L’absorptiométrie biphotonique (Dual X-ray Absorptiometry, DXA) corps entier permet de quantifier la masse musculaire squelettique des membres. La masse maigre de tissus mous des quatre membres peut être assimilée à la masse musculaire des quatre membres (dite masse musculaire appendiculaire). L’index de masse musculaire squelettique (SMI) est défini par la masse musculaire appendiculaire divisée par la taille au carré. Des seuils sont proposés pour définir les sujets sarcopéniques. L’appréciation de la masse musculaire présente différentes limites car la DXA ne permet pas d’apprécier certaines caractéristiques du tissu musculaire (infiltration graisseuse, rétention d’eau). Par ailleurs, cette approche sous-estime la prévalence de la sarcopénie chez les sujets obèses et la surestime chez les sujets maigres. Surtout, la fonctionnalité du muscle échappe à cette méthode. D’autres techniques d’évaluation quantitative comme l’impédancemétrie permettent de connaître, à faible coût, le pourcentage de la masse maigre, mais l’état d’hydratation du sujet limite sa fiabilité. L’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) est coûteuse, mais permet de détecter des modifications minimes de la masse musculaire et d’apprécier son infiltration graisseuse. La tomodensitométrie permet également d’évaluer la masse musculaire et son infiltration graisseuse. Toutefois, ces méthodes appartiennent actuellement au domaine de la recherche et ne sont pas utilisées en pratique courante comme outils de dépistage de la sarcopénie. Dans l’idéal, un test de mesure clinique de la sarcopénie, utilisable en pratique quotidienne, devrait être validé, fiable, spécifique du muscle, sensible au changement et capable de prédire les événements péjoratifs. Il devrait également être non invasif, pratique, non coûteux, réalisable en tous lieux, constant d’une population à l’autre. Toutes ces conditions ne sont, malheureusement, que rarement réunies. 71 Yves Rolland LES MESURES ANTHROPOMÉTRIQUES Les mesures anthropométriques visent à évaluer la masse et le volume musculaires, mais constituent-elles un bon marqueur de la sarcopénie ? Dans le cadre de l’étude EPIDOS (Épidémiologie de l’ostéoporose) menée à Toulouse chez 1 500 femmes, nous avons recherché les corrélations entre la masse musculaire appendiculaire (MMA) définie par DXA et les variables anthropométriques. L’âge, le poids, la taille, l’IMC, le tour de taille, le tour de hanche, la circonférence du mollet et la force du membre supérieur sont apparus corrélés de façon significative avec la masse musculaire appendiculaire. Cette relation restait toutefois faible, à l’exception notable de la circonférence du mollet qui semblait constituer la variable anthropométrique la plus pertinente pour identifier les personnes âgées ayant une faible masse musculaire. Le seuil le plus déterminant pour distinguer les sujets sarcopéniques et non sarcopéniques était de 31 cm en position allongée, les jambes à 90°. Ce seuil permet de définir une population sarcopénique avec une spécificité de 91 %, ce qui signifie que dans 9 cas sur 10, une personne présentant une circonférence du mollet supérieure à 31 cm n’est pas sarcopénique selon sa définition densitométrique. Le test reste toutefois insuffisamment discriminant avec une sensibilité de 44,3 %, ce qui veut dire qu’une fois sur deux, une circonférence du mollet inférieure à 31 cm ne signifie pas que la masse musculaire soit diminuée.[1] Nous avons effectué une étude transversale en vue de rechercher des associations de la sarcopénie définie soit par DXA, soit par une circonférence du mollet inférieure à 31 cm, avec l’autonomie, les capacités fonctionnelles et le risque de chute. La sarcopénie définie par DXA (index de MMsq < 5,45) n’était jamais associée de façon significative avec les items caractérisant l’autonomie. À l’inverse, la circonférence du mollet était significativement associée avec l’autonomie pour les activités de base (difficultés dans la marche, la toilette et l’habillage), avec l’autonomie pour les activités instrumentales (échelle IADL 5 items, instrumental activity of daily living) et les capacités fonctionnelles (difficultés pour monter et descendre les escaliers, soulever un objet lourd, se mouvoir). La pertinence clinique de la mesure de la circonférence du mollet apparaît indéniable. C’est un test validé, simple, dont la fiabilité est correcte, mais sans être spécifique du muscle. Elle témoigne sans doute de l’état nutritionnel du patient. Nous ne savons pas si elle est sensible aux changements ou prédictive d’événements péjoratifs. Cette méthode présente l’avantage d’être un test clinique simple, non invasif, pratique. Elle peut être utile pour effectuer un screening ou un préscreening dans des populations susceptibles d’être incluses dans des protocoles de recherche. 72 En pratique clinique : Appréciation du volume, de la force et de la fonction musculaires niveau des jeunes adultes 100 masse musculaire Chair rise, Stair climb force musculaire Gait speed, Balance 50 puissance musculaire Âge (années) 100 Figure 1. Lien entre masse musculaire, force et puissance (D’après Mylène Aubertin-Leheudre, Congrès «Biomarker in Sarcopenia». Toulouse 2012) MESURE DE LA FORCE ET DE LA PUISSANCE Il n’existe pas d’association nette entre les difficultés motrices et la masse musculaire. Entre 30 et 80 ans, nous perdons environ 30 % de notre masse musculaire, mais, et cela est bien plus décisif, notre force et, surtout, notre puissance musculaire diminuent beaucoup plus vite. En d’autres termes, nous perdons de la masse musculaire avec l’âge, mais en outre, la masse musculaire restante est de moins bonne qualité qu’elle ne l’était précédemment (cf. figure 1). La perte de masse musculaire est de l’ordre de 30 % entre 30 et 80 ans, mais la perte de force et de puissance musculaires est beaucoup plus rapide. Mesure de la force L’évaluation de la force musculaire peut être réalisée à l’aide d’une poignée de force (ou grip strength). L’outil est bien standardisé et permet d’obtenir des données reproductibles et autorisant des comparaisons d’une cohorte à l’autre. Le protocole de Southampton dans lequel la mesure du grip strength a été standardisée a récemment été proposé. Le grip strength est une mesure fiable, mais assez peu spécifique du muscle. Sa faible sensibilité au changement constitue sa principale limite. Une personne qui bénéficiera d’un protocole d’exercice physique va améliorer ses performances motrices de façon radicale, mais ses résultats au grip strength ne seront pas modifiés. Cet outil est donc intéressant pour dépister des personnes à risque de dépendance, 73 Yves Rolland mais il n’est pas approprié pour le suivi et l’appréciation de l’efficacité d’une intervention thérapeutique. Très peu de médecins généralistes possèdent actuellement cet appareil qui reste du domaine des spécialistes et de certains services de gériatrie. Différents groupes musculaires peuvent être étudiés, mais la force quadricipitale est souvent privilégiée en raison de l’importance des membres inférieurs dans le maintien des performances motrices. De nombreux équipements sont disponibles, certains paraissant plus adaptés à la personne âgée que d’autres. L’évaluation plus précise de la force fait appel à l’utilisation d’équipement plus complexes qui vont permettre d’étudier différentes formes de diminution de la force comme les forces isométrique (le sujet contracte et essaie de retenir son bras sans en modifier l’angulation), concentrique, excentrique et isocinétique. Ces différentes formes de force diminuent de façon variable au cours du vieillissement. Globalement, la force isométrique reste assez bien préservée avec l’âge, alors que les forces concentriques et excentriques sont plus rapidement dégradées. Ces dispositifs sont du domaine de l’expertise. Mesure de la puissance La puissance musculaire décline considérablement au cours du vieillissement et de façon plus rapide que la force. Son évaluation est plus complexe car elle Psit-stand = (L – 0.4) × body mass × g ×10 Tsit-stand 400 y = 3.96x + 17.0 Psit-stand (W) 300 r = 0.801 p < 0.001 200 100 0 20 40 CSAKE (cm2) 60 80 Figure 2. Protocole de Takai : 10 levers de chaise aussi rapidement que possible.[3] 74 En pratique clinique : Appréciation du volume, de la force et de la fonction musculaires intègre la notion de temps pour réaliser une tâche motrice, mais elle permet d’appréhender certains paramètres de la qualité musculaire. Conserver une bonne puissance chez la personne âgée est utile au quotidien. Elle permet, par exemple, d’éviter une chute, ce qui impose de mobiliser une énergie importante sur un bref laps de temps. Se lever d’une chaise oblige également à développer une force importante sur un temps très court. La mesure de la puissance est ainsi très prédictive d’événements péjoratifs. Il existe des tests bien codifiés en médecine du sport. Par exemple, il sera demandé à un athlète de pédaler à une puissance maximale le plus vite possible.[2] Ces tests sont toutefois peu adaptés aux personnes âgées, fragiles, qui ont du mal à se déplacer, et il faut donc avoir recours à d’autres techniques. Dans le protocole de Takai, la personne doit se lever le plus vite possible d’une chaise, 10 fois de suite, les bras croisés (cf. figure 2).[3] Cette procédure est plus ou moins validée, elle est fiable, bien standardisée, spécifique de la fonction musculaire, sensible aux changements, prédictive d’événements péjoratifs et non invasive. Elle semble difficile à mettre en œuvre en pratique quotidienne par les médecins généralistes, mais peut être d’un grand intérêt dans le cadre d’essais thérapeutiques. Le protocole de Takai est une méthode de mesure de la puissance fiable et bien standardisée. Performances fonctionnelles Nous disposons de nombreux tests permettant l’étude des limitations fonctionnelles comme la difficulté à monter un escalier, à se lever d’une chaise, à marcher. Nous citerons, pour exemples, le test de marche sur 6 minutes (6-minutes walk test) dans lequel il est procédé à la mesure de la distance parcourue en 6 minutes, et le Short physical performance battery (SPPB) qui est le gold standard gériatrique des tests de performance fonctionnelle. Ce dernier s’appuie sur 3 épreuves : le temps nécessaire pour 5 levers de chaise, un test d’équilibre avec trois stations différentes (pieds joints, position semi-tandem, position tandem) et une mesure de la vitesse de marche sur 4 mètres.[4] Le SPPB est très prédictif des événements péjoratifs. Appliqué chez 1 122 personnes âgées (71 ans en moyenne) n’exprimant aucune plainte et parfaitement autonomes, il a révélé de grandes disparités de performances d’un individu à l’autre. Le suivi dans le temps (4 ans) a montré que les personnes dont les performances étaient les plus médiocres entraient plus précocement dans la dépendance (cf. figure 3).[5] L’étude portait sur 1 121 sujets âgés de 71 ans en moyenne, sans incapacité à l’inclusion. Le SPPB est donc pertinent d’un point de vue clinique. L’épreuve de vitesse de marche que comporte la batterie de tests paraît particulièrement intéressante. Il a en effet été montré que l’étude de la vitesse de marche dans une population âgée permet 75 Yves Rolland pourcentage 100 80 non handicapés 60 mobilité, handicap 40 ADL + mobilité, handicap 20 0 4 5 6 7 8 9 10 11 12 score de rendement Figure 3. Statut d’incapacité à 4 ans selon les scores à la SPPB à l’inclusion.[5] limitation de la mobilité 60 50 40 hommes limitation de la mobilité P < 001 30 20 10 femmes 70 60 limitation de la mobilité 70 Excluded Stopped Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3 Quartile 4 50 P < 001 40 30 20 10 0 0 0 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 années 0 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 années Figure 4. Vitesse de marche sur 400 m et risque de limitation de la mobilité.[6] de discriminer les sujets qui vont rentrer dans la dépendance et qui vont avoir des difficultés et incapacités motrices quelques années plus tard (cf. figure 4).[6] La vitesse de marche sur 400 m a été établie chez 3 075 sujets âgés de 70 à 79 ans. Chaque minute supplémentaire était associée à un risque relatif de limitation de la mobilité à 4,9 ans en moyenne égal à 1,52. 76 En pratique clinique : Appréciation du volume, de la force et de la fonction musculaires Le test d’incapacité motrice le plus utilisé actuellement est le test de marche de 400 mètres (400-meter usual pace walk test). Il vise simplement à déterminer si la personne est capable ou non de parcourir 400 mètres. Il est cliniquement pertinent (il traduit une incapacité à réaliser une tâche motrice) et assez simple à réaliser en pratique : il nécessite un couloir, deux plots distants de 20 mètres, et la personne doit réaliser 10 allers-retours dans un laps de temps de 15 minutes.[7] Ce test n’est pas spécifique du muscle et est sensible aux changements. L’incapacité à le réaliser est en soit un événement péjoratif. Il n’est pas invasif et relativement pratique même s’il n’est pas facilement réalisable dans un cabinet de ville. CONCLUSION La mesure de la circonférence du mollet et le grip strengh peuvent être intéressants dans le screening des patients à risque de sarcopénie et sont prédictifs d’événements péjoratifs. La diminution de la puissance apparaît plus précocement que la diminution de la masse ou de la force et possède une valeur pronostique. Le SPPB permet de dépister une population à risque, de porter un diagnostic et un pronostic. Le test d’incapacité à parcourir 400 m est un test d’incapacité motrice permettant de savoir si une personne est ou non capable de réaliser une tâche motrice.[8] Tous ces tests relèvent encore d’une certaine expertise et n’entrent pas dans la pratique des médecins généralistes. Cela pourra changer lorsque le dépistage, la prévention et le traitement de la sarcopénie seront des priorités pour les médecins généralistes. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 Rolland Y, Lauwers-Cances V, Cournot M, Nourhashémi F, Reynish W, Rivière D, et al. 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ÉTUDE DE LA COMPOSITION CORPORELLE Analyser la composition corporelle du corps humain consiste à le diviser en compartiments distincts. Les nutritionnistes s’y emploient depuis longtemps dans la prise en charge de l’obésité. Les oncologues s’y sont également intéressés quand il leur est apparu que la masse musculaire intervenait dans la survie des patients et la toxicité des chimiothérapies. La composition corporelle est analysée en médecine du sport dans le cadre des programmes d’entraînement musculaire. Enfin, en gériatrie, elle entre dans le diagnostic et la prise en charge de la sarcopénie. Le modèle anatomique est le plus ancien des modes de division du corps humain en différents compartiments. La dissection de cadavre a permis d’établir que le muscle squelettique compte pour 40 % du volume corporel, les tissus adipeux et osseux pour 20 % chacun, la peau pour 7 % et les différents organes pour 0,5 % chacun. Le modèle biochimique est une autre façon de compartimenter l’organisme qui s’appuie également sur des études sur cadavres. Selon ce modèle, le corps est composé à 65 % d’oxygène, à 18 % de carbone, à 10 % d’hydrogène, à 3 % d’azote, à 1,5 % de calcium et à 1 % de phosphore. C’est toutefois le modèle physiologique qui nous intéresse plus particulièrement ici. Le plus simple est le modèle à deux compartiments qui distingue la graisse (20 %) et la masse non grasse (80 %). Le modèle à trois compartiments subdivise la masse non grasse en masse maigre (60 %) et en contenu minéral osseux (20 %). Dans le modèle à quatre compartiments, la masse maigre est à son tour subdivisée en deux compartiments qui sont l’eau extracellulaire (20 %) et la masse cellulaire active (40 %). Enfin, la masse cellulaire active est scindée en organes et en muscles dans le modèle à cinq compartiments. 79 Anne Miquel HYDRODENSITOMÉTRIE ET PLÉTHYSMOGRAPHIE Les méthodes estimant la masse musculaire à partir de la mesure de la densité corporelle totale font appel à l’hydrodensitométrie ou à la pléthysmographie. Ces techniques nécessitent un équipement lourd qui rend leur utilisation impossible en pratique quotidienne. Dans l’hydrodensitométrie, le sujet est placé en totalité dans une cuve d’eau et, conformément au principe d’Archimède, le volume d’eau déplacé est corrélé au volume du sujet. La pléthysmographie consiste à introduire le sujet dans une cabine de volume connu et le volume du sujet est déterminé à l’aide de la loi de Mariotte (PXV = cte). La densité corporelle totale peut être déduite du volume du sujet (D = M/V), l’équation de Siri (MG % = 100(4,95/d-4,5) permettant ensuite de déterminer les pourcentages de masse grasse et maigre. IMPÉDANCEMÉTRIE Beaucoup plus simple, l’impédancemétrie est utilisée en pratique courante par les nutritionnistes et les médecins du sport. Cette technique de mesure indirecte repose sur la différence de capacité de conduction d’un courant électrique selon la nature du tissu traversé (la matière grasse ne contient pas d’eau alors que la matière non grasse en contient 73 %). Elle a pour atout sa simplicité de réalisation et son caractère non irradiant. Ses limites principales sont les variations selon le modèle de l’appareil utilisé et l’état d’hydratation du patient, le manque de fiabilité chez les patients obèses et l’absence d’évaluation précise de la masse musculaire squelettique. ABSORPTIOMÉTRIE BIPHOTONIQUE L’absorptiométrie biphotonique (ou DXA) est actuellement la technique de référence pour l’évaluation de la masse maigre. C’est une méthode de mesure directe qui repose sur les différences d’atténuation, selon le tissu traversé, d’un faisceau de rayons X émis à deux niveaux d’énergie différents. Elle permet de distinguer trois compartiments : la masse grasse, la masse non grasse et le contenu minéral osseux. Une approche de la masse musculaire squelettique appendiculaire peut être réalisée par une étude régionale du tronc ou des membres. L’index de masse musculaire squelettique est le rapport entre la masse musculaire appendiculaire mesurée par absorptiométrie et la taille élevée au carré. Une définition chiffrée de la sarcopénie est alors possible : celle-ci est dite modérée lorsque l’index est inférieur à un écart-type par rapport à une population de référence plus jeune, et sévère au-delà de deux écarts-types.[1] Les limites de l’absorptiométrie sont son coût, l’irradiation et 80 En recherche clinique : Apport de l’imagerie l’absence de prise en compte de l’infiltration graisseuse de la masse musculaire chez les sujets obèses. IMAGERIE Le scanner, l’IRM et l’échographie permettent de faire de l’imagerie du muscle. Leur principal avantage est leur disponibilité bien plus importante que celle de l’absorptiométrie biphotonique. Scanner La sarcopénie est détectée grâce à une coupe scanographique passant par la vertèbre L3, sur laquelle on mesure la surface (cm2) des muscles (SM) et de la graisse souscutanée et périviscérale (SG). L’équipe de Mourtzakis, une nutritionniste canadienne, a élaboré des équations qui nous permettent de déduire la masse maigre, évaluée en kilos, à partir de la mesure de la surface musculaire en L3 (cf. figure 1). La masse maigre (kg) égale 0,3 SM + 6,06 ; la masse grasse (kg) égale 0,042 SG + 11,2 et l’IMS (indice de masse musculaire squelettique) lombaire égale SM en L3/taille2. Selon Mourtzakis, la sarcopénie est définie par un IMS lombaire inférieur à 38,5 cm2/m2 chez les femmes et 52,4 cm2/m2 chez les hommes.[2] Figure 1. Coupe scanner axiale en L3 permettant la visualisation de la masse grasse sous-cutanée et viscérale.[2] 81 Anne Miquel Le scanner est notamment employé en oncologie pour dépister la sarcopénie.[3] Il est également utilisé chez le patient porteur du HIV pour l’évaluation de la dystrophie lipomateuse et en endocrinologie, pour évaluer le retentissement de l’hypercorticisme sur le muscle (densité psoas).[4, 5] IRM L’IRM corps entier permet d’obtenir, en un temps relativement court, des images de l’ensemble de l’organisme dans n’importe quel plan de référence. La pondération T1 offre un excellent contraste entre les structures musculaires et la graisse qui les entoure. L’IRM corps entier est donc une alternative possible à l’absorptiométrie pour la mesure de la masse musculaire totale. Son utilisation en pratique courante est toutefois limitée par le temps nécessaire à l’acquisition puis au traitement des images. Song et al. ont fait appel à cette technique dans une étude menée chez 26 femmes de 75 ans en moyenne, en bonne santé, avec un IMC moyen de 27 kg/m2 (cf. figure 2). Une IRM corps entier en coupe axiale a été effectué pour quantifier la masse musculaire squelettique, la graisse viscérale, la graisse sous-cutanée et la graisse intermusculaire. tronc (L4-L5) bras supérieur SM IMAT VAT mi-mollet mi-cuisse SAT Figure 2. Images en coupe du bras, du tronc, de la mi-cuisse et du mi-mollet d’une femme de 72 ans.[6] IMAT : tissu adipeux intermusculaire ; SM : muscle squelettique ; SAT : tissu adipeux sous-cutané ; VAT : tissu adipeux viscéral. 82 En recherche clinique : Apport de l’imagerie Les résultats ont confirmé le remodelage de la composition corporelle avec l’âge, la masse musculaire diminuant au rythme de 0,37 kg par an, alors que la graisse périviscérale et la graisse intermusculaire augmentaient dans le même temps. Cette perte de masse musculaire n’avait pas de conséquence sur la performance physique.[6] Il est possible de limiter l’exploration à la cuisse pour, par exemple, exprimer le rapport de la masse musculaire du biceps fémoral au volume total de la cuisse. La surface de la graisse intra-musculaire peut également être mesurée. Il a été montré qu’il existe une corrélation significative entre l’infiltration graisseuse intramusculaire et le déficit de la force et de la fonction musculaires. Ainsi, Marcus et al. ont procédé à des coupes axiales en pondération T1 sur le tiers moyen de la cuisse chez 109 patients (32 hommes et 77 femmes) de 75 ans d’âge moyen (cf. figure 3). Après avoir éliminé par contourage manuel la graisse sous-cutanée et les structures osseuses, les investigateurs ont mesuré la graisse et le muscle au sein de chaque pixel (unité de surface de la coupe IRM) de façon à pouvoir estimer l’infiltration graisseuse. Cet examen était accompagné d’une évaluation de la force et de la performance musculaires. Comme attendu, cette étude a retrouvé une corrélation positive entre la surface musculaire et la performance, et inversement, une corrélation négative entre la surface graisseuse et la performance physique.[7] Figure 3. image IRM représentative d’une section au niveau de la région mi-cuisse montrant les surfaces de tissu maigre et de tissu adipeux intermusculaire.[7] 83 Anne Miquel Pour clore le chapitre, une IRM dynamique après injection de gadolinium a été effectuée dans deux groupes de rats, l’un jeune, l’autre âgé. Vingt coupes T1 ont été effectuées pendant 3 à 5 minutes, ce qui a permis de réaliser des courbes de rehaussement, au niveau du muscle gastrocnémien. Le muscle du jeune rat a plus pris le contraste que le muscle du rat âgé, ce qui signifie que la microcirculation musculaire était altérée chez ce dernier. Cette hypoperfusion pourrait être une des explications de la diminution de la performance musculaire dans la population âgée.[8] Échographie L’échographie n’est pas utilisée actuellement pour l’évaluation et le diagnostic de sarcopénie. Plusieurs études ont cependant prouvé que cette technique permet une mesure fiable de la surface de section d’un muscle (l’IRM ou le scanner restent les méthodes de référence). L’échographie pourrait vraisemblablement constituer un moyen simple, non invasif et peu onéreux de montrer l’efficacité sur la trophicité musculaire d’une thérapeutique comme un programme d’entraînement physique. Ainsi, Thomaes et al. ont fait appel à l’échographie et au scanner pour mesurer le diamètre antéropostérieur du droit fémoral chez 45 patients âgés coronariens (cf. figure 4). La force et la performance musculaires ont été déterminées à l’aide de tests cliniques appropriés. Les Figure 4. Image échographique du droit fémoral avec indication du diamètre.[9] 84 En recherche clinique : Apport de l’imagerie résultats ont montré une excellente corrélation entre la mesure à l’échographie et au scanner de l’épaisseur musculaire et la force musculaire. Pour les auteurs, l’échographie constitue donc une technique fiable de mesure du diamètre antéropostérieur du droit fémoral.[9] CONCLUSION La méthode de référence d’évaluation de la masse musculaire reste l’absorptiométrie biphotonique, mais l’imagerie, en dépit de son caractère indirect, paraît d’un grand intérêt en raison de sa simplicité et de la plus grande disponibilité des appareils. Les systèmes de mesure doivent toutefois être validés dans des populations plus générales que celles des essais qui les ont évalués et plus particulièrement dans une population de personnes âgées. Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Baumgartner RN, Koehler KM, Gallagher D, Romero L, Heymsfield SB, Ross RR, et al. Epidemiology of sarcopenia among the elderly in New Mexico. Am J Epidemiol 1998;147:755-63. Mourtzakis M, Prado CM, Lieffers JR, Reiman T, McCargar LJ, Baracos VE. A practical and precise approach to quantification of body composition in cancer patients using computed tomography images acquired during routine care. Appl Physiol Nutr Metab 2008;33:997-1006. Parsons HA, Baracos VE, Dhillon N, Hong DS, Kurzrock R. Body composition, symptoms, and survival in advanced cancer patients referred to a phase I service. PLoS One 2012;7(1):e29330. Hatano H, Miller KD, Yoder CP, Yanovski JA, Sebring NG, Jones EC, et al. Metabolic and anthropometric consequences of interruption of highly active antiretroviral therapy. AIDS 2000;14:1935-42. Miller BS, Ignatoski KM, Daignault S, Lindland C, Gauger PG, Doherty GM, et al. A quantitative tool to assess degree of sarcopenia objectively in patients with hypercortisolism. Surgery 2011;150:1178-85. Song MY, Ruts E, Kim J, Janumala I, Heymsfield S, Gallagher D. Sarcopenia and increased adipose tissue infiltration of muscle in elderly African American women. Am J Clin Nutr 2004;79:874-80. Marcus RL, Addison O, Dibble LE, Foreman KB, Morrell G, Lastayo P. Intramuscular adipose tissue, sarcopenia, and mobility function in older individuals. J Aging Res 2012;2012:629637. Nicolato E, Farace P, Asperio RM, Marzola P, Lunati E, Sbarbati A, et al. Dynamic contrastenhanced magnetic resonance imaging of the sarcopenic muscle. BMC Med Imaging 2002;2:2. Thomaes T, Thomis M, Onkelinx S, Coudyzer W, Cornelissen V, Vanhees L. Reliability and validity of the ultrasound technique to measure the rectus femoris muscle diameter in older CADpatients. BMC Med Imaging 2012;12:7. 85 La Sarcopénie Sarcopenia © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique René Rizzoli et Mélany Hars La sarcopénie se réfère à une diminution de la masse et de la fonction musculaires apparaissant avec l’avancée en âge. La réduction de la force et de la puissance musculaires des membres inférieurs est de plus grande amplitude que celle de la masse musculaire. L’origine de ce déficit est multifactorielle, comprenant une moindre utilisation (immobilisation), des altérations hormonales, des maladies et une inflammation chroniques, une résistance à l’insuline et une malnutrition. Parmi les mesures préventives ou curatrices, il est généralement admis que l’exercice physique est efficace pour améliorer la force, et dans une moindre mesure, la masse musculaire. EXERCICE ET ACTIVITÉ PHYSIQUE La notion d’activité physique désigne tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et qui se traduit par une augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la dépense de repos ou une augmentation de la fréquence cardiaque. En revanche, l’exercice constitue une activité physique planifiée, structurée, répétée et dont le but est d’améliorer ou de maintenir les capacités physiques. On distingue l’activité physique dite « modérée » de l’activité physique dite « intense» ou « vigoureuse ». Il existe également différents types d’exercices. L’exercice dit d’endurance ou « aérobique » est une activité d’intensité moyenne et de longue durée, caractérisée par des mouvements rythmiques et répétitifs. La marche, le jogging ou les activités aquatiques sont des exercices aérobiques typiques. Les exercices dits « en résistance » correspondent à des activités dans lesquelles les muscles doivent travailler contre une force comme des poids libres ou des élastiques. Ils sont effectués en petit nombre, pendant une courte période de temps. Les exercices dits « d’étirement » concernent les tissus musculaires et conjonctifs qui sont étirés en vue d’augmenter et/ou de conserver l’amplitude des mouvements (stretching, yoga). Les exercices « d’équilibre » sont à base de mouvements dynamiques qui perturbent le centre de gravité, de postures réduisant la base des appuis, de marche sur une surface instable, afin d’améliorer l’équilibre. 86 Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique IMPACTS DE L’EXERCICE PHYSIQUE Tous les systèmes sont influencés par l’exercice physique : le muscle bien sûr, mais également le cœur, le cerveau et certaines sécrétions hormonales. Un exercice physique insuffisant peut conduire à des défaillances d’organes.[1] Le premier objectif de l’exercice physique est d’augmenter la force, mais aussi la puissance musculaire, c’est-à-dire la force pouvant être déployée par unité de temps. Différents types d’exercices permettent de développer l’une et/ou l’autre. L’exercice physique vise également à améliorer les performances physiques mesurées par différentes épreuves comme le test de vitesse de marche (Gait speed), la Short physical performance battery (SPPB), le test de montée d’escaliers (Stair climb power test), le test de marche de 6 minutes (6-minutes walking test), le Timed get-up-and-go test (TUG), etc. Ces épreuves mesurent la force ainsi que la puissance musculaires. Leur intérêt est de révéler les altérations de la fonction musculaire plus précocement que la simple mesure de la masse musculaire. De nombreuses études ont en effet montré que la perte avec l’âge de la force et de la puissance est plus importante que la perte de masse musculaire. Ainsi, l’étude américaine Health, aging and body composition study qui a procédé au suivi longitudinal sur 3 ans de 1 880 sujets âgés de 73 ans en moyenne, a montré que la perte de force musculaire pouvait atteindre 12 % quand la perte de masse n’était que de 7 % environ (cf. figure 1).[2] Cette même étude a en hommes femmes masse maigre force masse maigre force p<.001 p<.301 p<.001 p<.016 2 modifications par rapport aux données de base 0 –2 –4 –6 –8 –10 –12 –14 –16 perte de poids (<–3%) poids stable gain de poids (>3%) Figure 1. Évolution sur trois ans de la masse et de la force musculaires chez des sujets âgés selon le sexe et les modifications de leur poids corporel.[2] 87 René Rizzoli, Mélany Hars outre montré que la perte de puissance avec l’âge est encore plus importante que la perte de force musculaire.[3] Les modifications de la masse et de la force musculaires ont été déterminées chez 1 880 sujets âgés. La force des extenseurs du genou a été mesurée par dynamométrie isocinétique. La masse maigre a été mesurée par absorpsiométrie biphotonique et par tomographie assistée par ordinateur. La baisse de la force musculaire a été beaucoup plus rapide que la perte concomitante de masse musculaire. QUELLES PREUVES DE L’EFFET BÉNÉFIQUE DE L’EXERCICE ? Selon un dogme largement accepté, il est admis que l’exercice ou l’activité physiques sont bons pour les os, le muscle et différents organes comme le cœur. Des études bien conduites ne parviennent pourtant pas toujours à démontrer ces bénéfices de façon claire chez le sujet âgé. Certains de ces travaux ont montré que les exercices en résistance entraînent des améliorations de la masse et de la force musculaires similaires, que les sujets soient jeunes ou âgés, alors que d’autres montrent de meilleurs résultats chez les plus jeunes. Au final, une méta-analyse de ces études par Cochrane n’a pu démontrer qu’une différence de 12 % entre les groupes ayant bénéficié d’un programme d’exercice physique et les groupes contrôles. L’imprécision quant au degré d’évidence attestant l’effet bénéfique de l’exercice physique sur la force et la masse musculaires, provient de l’hétérogénéité des études et de leur contenu : ––études d’observation (transversale ou longitudinale) ou d’intervention contrôlée ; ––genre d’intervention ou de variable indépendante ; ––population (normale, sarcopénique) ; ––âge lors de l’intervention ; ––durée de l’intervention, réversibilité de l’effet mesuré ; ––observance ; –– variable étudiée (masse, force et puissance musculaires, vitesse de marche, voire chutes, ces dernières variables pouvant impliquer aussi la coordination ou l’équilibre) ; ––présence de variables confondantes (nutrition, statut ou traitement hormonaux, obésité, condition sociale, fonctions cognitives, atteintes ostéoarticulaires, altérations métaboliques). Ainsi, les durées des essais randomisés et contrôlés varient de 10 semaines à 18 mois pour des effectifs de 23 à 246 sujets. Les exercices sont variables. L’évolution des paramètres musculaires après arrêt de l’intervention est rarement quantifiée et rapportée. 88 Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique EXEMPLES DE DÉMONSTRATION D’UN EFFET BÉNÉFIQUE modification de la force musculaire Différents travaux ont toutefois fait apparaître un bénéfice clair chez des personnes âgées, voire très âgées, suivant un programme d’entraînement physique. Par exemple, l’étude de Fiatarone, pionnière dans ce domaine, a inclus 100 sujets soumis à 45 minutes quotidiennes d’exercice en résistance portant sur les membres inférieurs associées à une supplémentation nutritionnelle. Ce travail présentait d’importantes difficultés de mise en œuvre, l’âge moyen des sujets étant de 87 ans (de 72 à 98 ans) avec un suivi de 10 semaines. Quatre-vingt-quatorze patients sont parvenus au terme de l’étude. Leur force musculaire avait presque doublé, la vitesse de marche avait été augmentée de près de 10 % et la puissance évaluée par le test de la montée d’escalier avait progressé de 24 % (cf. figure 2).[4] 200 175 150 125 100 75 50 25 0 –25 –50 –75 –100 P = 0.001 P = 0.001 exercice exercice + supplément supplément control groupe d'étude Figure 2. Évolution moyenne de la force musculaire après un programme d’exercice et une supplémentation nutritionnelle.[4] Les histogrammes indiquent la variation moyenne de la force musculaire des muscles entraînés par rapport à sa valeur à l’inclusion. L’effet de l’exercice était significatif après ajustement pour l’âge, le sexe, le statut fonctionnel, la force musculaire à l’inclusion et l’hypertension. Une autre étude menée chez un petit nombre de sujets (traitement actif : n = 11 ; contrôles : n = 12) âgés de 85 à 97 ans a évalué l’impact de 12 semaines d’exercices en résistance progressifs. L’entraînement a permis une augmentation de la force isométrique des extenseurs du genou de 37 % et de la force isocinétique du genou de 41 à 47 %. Des biopsies ont montré une hypertrophie des fibres musculaires de type 2, à contraction rapide, alors que les fibres de type 1, à contraction lente, paraissaient moins influencées.[5] 89 René Rizzoli, Mélany Hars Enfin, il semble que la puissance musculaire soit plus étroitement associée avec la performance fonctionnelle et à l’incapacité que la force musculaire. L’entraînement en résistance à vitesse rapide améliore plus efficacement la puissance musculaire et l’évolution fonctionnelle que les entraînements en résistance à allure lente. DES BÉNÉFICES DIFFÉRENTS CHEZ LE SUJET JEUNE ET LE SUJET ÂGÉ ? Quelles sont les raisons pour lesquelles les sujets âgés paraissent moins bénéficier d’un programme d’entraînement physique que les sujets plus jeunes ? La diminution de la synthèse protéique avec l’avancée en âge est un premier facteur de moindre efficacité. La comparaison de la synthèse protéique musculaire en réponse à l’exercice physique montre ainsi l’existence d’une résistance anabolique chez les patients âgés.[6] Dans le même ordre d’idée, il a été montré que pour une même quantité d’acides aminés administrés par voie orale, la synthèse de protéines myofibrillaires va être plus faible chez la personne âgée que chez l’individu plus jeune (cf. figure 3).[7] L’état du patient au moment de son entrée dans un programme d’exercice physique paraît également jouer un rôle. Une étude menée chez 188 sujets fragiles, de 75 ans d’âge moyen, ayant bénéficié d’un programme de physiothérapie à domicile, suivi sur 6 mois, a montré que les sujets avec fragilité modérée bénéficiaient de l’intervention alors que ses effets étaient nuls chez les sujets avec fragilité sévère (cf. figure 4).[8] Il semble donc illusoire d’espérer tirer un bénéfice d’un programme physiothérapeutique chez les patients très fragiles, ne serait-ce que parce qu’ils peuvent être incapables d’effectuer les exercices requis. proteines musculaires FSR (%.h-1) jeunes 0.12 personnes âgées 0.08 ** ** 0.04 0.00 Figure 3. Synthèse de protéines musculaires en fonction de l’âge. Vitesse de synthèse fractionnelle.[7] Comparaison des taux de synthèse des protéines myofibrillaires dans le vaste externe (déterminées d’après la leucine marquée intracellulaire et son profil temporel) selon l’âge des sujets (moyenne jeunes : 26 ans ; moyenne âgés : 70 ans) et selon la dose d’acides aminés essentiels donnée par voie orale. 90 score du handicap Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique A globalement B participants avec une fragilité modérée C participants avec une fragilité sévère 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line Control Intervention 3 7 mois 12 Control Intervention 3 7 12 mois Control Intervention 3 7 12 mois Figure 4. Incapacité moyenne à la baseline et après 3, 7, 12 mois d’un programme de physiothérapie chez des patients avec fragilité modérée ou sévère.[8] Les résultats sont rapportés en scores moyens d’incapacité dans les groupes traitement et le groupe contrôle. Leur calcul a fait appel à des modèles binomiaux négatifs avec ajustement selon le mode de recrutement (en consultation ou sur dossier), la fragilité physique (graphique A seulement) et le score d’incapacité à l’inclusion. L’alimentation est un troisième facteur de moindre efficacité. Le bénéfice d’un programme de physiothérapie en termes d’augmentation de la masse maigre mesurée par absorptiométrie biphotonique n’apparaît que lorsque les sujets mangent plus de 1,1 g de protéines par kilo de poids corporel. Il importe donc que les sujets aient une alimentvation suffisante pour pouvoir détecter l’effet de la physiothérapie.[9] RECOMMANDATIONS POUR LES SUJETS ÂGÉS Des recommandations pour le sujet âgé ont été émises par différents organismes. Par exemple, l’American college of sport medicine et l’American heart association préconisent la pratique quotidienne d’exercices physiques aérobiques modérés pendant 30 à 40 minutes ou vigoureux pendant 20 à 30 minutes, auxquels s’ajoutent des exercices de force tels que le lever de chaise et des exercices de souplesse au moins deux jours par semaine. Des exercices d’équilibre sont recommandés si le sujet est à risque de chute ou s’il est déjà tombé plusieurs fois. On conviendra qu’il n’est pas aisé de conseiller un tel programme d’entraînement, avec toute la conviction requise pour obtenir une adhésion à long terme, de sujets âgés de plus de 80 ans, et qu’on peut se poser la question de la faisabilité de suivre ces recommandations. Exercices multitâches basés sur la musique Des stratégies efficaces de prévention de la sarcopénie chez le patient âgé doivent pourtant être proposées. La rythmique « Jaques Dalcroze » pourrait constituer une alternative intéressante. Il s’agit d’une méthode d’éducation musicale développée à 91 René Rizzoli, Mélany Hars Genève au début du XXe siècle, fondée sur la musique, le mouvement et l’improvisation. Elle consiste en des mouvements des membres inférieurs et supérieurs dissociés, exécutés au rythme d’une musique improvisée au piano. Elle engage le sujet âgé dans une forme nouvelle d’exercice physique en favorisant un lien fort entre le mouvement et la musique, et sollicite l’équilibre et la marche, la coordination, l’attention et la mémoire. Un essai randomisé, contrôlé, conduit à Genève, incluant des sujets âgés de 65 ans et plus, ayant chuté ou présentant un trouble de l’équilibre, montre que cette pratique améliore la marche en condition de simple et double tâche ainsi que l’équilibre, et qu’elle réduit le risque de chute chez le sujet âgé à haut risque. Si cette étude ne s’intéressait pas directement à la prévention de la sarcopénie, ses résultats montrent que la rythmique Jaques Dalcroze pourrait également être bénéfique dans les conséquences de cette pathologie, à savoir les troubles de la marche. Le programme d’entraînement était pratiqué une heure par semaine pendant 6 mois. L’essai était mené en permutation, c’est-à-dire que les sujets contrôles recevaient l’enseignement pendant une seconde période de 6 mois alors que les sujets précédemment traités ne l’étaient plus. Après 6 mois de pratique, la variabilité de la marche était diminuée de façon très significative. L’effet bénéfique restait significatif 6 mois après l’arrêt. L’évaluation fonctionnelle par le TUG, l’équilibre mesuré par le test simplifié de Tinetti et la mesure de la durée d’équilibre sur un pied, ainsi que la vitesse angulaire des mouvements mesurée à l’aide d’accéléromètres placés dans le dos des sujets étaient également améliorés. L’incidence des chutes a été réduite de près de 50 %.[10] L’aspect social de cette pratique lié à sa dimension ludique et conviviale doit être d’autant plus souligné qu’il contribue au maintien de l’intérêt pour cet exercice physique. CONCLUSION Dans la plupart des études, les programmes d’entraînement physique permettent des résultats positifs. L’efficacité de l’implémentation va dépendre du genre d’exercice et de la fréquence des séances, ainsi que de l’observance à ces programmes. Seules des interventions associant efficacité et acceptabilité à long terme sont susceptibles d’influencer favorablement la sarcopénie du sujet âgé. Bibliographie 1 92 Pedersen BK, Febbraio MA. Muscles, exercise and obesity: skeletal muscle as a secretory organ. Nat Rev Endocrinol 2012;8:457-65. Sarcopénie, mobilité et équilibre : importance de l’exercice physique 2 Goodpaster BH, Park SW, Harris TB, Kritchevsky SB, Nevitt M, Schwartz AV, et al. The loss of skeletal muscle strength, mass, and quality in older adults: the health, aging and body composition study. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2006;61:1059-64. 3 Metter EJ, Conwit R, Tobin J, Fozard JL. Age-associated loss of power and strength in the upper extremities in women and men. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 1997;52:B267-76. 4 Fiatarone MA, O'Neill EF, Ryan ND, Clements KM, Solares GR, Nelson ME, et al. Exercise training and nutritional supplementation for physical frailty in very elderly people. N Engl J Med 1994;330:1769-75. 5 Kryger AI, Andersen JL. Resistance training in the oldest old: consequences for muscle strength, fiber types, fiber size, and MHC isoforms. Scand J Med Sci Sports 2007;17:422-30. 6 Kumar V, Selby A, Rankin D, Patel R, Atherton P, Hildebrandt W, et al. Age-related differences in the dose-response relationship of muscle protein synthesis to resistance exercise in young and old men. 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Tous droits réservés Traitement nutritionnel en réponse à la sarcopénie Cornel Sieber La sarcopénie, ou perte de la masse maigre (principalement musculaire) liée à l’âge, est fortement liée au syndrome de fragilité. La physiopathologie qui sous-tend la sarcopénie est multifactorielle, mais la malnutrition, comme le manque d’exercice physique, en sont la pierre angulaire. La sarcopénie se rencontre aussi chez les obèses. On parle alors d’obésité sarcopénique. Comme la sarcopénie pure, elle est due à la malnutrition. Nous analyserons ici les définitions actuelles de la sarcopénie de même que leurs différences avec celle de la cachexie. La distinction est d’importance car, contrairement à la cachexie, la sarcopénie peut le plus souvent être traitée. LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : UN SUCCÈS QUI DEVRAIT ÊTRE CÉLÉBRÉ Je souhaiterais débuter cette présentation par une citation de Lloyd-Sherlock parue cette année dans le Lancet qui nous rappelle que, plus qu’un problème, le vieillissement de la population est d’abord un succès dont nous devrions plus nous féliciter : « Nous vous écrivons pour exprimer notre inquiétude sur la façon dont les conséquences du vieillissement de la population sont mal interprétées dans les médias, les débats politiques et parfois par la recherche universitaire. Le vieillissement est le plus souvent formulé en termes négatifs parce qu’il pourrait remettre en cause le maintien d’une sécurité sociale et de la croissance économique. Nous soutenons que, plutôt que d’être envisagée comme un problème, l’augmentation de la longévité humaine devrait être célébrée… ».[1] ÉTABLIR LE DIAGNOSTIC DE MALNUTRITION CHEZ LA PERSONNE AGÉE Le Mini Nutritional Assessment (MNA-SF) est un score de dépistage indiqué chez les sujets adultes de plus de 70 ans. Il se fonde sur la présence d’une baisse 94 Traitement nutritionnel en réponse à la sarcopénie de l’appétit, du poids corporel et de la motricité, la survenue d’une maladie aiguë ou d’un stress psychologique au cours des 3 derniers mois, la présence de troubles neuropsychiques et l’indice de masse corporelle (IMC). Le total maximum est de 14 points (un score inférieur ou égal à 11 indiquant une possibilité de malnutrition). Il faut souligner que l’IMC apporte peu d’informations sur le fonctionnement car une obésité peut être associée à une altération de la fonction physique. LA FRAGILITÉ La sarcopénie et le syndrome de fragilité sont clairement interdépendants. Selon la définition de Linda Fried, la fragilité est un syndrome clinique caractérisé par au moins 3 des critères suivants : une perte de poids supérieure à 5 % au cours de l’année passée, une fatigue (auto-rapportée), une faiblesse (test de la force de préhension), une vitesse de marche et une activité physique réduites.[2] Le phénotype correspondant à cette définition correspond clairement à celui de la sarcopénie. Cette définition s’adresse-t-elle uniquement aux chercheurs ou a-t-elle un intérêt en pratique médicale courante ? Une étude de la prévalence de la fragilité selon les critères de Fried a été menée chez les personnes âgées vivant à leur domicile et consultant en médecine de ville à Nuremberg. Le diagnostic de fragilité a été porté chez près de 30 % des sujets évalués. La fonction physique apparaît prédominante dans le syndrome de fragilité, plus de 80 % d’entre eux présentant une réduction de la vitesse de marche.[3] LE PARADOXE DE L’IMC Nous avons conduit une étude incluant 200 personnes en établissement de soins infirmiers (F : 147 ; H : 53), âgées de 85,6 ans en moyenne. Les patients ont été classés selon leur IMC en groupes IMC bas (< 20 kg/m2), normal (20–30 kg/m2) et élevé (> 30 kg/m2). La mesure des paramètres fonctionnels à l’inclusion et après 1 an de suivi a fait appel au test de force de préhension (Handgrip strength), au test du lever-marcher chronométré (Timed « up and go », TUG) et à l’autotest de Barthel activités de la vie. L’obésité a été associée à une survie augmentée (12,8 % contre 58,8 % dans le groupe IMC bas) et à une fonction physique stable, alors qu’elle était significativement altérée chez les patients avec IMC normal. Aucun décès n’a été à déplorer chez les résidents dont l’IMC était de 35 kg/m2 ou plus. Paradoxalement, un IMC élevé apparaît donc protecteur, peut-être parce que la musculature des personnes obèses reste fonctionnelle.[4] 95 Cornel Sieber TRAITEMENT NUTRITIONNEL DE LA SARCOPÉNIE Un apport de 0,8 g de protéines par jour est recommandé chez les personnes âgées en bonne santé. Il est toutefois plus habituel en gériatrie que ces personnes souffrent de multimorbidités et soient polymédiquées. Nous avons récemment réalisé une méta-analyse pour la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique suisse. Nous y énoncions que l’étude du bilan azoté chez les personnes âgées donne des résultats contradictoires. Certaines études suggèrent que les personnes âgées ne peuvent pas toutes atteindre un équilibre azoté avec un apport protéique de 0,8 g/kg de poids corporel par jour, notamment si les apports énergétiques sont insuffisants. De plus, les besoins en protéines de personnes âgées fragiles et en mauvaise santé sont mal connus. En l’attente de données supplémentaires, il semble raisonnable de préconiser des apports protéiques de 1 à 1,2 g/kg de poids corporel par jour chez les personnes âgées fragiles.[5] Les besoins protéiques pourraient être plus élevés dans les états cataboliques. On peut rapporter à ce propos une étude menée par Bartali et al. chez des sujets âgés qui a montré que de faibles apports protéiques étaient associés à un déclin de la force musculaire en cas de niveaux élevés de marqueurs inflammatoires (CRP, IL-6 et TNF-a.).[6] IMPORTANCE DE LA VITAMINE D Les micronutriments jouent un rôle essentiel dans la nutrition et il importe d’anticiper les déficits si l’apport calorique quotidien est inférieur à 1 200 kCal. La vitamine D est le plus important d’entre eux. Une méta-analyse a montré que la supplémentation en vitamine D réduit de plus de 20 % le risque de chute chez les personnes âgées.[7] Une autre méta-analyse réalisée par la même équipe a montré qu’un apport quotidien de 700 à 800 UI de vitamine D chez des personnes âgées réduit le risque de fractures de la hanche et de fractures non vertébrales de 26 % et 23 % respectivement. Les investigateurs soulignaient qu’un apport quotidien de 400 UI de vitamine D est insuffisant dans cette population.[8] ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SUPPLÉMENTATION Une étude randomisée, contrôlée contre placebo, incluant 100 patients fragiles (F : 63 ; H : 37) âgés de 87,1 ans en moyenne a évalué les effets d’un programme progressif d’exercices en résistance et d’une supplémentation nutritionnelle pendant 10 semaines. La supplémentation nutritionnelle associée à un programme d’entraînement de haute intensité s’est avéré un moyen approprié et efficace de lutte contre la faiblesse musculaire (doublement de la force musculaire) et la fragilité physique chez 96 Traitement nutritionnel en réponse à la sarcopénie les personnes très âgées. En revanche, la supplémentation nutritionnelle seule n’a pas eu d’effet, probablement en raison de la grande fragilité des patients inclus.[9] APPORT PROTÉIQUE ET ALIMENTATION RÉELLE Si l’apport d’acides aminés essentiels libres stimule la synthèse protéique musculaire chez les personnes âgées, l’alimentation réelle aboutit-elle aux mêmes résultats ? Une étude a quantifié la synthèse protéique musculaire, chez des sujets jeunes (âge moyen : 41 ans) et âgés (âge moyen : 70 ans) en bonne santé, après l’ingestion de 113 g de viande bovine maigre. Le taux de synthèse musculaire a été augmenté de façon égale dans les deux groupes d’âge. Le vieillissement ne paraît donc pas porter atteinte à la capacité de synthèse aiguë des protéines musculaire après l’ingestion d’un aliment banal riche en protéine.[10] Il existe pourtant un effet plafond limitant la réponse anabolique au-delà d’un apport protéique de 25–30 g. Un apport protéique de 10 g au petit-déjeuner entraînera donc une réponse anabolique inférieure aux capacités de synthèse des protéines musculaires alors qu’un dîner apportant 60 g de protéines les excèdera (cf. figure 1). Plutôt que de recommander une forte augmentation globale des apports protéiques, il faut par conséquent souligner l’importance de la répartition des apports protéiques au cours de la journée. Les auteurs de l’étude suggèrent d’optimiser la synthèse protéique musculaire avec un régime comprenant 25 à 30 g de protéines de haute qualité à chaque repas.[11] A. distribution des proteines adéquates B. distribution des proteines inadéquates synthèse maximale des proteines petit-déjeuner déjeuner ~30 g ~30 g proteine proteine diner ~30 g proteine petit-déjeuner déjeuner ~10 g ~20 g proteine proteine diner ~60 g proteine Figure 1. Relations entre les quantités de protéines ingérées par repas et la réponse anabolique correspondante.[11] (A) Ingestion de 90 g de protéines réparties uniformément sur 3 repas. (B) Ingestion de 90 g de protéines inégalement réparties dans la journée. La stimulation de la synthèse des protéines musculaires postprandiales est soumise à un effet plafond. La répartition uniforme des apports dans la journée est plus susceptible d’entraîner une réponse anabolique élevée que des apports protéiques inégalement répartis dans la journée. 97 Cornel Sieber QUELLES PROTÉINES POUR UNE EFFICACITÉ ANABOLIQUE OPTIMALE ? modifications de la balance phénylalanine (nmol/min/kg lean leg mass) Il est reconnu que les acides aminés essentiels (AAE) et les protéines du lactosérum stimulent efficacement l’anabolisme protéique musculaire chez la personne âgée. Une étude randomisée a comparé l’effet, chez des personnes âgées, de l’ingestion de 15 g de protéines du lactosérum, de 6,72 g d’acides aminés essentiels (soit le contenu en AAE de 15 g de protéines du lactosérum) et de 7,57 g d’acides aminés non essentiels (AANE). La mesure des concentrations de phénylalanine au niveau de la jambe dans les 3,5 h suivant l’ingestion a été employée comme indice de la synthèse de protéines musculaires (les concentrations plasmatiques de phénylalanine augmentent en situation catabolique et diminuent en phase d’anabolisme). La balance de la phénylalanine (nmol/min/kg de masse maigre de la jambe) a été améliorée après la prise de protéines du lactosérum, mais pas après celle d’AAE et d’AANE (cf. figure 2). De plus, la réponse insulinique a été plus faible avec les AAE et les AANE qu’avec les protéines du lactosérum. L’ingestion de protéines du lactosérum améliore la synthèse des protéines musculaires squelettiques grâce à des mécanismes indépendants de son contenu en AAE. Les investigateurs concluaient que cette observation pourrait avoir des conséquences pour la formulation de compléments nutritionnels destinés à améliorer l’anabolisme musculaire chez la personne âgée.[12] 150 125 100 75 * 50 25 * 0 –25 proteines de Lactoserum acides aminés essentiels acides aminés non essentiels Figure 2. Modifications de la balance phénylalanine après ingestion de différents types de protéines.[12] Modifications de la balance phénylalanine (différence entre la valeur moyenne en période postprandiale et la valeur correspondante en postabsorption) résultant de l’ingestion soit de protéines du lactosérum, soit d’un mélange d’acides aminés essentiels ou non essentiels. N = 5 dans chaque groupe. Les valeurs sont données en moyenne ± écart-type à la moyenne. * Différence statistiquement significative (p < 0,05). 98 Traitement nutritionnel en réponse à la sarcopénie STIMULER L’ANABOLISME MUSCULAIRE EN L’ABSENCE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES Il est fréquent, en gériatrie, que les patients ne veuillent pas ou ne puissent pas faire de l’exercice. Est-il possible de faire quelque chose chez ces sujets ? Des patients âgés intolérants au glucose ont ingéré 11 g d’AAE et d’arginine deux fois par jour entre les repas pendant 16 semaines sans que l’alimentation et l’activité habituelles soient modifiées. La masse maigre a été mesurée par absorptiométrie biphotonique (DXA) toutes les 4 semaines. La force de la jambe a été mesurée et des tests fonctionnels ont été effectués à l’inclusion et après 8, 12 et 16 semaines de ce traitement. Au terme de l’étude, la masse maigre était augmentée ainsi que la force des fléchisseurs et des extenseurs des genoux (cf. figure 3). Des améliorations de la vitesse de marche ont également été constatées. L’apport de quantités d’acides aminés acceptables pour une personne anorexique a donc permis des améliorations positives.[13] La combinaison bêta-hydroxy-bêta-méthylbutyrate (HMB), arginine et lysine est beaucoup utilisée aujourd’hui. Ce cocktail a été donné pendant une année à des personnes âgées (76 ans en moyenne) dans une étude contrôlée en double aveugle (le groupe témoin recevait un supplément isoazoté) pendant 1 an. La masse maigre a été mesurée par bio-impédance (BIA) et par DXA. La masse maigre a augmenté Delta 1RM score (kg) 20 15 10 5 0 8 12 16 semaines Figure 3. Modifications du score du maximum de répétitions de flexions du genou.[13]. Modifications du score du maximum de répétitions d’extensions/fléchissements du genou par rapport à sa valeur à l’inclusion après 8, 12 et 16 semaines de supplémentation en acides aminés (moyenne écart-type, n = 10). * p < 0,05 vis-à-vis de la valeur à l’inclusion. 99 Cornel Sieber (BIA : + 1,6 %, p = 0,002 ; DXA : + 1,2 %, p = 0,05) chez les sujets qui prenaient l’association HMB-Arg-Lys alors qu’elle n’a pas été modifiée dans le groupe témoin. Le taux de renouvellement des protéines a été significativement augmenté (+ 10 %) dans le groupe HMB-Arg-Lys alors qu’il avait diminué (– 10 %) dans le groupe témoin (p < 0,01).[14] CONCLUSION La malnutrition est extrêmement fréquente chez les personnes âgées. La sarcopénie est au centre de la notion de fragilité nutritionnelle. Chez la personne âgée, la sarcopénie est liée à la malnutrition protéino-énergétique et un apport protéique de 1,2 g/kg de poids corporel par jour doit être réalisé. La malnutrition protéinoénergétique peut être combattue par une supplémentation orale riche en protéines (400 à 500 kCal/j). Des apports suffisants en vitamine D sont par ailleurs déterminants (800 UI/j). Certains acides aminés spécifiques paraissent prometteurs dans la lutte contre la sarcopénie. Enfin, il ne faut pas oublier que la nourriture doit rester très diverse, même le chocolat a sa place ! Bibliographie 1 Lloyd-Sherlock P, McKee M, Ebrahim S, Gorman M, Greengross S, Prince M, et al. Population ageing and health. Lancet 2012;379:1295-6. 2 Fried LP, Tangen CM, Walston J, Newman AB, Hirsch C, Gottdiener J, et al. Frailty in older adults: evidence for a phenotype. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2001;56:M146-56. 3 Drey M, Wehr H, Wehr g, Uter W, Lang F, Rupprecht R, et al. The frailty syndrome in general practitioner care: a pilot study. Z Gerontol Geriatr 2011;44:48-54. 4 Kaiser R, Winning K, Uter W, Volkert D, Lesser S, Stehle P, et al. Functionality and mortality in obese nursing home residents: an example of 'risk factor paradox'? J Am Med Dir Assoc 2010;11:428-35. 5 Volkert D, Sieber CC. Protein requirements in the elderly. Int J Vitam Nutr Res 2011;81:109-19. 6 Bartali B, Frongillo EA, Stipanuk MH, Bandinelli S, Salvini S, Palli D, et al. Protein intake and muscle strength in older persons: does inflammation matter? J Am Geriatr Soc 2012;60:480-4. 7 Bischoff-Ferrari HA, Dawson-Hughes B, Willett WC, Staehelin HB, Bazemore MG, Zee RY, et al. Effect of Vitamin D on falls: a meta-analysis. JAMA 2004;291:1999-2006. 8 Bischoff-Ferrari HA, Willett WC, Wong JB, Giovannucci E, Dietrich T, Dawson-Hughes B. Fracture prevention with vitamin D supplementation: a meta-analysis of randomized controlled trials. JAMA 2005;293:2257-64. 9 Fiatarone MA, O'Neill EF, Ryan ND, Clements KM, Solares GR, Nelson ME, et al. Exercise training and nutritional supplementation for physical frailty in very elderly people. 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Year-long changes in protein metabolism in elderly men and women supplemented with a nutrition cocktail of ß-hydroxy-ß-methylbutyrate (HMB), L-arginine, and L-lysine. J Parenter Enteral Nutr 2009;33:71-82. 101 La Sarcopénie Sarcopenia © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? Matteo Cesari et Bruno Vellas La sarcopénie, c’est-à-dire la diminution de la masse et de la force musculaires avec le vieillissement, est un phénomène courant chez les personnes âgées. Elle constitue un important facteur de risque pour différents événements cliniques majeurs et peut, notamment, conduire à la dépendance. Dans cette présentation, nous discuterons plus particulièrement des interventions thérapeutiques susceptibles de prévenir ou de ralentir le déclin du muscle au cours du vieillissement. Nous nous intéresserons ainsi aux données actuelles sur le rôle de l’exercice physique, de la nutrition, de la supplémentation en hormones anabolisantes, des modulateurs des récepteurs androgéniques et des antagonistes de la myostatine. LA SARCOPÉNIE : UNE ENTITÉ CLINIQUE RÉCEMMENT DÉFINIE En 1988, Rosenberg a proposé une définition originale de la sarcopénie dans laquelle il soulignait qu’ « aucun déclin lié à l’avancée en âge d’un facteur unique n’affecte autant la mobilité, la consommation énergétique, le statut nutritionnel et l’apport global en nutriment, l’autonomie et la respiration. J’ai réfléchi à la raison pour laquelle nous n’y avions pas porté plus d’attention et j’ai suggéré que nous lui donnions un nom qui permettrait sa reconnaissance par la communauté scientifique et le National Institutes of Health. J’ai proposé les termes de sarcomalacie ou sarcopénie ».[1] Ainsi, Rosenberg soulignait que la sarcopénie a un impact clinique, qu’elle est à la base de l’apparition de différents événements négatifs et que cette condition relève du domaine de la recherche. QUELLE DÉFINITION OPÉRATIONNELLE DE LA SARCOPÉNIE ? Le développement de la sarcopénie avec l’âge est retrouvé dans tout le monde animal. Par exemple, il a été démontré qu’un organisme aussi primitif que le nématode Cænorhabditis elegans développe une sarcopénie en vieillissant.[2] La recherche en ce domaine s’est initialement focalisée sur la seule perte de masse musculaire (cf. illustration 1).[1] 102 Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? Illustration 1. Proportions des masses maigres et grasses dans la cuisse d’une jeune femme et d’une femme âgée. (Reproduit avec la permission d’Evans et Rosenberg, 1991). Les premières études qui ont tenté de relier quantité et qualité musculaires ont abouti à des résultats contrastés. Ainsi, Marjolaine Visser a suivi pendant 2,5 ans 3 075 sujets âgés (70–79 ans) afin de déterminer si la diminution des masses et forces musculaires et l’augmentation de l’infiltration lipidique du muscle sont prédictives d’une limitation de la mobilité. Elle a montré que qualité et quantité musculaires ne sont pas directement superposables, que leur rythme d’évolution dans le temps diffère, ainsi que leur valeur prédictive d’évènements négatifs.[3] 103 Matteo Cesari, Bruno Vellas Tableau 1. Les quatre consensus sur la sarcopénie [4, 5] Groupes IANA Sarcopenia Task Force Special Interest European Working Group on Sarcopenia Group : Cache xia-anorexia in in Older People Chronic Wasting diseases Population cible Sujets avec déclins cliniques de la fonction physique, force ou état de santé Toutes personnes âgées de 65 ans ou plus Dépistage Fonction physique (vitesse de marche sur 4 m). Si vitesse < 1,0 m/sec, procéder à une évaluation de la composition corporelle. Vitesse de marche. Si vitesse ≤ 0,8 m/sec, procéder à une évaluation de la composition corporelle. Si vitesse > 0,8 m/sec, mesurer la force de préhension ; si force musculaire faible, procéder à une évaluation de la composition corporelle. Définition opérationnelle Fonction dégradée plus bas rapport entre masse maigre appendiculaire (établie par DXA) et taille au carré (≤ 7,23 kg/m2 chez les hommes, ≤ 5,67 kg/m2 chez les femmes). Masse musculaire basse chez les patients avec vitesse de marche < 0,8 m/sec ou vitesse de marche normale, mais force musculaire basse. 104 Personnes âgées Sarcopénie avec mobilité réduite Personnes âgées de plus de 60 ans avec déclins cliniques de la fonction physique, force ou état de santé. À l’exception des maladies musculaires spécifiques, des maladies vasculaires périphériques avec claudication intermittente, des désordres du système nerveux central ou périphérique et de la cachexie. Distance parcourue au test des 6 minutes de marche (seuil : 400 m) ou vitesse de marche < 1,0 m/sec (test de vitesse de marche sur 4 ou 6 m). Masse musculaire basse (≥ 2 déviations standard sous la moyenne mesurée chez de jeunes adultes de même sexe et même groupe ethnique). Fonction dégradée plus masse maigre appendiculaire basse (≥ 2 déviations standard sous la moyenne mesurée chez des personnes en bonne santé âgées de 20 à 30 ans du même groupe ethnique). Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? Les quatre consensus sur la sarcopénie publiés depuis 2010 proposent des définitions opérationnelles différentes de la sarcopénie, bien qu’elles soient toutes fondées sur des mesures qualitatives et quantitatives du muscle (cf. tableau 1). L’hétérogénéité des définitions de la sarcopénie pose problème dans le choix des critères d’efficacité des études évaluant les médicaments susceptibles d’être utilisés dans cette indication. Le choix d’un critère d’efficacité donné va imposer un protocole d’étude et des critères d’inclusion différents, ce qui va aboutir à des résultats également différents et donc difficilement comparables.[6] Plusieurs molécules ont été étudiées ces dernières années (il faut rappeler que le concept de sarcopénie est né il n’y a que 20 ans), mais il n’existe toujours pas d’indication vraie pour la sarcopénie, probablement en raison de l’hétérogénéité des études effectuées. Les classes de médicaments dont l’indication est la plus proche de celle de la sarcopénie sont la testostérone, qui est indiquée chez les hommes avec déficit androgénique, la vitamine D, indiquée chez les personnes qui ont une carence en vitamine D et, peut-être, la créatine.[7] TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DE LA SARCOPÉNIE : LA SUBSTITUTION HORMONALE Cinq hormones sont des candidats potentiels dans le traitement de la sarcopénie : la testostérone, la déhydroépiandrostérone (DHEA), les œstrogènes, ainsi que l’hormone de croissance et la ghréline. Elles ont toutes des effets anaboliques évidents et ont été évaluées dans la sarcopénie. Testostérone La testostérone n’a pas un effet anabolique identique selon l’âge du patient. De plus, les effets indésirables associés à la testostérone, l’hyperviscosité sanguine ou le risque de cancer de la prostate, posent des problèmes majeurs en pratique clinique.[8] Un essai thérapeutique, contre placebo, avec un suivi de 6 mois, a évalué la testostérone chez des sujets âgés de 65 à 89 ans pré-fragiles ou fragiles. Ses résultats ont montré qu’une substitution hormonale par la testostérone permet d’augmenter l’épaisseur musculaire.[9] Cependant, cette étude montre également combien la comparaison des résultats d’une étude à l’autre est difficile. Seule l’épaisseur du muscle a été mesurée, soit l’une seulement des dimensions de la sarcopénie, et elle néglige la force musculaire. Ses résultats pourraient en outre être aisément contredits par une étude employant une autre méthodologie. Ici, la masse musculaire a été mesurée à l’aide de l’échographie, mais des résultats différents auraient été obtenus si elle l’avait été par bio-impédancemétrie ou scanner. Il demeure que la testostérone est potentiellement d’un grand apport dans le traitement de la sarcopénie et il importe qu’elle soit étudiée dans cette indication. 105 Matteo Cesari, Bruno Vellas À l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas en possession des données définitives qui permettraient de conclure à son efficacité. Nous disposerons cependant de plus d’informations lors de la publication prochaine des résultats du Testosterone Trial (T-Trial), un projet américain qui a regroupé plusieurs essais thérapeutiques évaluant l’efficacité et la sécurité de la testostérone chez 800 patients avec carence androgénique.[10] DHEA Une revue systématique a été menée en vue de préciser l’effet de la DHEA sur la force musculaire et la fonction physique chez des sujets âgés de 50 ans et plus. Elle a montré que les bénéfices de la DHEA sur ces variables sont peu concluants.[11] Cependant, ici encore, l’étude ne porte que sur les dimensions force et fonction musculaires de la sarcopénie, sans apporter d’information sur cette autre dimension de la maladie qu’est la masse musculaire. Hormone de croissance (GH) Certains confrères sont convaincus que la diminution des taux d’hormone de croissance est impliquée dans le développement de la sarcopénie et qu’un traitement de substitution par la GH pourrait exercer, via l’IGF-1, des effets à la fois anaboliques et antagonistes du catabolisme en bloquant l’apoptose et l’atrophie musculaire.[12, 13] Ghréline et leptine La ghréline et la leptine sont des hormones intervenant dans l’appétit et elles pourraient, à ce titre, améliorer l’état nutritionnel des patients sarcopéniques.[14] Les données disponibles sont toutefois rares, notamment pour ce qui concerne la leptine. Une étude récente, incluant des sujets en bonne santé, âgés de 60 à 81 ans, a montré la capacité de la ghréline à modifier la composition corporelle dans cette population. La prise d’un analogue de cette hormone a en effet permis une augmentation du poids corporel et de la masse musculaire des sujets, indépendamment de la méthodologie utilisée pour mesurer cette masse musculaire.[15] TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES DE LA SARCOPÉNIE : AGENTS NON HORMONAUX Vitamine D L’effet de la vitamine D ne se limite pas à son effet régulateur du métabolisme osseux et des récepteurs ont été identifiés dans de nombreux tissus et, plus particulièrement, au niveau du muscle. Son effet sur le muscle squelettique et le déclin de la fonction 106 Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? musculaire ainsi que la fréquence élevée des carences en vitamine D chez le sujet âgé en font une des options thérapeutiques les plus pertinentes dans le contexte de la sarcopénie liée à l’âge. Une étude a montré que la supplémentation en vitamine D de patients âgés victimes de chutes permet une amélioration de la performance fonctionnelle, du temps de réaction, de l’équilibre, mais la force musculaire n’a pas été modifiée. Les auteurs suggéraient que la supplémentation améliore la fonction neuromusculaire. Il faut souligner que les patients présentaient des taux bas de vitamine D lors de leur inclusion.[16] Antagonistes de la myostatine Des études chez l’animal ont montré que l’absence de myostatine est associée au développement d’une hypertrophie musculaire et à une augmentation de la force musculaire. Un travail publié il y a quelques années dans le New England Journal of Medicine a également présenté le cas d’un enfant avec hypertrophie musculaire liée à une mutation des myostatines (cf. illustration 2).[17] nouveau-né 7 mois Illustration 2. Mutation de la myostatine associée à une hypertrophie musculaire chez un nourrisson [17] 107 Matteo Cesari, Bruno Vellas L’utilisation d’antagonistes de la myostatine pourrait donc constituer une alternative thérapeutique. Des études précliniques sont actuellement en cours. Ainsi, un travail sur des souris sarcopéniques a montré qu’elle permet une augmentation de la régénération des fibres musculaires et une réduction de la fibrose musculaire.[18] Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) Les IEC ont suscité beaucoup d’intérêt au début des années 2000. Plusieurs études de cohorte tendaient à montrer qu’ils exerceraient des effets positifs sur la fonction physique des personnes âgées. Une étude incluant 2 341 sujets âgés de 70 à 79 ans a comparé l’effet des IEC, bêta-bloquants, thiazidiques, inhibiteurs calciques ou du placebo sur la masse musculaire des membres inférieurs (MMMI). Ses résultats ont montré que la MMMI des sujets du groupe IEC était significativement plus élevée que dans les autres groupes de traitement.[19] Cependant, dans une étude en double aveugle, croisée, randomisée contre placebo que nous avons conduite aux ÉtatsUnis chez 250 personnes âgées à risque cardiovasculaire, les mesures de fonction physique à l’aide de la Short Physical Performance Battery et du test de force de préhension ne montraient pas de différence vis-à-vis du placebo après 6 mois de suivi.[20] Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine 2 (ARA2) Les ARA2 pourraient également avoir leur intérêt dans le traitement de la sarcopénie. Des études précliniques sur des souris ont montré que le traitement par losartan permet une amélioration de la masse et de la qualité musculaires.[21] Créatine La créatine est très utilisée par les athlètes pour améliorer leurs performances physiques. Les données chez les personnes âgées sont limitées et nous ne pouvons toujours pas affirmer avec certitude que ce traitement est efficace ou non. Par exemple, une étude randomisée, en double aveugle, contre placebo, incluant des patients âgés de 48 à 72 ans a échoué à montrer un effet de la créatine donnée en association avec un protocole d’exercice physique de 14 semaines.[22] La même année, un autre groupe a présenté des résultats allant dans le sens opposé.[23] Ginkgo biloba Les résultats d’études précliniques suggèrent un effet positif pour le Ginkgo biloba. Ce dernier possède des propriétés anti-oxydantes et exerce un effet au niveau neurofonctionnel.[24] Les consensus n’incluent toutefois pas les anti-oxydants parmi les traitements candidats potentiels de la sarcopénie.[25] 108 Quelles sont les nouvelles approches thérapeutiques de la sarcopénie ? CONCLUSION Il faut bien admettre que les résultats des études évaluant les traitements candidats de la sarcopénie aboutissent à des résultats négatifs. Les ambiguïtés présentes dans la définition de la sarcopénie en sont probablement la première cause. Les définitions actuelles pourraient surestimer l’importance des mesures musculaires quantitatives (les résultats sont conditionnés par les notions de qualité et de fonction). D’autre part, il subsiste des incertitudes quant à la technique d’imagerie à adopter (DXA, bio-impédancemétrie, tomodensitométrie assistée par ordinateur, IRM, anthropo métrie ?).[26] Bibliographie 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Rosenberg IH. Sarcopenia: origins and clinical relevance. J Nutr 1997;127:990S-991S. Herndon LA, Schmeissner PJ, Dudaronek JM, Brown PA, Listner KM, Sakano Y, et al. Stochastic and genetic factors influence tissue-specific decline in ageing C. elegans. Nature 2002;419:808-14. 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In fact, while the 2012 symposium focused on muscle aging, discussion had taken place previously, in 2003, with a first meeting on “Vulnerability, frailty and aging”, and in 2007, when speakers talked about the study of states of functional dependence. Presentations and discussions at both gatherings touched briefly on the role of muscle aging, but it was not addressed specifically. Muscles have indeed spent decades as the “poor relation” in the field of research, while osteoporosis, heart disease, neurological disorders and diseases, and dementias have featured prominently at numerous conferences, with researchers and clinicians engaging in hundreds of therapeutic trials that rarely achieve conclusive success. Medical practitioners were clearly aware of the importance of maintaining or regaining proper muscle function after immobility and ensuring that suitable physiotherapy is provided to help patients recover adequate musculature, before the concept of sarcopenia was identified. Lessons learned from sports settings have shown that, even at an advanced age and without doping, it is possible to develop a powerful musculature. Nonetheless, it was not until 1997 that the term sarcopenia was put forward, by Irving Rosenberg, to denote the decline in muscle structure and function in the elderly. In fact, as early as 1988, the same author had highlighted the correlation between involuntary weight loss and a decline in lean body mass on the one hand, and falls, fractures and loss of autonomy on the other. The term stuck, and the simple fact of having devised a word doubtless played a part in attracting the attention of a generation of geriatric specialists, despite ongoing discussion surrounding the definition of sarcopenia. There is really no need to highlight the importance of developing research in this area, given that 30% of the population aged over 65 years are affected by this form of muscle wasting and that 45 – 55% of total body mass is made up of over 600 skeletal muscles. As J.-P. Michel and P.O. Lang reiterated in an editorial in 2011, sarcopenia and frailty are closely linked. The reason that the two concepts have developed in 115 Pierre Godeau parallel, without the interaction that would appear to be crucial, is that sarcopenia has primarily been studied by nutritionists while frailty was essentially a concern for geriatric medicine. In fact, the European scientific community has recently adopted a definition of sarcopenia: “Sarcopenia is a syndrome characterized by progressive and generalized loss of skeletal muscle mass, strength and function with a risk of adverse outcomes such as physical disability, poor quality of life and death.” The interest of this geriatric syndrome lies in its potential reversibility, as demonstrated by prospective studies. The role played by the combination of physical exercise and nutritional supplements with the positive impact of particular amino acids, such as leucine, is good reason to intensify research efforts. The formation of the European Working Group on Sarcopenia in Older People (EWGSOP) in 2010 led to the consensus definition of sarcopenia set out above. The next step is to undertake therapeutic trials and evaluate the results. Our symposium has a rather more modest theme: providing useful information to members of the medical community with no specialist knowledge in this narrow field. There were four parts to the programme for the day, which was kindly coordinated by Professor Jean-Pierre Michel: During the morning, three presentations addressed the complexity of the skeletal neuromuscular system and then examined the internal mechanisms of sarcopenia. The imbalance between the processes of protein synthesis and protein degradation is the result of a decreased uptake of dietary protein and a reduced muscular ability to respond to factors stimulating protein anabolism. The role of calcium (Ca++) in muscle contraction is better understood now that it is known that the ryanodine receptor (Ry A) calcium channel (particularly the type 1 isoform) mediates the release of calcium from storage in the sarcoplasmic reticulum for use in skeletal muscle, the action of which is modulated by regulatory proteins that form part of a macromolecular complex. The impact of muscle aging on this channel complex is justification for research into targeted pharmacology, which will be a major challenge for future therapeutic trials. Following on from a consensus definition of sarcopenia, the next three presentations addressed the differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia, and evaluated the respective roles of an increase in body fat and a loss of lean mass in muscle aging. These two processes are not independent, because the production of adipokines by fatty tissue predisposes to muscle loss. The difficulty lies in identifying the fatty zone and the muscle mass proper within the muscle. Communication on sarcopenic obesity has already raised this issue, and it will be covered in depth this afternoon in the third part of this symposium, where two presentations will focus, first, on the clinical assessment of muscle strength and function, and second, on the role of imaging at the boundary between research 116 Sarcopenia and practical usage. Impedance analysis, dual-energy absorptiometry, whole body magnetic resonance imaging scans, computerised tomography scans and ultrasound all have their advantages and disadvantages, and the foci of current thinking are cost price, the time taken for an examination, and the ease of use and availability of equipment. This variety of factors impacts on the spread of the technique and the transition from research to everyday practice. The interest of this discussion is not just theoretical: the use of indices is undoubtedly essential in assessing the degree of sarcopenia and the effectiveness of any treatment as accurately as possible. The focus of the last three presentations of the day is exactly this point: the role of sarcopenia in declining mobility and balance disorders encourages physical exercise, to limit the pathology and to stimulate recovery, assuming that the programmes proposed are effective and suitable in the long term. Nutrition clearly continues to feature prominently in the prevention and treatment of sarcopenia. These simple physiological methods (suitable physical exercise and diet and, when appropriate, dietary supplements such as amino acids, calcium, vitamins and trace elements) do not preclude targeted pharmacological research, and the challenge in this area over the next few years will be the transition from theory to practice. 117 Sarcopenia La Sarcopénie © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Neuromuscular system and sarcopenia Patrick Cherin THE NEUROMUSCULAR SYSTEM Voluntary movement and the nervous system The nervous system comprises the encephalon, spinal cord and many connections linking them to various receptors, including muscle receptors. The central nervous system is responsible for coordinating and automatically adjusting voluntary movement so that it is adapted to initial mental representation. Motor cortex Oropharyngeal muscles Medulla oblongata Brainstem Bulbar motor neuron Cervical spine Thoracic spine Limb muscles Spinal cord Lumbar spine Spinal motor neuron Figure 1. The neuromuscular system. 118 Neuromuscular system and sarcopenia Voluntary movement involves a large number of neurological and muscle structures. Nerve centres responsible for the realization of voluntary movement are spread over the entire central nervous system from the cortex to the alpha motor neurons (see fig. 1). In the cerebrum, these include: (1) cortical areas, including somatic motor areas that occupy the ascending frontal convolution, in front of the central sulcus; (2) premotor areas located immediately in front of the aforementioned areas; (3) various associative areas including the basal ganglia; and (4) the caudate and lenticular nuclei. The subcortical structures, including the cerebellum, play an essential role in the smooth functioning and correct coordination of movement. The cerebellum is the only centre that receives information from neuromuscular spindles. The somatic motor area offers precise topographical representation of the various parts of the locomotor system. The surface of each of these parts is proportional to the number of motor neurons that control their musculature, determining the accuracy and fineness of movement that can be performed. The muscular system accurately executes motor pulses triggered by the somatic motor areas and extends along the pyramidal tract as far as the alpha motor neurons, which in turn each innervate several skeletal muscle fibres (or cells) via a nerve terminal called the motor plate. Neuromuscular junction At the neuromuscular junction, the electrical excitation of the motor neuron (cholinergic) causes, as the result of released calcium, the vesicles loaded with neurotransmitters (acetylcholine) to fuse with the muscle plasma membrane, discharging their contents into the synaptic cleft. The neurotransmitters then bind to specific receptors of the motor plate of the striated muscle, causing it to contract. The excess neurotransmitters are then broken down by acetylcholinesterase that releases acetic acid and choline, which can then be recaptured by the receptors of the presynaptic axon and recycled (see fig. 2). 119 Patrick Cherin Motor neuron synaptic knob Synaptic knob membrane Muscle cell membrane Muscle cell Synaptic cleft Contractile fibres Synaptic vesicles containing acetylcholine Figure 2. The neuromuscular junction. Muscle contraction Muscle contraction is triggered by an increase in intracellular calcium concentration. At rest, this concentration is around 0.1 μmol/l. When stimulated, this concentration can increase to 0.1 mmol/l (× 1000). In skeletal muscle, this increase is mainly due to the massive release of calcium ions stored in the sarcoplasmic reticulum. The occurrence of an action potential in the nerve ending of a motor neuron triggers the release of the neurotransmitter (acetylcholine) in the synaptic cleft. After release into the intersynaptic space, acetylcholine will bind to its specific receptor, 120 Neuromuscular system and sarcopenia the nicotinic acetylcholine receptor (cation channel receptor). Its opening causes local depolarization of the post-synaptic muscle membrane, which spreads throughout the entire sarcolemma (muscle cell membrane) corresponding to a muscle action potential. The propagation of this depolarization is due to the opening of voltagedependent sodium and calcium channels (L-type channels [L for “late” as inactivation is slow], also known as dihydropyridine receptors [DHPRs]). There is thus an influx of extracellular calcium, increasing intracellular concentration. Furthermore, the wave of depolarization penetrates the cells via the transverse tubules. Ryanodine receptors (RyR1 in skeletal muscle) can be found in the membrane of the terminal cisternae of the sarcoplasmic reticulum. This protein is a four-leaf clover-shaped calcium channel that almost comes into contact with the membrane of the transverse tubules. The depolarization of the membrane and the increased intracellular calcium concentration owing to the opening of the DHPRs causes the RyR to open, which is also encouraged by calcium and ATP. Nevertheless, this result is achieved even without extracellular calcium, demonstrating that depolarization of the plasma membrane alone is sufficient to cause the RyR to open. The DHPR can thus be regarded as a depolarization sensor leading to the opening of the RyR, probably due to the direct link between these two types of channels. Calcium is stored in the sarcoplasmic reticulum by binding to a soluble protein: calsequestrin, itself bound to RyRs. The opening of RyRs allows a massive release of stored calcium, leading in turn to an extreme increase in its cytoplasmic concentration, and in the immediate vicinity of the myofibrils (contractile proteins). Muscle In muscle, motor neurons and its innervated cells form a motor unit. Excitation of a motor neuron excites several muscle cells. In skeletal muscle, the muscle cells of the same motor unit are distributed throughout the muscle: contraction is distributed throughout the muscle. A growing number of motor units are recruited so that the muscle has increasing force. Muscle consists of fascicles of thousands of muscle fibres in an external fibrous envelope, the epimysium. It ends with the tendon that is attached to the bones. Muscle fibres are gathered in large bundles (fascicles) and each bundle is surrounded by perimysium (a layer of collagen-producing fibroblasts). The muscle fibres are securely held by connective tissue, the endomysium. In skeletal muscle, the cells have an elongated shape, are mutually parallel and striated on optical microscopy. The striae correspond to the organization of contractile proteins. Contractile proteins, present in large quantities in the muscle, are made up of actin and myosin filaments. The mutual sliding of these filaments shortens the muscle fibre and enables the muscle to contract. 121 Patrick Cherin The muscle is a heterogeneous tissue. It consists of several different types of muscle fibres. Slow muscle fibres, type I, are small in diameter, slow in contraction rate, but have a high resistance to fatigue. Glycogen reserves are low but triglyceride reserves are substantial. Above all, their predominant metabolism is oxidative with aerobic respiration, with a large number of mitochondria. They are predominant in high-level endurance athletes (cycling, marathon, etc.). In contrast, fast muscle fibres, type IIB, are large in diameter, fast in contraction, with no resistance to fatigue. Glycogen reserves are high with low triglyceride reserves. Their predominant metabolism is glycolytic with anaerobic respiration, with a small number of mitochondria. The maximum force that a muscle group can develop is directly related to its type II fibre content. The proportion of these different types of fibres in a given individual is genetically determined. It thus determines the ability of the individual to a particular type of sport. However, regular sports training can help develop, depending on the type of exercise, endurance or counterresistance, the proportion of slow or fast muscle fibres within the muscle mass. Specialization in a discipline is associated with a high proportion of specific fibres of the type sought. On average, 100-m runners have 75% type II fibre while marathon runners only have 20%. Between the two types, there are intermediary fibres, known as type IIA. Muscle function The proper functioning of muscle, and the sliding of actin and myosin filaments that allows muscle contraction, requires energy in the form of ATP. In the first seconds of exercise, the required ATP is provided by creatine phosphokinase. ATP reserves in the cell and the creatine phosphate system enable the muscles to work during the first 10–15 s of intense activity. A 100-m sprint relies principally on this source of ATP. Continued exercise requires an energy source supplied by sugar or fats from food (fuel) and oxygen taken from the air by the lungs (oxidizer). This transformation of food substrates into energy then into movement is realized by the Krebs cycle in the muscle mitochondria. The Krebs cycle consists of a series of biochemical reactions the purpose of which is to produce energy intermediaries, which are used in the production of ATP in the mitochondrial respiratory chain. The cycle is the final and common conclusion of the catabolism of carbohydrates (glycolysis, pentose phosphate pathway), lipids (β-oxidation) and amino acids. This muscle cell activity generates heat and toxic metabolites (carbon dioxide, ammonium ions, lactates, etc.) of which intracellular accumulation is partly responsible for muscle fatigue and stopping exercise. 122 Neuromuscular system and sarcopenia SARCOPENIA Epidemiology Muscle mass decreases by an average of 1–2% per year after the age of 45–50 years, while muscle strength declines by an average of 1.5% per year from 45 to 50 years and 3% per year from the age of 60 years [1]. The more rapid decline in strength compared to mass is the reason for the decline in muscle quality. The extent of muscle aging varies according to the individual, depending on many genetic and environmental factors [2]. The prevalence of sarcopenia also varies according to the diagnosis criteria used. However, it is estimated that between 27% and 59% of women over 60 years (defined by a threshold of 5.45 kg/m2) have moderate sarcopenia and 10% have severe sarcopenia when assessed using biphotonic X-ray absorptiometry (DXA). In men over 60 years, the prevalence of moderate sarcopenia is 45% (defined by a threshold of 7.26 kg/m2) and 7% for severe sarcopenia [3, 4]. According to the New Mexico Aging Study, the prevalence of sarcopenia is 20% for men aged 70–75 years and 50% for men aged over 80 years, according to criteria based only on the extent of muscle mass [3]. In the same age group, 25–40% of women were sarcopenic according to the same study. More recently, a French study showed, according to new international standards (DXA plus hand grip test) in 1445 apparently healthy outpatients, a prevalence of sarcopenia of approximately 9% after 45 years of age, increasing to 64% in men in the 75–84 year age group [5]. Isolated camptocormia will be dealt with separately; apparently idiopathic (lateonset spinal extensor myopathy – INEM), a reduced form of sarcopenia of the spinal extensor muscles, (dropped head syndrome) with, on examination, a deficit of cervical spinal extensors, reducible in the lying position [6]. Different, normal assessments, can eliminate conventional aetiologies of camptocormia (neurological disorders, myopathies, endocrinopathies, etc.) [7–12]. In this instance, medical imaging shows no particular disco-vertebral or bony abnormalities, but inhomogeneous fatty muscle degeneration. All spinal extensor muscles (multifidi and long spinal extensors) generally appear heterogeneous, with fatty replacement in contrast to the normal psoas and abdominal muscles. Muscle biopsy (generally unnecessary for diagnosis) performed in suspected territory without fatty involution, identifies degeneration of fibres, especially type II fibres, inhomogeneous and irregular in distribution. Due to the risk of cervical myelopathy, treatment of INEM is based primarily on equipment and the symptomatic treatment of pain [13]. Muscle histology in sarcopenia During aging, the relative number of type I fibres (muscle cells rich in mitochondria and glycogen, responsible for slow contractions, and which are fatigue resistant) increases. This is largely due to the atrophy of type II fibres (muscle cells causing 123 Patrick Cherin powerful and fast muscle responses, but which fatigue quickly), but also to the conversion of type II fibre to type I. This phenomenon is related to aging, but also to the more limited physical activity of older people. Therefore, the histological study of the muscle (in general unnecessary in diagnosis) shows a sharp decrease in the number and diameter of muscle fibres, of approximately 50% in patients aged 70 years or older. This decrease preferentially affects type II fibres, especially type IIB fibres, involved in fast muscle responses and fine movements. This explains the loss of strength and muscle force, well before the reduction of muscle mass, while older individuals display relatively good endurance during prolonged exercise. Mechanisms of sarcopenia The mechanisms involved in age-related muscle wasting are multifactorial. This is based on the fact that muscle consists almost entirely of protein, part of which is renewed daily, with a normal balance between synthesis and muscle protein catabolism. However, over time, this balance will disappear with a reduction in synthesis and increase in catabolism. The main factors are lack of exercise, physical inactivity, inadequate supply of protein and various hormonal disturbances [14]. These factors are addressed by other speakers in this conference and we focus particularly on the role of decreased neuromuscular function. “Neurogenic factors” appear to be involved, with a decrease in the number of alpha motor neurons and denervation of motor units. After 70 years of age, the person loses an average of 50% of his or her motor neurons, particularly in the lower limbs, and especially to the detriment of the alpha motor neurons that innervate type II fibres. In addition, with aging, the slow process of denervation–reinnervation of motor units contributes to inefficient muscle remodeling, leading to a group of muscle fibres favoring type I fibres (slow oxidative fibre). “Muscle factors” also seem to be involved, with alterations in signal transduction leading to a decrease in intracellular calcium mobilization with the role of RyR1 suspected [15–18]. CONCLUSION In total, the neuromuscular system is a delicate and complex system with many functions. These are mainly the production of strength and movement, maintaining posture and the stabilization of joints. Muscle also plays an active role in the production of energy during exercise and heat to maintain body temperature. Muscle also contributes to the balance of basal metabolism and blood glucose regulation via its role as carbohydrate, lipid and amino acid storage. Finally, skeletal muscles (more 124 Neuromuscular system and sarcopenia than 600 in humans, representing 40–45% of total body mass) constitute more than 50% of the body’s protein reserves. As such, they play an essential role in protein and immunological synthesis (immunoglobulin, etc.) and defence against infection. Any muscle disease, and especially muscle aging, will interfere with these different roles. Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 Vandervoot AA. Aging of the human neuromuscular system. Muscle Nerve 2002;25:17-25. 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Tous droits réservés The internal mechanisms of sarcopenia Yves Boirie Aging is characterised by a variable decline in a number of biological functions that may have a serious impact on the quality of life of elderly people [1]. One of the changes associated with the process of aging, muscle wasting, also known as sarcopenia, equates to a loss of skeletal muscle mass, quality and strength. This process should be distinguished from cachexia, a more rapid loss of muscle and fat by a mechanism that is often the result of inflammation [2]. This form of muscle wasting has multiple consequences, such as weakness, fatigue, an increased risk of falls and fractures and loss of autonomy, which contribute to the additional healthcare costs associated with increased morbidity in this population. It is therefore important to understand the underlying mechanisms of age-related muscle loss, to be able to devise nutritional strategies that will slow the progression towards dependence and the loss of autonomy. INTEGRATED APPROACH TO MUSCLE FUNCTION First and foremost, muscle is the contractile organ that enables movement and balance, but it also plays a key role in bone maintenance through the force that it exerts on the bone. The muscle is also a metabolic organ mainly involved in glucose uptake, lipid oxidation, the production of heat and the release of amino acids. Beyond its role in motor function, muscle also ensures good overall metabolic equilibrium. Lastly, it contributes indirectly to immune response, particularly as a “reservoir” of rapid-access amino acids for servicing the needs of other tissues such as immunocompetent cells. GENERAL FEATURES OF PROTEIN METABOLISM The two mechanisms of muscle protein synthesis (anabolism) and degradation (catabolism), which are in equilibrium in adults, exert a constant influence on the maintenance of body protein mass. Both these components of protein metabolism are dependent on a number of factors, such as nutritional intake (of proteins and energy in particular), hormonal regulation, and also physical exercise [3]. 126 The internal mechanisms of sarcopenia Protein synthesis requires sufficient amino acids, either derived from dietary intake or recycled post-proteolysis. It also requires sufficient underlying energy and may slow down if there is a chronic energy deficit. A third significant factor in protein synthesis is the intracellular signaling process that triggers anabolism. The signal is transmitted mainly through the IGF-1 insulin receptor pathway (IGF-1/AKT/ mTOR), which, when activated, stimulates protein synthesis and simultaneously inhibits protein degradation. The role of genetics and epigenetics in modulating global protein synthesis remains poorly understood. Catabolism involves a number of specific proteolytic pathways, particularly the ATP-dependent ubiquitin proteasome complex. As with anabolism, catabolism is affected by a number of factors that can lead to muscle loss: poor nutritional intake, physical inactivity, hormone deficiencies, inflammation (inflammatory cytokines stimulate protein degradation), insulin resistance and, in some cases, specific abnormalities such as metabolic acidosis in kidney disease. Ultimately, the increase or decrease in muscle protein mass, and the quality of this mass, is determined by the balance between protein synthesis and proteolysis [4]. EXAMINING PROTEIN METABOLISM USING STABLE ISOTOPES Examination of the protein metabolism in humans involves the use of amino acids marked by stable isotopes. First, these marked amino acids are injected into the general circulation and isotopic enrichment measurements are taken by means of biopsy, to determine the rate of renewal of amino acids at the systemic level, or at the level of an individual organ, such as the muscles. Measurement of the general protein metabolism balance shows that the body synthesises and degrades 300 g of protein per day—an enormous amount when you consider that a 100 g steak contains 18 g of protein! This protein renewal accounts for 30 – 40% of daily energy expenditure. At the muscular level, proteins are renewed at the relatively low rate of 2% per day (compared with 40% for the intestine and 25% for the liver), but given the body’s total muscle mass, muscle protein metabolism accounts for around a third of total protein synthesis, at approximately 100 g/day. SARCOPENIA: FEWER SIGNALS OR GREATER ANABOLIC RESISTANCE? Despite the profusion of studies and hypotheses in this field, the mechanisms of sarcopenia remain poorly understood. A decline in muscle protein mass necessarily results from an imbalance between proteolysis and proteosynthesis. Studies in humans have shown that the synthesis of muscle proteins, including proteins involved in muscle contraction and mitochondria, declines progressively with advancing age [5]. 127 Yves Boirie However, the reduction in muscle protein synthesis in the basal situation does not explain the age-related decline in muscle mass, suggesting that muscle protein degradation also declines with age, but the data on the subject remain contradictory. A reduction in the mitochondrial capacity for ATP synthesis is likely to be a limiting factor in the ATP-dependent processes of synthesis and degradation [5]. CHANGES IN POST-PRANDIAL ANABOLIC RESPONSE Anabolic resistance develops with age The idea that emerges from all the studies on the subject is that aging is associated with a reduced anabolic response to food intake rather than a basal disturbance of protein renewal (see fig. 1). On fasting, the rate of proteolysis exceeds the rate of synthesis and the protein balance is negative. Conversely, the post-prandial protein balance is positive, with increased protein synthesis and a reduction in catabolism on food intake, particularly in young adults ingesting protein-rich foods. The capacity 0.12 Young Elderly * 0.10 0.08 %h § 0.06 0.40 0.02 0 Basal Amino Acids with Glucose Figure 1. Loss of the anabolic effect of meals over the course of aging. The rate of synthesis of muscle proteins in healthy young people (average age 30 years) and elderly people (average age 72±1 years) in the basal state and after taking a mixture of amino acids and glucose. Values are expressed as mean averages plus or minus standard deviations from the mean; *P<0.01 versus basal; §P<0.05 versus young people. 128 The internal mechanisms of sarcopenia for protein synthesis in response to different nutritional factors, particularly dietary protein or the oral administration of amino acids, appears to be impaired over the course of aging [6, 7]. Old muscle tissue incubated in vitro with increasing concentrations of amino acids requires twice as much leucine as young muscle tissue to obtain the same stimulant effect on protein synthesis. A number of studies have highlighted this concept of leucine resistance [8, 9]. Similarly, beyond carbohydrate metabolism disorders, insulin resistance of protein metabolism, i.e. a reduced anabolic response, has been demonstrated in elderly patients, compared with young patients [10, 11]. In other words, the muscle tissue of older patients is more “resistant” to the action of anabolic factors in normal protein intake and even more so when protein ingestion is reduced. Reduced activation of intracellular signaling pathways Eating stimulates post-prandial muscle anabolism at the cellular level by activating the intracellular signaling pathways linked to translation initiation. This activation is reduced with age and does not compensate for the protein mobilisation that occurs in the post-absorptive state. This translates as a regular, day-to-day loss of protein reserves, which may explain the slow erosion of protein observed during aging. Another hypothesis is that of reduced recovery following a catabolic episode, with a reduced capacity for reversion to the previous state, hence the requirement to encourage muscle gain during convalescence [12]. Age-related reduction in the pro-anabolic action of insulin It is also important to consider aspects of hormone regulation. Meal-induced insulin is a hormone that has a potent anabolic effect on protein metabolism in combination with a protein intake-induced rise in aminoacidemia. Insulin acts on protein metabolism at different levels: in the cellular transport of amino acids, proteosynthesis and proteolysis. It stimulates the transport of amino acids into tissues and protein synthesis, and inhibits proteolysis, but as highlighted above, it appears to become less effective with age [13]. Persistent insulin resistance to glucose metabolism may impact on the capacity for anabolic response. This metabolic change is associated with internal disturbances in the intracellular transmission of the insulin-induced signal [10]. These elements are a major aid to understanding protein loss in the elderly. Other hormones (GH, IGF-1, glucocorticoids and androgens) are associated with age-related changes in protein metabolism. For the moment, they have not been identified as potential therapeutic tools to treat the loss of muscle protein, although they (particularly androgens) are so effective that they may support muscle recovery following a catabolic episode. 129 Yves Boirie SARCOPENIC OBESITY AND LIPOTOXICITY Comparison of the muscle metabolism in obese patients with the metabolism of those whose weight is normal has shown that in overweight patients, protein synthesis is abolished in response to insulin, particularly in the muscle mitochondria. It is interesting to note the inverse correlation of muscle protein renewal with body fat. This type of observation raises the possibility that fat mass is deleterious to protein synthesis. A study in rats confirmed this hypothesis of lipotoxicity, showing that the synthesis of muscle protein is slowed when there is fat infiltration in the muscle [14]. Trials involving muscle cell cultures have also shown that the accumulation of ceramides in muscle cells modifies particular regulatory pathways and induces insulin resistance and anabolic protein resistance. Lastly, it has been shown that in elderly animals receiving a high-fat diet, the expandability of adipose tissue is reduced in response to a hyperlipidic diet. As a result, the ability of adipose tissue to capture lipids is reduced in elderly animals, and the toxicity of lipids to non-adipose ectopic tissues, particularly muscle, where they accumulate as a result of steatosis, is increased. In this situation, it is reasonable to assume that lipid accumulation in muscle may encourage sarcopenic obesity. REACHING THE POST-PRANDIAL ANABOLIC MUSCLE RESPONSE THRESHOLD The identification of the phenomenon of anabolic resistance has led to two types of proposed strategy: (1) increasing the signal to the level of the anabolic threshold; (2) lowering the anabolic threshold. Michael J. Rennie’s team showed that taking omega-3 fatty acid dietary supplements for 3 months improves anabolic response to insulin and increases the rate of protein synthesis in the elderly [15]. This study shows that it is therefore possible to modulate the anabolic threshold in response to insulin in the elderly. A similar effect is demonstrated by oleic acid in animals, when insulin-triggered muscle protein synthesis is restored [16]. The distribution of protein intake throughout the day may impact on the nutritional regulation of protein metabolism throughout the aging process. A series of experiments [17, 18] showed that ingesting 80% of protein requirements during a meal increases the effectiveness of nitrogen retention in elderly women, particularly in stimulating protein synthesis, compared with an intake spread throughout the day. In addition, younger patients do not show an improvement in protein anabolism with a protein loading diet [19], indicating that the effect of the specific modulation of protein metabolism that derives from the rate of protein intake is the result of aging rather than the effect of diet. Protein anabolism may therefore be stimulated during 130 The internal mechanisms of sarcopenia 45 Incorporation AA 30 15 0 –15 –30 Repos Exercise Repos + AA Exercise + AA Figure 2. Physical exercise and amino acid supplementation. Physical exercise enhances the positive impact of amino acid (AA) supplementation on protein synthesis. aging by increasing the peripheral availability of amino acids through, for example, modifying the circadian rhythm of nitrogen intake [17, 18] or by supplementing meals with amino acids such as leucine [8, 20]. The use of rapid-absorption proteins may also encourage post-prandial protein anabolism [21–23]. Finally, it has been shown that physical exercise enhances the impact of amino acid supplementation (see fig. 2) [24]. All these avenues for exploration are possible strategies for combating sarcopenia. CONCLUSION The main impact of aging on protein metabolism is a reduction in lean mass, corresponding to a loss of protein occurring primarily in the muscles. These changes are a result of the imbalance between the processes of protein synthesis and degradation, but may also stem from a reduction in the capacity of muscle to respond to the factors that stimulate protein anabolism. Therefore, the elderly experience a daily loss of a protein fraction associated with the reduced uptake of dietary protein, which translates into a decrease in muscle reserves. For this reason, it is essential that the elderly maintain an adequate protein intake. However, beyond the quantitative aspect, the distribution and speed of protein administration and their association with non-protein nutrients may encourage their assimilation or restrict their uptake. Current strategies for combating age-related protein loss rely on nutritional factors, physical exercise and the potential use of hormone treatments. 131 Yves Boirie Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 132 Cruz-Jentoft AJ, Baeyens JP, Bauer JM, Boirie Y, Cederholm T, Landi F, et al. Sarcopenia: European consensus on definition and diagnosis: Report of the European Working Group on Sarcopenia in Older People. Age Ageing 2010;39:412-23. Muscaritoli M, Anker SD, Argilés J, Aversa Z, Bauer JM, Biolo G, et al. Consensus definition of sarcopenia, cachexia and pre-cachexia: joint document elaborated by Special Interest Groups (SIG) “cachexia-anorexia in chronic wasting diseases” and “nutrition in geriatrics”. Clin Nutr 2010;29:154-9. 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This variation in Ca2+ concentration is essentially determined by the excitation–contraction (EC) coupling mechanism, which is characteristic of contractile cells in skeletal and cardiac muscle. EC coupling refers to the processes that ensure the conversion of an exciter electrical stimulus (action potential) into an intracellular signal effector, activating the contraction of the muscle cell (fig. 1). In skeletal muscle, membrane depolarization leads to the activation of L-type calcium channels (also called dihydropyridine receptors [DHPRs]) located mainly on membrane invaginations known as transverse tubules. Affixed to the T-tubules is the sarcoplasmic reticulum (SR), the main intracellular reservoir of Ca2+, which has a second calcium channel on its membrane that is known as a ryanodine receptor (RyR). DHPRs and RyRs interact both structurally and functionally. DHPR activation leads to the activation and opening of RyRs. Therefore, cytoplasmic [Ca2+] changes locally from a concentration of ~100 nM at rest to 1 µM, sufficient to activate contractile proteins and muscle contraction. This highly specialized cellular function, which regulates intracellular variations in [Ca2+], is based on membrane architecture, cellular compartmentalization and perfectly adapted molecular organization, which render RyRs central to EC coupling in physiological conditions but also during pathological processes. RyRs: A MACROMOLECULAR COMPLEX Three RyR isoforms (RyR1, RyR2, RyR3) have been identified and cloned. They are encoded by three different genes and are highly homologous (70%) [1]. The RyR1 isoform is predominantly expressed in skeletal muscle. It is a homotetrameric receptor (565 kDa per subunit). The quadrangular association of the subunits creates a central pore allowing Ca2+ ions to be diffused. The entire three-dimensional structure of this macromolecule is not yet known. However, it is known that each subunit comprises a C-terminal transmembrane part spanning the channel pore region and a large N-terminal cytoplasmic “foot” part, involved in the regulation of 134 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology RyR activity by “protein–protein” interactions [2]. This foot is a globular structure of about 12 nm, which ensures interaction between the SR membrane and the transverse tubule membrane [3]. The three-dimensional data currently available for the channel indicate that the pore opening is created by transconformational changes in both the transmembrane and cytoplasmic domains that open and close like the diaphragm iris of a camera [4]. Each subunit is associated with regulatory proteins to form a macromolecular complex. Among the principal regulatory proteins interacting with RyR1 is calstabin-1 (FKBP12), a 12 KDa peptidyl-prolyl-cis-trans isomerase enzyme, which binds to each RyR1 monomer with high affinity and 1:1 stoichiometry. Electrophysiological measurements of RyR1 activity show that its interaction with calstabin-1 stabilizes the closed state of the channel and its dissociation increases the opening probability and induces subconductance states [5]. RyR1 interacts strongly with calmodulin (CaM), which is a ubiquitous 17 kDa protein with a high affinity for Ca2+, which can also bind with 1:1 stoichiometry to each RyR monomer [6]. When [Ca2+] is low (100 nM), CaM, also known as apo-CaM, slightly increases RyR1 activity, whereas when high in concentration (≥1 µM), Ca-CaM strongly inhibits channel activity. The interaction of CaM on RyR1 also protects it from proteolytic cleavages at residues 3630 and 3637. Moreover, RyR/CaM interaction depends heavily on the redox environment. The S100A1 protein is a dimeric protein (21 kDa per monomer), which, like CaM, interacts strongly with Ca2+. It has a high-affinity site for Ca2+ (1–50 μM) and a low-affinity site that binds Ca2+ in a concentration range of 100–500 μM. The low-affinity site may be potentiated by glutathionylation. S100A1 and CaM competitively bind to RyR1 near to residue 3625. At rest, the interaction site is predominantly occupied by S100A1, which activates the channel and potentiates the release of Ca2+ from the SR and the production of force. During sustained electrical stimulation, increased Ca2+ concentration encourages Ca–CaM interaction, leading to the inactivation of the channel [6]. The CaM/ S100A1 couple is therefore considered a late EC coupling regulator, the disruption of which might contribute to alterations in muscle performance. Pathophysiological conditions that may affect the competitive interaction between CaM/S100A1 and RyR1 are nevertheless yet to be demonstrated [6]. PKA is linked to RyR1 by the anchor protein mAKAP; it phosphorylates serine 2844. mAKAP also binds phosphodiesterase 4D (PDE4D3) [2] to this macromolecular complex and regulates cAMP levels in the channel. The rate of RyR phosphorylation at S2844 is regulated by type 1 phosphatase on the RyR by its anchoring protein, spinolipine. The proteins mentioned above exert their action on RyR1s by interacting on the cytoplasmic loop or channel foot. There are, however, important regulations that operate via the luminal surface or inner surface of the SR membrane. Such regulation particularly involves the high chelating proteins of Ca2+ such as calsesquestrin 135 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos or histidine-rich Ca2+-binding protein, which maintain high levels of [Ca2+] in the SR in bound and free form (~1 mM). Calsequestrin interacts directly with RyR1 and modulates its activity. Moreover, a significant reduction in [Ca2+] of the SR leads to the closure of RyR1s and to a refractory period that is maintained until SR calcium is replenished by Ca2+ ATPase of the SR (SERCA). Other transmembrane proteins interacting with RyRs have finally been identified, such as triadin, the specific role of which has yet to be explored. Most importantly, it should be noted that this list is certainly not exhaustive. REGULATION OF RyR1 Due to its complex macromolecular structure, RyR1 has different levels of channel activity regulation, with an important role in post-translational modifications (phosphorylation, nitrosylation, oxidation). However, RyR1s are also regulated by various “small molecules” and essential non-protein regulatory factors. The integrity of their interaction with RyR1 subunits plays a determining role in heart disease. Cationic regulation RyR1 focuses on creating two binding sites for Ca2+ of which one, with high affinity, is responsible for activation and channel opening. The other site, with low affinity, is responsible for channel inactivation. These two sites may also bind Mg2+, which, however, exerts an inhibitory activity on both sites. In normal conditions, the concentration of Mg2+ is relatively stable [7, 8]. Ca2+ is thus the only divalent cation to exercise an important functional role. RyR1 is also described as sensitive to protons, and consequently to intracellular pH. Although its role is disputed, pH effects may be produced for significant cytosol acidification. It seems, however, that the effect of pH is more related to changes in the concentration of free Ca2+ and ATP [9]. Purinergic regulation The cytoplasmic loop of RyR1s has a binding site for ATP [7]. In the presence of Ca2+, ATP plays an activating role. However, just like Mg2+, ATP concentration is relatively stable during normal EC coupling. The role of ATP seems to take into account physiopathological conditions during which a drop in ATP concentration could lead to an inhibition of RyR1 activity. Regulation by redox potential Each RyR monomer contains a significant number of cysteine residues of which 25–50 are in a reduced state, with eight of them considered as hyper-reactive to 136 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology oxidation reactions [10, 11]. Reducing elements generally have an inhibitory effect on the channel while oxidants are activators. Glutathione, which is the predominant redox buffer in eukaryotic cells, inhibits the channel in its reduced form (GSH) and activates it in its oxidized form (GSSG). Nitric oxide is also regarded as a physiological modulator of the RyR redox state by S-nitrosylation [12]. Oxidation of certain thiol functions modifies the channel’s response to modulating agents such as nucleotides or caffeine, and modifies the channel’s sensitivity to Ca2+ and Mg2+. The effects of redox agents can therefore be direct or can also modify the protein–protein interactions of the macromolecular complex. In this context, it has been shown that oxidizing agents can dissociate CaM [11]. ROLE OF RyRS IN THE CONTROL OF MUSCLE CONTRACTION In skeletal muscle, muscle contraction is triggered by electromechanical coupling [13, 14]. The conformational change of DHPR during a membrane potential variation results in a shifting of intramembrane charges carried by the channel. This low amplitude electrical signal, also called intramembrane charge movement or gating current, describes a sigmoidal proportional relationship to the membrane potential of the muscle fibre. This relationship is superimposed on the contraction variation [13] Sarcolemma SR REST Contraction Figure 1. Muscle excitation–contraction coupling in physiological situations. At rest, cytosolic Ca2+ is kept at a low concentration by SERCA activity and a low probability of RyR1s opening. During an action potential, activation of DHPR causes the RyRs to open and allows a massive release of Ca2+ into the cytosol and the activation of contractile proteins. 137 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos and the overall variation in the cytoplasmic concentration of Ca2+ [15]. Since DHPR was identified as a membrane channel involved in EC coupling [14], the sequences of this channel interacting specifically with RyR1s have been clearly identified [16]. Furthermore, electron microscopy has precisely revealed the respective organization of these two channels on the surface of SR membranes and T-tubule membranes [17]. RyRs are in clusters and only one channel in two is coupled to a DHPR. At rest, RyRs can open at a very low frequency and release a small amount of Ca2+ into the cytosol (fig. 1). These random and spontaneous RyR openings, measurable on confocal microscopy using Ca2+ are called Ca2+-sparks [18, 19]. These calcium sparks are literally elementary releases of Ca2+ by the SR at rest. The overall variation of Ca2+ during an electrical stimulus results from the summation and recruitment of these elementary releases or Ca2+-sparks [20–22] (fig. 1). RyR1 is thus a major player in normal EC coupling and any structural-functional violation of this channel is likely to affect this EC coupling in one way or another. RyR PHARMACOLOGY RyRs owe their name to the plant alkaloid that it binds with high specificity. Ryanodine binds to two high and low-affinity sites located on the C-terminal end of the foot [23]. Low in concentration (~10 nM), it maintains the channel in a state of subconductance, which in turn causes Ca2+ to leak and the SR to drain. High in concentration (>1 µM), the channel is maintained in a closed state. Ruthenium red is a powerful RyR blocker, but it is rarely used due to its low specificity for RyRs. Dantrolene is a powerful RyR antagonist. It is currently one of the few pharmacological agents clinically used to block RyR function in muscle diseases associated with channel mutations, such as malignant hyperthermia or contractures related to pyramidal hypertonia in spinal cord injuries. Caffeine is another plant alkaloid widely used in the functional analysis of RyRs and the level of SR calcium load. By binding to the RyR, this agent increases its sensitivity to Ca2+, its opening probability, average opening time, and induces a significant and transient release of Ca2+, which leads to a rapid draining of the SR. RyRs are very sensitive to the anaesthetic agents commonly used clinically. Volatile compounds such as halothane or isoflurane exert an agonist effect on the channel. Local anaesthetic agents such as tetracaine, procaine and bupivacaine are agonists or antagonists depending on the molecule used. Significant efforts have recently focused on the development of a benzothiazepine derivative more commonly known as JTV-519. This pharmacological agent has been widely studied in cardiac pathophysiology but has a low specificity as it can also inhibit DHR. Analysis of the effects of this molecule indicates that it stabilizes the closed state of diastolic cardiac RyRs via a better binding of calstabin-2. In functional 138 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology terms, this results in a decrease in spontaneous Ca2+ leak from the SR [24]. By acting on the RyR2, this molecule could improve systolic function and could have great anti-arrhythmic potential [24, 25]. More recently, a similar derivative, S107, with good specificity for RyRs, was developed and used in cardiac or peripheral muscle pathophysiology [26] with promising results that are described below [27]. RyRS AND MUSCLE PATHOPHYSIOLOGY In view of the major roles played by RyR1 in the normal function of skeletal muscle, and given the complexity of its structure, it appears intuitive that dysfunction of RyR1 or one of its protein partners may have significant functional consequences. Certain muscle diseases are directly attributable to point mutations of RyR1. This is the case in, for example, malignant hyperthermia or even central core myopathy [28]. However, some acquired pathologies, such as heart failure, also induce RyR1 and RyR2 dysfunction, respectively, involving the dissociation of calstabin-1 and calstabin-2 [29, 30] by analogy with the pathophysiological mechanisms observed in the heart during heart failure [31]. Stress ROS/NO Chronic βAR stimulation Sarcolemma SR REST Contraction Figure 2. Role of RyR1s in the pathophysiology of skeletal muscle. Different post-translational modifications of RyR1 lead to the dissociation of the RyR1/calstabin-1 complex, Ca2+ leaking from the SR at rest, a partial depletion of Ca2+ content in the SR and reduced contractile activity. 139 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos Therefore, the regulation of RyRs by calstabin is probably the signaling pathway that has generated the greatest interest in terms of mechanics, because of its important role in muscle physiology and pathophysiology and the potential therapeutic perspectives (fig. 2) that it opens up. Heart failure and muscle fatigue During heart failure, there is a major functional impairment of peripheral and respiratory skeletal muscle, which increases the severity of the heart disease. This muscle dysfunction is characterized by a loss of contractility and an intolerance to exercise. At a cellular level, these effects seem to be explained by an impairment of the EC coupling with alteration of transient calcium signals [29, 32]. Abnormal recapturing has been described as the reason for partial depletion of Ca2+ content of the SR. In addition, it has been suggested that during heart failure, chronic b‑adrenergic stimulation could cause hyperphosphorylation of the channel, leading to the dissociation of calstabin-1 from RyR1s similar to what is observed in the heart on RyR2 [29, 30]. These post-translational changes are responsible for changes in the electrophysiological properties of RyR1s that result in the in vivo disruption of spatiotemporal properties of calcium sparks and consequently transient calcium signals [29, 30]. More surprisingly, these RyR1 post-translational modifications are perfectly correlated with muscle fatigue [30], and lead to the conclusion that exercise intolerance in heart failure patients may be partly due to a RyR dysfunction. This was also confirmed in an animal model of fatigue following high-intensity exercise that demonstrated a major alteration of the RyR1 channel characterized by a dissociation of the RyR1/calstabin-1 complex, following dependent phosphorylation of PKA as well as S-nitrosylation of the channel [27] (fig. 2). During muscle fatigue, dissociation of the RyR1/calstabin-1 complex was prevented by chronic treatment of animals with a JTV-519 analogue, known as S107. Remarkably, this treatment restored normal muscle calcium homeostasis in these animals subjected to high-intensity exercise, but also slowed down the development of muscle fatigue, demonstrating for the first time the direct involvement of this channel in the process of muscle fatigue [27]. RyR1 and muscular dystrophy Duchenne muscular dystrophy (DMD) is the most common and severe myopathy caused by a mutation carried by the X chromosome, resulting in the absence of the expression of dystrophin, a 427 kDa protein that binds the cytoskeleton to a membrane protein complex linked to the extracellular matrix. DMD is characterized by progressive skeletal muscle degeneration and loss of muscle regeneration capacity over time. This condition affects one in every 3500 newborns. Patients 140 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology with this disease die at around the age of 30 years from respiratory and/or cardiac complications. Despite extensive research conducted to understand the pathophysiology of this disease, there is still no effective treatment. However, it is now widely accepted that an alteration of calcium homeostasis is central to the pathophysiological mechanisms responsible for this disease, triggering intracellular signaling pathways such as apoptosis, the activation of proteolytic enzymes and the activation of inflammatory processes [33]. In this context, it was recently demonstrated at a very early stage of the disease that RyR1 was the main actor involved in these changes in calcium homeostasis [34]. In mdx mice (DMD mouse model), it has been demonstrated that there is a leak of calcium from the SR via the RyR1 calcium channels due to progressive nitrosylation of the channel and the dissociation of the RyR1/calstabin-1 (FKBP12) complex (fig. 2). Remarkably, stabilizing RyR1 function using Rycal S107, by promoting the integrity of the RyR1/calstabin-1 complex, reduces calcium leakage from the SR and prevents disturbances of the contractile function of peripheral muscle, but also protects against this disease’s characteristic proteolytic damage [34]. This study thus demonstrates for the first time the importance of RyR1s in the establishment of early pathophysiological mechanisms in DMD and opens up major perspectives in the therapeutic management of patients. However, there are many DMD patients who die from cardiac causes. The cardiac phenotype is highly variable. Dilated cardiomyopathy (DCM) leading to heart failure is observed most frequently. The incidence of DCM increases significantly with age and was estimated at 25% at the age of 6 years, 59% at 10 years, and reaching 100% in adults. Moreover, cardiac electrical activity measured by electrocardiogram in DMD patients shows abnormalities, such as extrasystolic arrhythmias (tachycardia) that precede contractile dysfunction and can cause sudden death [35]. In this context, and by analogy to skeletal muscle, it was demonstrated on the ventricular cardiomyocytes of mdx mice that a leak of calcium from the SR via RyR2 calcium channels is also due to a progressive nitrosylation of the channel and the dissociation of the RyR2/calstabin-2 complex. These RyR2 alterations are responsible for a rise in diastolic Ca2+ concentration likely to trigger calcium waves responsible for inducing arrhythmias [36]. Interestingly, these arrhythmic processes measured at the cellular level as in vivo are significantly potentiated by catecholamine stress and their release is stopped by S107 treatment [36]. In the heart and peripheral muscle, RyR1/2 nitrosylation is due to the relocation of nitric oxide synthase (NOS). Indeed, the neuronal NOS and inductive NOS forms interact with the RyR, and their activity in a pro-oxidant context nitrosylates the channel, probably by forming peroxynitrite, a nitrate derivative deriving in vivo from the rapid reaction of nitric oxide with superoxide anion O2- [36]. Stabilization of 141 Alain Lacampagne, Yannis Tsouderos RyRs by S107 prevents calcium from leaking from the SR, restores the interaction of the RyR/calstabin complex but does not change the nitrosylation level of the channel [34, 36]. In mdx mice, arrhythmias recorded in vivo are comparable to those observed in models of catecholaminergic polymorphic ventricular tachycardia (CPVT-1). CPVT‑1 is an orphan genetic disease caused by mutations in RyR2s, the prevalence of which is estimated at 1/10,000. It induces arrhythmias and cardiac arrests causing sudden death. It manifests itself during stress or significant muscle exercise from early childhood (mean age at diagnosis: 7 years). The therapies available (b-blockers, defibrillators) provide only incomplete protection, and 50% of patients continue to receive electric shocks in order to reduce episodes of ventricular tachycardia, despite drug treatment. In this context, the stabilization of RyR2 function by Rycal S107 reduces calcium leakage from the SR and prevents the onset of arrhythmias [26]. RyR1 and sarcopenia During the aging process of humans and numerous animal species, there is a gradual decline in the strength exerted by striated muscles and an inability to maintain muscle tension after a prolonged activation of the muscle [37]. It now seems accepted that muscle dysfunction related to age, known as sarcopenia, cannot be explained by loss of muscle mass alone. Indeed, various studies report a violation of the intrinsic properties of the contractile function of muscle fibres with alteration of EC coupling in particular. It was originally suggested that EC decoupling was characterized by a greater number of RyRs functionally decoupled from DHPRs [38]. In rats, a decrease in DHPR expression during aging also seems to have been observed, contributing to the DHPR/RyR functional decoupling and decrease in contractile activity [39]. Abnormal Ca2+ release by the SR associated with a disruption of the transverse tubules was also demonstrated [40]. These authors postulate that the decoupling between DHPR and RyR could be explained by the reduction in expression of the mitsugumin-29 (MG29) protein involved in membrane maintenance and ultrastructure and, more specifically, of the transverse tubules [40]. Recently, analyses of older mice (24 months) highlighted RyR1 dysfunction, characterized by S-nitrosylation, oxidation of the channels and dissociation of the RyR1/ calstabin-1 complex, resulting in an increased probability of the channels opening and of a calcium leak from the SR [41] (fig. 2). Treatment with Rycal S107 in older mice, as with myopathic mice (see above), prevents these RyR1 functional abnormalities by encouraging the re-binding of calstabin-1. Moreover, this treatment improves contractile function in these older mice but is inefficient in the knock-out calstabin-1 mouse that, at a young age, has a phenotype comparable to that of 24-month-old wild mice [41]. In this study, an excessive production of reactive oxygen species by 142 Ryanodine receptors and muscle pathophysiology the mitochondrion during aging may partly account for the oxidation and nitrosylation of the channel [41]. These data demonstrate for the first time the involvement of RyR1s as potential targets of the intrinsic pathophysiological mechanisms involved in sarcopenia. However, calstabin-1 exercises significant control in the physical and functional coupling between RyRs and DHPRs [42]. Therefore, damage to the integrity of the RyR/calstabin-1 complex could partially account for the decoupling between DHPRs and RyRs originally proposed [38]. Finally, a calcium leak from the SR could also contribute during aging to the activation of calpains, proteolytic enzymes sensitive to Ca2+ whose activity seems responsible for cleaving sarcomeric proteins – alpha-actinin-3-, mitochondrial proteins – subunit α of ATP synthase – or even SR proteins and in particular RyRs [43]. It seems that RyR1s are heavily involved in early pathophysiological processes established during sarcopenia. Overall, RyRs play an essential role in the physiology of muscle contraction and in the pathophysiology of muscle diseases of the heart or striated muscles. Consequently, they are the subject of research into new drugs for the treatment of unmet medical needs. Bibliography 1 2 Fill M, Copello JA. Ryanodine receptor calcium release channels. Physiol Rev 2002;82:893-922. 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Proteomic study of calpain interacting proteins during skeletal muscle aging. Biochimie 2010;92:1923-33. 145 Sarcopenia La Sarcopénie © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Towards a consensus definition of sarcopenia Jean-Pierre Michel The short history of the term sarcopenia (devised in 1989), the various definitions put forward since then, and the incorporation of sarcopenia within the narrow sphere of geriatric syndromes have led to a first European consensus definition, which has now been endorsed at world level. The ongoing discussions regarding the diagnostic criteria for sarcopenia demonstrate the importance of recognizing the key role played by age-related muscle decline and its impact on function. However, significant research is still required for better understanding of the interplay between lean and fat body mass, the mechanisms of sarcopenic obesity and the pathophysiological differences between sarcopenia and cachexia. Another key—and highly topical—question concerns the relationship between sarcopenia and physical frailty. BACKGROUND TO THE TERM SARCOPENIA AND DEVELOPMENT OF THE DEFINITIONS PUT FORWARD UP TO 2010 In 1988, a research symposium on the theme of “age–nutrition–health and associated pathologies” took place in Albuquerque in the USA. At the end of this symposium, I.H. Rosenberg declared that, ”There is probably no more dramatic loss of structure or function than the lifelong decline in lean body mass (muscles)”. The following year, he proposed assigning the name “sarcopenia” to this muscle decline, based on two Greek roots, sarx, or flesh, and penia, or loss, defining it as “the age-related loss of skeletal muscle mass” [1]. A second symposium on the same theme was organized in 1994. These two research symposia mark the start of intensive efforts to create a better definition of the term sarcopenia through the progressive incorporation of new elements of knowledge. As a result, in 1995, sarcopenia was defined as “normal age-related muscle wasting” [2]. In 1997, I.H. Rosenberg refined his original definition, adding the amplification that sarcopenia is “an involuntary age-related loss of skeletal muscle mass” [3]. In the same year, it was stated for the first time that “in addition to the loss of protein mass, there is a loss of muscle strength and function” [4]. The new definitions include elements of pathophysiological knowledge: “atrophy and loss of muscle cells are linked to a 146 Towards a consensus definition of sarcopenia reduction in muscle protein synthesis and mitochondrial dysfunction” and “to the loss of myofibrils, mainly type II ‘rapid’ myofibrils” [5, 6]. It was not until 2006 that a definition incorporating the functional impacts of sarcopenia finally appeared: “Human age-related loss of skeletal muscle mass, a major factor in the decline in muscle strength that causes mobility disorders, falls and functional dependence” [7]. In 2008, sarcopenia was finally defined as a “complex, multifaceted process encouraged by a combination of voluntary and involuntary elements such as a sedentary lifestyle and poor diet” [8]. In less than two decades (1989–2008), the definition of sarcopenia has therefore clearly developed: (1) through the addition of the concepts of loss of muscle strength and function to that of loss of skeletal muscle mass; (2) next, by specifying its possible aetiologies: aging, undernutrition and inactivity, and certain internal mechanisms such as the loss of type II myofibrils and mitochondrial dysfunction; (3) and lastly, by introducing the relationship between sarcopenia and decline, then functional dependence and death. SARCOPENIA APPEARS TO BE A GENUINE GERIATRIC SYNDROME In 2007, an article by outstanding US geriatricians questioned the traditional use of the label of geriatric syndromes, asserting that, according to data from randomized, controlled longitudinal studies, this label could be applied to only five clinical conditions: falls, delirium, functional decline, urinary incontinence and pressure ulcers [9]. These five conditions did not meet the traditional definition of a “disease”, which corresponds to a clinical entity that is clearly defined by a single aetiology, a unique pathophysiology and one, or a combination of, well-defined clinical signs [9, 10]. Conversely, the label “geriatric syndrome”, deriving from evidence-based medicine, must apply to highly prevalent, multifaceted clinical conditions, associated with a variety of chronic diseases with a poor prognosis, such as functional dependence, impaired quality of life and increased mortality [9]. Can it be concluded from a study of the literature published on sarcopenia that it is a “real” geriatric syndrome? • The prevalence of sarcopenia (mass in kilograms divided by the square of the height in square meters) increases from 13% to 24% in individuals aged under 70 years and to more than 50% in individuals aged over 80 years [11]. • Sarcopenia is multifactorial in origin, as evidenced by its multiple risk factors (see table 1) [12]. °° Aging is responsible for the increased renewal of muscle protein: catabolism is increased and protein anabolism declines, leading to a reduction in the number of muscle cells, particularly motor neurons [13–15]. These losses are compounded by mitochondrial dysfunctions and intensive apoptosis involving a decline in the number and function of neuromuscular junctions [16, 17], phenomena that are 147 Jean-Pierre Michel Table 1. Risk factors for sarcopenia [12]. Constitutional factors Female gender Low birth weight Genetic susceptibility Lifestyle + Poor nutrition Low protein intake Alcohol abuse Tobacco dependency ++ Physical inactivity Living conditions Fasting Prolonged bed rest Weightlessness Aging Muscle protein renewal Catabolism Protein degradation Subclinical inflammation Anabolism Synthesis Number of muscle cells Cellular uptake Apoptosis Hormonal dysfunction Testosterone and DHEA production Oestrogen production Vitamin D1-25 (OH)2 Thyroid function Growth hormone and IGF-1 Insulin resistance Changes in the nervous system Motor neuron loss α Changes in the neuromuscular junction ++ Mitochondrial dysfunction Peripheral vascularization Chronic clinical conditions Cognitive disorders Emotional disorders Sugar diabetes Failures Cardiac, hepatic, renal or respiratory Osteoarthritis Chronic pain Obesity Drug-induced catabolism Cancers? Chronic inflammatory diseases? exacerbated by multiple hormonal irregularities (relating to growth hormone, IGF-1, thyroid hormones, testosterone, DHEA and vitamin D1-25 (OH)2 and insulin resistance). Lastly, the decline in peripheral vascularization simply compounds these changes related to increasing age. °° It is clear that aging is itself influenced by particular constitutional risk factors such as being female, possible genetic susceptibility and low birth weight [18–20]. °° Aging is also modulated by lifestyle habits such as dietary imbalance or inadequate protein intake and smoking or alcoholism, as well as a lack of exercise, or complete inactivity [21, 22]. °° Living conditions also have an impact on the quality of aging: fasting and/or prolonged bed rest and periods of weightlessness are deleterious to the muscles. °° Lastly, diseases such as organ failure (affecting the heart, liver, kidneys or respiratory system), cognitive, emotional or mobility disorders, metabolic diseases, particularly sugar diabetes, and the catabolic side effects of some medicines, have an adverse effect on muscle metabolism [23]. These multiple aetiological factors may also be associated with numerous chronic diseases that exacerbate the loss of muscle mass, strength and function. 148 Towards a consensus definition of sarcopenia Sarcopenia thus appears to be a critical element of the pathological cycle leading to frailty, which is characterized by anorexia, a decrease in walking speed, increased levels of fatigue, a feeling of exhaustion and, of course, a reduction in physical activity [24]. The consequences of this condition of frailty are the same as those of sarcopenia itself, i.e. functional decline, then physical dependence leading to institutionalization and then death [25]. It therefore seems clear that sarcopenia conforms to the new evidence-based definition of a genuine geriatric syndrome. THE EUROPEAN CONSENSUS DEFINITION OF SARCOPENIA In 2010, the European Working Party on Sarcopenia put forward the following definition of sarcopenia: “a syndrome characterized by a progressive, generalized loss of skeletal muscle mass, strength and function with increased risk of physical dependency, impaired quality of life, and death” (see fig. 1) [26]. This new approach makes it possible to evaluate the severity of sarcopenia, which is useful in both epidemiological research and in daily clinical practice. • A pre-sarcopenic state corresponds simply to a decrease in muscle mass. • A sarcopenic state comprises a decrease in muscle mass combined with a loss of muscle strength or function. Figure 1. Sarcopenia is a geriatric syndrome characterized initially by a decrease in muscle mass, which results in a deterioration in muscle strength and physical performance as it worsens [26]. 149 Jean-Pierre Michel • Severe sarcopenia, or sarcopenia with mobility disorders, reflects the loss of a combination of muscle mass, strength and function [26]. • This working group also distinguished the two broad aetiologies of sarcopenia: • Primary sarcopenia is merely age related. • Secondary sarcopenia, however, may result from: °° an absence of physical activity, inactivity, prolonged bed rest or weightlessness; °° inadequate protein and/or energy intake, malabsorption, gastrointestinal disorders or the catabolic side effects of certain medicines; °° one or more diseases: organ failure (of the heart, liver, lungs or kidneys), inflammatory disease, cancer or endocrinopathy [26]. To identify sarcopenia in clinical practice (from the pre-sarcopenic state to severe sarcopenia), this same working group proposed a systematic exploration of muscle function (with a reference walking speed of less than 0.8 m/s over a distance of 4 m) and strength (reference grip strength of less than 30 kg in men and less than 20 kg in women). If both tests are normal, sarcopenia is unlikely to be present, but the measurement of muscle mass using bioimpedance or X-ray dual-energy absorptiometry may provide evidence of a pre-sarcopenic state (in which the measurement is lower than two standard deviations from the young, ethnically homogeneous, reference population). If one of the tests is abnormal, muscle mass must be measured using one of the techniques above. This will establish whether or not a disorder, sarcopenia or severe sarcopenia is present [26]. Since it emerged, this European consensus definition of sarcopenia, involving loss of muscle mass, strength and function, appears to have received international validation [27–29]. BY WAY OF CONCLUSION It is important to remember that the term “sarcopenia” has developed rapidly since its creation and initial description in 1989, which was then limited to the loss of muscle mass only. Sarcopenia is currently recognized as a genuine geriatric syndrome combining multiple aetiologies, a complex pathophysiology and, in the absence of the combination therapeutic approach required (which currently combines physical activity and nutrition), a poor prognosis. Despite a new European, now internationally recognized, definition that extends the sarcopenic syndrome to encompass muscle mass, strength and function, there remain numerous questions that require prompt resolution. In the short term, simple, reproducible diagnostic criteria tailored to different ethnic backgrounds are a must, if mass intervention is planned to prevent frailty and functional decline. These questions can only be resolved through translational studies of the relationship between lean and fatty tissue and large-scale epidemiological studies within different ethnic groups. 150 Towards a consensus definition of sarcopenia Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Rosenberg IH. Summary comments: Epidemiological and methodological problems in determining nutritional status of older persons. Am J Clin Nutr 1989;50:1231-3. Evans WJ. What is sarcopenia? J Gerontol A Biol Sci Med Sci 1995;50 (Spec No):5-8. Rosenberg IH. Sarcopenia: origins and clinical relevance. J Nutr 1997;127:990S-1S. Schwartz RS. Sarcopenia and physical performance in old age: introduction. Muscle Nerve Suppl 1997;5:S10-12. Greenlund LJ, Nair KS. 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J Am Med Dir Assoc 2011;12:403-9. 152 Sarcopenia La Sarcopénie © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia Stéphane Schneider Semantics is essential in medicine and the field of nutrition is no exception. Accurately defining the three key terms of this paper aims to ensure that health professionals and researchers employ the same language, that various nutritional status disorders are better diagnosed and, consequently, that the latter are treated more effectively. The term “undernutrition” is Latin in origin (under [lower] nutritio [feed]) and “sarcopenia” (sarcos [flesh] penia [lack]) and “cachexia” (kakos [bad] hexis [state]) are Greek in origin. The term “malnutrition” refers to a mismatch between nutrient intake and expenditure that leads to disorders, either by excess or the contrary. We therefore prefer the term “undernutrition”, which is more suited to the problem addressed in this paper. As for the terms “emaciation” (extreme leanness), “starvation” (which was very popular during the 18th and 19th centuries), “de-assimilation” or “kakotrophy” (poor nutrition), these are indicative of an extremely incomplete pathophysiological approach. Sarcopenia has long been defined as the only loss of muscle mass. Definitions integrating the notions of strength and function have in turn led to the emergence of “myopenia” (loss of mass), “dynapenia” (loss of function) and “kratopenia” (loss of muscular power). DEFINITIONS OF UNDERNUTRITION, SARCOPENIA AND CACHEXIA Undernutrition In the past, “undernutrition” was defined as “the process by which living matter is separated from the body to become residue”. According to this definition, undernutrition occurs when a person can no longer assimilate the amount of energy the body needs. A more recent definition, better suited to current knowledge, describes it as “primarily an energy and protein deficit, or of any other specific macro/micronutrient, producing a measurable change in bodily functions and/or body composition, associated with a worsened disease prognosis”. This definition thus evokes the negative consequences of undernutrition on prognosis. 153 Stéphane Schneider The World Health Organization distinguishes two forms of undernutrition. Pure marasmic form or marasmic form of protein-calorie malnutrition, is linked to a lack of energy and protein intake, with a loss of more than 20% of ideal body weight, mainly affecting fat mass. It has little impact in terms of morbidity and mortality. The hypoalbuminaemic form of protein-calorie malnutrition has a clinical picture similar to kwashiorkor, with less weight loss, but affecting lean mass, and with a state of metabolic stress in response to aggression. It has a strong impact on morbidity and mortality [1]. There is a pathophysiological continuum between these two forms: first, there is loss of fat mass in situations of deficiency, with few consequences for prognosis. Second, often in favour of aggression, lean mass is affected, albuminaemia decreases and oedemas appear with worsened prognosis. We cite as an example the death of a model reported in an article in Le Monde newspaper. She had been eating only apples and tomatoes. She contracted a urinary infection that developed complications: pyelonephritis, followed by renal failure, septicaemia and death. The urinary infection pushed the diagnosis of this anorexia nervosa patient from marasmus to kwashiorkor. Sarcopenia European consensus on the definition and diagnosis of sarcopenia has defined it as a genuinely geriatric syndrome: “It is a syndrome characterized by a progressive and generalized loss of mass and skeletal muscle strength with a risk of complications such as disability, poor quality of life and death” [2, 3]. Sarcopenia is everything but physiological loss, with age, of mass, muscle strength and function, but denotes a situation in which the prognosis is compromised. It should be noted that it has long been the source of opposition between nutritionists and geriatricians because sarcopenia, whatever the definition, can be observed in situations other than aging, like osteoporosis, which may occur in young patients. Cachexia Cachexia can be defined as a multifaceted syndrome characterized by weight loss and increased catabolism in connection with an underlying disease. This syndrome increases morbidity and mortality. Contributing factors are anorexia and inflammatory syndromes that cause increased muscle proteolysis and impaired metabolism of carbohydrates, fats and proteins [4]. This term is often incorrectly used to describe what is, in reality, emaciation. It is said, incorrectly, that a patient who is mere skin and bones is cachectic. In reality, cachexia is a syndrome in which undernutrition is placed in the context of a chronic disease with an inflammatory component. It has severe consequences and, in chronic 154 Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia obstructive pulmonary disease or cancer, cachexia is a decisive step in the prognosis of the patient. DIAGNOSTIC CRITERIA OF UNDERNUTRITION, SARCOPENIA AND CACHEXIA Undernutrition Historically, weight is the first criterion to be considered in the diagnosis of under nutrition. The 2007 HAS report on the strategy of care management in proteinenergy undernutrition in the elderly states that the diagnosis of malnutrition is based on weight loss, body mass index (BMI) (weight/[height]2), albuminaemia and mini nutritional assessment (MNA) [5]. The BMI is insufficiently sensitive in the diagnosis of undernutrition. Weight loss, with thresholds at 1 month (≥5%) and 6 months (≥10%), is, however, a more relevant diagnostic criterion. Albuminaemia signals protein undernutrition and kwashiorkor. The use of MNA, an extremely well-validated index in the elderly, aims to increase the diagnostic sensitivity of the definition. There are also many other indexes (NRS-2002, MUST, SNAQ, APG, PG-SGA, NRI, GNRI, etc.) [5, 6]. Sarcopenia Consideration of mass As it is cell mass and not weight that bears the consequences of undernutrition, body composition should be explored. Baumgartner et al. [7] defined sarcopenia as a decrease of two standard deviations of appendicular skeletal muscle mass measured by dual-energy X-ray absorptiometry (DXA) divided by height squared (kg/m2) compared to the average of this ratio in healthy individuals aged under 30 years included in the study, i.e. a value of less than 7.26 kg/m2 in men and less than 5.45 kg/m2 in women. A study by Janssen and colleagues [8], which used a North American database, showed that aging, in both sexes, produces a loss of muscle mass accompanied by a gain in fat mass. A longitudinal study, conducted in Boston and published in 2002, determined the changes in body composition in response to changes in weight in 53 healthy men and 78 healthy women followed-up over 10 years. Body composition was determined by densitometry, an old technique, but well validated. This work demonstrated that in people who had lost weight during follow-up, weight loss involved lean mass as much as fat mass in men, and preferentially fat mass in women. Weight gain corresponded to a gain of fat mass, and when weight remained stable, there was loss of lean mass and a gain of fat mass (see fig. 1) [9]. 155 Stéphane Schneider 8 Weight changes (kg) 6 4 2 FM 0 LM –2 –4 –6 –8 decreased stable increased decreased stable increased Figure 1. Changes in body composition in accordance with weight changes in healthy, elderly subjects (adapted from Hughes et al. [9]). FM: fat mass; LM: lean mass The longitudinal study included 53 men and 78 women evaluated by densitometry at 60.7 ± 7.8 years then 9.4 ± 1.4 years later. Our team used impedancemetry to study the body composition of 97 patients treated for undernutrition due to deficient intake. Patients were divided into two age groups (young average age 48 ± 15 years; older 79 ± 6 years). In the young group, weight loss was adaptive by essentially concerning fat mass while lean mass was 60 60 Weight (kg) BCM ECFV MG BCM 50 50 40 40 30 30 20 45,9 ± 5,5 % 10 MG 20 46,8 ± 6,4 % 42,5 ± 6,5 % 0 10 41,1 ± 6,4 % 31,4 ± 5,8 % 0 18,5–20 ECFV 16–18,5 Young patients <16 BMI 18,5–20 16–18,5 23,9 ± 9,2 % <16 Old patients Figure 2. Body composition in undernourished patients. (Adapted from Schneider et al. [10]). BMI: body mass index; BCM: body cell mass; ECV: extra-cellular volume; FM: fat mass. Ninety-seven undernourished patients (C-reactive protein [CRP] <5 mg/l) were divided into two groups, young (48 ± 15 years) and older (79 ± 6 years). Body composition was measured by impedancemetry. 156 Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia preserved. In the older patients, however, weight loss primarily concerned lean mass while fat mass was largely unaffected (see fig. 2) [10]. In elderly individuals, weight loss clearly occurs with an increase in the proportion of fat mass to the detriment of lean mass. Consideration of strength Muscle mass only accounts for about half of the variation in muscle strength, and this is especially true in the elderly. Other determinants come into play. Therefore, the longitudinal study in Boston that has already been cited showed that the loss of muscle strength was faster than the loss of muscle mass in the knee (see fig. 3) [11]. Grip strength (handgrip strength; HGS) can be easily assessed using a hand dynamometer. A study involving the measurement of HGS in a healthy elderly population demonstrated that it was directly related to functional, psychological and social health. An impaired score predicted dependence and faster cognitive decline [12]. It is therefore possible to achieve greater accuracy in prognosis by taking strength into account. Re-analysis of data in the USA appears to show that the criterion of muscle mass could be removed from mortality-predictive equations, retaining only the criterion of force. –2,3%/year –1,25%/year 1 800 140 1 600 135 Muscular surface (cm2) Muscular work (J) 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 130 125 120 115 110 105 0 1985- 1997- Total work of knee extensors (25 contractions) 1985- 1997- Muscular surface Figure 3. Change in muscle strength and mass of the thigh between 65 and 72 years. (Adapted from Frontera et al. [11]). Muscle strength and mass (tomodensitometry) of nine healthy subjects were evaluated in 1985–6 (age 65.4 ± 4.2 years) and reassessed in 1997–8. 157 Stéphane Schneider Table 1. European Working Group on Sarcopenia in Older People (EWGSOP) stages of sarcopenia. Stage Pre-sarcopenia Muscle mass Muscle strength Performance ÷ Sarcopenia ÷ ÷ Severe sarcopenia ÷ ÷ or ÷ ÷ Adapted from Cruz-Jentoft et al. [2]. Consideration of muscle function In addition to muscle strength, muscle function is also a criterion that falls into the definition of sarcopenia. European consensus on the definition and diagnosis of sarcopenia thus takes into account muscle mass, strength and performance in order to define and distinguish the stages of pre-sarcopenia, sarcopenia and severe sarcopenia (see table 1) [2]. Cachexia In 2008, a consensus conference on cachexia suggested a new definition of cachexia. Its criteria are weight loss (≥5% in the past year or BMI <20) with concomitant chronic illness plus at least three of the following five criteria: decreased muscle strength (lowest tertile); fatigue; anorexia (<70% of normal ingesta, <20 kcal kg/ day, VAS, etc.); lean mass index (MAMC <10th percentile, DXA according to Baumgartner et al.); biological abnormalities (inflammation [CRP >5], anaemia [<12], hypoalbuminaemia [<32]) [13]. Again, this definition of cachexia overlaps that of sarcopenia. More recently, a British group has proposed a definition of cancer-related cachexia as characterized by an involuntary weight loss greater than 5% in 6 months or a BMI of less than 20 and a weight loss greater than 2% or sarcopenia based on muscle mass [14]. This group very clearly stated that sarcopenia forms part of the definition of cachexia. Therefore, it is clear that a cachectic patient is also sarcopenic and that the negative prognosis of cachexia is largely due to the existence of sarcopenia. What is the differential diagnosis between sarcopenia and cachexia? The European definition distinguishes between primary and secondary sarcopenia. According to this definition, primary (or age-related) sarcopenia occurs in the absence of any obvious cause other than age. Secondary sarcopenia is related to the presence of one or more causes: low muscle use (bed rest, inactivity, deconditioning, lack of severity); disease (organ failure, inflammatory disease, cancer, endocrine disease, etc.); deficient intake or other [2]. 158 Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia This definition clearly raises the question of the distinction between cachexia and sarcopenia secondary to a disease with inflammatory syndrome. Changes in body composition, however, seem different in sarcopenic and cachectic patients. We have seen that in age-related sarcopenia, the loss of mass, strength and function is accompanied by an increase in or maintenance of fat mass. In a recent Norwegian study, cancer patients with an average age of 63 years were divided into three groups: (1) cachectic; (2) patients with stable weight over recent months; (3) patients with digestive obstruction. That study showed a significant decrease in subcutaneous and perivisceral adipose tissue in cachectic patients [15]. Body composition thus appears different depending on whether the patient has age-related sarcopenia or cachexia. Why an accurate diagnosis? What is ultimately the interest, in terms of management, in specifying whether a person is malnourished, cachectic or sarcopenic? We have seen that there is a continuum between the different forms of undernutrition, marasm, cachexia, and overlaps between secondary sarcopenia and cachexia. In addition, undernutrition, sarcopenia and cachexia have many common determinants. Table 2 illustrates the distinction between different situations. However, tools are needed that allow us to perform a differential diagnosis because, depending on the case, the picture may be reversible, for example, at the stage of cancer-related pre-cachexia, whereas at the stage of cachexia there is unfortunately nothing more to be done. In our department, we followed up patients fed enterally, divided into one “good responder” group and a second “resisting renutrition” group, the latter is more likely to have cancer and always presenting with inflammatory syndrome. In such a situation, as is common in clinical practice, it would be interesting to establish a more accurate syndromic diagnosis, because it could lead to different treatment. Ideally, definitions should allow us to distinguish clearly between different situations. A recent Italian study was conducted to investigate the relationship between sarcopenia and the risk of falls after 2 years in a population of 260 older people aged 80 years and over. The diagnosis of sarcopenia was made according to the definition by EWGSOP, i.e. the presence of low muscle mass (mid-arm circumference) combined with low strength (grip strength) or low physical performance (walking speed over 4 m). Sarcopenia meeting this definition has been associated with a risk of falls increased by more than a factor of 3 during the follow-up period of 2 years [16]. The definition of sarcopenia by the European group has thus been validated. In contrast, the relevance of the new definitions of pre-cachexia and cachexia need to be improved. Therefore, in a study conducted in 103 patients with rheumatoid 159 Stéphane Schneider Table 2. Differential diagnosis of nutritional status diso rders. Starvation Starvation Stress-related Age-related (young subjects) (older subjects) undernutrition sarcopenia Cachexia Appetite ìèî èî î è îî Inflammation è ìè ìì ìè ìì Weight î î î è îî Muscle mass èî î î î îî Muscle strength èî î î î îî Fat mass î èî èî ì î Marker – (Albuminaemia) Albuminaemia, C-terminal CRP agrin fragment CRP, albuminemia Prognosis î î î î îî Treatment Nutrition Nutrition (Nutrition) Physical resistance training Antiinflammatories? arthritis, recent definitions of pre-cachexia and cachexia have not identified or diagnosed patients despite impaired body composition and muscle function, mainly because of a low prevalence of weight loss and loss of appetite [17]. CONCLUSION Sarcopenia and cachexia are conditions related to undernutrition (muscle wasting) without initially satisfying the diagnostic criteria for undernutrition. It is therefore necessary to clarify their definitions. The interest of differential diagnosis when the patient is undernourished currently appears very moderate. On the other hand, the therapeutic interest of an earlier differential diagnosis is clear in sarcopenic, non-undernourished, older outpatients and in pre-cachectic, chronic patients, when therapeutic efficacy can still be expected. We must move from simple weighing to the measurement of body composition and muscle strength. 160 Differential diagnosis between undernutrition, sarcopenia and cachexia Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 McClave SA, Mitoraj TE, Thielmeier KA, Greenburg RA. Differentiating subtypes (hypoalbuminemic vs marasmic) of protein-calorie malnutrition: incidence and clinical significance in a university hospital setting. J Parenter Enteral Nutr 1992;16:337-42. Cruz-Jentoft AJ, Baeyens JP, Bauer JM, Boirie Y, Cederholm T, Landi F, et al. 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Relevance of the new pre-cachexia and cachexia definitions for patients with rheumatoid arthritis. Clin Nutr 2012;31:1008-10. 161 Sarcopenia La Sarcopénie © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés The definition of sarcopenic obesity José A. Morais Reaching a definition of sarcopenic obesity means defining each of its components. Firstly, it is very interesting to note that these two conditions are linked by common aetiological factors including age, gender, dietary intake, physical activity, hormonal context (insulin, IGF-1 insulin-like growth factor, testosterone and oestrogens, etc.) and proinflammatory state. Beyond this common aetiology, it will probably never be possible to determine which of the two factors, increase in body fat or loss of muscle mass, exerts the greater influence over the other, but it is becoming ever clearer that a change in one creates a predisposition for a transformation in the other [1–7]. Lastly, from the perspective of function, sarcopenia is an addition to the impairments associated with obesity, which has the greatest impact on mobility disorders. BODY COMPOSITION CHANGES WITH AGE Aging is associated with changes in body composition, characterized by a reduction in muscle mass and an increase in adipose tissue. Certain lifestyles may influence this process, particularly with regard to physical exercise and dietary intake. Their role is crucial in the development of both obesity and sarcopenia [8–10]. Increasing age is also associated with the incorporation of adipose tissue, affecting the intra-abdominal organs and the musculature. Thus, a magnetic resonance imaging comparison of mid-abdominal cross-sections in a young woman and an elderly woman with the same body mass index (BMI) show that the elderly patient has a high level of perivisceral adipose tissue and significant fat infiltration of the paravertebral and abdominal muscles. Beyond a certain point, this muscle loss affects resting metabolism. This accounts for 60–75% of our energy expenditure, and a reduction in energy expenditure associated with a sustained dietary intake will result in an increase in fat mass. Adipose tissue is also an endocrine organ secreting numerous proteins, particularly cytokines (adiponectins, leptin, TNF-a, IL-6 and MCP-1), which play a role in muscle catabolism. An increase in fat mass in conjunction with a reduction in muscle mass will lead to the combination of obesity and sarcopenia (see fig. 1). 162 The definition of sarcopenic obesity Aging Muscle Fat Contribution of exercise Adipo-nectin Leptin RMT Cytokines TNF-α IL-6 MCP-1) Figure 1. Relationship between muscle tissue and fat [8–10]. Thinking on sarcopenia The European Working Group on Sarcopenia in Older People put forward a broader definition of sarcopenia, which takes into account both the loss of muscle mass and the loss of muscle function [11]. In this scenario, sarcopenia is defined as a reduction in muscle mass and (grip) strength [12] associated with a decline in physical performance in the short physical performance battery test or the walking speed test [13]. Understood in this way, sarcopenia has much in common with another geriatric syndrome, frailty. The syndrome of frailty is defined by the presence of at least three of the following criteria: (1) shrinking body mass (unintentional weight loss >4.5 kg in 1 year or sarcopenia); (2) muscle weakness (grip strength <20th percentile for BMI and gender); (3) self-reported fatigue; (4) slowness (determined via the time up and go (TUG) test or walking speed); (5) a low level of physical activity [12]. Shrinking body mass, weakness and slowness are all features of both frailty and sarcopenia. There is a clear overlap between the two entities, such that it would probably be reasonable to earmark the term “sarcopenia” for use by researchers and the term “frailty” for clinicians. Sarcopenic obesity The definition of sarcopenic obesity combines the definitions of sarcopenia and obesity. Both entities have their own diagnostic criteria. 163 José A. Morais Baumgartner’s definition criteria Baumgartner defined obesity as a body fat mass percentage above the 60th percentile of the data from the New Mexico Aging Process Study (NMAPS) of patients aged over 60 years. Sarcopenia was defined as a two standard deviation reduction in limb skeletal muscle mass measured using dual-energy X-ray absorptiometry (DXA) and divided by the square of the height (kg/m2) in elderly individuals, compared with the average value for this ratio in persons aged under 30 years, in good health, in the young reference population [14, 15]. The threshold values for body fat are around 38% for women and 27% for men, i.e. a BMI of 27 kg/m2. According to this definition, 2% of people aged 60–69 years and 10% of people over 80 years meet the criteria for sarcopenic obesity [14]. In the 3-year prospective NMAPS study, which aimed to predict impairments in the activities of daily living (ADL) in a North American population in the western USA, the prevalence of sarcopenic obesity was 5.7%; for sarcopenia, it was 18%; and for obesity alone, it was 32.4%. Sarcopenic obesity was associated with an incidence of ADL incapacity two or three times greater than the incidence with either obesity or sarcopenia alone [14]. Sarcopenic obesity was a possible predictor of incapacity occurring within the following 3 years [15]. The EPIDOS study (épidémiologie de l’ostéoporose [epidemiology of osteoporosis]) of a population of women aged over 75 years, carried out in Toulouse by Professor Yves Rolland’s group, used the same criteria for defining sarcopenic obesity. Sarcopenic obesity was found in 2.8% of the women, 7% of them were sarcopenic and 33% had obesity alone. Those with sarcopenic obesity experienced 2.5 times more difficulty in undertaking three of the seven assessment activities; the obese patients experienced 1.7 times more difficulty; and the sarcopenic individuals experienced no more difficulty in executing these tasks than normal individuals [16]. WHO criteria Sarcopenic obesity may also be defined using WHO criteria based on BMI. According to this definition, any person with a BMI over 30 kg/m2 is obese. This diagnosis of sarcopenia uses muscle mass as measured via bioimpedance spectroscopy. Results are given in the form of a lean mass index (kg/body weight × 100), in which sarcopenia is present at more than two standard deviations below the mean in comparison with a young population. These criteria were used in the US NHANES III study (Third National Health and Nutrition Examination Survey), which included approximately 2500 subjects, both men and women. This study found that sarcopenic obesity was present in 6.9% of the population, sarcopenia alone was present in 3.2% and obesity alone in 17%. The presence of sarcopenic obesity increased the risk of developing insulin resistance [17]. 164 The definition of sarcopenic obesity National Center for Health Statistics criteria National Center for Health Statistics (NCHS) criteria define obesity as a waist circumference measurement of 102 cm or more in men and 88 cm or more in women. Threshold values of 94 cm for men and 80 cm for women have been used in Europe. The NHANES III study of individuals aged over 60 years found sarcopenic obesity in 10% of this population, sarcopenia in 3.6% and obesity in 48%, based on the NCHS criteria. Individuals with sarcopenic obesity or obesity alone scored less well on the Nagi physical performance scale, which includes tasks such as walking a quarter of a mile, climbing 10 steps, standing up and sitting down and lifting weights. It can therefore be seen that obesity and sarcopenic obesity have more of an impact on performance [18]. In the absence of a reference group A final approach to the classification of sarcopenic obesity dispenses with a young reference group. It uses data quintiles for both the fat mass percentage and the muscle mass index. Obesity is most often defined as the upper two quintiles for fat mass percentage and sarcopenia as the lower two quintiles for muscle mass. A study using these criteria showed an incidence of 8% for sarcopenic obesity, 28% for sarcopenia and 33% for obesity. Only women defined as obese according to these criteria, and not those defined as having sarcopenic obesity, had increased difficulty in accomplishing the tasks involved in the Nagi score [19]. The Quebec NuAge study The Quebec NuAge study was conducted to determine the critical factors for successful aging. With this in mind, a random sample was selected from a population of 36,000 elderly people in three age bands (68–72, 73–77 and 78–82 years) [20]. The prerequisites for the inclusion of an individual were reasonably good health, an absence of cognitive difficulties and a sufficient level of independence to carry out day-to-day tasks. The body composition of the Montreal group was measured using bioimpedance analysis; DXA was used to measure the Sherbrooke group. A considerable number of performance aspects were measured: TUG, walking speed and the strength of several muscle groups (grip, knee extension, elbow flexion, five repetitions of the sit-to-stand test, and balancing on one leg). Blood tests were taken and nutritional intake, etc., was also examined. One thousand three hundred individuals without known diabetes were included, resulting in complete final datasets for 1062 subjects. With regard to the performance of study subjects, the TUG took longer in obese patients and less time in normal subjects. There was no difference between the other two groups. The group of sarcopenia patients and the group of normal subjects had a faster walking speed than the obese group, but not the sarcopenic obesity group. 165 José A. Morais N (%) Age (any) LMI (kg/m2) %BF BMI TUG (s) Walking speed (m/s) Grip strength D Biceps strength D Quad strength D Hamstring strength D One foot balance Figure 2. NuAge Study: body composition and performance [20]. The Quebec NuAge study, which included 1062 non-diabetic elderly individuals in three age bands (68–72, 73–77 and 78–82 years), compared performance in four groups: sarcopenic obesity, sarcopenia, obesity and normal. a, SO versus S; b, SO versus O; c, SO versus N; d, S versus O; e, O versus N; f, S versus N. There was no difference in grip strength between the four groups. The sarcopenia patients (with and without obesity) recorded lower scores than the other two groups on assessment of the muscle groups, biceps, quadriceps and hamstrings. The individuals with sarcopenia and the normal individuals were able to remain balanced on their dominant leg for longer than the other two groups (see fig. 2). Quintiles were calculated for lean mass index (LMI) and body fat percentage. Sarcopenia was defined as corresponding to the lowest two LMI quintiles, while obesity corresponded to the highest two body fat percentage quintiles. Four groups 166 The definition of sarcopenic obesity were formed (sarcopenic obesity, sarcopenia, obesity and normal); these were compared using generalized linear models taking age, gender, tobacco dependence, number of chronic illnesses and physical activity as co-factors (physical activity scale for the elderly questionnaire). Approximately 16% of the study population was found to have sarcopenic obesity, 24% had sarcopenia and 24% had obesity alone; 36% of subjects were normal. The average age was slightly higher in individuals with sarcopenia, with or without obesity, while normal subjects were approximately 2 years younger. LMI was lower in individuals with sarcopenia, with or without obesity, and higher in those subjects who were simply obese or normal. Obese individuals (with and without sarcopenia) had more body fat. The BMI was different for all groups. Non-sarcopenic obese individuals had a higher BMI. Subjects were reclassified according to criteria defining the metabolic syndrome, i.e. according to waist circumference (≥108 cm in men; ≥88 cm in women). Using this criterion, the prevalence of obesity and sarcopenia was reduced from 24% to 14%, and sarcopenic obesity increased from 16% to 25%; normal subjects increased from 36% to 48%. The results of the various tests were similar, but the use of different criteria led to a different definition of the subjects, which clearly has a practical impact. By way of conclusion on the results of the NuAge study, although sarcopenia contributes to a reduction in the strength of several muscle groups, it has less of an impact than obesity on muscle function as assessed by the TUG test or walking speed. The impact of obesity on muscle function appears to be mediated by a change in balance. It should also be highlighted that all the studies carried out in this area, bar one, have been cross-functional studies. There is therefore a real need for longitudinal studies that will enable a better definition of the impact of sarcopenia alone, sarcopenic obesity and obesity on function and incapacity. CONSIDERATION OF SARCOPENIC OBESITY AND ASSOCIATED CRITERIA ––Consensus is required on the way that obesity, sarcopenia and sarcopenic obesity are defined. Any kind of choice will always impose limitations. The definition of obesity according to BMI masks cases of obesity that result from the loss of muscle mass with increasing age. The definition of obesity based on the percentage of body fat may underestimate sarcopenia, given that obese individuals whose body weight necessitates some degree of exercise have a larger muscle mass. ––There is a need for additional longitudinal data. Is it worse to have sarcopenic obesity than simply to be obese or sarcopenic after the age of 75 years? Studies 167 José A. Morais carried out in very elderly subjects have shown that only sarcopenia in isolation has a negative impact on function. ––The needs of clinicians must also be considered. It must be possible to carry out screening with a minimum of instrumentation. The physician must be able to identify a sarcopenic or obese sarcopenic patient with ease in their office and take action without the need for sophisticated instrumentation. The limitations of the BMI and waist circumference-based definitions must be accepted in this situation, because these are the measures available in common practice. ––Lastly, action is needed from middle age onwards, in the form of exercise and a healthy diet. Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 168 Vandervoort AA. Aging of the human neuromuscular system. Muscle Nerve 2002;25:17-25. Solomon AM, Bouloux PM. Modifying muscle mass¾the endocrine perspective. J Endocrinol 2006;191:349-60. Dreyer HC, Volpi E. 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Tous droits réservés Evaluation of muscle volume, strength and function in clinical practice Yves Rolland The current definition of sarcopenia is based on the quantitative and functional features of the muscle tissue. This results in problems of methodology as no single evaluation technique can capture all these characteristics. Limb skeletal muscle mass can be quantified using whole-body dual-energy absorptiometry (DXA). The lean soft tissue mass of the four limbs can be regarded as the muscle mass of the four limbs (known as appendicular muscle mass). The skeletal muscle mass index is defined as the appendicular muscle mass divided by the height squared. Threshold limits have been proposed to define sarcopenia patients. There are different limitations to the evaluation of muscle mass, as it is impossible to evaluate features of muscle tissue such as fatty infiltration and water retention using DXA. This approach also underestimates the prevalence of sarcopenia in obese subjects and overestimates it in lean subjects. In particular, it fails to account for muscle function. Other quantitative evaluation techniques, such as impedance analysis, offer a cost-effective means of determining the percentage of lean mass, but the reliability of this approach is limited by the patient’s state of hydration. Nuclear magnetic resonance imaging is costly, but can detect the slightest change in muscle mass and enables muscle fatty infiltration to be evaluated. Computerized tomography scans also offer a means of assessing muscle mass and fatty infiltration. However, these methods currently pertain to the field of research and are not commonly used in practice as screening tools for sarcopenia. The ideal clinical measurement test for sarcopenia for use in everyday practice should be a validated test that is reliable, specific to muscle and sensitive to change, with the capacity to predict adverse events. It should also be non-invasive, practical, inexpensive, feasible in all locations and consistent from one population to another. Unfortunately, it is rare that all these conditions are met. ANTHROPOMETRIC MEASUREMENTS Anthropometric measurements aim to appraise muscle mass and volume, but do such measurements provide a good indicator of sarcopenia? 170 Evaluation of muscle volume, strength and function in clinical practice As part of the EPIDOS study (Épidémiologie de l’ostéoporose [epidemiology of osteoporosis]) of 1 500 women in Toulouse, France, correlations were sought between the appendicular muscle mass as determined using DXA and anthropometric variables. Age, weight, height, body mass index, waist measurement, hip measurement, calf circumference and upper limb strength all appeared to have a significant correlation with appendicular muscle mass. However, this relationship remained weak, with the noteworthy exception of calf circumference, which appeared to be the most important anthropometric guide to identifying elderly people with a low muscle mass. The most significant threshold value for identifying sarcopenic and non-sarcopenic individuals was 31 cm, in a prone position, with the knee extended and the lower legs at 90º. This threshold value defines a sarcopenic population with 91% accuracy, which means that nine times out of 10, a person with a calf circumference of more than 31 cm is not sarcopenic based on their densitometric definition. However, with a level of sensitivity of 44.3%, the test is still not sufficiently accurate, and in half of all cases, a calf circumference of less than 31 cm does not signify reduced muscle mass [1]. A cross-functional study was undertaken to investigate links between sarcopenia as defined using DXA or a calf measurement of less than 31 cm, and autonomy, functional capability and the risk of falls. No significant association was demonstrated between sarcopenia as defined by DXA (MM2 index <5.45) and the items that characterize autonomy. Conversely, there was a significant association of calf circumference with autonomy in basic activities (difficulty walking, washing and dressing), autonomy in instrumental activities (five items on the instrumental activity of daily living scale) and functional capabilities (difficulty going up and down stairs, lifting heavy objects and moving around). Calf circumference measurement appears to have irrefutable clinical relevance. It is a validated, simple test with a good level of reliability, but is not specific to muscle. It undoubtedly reflects the nutritional status of the patient. It is not known whether it is sensitive to change or a predictor of adverse events. This method has the advantage of being a simple, non-invasive, practical clinical test. It may be of use in carrying out screening or pre-screening in populations likely to be included in research protocols. MEASURING STRENGTH AND POWER There is no clear association between motor difficulties and muscle mass. Between the ages of 30 and 80 years, around 30% of muscle mass is lost but, more crucially, muscle strength and power diminish much more quickly. In other words, muscle mass is lost with age, and the remaining muscle mass is of lesser quality than previously (see fig. 1). 171 Yves Rolland % of young adult levels 100 Muscle mass Chair rise, Stair climb Muscle strength Gait speed, Balance Muscle power 50 Age (yrs) 100 Figure 1. Link between muscle mass, strength and power (according to Aubertin-Laheudre) The loss of muscle mass between the ages of 30 and 80 years is in the order of 30%, but strength and power are lost much more rapidly. Measuring strength Muscle strength can be assessed using grip strength. This is a well-standardized tool providing reproducible data that can be used for comparison with other cohorts. The Southampton protocol, which standardized the measurement of grip strength, has recently been proposed for use. Grip strength is a reliable but rather inaccurate means of measuring muscle. Its main limitation is its low sensitivity to change. An individual following a physical exercise protocol may make dramatic improvements to their motor performance, without any change in their results in the grip strength test. This tool is therefore useful for screening those individuals at risk of dependence, but it is not well suited to monitoring and evaluating the effectiveness of a therapeutic intervention. Very few general physicians currently have this equipment, which remains the preserve of specialists and some geriatric units. Different muscle groups may be studied, but quadricipital strength is often preferred because of the importance of the lower limbs in maintaining motor performance. Numerous types of equipment are available, with some appearing better suited to elderly patients than others. A more precise evaluation of strength involves the use of more complex equipment to examine reductions in different forms of strength, such as isometric (the subject bends their arm and tries to hold the position without changing the angle), concentric, 172 Evaluation of muscle volume, strength and function in clinical practice eccentric and isokinetic strength. These different forms of strength diminish at varying rates with age. Overall, isometric strength is reasonably well maintained with age, while concentric and eccentric strength is more rapidly impaired. Use of this equipment requires expert knowledge. Measuring power Muscle power declines considerably with age and more rapidly than strength. Its evaluation is more complex because it incorporates the idea of time taken to accomplish a motor task, but it enables particular parameters of muscle quality to be understood. For the elderly individual, maintaining a good level of power is of day-to-day benefit. For example, it enables falls to be avoided, which requires significant energy mobilization in a short period of time. Getting out of a chair also requires the deployment of a short burst of considerable strength. The measurement of power is therefore a very good predictor of adverse events. Sports medicine uses some well-established tests. For example, an athlete will be asked to pedal as fast as possible at maximum power [2]. However, these tests are not particularly suitable for frail, elderly people who have difficulty moving around, and different techniques are therefore required. In the Takai protocol, the individual must get out of a chair as quickly as possible 10 times in succession, with their arms crossed (see fig. 2) [3]. This procedure is Psit-stand = (L – 0.4) × body mass × g ×10 Tsit-stand 400 y = 3.96x + 17.0 Psit-stand (W) 300 r = 0.801 p < 0.001 200 100 0 20 40 CSAKE (cm2) 60 80 Figure 2. Takai protocol: getting out of a chair 10 times, as quickly as possible [3]. 173 Yves Rolland reasonably well validated, reliable if carefully standardized, specific to muscle function, sensitive to change and non-invasive, with the ability to predict adverse events. It appears difficult for general physicians to implement in daily practice, but may be of real interest within therapeutic trials. The Takai protocol is a reliable, well-standardized measure of power. FUNCTIONAL PERFORMANCE There are numerous tests available for the study of functional limitations such as difficulty climbing stairs, getting out of a chair and walking. One example is the 6-minute walk test, which measures the distance covered in 6 minutes, and the short physical performance battery (SPPB), the gold standard of geriatric functional performance tests. The SPPB is based on three tasks: time taken to get out of a chair five times, a balance test with three different stances (feet together, semi-tandem position, full tandem position), and a measurement of walking speed over 4 m [4]. The SPPB is a very good predictor of adverse events. It revealed significant disparities in performance between individuals when applied to 1 122 fully autonomous elderly individuals with an average age of 71 years and no health complaints. Monitoring over a 4-year period showed that the individuals who performed least well became dependent sooner (see fig. 3) [5]. The study covered 1 121 subjects with an average age of 71 years who had no incapacity on inclusion. Percent 100 80 Nondisabled 60 Mobility Disability 40 ADL + Mobility Disability 20 0 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Summary Performance Score Figure 3. Incapacity status at 4 years based on SPPB scores on inclusion [5]. 174 Evaluation of muscle volume, strength and function in clinical practice Mobility Limitation % 60 50 40 Men Mobility Limitation P < 001 30 20 10 Women 70 60 Mobility Limitation % 70 Excluded Stopped Quartile 1 Quartile 2 Quartile 3 Quartile 4 50 P < 001 40 30 20 10 0 0 0 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 Years 0 05 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 Years Figure 4. Walking speed over 400 m and risk of mobility limitations [6]. The SPPB is therefore relevant from a clinical perspective. The walking speed test included in the test battery appears to be of particular interest. It has been shown that the study of walking speed in an elderly population can identify those subjects who will become dependent and experience motor difficulties and incapacities within a few years (see fig. 4) [6]. Walking speed over 400 m was established for 3 075 subjects aged between 70 and 79 years. Every additional minute was associated with an average risk factor of 1.52 for mobility limitations within 4.9 years. The 400-m usual pace walk test is currently the most widely used motor capacity test. Its aim is simply to determine whether or not the individual is capable of covering 400 m. It is clinically relevant (it translates an inability to accomplish a motor task) and reasonably simple to carry out in practice: it requires a corridor with two sites 20 m apart, and the individual must walk back and forth between them 10 times in a 15-minute period [7]. This test is not muscle-specific and is sensitive to changes. The inability to accomplish the test is in itself an adverse event. It is non-invasive and is relatively convenient, although not necessarily easy to carry out in a physician’s office. CONCLUSION Calf circumference measurement and grip strength may be of interest in screening patients at risk of sarcopenia, and both are predictors of adverse events. A reduction 175 Yves Rolland in muscle power is manifest earlier than a decrease in mass or strength and has prognostic value. The SPPB allows for screening of a population at risk, and delivery of a diagnosis and a prognosis. The test of inability to cover 400 m is a motor incapacity test, which determines whether an individual is capable of completing a motor test [8]. All these tests continue to require a degree of specialist knowledge, and do not form part of the practice of general physicians. This may change when the screening, prevention and treatment of sarcopenia become priorities for general physicians. Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 176 Rolland Y, Lauwers-Cances V, Cournot m, Nourhashémi F, Reynish W, Rivière D, et al. Sarcopenia, calf circumference, and physical function of elderly women: a cross-sectional study. J Am Geriatr Soc 2003;51:1120-4. Barbat-Artigas S, Rolland Y, Zamboni m, Aubertin-Leheudre m. How to assess functional status: a new muscle quality index. J Nutr Health Aging 2012;16:67-77. Takai Y, Ohta m, Akagi R, Kanehisa H, Kawakami Y, Fukunaga T. Sit-to-stand test to evaluate knee extensor muscle size and strength in the elderly: a novel approach. J Physiol Anthropol 2009;28:123-8. Guralnik JM, Simonsick EM, Ferrucci L, Glynn RJ, Berkman LF, Blazer DG, et al. A short physical performance battery assessing lower extremity function: association with self-reported disability and prediction of mortality and nursing home admission. J Gerontol 1994;49:M85-94. 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Imaging features prominently among the various methods that may be used to make this evaluation. STUDY OF BODY COMPOSITION Human body composition is analyzed by dividing the body into separate compartments. Nutritionists have long used this approach in managing obesity. Oncologists also began to take an interest when it emerged that muscle mass plays a role in patient survival and the toxicity of chemotherapy. In sports medicine, muscle training programmes involve body composition analysis. Finally, in geriatrics, it is relevant to the diagnosis and management of sarcopenia. The oldest approach to dividing the human body into different compartments is the anatomical model. Cadaver dissection has established that skeletal muscle accounts for 40% of body volume, adipose and bone tissue for 20% each, the skin for 7% and the different organs for 0.5% each. The biochemical model is another approach to segmenting the body and is also based on the study of cadavers. In this model, the body is composed of 65% oxygen, 18% carbon, 10% hydrogen, 3% nitrogen, 1.5% calcium and 1% phosphorus. However, it is the physiological model that is of particular interest here. The simplest is the two-compartment model, which distinguishes fat (20%) from non-fat (80%) mass. The three-compartment model subdivides non-fat mass into lean mass (60%) and bone mineral content (20%). In the four-compartment model, lean mass is itself subdivided into two parts: extracellular water (20%) and active cellular mass (40%). Finally, the five-part model splits the active cellular mass down into organs and muscles. HYDRODENSITOMETRY AND PLETHYSMOGRAPHY Hydrodensitometry and plethysmography are used by approaches that estimate muscle mass based on the measurement of body density. These techniques require the use of unwieldy equipment, making them impossible to use in daily practice. 177 Anne Miquel In hydrodensitometry, the subject is fully immersed in a water tank, and in accordance with Archimedes’ principle, the volume of water displaced is equal to the volume of the subject. Plethysmography consists of placing the subject in a chamber of known volume and the volume of the subject is determined according to Mariotte’s law (Boyle’s law), in which PV = constant. Total body density can be derived from the volume of the subject (D = M/V), with Siri’s equation (FM% = 100(4.95/d–4.5) used thereafter to determine the percentages of fat and lean mass. IMPEDANCE ANALYSIS A much simpler technique, impedance analysis, is in common usage by nutritionists and sports physicians. This is an indirect measurement technique based on differences in electrical conductivity in response to the nature of the tissue through which the current is passed (fat contains no water, but 73% of non-fatty mass is water). It has the advantages of being easy to perform and is radiation free. Its major limitations are the variances introduced by the model of the device used and the patient’s state of hydration, the fact that it is unreliable in obese patients and the lack of any specific evaluation of skeletal muscle mass. DUAL-ENERGY ABSORPTIOMETRY Dual-energy absorptiometry (DXA) is the current reference technique for evaluating lean mass. It is a direct method of measurement based on differences in the attenuation of X-rays emitted at two different energy levels, in response to the type of tissue through which the X-ray passes. It distinguishes three compartments: fat, non-fatty mass and bone mineral content. Examination of the trunk or limb regions may provide an approach for estimating the appendicular skeletal muscle mass. The skeletal muscle mass index is the appendicular muscle mass measured using absorptiometry over standing height squared. The index offers a means of quantifying sarcopenia, which is defined as moderate when the index is one standard deviation below the younger reference population; beyond two standard deviations, it is defined as severe [1]. The limitations of absorptiometry are its cost, the radiation hazard, and its failure to reflect the fatty infiltration of muscle mass in obese subjects. IMAGING Muscle imaging can be performed using a computed tomography (CT) scanner, magnetic resonance imaging (MRI) or ultrasound. Their major advantage is that they are much more widely available than DXA. 178 The contribution of imaging to clinical research Figure 1. Axial scanner cross-section at L3, indicating subcutaneous and visceral fat [2]. CT scanner A cross-sectional scan is taken at the L3 vertebral level, where the surface area (in cm2) of the muscles (SM) and subcutaneous and perivisceral fat (SF) is measured in order to detect the presence of sarcopenia. A Canadian nutritionist Mourtzakis and her team developed equations to derive lean mass, in kilograms, from the measurement of the muscle surface at L3 (see fig. 1). Lean mass (kg) equals 0.3 SM + 6.06; fat (kg) equals 0.042 SF + 11.2 and lumbar skeletal muscle mass index (SMI) equals SM at L3/height2. According to Mourtzakis et al., sarcopenia is defined as a lumbar SMI of less than 38.5 cm2/m2 in women and 52.4 cm2/m2 in men [2]. Oncology makes particular use of the CT scanner to diagnose sarcopenia [3]. It is also used to assess lipomatous myopathy in HIV-positive patients and in endocrino logy to assess the impact of Cushing’s syndrome on the muscle (psoas density) [4, 5]. MRI Whole-body MRI provides images of the whole body in any reference plane, in a relatively short time. T1-weighting provides an excellent contrast between the muscle structures and the surrounding fat. Whole-body MRI is therefore a possible alternative to absorptiometry for measuring total muscle mass. However, its dayto-day use is restricted by the time required to acquire and then process the images. 179 Anne Miquel Trunk (L4-L5) Upper arm SM IMAT VAT Midcalf Midthigh SAT Figure 2. Cross-sectional images of the arm, trunk, mid-thigh and mid-calf of a 72-year-old woman [6]. IMAT, intermuscular adipose tissue; SAT, subcutaneous adipose tissue; SM, skeletal muscle; VAT, visceral adipose tissue. Song et al. used this technique in a study of 26 women with an average age of 75 years, in good health and with an average body mass index of 27 kg/m2 (see fig. 2). An axial section of a whole-body MRI was acquired to quantify the skeletal muscle mass, visceral fat, subcutaneous fat and intermuscular fat. The results confirmed that body composition changes with age, with muscle mass decreasing at a rate of 0.37 kg/year and a simultaneous increase in perivisceral and intermuscular fat. This loss of muscle mass had no impact on physical performance [6]. The scan can be limited to the thigh to, for example, express the ratio of the mass of the femoral biceps muscle to the total volume of the thigh. It is also possible to measure the surface area of intramuscular fat. A significant correlation has been shown between intramuscular fatty infiltration and a loss of muscle strength and function. To this end, Marcus et al. took T1-weighted axial cross-sections of the middle third of the thigh in 109 patients (32 men and 77 women) with an average age of 75 years (see fig. 3). Having first used manual contouring to discount subcutaneous fat and bony structures, investigators measured the fat and muscle within 180 The contribution of imaging to clinical research Figure 3. MRI image of a cross-section of the mid-thigh area, showing lean and intermuscular adipose tissue [7]. each pixel (the surface unit of the MRI cross-section), to estimate fatty infiltration. Muscle strength and performance were assessed in conjunction with this analysis. As expected, the study found a positive correlation between muscle surface area and performance and, conversely, a negative correlation between fat surface area and physical performance [7]. Concluding this section on MRI scans, two groups of rats, one young and one old, were subjected to a dynamic MRI scan after injection with gadolinium. Twenty T1 cross-sections were taken over a period of 3–5 minutes, to show enhancement curves in the gastrocnemius muscle. The muscle of the young rat took on more of the contrast than the muscle of the old rat, indicating impaired muscle microcirculation in the old rat. This hypoperfusion may partly explain the decrease in muscle performance in the elderly population [8]. Ultrasound Ultrasound is not currently used to assess or diagnose sarcopenia. However, a number of studies have shown that this technique provides a reliable measurement of the cross-sectional surface area of a muscle (MRI and the CT scanner remain the 181 Anne Miquel Figure 4. Ultrasound image of the rectus femoris, indicating diameter [9]. reference methods). Ultrasound may well offer a simple, non-invasive, cost-effective means of demonstrating the effectiveness of a therapy such as a physical training programme in combatting muscle wasting. To this end, Thomaes et al. used ultrasound and a CT scanner to measure the anterior–posterior diameter of the rectus femoris muscle in 45 elderly coronary patients (see fig. 4). Muscle strength and performance were assessed using appropriate clinical tests. The results showed an excellent correlation between the ultrasound and scanner measurements of muscle thickness and strength. The authors therefore consider ultrasound a reliable technique for measuring the anterior–posterior diameter of the rectus femoris [9]. CONCLUSION DXA remains the reference method for evaluation of muscle mass, but imaging appears to be of significant interest, despite its indirect nature, because of its simplicity and the widespread availability of equipment. However, measurement systems must be validated in wider populations than the trial populations used to evaluate them, and more specifically, in an elderly population. 182 The contribution of imaging to clinical research Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Baumgartner RN, Koehler KM, Gallagher D, Romero L, Heymsfield SB, Ross RR, et al. Epidemiology of sarcopenia among the elderly in New Mexico. Am J Epidemiol 1998;147:755-63. 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The muscular strength and power of the lower limbs is diminished to a greater extent than muscle mass. This deficiency is the result of multiple factors, including dwindling use (immobilization), hormonal changes, disease and chronic inflammation, insulin resistance and malnutrition. It is generally acknowledged that, of the measures for prevention and treatment, physical exercise is effective in increasing muscle strength and to a lesser extent, muscle mass. EXERCISE AND PHYSICAL ACTIVITY The concept of physical activity denotes any bodily movement produced by skeletal muscles in conjunction with an increase in energy expenditure above resting level or an increase in heart rate. By contrast, in exercise, movements are planned, structured, repetitive, and purposeful with the aim of improving or maintaining physical fitness or functioning. “Moderate” physical activity is distinguished from “intense” or “vigorous” physical activity. There are also various types of exercise. Endurance or “aerobic” exercise is a medium intensity activity over an extended period, featuring rhythmic and repetitive movements. Walking, jogging and water-based exercise are typical aerobic activities. In “resistance” activities, muscles must work against a force such as a counterweight or elastic bands. Small numbers of repetitions of these exercises are undertaken in a short space of time. “Stretching” exercises, such as yoga, involve muscle and connective tissue, which are stretched to improve and/or maintain the range of motion. “Balance” exercises are based on dynamic movements that alter the centre of gravity, postures that reduce the base of support and walking on an unstable surface, to improve balance. 184 Sarcopenia, mobility and balance: the importance of physical exercise IMPACTS OF PHYSICAL EXERCISE Physical exercise exerts an influence on all the body’s systems: on muscle, of course, but also on the heart, the brain, and hormone secretions. Insufficient physical exercise may lead to organ failure [1]. The primary objective of physical exercise is to improve muscle strength and power, i.e. the strength that can be deployed per unit of time. Different types of exercise develop one or both. Physical exercise also aims to improve physical performance as measured by various tasks such as the gait speed test, the short physical performance battery, the stair climb power test, the 6-minute walking test, and the timed get-up-and-go test (TUG), etc. These tasks measure muscle strength and power. They are of interest because of their capacity to reveal changes in muscle function earlier than the measure of muscle mass alone. Numerous studies have shown that the age-related loss of strength and power is more pronounced than the loss of muscle mass. Thus, the US 3-year longitudinal Health, Aging and Body Composition Study of 1880 subjects with an average age of 73 years showed that up to 12% of muscle strength could be lost, for a loss of mass of just 7% or so (see fig. 1) [2]. This study also showed that the age-related loss of power is even more pronounced than the loss of muscle strength [3]. Men Women Lean mass strength Lean mass strength p<.001 p<.301 p<.001 p<.016 Changes from baseline (%) 2 0 –2 –4 –6 –8 –10 –12 –14 –16 Weight loser (<–3%) Stable weight Weight gainer (>3%) Figure 1. Development of muscle mass and strength in elderly subjects over 3 years, by gender and changes in body weight [2]. 185 René Rizzoli, Mélany Hars Changes in muscle mass and strength were determined in 1880 elderly individuals. Knee extensor strength was measured using isokinetic dynamometry. Lean mass was measured using dual-energy absorptiometry and computer-assisted tomography. Muscle strength decreased much more rapidly than the concomitant loss of muscle mass. WHAT IS THE EVIDENCE FOR THE BENEFICIAL EFFECT OF EXERCISE? A widely accepted dogma considers that physical exercise and activity are good for bones, muscle and various organs such as the heart. However, well-conducted studies do not always manage to show these benefits clearly in the elderly. Some of these studies showed that resistance exercise produced similar improvements in muscle mass and strength in both young and elderly subjects, while others show better results in the younger group. Ultimately, a meta-analysis of these studies by Cochrane identified a difference of just 12% between the groups that had followed a physical exercise programme and the control groups. The heterogeneous nature of the studies and their content has led to uncertainty regarding the degree of evidence that supports the beneficial effect of physical exercise on muscle strength and mass: ––cross-sectional or longitudinal observational studies, or controlled intervention studies; ––type of intervention or independent variable; ––population (normal or sarcopenic); ––age at intervention; ––duration of intervention, reversibility of the effect measured; ––compliance; ––variable studied (muscle mass, strength and power, or walking speed or falls, which may also involve coordination or balance); ––presence of confounding variables (nutrition, hormonal status or treatment, obesity, social condition, cognitive function, osteoarticular damage or metabolic changes). Thus, the duration of randomized controlled tests varies from 10 weeks to 18 months for groups of 23 – 246 subjects. A variety of exercises are used. The development of muscle parameters after the end of the intervention is rarely quantified or documented. DEMONSTRATED EXAMPLES OF A BENEFICIAL EFFECT A variety of initiatives have, however, revealed a clear benefit to elderly and even very elderly people following a physical training programme. For example, the 186 Sarcopenia, mobility and balance: the importance of physical exercise Change in Muscle Strength (%) Fiatarone study, which led the way in this field, included 100 subjects who undertook 45 minutes of lower limb resistance exercise each day in association with nutritional supplements. Significant difficulties of implementation were experienced in respect of this study, given an average age of 87 years for study subjects (who ranged from 72 to 98 years), with a follow-up period of 10 weeks. Ninety-four patients completed the study. Their muscle strength had almost doubled, walking speed had increased by almost 10% and power as assessed by the stair climbing test had risen by 24% (see fig. 2) [4]. 200 175 150 125 100 75 50 25 0 –25 –50 –75 –100 P = 0.001 P = 0.001 Exercise Exercise + Supplement supplement Control Study Group Figure 2. Average increase in muscle strength further to an exercise programme and nutritional supplements [4]. The bar chart shows the average change in the strength of trained muscles compared with the value on inclusion. The impact of exercise was significant after adjustment for age, gender, functional status, muscle strength on inclusion and hypertension. A further study of a small number of subjects (active treatment: n = 11; controls: n = 12) aged between 85 and 97 years examined the impact of 12 weeks of progressive resistance exercise. Training sessions increased isometric knee extensor strength by 37% and isokinetic knee strength by 41 – 47%. Biopsies showed hypertrophy of fast-twitch, type II muscle fibres, while there appeared to be less of an impact on slow-twitch, type I muscle fibres [5]. Finally, it would seem that functional performance and incapacity are more closely associated with muscle power than with muscle strength. Fast resistance training improves muscle power and functional development more effectively than slow resistance training. 187 René Rizzoli, Mélany Hars DO THE BENEFITS TO YOUNG AND ELDERLY SUBJECTS DIFFER? Why do physical training programmes appear to provide less of a benefit to elderly subjects than to younger subjects? The decrease in protein synthesis with increasing age is a primary factor in decreased effectiveness. The comparison of muscle protein synthesis in response to physical exercise shows the existence of anabolic resistance in elderly patients [6]. Similarly, it has been shown that for the same quantity of orally administered amino acids, elderly people will show reduced myofibrillar protein synthesis in comparison with young people (see fig. 3) [7]. The patient’s condition at the start of a physical exercise programme also appears to have an impact. A study of 188 frail subjects with an average age of 75 years, who had taken part in a 6-month home-based physiotherapy programme, showed that subjects with moderate frailty benefited from the programme while there was no effect for severely frail subjects (see fig. 4) [8]. It therefore seems unrealistic to hope that very frail patients will derive benefit from a physiotherapy programme, if only because they may not be capable of performing the required exercises. A third factor that reduces effectiveness is diet. Only when subjects consume more than 1.1 g of protein per kilogram of body mass is the benefit of a physiotherapy programme evident in terms of an increase in lean mass, measured using dual-energy absorptiometry. It is therefore important that subjects’ diet is adequate in order for the effect of physiotherapy to be detected [9]. Myofibrillar protein FSR (%.h-1) Young 0.12 Elderly 0.08 ** ** 0.04 0.00 Figure 3. Muscle protein synthesis in relation to age. Fractional rate of synthesis (FRS) [7]. Comparison of rates of myofibrillar protein synthesis in the vastus lateralis muscle (determined using the temporal profile of marked intracellular leucine) based on subject age (young average: 26 years; elderly average: 70 years) and the dosage of orally administered amino acids. 188 Disabilitty Score Sarcopenia, mobility and balance: the importance of physical exercise A Overall B Participants with Moderate Frailty C Participants with Severe Frailty 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Base Line Control Intervention 3 7 Months 12 Control Intervention 3 7 Months 12 Control Intervention 3 7 12 Months Figure 4. Average incapacity at baseline and after 3, 7 and 12 months of a physiotherapy programme in moderately or severely frail patients [8]. Results in the treatment and control groups are reported as average incapacity scores. Negative binomial models were used to calculate the results, adjusted for the means of recruitment (based on consultation or records), physical frailty (graph A only) and the incapacity score on inclusion. RECOMMENDATIONS FOR THE ELDERLY Various organizations have issued recommendations for the elderly. For example, the American College of Sports Medicine and the American Heart Association recommend 30 – 40 minutes of moderate aerobic physical exercise or 20 – 30 minutes of vigorous exercise each day, plus strength exercises such as getting out of a chair and flexibility exercises on at least 2 days every week. Balance exercises are recommended if the patient is at risk of a fall or has already had a number of falls. It is acknowledged that it is no straightforward matter to advise this type of training programme to the over 80s sufficiently convincingly to secure their long-term adherence, and that there are questions regarding the feasibility of following such recommendations. Music-based multitask exercises However, there is a need for effective strategies to prevent sarcopenia in elderly patients. “Jaques Dalcroze” eurhythmics may be an interesting alternative. This is a musical education method developed in Geneva at the start of the 20th century, based on music, movement and improvisation. It consists of dissociated movements of the lower and upper limbs, performed in time to improvised piano music. It engages the elderly individual in a new form of physical exercise, which promotes a strong link between movement and music and involves balance and walking, coordination, concentration and memory. A randomized, controlled trial conducted in Geneva with subjects aged 65 years and over who had experienced a fall or who had a balance disorder, shows that this 189 René Rizzoli, Mélany Hars practice improves single or dual-task walking and balance, and that it reduces the risk of falls in high-risk subjects. While this study was not directly concerned with the prevention of sarcopenia, the results show that Jaques Dalcroze eurhythmics may also be of benefit in mitigating the consequences of this disease, i.e. gait disorders. Subjects trained for 1 hour a week for 6 months. The trial was conducted in rotation, i.e. control subjects received teaching throughout a second period of 6 months while the subjects treated previously did not. After 6 months of practice, variability in gait was considerably reduced. A significant positive impact persisted 6 months after stopping. Improvements were also seen in function as evaluated using the TUG, balance measured using the simplified Tinetti test and the duration of the one-foot balance test, and the angular speed of movements measured using accelerometers placed at the back of the subject. The incidence of falls decreased by almost 50% [10]. The social aspect of this fun, friendly approach must also be highlighted, given its contribution to the continuing interest in this form of physical exercise. CONCLUSION In most studies, physical training programmes produce positive results. The effectiveness of implementation will depend on the type of exercise and the frequency of sessions, as well as the level of compliance with these programmes. Only those interventions combining long-term effectiveness and acceptability are likely to have a positive effect on sarcopenia in the elderly. Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 190 Pedersen BK, Febbraio MA. Muscles, exercise and obesity: skeletal muscle as a secretory organ. Nat Rev Endocrinol 2012;8:457-65. Goodpaster BH, Park SW, Harris TB, Kritchevsky SB, Nevitt M, Schwartz AV, et al. The loss of skeletal muscle strength, mass, and quality in older adults: the Health, Aging and Body Composition Study. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2006;61:1059-64. Metter EJ, Conwit R, Tobin J, Fozard JL. 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Sarcopenia, mobility and balance: the importance of physical exercise 8 Gill TM, Baker DI, Gottschalk M, Peduzzi PN, Allore H, Byers A. A program to prevent functional decline in physically frail, elderly persons who live at home. N Engl J Med 2002;347:1068-74. 9 Campbell WW, Leidy HJ. Dietary protein and resistance training effects on muscle and body composition in older persons. J Am Coll Nutr 2007;26:696S-703S. 10 Trombetti A, Hars M, Herrmann FR, Kressig RW, Ferrari S, Rizzoli R. Effect of music-based multitask training on gait, balance, and fall risk in elderly people: a randomized controlled trial. Arch Intern Med 2011;171:525-33. 191 Sarcopenia La Sarcopénie © 2013 Springer Science + Business Media France Sarl. Tous droits réservés Nutritional interventions in response to sarcopenia Cornel Sieber There is a strong link between sarcopenia, or age-related loss of lean (principally muscle) mass, and frailty syndrome. There are multiple factors underlying the pathophysiology of sarcopenia, although malnutrition and lack of physical exercise provide the foundation. Sarcopenia is also found in the obese. This is known as sarcopenic obesity. Like pure sarcopenia, it is a result of malnutrition. The current definitions of sarcopenia and the differences between these definitions and the definition of cachexia will be examined here. The distinction is important because, in contrast to cachexia, sarcopenia is usually treatable. POPULATION AGING: A SUCCESS TO BE CELEBRATED This presentation begins with a quotation from Lloyd-Sherlock and colleagues, which appeared this year in the Lancet and which reminds us that, rather than being a problem, population aging is first and foremost a success to be applauded: “We are writing to express our concern about the way in which the health implications of population ageing are misrepresented in the media, in policy debates, and sometimes in academic research. Ageing is most often framed in negative terms, questioning whether health services, welfare provision, and economic growth are sustainable. We argue that, instead of being portrayed as a problem, increased human longevity should be a cause for celebration ...” [1]. ESTABLISHING THE DIAGNOSIS OF MALNUTRITION IN ELDERLY PATIENTS The mini nutritional assessment is a screening score for use in adult subjects aged over 70 years. It is based on the presence of a decrease in appetite, body weight and motor function, an episode of acute illness or psychological stress during the last 3 months, the presence of neuropsychological disorders, and body mass index (BMI). The maximum total is 14 points (in which a score of 11 or less indicates 192 Nutritional interventions in response to sarcopenia the possibility of malnutrition). It is important to stress that BMI contributes little information on function, because obesity may be associated with impairment to physical function. FRAILTY Sarcopenia and frailty syndrome are clearly interdependent. According to the definition of Fried and colleagues, frailty is a clinical syndrome characterized by at least three of the following criteria: weight loss of more than 5% over the past year, self-reported fatigue, weakness (measured using the grip strength test), and reduced walking speed and physical activity [2]. The phenotype that corresponds to this definition clearly matches the sarcopenia phenotype. Is this definition relevant only to researchers, or is it of interest in common medical practice? The prevalence of frailty based on Fried’s criteria was studied in elderly people living in their own homes and under the care of a physician in the city of Nuremberg, Germany. Nearly 30% of the subjects evaluated were diagnosed with frailty. Physical function appears to be a key feature of frailty syndrome, with more than 80% of patients displaying reduced walking speed [3]. THE BMI PARADOX A study was conducted of 200 nursing home residents with an average age of 85.6 years (women 147; men 53). Patients were classified by their BMI into groups with low (<20 kg/m2), normal (20 – 30 kg/m2) and high (>30 kg/m2) BMI. The handgrip strength test, the timed “up and go” test and the Barthel self-care rating test were used to measure functional parameters on inclusion and after 1 year. Obesity was associated with an increased survival rate (12.8% mortality compared with 58.8% in the low BMI group) and stable physical function, which was significantly impaired in patients with a normal BMI. There were no deaths of residents with a BMI of 35 kg/m2 or above. Paradoxically, an elevated BMI therefore appears to have a protective effect, possibly because the musculature of obese individuals remains functional [4]. NUTRITIONAL TREATMENT OF SARCOPENIA A daily protein intake of 0.8 g is recommended for elderly persons in good health. However, it is more usual in geriatric medicine for these individuals to have multimorbidity and to be polymedicated. The authors recently undertook a meta-analysis on behalf of the Swiss Federal Office for Social Security and Public Health. The 193 Cornel Sieber analysis stated that the study of nitrogen balance in the elderly produces conflicting results. Some studies suggest that not all elderly individuals can achieve nitrogen balance with a daily protein intake of 0.8 g/kg of body weight, particularly if their energy intake is inadequate. Moreover, the protein requirements of frail elderly individuals in poor health are poorly understood. Pending additional data, it seems reasonable to recommend a daily protein intake of 1 – 1.2 g/kg of body weight for frail, elderly people [5]. Protein requirements may be increased in catabolic conditions. A study conducted in elderly subjects by Bartali et al. is available for reference on this point [6]. The study showed that low protein intake was associated with a decline in muscle strength in cases in which levels of inflammatory markers (C-reactive protein, IL-6 and tumour necrosis factor a) were raised. IMPORTANCE OF VITAMIN D Micronutrients play an essential role in nutrition and deficiencies are to be expected if daily calorie intake is below 1 200 kCal. Vitamin D is the most important of these. A meta-analysis showed that vitamin D supplements reduce the risk of falls in elderly people by over 20% [7]. A further meta-analysis by the same team showed that a daily intake of 700 – 800 IU of vitamin D by elderly people reduces the risk of hip and non-vertebral fractures by 26% and 23%, respectively. The investigators stressed that a daily vitamin D intake of 400 IU is insufficient in this population [8]. PHYSICAL ACTIVITY AND SUPPLEMENTS A randomized, placebo-controlled study of 100 frail patients (women 63; men 37) with an average age of 87.1 years, evaluated the impacts of a 10-week progressive programme of resistance exercise and nutritional supplements. The combination of nutritional supplements with a high intensity training programme has been shown to be a suitable and effective means of combating muscle weakness (by doubling muscle strength) and physical frailty in the very elderly. Nutritional supplements alone, however, had no effect, probably because the patients included in the study were very frail [9]. PROTEIN INTAKE AND ACTUAL DIET If the intake of free essential amino acids (EAA) stimulates muscle protein synthesis in the elderly, does actual diet produce the same results? A study quantified muscle protein synthesis in young (average age 41 years) and elderly (average age 70 years) 194 Nutritional interventions in response to sarcopenia A. Adequate Protein Distibution B. Inadequate Protein Distibution Maximal Protein Synthesis Breakfast ~30 g protein Lunch ~30 g protein Dinner ~30 g protein Breakfast ~10 g protein Lunch ~20 g protein Dinner ~60 g protein Figure 1. Relationship between quantities of protein ingested per meal and corresponding anabolic response [11]. (A) Ingestion of 90 g of protein, distributed evenly over three meals. (B) Ingestion of 90 g of protein, unevenly distributed over the course of the day. A limiting effect applies to the postprandial stimulation of muscle protein synthesis. A protein intake distributed uniformly throughout the day is more likely to result in an elevated anabolic response than an unevenly distributed daily intake. subjects in good health, following the ingestion of 113 g of lean beef. The rate of muscle synthesis increased equally in both age groups. Aging does not, therefore, seem to have an adverse effect on the capacity for acute synthesis of muscle protein following ingestion of a common protein-rich food [10]. However, there is a ceiling effect that limits anabolic response beyond a protein intake of 25 – 30 g. A protein intake of 10 g at breakfast will therefore produce an anabolic response that is below the capacity threshold for muscle protein synthesis, while a dinner providing 60 g of protein will exceed that capacity (see fig. 1). The importance of distributing protein intake throughout the course of the day should therefore be emphasized, rather than recommending a large overall increase in protein intake. The authors of the study suggest that optimum muscle protein synthesis can be achieved with a diet that includes 25 – 30 g of high quality protein at every meal [11]. WHICH PROTEINS STIMULATE ANABOLISM MOST EFFECTIVELY? It is recognized that EAA and whey protein are effective in stimulating muscle protein anabolism in the elderly. A randomized study compared the effect on elderly persons of ingesting 15 g of whey protein, 6.72 g of EAA (i.e. the EAA content of 15 g of whey protein) and 7.57 g of non-essential amino acids (NEAA). The 195 Change in the leg phenylalanine balance (nmol/min/kg lean leg mass) Cornel Sieber 150 125 100 75 * 50 25 * 0 –25 Whey Protein Essential Amino Acids Non-essential Amino Acids Figure 2. Changes in the phenylalanine balance further to ingestion of different types of proteins [12]. Changes in the phenylalanine balance (difference between the average post-prandial value and the corresponding post-absorption value) resulting from the ingestion of either whey protein or a mixture of EAA or NEAA. N=5 in each group. Values are given as mean averages ± standard deviations from the mean. *Statistically significant difference (P<0.05). measurement of phenylalanine concentrations in the leg in the 3.5 hours following ingestion was used as an index of muscle protein synthesis (plasma concentrations of phenylalanine increase in catabolic situations and decrease in the anabolic phase). The phenylalanine balance (nmol/min/kg of lean leg mass) improved after treatment with whey protein, but not after treatment with EAA or NEAA (see fig. 2). Furthermore, EAA and NEAA elicited a lower insulin response than whey protein. The ingestion of whey protein improves skeletal muscle protein synthesis as a result of mechanisms that are independent of its EAA content. The investigators concluded that this observation could have consequences for the formulation of nutritional supplements intended to improve muscle anabolism in the elderly [12]. STIMULATING MUSCLE ANABOLISM IN THE ELDERLY IN THE ABSENCE OF PHYSICAL ACTIVITY In geriatric medicine, it is often the case that patients do not wish to or cannot exercise. Can anything be done for these subjects? Glucose-intolerant elderly patients ingested 11 g of EAA and arginine between meals twice a day for 16 weeks without any change to their usual diet or activity. Lean mass was measured every 4 weeks, using dual-energy absorptiometry (DXA). Leg strength was measured 196 Nutritional interventions in response to sarcopenia Delta 1RM score (kg) 20 15 10 5 0 8 12 16 Week Figure 3. Changes to maximum knee flexor repetitions score [13]. Changes to maximum knee extensions/flexions score in relation to values on inclusion after 8, 12 and 16 weeks of amino acid supplementation (standard deviation from the mean, n=10). *P<0.05 in relation to the value on inclusion. and functional tests were carried out on inclusion and after 8, 12 and 16 weeks of treatment. At the end of the study, lean mass had increased, along with knee flexor and extensor strength (see fig. 3). Improvements in walking speed were also observed. The intake of quantities of amino acids acceptable for an anorexic patient therefore enabled positive improvements [13]. The combination of beta-hydroxy beta-methylbutyrate (HMB), arginine and lysine is widely used now. In a double-blind controlled study, elderly patients with an ave rage age of 76 years were given this cocktail for a year (the control group received an isonitrogenous supplement). Lean mass was measured using bioimpedance (BIA) and DXA. Lean mass increased (BIA: + 1.6%, P = 0.002; DXA: + 1.2%, P = 0.05) in the subjects taking HMB-Arg-Lys in combination, while there was no change in the control group. There was a significant increase (+10%) in the rate of protein renewal in the HMB-Arg-Lys group, while a 10% reduction was observed in the control group (P<0.01) [14]. CONCLUSION Malnutrition is extremely common in the elderly. Sarcopenia is central to the notion of nutritional frailty. In the elderly, sarcopenia is linked to protein-energy 197 Cornel Sieber malnutrition and a daily protein intake of 1.2 g/kg of body weight is required. Protein-rich oral supplements of 400 – 500 kCal/day can be used to combat proteinenergy malnutrition. Adequate vitamin D intake (800 IU/day) is also critical. Some specific amino acids appear to have potential in combating sarcopenia. Finally, it should be remembered that a varied diet is key, and that even chocolate has its place! Bibliography 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 198 Lloyd-Sherlock P, McKee M, Ebrahim S, Gorman M, Greengross S, Prince M, et al. Population ageing and health. Lancet 2012;379:1295-6. Fried LP, Tangen CM, Walston J, Newman AB, Hirsch C, Gottdiener J, et al. Frailty in older adults: evidence for a phenotype. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2001;56:M146-56. 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SARCOPENIA, A RECENTLY DEFINED CLINICAL ENTITY In 1988, Rosenberg proposed an original definition of sarcopenia, highlighting that there is “no single feature of age-related decline more striking than the decline in lean body mass in affecting ambulation, mobility, energy intake, overall nutrient intake and status, independence and breathing. I speculated as to why we had not given this more attention and suggested that we had to give it a name. This would provide recognition by the scientific community and by the National Institutes of Health. I proposed the terms sarcomalacia and sarcopenia” [1]. Rosenberg thus highlighted that sarcopenia has a clinical impact, that it is at the root of a variety of adverse events and that the condition is a matter for research. REACHING A WORKING DEFINITION OF SARCOPENIA The development of age-related sarcopenia is found throughout the animal world. For example, it has been shown that an organism as primitive as the nematode Caenorhabditis elegans develops sarcopenia as it ages [2]. Research in this area initially focused only on the loss of muscle mass (see Fig. 1) [1]. The first studies attempting to link muscle quantity and quality yielded differing results. Visser and colleagues monitored 3 075 elderly patients (aged 70 – 79 years) for 2.5 years, to determine whether a reduction in muscle mass and strength and an increase in muscle lipid infiltration are predictors of restricted mobility [3]. The 199 Matteo Cesari, Bruno Vellas Figure 1. Proportions of lean and fat mass in the thigh of a young woman and of an elderly woman. (Reproduced with the permission of Evans and Rosenberg, 1991). authors showed that muscle quantity and quality are not interchangeable, and that they have differing rates of change over time and differing values as predictors of negative events. The four consensus agreements on sarcopenia published since 2010 set out different working definitions of sarcopenia, although they are all based on qualitative and quantitative muscle measurement (see table 1). The heterogeneity in definitions of sarcopenia is problematical for the selection of effectiveness criteria for trials evaluating drugs that may be used in this indication. 200 What are the new therapeutic approaches to sarcopenia? Table 1. The four consensus definitions of sarcopenia [4, 5]. Sarcopenia with Special Interest Group: Cachexia– Limited Mobility Anorexia in Chronic Wasting Diseases Groups IANA Sarcopenia Task Force European Working Group on Sarcopenia in Older People Target population Patients with clinical decline in physical function, strength or state of health All persons aged Elderly persons 65 years or over Persons aged 60 years or over with clinical decline in physical function, strength or state of health. With the exception of specific muscle diseases, peripheral vascular disease with intermittent claudication, disorders of the central or peripheral nervous systems and cachexia Screening Physical function (walking speed over 4 m). If speed <1.0 m/s, evaluate body composition Walking speed. If speed ≤0.8 m/s, evaluate body composition. If speed >0.8 m/s, measure grip strength; if muscle strength is low, evaluate body composition Distance covered in 6-minute walking test (threshold distance: 400 m) or walking speed <1.0 m/s (walking speed tested over 4 or 6 m) Working definition Impaired function plus low ratio of appendicular lean mass (determined using dual-energy absorptiometry) to height squared (≤7.23 kg/m2 in men, ≤5.67 kg/m2 in women) Low muscle mass in patients with a walking speed <0.8 m/s or normal walking speed, but with low muscle strength Low muscle mass (≥2 standard deviations below the mean measured in young adults of the same sex and ethnic group) Impaired function plus low appendicular muscle mass (≥2 standard deviations below the mean measured in persons of the same ethnic group aged 20 – 30 years and in good health) 201 Matteo Cesari, Bruno Vellas The selection of a particular effectiveness criterion will necessitate a different study protocol and inclusion criteria, producing results that are also different and therefore making comparison difficult [6]. A number of molecules have been examined over the past few years (remembering that the concept of sarcopenia originated just 20 years ago), but there is still no real indicator of sarcopenia, probably as a result of the heterogeneity of the trials undertaken. The types of drug most closely indicated in sarcopenia are testosterone, which is indicated in men with androgen deficiency; vitamin D, which is indicated in persons who are lacking in vitamin D; and possibly creatine [7]. PHARMACOLOGICAL TREATMENT OF SARCOPENIA: HORMONE REPLACEMENT There are five potential candidate hormones for the treatment of sarcopenia: testosterone, dehydroepiandrosterone (DHEA), estrogens, and growth hormone and ghrelin. All have clear anabolic effects and have been evaluated in sarcopenia. Testosterone The anabolic effect of testosterone differs according to the age of the patient. Furthermore, the adverse effects associated with testosterone—hyperviscosity and the risk of prostate cancer—create major issues for clinical practice [8]. A 6-month, placebo-controlled therapeutic trial evaluated testosterone in frail or pre-frail subjects aged 65 – 89 years. The results showed that hormone replacement with testosterone increases muscle thickness [9]. However, this study also shows how difficult it is to compare the results of one study with those of another. Only muscle thickness was measured, i.e. just one of the parameters of sarcopenia, neglecting muscle strength. The resulting measurements could also be easily contradicted by a study using a different methodology. Here, muscle mass was measured using ultrasound, but the use of impedance analysis or a scanner would have produced different results. The fact remains that testosterone has the potential to make a significant contribution in the treatment of sarcopenia, and it must be studied in this indication. At present, there are still no definitive data to conclude that it is effective. More information will be available once the results of the Testosterone Trial (T-Trial) are published in the near future. This US project encompasses a number of therapeutic trials evaluating the effectiveness and safety of testosterone in 800 androgen-deficient patients [10]. DHEA A systematic review was conducted to clarify the effect of DHEA on muscle strength and physical function in subjects aged 50 years and above. It showed that there is 202 What are the new therapeutic approaches to sarcopenia? no conclusive benefit of DHEA on these variables [11]. However, once again, the study focused only on the parameters of muscle strength and function in sarcopenia, providing no information on the other disease parameter, muscle mass. Growth hormone Some professional colleagues are convinced that the development of sarcopenia involves a decline in growth hormone levels, and that growth hormone replacement treatment could block apoptosis and muscle atrophy, via IGF-1, to produce anabolic and catabolic antagonist effects [12, 13]. Ghrelin and leptin The hormones ghrelin and leptin affect appetite and, as such, they could improve the nutritional state of patients with sarcopenia [14]. However, available data are scarce, particularly for leptin. A recent study of subjects aged between 60 and 81 years and in good health showed the capacity of ghrelin to modify body composition in this population. Subjects taking an analogue of this hormone in fact showed an increase in body weight and muscle mass, regardless of the method used to measure this muscle mass [15]. DRUG TREATMENTS FOR SARCOPENIA: NON-HORMONAL AGENTS Vitamin D The impact of vitamin D is not limited to regulation of bone metabolism, and receptors have been identified in many tissues, particularly muscle. Its effect on skeletal muscle and the decline in muscle function, and the increased incidence of vitamin D deficiency in the elderly, make it one of the most valuable treatment options in the context of age-related sarcopenia. One study showed that vitamin D supplementation increases functional performance, reaction time and balance in elderly patients who have experienced falls, but there was no change in muscle strength. The authors suggested that supplementation improves neuromuscular function. It should be noted that the patients presented with low levels of vitamin D on inclusion [16]. Myostatin antagonists Studies in animals have shown that the absence of myostatin is associated with the development of muscle hypertrophy and an increase in muscle strength. A study published a few years ago in the New England Journal of Medicine also presented the case of a child with myostatin mutation-related muscle hypertrophy (see Fig. 2) [17]. 203 Matteo Cesari, Bruno Vellas Neonate 7 Months Figure 2. Myostatin mutation associated with muscle hypertrophy in an infant [17]. The use of myostatin antagonists may therefore offer an alternative therapy. Preclinical trials are currently underway. A study of sarcopenic mice has shown that it increases the rate of muscle fibre regeneration and reduces muscle fibrosis [18]. Angiotensin-converting enzyme inhibitors Angiotensin-converting enzyme (ACE) inhibitors attracted significant interest in the early 2000s. A number of cohort studies indicated that they would have a positive impact on the physical function of the elderly. A placebo-controlled study of 2 341 subjects aged 70 – 79 years compared the effects of ACE inhibitors, beta blockers, thiazides and calcium channel blockers on the muscle mass of the lower limbs. The results showed that the muscle mass of the lower limbs of subjects in the ACE inhibitor group was significantly greater than in the other treatment groups [19]. However, in a double-blind, crossover, randomized placebo-controlled study conducted by the authors in the USA with 250 elderly patients at risk of cardiovascular disease, measurements of physical performance using the short physical performance battery and the grip strength test showed no difference compared with placebo after 6 months [20]. 204 What are the new therapeutic approaches to sarcopenia? Angiotensin II receptor antagonists Angiotensin II receptor antagonists may also have a role to play in the treatment of sarcopenia. Preclinical trials on mice have shown that treatment with losartan increases muscle mass and quality [21]. Creatine Creatine is widely used by athletes to improve physical performance. Data on the elderly are limited and it is still not entirely clear whether or not this treatment is effective. For example, a placebo-controlled, double-blind, randomized study of patients aged from 48 to 72 years failed to demonstrate any effect of creatine in association with a 14-week physical exercise protocol [22]. In the same year, another group presented results suggesting the contrary [23]. Ginkgo biloba The results of preclinical trials suggest that Ginkgo biloba has a positive effect. It has anti-oxidant properties and affects nerve function [24]. However, the consensus approaches do not feature antioxidants as a potential candidate treatment for sarcopenia [25]. CONCLUSION It is necessary to acknowledge that trials evaluating candidate treatments for sarcopenia have produced some negative results. The primary cause is probably the level of ambiguity in the definition of sarcopenia. Current definitions may overstate the significance of quantitative measures of muscle (results are influenced by the concepts of quality and function). Uncertainties also remain as to the imaging technique to be adopted (dual-energy absorptiometry, bioimpedance analysis, computed tomography scans, magnetic resonance imaging scans or anthropometry) [26]. Bibliography 1 2 3 4 Rosenberg IH. Sarcopenia: origins and clinical relevance. J Nutr 1997;127:990S-1S. Herndon LA, Schmeissner PJ, Dudaronek JM, Brown PA, Listner KM, Sakano Y, et al. Stochastic and genetic factors influence tissue-specific decline in ageing C. elegans. Nature 2002;419:808-14. Visser M, Goodpaster BH, Kritchevsky SB, Newman AB, Nevitt M, Rubin SM, et al. 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