un nounours pend au mur

un nounours pend au mur
comment, pour en arriver là
le train ne passe plus
tourne, tourne, tombe
des paquets
tas de paquets
engorgés s’entrechoquent
je vois
fumées floues sans flamme
femme à tête et sans toi
les murs s’en mêlent
j’ai sauté une maille
aïe
comment, pour en arriver là
posé, là
pauvre pantin, s’est rongé les ficelles
un nounours pend au mur
pas comme un trophée, ou un tableau
plutôt comme un manteau
qu’on a accroché là, entre deux
il y a de la poussière dans la lumière
je ne le reconnais pas
il y a longtemps, c’était Noël
le train, obstiné, tourne, tourne, tourne
je ne l’entends pas
c’est la poupée qui veut me parler, ses yeux brillent, brillent,
mais quand je me penche, elle s’en va
c’est une poupée qui marche
elle, je la reconnais, c’est Bella, ma poupée qui marche
je la suis dans la cuisine
formica, néon
c’est pas chez moi, qu’est ce que je fais là ?
je cherche le passage secret et trouve le vide-ordure, mais c’est trop petit, et moi, trop grande
alors je m’accroche à la tour Eiffel , par la fenêtre
je suis KingKong
les échelles de pompier sont pas assez grande pour me chercher, alors y a Jean-Paul
Belmondo en hélicopter oh, c’est la course avec Schwarzeneger