De : Jean-Pierre Belmon (anciennement animateur d`émission sur

De : Jean-Pierre Belmon (anciennement animateur d'émission sur France-bleu
Vaucluse et producteur de l'émission VAQUI sur FR3 Méditerranée)
Date : Fri, 16 Aug 2013
MEFI ! PETITION OU ABUS DE CONFIANCE ?
En ce moment circule sur internet une pétition pour défendre le provençal. Qui peut
être contre cette revendication ? Nombreux sont ceux qui sans hésiter signent de
leur nom. Pourtant, à y regarder de près, que revendique ce « collectif Provence » ?
Rien ni plus ni moins que la séparation du Provençal du reste de la Langue d’Oc,
celle que Mistral définit comme allant « dis Aup i Pirenèu » (Des Alpes aux
Pyrénées). La quasi-totalité des linguistes, l’université qui a créé un CAPES «
d’occitan langue d’oc », le bureau Européen des langues minoritaires reconnaissent
l’unité de la langue d’oc dans sa diversité dialectale (tout comme l’italien ou
l’allemand). Jamais un quelconque mouvement occitan n’a demandé l’unification des
parlers d’oc . il a toujours respecté la diversité des parlers
En fait, il s’agit d’utiliser la saine naïveté du public à des fins séparatistes. A quand
des chevaux de frise sur le Rhône ? Ou des « interdictions professionnelles » pour
ceux qui utilisent en Provence la graphie qu’employait Valèri Bernard (ex capoulié du
Félibrige), le Docteur Honnorat d’Allos (auteur d’un dictionnaire) ou le poète
marseillais Georges Reboul ?
J’exagère ?
Regardez donc les textes de ce « collectif » où il est clairement demandé
l’interdiction en Provence de la graphie dite occitane (qui n’est autre que la
modernisation de celle employée en Provence dans tous les textes antérieurs au XIV
me siècle). Qui ose parler de tolérance ?
Je dispose pour ma part des correspondances envoyées par un responsable du
Collectif Provence demandant ma tête au directeur de France Bleu Vaucluse. Et je
n’évoque pas les différents courriers dénigrant Vaqui dont j’étais responsable. Des
méthodes qui rappellent étrangement certaines tristes périodes de notre histoire...
De façon plus générale, que signifie politiquement cette volonté de fermeture ?
Développer un sentiment identitaire ? On sait qui sont les « identitaires ». On peut se
demander quels desseins politiques sert objectivement une telle pétition. Voilà
pourquoi je tenais à rappeler à tous que la culture provençale s’inscrit dans
l’ensemble d’oc et qu’elle est d’abord une ouverture vers les autres pays de l’arc
méditerranéen. Oui, il faut défendre le provençal mais dans son ouverture, non dans
une forme de repliement nombrilique.
Jean-Pierre Belmon
défenseur du provençal et citoyen du monde