Rapport Londres - Accueil
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Tourism p. 1414-17 LONDON IS THE PLACE TO BE h Semestriel > 19 sept. - 21 déc. 09 > http://mardybum.fr/fogafrog/ > n°1 Studies p. 66 -7 KING’S COLLEGE Events p. 10 BEAUCOUP DE BRUIT AVEC PRESQUE RIEN Society p. 18 HOW TO BE BRITISH 5£ EDITO 7 à Londres Once Upon A Time... Dans le cadre d’une collaboration entre l’hebdomadaire 7 à Poitiers et les étudiants de l’Université, je suis devenue Correspondante à l’étranger pour la rubrique « 7 à Poitiers en direct du Monde ». L e soir, au soleil couchant, quand je traversais le pont enjambant la Tamise, la magie souvent, faisait son effet. Elle était telle que bien souvent j’ai vu les londoniens, d’ordinaire pressés, planter leurs yeux dans le paysage laissant les minutes s’égrener sans s’en soucier. Le temps s’écoulait pourtant, alors que chacun le croyait en suspens. Bientôt, le soleil disparaissait à l’horizon et la vie reprenait son cours, les pas leur cadence pressée, et les regards, comme honteux d’avoir joui d’un plaisir trop intense, pointaient à nouveau vers le bitume. Si je ne devais retenir qu’une seule image de Londres, ce serait sans nul doute celle de cet instant enchanteur. Dans les yeux des autochtones, j’ai vu briller le reflet du paysage que le soleil embrassait. Les oreilles sourdes aux vrombissements des taxis, le corps indifférent à la sensation de froid, seuls les yeux laissent entrer en eux tout ce que la vue pouçvait leur offrir. L’heure du bilan L’heure du bilan est venue. Mais comment mettre en mots mon périple londonien? Quelle forme donner au récit de mon expérience Erasmus? Dès mon arrivée à Londres, l’idée d’un blog m’est venue, tout d’abord pour donner des nouvelles. Mais, très vite, j’ai réalisé que j’écrivais à la fois pour être lue et pour moi-même et j’ai décidé de travailler le style. 2 J’ai donc banni la forme narrative, plate et insipide pour un style plus bigarré. De mon blog est ensuite né ce compte rendu de stage, à la suite d’un nouveau travail de création d’article et de mise en page. C’est alors que m’est revenu en mémoire mon précédent travail ... de « langue de vipère » ! Les travaux réalisés l’année précédente en cours de rhétorique, m’on parus être le support de travail le plus adapté pour mon travail d’écriture. Je me suis donc imposé, pour cadrer mon travail, une forme à chaque fois différente, de la fable au message radiodiffusé en passant par l’article de guide de voyage . Pour la réalisation de mes articles, je me suis aussi inspiré des exercices d’analyse de texte tels que la fable ou la lettre réalisés en cours de Langue Française et du travail sur l’article de dictionnaire accomplit en cours d’Ecriture. Le présent document s’inscrit donc à la fois dans la continuité de mon cursus et dans la lignée de mon projet professionnel dans la voie du journalisme. God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 LOGEMENT Carnets de voyage L EUROSTAR EN CHIFFRES Être et Avoir « Erasmus » au pays de The Queen Ou la vie c’est comme au cinéma... enfin presque ! Inauguré le 14 novembre 1994, la ligne qui En ce jour de septembre, qui n’était pas dimanche C’est La grande vadrouille au pays à l’envers relie Londres à Paris Quittant mon Home pour un Parfum d’Outre Manche Parmi La Tour de Londres et les Taxi driver en seulement 2h15, à Telle une Vague, le train de chez moi me sépare Au pays de The Queen, tel une légende d’automne une vitesse maximale Trop tard pour faire volte/face, c’est le grand départ Mon voyage s’écoule au doux son des Welcome de 300 km/h a fait traversé depuis sa mise Ce s’ra Pulp Fiction ou Coup d’foudre à Notting Hill REFRAIN en service pas moins Un jour sans fin, The Hours qui lentement défilent Il était une fois, quitter sa terre d’accroche de 100 millions de Ou bien Shakespeare in Love et chantons sous la pluie Pour le temps d’un voyage, aller si loin si proche voyageurs soit une cinQu’importe, la vie est belle et moi j’suis be happy Par delà les nuages et sur le grand chemin quantaine de trains par Eh, l’aventure c’est l’aventure, Vas vis, deviens ! jours traversant le tunREFRAIN nel. Il était une fois, quitter sa terre d’accroche Et puis le jour d’après, par ma Fenêtre sur cour Pour le temps d’un voyage, aller si loin si proche La cité me donna les vertiges de l’amour Sans limitation de baPar delà les nuages et sur le grand chemin Et puis soudain De battre mon cœur s’est arrêté gage, peu coûteux si Eh, l’aventure c’est l’aventure, Vas vis, deviens ! Et c’est A bout de souffle, que j’ai réalisé l’on s’y prend à l’avance ... Tout est parLes étreintes brisées, ce jour où la ville gronde Que le jour le plus long ou qu’une histoire sans fin fait sauf quand l’EuPrennent soudain la force de tous les matins du monde. Ne seraient pas assez pour les beaux lendemains rostar, au moment du Le Train de vie m’emporte, je dis Adieu pays Pour percer Le secret de ce monde si beau départ, nous fait le Je commence La grande vie, au monde du taste of tea Des 400 coups que je devrai quitter bientôt coup de la panne ! Home Sweet Home... Appartement à louer LONDON SE1 9NQ Appartement 13m² 2 pieces, 1 chambre Centre de Londres, proche Waterloo Bridge. T1 avec sdb et WC, grande fenetre avec vue sur un parc. Cuisine toute équipée partagée avec 6 jeunes, dont une chinoise, une indienne, quatre anglais. Mixité culturelle garantie. Laverie et salle de sport à proximité. Acces rapide aux transports en commun : A 1 min de la Waterloo Station (train + métro) King’s College à proximité : a 2 min du Waterloo Campus et 10 minutes du Strand Campus. Tel : 00 44 567 390 Cour intérieure commune aux 500 étudiants de la résidence. Grande convivialité et épanouissement de la vie étudiante. Semaine d’intégration en septembre et soirées inter-résidents tout au long de l’année. Sécurité renforcée avec vigile 24/24 et ouverture des portes avec badge. God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 3 Firsts steps... Mes premiers jours à Londres, c’est - Traverser la capitale à pied avec 50 kg de bagages sur le dos - Se sentir profondément déprimé quand on apprend que la seule ligne de métro qui aurait pu nous aider est fermée juste ce jour là. - Réaliser qu’il n’y a pas un mètre carré qui ne soit pas caméra-surveillé - S’entendre dire que l’on ne sait pas où on peut trouver de la marmelade à quelqu’un qui cherchait seulement Marble Arch - S’improviser SDF assis par terre dans la gare simplement pour avoir un accès Wifi - Retrouver son dentifrice explosé dans le sac de voyage pendant le trajet en train - Esquisser un sourire quand on reconnait un français à sa prononciation plutôt Ail ou Radis ? que Are you ready ? - Se dire qu’on est sûrement aussi risibles qu’eux - Ne jamais regarder du bon côté de la route avant de traverser - Connaître si peu les pièces anglaises que l’on ignore si l’on a donné 2 £ ou 0,10 £ au SDF du coin Mais c’est aussi … - Croiser des écureuils à tous les coins de rues - Être réveillée par la visite des colloc’ en plein milieu de la nuit pour me souhaiter la bienvenue ! - Avoir déjà plein de connaissances après seulement deux jours - N’être jamais seule à galérer avec deux sacs de 25kg dans des escaliers et avoir toujours un gentil londonien qui propose de les porter - Avoir une voisine de chambre qui chante à tue-tête les tubes du moment - Avoir tellement de soleil (oui, oui, il ne pleut pas (encore) à Londres !!) que l’arrosage automatique fonctionne (si, si !) - Profiter de soirées entre résidents tous les soirs, du Welcome Drinks au Boat Trip, en passant par le Karaoké et le Quiz night - Goûter le Cheesecake et le Porridge, et se dire que les deux sont à tomber par terre mais pas tout à fait dans le même sens du terme - Traverser la Tamise tous les matins - Payer 4 ,75 euros pour étudier au King’s College - Se dire que jamais l’Université de Poitiers ne sortira un Monopoly à son nom… alors que KCL l’a déjà fait - Aller flâner du côté du London Eye et de Big Ben quand on dispose d’une demi-heure de temps libre - Se perdre (vraiment !) dans les dédales de couloirs et d’étages du King’s College - Pleurer de joie quand on sait qu’il nous reste encore plus de trois mois pour profiter de tout ça 4 God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 LONDON LIFE Day after day... Le quotidien londonien, c’est … - Enchainer les tête-à-tête à la National Portrait Gallery (et ne plus savoir où donner de la tête) - Aller régler sa montre au méridien de Greenwich et contempler Londres à ses pieds. - Aller secouer ses puces à celles à Notting Hill et se souvenir que « le bonheur ne serait pas le bonheur sans une chèvre qui joue du violon ». - S’offrir un carrot cake à Borough Market - Ne plus se perdre dans le métro londonien, et devenir underground. - Aller singer Margaret et Sarko au musée Tussaud. - Tailler le portrait à une citrouille et la déguster en pumpkin pie. - Aller à la soirée année 80 du Tutu’s, la boite de King’s College, et s’essayer à un playback douteux sur les tubes anglais - Aller voir les feux d’artifice de la Guy Fawkes Night réaliser que les anglais fêtent l’échec d’une exécution quand nous fêtons, chaque 14 juillet, son accomplissement. - S’entendre dire « Oh, qu’est ce que tu manges sainement ! » ou « Oh, quelle cuisinière ! » alors qu’on a seulement mis des pâtes à bouillir. - Halluciner dans le rayon animalier de Harrods, devant les lits à baldaquin pour chien et … leurs strings hygiéniques imprimés panthère. - (Essayer de) digérer un Traditional English Breakfast - Apprendre qu’il faut un ours canadien tout entier pour faire un bonnet de la garde royale - Se sentir obligé de faire une étude comparative des pâtisseries de chez Ben’s Cookies et Millie’s Cookies - Gambiller sous la pluie le long de la Tamise, au son d’un saxophone - Voir l’acteur de la Ligne Rouge sur le tapis de la même couleur, faire tomber le Mask d’un autre acteur carrey-ment dément ou encore s’improviser la Bridget Jones d’un Darcy bien connu… - Au passage, prévoir de remettre ça avec Marion Cotillard et Hugh Grant - Se souvenir que « Tout est Bien qui finit Bien » au National Theatre grâce à notre cher Shakespeare God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 5 Keen of King ! LES SOCIETIES La King’s College Student Union propose un large choix de « societies », c’est-à-dire de clubs qui proposent des réunions une ou deux fois par semaine, proposants à leurs membres des activités très variées. Quelques exemples? Anasthetic Society Arabic Society Art Society Buddhist Society Creative Writing Society Conservative Society Film Society Jazz Society Et même... Sexpression Society. Pour les découvrir, il faut se rendre à la « Fresher’s Fair » qui, en début d’année scolaire, présente dans un immense chapiteau les différentes associations. J’ai adhéré à deux societies : Erasmus Society, of course, et Photo Society. J’y ai rencontré des jeunes très sympathiques et ai participé à des activités très diverses (Rallye Photo dans Londres par exemple). A faire ! CECILE MOLANGE A SOPHIE LARNAY AU CHATEAU DE ... Ah ma bonne amie, tant de jours se sont écoulés depuis ma dernière lettre ! Mais je tiens toujours parole, et voici donc le récit de mes premiers jours à King’s College. Tous les matins, pour aller en cours, je traverse le pont Waterloo, qui tient son nom de la victoire anglaise de 1815. La vue est magnifique et je crois pouvoir dire que c’est l’endroit de la capitale d’où elle est la plus belle. Il y fait très froid en ce moment, surtout à cause du vent, mais ça ne m’empêche pas de m’y arrêter de longues minutes pour contem- pler. Je n’ai que peu d’heures d’enseignements, et y aller est toujours un plaisir. J’ai choisi 5 cours : Ecrits de femmes françaises au XXème siècle, Littérature et Cinéma au Québec, Espagnol, Italien et Vocabulaire Anglais. Nous sommes peu nombreux par classe, et le déroulement ressemble à ce que j’observe en France. Seule la notation diffère, les notes étant sous forme de pourcentage ou de lettres. Mes professeurs de littérature sont bilingues et glissent parfois des mots français dans leur discours en anglais, ce qui me fait beaucoup rire. Combien je suis heureuse! Adieu, il est bientôt 12h et je dois sortir manger avec mes amies. Je t’aime ma chère Sophie. 6 God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 ETUDES Le saviez-vous ? - Les Bains de King’s College ont été mentionnés par Charles Dickens dans le chapitre trente-cinq ans de David Copperfield. - On peut dire que la réputation académique de King's College est solide : en 2008, il a été classé 5e au Royaume-Uni, 5ème en Europe et 22e dans le monde par le Times Higher Education. - La Reading Round Room, soit l'intérieur de la bibliothèque (photo ci-contre), est de forme octogonale, et a été inspiré par la salle de lecture du British Museum - Le premier étage du bâtiment du Strand Campus habite une magnifique Chapelle. Après-vous... Je sors ma main de ma poche et, ne laissant pas au froid le temps de l’attaquer, je pousse la lourde porte d’entrée. L’endroit où je pénètre me surprends alors tellement, qu’oubliant l’air glacé, je me fige, laissant entrer le rude vent de l’hiver. De chaque côté, grimpe en colimaçon un digne escalier, gardé par Sophocle et Sappho. Je gravis alors les marches, posant probablement mes pieds dans les traces du prix Nobel de la Paix Desmond Tutu , du basiste de Queen John Deacon ou de bien d’autres encore. J’inspire profondément. J’y suis. - Une petite mise en garde tout de même : si vous voulez garder de King’s College l’image d’un établissement prestigieux et digne, n’allez pas mettre les pieds au département de Philosophie ... la décrépitude des lieux vous ferait mal aux yeux ! - On peut apercevoir la bibliothèque du Département de Théologie dans le film The Da Vinci Code de Dan Brown. - Le King’s College London possède sa propre boutique, de la cravate au Monopoly en passant par la trousse à couture et l’agenda, faites votre choix ! God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 7 Les parcs de Londres Battersea Park Bushy Park Green Park Greenwich Park Hyde Park Kensington Gardens Kilburn Grange Park Parcs royaux de Londres Primrose Hill Queen's Park (Londres) Regent's Park Richmond Park Russell Square Serpentine (lac) St James's Park Victoria Park Se prélasser sans se lasser Il est des lieux dont on ne se lasse pas. Du lever du soleil à la nuit tombée, on prend plaisir à s’y prélasser. Le Saint James Park est l’un d’eux, tel un doux écrin de verdure où le temps s’arrête. Loin de la folie des bus et des cris des taxis, il accueille en son sein les citadins que la ville a usé. Parenthèse dorée où les herbes ondulent indolemment, il s’invente « poumon de Londres ». Le meilleur moment est sans aucun doute le matin, à l’heure où le reste de la ville commence à trembler de l’agitation citadine et où le calme du parc devient un doux refuge où la lumière du soleil est filtrée par les rubans de verdures des arbres. Le silence est tel que l’on entend les cailloux craquer sous nos pas et le vent chatouiller les feuilles. C’est alors que les écureuils se réveillent et viennent gambiller entre nos pieds, grimper à nos jambes et fouiller dans nos sacs à la recherche de quelque miette qui satisferait leur gourmandise impétueuse. On peut alors rester des heures à regarder les grandes étendues d’herbe verdoyante où, près des pélicans qui s’agitent le long des berges bucoliques, se donnent des bals de petites queues touffues. On ne trouve nulle part ailleurs dans la capitale autant de ces petits rongeurs et petit à petit, le parc devient un lieu auquel on s’habitue, vers lequel nos pas nous guident presque inconsciemment, tant il y fait bon vivre. Astuce L’herbe vous gratouille et le vent vous chatouille? Les écureuils vous terrorisent et le plein air vous épuise? Pourquoi ne pas aller flâner du côté des musées? La capitale propose un large panel de galeries tant culturelles et artistiques que scientifiques et historiques. Tate Modern, Tate Britain, British Library, Natural History Museum, Sciences Museum...autant de musées gratuits où il fait bon errer en s’instruisant ! Allez donc du côté de la National Gallery, admirer les jardins de Monet et la jungle de Rousseau. Idéal pour ceux qui voudraient prendre un bain de verdure en restant au sec ! 8 God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 PARCS Les meilleures vues de Londres 1. Sur la colline, à Hampstead Heath (Parliament Hill) Bucolique 2. A bord du London Eye, de nuit Féérique 3. Sur le Dôme de Saint Paul’s Cathedral Historique 4. Sur la terrasse du Coq d’Argent Elégant 5. Sur le pont de Waterloo, de nuit Indémodable 6. Atterrissage à Heathrow Ludique 7. En haut de l’Oxo Tower Puissant St James Park 8. Au sommet de Primrose Hill Verdoyant St James Park est situé dans le quartier de WestOn voit parfois passer la garde minster, tout à côté de Buckingham Palace. Plus royale grimpée sur de majestueux vieux parc de Londres, il s'étend sur 23 hectares et équidés. accueille plus de 1000 arbres. Le saviez-vous ? - Le parc est une véritable star de cinéma. Chaque année dans le parc sont tournées de nombreuses scènes de film, notamment de Match Point de Woody Allen, ou encore Die another day de Lee Tamahori. - Vous rêvez d’adopter une de ces petites bêtes? On dit que les gestionnaires du parc font appel à la générosité des londoniens pour protéger la biodiversité du lieu, en adoptant, s’ils le souhaitent, l'un des canards de St James ! A quand les écureuils? God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 9 Beaucoup de bruit pour presque rien Shakespeare in love Savoir se débrouiller dans Londres, c’est réussir à trouver une présentation d’une pièce de Shakespeare alors que le Shakespeare Globe Theatre n’en donne pas, c’est, en plus, payer seulement 5£ pour y assister et c’est réussir à aller à la séance filmée, avec donc des interviews pour commencer. Les violons ne sont plus. Les trompettes ont disparu. Mais c’est pourtant bien un orchestre qui se tient devant nous. Sur scène, une dizaine d’artistes et leurs percussions, soit 12 boites d’allumettes, 200 litres d’eau, 20 balais, quelques casseroles, tuyaux, chaises pliantes, éviers, et autres ustensiles en tous genres. Une vraie batterie… de cuisine. STOMP-en anglais taper du pied- c’est cent minutes de détournement d’objets au service du son, de la vibration et du rire. Jeune de seulement dix-huit printemps, ce groupe né dans les rues d’Angleterre compte à présent plusieurs centaines de représentations et plus de quinze millions de spectateurs à son actif. Dans ce monde urbain où le recyclage musical est roi, la troupe crée, par le truchement du rythme et du rire, un univers touchant au possible. Un vrai ménage… qui déménage. 10 L’Ambassador Theatre, véritable caisse de résonnance de ce spectacle percutant, a revêtu pour l’occasion sa tenue « arrière-cour de banlieue populaire » et laisse entrer en son ventre les gros godillots des hommes de la rue qui, bien qu’enveloppés de sons métalliques, de bing et de bang, sont bien loin d’être bling-bing. Guerre entre générations, cœurs déchirés et logique du conte de fée retourné, on ressort émerveillé de cette délicieuse histoire aigre-douce. Stompeurs et sans reproches, ils viennent casser la baraque mais pas nos oreilles. Pas un couac, pas une fausse note mais bel et bien une harmonie sonore parfois en suspension au son des claquements de doigts ou du cliquetis des briquets. Un exploit quand on sait qu’un quart du spectacle est laissé à l’improvisation. De l’intensité d’un moment de poésie et d’apesanteur à la légèreté d’un instant de rire pur et de bonheur, STOMP nous sert un cocktail (d)étonnant dont on ressort enivré, la bouche bée d’admiration et les yeux mouillés d’avoir trop ri. A voir aussi : Nation, basé sur la nouvelle de Terry Pratchett. Deux jeunes issus de deux mondes opposés, se retrouvent échoués sur une île, suite à un naufrage. Ils tentent alors de fonder une Nation. Une mise en scène époustouflante sert cette histoire pleine d’humour et de rêve. God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 EVENTS What Else ? Alors qu’il faisait beau temps, Quatre grenouilles, se baladant, Perçurent soudain, sur leur chemin Un fort inaccoutumé tintouin L’une d’elles soudain s’approcha Les autres lui emboitant le pas De sorte que bientôt les voici Dans une foule de brebis en folie Tout en surveillant leurs orteils Les grenouilles tendent l’oreille Afin de connaître plus précisément La raison de cet attroupement C’est alors qu’un mouton leur apprit Qu’un renard que l’on dit fort joli Et jouissant d’une une certaine renommée Allait montrer le bout de son nez Les grenouilles luttant pour survivre Pensèrent souvent à partir Et quand soudain le renard arriva Elles crurent voir le jour de leur trépas Ce qu’elles avaient prit pour des cris de folie N’étaient en fait qu’une douce mélodie A côté de ce qui dorénavant Déchirait leurs tympans Mais l’étonnement des batraciens Alla encore bien plus loin Quand à l’approche du museau roux Les brebis s’agitèrent d’un coup Arrachant alors de leur pelage immaculé Une touffe de poils blancs et ondulés Elles tendirent vers l’avant ce bout de leur robe Afin qu’au Renard, une empreinte elles dérobent BLOC NOTES 26 ET 27 SEPTEMBER 2009 - Great Gorilla Run 11h30 - Alternative Village - Regent Street Festival 1 OCTOBER 2009 Dame Grenouille, par le rite très intriguée En voulant elle aussi participer Cueillit une feuille fine et claire Et la tendit comme ses confrères C’est alors que maître Renard Par le plus simple des hasards Et par la feuille blanche alerté Vint imprimer sa pate sur le papier Le destin est un être fort capricieux Qui prend un plaisir malicieux A faire en sorte que bien souvent A notre grand mécontentement C’est quand on désire le moins un butin Que celui-ci tombe entre nos mains Sous les yeux ébahis des dames vertes Explosa alors la folie démente des bêtes Qui, ne pouvant plus attendre, Hurlait à ne plus s’entendre - All’s End That Ends Well, Shakespeare, National Theatre 16 > 30 OCTOBER 2009 - BFI London Film Festival - Premiere of Fantastic Mister Fox with George Clooney 4 NOVEMBER 2009 - Premiere of Christas Carol + Christmas lights by Jim Carrey 24 NOVEMBER 2009 - Nation, National Theatre 3 DECEMBER 2009 - Premiere of Nine, with Nicole Kidman, Penelope Cruz... 8 DECEMBRE 2009 - Premiere of Did You Hear About the Morgans? With Hugh Grant God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 11 Arrête moi s « - Londres, il est 21h00 et 30 secondes. Le sport maintenant, avec la septième édition de la célèbre course de Londres qui s’est déroulée hier, samedi 26 septembre 2009. On se rend tout de suite dans la City, au cœur de la capitale, où notre correspondante, Mademoiselle S***** nous invite à vivre en direct cette compétition palpitante. Bonsoir Mademoiselle, alors, pouvez vous nous parler de l’ambiance, quelques minutes avant le départ ? - Alors oui, Patrick, c’est vrai, nous sommes à quelques minutes du coup de pistolet qui annoncera le départ et l’excitation est à son comble. Je profite de ces quelques instants pour faire un petit rappel : depuis maintenant sept ans, chaque année cette course se déroule pendant plus de deux heures, sur quatre miles… 12 - Soit environ sept kilomètres, c’est bien ça ? - Voila, tout à fait, sur environ sept kilomètres et avec l’objectif de récolter environ trois cent mille livres sterling… - Soit environ 330 000 euros, n’est-ce-pas ? - Hum oui, oui, c’est ça. Je disais donc… 2h, 7 km, 300 000 livres … Ah ! Et 700 coureurs déguisés en gorilles ! - … ?! - Oui, effectivement Patrick, je suis actuellement noyée dans une foule de quadrumanes déchaînés. Je ne sais comment expliquer, il y a ici plus de poils et de bananes que vous n’en avez jamais vu. - Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette course un peu spéciale ? - En fait, l’idée est toute simple Patrick, et se résume même à une phrase : Il reste God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 CHARITY si tu peux ! dans le monde autant de gorilles des montagnes qu’il y a de coureurs aujourd’hui, c’est-à-dire à peine un peu plus de 700. L’argent récolté aujourd’hui permettra donc, comme vous le devinez, d’essayer de freiner la disparition de cette espèce. Pendant que je vous parle, les bénévoles finissent d’enfiler leur peau de gorille, que certains ont d’ailleurs customisé à souhait… - Ah, j’entends le coup de pistolet, la course est-elle partie ? -Oui, c’est le départ, il est pile-poil 10h30 et, puisqu’on en parle, je crois devoir vous dire que je n’en avais jamais vu autant… de poils. Ici, c’est un peu comme une ruée de gorilles affamés, suant le pelage jusque par les oreilles, burlesques et déconcertants à souhait… je n’avais jamais vu ça… Oh ça y est, ils sont partis pour au moins une heure à haleter dans leur peau de primate. J’aperçois au loin un anthropoïde en bikini, à ma gauche un super-gorille, à ma droite des singes chirurgiens… il y en a de tous poils ! Ouach ! Oh... je viens de manquer de me faire renverser par deux bananes sur un tandem, il s’en est fallut … d’un poil ! - C’est vrai que cela semble vraiment cocasse, il me semble que les londoniens sont très forts pour les évènements de ce genre… - Oui, tout à fait, au début du mois avait déjà eut lieu la course de canards en plastiques sur la Tamise. Ceux qui ne me croiront pas iront voir sur le site du Great British Duck Race. Pour revenir à notre Great Gorilla Run, les intéressés pourront aller consulter leur site web. Quant à moi, je suis épuisée d’avoir slalomé entre les gorilles… je vous laisse et pars reprendre du poil de la bête !! » God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 13 HYDE PARK Avec ses 250 hectares il gagne la place de plus grand parc de Londres. La plus ancienne partie du parc appartenait au manoir d’Ebury et mesurait un hide (ancienne mesure utilisée au Moyen Age) ce qui lui donna son nom. Propriété de la couronne britannique, ce parc eut aussi la chance d’accueillir les concerts de Queen, Pink Floyd, The Red Hot Chili Peppers et bien d’autres... Au Nord-Est du parc, le Speaker’s Corner accueille la libre expression de chacun. PICADILLY CIRCUS Place bruyante aux panneau publicitaires tapageurs c’est sans nul doute le centre nerveux de Londres. Il y est écrit : « Des millions de personnes passent ici chaque jours... Pour déposer une annonce appelez au .... » Au Royaume-Uni, la phrase « It's like Piccadilly Circus » est couramment utilisée et désigne un lieu remplit par la foule. L’argot homosexuel anglais a consacré l'expression « pick-a-willy », dérivé de willy (le sexe dans le langage enfantin) et to pick (choisir, sélectionner). Ce mot fait référence au fait que ce lieu est réputé pour sa présence de prostitués homosexuels. HARRODS En quelques chiffres, Harrods c’est 3500 salariés qui s’agitent sue 92 000 m², répartis sur sept niveaux. Ce n’est pas un hasard si c’est le plus grand magasin de Londres. Ce géant du luxe, de l’abondance et de la prodigalité porte bien sa devise : « Omnia Ubique omnibus » (« Tout, de partout, pour tous »). Il joua un grand rôle dans la vie de certaines célébrités, notamment en accordant un crédit à Oscar Wilde, en fournissant l’ours en peluche qui inspira Winnie l’Ourson mais aussi en embaumant la dépouille de Sigmund Freud ou en livrant des harengs à Hitchcock qui résidait alors à Hollywood. Cependant, Harrods ne se fait pas que des amis, et depuis les insinuations de Mohammed Al Fayed, le propriétaire, sur le complot qui aurait tué son fils Dodi avec Lady Di, la reine a renoncé à y venir acheter ses cornflakes. BUNKINGHAM PALACE Résidence officielle de la monarchie britannique à Londres, le palais est le point de chute des chefs d’états et des touristes mais aussi le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine. Le drapeau flotte au dessus du palais, quand la reine y est présente. Presque chaque jour à 11h30 s’y déroule la relève de la garde, au son d’une musique très folklorique même s’il arrive de reconnaître un air des Beatles. On aurait presque un faible pour ces petits pantins rouges si l’on ignorait que chaque bonnet de la garde royale est fait ... de poils d’ours canadiens. Pas très politically correct pour une reine qui dit aimer les animaux. 14 God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 TOURISME LEICESTER SQUARE Demandez à quelqu’un de prononcer le nom de ce lieux et vous saurez si vous avez à faire à un touriste ou à un anglais. Au centre de la place, une statue de Shakespeare fait face à une autre de Chaplin. Cependant, on peut aussi y voir, en chair et en os cette fois, de nombreux acteurs connus lors des « premières » de certains films, puisque que cet endroit est le lieu des cinéma et des cinévores. ST PAUL CATHEDRAL Erigée en plein cœur de la City après le Grand Incendie de 1666, elle abrite les tombes de l’amiral Nelson et du Duc de Wellington. Avec ses 586 pieds de long (soit 179 mètres), elle est la troisième cathédrale la plus longue d'Europe Dans la galerie des chuchotements, on peut murmurer d’un côté et être entendu de l’autre, plus de 34 mètres plus loin. TOWER BRIDGE Situé près de la Tower of London (dont il tire son nom), ce pont suspendu était, au moment de sa construction, l’un des ponts basculants les plus sophistiqués et les plus grands. Les étrangers confondent souvent ce pont avec le London Bridge. Une légende raconte d’ailleurs qu’un milliardaire américain, émerveillé par ce pont, en commanda une copie sous le nom de London Bridge, s’offrant une belle surprise quand il découvrit un pont en pierre des plus banals. BIG BEN Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nom Big Ben ne désigne pas la tour mais la grosse cloche de 13, 5 tonnes qui sonne toutes les 15 minutes. Chaque année, pour régler l’horloge, il suffit de poser un penny sur le mécanisme si l’horloge avance, ou d’en retirer un si elle retarde. Le son si particulier de la cloche vient du fait que celle-ci a été fissurée en 1859, deux mois après son installation officielle. On peut entendre sa petite mélodie jusqu’à six kilomètres God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 15 Artistes d’Origine Circassienne Quelle que soit l’heure et quelle qu’en soit la raison, allez flâner à Covent Garden Market. Contrairement à ce que son nom indique, ce n’est plus un jardin, et pas tout a fait un marché. En fait, c’est plus que ça. Si St James Park est le poumon de Londres, Covent Garden est sans nul doute son cœur. Demain ne meurt jamais Qui n’a jamais rêvé de chevaucher le monde? Qui encore n’a jamais rêvé de voyager dans le temps? Allez réaliser vos rêves au méridien de Greenwich, allez au point de latitude 0°, posez un pied dans chaque hémisphère et remettez vos pendules à l’heure. En 1884, le Greenwich Mean Time (GMT) devient l’heure de référence pour le monde entier, et donne lieu à des situations pour le moins surprenantes. Au Japon, par exemple, en temps universel, le soleil se lève à 9h du soir. Ainsi dans le Pacifique, sur la ligne du méridien 180°, on peut lire : « A gauche de cette ligne, vous êtes hier et à droite de la ligne, vous êtes demain ». Chanteurs, danseurs, jongleurs, acrobates, magiciens, musiciens, tous viennent exprimer ici leur art, offrant aux passants des frissons de bonne humeur. Encore mieux, de nombreux stands vous offriront de quoi vous lécher les babines en regardant les artistes. CupCakes, Cheesecakes, pasties ou thés, faites votre choix ! Le lieu idéal pour se remplir les yeux...et la panse ! Delirium Si je devais ne choisir qu’un mot pour décrire Camden Lock Market, j’opterais pour « délire fantasmagorique »... ou peut être « rêve hallucinatoire »... Lorsque l’on rentre dans le métro, quittant le centre très ordonné de Londres, on ne se doute pas que, quelques stations plus loin, on va découvrir un univers si différent, où les punks secouent leurs crêtes et les gothiques leurs chaînes, où l’on peut acheter des tee-shirts électroniques et rentrer dans un tube ou pulse la techno, où les stands vivent encore dans les seventies et où l’on peut se perdre entre des devantures toujours plus délirants et se faire surprendre par des façades que l’on n’imagine même pas dans nos rêves. Annulez vos rendez-vous de la journée, et allez vous abandonner à ce labyrinthe gargantuesque, pantagruélique ... D’où vous ressortiez tout chamboulé. 16 God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 A LA LOUPE Et pourtant elle tourne ! Pourquoi s’en priver ? Quel mal à imiter ce qu’ont fait avant vous trois millions cinq cent mille humains chaque année ? Aucun ? Alors n’hésitez plus, courrez vous entasser dans l’une des trente-deux capsules de verre en rotation et admirez jusqu’à trois aéroports, treize stades de foot, et trente sept ponts enjambant la Tamise. Grimpez dans ce monstre de verre attaché par quatre-vingt câbles retenus par trois mille tonnes de béton et des pieux enfoncés trente-trois mètres sous terre. Considérez qu’une nacelle pèse environ 10 tonnes soit le même poids que plus d’un millions de pièces d’une livre… et que l’œil toute entier fait plus de deux mille tonnes, soit le même poids que plus de mille deux cent taxis londoniens. Donnez-vous le vertige en songeant qu’elle transporte huit cent passagers par révolution, soit environ le contenu de onze bus londoniens … et qu’il faudrait environ sept mille Jumbo Jets Boeing 747-400 de British Airways complets pour déplacer ses trois millions cinq cent mille passagers annuels. Aggravez votre malaise en réalisant qu’il faudrait empiler soixante-quatre cabines téléphoniques pour joindre le haut de la roue et que si on dépliait cette dernière, elle dépasserait le plus haut building du Royaume Uni. Rassurez-vous en vous rappelant que la bête de métal qui vous tient en l’air est le fruit de sept ans de travail par des hommes de cinq nationalités différentes. Calmez votre peur en vous remémorant que sa vitesse n’est que de 26 cm par seconde c’est à dire 0,9 km par heure soit deux fois plus rapide qu’une tortue en plein sprint. Essayez d’oublier que les câbles se sont déjà rompus et laissez-vous vous faire envoyer en l’air avec vingt-huit inconnus pendant une demi-heure. Alors, inquiets ? Non ?Mon œil ! God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 Les marchés de Londres Borough Market Marché au poisson de Billingsgate Marché de Smithfield Marché de Camden Town Marché de Covent Garden Marché de Old Spitalfields Portobello Road Market London Silver Vaults Alfie's Antiques Market Petticoat Lane Brick Lane Market 17 How to be british ... « Si l’anglais coupe son gazon très court, c’est pour permettre à son humour de voler au ras des pâquerettes. » PIERRE DESPROGES L’anglais est un imposteur. Si notre corps à tous est constitué à 60% d’eau, celui de l’anglais l’est très certa inement de bière. Malin mais probablement limité, l’anglais, essayant comme toujours de faire passer le thé pour la boisson nationale, s’obstine cependant à s’enfiler des pintes de Guinness sur le trottoir. Pour camoufler cette anormalité et éponger tout ce liquide, il se force à ingurgiter toute la journée des pâtisseries qu’on aurait tendance à qualifier plutôt de bourre-curés que d’étouffechrétiens. Ce n’est pas pour rien que trône en tête de tous les menus le dessert aussi fin et léger que son nom l’indique, j’ai nommé le Sticky Chocolate Sponge Pudding. Les méninges une fois imbibées de bibine, et le cerveau de cervoise, l’anglais voit alors le monde à l’envers. Ainsi, très tôt, les autorités, conscientes que priver l’anglais de bière reviendrait à le vider de son sang, se sont résolues à rendre officielle la conduite à contre-sens. Il est de coutume que l’anglaise, qui se veut plus fine et délicate que son mari, ne boive sa bière qu’en demi-pintes… ce qui ne l’en empêche 18 pas d’en commander deux fois plus. Après cela, s’il est bien connu que l’anglais ne montre pas ses émotions, sa femme, elle, saute dans sa mini-jupe et dévoile ses fesses. Eh bien oui, car l’anglais aime le sport, c’est bien connu. Notons au passage que l’invention du ballon rond est encore le fruit de leur amour pour la boisson. Mais passons. Les femmes s’adonnent donc à un biathlon un peu particulier. Après le national Pub Crawl, elles s’exercent aux échasses grâce à leurs éternels talons aiguilles. Chaque soir, la nuit tombée, l’ivresse précoce de ces jeunes anglaises perchées fait trembler la capitale. L’anglais n’aime ni l’Europe ni les étrangers. Précisons d’ailleurs, que lorsque l’anglais se rend au Canada ou aux Etats Unis, il va Outremanche. Quand il va en France, il est à l’étranger. L’anglais tente donc par tous les moyens de s’éloigner de ces allochtones, notamment en faisant de l’Angleterre le pays du ciré et du parapluie et en promettant une pluie constante et diluvienne que l’on attend toujours. Il dissimule de la même façon son sens de la solidarité et sa bonne humeur en s’inventant une image d’un anglais constamment grincheux et froid. En plus de cela, histoire de bien rappeler que le courant ne passe pas entre eux et nous, les anglais n’utilisent pas les mêmes prises électriques. Autant dire qu’il y a de l’électricité dans l’air. Enfin, encore une marque de leur individualisme doublé d’égocentrisme, les britanniques se sont approprié la Manche, qu’ils appellent fièrement The English Channel. Et puis, il y a cette lâcheté de vouloir nous expulser à coup de baguette… de pain à 2£ pièce. God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 SOCIETE L’herbe est plus verte chez le voisin... Mais l’Angleterre, c’est quand même, et surtout, le cheese cake, le tea time et la joie de vivre. C’est le déhanché d’Emma Peel, le Yellow Submarine des Beatles et le pacifisme de Lenon. C’est le sourire de Hugh Grant, le lobe de Beckham et la « nudité » de Jamie Oliver. C’est les aiguilles de Big Ben, les punks de Camden Town et les écureuils de St James. C’est les portraits de Gainsborough, le romantisme de Turner et le BritArt de Hirst. C’est la rose rouge des Tudor, la croix de St George et l’altruisme de Lady Di. C’est l’absurde des Monty Python, le pull a tête de cerf de Colin Firth et la canne de Chaplin. C’est le bus à impériale, les « black cabs », et les cabines rouges. C’est l’empirisme de Bacon, l’état de Nature de Hobbes et les lumières de Locke. C’est les 39 marches d’Hitchcock, le réalisme de Ken Loach, et le road movie de Ridley Scott. L’Angleterre, c’est le Sherlock de Conan Doyle, l’humour de Dickens et la plume de Shakespeare. Avec tout ça, il y a de quoi succomber à un coup de foudre à Notting Hill ! Ne pas dire. ... Mais dire « L'anglais ? Ce n'est jamais que du français mal prononcé. » disait Georges Clémenceau. Reprenons donc la prononciation : Ail ou Radis ? > Are you ready? Oui Arlette ! > We are late ! Qu'on gratte tous les jeunes! > Congratulations! Un Erasme pas marasme Mords mon nez > More money Six tonnes de chair > Sit on the chair Âme coquine > I'm cooking Erasmus, n. masc. (famille de Desiderius Erasmus Roterodamus) Cette troupe hétéroclite d’individus disparates est née en 1987 et compte à ce jour deux millions de membres. L’erasmus-type, s’il existait, aurait le nez droit d’un grec et les yeux bridés d’une chinoise, la peau mate de ceux du Sud et les yeux clairs de ceux de l’Est. Il dirait « to estart » à l’espagnole, irait faire du « sssoping » à la grecque, et aimerait se balader « witt you » à la slovaque. Mais l’animal en question utilise d’autres moyens de communication et, bien que ses heures de cours se comptent sur les doigts d’une seule main, l’erasmus en fin de journée est souvent fatigué, et se met alors à ne plus parler mais à gesticuler de façon laborieuse pour s’exprimer par une gestuelle hasardeuse. Donne ce pique > Don't speak Membre d’une grande famille et roi de la débrouille l’erasmus a des amis toujours en vadrouille, aux Canaries cuisant sous le soleil, et au Canada se gelant les orteils ou se réchauffant à la vodka chez les Polonais et s’imbibant de bière chez les Irlandais. 4 mois, 19 semaines, 133 jours, 3192 heures et 191520 minutes. Tout va très vite pour l’erasmus, les découvertes, les rencontres et les soirées, tout s’enchaîne à un rythme insensé… et pourtant, comme « entre parenthèse ». En apesanteur pendant quatre mois, tout va vite mais tout est calme. Plus d’urgence, plus de stress, seulement des millions de moments à savourer… et à partager car l’erasmus n’est pas un, il est God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 Délicate et saine > Delicatessen Boite à musique > What time is ti? Les slips tout gais serrent > Let's sleep together. Chut je dors ! > Shut the door ! Il se pique, Germaine > He speaks german 19 Food For Thought La première fois, c’était par hasard. Dans un dédale de rues et de taules, au détour d’une ruelle, coincé sous les rails du train aérien, le Borough Market. A petits pas, on s’en approche, presque à tâtons. Monstre de métal, titan de fer, le marché vert céladon, gueule grande ouverte, laisse entrer un flot de vagabonds. Après avoir considéré son allure sauvage, c’est en prêtant oreille à son tumulte que l’on tente de se frayer un passage. Plus l’on s’approche et plus le ronflement s’amplifie, plus la bête de métal gronde et s’agite, à coups de crissements et de grincements rauques. Le claquement des caisses vient répondre au battement des couteaux. Bientôt, le grondement devient moins sourd et petit à petit, on peut percevoir le bagou des badauds se fondant dans la clameur des camelots. Quelques foulées encore, et c’est le tintement des sous roulant sur les pavés qui vient se mêler au cliquetis des souliers affolés. C’est maintenant une symphonie toute entière qui emplit l’espace et se bouscule dans nos tympans. L’espace entier s’emplit d’une mélodie singulière aux sonorités intrigantes. Le tumulte s’amplifie à mesure que nos pas nous portent vers la bouche de la dame de fer mais c’est bientôt une vague olfactive qui vient alimenter nos narines. Les sifflets, grincements, apostrophes et autres sonorités s’effacent et laissent placent à un souffle chaud et épicé qui s’engouffre dans notre renifloir. Le fumet sucré et caramélisé de la crème brûlée qui refroidit, l’effluve acre et salée des fruits de mer, le doux parfum du pain dont la croute craquèle dans le four, l’odeur épicée et piquante des mets indiens… le tout forme un concerto olfactif pour notre petit appendice. On se surprend à vouloir se laisser emporter par cette marée humaine, dans cette vague sensorielle pour aller se noyer dans ce débordement de sons, de saveurs et d’odeurs. 20 Comme en réponse à un appel venu du plus profond de notre estomac, les sens se déploient, les narines s’affolent et les papilles frétillent jusqu’à appeler à la bouche tout le sang du cœur. On voudrait aller planter ses dents dans une fraise, écraser contre son palais une pépite de chocolat, happer des lèvres un de ces petits plats qui mijotent, laisser fondre dans son bec une bouchée fromage frais… Le Borough Market ennoblit la carotte et le brocoli, illumine la côte de porc et la légumine. Ancêtre des marchés Londoniens, il nous offre l’appétence universelle, il sert le foie gras à côté du Bubble and Squeack « des pauvres ». On y ressort quelques heures plus tard, la panse pleine et la bourse vide car une chose est sûre, il est impossible d’y faire choux blanc ! God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 GASTRONOMIE ♦ The Christian Union **(centre 1, D4, 180). Chapelle du Strand Campus, London WC2R 2LS.’ 020 7836 5454. Nous ne citerons pas ici le nom du maître des lieux, puisque chacun le reconnaîtra. C’est en effet ici la charité chrétienne qui satisfait votre appétit. Repas aussi frugal et austère que la chapelle où vous irez chercher votre entrée. Pour avoir droit à votre repas complet, vous devrez prouver que votre foi est sincère et vous laisser bercer quelques heures durant par la parole divine. Un extrait pour vous mettre en appétit ? « Jean, Chapitre 3 vers 36 : Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. ». Après toutes ces belles choses, vous pourrez boire le bon café chaud le sang de Dieu et manger les délicieux petits cakes la chair céleste et sacrée. God save the cream. Amen. HOW TO bake A CHEESE CAKE ? Pas facile de cuisiner à Londres. Après m’être fait qualifiée de grande cuisinière lorsque je préparais seulement des spaghettis et après avoir vu la tête des vendeurs lorsque j’ai expliqué que je cherchais une pâte feuilletée pour préparer moi-même une quiche, j’ai renoncé à la cuisine. Cependant, si vous parvenez à dénicher les ingrédients, n’hésitez pas à faire un cheese-cake, c’est pour sûr la meilleure chose qu’aient inventé les anglais. Préparation : 1 h Cuisson : 55 min God save the Cream - 500 g de mascarpone - 6 cuillères à café de Ingrédients (pour 8 fructose liquide personnes) : - 4 cuillères à soupe de farine —> Croûte : - 6 oeufs - 30 cl de crème fraî- 2 paquets de spécuche à 3% de MG loos (300 g en tout) - parfum au choix - 125 g de beurre (cannelle, citron, vanil(allégé) fondu le, etc...) —> Garniture : —> Finition : - 500 g de Philadelphia Cream Cheese (ou fromage frais type Saint Morêt ) - Coulis de framboise - Quelques framboises fraîches pour décorer Préparation : Préchauffez le four à 180°C. Beurrez un moule à fond amovible de 25 cm de diamètre. La gastronomie anglaise... contradiction dans les termes? Pas tant que ça. D’accord, le traditional breakfast nous assure une bonne prise au sol, oui, admettons, le christmas pudding n’est pas ce qu’on connaît de plus fin, soit ! la custard cream est aussi légère que le porridge est beau à voir... Mais quand même ... hein, quoi? oui, c’est vrai que les fish and chips sont si gras qu’on pourrait les essorer...hum, Je disais donc, ne vous déplaise –sans danser la javanaise - que la pitance britannique recèle tout de même de mets délicieux à faire friser la moustache ! Quel bonheur par exemple de planter ses dents dans cheese cake, de les laisser s’enfoncer dans la crème douce-amère de jusqu’à ce qu’elles se heurtent à la croute sucrée. Quelle béatitude s’empare de nous quand le cœur du gâteau vient s’écraser contre notre palais, offrant à nos papilles une puissante extase. Si vraiment vous ne trouvez pas votre bonheur, vous pourrez toujours vous réfugier au célèbre restaurant français Chez Gérard (prononcez à l’anglaise Chew Geward’ pour être compris) Et puis maintenant, assez parlé car, comme le dit le dicton anglais, « les belles paroles ne beurrent pas les épinards » ... Alors à table ! God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 Mélangez les speculoos et le beurre fondu dans le mixeur jusqu'à ce que les speculoos soient réduits en miettes. Tapissez le fond du moule de ce mélange en tassant bien avec le dos d'une cuillère. Mettez au réfrigérateur. Passez au mixeur le cream cheese et le mascarpone jusqu'à ce que ce soit lisse, puis ajoutez le fructose et la farine, puis les jaunes d'oeufs un par un. Ajoutez ensuite la crème et le parfum. Battez les blancs d'oeufs en neige et incorporez-les au mélange d'abord doucement à la main puis au mixeur. Versez sur le lit de Speculoos. Faites cuire au four 50-55 min jusqu'à ce que ce soit ferme au toucher.Laissez refroidir au frigo, démoulez et servez frais en ajoutant les 21 PLAYTIME CROSSWORDS 1 2 3 4 5 6 7 DEFINITIONS 1. Sa fissure lui donne un son particulier 2. Je la traverse tous les matins 3. Elle tourne 4. Le cœur de Londres qui bat au rythme des artistes 5. Marché délirant 6. Je dis merci à ce programme 7. Rapide et peu coûteux quand il n’est pas en panne 8. Pause sacrée des anglais 9. Auteur de All’s Well That Ends Well 10. Ils courent pour la charité 11. Nom du « College » où j’ai étudié 8 9 10 11 Traduisez en anglais les expressions ou groupes de mots suivants afin de trouver l’expression anglaise correspondante. Ex : Les pierres qui roulent > The Rolling Stones 1. Rouge chaud chili poivre (musique/ groupe) 2. Guillaume secoue poire (dramaturge) 3. Jambon laissé (pièce théâtre) 4. Piscine de foie (ville anglaise) 5. Miroir quotidien (journal) 6. Etoile européenne (train) 7. Tonne de lèvres jaunes (marque thé) 8. Voûte de marbre (monument Londres) 9. Merci donnant (fête / dinde) 10. Oliver torsion (littérature/Charles Dickens) 11. Abbaye de l’église de l’Ouest (monument /Londres) 12. David champ de cuivre (littérature/Charles Dickens) 1. Red Hot Chili Peppers 2. William Shakespeare 3. Hamlet 4. Liverpool 5. Daily Miror 6. Eurostar 7. Lipton Yellow 8. Marble Arch 9. Thanksgiving 10. Oliver Twist 11. Westminster Abbey 12. David Copperfield 13. Lewis Carroll 22 GOING FOR GOLD The heat is on, the time is right, It’s time for you, for you to play the game. ‘Cause people are coming, everyone’s trying, Trying to be the best that they can, When they’re going for… going for… Gold ! « - Un indice s’affiche chez vous… : Vedette anglaise - Je passe la main. - Top, issue d’une lignée vieille de 85 ans, je dois la vie à mon géniteur, Giles Gilbert Scott. - Je me suis faite connaître lors d’une compétition où j’ai été élue la plus belle. - Je mesure plus de deux mètres et ce, sans talons hauts. J’aime être vue et me montre toujours vêtue d’une robe rouge. - Je suis si souvent sur le trottoir qu’on dit de moi que je fais partie du paysage - Eternelle potiche sur les cartes postales, je fais toujours très attention à garder la ligne. - J’ai le contact facile et suis à telle point reine de la communication que les gens se plaisent à me faire du rentre-dedans. - Très branchée, j’ai un répertoire chargé et je donne facilement mon numéro. Je suis, je suis ? … » Réponse : La cabine téléphonique SKY MY HUsBAND ! God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 COUP DE COEUR Les Coups de Cœur de la Routarde REDACTRICE EN CHEF Millie Servant - Aller satisfaire son appétit au Wellington avant les cours avec un Traditional breakfast ou entre deux cours avec un fish and chips REDACTIONS Site des Brizeaux-79000 NIORT Université - 86000 POITIERS dres - Aller boire un coup au Waterfront, le bar de King’s College avec vue sur la Tamise - Traverser le Waterloo Bridge ou le Millenium Bridge a l’heure ou le soleil se couche - Regarder la BBC et les lieux de son quotidien - Aller se donner le vertige devant un Van Gogh a la National Gallery - Aller danser sur les tubes anglais dans la discothèque de KCL - Prendre un bain d’art contemporain à la Tate Modern et aller profiter de la vue au café au dernier étage - Habiter à Stamford Street Apartment, au plein cœur de Lon- - Aller se promener à Oxford et Bristol AIDE AU PROJET Mr. Moncond’huy Mme Buffard Moret Mme Drouet ILLUSTRATION, IMAGES & MISE EN PAGE Millie Servant RELECTURE - CORRECTION Mr. Servant Melle Marie IMPRESSION Corep - POITIERS DEPOT LEGAL 1er trimestre 2010 Tous droits de reproduction textes et photos réservés pour tous pays sous quelque procédé que ce soit Ne pas jeter sur la voie publique Thanks to Maria, Cati Ana, Ludivine, Philip, Elisabeth, Oihane, Vidia, Catherine (ou Cat’), Alex, Camille, Amelia, Cathy, Milly, Maria R., Caroline, Francesca, Matthew, Claire, Grant, Marc, Virginie, Sue, Simon, Cassie, Monica, Luca, Cathy, Julien, Blandine, Ceci, Coline, Gülten, Sarah, Eva, Martha, Camille, Joanna, Lucia, Liliana, Grant, Matthieu, Alberto, Ben, Alex, Antoine, Enora, Shahin, Berna, Gonçalo, Julien, Melike, Andre, Alberto, Leonardo, Angela ... God shave the Queen - 19 sept. - 21 dec. 09 - N°1 23 Abonnez Vous ! ... Et retrouvez chaque semestre dans votre boite aux lettres des nouvelles en direct de la capitale londonienne ! 2 ans pour 15 £ Soit 4 numéros et 2 hors-série ! Au lieu de 30£ soit 50% de réduction h Oui, je souhaite profiter ou faire profiter un proche de cette offre Je m’abonne à God Shave The Queen pour 2 ans soit 4 numéros et 2 hors séries. Je paie 15£ au lieu de 30 £ (prix de vente au numéro) Je réalise ainsi une économie de 50% par rapport au prix de vente en kiosque. Mes Coordonnées Coordonnées du bénéficiaire Mode de paiement Mme Melle Mr Nom/prénom : Adresse : Code Postal: Ville : E-mail : Mme Melle Mr Nom/prénom : Adresse : Code Postal: Ville : E-mail : Chèque bancaire ou postal de 15£ à l’ordre de la Société éditrice de God Shave the Queen Offre valable pour un premier abonnement en France Métropolitaine jusqu’au 30/04/2010. 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