DOCUMENTS THEME 1 POINT 2 2011 2012

2 – POURQUOI ACHETER A D’AUTRES CE QUE L’ON POURRAIT FAIRE SOIMÊME ?
A – FAIRE SOI-MEME OU ACHETER A D’AUTRES ?
Exemple de gain à l’échange entre particuliers (Bréal P 17)
Paul est un chirurgien renommé ; son activité professionnelle est très rémunératrice. Il souhaite que
sa salle à manger soit repeinte. Il pourrait le faire lui-même, mais il n’aime pas le bricolage et il n’est
pas très doué pour cette activité. Il lui faudrait consacrer deux journées pour faire ce que Jean, peintre
professionnel en qui Paul a toute confiance, effectuerait en une journée.
1. Paul fera-t-il appel à Jean ou décidera-t-il de peindre lui-même sa salle à manger ?
Marc est collègue de Pau ; chacune de ses journées de travail au bloc opératoire lui rapporte environ
800 euros. Lui souhaite aussi que son appartement soit repeint. A la différence de Paul, Marc est très
doué pour la peinture ; en effet, même s’il n’apprécie pas trop cette activité, c’est elle qui lui a permis
voilà quelques années de payer ses études. Il pourrait même repeindre en deux jours ce que Jean
ferait en trois jours (Jean demande 300 euros par journée de travail).
1. Qui est le plus productif dans l’activité de peinture, Marc ou Jean ?
2. Marc a-t-il intérêt à repeindre lui-même son appartement ou à faire appel à Jean ?
Présenter un calcul simple permettant de le démontrer.
3. Comment Paul et Marc obtiennent-ils l’argent nécessaire pour payer Jean ?
4. Quels sont les différents échanges en jeu ici et les avantages de ces échanges pour
les trois protagonistes ?
Le gain à l’échange entre les nations et les avantages absolus selon Adam Smith
La maxime de tout homme de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la
chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. Le tailleur ne cherche pas à faire ses souliers, mais il
les achète au cordonnier. Le cordonnier ne tâche pas de faire ses habits mais il a recours au tailleur ;
le fermier ne s’essaye à faire ni les uns ni les autres, mais il s’adresse à ces deux artisans et les fait
travailler. Il n’y en pas un d’eux tous qui ne voie qu’il y va de son intérêt d’employer son industrie tout
entière dans le genre de travail dans lequel il a quelque avantage sur ses voisins et d’acheter toutes
les autres choses dont il peut avoir besoin, avec une partie du produit de cette industrie, ou ce qui est
la même chose, avec le prix d’une partie de ce produit.
Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier, ne peut guère être folie
dans celle d’un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur
marché que nous ne sommes en mesure de l’établir nous- mêmes, il vaut mieux que nous l’achetions
avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous
avons quelque avantage.
A. Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, ch 2, 1776
1. Construire un circuit d’échanges simplifié dans lequel vous illustrerez les relations
monétaires qui apparaissent entre les 3 agents économiques. Justifiez alors
l’intérêt de l’échange entre eux.
2. Montrez que selon Smith, l’échange va entrainer une spécialisation que vous
définirez.
3. Smith évoque la notion d’avantages absolus pour justifier la nécessite du libreéchange avec l’étranger. Expliquez cette notion à l’aide de la phrase soulignée dans
le second paragraphe.
4. Quels sont les 2 avantages de la spécialisation et du libre-échange qui sont mis en
évidence par Smith dans ce texte
Le poids du commerce mondial en 2009
Exportations mondiales en 2009
(milliards de dollars)
…. de marchandises
12178
… de services
3350
PIB mondial en 2009
57937
A partir de
http://www.wto.org/french/res_f/statis_f/its2010
_f/its10_world_trade_dev_f.pdf
1. Chiffrez en % la proportion respective du commerce de marchandises et de services
par rapport au total du commerce mondial.
2. Déterminez la part en % du commerce mondial par rapport au PIB mondial.
Reformulez ce chiffre dans une phrase pour lui donner du sens.
Croissance en volume du commerce mondial des marchandises et du PIB,
(2000-2011 Variation annuelle en pourcentage - Secrétariat de l'OMC)
1. .
A partir de http://www.wto.org/french/news_f/pres11_f/pr628_f.pdf
1. Formulez le chiffre de l’année 2010 concernant les exportations
2. Quelle conclusion peut-on tirer en comparant la croissance moyenne des deux
séries ?
B – EFFETS FAVORABLES DE L’ECHANGE INTERNATIONAL
Le gain à l’échange entre les nations et les avantages comparatifs selon Krugman
Enlevez vos vêtements et regardez les étiquettes qui indiquent où ils ont été fabriqués. Vous pouvez parier que beaucoup, si
ce n’est pas tous, ont été fabriqués à l’étranger, dans un pays beaucoup plus pauvre que les Etats-Unis ou n’importe quel
autre pays européen, par exemple, au Salvador, au Sri Lanka ou au Bengladesh. […] Leurs économies sont beaucoup moins
productives. Comment se fait-il alors qu’elles produisent autant de nos vêtements ? Pourquoi ne les faisons-nous pas nousmêmes ? La réponse réside dans les « avantages comparatifs ». A peu près toutes les activités sont beaucoup moins
productives au Bangladesh que les activités correspondantes aux Etats-Unis. Mais les différences de productivité entre pays
riches et pays pauvres varient selon les biens. Elles sont très importantes pour la production de biens sophistiqués comme des
avions, mais pas autant pour la production de biens plus simples tels que des vêtements. De sorte que la situation du
Bangladesh est la suivante : malgré son désavantage absolu dans pratiquement toutes les activités en comparaison des
Etats-Unis, il a un avantage comparatif dans la production de vêtements. Il n’y excelle pas autant que les Etats-Unis mais
c’est ce qu’il fait comparativement de mieux. Ce qui signifie qu’à la fois les Etats-Unis et le Bangladesh sont capables de
consommer davantage parce qu’ils se spécialisent dans des productions différentes, le Bangladesh fournissant aux EtatsUnis des vêtements et les Etats-Unis fournissant au Bangladesh des biens plus sophistiqués.
Macroéconomie, P. Krugman et R. Wells, De Boeck, octobre 2009, P91-92
1. Expliquez la phrase soulignée dans le document.
2. A partir de la formulation des avantages comparatifs de Ricardo, expliquez
pourquoi les Etats-Unis ont abandonné la production de vêtements au Bangladesh.
D. Ricardo (1772-1823) a prolongé l’approche des avantages absolus
de Smith avec la théorie des avantages comparatifs en 1817
(Principes de l’économie politique et de l’impôt). A partir de
l’exemple célèbre du drap anglais et du vin portugais, il montre
qu’un pays à intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle
il a la productivité la plus forte ou la moins faible par rapport à ses
partenaires. L’échange est ainsi mutuellement bénéfique.
Des avantages absolus aux avantages comparatifs (Bréal P 21)
Deux pays « Cimeland » et « Paysplat » produisent du textile et des tracteurs mais leur efficacité respective est
différente dans ces productions. Pour produire une pièce de tissu, on a besoin en moyenne d’une demi-heure de
travail à Cimeland et d’une heure à Paysplat. En revanche, 100 heures de travail sont nécessaires à Cimeland pour
produire un tracteur alors que 50 heures suffisent à Paysplat. Cimeland dispose de 10.000 heures de travail pour
produire du textile et des tracteurs et Paysplat de 16.000 heures.
1. Chaque pays utilise la moitié des heures disponibles pour produire des vêtements et l’autre
moitié pour produire des tracteurs. Compléter le tableau suivant :
Vêtements
Tracteurs
Production de Cimeland
Production de Paysplat
Production totale
2. Chaque pays décide de se spécialiser dans la production dans laquelle est le plus productif et
d’importer l’autre produit à son partenaire. Compléter le tableau précédent pour représenter la
production après spécialisation :
Vêtements
Production de Cimeland
Production de Paysplat
Tracteurs
---
---
Production totale
Les deux pays produisent aussi des vélos et des ordinateurs. Pour produire un vélo, on a besoin en
moyenne de 2.5 heures de travail à Cimeland et de 2 heures à Paysplat. Par contre, 10 heures de travail
sont nécessaires Cimeland pour produire un ordinateur alors que seulement 5 heures suffisent à
Paysplat. Cimeland dispose de 15.000 heures de travail et Paysplat de 10.000 heures de travail pour
produire des vélos et/ou des ordinateurs.
3. Reproduire les deux mêmes tableaux que dans les questions précédentes ; dans le
1er tableau, les deux pays produisent les deux produits en utilisant pour chacun la
moitié de leurs heures disponibles ; dans le second tableau, chaque pays est
spécialisé dans le produit dans lequel il est le plus avantagé ou les moins
désavantagé.
Vélos
Production de Cimeland
Production de Paysplat
Production totale
Ordinateurs
Vélos
Production de Cimeland
Ordinateurs
---
Production de Paysplat
---
Production totale
4. Que remarquez-vous ?
Tableau des coûts comparatifs
Cimeland
Paysplat
Vélos
2.5
2
Ordinateurs
10
5
V/O
0.25
0.4
O/V
4
2.5
Cimeland n’a aucun avantage absolu mais en comparant les coûts de production d’un bien A par
rapport à un bien B, on remarque que les coûts comparatifs du vélo par rapport à l’ordinateur sont
inférieurs à Cimeland par rapport à ceux de Paysplat et inversement pour l’ordinateur (les coûts
comparatifs sont meilleurs pour la production d’ordinateurs à Paysplat).
Chacun se spécialise dans la production pour laquelle il est le meilleur ou le moins désavantagé et
la production globale progresse entre ces 2 pays.
Avantage comparatif, spécialisation et division du travail
La spécialisation accroît la productivité et donc les gains de l’échange pour trois raisons. Tout d’abord, la
spécialisation évite que le travailleur perde du temps en passant d’une tâche à l’autre. Deuxièmement, en
répétant la même tâche, ce travailleur l’accomplit avec une efficacité croissante. Et, troisièmement, la
spécialisation crée un environnement propice à l’innovation […] Lorsqu’une personne devient experte dans la
réalisation d’un travail particulier, elle peut trouver le moyen d’accomplir encore mieux ce travail, y compris en
inventant une machine pour le faire […].
L’avantage comparatif conduit à la spécialisation. Mais l’inverse peut-être vrai. Les suisses fabriquent des
montres magnifiques et un avantage comparatif sur ce marché en raison d’une expérience longue et
exceptionnelle.
J.E Stiglitz, Principes d’économie moderne, De Boeck, 2007
1. Comment la spécialisation peut-elle accroître la productivité du travail ?
2. Expliquez la phrase soulignée.
Une répartition des gains de l’échange qui peut-être inégale.
Le développement de la mondialisation au cours du siècle passé est généralement considéré comme un succès
politique et économique majeur. Les économistes et les décideurs perçoivent la croissance du commerce mondial
comme une bonne chose. Mais beaucoup de gens ne sont pas de cet avis à propos de la mondialisation et des
doutes concernent les effets de la globalisation sur les inégalités. Quand un pays comme les Etats-Unis exportent
des produits intensifs en travail qualifié comme des avions et importent des produits intensifs en travail peu qualifié
comme les vêtements, ils peuvent s’attendre à voir l’écart de salaires entre les travailleurs domestiques les plus
qualifiés et les moins qualifiés augmenter. Il y a trente ans, ce n’était pas une préoccupation dans la mesure où
l’essentiel des biens que les pays riches importaient des pays plus pauvres étaient des matières premières ou des
biens dont l’avantage comparatif reposait sur le climat. Mais aujourd’hui, beaucoup de biens manufacturés sont
importés de pays relativement pauvres avec des effets potentiellement beaucoup plus importants sur la répartition
du revenu. […] Bien que la Chine ait connu une croissance économique spectaculaire, elle reste un pays pauvre. Les
salaires chinois sont estimés à 3 % des salaires américains dans l’industrie et les importations chinoises sont passées
de 1 % des importations américaines en 1983 à 16 % en 2007. Il ne fait aucun doute […] (cela) exerce une pression à
la baisse des salaires américains les moins éduqués.
Macroéconomie, P. Krugman et R. Wells, De Boeck, octobre 2009, P261-262
1. Expliquez la phrase soulignée.
2. Pourquoi la concurrence chinoise « exerce-t-elle une pression à la baisse » sur les
salariés les moins éduqués.