En savoir plus
Transcription
En savoir plus
e ux e er. Explication DE TEXTES QUAND LES TITRES VOIENT DOUBLE [VITE FAIT…] Par Jérémie Marchetti | Photos DR – 13 Le Journal de Ron Howard DE ALIEN : LE 8e PASSAGER À CREED : L’HÉRITAGE DE ROCKY BALBOA, LES TITRES DE FILMS EN DEUX TEMPS SE SONT IMPOSÉS EN TOUTE DÉCONTRACTION, QUELQUE PART ENTRE LE BONUS MARKETING ET L’AJOUT DE CIRCONSTANCE. PLUSIEURS CAS DE FIGURE SAUTENT AUX YEUX. L’HABILLAGE DES SUITES Histoire de faire la différence (Gremlins 2 : La Nouvelle Génération • Terminator 2 : Le Jugement dernier) quitte aussi à évincer parfois les numéros (Batman : Le Défi • Aliens : Le retour • Mad Max : Fury Road) LE TITRE TROP EXOTIQUE OU TROP MINIMALISTE On réajuste l’accroche histoire de ne pas faire fuir les éventuels spectateurs. Exemples types : Le Parfum : Histoire d’un meurtrier • Jeepers Creepers : Le Chant du diable • Snowpiercer : Le Transperceneige LE PETIT TITRE ALTERNATIF Au cas où vous auriez sauté les cours de langues au collège : The Big Short : Le Casse du siècle • Out of Africa : Souvenirs d’Afrique • Master & Commander : De l’autre côté du monde ou notre chouchou, Inside Man : L’Homme de l’intérieur. – L’homme (pas vraiment) tranquille Difficile, cette année, de louper le come-back à poil et à plumes de Michael Keaton, visiblement décidé à sortir d’une bien longue traversée du désert. Et, de nouveau, il jette un œil en arrière pour mieux rebondir. À peine remis en selle, aussitôt au galop, voilà Michael Keaton à l’affiche de Spotlight, qui se targue déjà de figurer parmi les favoris pour les prochains Oscars. Mais le bonhomme a changé son fusil d’épaule : dirigeant une petite équipe de reporters, il se retrouve à emmener ses troupes vers un sujet à haut risque, à savoir des abus sur mineurs perpétrés par des membres du clergé. Nous sommes en 2001 et l’affaire, véridique, fera l’effet d’une bombe, allant bien au-delà des pronostics bostonniens. Calme et serein (à l’inverse du sujet), Keaton se fond totalement dans l’atmosphère grave et anti-spectaculaire au possible de ce film d’investigation, dont le parfum évoque indubitablement celui des Hommes du Président, mètre étalon du genre. Mais l’odeur de paperasses remuées et de café chaud, ou le bruit des stylos grattant le papier, nous rappellent aussi que Keaton connaissait déjà bien tout cela : en 1994, dans Le Journal de Ron Howard, il s’aventurait sur le même terrain, reporter plongé en pleine affaire de crime raciste. On pourrait même s’amuser à y voir le même personnage, sept ans plus tard, ayant quitté son petit bureau new-yorkais plein de bruit et de fureur. Connu à l’époque pour trimballer son mulet dans des comédies bouffonnes et pour avoir été transformé en mort-vivant braillard et en homme-chauve-souris chez Burton, Keaton y tenait un rôle plus classique, plus ordonné, même s’il s’y autorisait un combat d’anthologie avec Glenn Close. Au bout du compte, l’histoire se répète : le film de Thomas McCarthy lui permet de s’éloigner de sa veine expressionniste. Sujet quasi similaire mais ton opposé à celui de Ron Howard (ici l’affaire compte plus que les personnages). L’acteur y range ses ailes (d’oiseau, de chauve-souris, comme vous voulez) pour se regarder à nouveau dans le miroir. Spotlight Sortie le 27 janvier. DANS LE CAS DE « BANG GANG (UNE HISTOIRE D’AMOUR MODERNE) » Une histoire d’amour, tentative sensible de Larry Clark à la française : on jurerait qu’il fallait convaincre les spectateurs trop timides qu’ils n’allaient pas tomber sur un porno arty. Et pourtant, au bout de ces orgies adolescentes (simulées, ici) éclairées par le soleil de Biarritz, il y a bien un coup de foudre. Bang Gang… c’est un peu le bruit d’un cœur qui bat, finalement, non ? UGC251_S006-029.indd 13 21/12/15 15:49