L`ENIM : une pépinière de concepteurs logistiques

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CARRIÈRES
ET FORMATIONS
L’ENIM : une pépinière
de concepteurs logistiques
Le mastère de l’École nationale d’ingénieurs de Metz se distingue de nombreuses autres formations à la
logistique par son objectif. Plutôt que des experts de la gestion de systèmes, elle s’attelle à former de
véritables concepteurs d’organisations logistiques.
REPÈRES
Nom : mastère spécialisé
en Management de projets
industriels et logistiques.
Date de création : 2000.
Niveau : bac +6, homologué
par la Conférence des
grandes écoles.
Lieu des cours : Enim
(École nationale des
Ingénieurs de Metz).
Accès : formation initiale et
formation continue.
Public : étudiants bac +5 et
salariés.
Durée de formation : 6 mois
d’enseignement et 6 mois de
mission en entreprise.
Conditions d’accès : dossier
et entretien.
Coût de la formation :
5 900 € sous statut étudiant.
8 800 € en financement par
l’entreprise.
Effectif : 22 étudiants.
Contact : Michel Moinet,
responsable pédagogique
[email protected]
06 07 27 31 17
Site web : www.enim.fr
F
ournir à la supply chain
ses cerveaux de demain :
tel est l’objectif du mastère en Management de
projets industriels et logistiques
de l’Enim. Homologué par la
Conférence des grandes écoles
(agrément renouvelé tous les trois
ans), ce diplôme professionnalisant bac +6 se distingue des masters habituels bac +5.
Très prisé des ingénieurs,ce cursus a été conçu par Michel Moinet,conseil en supply chain auprès
des entreprises, et animateur
d’AKJ Automotive France, un
club de réflexion réunissant des
responsables logistiques du secteur automobile.Un trait d’union
précieux avec les entreprises qui
se révèle très utile : “La moitié des
étudiants sont embauchés avant
la fin de leur diplôme”, annonce
Michel Moinet, et l’autre moitié
trouve généralement un poste
dans les trois mois suivants.
Pour former des cadres capables
de concevoir de A à Z, puis d’implanter une organisation logistique, l’Enim a sa propre recette :
d’abord, les cours sont assurés
par des professionnels en exercice (35 environ). Ensuite, l’enseignement est concentré sur trois
journées de la semaine afin que
“La moitié des étudiants sont
embauchés avant la fin de leur
mastère, les autres trouvent
un poste dans les trois mois
suivant l’obtention du diplôme”,
MICHEL MOINET, RESPONSABLE PÉDAGOGIQUE
DU MASTÈRE EN MANAGEMENT DE PROJETS
INDUSTRIELS ET LOGISTIQUES DE L’ENIM
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LOGISTIQUES MAGAZINE • AVRIL 2009 • N° 238
L’Enim, pour ses dix années d’existence, se refait une beauté… Voici le profil
des nouveaux locaux à l’horizon de mars 2010.
l’étudiant puisse travailler en alternance les trois jours restants.
Un premier carnet
d’adresses
Michel Moinet a imaginé le cursus pédagogique (500 heures au
total) comme une grosse boîte à
outils remise aux futurs logisticiens. Un échantillonnage de tous
les acteurs de la supply chain (gestionnaires d’entrepôts, éditeurs
de logiciels, développeurs RFID,
consultants, entreprises utilisatrices, etc.) vient partager son
expérience. Bénéfice pour l’étudiant : “constituer son premier carnet d’adresses pour résoudre un
problème une fois en poste”, commente le responsable.
Chaque intervention d’un professionnel donne lieu à une note
de synthèse. “Nos futurs diplômés
devront couramment faire ce type
Un fonctionnement en mode projet
Sur 500 heures de formation, le
mastère comporte 350 heures
de tronc commun et 150 heures
en option, à choisir entre les
thèmes “conception et réalisation de la supply chain” et
“management de projets transversaux”. Ces deux spécialités
sont en réalité intimement liées
puisque concevoir et réaliser
une supply chain demande de
travailler en “mode projet”,
suivant une méthodologie particulière détaillée dans l’option
“management de projets transversaux”. C’est en effet une
mission délicate pour un jeune
cadre peu expérimenté d’imposer son rôle et sa vision à des
“barons” de l’entreprise. L’originalité du fonctionnement en
mode projet consiste à devancer
les conflits en nommant par
avance un “godfather” au sein
de l’entreprise. Ce parrain,
hiérarchiquement supérieur au
responsable de projet, tient un
rôle précis : arbitrer si s’expriment les rivalités qui peuvent
naître entre différents services
lors de changements d’organisation.
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Un diplôme de
l’Aslog corollaire
au mastère
Dans le cadre du mastère,
l’Aslog décerne un diplôme
qualifiant d’auditeur agréé
1er degré. Ce diplôme est
délivré sous réserve de réussir
des épreuves, indépendantes
de celles du mastère (mais
sans frais complémentaires). Il
garantit que son titulaire
maîtrise la méthodologie pour
réaliser un audit en entreprise.
Si tous les étudiants le passent,
tous ne l’obtiennent pas nécessairement.
de rapport à leur patron pour présenter une solution, justifie Michel
Moinet, ils doivent ensuite être
capables de faire une présentation
orale de cinq minutes résumant
les avantages clés.” Les visites sur
des sites logistiques donnent lieu,
elles aussi, à de véritables diagnostics. Les étudiants vont passer deux jours sur une plateforme distribuant des pièces
détachées de Fenwick, puis deux
autres dans un entrepôt automatisé distribuant des CD-ROM
de Sony. Pourquoi ces deux entrepôts n’ont-ils pas choisi le même
système d’automatisation? Quels
sont leurs enjeux respectifs et en
quoi diffèrent-ils? Chaque étudiant livrera une analyse circonstanciée quinze jours plus tard.
L’immersion
professionnelle
Mais l’atout phare du mastère
est sans conteste la mission en
entreprise. Rien à voir avec un
stage,c’est une vraie mission opérationnelle qui dure six mois à
temps plein.L’étudiant,très encadré, travaille sous la houlette de
deux tuteurs : un enseignant de
l’Enim et une personne de l’entreprise. À l’issue de cette mission, l’étudiant soutient sa thèse
professionnelle. Il est alors prêt
à plonger dans le grand bain,
souvent comme assistant supply chain manager ou chef de
projet logistique maîtrise d’ouvrage dans un grand groupe.
Dans une PME, il peut prétendre
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Alexander Bautista,
ingénieur projet chez Procter & Gamble Europe
Un recrutement express
Diplômé en 2007 du mastère
en management de projets
industriels et logistiques de
l’Enim, Alexander Bautista a été
embauché chez Procter &
Gamble Europe au lendemain de
sa fin de stage. Nommé ingénieur projet, il pilote la
conception et la réalisation d’un
nouveau site logistique de
Procter & Gamble en Europe.
“Le mastère de l’Enim m’a
beaucoup apporté. Il m’a en
particulier appris à vendre mes
compétences auprès d’une
entreprise, ce que j’étais incapable de faire à la fin de mes
études d’ingénieur. En fait, j’ai
quitté mon pays, la Colombie,
pour achever ma formation d’ingénieur à l’Enim. À l’issue de ce
bac +5, je possédais beaucoup
de connaissances techniques
mais je ne voyais pas concrètement quelle était ma valeur
ajoutée pour une entreprise, et
j’ai décidé de faire le mastère”.
Alexander Bautista salue le
profil des formateurs. “Ce sont
tous des professionnels en activité, souvent jeunes, qui
partagent leur expérience avec
les étudiants. Ils nous permettent ainsi de confronter les
notions vues en cours avec ce
qui se fait ou non dans les
entreprises.”
Autre atout majeur qu’il
souligne : la possibilité de
travailler douze mois en alternance dans une entreprise. “J’ai
ainsi perçu une rémunération de
800 euros par mois, qui m’a
permis de couvrir mes frais de
formation”, souligne-t-il. Si sa
première mission en entreprise
a tourné court, il l’a cependant
directement à un poste de
constructeur de solutions logistiques.À terme,les meilleurs pourront accéder au poste de supply
chain manager dans un grand
CV EXPRESS
Âge : 26 ans.
Salaire annuel : NC.
Formation
2004 : diplôme d’ingénieur
industriel en Colombie - Escuela
Colombiana de Ingenieria Julio
Garavito.
2006 : diplôme d’ingénieur
généraliste - École nationale
d’ingénieurs de Metz.
trouvée très formatrice.
“Je devais installer des indicateurs de performance pour
l’entrepôt d’un transporteur,
mais en raison de problèmes de
management internes, je n’ai
pas pu mener le projet à terme.
Mais cela m’a fait comprendre
la problématique des petites
entreprises, et l’écart avec ce
qu’on imagine sur les bancs de
l’école !”, commente Alexander.
Une mission
aux enjeux colossaux
C’est donc chez Procter &
Gamble qu’Alexander a finalement effectué sa mission. Son
rôle ? Assister le chef de projet
chargé de réorganiser la supply
chain des étiquettes de shampooing sur le site européen de
Blois. “Une mission passionnante, car le groupe détient des
marques très présentes sur le
marché, sur lesquelles tout petit
changement peut être fatal. L’éti-
groupe. Grâce à leur première
expérience professionnelle à
l’Enim, ils peuvent négocier une
rémunération supérieure de
10 % en moyenne à la grille de
quetage, à lui seul, représente
des enjeux financiers colossaux”, souligne l’ingénieur.
L’objectif était de rapprocher les
fournisseurs pour réduire les
stocks. Or, imprimer une
étiquette demande la maîtrise de
technologies très spécialisées et
suppose de lourds investissements pour les nouveaux
fournisseurs. “Nous avons dû
gérer beaucoup de négociations
commerciales en collaboration
avec le service achats Europe
basé à Genève”, raconte
Alexander Bautista. Une mission
visiblement menée avec talent
puisqu’il s’est vu proposer un
CDI d’ingénieur projet avant la
fin de son stage. “Je suis chargé
de la conception et de la mise en
place du système de logistique
interne d’un nouveau site du
groupe”, explique-t-il. Un projet
qu’il mène conjointement au
sein d’une équipe d’une centaine
de personnes, en incluant les
sous-traitants. En partant d’une
feuille blanche – le terrain nu –,
il assume en fait trois rôles.
“Premièrement, concevoir l’entrepôt et ses équipements.
Deuxièmement, coordonner le
travail des sous-traitants et
mettre en place les infrastructures informatiques. Enfin,
établir et gérer le planning de ce
projet. “J’ai eu la responsabilité
de bâtir un calendrier qui aurait
du sens pour la direction
comme pour les techniciens en
m’engageant sur les délais”,
expose-t-il. Un poste transversal
dans lequel il applique au quotidien tous les acquis de sa
formation.
A.D.
salaires très normée des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs reconnues par la Conférence des grandes écoles.
Alexandra Dejean
N° 238 • AVRIL 2009 • LOGISTIQUES MAGAZINE
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