Tribunal correctionnel de Paris : L`Arche de Zoé

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Tribunal correctionnel de Paris : L`Arche de Zoé
Tribunal correctionnel de Paris : L’Arche de Zoé dans la tempête judiciaire
Écrit par L'Observateur Paalga
Mardi, 04 Décembre 2012 06:15 - Mis à jour Mardi, 04 Décembre 2012 06:24
Cinq ans après ses aventures rocambolesques sur les rives du lac Tchad, voilà que l’Arche de
Zoé refait surface, cette fois sur les bords de la Seine et plus précisément devant le tribunal
correctionnel de Paris. C’est en effet ce lundi que s’est ouvert le procès des principaux
responsables de ce véritable fiasco humanitaire. Six personnes mises en cause et deux grands
absents, Eric Breteau, président de l’association, et sa compagne, Emilie Lelouch, tous deux
partis en Afrique du Sud, avaient fait savoir qu’ils refusaient de comparaître.
L’affaire, on s’en souvient, avait éclaté en octobre 2007 lorsque 17 Européens dont 9 Français
étaient arrêtés à Abéché alors qu’ils s’apprêtaient à faire embarquer clandestinement vers la
France 103 enfants affublés de faux pansements et présentés comme des orphelins du
Darfour. Or ces bambins étaient pour la plupart tchadiens et la quasi-totalité d’entre eux
n’étaient pas orphelins. Promis à des familles en mal d’enfants prêtes, pour certaines, à
débourser quelques milliers d’euros pour les besoins de la cause, ils étaient les victimes d’une
opération certes parée de bons sentiments, mais surtout conçue et réalisée en marge de toute
légalité.
On se rappellera également les déclarations d’un Nicolas Sarkozy affirmant, alors que six de
ses compatriotes étaient encore retenus à N’Djamena dans les liens de la prévention, qu’il irait
«chercher tous ceux qui restent quoi qu’ils aient fait». La sortie présidentielle avait soulevé une
vive polémique côté tchadien, où l’on estimait qu’un procès en France constituerait une injure.
Condamnés à huit ans de travaux forcés, puis rapatriés, les principaux responsables de cette
arche de la honte seront finalement graciés par le président Deby après seulement quelques
mois en cellule.
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Tribunal correctionnel de Paris : L’Arche de Zoé dans la tempête judiciaire
Écrit par L'Observateur Paalga
Mardi, 04 Décembre 2012 06:15 - Mis à jour Mardi, 04 Décembre 2012 06:24
Aujourd’hui, cinq ans après le naufrage, c’est devant la justice de leur pays et surtout face à la
dizaine de familles d’accueil flouées et constituées en parties civiles que les quatre prévenus
devront s’expliquer. Outre l’absence du capitaine et de son second, les deux principaux
protagonistes de l’affaire, on ne peut s’empêcher de déplorer celle des vraies victimes de cette
lamentable «opération de sauvetage» : les 103 jeunes enfants, ces innocents sauvés in
extremis d’un voyage sans retour.
H. Marie Ouédraogo
L'observateur paalga
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