DES TROUBLES VISUELS
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DES TROUBLES VISUELS
T âches connexes... LE DÉPISTAGE N os D E S T R OUBLES Le retrait préventif V I S U ELS POUR FAVORISER L’APPRENTISSAGE L a vision est assurément la voie majeure de l’apprentissage puisque, grâce à elle, l’enfant acquiert plus de 80 % de ses connaissances. Les problèmes visuels influencent donc la réussite de l’élève. Des études démontrent que 20 à 25 % des enfants âgés de 5 à 14 ans ont des problèmes visuels divers, cette prévalence augmente à plus de 30 % chez les 15-19 ans. Comme ces jeunes passent la majeure partie de leur vie active en classe, l’enseignante ou l’enseignant peut jouer un rôle primordial dans le dépistage des troubles de vision et, ainsi, favoriser la réussite de ses élèves. Mais encore faut-il pouvoir distinguer les problèmes visuels des autres troubles qui peuvent affecter le rendement de l’élève. En ce début d’année scolaire, les optométristes nous suggèrent un survol des principaux troubles oculo-visuels et des symptômes qui les caractérisent, de façon à nous permettre d’identifier rapidement les élèves qui en sont affectés. La myopie Chez le myope, la vision est embrouillée au loin mais peut demeurer claire de près. La myopie est un problème qui prend de plus en plus d’ampleur chez nos enfants. En effet, les recherches prouvent qu’en 1re année scolaire à peine 10 % des enfants sont myopes alors que vers le début du secondaire près de 55 % d’entre eux le seront devenus. 14 Le plissement des yeux est un signe commun de la myopie. L’enfant peut aussi cligner, se frotter les yeux ou se pencher exagérément sur ses cahiers. L’hypermétropie L’hypermétropie est une anomalie beaucoup plus subtile que la myopie. L’enfant hypermétrope voit bien à moins que l’hypermétropie soit impor tante. Au contraire du myope, l’hypermétrope peut surmonter l’embrouillement mais au prix d’un effort musculaire constant tant de loin que de près. Les symptômes les plus fréquents sont la difficulté à se concentrer et à maintenir longtemps une vision claire en lecture et en écriture, la fatigue ou les maux de tête après un travail de près. L’élève peut aussi perdre facilement sa concentration, avoir une vitesse de lecture diminuée, une vision fluctuante ou les yeux rouges et irrités après avoir lu. L’astigmatisme Chez l’astigmate, l’œil a une forme ovale plutôt que ronde et les images sont embrouillées ou distortionnées à toutes distances. L’astigmatisme, dépendamment de son importance, créera des maux de tête et de la fatigue visuelle. L’enfant se plaindra d’avoir mal aux yeux et il pourra se lasser rapidement d’une tâche exigeant de la précision. D’autres habilités visuelles nécessaires au succès scolaire Une vision binoculaire est normale lorsque les deux yeux fonctionnent parfaitement ensemble nous empêchant ainsi de voir double et permettant une vision stable. L’enfant, aux prises avec un problème de binocularité, aura l’impression que ses yeux tirent ou sont inconfortables. Si le problème est plus grave, il se plaindra de voir double et cherchera alors à se fermer un œil ou à tourner la tête d’un côté. La lecture dans les cas d’instabilité binoculaire est souvent difficile. L’accommodation nous permet de voir clair instantanément à toute distance. Lorsque cette fonction présente des Bulletin FSE – Décembre 2001 - Janvier 2002 anomalies, des plaintes d’embrouillement apparaissent. L’enfant se plaint alors d’une vision embrouillée ou fluctuante lorsqu’il lit ou écrit. Après un effort prolongé de près, il pourra même voir embrouillé au loin. Les yeux ne restent jamais immobiles ou complètement droits. Ils doivent être capables de mouvements conjugués et simultanés vers l’intérieur et l’extérieur. Ils doivent aussi garder l’alignement en vision de loin, de près et dans toutes les directions de regard. S’il y a un problème avec les mouvements oculaires, ils deviennent saccadés et manquent de souplesse. L’enfant fait des mouvements de tête à la lecture, il suit avec son doigt, il perd sa place. Il éprouve de la difficulté à écrire en ligne droite ou à recopier des choses du tableau. Il omet des mots ou des phrases. La composante perceptuelle est le processus visuel de la pensée plus que de l’œil lui-même. La mémoire visuelle, la visualisation, la perception des formes, la coordination œil-main et la latéralisation sont des habilités qui la composent. Divers indices traduisent un problème dans une ou plusieurs de ces habilités : prise forte du crayon, calligraphie difficile, variation constante de la hauteur des lettres, difficulté à épeler ou à calculer mentalement, confond sa droite et sa gauche, confusion de choses légèrement différentes ou semblables. En conclusion, l’observation du comportement oculo-visuel des enfants par les professeurs est de première importance pour déceler les problèmes visuels le plus rapidement possible et ainsi accroître les chances de réussite scolaire. Sources : La vision et le dépistage visuel pour les infirmières en milieu scolaire Dr J.P. Lagacé, optométriste, avril 1992, 6e édition Vision et problèmes d’apprentissage Dre Geneviève Provost, optométriste, texte de conférence droits DE LA TRAVAILLEUSE ENCEINTE et les prestations spéciales d’assurance-emploi L ’enseignante enceinte a droit à un congé de maternité de 20 semaines durant lequel elle recevra, si elle est admissible aux prestations spéciales d’assurance-emploi, une indemnité pendant les 20 semaines que dure son congé. Cette indemnité est payée en partie par l’employeur et en partie par Développement ressources humaines Canada (DRHC). En fait, l’employeur verse des indemnités supplémentaires aux 15 semaines de prestations spéciales de maternité de DRHC. À ce prestations peuvent également s’ajouter des prestations parentales de DRHC pour un maximum de 35 semaines. Si les conditions de travail d’une enseignante enceinte comportent des risques de maladie infectieuse ou des dangers physiques pour elle ou l’enfant à naître, elle peut demander d’être affectée provisoirement à un autre poste. Si l’affectation n’est pas possible ou n’est pas effectuée immédiatement, ce qui est souvent le cas, l’enseignante a droit à un congé spécial (retrait préventif) et reçoit des indemnités de la CSST. Le problème alors est que les indemnités versées par la CSST durant le retrait préventif et conséquemment les heures que couvrent ces sommes ne sont pas considérées comme des gains et des heures assurables au sens de la Loi sur l’assurance-emploi. La situation est d’autant plus critique que de nombreuses enseignantes se retrouvent en retrait préventif en début de grossesse et ce pour une longue période, notamment, dû aux risques associés au parvorirus B-19 (ou 5e maladie). Pour être admissible aux prestations de DRHC, l’enseignante doit avoir effectué 600 heures de travail assurables au cours des 52 semaines précédent le début du congé de maternité (période de référence). Ainsi, les enseignantes ayant bénéficié d’un retrait préventif pour une période importante ne possèdent généralement pas les heures nécessaires pour être admissibles aux prestations spéciales de DRHC. Elles voient donc leur projet de congé de maternité bouleversé. D’autre part, la Loi sur l’asssurance-emploi permet de prolonger la période de référence d’autant de semaines qu’il y eût retrait préventif, ce qui peut avoir pour effet de rendre certaines enseignantes admissibles aux prestations. Cependant, l’enseignante à statut précaire a peu souvent accès à cette prolongation. Cette dernière peut aussi faire face à un problème différent lorsqu’elle a reçu, durant l’été ou à un autre moment dans l’année, des prestations régulières d’assurance-emploi. Si les indemnités versées par la CSST durant son retrait préventif sont inférieures au montant des prestations régulières qu’elle est en droit de recevoir de DRHC durant cette même période (l’enseignante étant toujours dans sa période de prestations débutée durant l’été), elle ne peut, comme le prévoit la loi, prolonger la période de prestations d’autant de semaines qu’a duré le retrait préventif. Elle ne peut, pour la même raison, prolonger sa période de référence aussi minime qu’est le montant disponible et peu importe si elle le réclame ou non à DRHC. Par exemple, une enseignante qui aurait débuté une période de prestation régulière le 30 juin 2001 et qui débuterait son congé de ma- ternité le 15 avril 2002 ne pourrait, si elle est dans cette situation, toucher des indemnités de maternité ou parentales au-delà du 29 juin 2002 (soit durant 11 semaines au lieu du maximum possible de 52 semaines). Quoiqu’il en soit, en raison des risques que comporte le travail de ces enseignantes et dû à ce qu’elles n’ont pu être affectées à d’autres tâches par leur employeur, ces dernières ne peuvent, compte tenu des dispositions actuelles de la Loi sur l’assurance-emploi, bénéficier des prestations de maternité et parentales de DRHC. Les enseignantes ne sont évidemment pas les seules salariées à être victimes des dispositions de cette loi. Des membres des autres constituantes de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) sont également touchées par cette situation. La CSQ en collaboration avec la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) a d’ailleurs entrepris des démarches visant notamment à faire invalider les dispositions pertinentes de la loi. Des recours juridiques sont déjà engagés en ce sens. Des actions de nature politique en vue d’obtenir les amendements nécessaires à la loi sont aussi à prévoir. Il est donc important si vous planifiez une grossesse de communiquer avec votre syndicat local dans le but d’éviter, le cas échéant, les problèmes exposés dans cet article. Aussi, veuillez communiquer toute décision de refus de prestations de maternité à votre syndicat local si vous avez bénéficié d’un retrait préventif au cours de votre grossesse. DENIS CUROTTE Conseiller FSE Décembre 2001 - Janvier 2002 15