Création d`entreprise - CCI LYON METROPOLE Saint
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Création d`entreprise - CCI LYON METROPOLE Saint
Création d’entreprise : choix juridique, fiscal et social Me Nathalie FINGER-OLLIER, Avocate au barreau de St Etienne Didier BERGER, Expert Comptable, Commissaire Aux Comptes L’important est de choisir un cadre juridique, fiscal et social Pouvoir de décision Situation personnelle Nature de l’activité Taille entreprise et développement Régime fiscal et social Protection du patrimoine Il n’existe pas de forme juridique idéale La détermination du cadre juridique Se poser les bonnes questions • Risque financier? • Risque physique? • Seul ou à plusieurs? • Quel apport financier initial? • Quel régime fiscal? • Quelle image de marque? • Taille de l’entreprise? Affaire individuelle ou Société ? L’affaire individuelle • Moins chère à la création • Plus facile à gérer • Pas de limitation de responsabilité car pas de création d’une personne morale • Impôt sur le revenu: tout le résultat est fiscalisé, même ce qui n’est pas perçu • Pas de chômage possible • Régime social le moins cher: TNS • Micro entreprise possible • Statut d’auto entrepreneur à envisager? • Pas possible de s’associer, sauf société de fait… Comment faire pour protéger son patrimoine en affaire individuelle ? UNE DEMIE SOLUTION : L’EIRL Avantages EIRL Inconvénients EIRL - Option IS possible si on est au régime du réel, donc optimisation fiscale. - Obligation de déposer ses comptes annuels au greffe du TC avec la liste des biens - Limitation de responsabilité. - Impossibilité de s’associer (sinon SDF) - Formalités réduites. - Peut se cumuler avec d’autres systèmes (Insaisissabilité, auto entrepreneur, régime micro) - Possibilité de bénéficier d’une procédure collective. - Impossibilité de recourir à des capitaux extérieurs en dehors des banques. - Relations avec les banquiers à gérer (garanties). L’auto-entrepreneur • Dispositif réservé uniquement à l’entreprise individuelle • Chiffre d’affaires limité • Franchise de TVA (elle ne sera pas non plus récupérable) • Ne dispense pas de la règlementation liée à l’activité • Pas d’inscription au RCS (pas de K-bis) : inscription en ligne • Inscription au répertoire des métiers pour les activités artisanales principales : obligations identiques à celles des artisans (diplômes) • Dispense de contribution économique territoriale la 1ere année et les 2 années suivantes • Déclaration d’insaisissabilité possible • Pas de chiffres d’affaires, pas de cotisation mais une déclaration obligatoire (pénalité 46 €) L’auto entrepreneur • Seuils : 82.200€ de CA annuel maxi pour les ventes de marchandises 32.900€ de CA annuel maxi pour les activités de prestations de services • Déclarations même en l’absence de CA • COTISATIONS : 14,1% ventes marchandises 24,9% prestations services BIC (certains artisans) 24,77% prestations services BNC (agents cx…) 21,45% libéraux relevant de la CIPAV (BNC) La société : pour quoi faire? • A plusieurs • Pour permettre le développement de l’affaire • Limitation du risque financier • Préservation du patrimoine personnel car création d’1 personne morale. • Optimisation de la fiscalité sur les bénéfices • Recherche de la meilleure protection sociale • Facilité de transmission • Permet de s’associer • Laisse la possibilité de céder le fonds ou les titres • Attention cependant à la limitation de responsabilité • A priori pas de chômage Les formes juridiques SEUL A PLUSIEURS - Entreprise individuelle : Auto-entrepreneur Micro-entrepreneur et EIRL - En société : EURL SASU - En société : SARL SAS SA SNC SCOP Autres possibilités: coopérative d’emploi, portage salarial, couveuse Seul Entreprise individuelle dont auto-entrepreneur Société : EURL ou SASU • Pas de capital social • Libre fixation du capital social • Responsabilité indéfinie (déclaration d’insaisissabilité possible) • Responsabilité limité aux apports (sauf caution) • Décisions: chef d’entreprise • Constitution / décisions : Rédaction de statuts Représentant légal: le Gérant (EURL) ou le Président (SASU) Un associé unique (souvent le gérant ou président) A plusieurs SARL / SAS SA • Libre fixation du capital • • Responsabilité limitée au apports* Capital minimum obligatoire : 37.000 € • Responsabilité limitée aux apports* • Constitution / décisions Rédaction de statuts Un ou plusieurs gérants, présidents et conseil d’administration * Sauf caution • Constitution / décisions : Rédaction de statuts DG ou Président du CA (autre que DG) Conseil d’administration Ou directoire et conseil de surveillance Les sociétés à risques limités L’EURL La SARL - Un seul associé - Capital min. 1 € ou moins (20% à verser à la constitution) - Gérant associé ou non - Responsabilité limitée - Gérant non associé: salarié - Gérant majoritaire: non salarié - Régime fiscal des dirigeants : traitements et salaires ou IR ou article 62 - Décisions : gérant ou l’assemblée si gérant non associé - Commissaire aux comptes (en fonction de seuils) - Au moins 2 associés, 100 au + - Capital mini 1 euro ou moins (20% à verser à la constitution) - Gérant associé ou non - Responsabilité limitée - Gérant minoritaire salarié - Gérant majoritaire non salarié - Régime fiscal des dirigeants : traitements et salaires ou article 62 - Décisions : gérant ou l’assemblée (AGO, AGE) Commissaire aux comptes (en fonction de seuils) La SA La SAS - 2 actionnaires au moins . - 1 associé au moins (SASU). - 37.000 euros (50% à la constitution, à solder en 5 ans). - 1 euro (50% à la constitution, à solder en 5 ans). - Président, DG, conseil d’administration, A.G. ou Conseil d’administration et Directoire - Président, et liberté statutaire très importante. - Responsabilité limitée aux apports. - Président du CA assimilé salarié. - Commissaire aux comptes obligatoire. - Responsabilité limitée aux apports. - Président assimilé salarié. - Commissaire aux comptes (en fonction de seuils) Le capital social Lors de la création d’une société, le ou les associés vont verser des fonds qui vont permettre de financer l’activité qui va être exercée. Ces fonds sont qualifiés d’apports. Il existe plusieurs types d’apports: • Les apports en numéraire: affectation d’une somme d’argent à la société. • Les apports en nature: remise d’une bien matériel ou immatériel. • Les apports en industrie: apport d’un savoir-faire, main d’œuvre… Attention: le capital social ne se compose que des apports en numéraire et en nature Les droits des associés minoritaires • Droit d’information sur les comptes et la politique de la société. • Droit de participer et voter aux assemblées. • Droit de percevoir des dividendes. • Droit de céder ses parts sociales. La détermination du cadre fiscal Le choix du régime fiscal Comparatif IR / IS compte de résultat Vente de service ou marchandises Achat de matières premières -Frais généraux (eau, EDF, petit outillage, fourniture, loyers, crédits-baux, entretien, maintenance, assurances, honoraires, pub, cadeaux, frais de déplacement, réceptions, tel, timbres, services bancaires, commissions, cotisations…) - Impôts et taxes (apprentissage, formation continue, CSG, CFE, CVAE…) -Salaires et charges sociales -Dotations aux amortissements et créances douteuses Autres charges (- REMUNERATION DIRIGEANT SI IS) ------------------------------- Résultat d’exploitation -Intérêts bancaires, intérêts sur emprunts, agios + ou – produits et charges exceptionnels ------------------------------- Bénéfice ou perte Le régime fiscal de la société EURL Rappel: Affaire individuelle (pas une société) IR Oui IS Non (sauf EIRL) SARL SA SAS Oui Oui si familiale Non Non Oui (option irrévocable) Oui Oui Oui Possibilité de modification si la société a moins de 5 ans, on peut opter à l’IR quand on était IS Taux de l’IS • 15 % jusqu’à 38.120 € • 33,33 % au-delà Attention ! Il faut avoir libéré le capital pour bénéficier du taux réduit… Les régimes fiscaux et comptables Régime des distributions de dividendes (sociétés à l’ IS) Les dividendes distribués par la société vont être imposés: – Au titre de l’IS donc au niveau de la société. – Au titre de l’IR donc par chacun des associés sur sa déclaration personnelle. De plus, en fonction du titulaire, les dividendes seront éventuellement soumis à cotisations sociales. La détermination du cadre social Rappel : le dirigeant de la société Qui est-il ? • Un organe de direction • Désigné par l’assemblée des associés • Sa désignation est publiée dans un journal d’annonces légales départemental, au RCS et BODACC. La notion de direction s’apprécie de manière globale et non pas par rapport à la personne même du dirigeant. Les pouvoirs du dirigeant Il a tous pouvoirs pour diriger la société dans l’intérêt de celle-ci. Il assure la direction économique de la société: • Embauche des salariés • Assure la production et la commercialisation des stocks, suit et négocie les achats, • Gère la trésorerie • Etablit les plans de financement Il assure la direction juridique de la société: • Il a le pouvoir de représenter la société • Il engage la société vis-à-vis des tiers La responsabilité du dirigeant En cas de non respect des devoirs qui lui sont conférés, le dirigeant engage sa responsabilité. Celle-ci peut être: • Civile • Pénale • Fiscale La responsabilité civile • Le dirigeant peut être responsable envers la société (préjudice social): - Si manquement aux dispositions légales - Si violation des statuts - S’il commet une faute de gestion La faute de gestion = comportement contraire à l’intérêt de la société Le dirigeant devra verser des dommages et intérêts à la société. • Le dirigeant peut être responsable envers les associés: préjudice individuel: Préjudice subi individuellement par un associé. Il est différent de celui subi par la société. • Le dirigeant peut être responsable envers les tiers: Exigence d’une faute détachable des fonctions (= faute personnelle et non pas faute de service) La responsabilité pénale • Délits spécifiques dans les sociétés à risques limités: - Présentation de comptes infidèles - Abus de biens, du crédit, du pouvoir ou des voix NB: ABS est puni de 5 ans emprisonnement et 375.000 € d’amende, passe à 7 ans et 500.000 € si ABS via comptes ou organismes étrangers. • Pas de délits spécifiques dans la sociétés à risques illimités: mais le détournement d’actifs sociaux lui fait encourir des risques poursuite pour abus de confiance au titre de la violation de son mandat social. Limite à la responsabilité pénale personnelle du gérant: Le code pénal reconnait la responsabilité pénale des personnes morales. La responsabilité fiscale Si en cas de difficultés financières de la société, le dirigeant diffère le paiement des dettes d’impôt : Il risque d’être condamné à payer les dettes sociales DE SES DENIERS PERSONNELS! Et ce même s’il s’agit d’une simple négligence. NB: En cas de manœuvres frauduleuses ou manquements graves à ses obligations, et malgré la déclaration d’insaisissabilité, le fisc peut saisir la résidence principale de l’entrepreneur pour recouvrer les impôts exigibles Statut Social C’est LE critère lors de la création d’une société ! Comment le choisir ? • • • • • • Quel régime social jusque là ? Homme ou femme ? Quel âge ? Etat de santé ? Métier à risques physiques ? Quelles convictions sur la retraite ? Les 3 grands régimes de protection sociale • Salariés du privé : Sécurité Sociale • Professions indépendantes : RSI : régime social des indépendants • Exploitants et salariés agricoles : MSA : mutualité sociale agricole Les assimilés salariés • Personnes concernées: Les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL, Les présidents et directeurs généraux de SA, Les présidents de SAS. • Affiliations obligatoires de l’assimilé salarié : Ils sont obligatoirement assujettis au régime général de la sécurité sociale, au titre de leur mandat de gestion, quelle que soit l'étendue de leurs pouvoirs dans la société ou du nombre d'actions qu'ils détiennent. Ils bénéficient donc du régime social des salariés (protection sociale des salariés, retraite des cadres, etc.), • Assurance Chômage : En revanche, ils ne cotisent pas au Pôle emploi et ne bénéficient pas de l'assurance chômage (assurance volontaire possible) . N'étant pas "un salarié" titulaire d'un contrat de travail, ils ne sont pas soumis aux règles du droit du travail et de la convention collective. Ils ne bénéficient pas des dispositions relatives aux congés payés, ils peuvent être "révoqués" sans préavis, sans procédure de licenciement, en cas de conflit avec la société celui-ci relève du tribunal de commerce. Ils peuvent avoir aussi une rémunération au titre de fonctions techniques distinctes du mandat social. Dans certains cas et uniquement sur la partie de leur rémunération correspondant à un contrat de travail technique, ils bénéficient de l’assurance chômage ( sous réserve de la reconnaissance de ce contrat de travail par Pôle emploi) Le régime Travailleur Non Salarié (TNS) Dans quels cas ? • Affaire individuelle; EIRL, SNC, SCP, EURL et SARL gérance majoritaire. • RSI: maladie / maternité Invalidité / décès Retraite de base / complémentaire Allocations familiales • Pas de chômage (sauf GSC et APPI) • Rémunération du dirigeant non déductible si IR. Régime RSI maladie : taux de remboursement identique au régime général IJ : à compter du 8ème jour si maladie ou accident, 4ème jour si hospitalisation 365 j indemnisés sur 3 ans maxi Maternité : 3.000 € environ plus IJ forfaitaires pour interruption d’activité (2.000 € pour 44j, 2.900 € pour 59j…) Retraite et invalidité gérées également Cotisations RSI • Un seul avis pour assurance maladie maternité, retraite de base et complémentaire, assurance invalidité et décès, allocations familiales, CSG-CRDS, formation professionnelle • Cotisations des 2 premières années civiles d’activité : forfait Puis régularisations • Cotisations minimales approximatives Année 1 3.500 € Année 2 5.000 € Paiement pour la première fois dans les 90 j à compter de la date de début d’activité SARL Gérant Majoritaire Gérant minoritaire Régime Social des indépendants (RSI) Régime assimilé salarié EURL Associé Gérant ou non qui exerce une activité non salariée Le Gérant non associé, percevant une rémunération Régime social des indépendants (RSI) Régime Général de la Sécurité Sociale Imposition de la rémunération du dirigeant Entrepreneur Revenu de l’activité + Revenus du foyer Entreprise Chiffre d’affaires Frais Réels Abattement Régime Réel Régime Mico Revenus Frais de déplacement Revenus Abattement de 10% pour frais professionnels Chiffre d’affaires Charges = Bénéfice Chiffre d’affaires Abattement = Revenu Bénéfice imposable à l’IS ou IR Revenu imposable à l’IR Revenu imposable à l’IR Dirigeant et chômage Régime TNS Régime Assimilé Salarié Pas droit au chômage sauf Pas de droit au chômage sauf assurance volontaire type GSC assurance volontaire type GSC ou APPI. ou APPI. Le gérant minoritaire peut cumuler un contrat de travail en plus de son mandat social, Dans ce cas il bénéficiera de l’assurance chômage (à faire valider) 3 critères cumulatifs pour la reconnaissance d’un contrat de travail: - Une prestation - Une rémunération - Un lien de subordination Le statut du conjoint dans l’entreprise Le conjoint du chef d’entreprise qui travaille de façon régulière dans l’entreprise familiale doit opter pour l’un des trois statuts suivants : • Conjoint salarié • Conjoint collaborateur • Conjoint associé Le conjoint salarié • Il participe effectivement à l'entreprise ou à l'activité de son époux, à titre professionnel et habituel. • Il perçoit un salaire correspondant au salaire normal de sa catégorie professionnelle. • Lorsque le statut de salarié est également reconnu par l'UNEDIC, le conjoint peut bénéficier de l'assurance chômage. • Le chef d'entreprise peut bénéficier des réductions de charges sociales sur les bas salaires, dite "réduction Fillon". • Les partenaires d'un PACS peuvent bénéficier du statut de conjoint salarié. Il est affilié et cotise au régime général de la Sécurité Sociale. Le conjoint collaborateur Est considéré comme conjoint collaborateur le conjoint d’un chef d’une entreprise commerciale, artisanale ou libérale, qui: • Exerce une activité professionnelle régulière dans l’entreprise. • Ne perçoit pas de rémunération au titre de cette activité. • N’a pas la qualité d’associé du chef d’entreprise. • Possible pour le partenaire d’un PACS Il est affilié et cotise au régime d’assurance obligatoire vieillesse des professions indépendantes dont relève le chef d’entreprise. Bénéficie gratuitement des prestations maladie des professions indépendantes Le conjoint associé • Ce statut est possible lorsque le conjoint est associé dans la société dirigée par le chef d’entreprise. • Les partenaires d'un PACS peuvent bénéficier du statut de conjoint associé. Il est affilié et cotise auprès des régimes maladie et vieillesse des professions indépendantes dont relève le chef d’entreprise. Si le chef d’entreprise relève du régime général (ex : gérant minoritaire de SARL), le conjoint associé sera affilié au régime général s’il remplit les conditions du salariat (lien de subordination). Questions / réponses Merci de votre attention