A A H1 mode d`emploi : l`obtenir, et la garder
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A A H1 mode d`emploi : l`obtenir, et la garder
A LLOCATION ADULT E H ANDICAPE conseils 6 Se repérer dans les méandres de la législation, en attendant une réforme du mode de calcul Le volet médical, pièce majeure du dossier. Le dossier de demande est constitué d’un volet technique (informations destinées aux CAF) et d’un volet médical destinés à la COTOREP. L’appréciation du handicap lié au VIH ne peut se limiter à la charge virale et au taux de CD4. Insistez pour que votre médecin indique tous les effets secondaires de vos traitements, les infections opportunistes passées et actuelles dont vous pouvez souffrir, les co-infections le cas échéant, et tous les effets secondaires, même ceux que vous estimez anodins. Divulgation de l’information Dans le cas précis d’infraction à la vie privée dans un hôpital, il est préférable de porter plainte devant le tribunal administratif. Ne laissez pas la direction de l’hôpital se réfugier derrière la responsabilité de tel ou tel membre du personnel individuellement; c’est l’établissement, en tant que personne morale, qui est responsable. Surendettement Vous ne devez pas oublier une seule créance, sinon celles-ci devront être négociées en dehors du cadre de la commission. Vous pouvez vous faire assister dans vos démarches par un travailleur social. Si vous ne retrouvez pas les contrats de prêt ou n’arrivez pas à calculer le montant exact de vos dettes, le secrétariat de la Banque de France peut prendre contact avec vos créanciers. Vous transmettrez ce dossier au secrétariat de la Banque de France dont vous dépendez. La procédure commence au dépôt du dossier; les créanciers sont prévenus. Si des huissiers se manifestent, vous devez impérativement prendre contact avec le secrétariat de la Banque de France et lui adresser copies des sommations et commandements reçus. Extraits du Guide Droits Sociaux d’Act Up-Paris. Contact : Act Up-Paris 01 49 29 44 75 web : http//www.actupp.org mail : [email protected] I N F O T R A I T E M E N AAH1 mode d’emploi : l’obtenir, et la garder L’Allocation Adulte Handicapé est un minimum social accordé aux personnes recon nues handicapées, et qui ne peuvent plus travailler. D’un montant très insuffisant (3580 francs à taux plein au second semestre 2000), elle est de plus en plus rarement attribuée aux personnes séropositives. La description du système d’attribution, les cri tiques, remarques et conseils que nous vous donnons, vous permettront d’accroître vos chances d’obtenir l’AAH. o btenir l’AAH impose de suivre un chemin en deux étapes. Votre dossier de demande est tout d’abord examiné par la COTOREP, qui est chargée d’estimer si votre état de santé vous ouvre droit à l’allocation. Si oui, la CAF se charge de calculer son montant en fonction de vos ressources. Chaque administration connaît ses dysfonctionnements : longs délais d’attente malgré les rappels incessants du gouvernement en faveur d’un traitement accéléré des demandes, “perte” des dossiers, opacité du fonctionnement et difficultés d’accès à l’information. Il sera question ici essentiellement des difficultés spécifiques aux personnes atteintes par le VIH. Les handicaps liés au VIH mal reconnus Pour obtenir l’AAH, il faut que la COTOREP vous accorde un taux de handicap de 80% correspondant à une perte de l’autonomie dans l’accomplissement des actes essentiels de la vie quotidienne, ou un taux compris entre 50 et 79% (perte partielle de l’autonomie). Dans ce dernier cas, il faut qu’elle vous reconnaisse inapte à accomplir un emploi. Ces notions que sont les actes essentiels de la vie quotidienne et l’inaptitude à l’emploi sont très floues, mal définies et favorisent l’arbitraire des décisions de chaque COTOREP : d’un département à l’autre, on aura des interprétations diverses d’une même situation. T S N ° 8 5 O C T O B R E 2 0 0 0 D’une manière générale, l’infection à VIH est mal reconnue par les COTO- Bétonner les dossiers REP. Le guide-barème 2, outil d’aide à la de demande décision rédigé en 1993, indique Votre dossier de demande, et notamqu’un sida avéré ouvre un taux de 80%. ment le certificat médical que votre méDans les faits, l’arrivée des trithéra- decin doit remplir, doit être exhaustif et pies a autorisé les COTOREP à déclas- détaillé. De nombreux refus sont liés au ser une grande majorité des malades du fait que les médecins traitants n’indisida, quel que soit leur état de santé quent pas soigneusement tous les réel. En fait, que ce soit chez les séro- handicaps qu’implique l’infection à positifs ou chez les malades du sida, VIH. Ils négligent notamment les efelles ont l’habitude de prendre en fets secondaires des antirétroviraux. Il compte les données biologiques (taux faut expliquer à votre médecin la “Votre médecin doit noter tout ce qui vous concerne : l’asthénie, les nausées, les diarrhées, les troubles du métabolisme … de CD4, charge virale) sans se préoccuper de l’état global, en négligeant par exemple la fatigue, les effets secondaires des traitements, les séquelles d’affections opportunistes ou encore tous les problèmes psy liés à l’infection. Dès lors, la plupart des demandeurs n’obtiennent qu’un taux inclus entre 50 et 79%, qui les prive de prestations réservées aux handicapés à 80%. Parfois, on ne leur reconnaît même pas l’inaptitude à l’emploi. Ils se retrouvent ainsi privés d’AAH et doivent trouver un travail ou se contenter du RMI. nécessité d’un dossier exhaustif et détaillé. Act Up-Paris a obtenu du Secrétariat d’Etat à la santé la diffusion, dans chaque COTOREP, d’une notice d’information aux médecins traitants qui les incitent à bien remplir les certificats médicaux. Au verso de cette notice se trouve la liste des effets secondaires des traitements anti-VIH. N’hésitez pas à vous en servir pour convaincre votre médecin de noter tout ce qui vous concerne : l’asthénie (fatigue), les nausées, les vomissements, les diarrhées, les troubles du métabolisme des graisses, leurs conséquences sur votre silhouette … etc. Si vous êtes suivi par un spécialiste, n’hésitez pas à lui demander un bilan spécifique que vous joindrez au certificat principal. Un dossier bétonné vous garantit de meilleures chances d’obtenir l’AAH. 1. AAH : pour tous les sigles et abréviations utlisés dans cet article, se reporter au glossaire page 5. 2. Guide-barème. Outil d’évaluation des taux d’incapacité. 3. Affection Longue Durée. Exonération du ticket modérateur, correspond à la mention 100% sur la carte de sécu. 1. RMI : pour tous les sigles et abréviations utlisés dans cet article, se reporter au glossaire page 5. Calcul des ressources aucune ressource. Mais la CAF prendra en compte les salaires que nous avons perçus au cours de l’année civile antérieure, alors même que nous ne percevons plus rien actuellement. Résultat : nos “ressources” dépasseront le plafond, et la CAF estimera que nous sommes trop riches pour y avoir droit. Pour compenser ce mode de calcul, il existe des règles qui permettent de ne pas prendre en compte certaines de vos ressources. Elles sont complexes, mal connues et parfois mal appliquées par les CAF. Ainsi, les indemnités journalières au titre de l’Affection Longue Durée 3 ne doivent pas être prises en compte : elles ne sont ni déclarables, ni imposables. Vous pouvez donc les cumuler avec l’AAH. Par ailleurs, si vous touchiez des indemnités chômage, et que vous avez été radié des ASSEDIC, l’ensemble de vos res- sources est diminué de 30% dans le calcul de son montant. Ces ressources sont entièrement neutralisées si vous avez été radié des ASSEDIC pour raison de maladie longue durée. Mais, toujours soucieuses d’économies, les CAF ne procèdent pas systématiquement à l’application de ces règles. L’obtention pleine devient alors un vrai parcours du combattant, difficile à mener sans l’appui des associations, sachant qu’il arrive que les travailleurs sociaux se contentent simplement d’observer les décisions des CAF. Une meilleure application des règles de neutralisation de ressources serait une mesure nécessaire, mais elle ne résoudrait pas le fond du problème. C’est le mode de calcul même de l’AAH qu’il faut réformer, en prenant en compte les ressources réelles et actuelles du demandeur. Jérôme Martin Une fois le droit ouvert à l’AAH, votre CAF va décider si vous remplissez les conditions administratives (nationalité et régularité de séjour) et de ressources. De nouveaux problèmes se posent : le montant de l’AAH dépend de vos ressources, que la CAF va calculer sur l’année civile antérieure. Il y a donc un écart de plusieurs mois, parfois un an, entre vos ressources actuelles et celles prises en compte pour le calcul du montant de l’AAH. Ce mode de calcul est injuste, notamment pour les personnes atteintes d’une pathologie évolutive. Imaginons que, séropositifs, nous puissions travailler et obtenir un salaire correct. Notre état de santé peut s’aggraver très rapidement, nous empêchant de travailler, nous contraignant à demander l’AAH parce que nous n’avons plus appel à solidarité Débarrassez-vous de vos médicaments désormais inutiles, et faites un geste pour les pays du Sud ! Faites-nous parvenir les médicaments que vous n’utilisez plus et qui présentent un intérêt dans l’infection à VIH : antibiotiques, antifongiques et antiviraux classiques pour soigner les infections opportunistes ou prévenir leurs rechutes et bien sûr, antirétroviraux. Qu’il s’agisse de nousmêmes ou de personnes de notre connaissance, nous avons souvent des médicaments rangés dans une armoire et que nous n’utilisons plus. Ces médicaments qui dorment seront d’une grande utilité dans les pays où leur accès est excessivement restreint et où nous avons des contacts. Vous pouvez nous donner ces médicaments qui seront très utiles à Donald de Gagné. Celui-ci a développé des contacts directs avec des personnes atteintes impliquées dans des structures de prise en charge en Afrique et en Asie et participe à des projets : il leur expédie des médicaments ou leur amène lors des missions qu’il est amené à effectuer. Vos dons de médicaments ont déjà permis à Donald d’apporter directement aux personnes touchées actives dans les centres de traitement et de prise en charge une aide dont elles ont immédiatement bénéficié. Ces quelques boîtes peuvent paraître dérisoires face à l’énormité des besoins des pays du Sud. Mais il faut bien savoir, d’une part, que le réseau développé rassemble des destinataires eux-mêmes atteints et impliqués dans la prise en charge dans leurs pays respectifs, d’autre part, que la qualité et le sérieux de ces contacts nous assurent que ces médicaments vont directement aux personnes qui en ont le plus besoin. Notre action rejoint une dynamique développée par d’autres structures en France et dans le monde. LOGEMENT Quelques réformes indispensables face à un problème grave sans toit, ni droit Pour ceux d’entre nous qui vivent sans rien, avec le RMI 1, l’AAH ou une pension d’in validité, il est impossible d’avoir accès à des logements sociaux. Les critères d’attribu tion ne sont pas adaptés à la faiblesse de nos ressources. Par ailleurs, le fait que nous soyons atteints d’une pathologie grave, qui nous handicape gravement, et dont témoi gnent les reconnaissances COTOREP dont nous bénéficions, n’est toujours pas consi déré comme un critère prioritaire d’attribution d’un logement social. d ans le cadre du POPS, le critère de la santé et du handicap n’étaient pas pris en compte. La loi de lutte contre l’exclusion prévoit un nouveau dispositif, qui met en place dans chaque département une conférence du logement social, présidée par le préfet, chargée de déterminer les besoins qualitatifs et quantitatifs en logements sociaux. Mais, là encore, les handicaps dus à l’infection par le VIH ou aux effets secondaires des traitements ne sont pas pris en compte, même si le ministère du Logement nous promet une concertation avec le secrétariat d’Etat à la Santé sur ce sujet. “Nous ne cherchons pas à passer “avant” d’autres. Mais il est indispensable que nous puissions bénéficier d’un logement stable, proche de notre hôpital... Pour le moment, donc, notre état de santé n’est pas reconnu comme un motif pour une attribution prioritaire d’un logement social. Cela ne ferait pas partie de la culture ou de l’esprit du logement social, selon les responsables ministériels. Par ailleurs, ils affirment que cela poserait un problème en matière de confidentialité et de secret médical. Il s’agit là d’un faux prétexte : une notification COTOREP d’un taux d’incapacité supérieur à 50 % justifie de nos handicaps sans trahir pour autant leur origine, respectant ainsi la confidentialité de notre état de santé. Dernier argument qui nous est opposé, tant par la mairie de Paris que par le ministère du Logement : en rendant prioritaire les malades, nous sacrifierions les autres précaires. Cet argument, qui I N F O T R A I T E M E N T S N ° 8 5 O C T O B R E 2 0 0 0 7