Anxiété stress troubles du sommeil

Transcription

Anxiété stress troubles du sommeil
&
Anxiété
stress
troubles du sommeil
Communication à l’officine
Campagne 2007 - 2008
Ce manuel a été réalisé grâce au soutien du
SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement
Campagne 2007-2008
SOMMAIRE
INTRODUCTION
p. 5
CHAPITRE 1 : PREMIERE DELIVRANCE ET DELIVRANCES REITEREES DE BENZODIAZEPINES
p. 7
1. PREMIERE DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES 2. DEUXIEME DELIVRANCE ET DELIVRANCES REITEREES DE BENZODIAZEPINES
3. NON-DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES
4. REFERENCES
CHAPITRE 2 : TRAITEMENT NON-MEDICAMENTEUX 1. PSYCHO-EDUCATION DE PROMOTION DU SOMMEIL 2. CONTROLE DU STIMULUS POUR FAVORISER LE SOMMEIL
3. GESTION DE L’ANXIETE ET DU STRESS
4. PSYCHOTHERAPIE EN CAS D’ANXIETE
5. THERAPIE DE RELAXATION EN CAS DE STRESS, D’ANXIETE ET DE TROUBLES DU SOMMEIL
6. REFERENCES
CHAPITRE 3 : APPROCHE MOTIVATIONELLE
1. STADES DE CHANGEMENT 2. APPROCHE MOTIVATIONNELLE 3. LIMITES DE CETTE APPROCHE A L’OFFICINE
4. REFERENCES
p. 7
p. 11
p. 12
p. 12
p. 13
p. 13
p. 15
p. 15
p. 16
p. 19
p. 22
p. 23
p. 24
p. 26
p. 30
p. 30
ANNEXES
ANNEXE 1 : DUREE D’ACTION DES BENZODIAZEPINES
ANNEXE 2 : PHYTOTHERAPIE
ANNEXE 3 : ADRESSES UTILES
ANNEXE 4 : DEPLIANT–PATIENT « TROUBLES DU SOMMEIL »
ANNEXE 5 : DEPLIANT–PATIENT « STRESS ET ANXIETE »
p. 31
p. 32
p. 33
p. 34
p. 35
3
Campagne 2007-2008
Introduction En 2005, dans le cadre de la campagne « Anxiété, stress et troubles du sommeil », un fascicule traitant de l’usage rationnel des benzodiazépines à l’attention des pharmaciens a été publié. La communication autour de
l’usage de ces médicaments,entre autres la problématique du sevrage, demeure souvent difficile à intégrer à
la pratique officinale. Dans ce contexte, l’officine est souvent un lieu de confrontation et de levé de résistances :
manque de compliance, non respect d’un conseil, absence de motivation à changer de style de vie, même si
ce changement peut être bénéfique pour la santé.
L’objectif de cette 2ème campagne fédérale « Anxiété, stress et troubles du sommeil » est de fournir aux pharmaciens les moyens communicationnels nécessaires pour aborder efficacement cette problématique avec leurs
patients.
Communication et prévention
Le premier chapitre de ce fascicule est consacré aux messages qui doivent être délivrés par le pharmacien
lors de la première délivrance et des délivrances réitérées de benzodiazépines. Le rappel fréquent de ces
messages, partie intégrante des soins pharmaceutiques, diminue les risques d’accroissement de tolérance, de
dépendance et autres effets indésirables liés à la prise de benzodiazépines.
Communication, centrée sur le patient, au service du changement
Une fois l’habitude de consommation installée, plusieurs questions se posent : Avec qui et comment aborder la
question du sevrage ? Y a-t-il des habitudes de vie à modifier ? Une approche non-médicamenteuse serait-elle
utile pour cette personne qui souffre de troubles du sommeil, d’anxiété ou de stress ? Comment l’en informer ?
Certaines situations sont plus favorables pour aborder, avec le patient, le sujet du sevrage aux benzodiazépines : lorsque les patients en parlent d’eux-mêmes, lorsqu’ils consomment ces médicaments par habitude,
lorsqu’il y a des effets indésirables relatés, des signes de tolérance accrue, de dépendance ; le jeune âge est
aussi une circonstance favorable. A l’inverse, une utilisation récurrente sans augmentation de doses et sans effet
indésirable ne pose pas de problème particulier. L’utilisation de doses élevées ou chez un patient psychotique
ou dépendant aussi d’autres substances (alcool, autres drogues) nécessite généralement un suivi chez un spécialiste ; il est alors inadéquat de parler sevrage ou diminution de consommation.
Le deuxième chapitre de ce fascicule aborde le traitement non-médicamenteux de l’anxiété, du stress et des
troubles du sommeil. Ce chapitre donne aux pharmaciens la possibilité d’informer le patient, à la recherche
d’une approche non-médicamenteuse, de l’existence de pratiques (complémentaires) non-médicamenteuses
reconnues (pratiques psychothérapeutiques).
Tout changement, même s’il conduit à une amélioration de la qualité de vie, peut entraîner des résistances.
Pour le pharmacien, pouvoir faire face aux résistances des patients est essentiel. Un troisième chapitre sera
consacré à une approche communicationnelle ayant fait ses preuves dans l’amélioration de la compliance
des patients les plus résistants (alcoolisme, tabagisme, etc.).
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Campagne 2007-2008
CHAPITRE 1 :
PREMIERE delivrance et DELIVRANCES REITEREEs de BENZODIAZEPINES (1,2)
1. PREMIERE DELIVRANCE DE BENZODIAZEPINES
Lors de la première délivrance d’une benzodiazépine, en tant que pharmacien, il est nécessaire d’insister sur
certains aspects. Outre les informations concernant le médicament, il est important de vérifier si le patient a
reçu les informations nécessaires du médecin et les a bien comprises. Le but n’est pas de lui faire la leçon, pas
davantage de l’effrayer en diabolisant le médicament, mais, en posant quelques questions ciblées, il est possible d’entamer un dialogue (voir arbre de décision).
1.1. Indication
Pour un accompagnement optimal du patient, il est utile de connaître l’indication de prescription de la benzodiazépine.
1.2. Contre-indications
La présence d’une contre-indication absolue justifie la non délivrance du médicament et le renvoi du patient
vers le médecin.
 Contre-indications absolues(2)
 Dépression respiratoire sévère (apnée du sommeil sévère, BPCO) ;
 Hypersensibilité aux benzodiazépines ;
 Grossesse, allaitement (voir 1.3. Grossesse et allaitement) ;
 Faiblesse musculaire sévère (par exemple, myasthénie) ;
 Insuffisance hépatique sévère.
 Contre-indications relatives pour lesquelles la posologie doit être adaptée au cas par cas. (2)
 Dépression respiratoire modérée ;
 Apnée du sommeil ;
 Insuffisance hépatique ;
 Insuffisance rénale ;
 Enfants (< 12 ans) et adolescents ;
 Personnes âgées (sédation diurne avec risque de chute).
1.3. Grossesse et allaitement
 Bien que les connaissances à ce sujet soient encore insuffisantes, il faut cependant tenir compte d’un possible effet tératogène des benzodiazépines en cas d’administration pendant le premier trimestre de la grossesse. L’administration pendant le dernier trimestre peut conduire à un syndrome de sevrage néonatal et est
par conséquent déconseillée.
 L’utilisation de benzodiazépines pendant l’allaitement est également déconseillée étant donné qu’elle peut
conduire, chez le nouveau-né, à de l’hypotonie, de la dépression respiratoire et un syndrome de sevrage
néonatal.
1.4. Interactions (3,4,8)
Il existe différents types d’interactions :
A•Les interactions pharmacodynamiques résultent de l’association de médicaments agissant sur le
même organe-cible, ce qui conduit à une synergie ou un antagonisme d’action et ce sans influence sur
la concentration du médicament.
B•Les interactions pharmacocinétiques surviennent lorsqu’un médicament influence la disponibilité d’un
autre médicament et, de ce fait, augmente ou diminue sa concentration au niveau de l’organe-cible.

Les médicaments inhibiteurs du CYP3A4 inhibent la dégradation de certaines benzodiazépines et, dès
lors, potentialise leur action (SEDATION !!!).
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
Leur métabolisme peut également être accéléré par l’induction du CYP3A4, ce qui conduit à une
diminution de l’effet des benzodiazépines. L’effet d’une interaction par induction se manifeste après
quelques jours, est maximal après environ deux semaines et n’a probablement entièrement disparu
que trois à quatre semaines après l’arrêt de l’inducteur.
Le tableau ci-dessous se limite aux interactions mentionnées comme «graves», voire «très graves» dans le programme Delphi Care (cliniquement significatives).
Nom de la substance
Spécialité
Benzodiazépines entraînant
une interaction
Action à entreprendre
Augmentation de l’effet des benzodiazépines
Interaction pharmacodynamique
Alcool
Toutes les benzodiazépines
Combinaison à éviter.
Morphine et dérivés
Toutes les benzodiazépines
Combinaison à éviter.
(Buprénorphine)
Interaction pharmacocinétique
Dérivés azolés :
Fluconazole Diflucan® et génériques
Alprazolam, triazolam
Itraconazole Sporanox® et génériques
Kétoconazole Nizoral®
Voriconazole Vfend®
Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée
d’action), une forte prolongation de l’effet est possible. Prendre contact avec le médecin pour un éventuel changement de benzodiazépine(oxazépam,
lorazépam, lormétazépam ou témazépam) ou d’antimycosique (terbinafine).
Autres benzodiazépines : si le patient se plaint d’effets
indésirables des BZD, prendre contact avec le médecin pour une réduction de la dose de BZD.
Antagonistes du
Alprazolam, triazolam
Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée
d’action), une forte prolongation de l’effet est possible. Prendre contact avec le médecin pour une
réduction de moitié de la dose de BZD ou pour proposer de remplacer la BZD par une autre BZD (oxazépam, lorazépam, lormétazépam ou témazépam).
Toutes les benzodiazépines excepté
l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazépam et le témazépam.
Si le patient se plaint d’effets indésirables des BZD,
prendre contact avec le médecin pour envisager
une réduction de la dose de BZD ou pour proposer
de remplacer la BZD par une autre BZD (oxazépam,
lorazépam, lormétazépam ou témazépam).
Triazolam
Prendre contact avec le médecin pour remplacer le
triazolam par l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazépam ou le témazépam.
Toutes les benzodiazépines excepté
l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazépam et le témazépam.
Prendre contact avec le médecin pour remplacer la
BZD par l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazepam
ou le témazépam.
calcium :
Diltiazem Progor®, Tildiem® et génériques
Vérapamil Isoptine®, Lodixal®
Inhibiteur de la pompe à
protons :
Esoméprazole Nexiam®,
Oméprazole Losec®, Logastric® et génériques
Antirétroviraux (inhibiteurs non nucléosidiques
de la transcriptase réverse) :
Efavirenz Stocrin®
Névirapine Viramune®
inhibiteurs de la protéase du VIH
(toutes)
Mécanisme inconnu
Clozapine Leponex® et génériques
Toutes les benzodiazépines
Exceptionnellement, collapsus et difficultés respiratoires.
Si le patient se plaint de difficultés respiratoires, le
traitement doit être arrêté immédiatement et le
médecin contacté.
Diminution de l’effet des benzodiazépines
Interaction pharmacocinétique
Rifampicine Rifadine®
Toutes les benzodiazépines excepté
l’oxazépam, le lorazépam, le lormétazépam et le témazépam.
Pour le triazolam (benzodiazépine à courte durée
d’action) : prendre contact avec le médecin pour
un éventuel changement de benzodiazépine.
Autres benzodiazépines : si le patient se plaint d’insomnie, d’anxiété ou de stress accru, prendre contact
avec le médecin pour une réduction de la dose de
BZD (oxazépam, lorazépam, lormétazépam ou témazépam) ou d’antimycosique (terbinafine).
Tableau 1. Interactions des benzodiazépines
(Sources : www.delphicare.be; http://www.drugdigest.org/DD/Interaction/ChooseDrugs/1,4109,,00.html)
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Note : Le zolpidem et le zopiclone (substances apparentées aux benzodiazépines) sont métabolisés par le
CYP3A4 : Leurs effets sont renforcés en cas d’association avec les inhibiteurs du CYP3A4 : dérivés azolés, antagonistes du calcium, inhibiteur de la pompe à protons, antirétroviraux et inhibiteurs de la protéase du VIH.
1.5. Durée du traitement
En fonction de la durée du traitement, une tolérance peut survenir. La tolérance se manifeste par la réapparition des
symptômes pour lesquels le traitement a initialement été prescrit et, éventuellement, une augmentation de leur intensité. La dose prescrite ne produit plus l’effet initial ; autrement dit, une dose plus élevée est nécessaire pour obtenir
le même effet. Vérifiez auprès du patient si la durée du traitement a été discutée avec le médecin. La tolérance par
rapport à l’effet hypnotique se produit rapidement (en quelques semaines), tandis que la tolérance par rapport aux
effets anxiolytiques survient plus tard (après quelques mois). La tolérance peut être évitée en limitant le traitement
dans le temps : utilisation uniquement en cas de nécessité et, de préférence, par intermittence (en cas d’insomnie).
L’usage prolongé des benzodiazépines peut également conduire à l’induction d’abord d’une dépendance
psychique, parfois intense, et aussi ensuite à l’induction d’une dépendance physique modérée (plus prononcée pour les benzodiazépines à courte durée d’action).
1.6. Posologie
 En cas d’anxiété ou de stress pathologiques, les benzodiazépines sont prescrites comme médication d’urgence. Elles ont un effet immédiat, mais sont seulement prescrites temporairement, dans l’attente de l’effet
d’un traitement non-médicamenteux et / ou d’un éventuel traitement par antidépresseur. Les benzodiazépines sont prises comme anxiolytique pendant la journée. Cela peut conduire à une sédation diurne et avoir
une influence sur la capacité de conduite. L’alcool et les autres produits sédatifs doivent être évités en raison
de la synergie d’effet. La somnolence diurne disparaît après quelques jours chez les personnes qui prennent
une benzodiazépine pendant la journée.
 En cas de troubles du sommeil, les benzodiazépines sont prises le soir peu avant le coucher (15 minutes). Le
matin, le patient peut souffrir d’un effet résiduel («hang-over»). Dans ce cas aussi, l’alcool doit être évité en
raison de l’effet synergique.
1.7. Mesures non-médicamenteuses
Les benzodiazépines sont de préférence à utiliser uniquement comme médication d’urgence. Il est important
que la cause sous-jacente soit prise en charge. Le patient peut déjà prendre lui-même des mesures non-médicamenteuses. Dans certains cas, il peut être nécessaire de faire appel à une aide spécialisée. Vous trouverez
plus d’informations à ce sujet dans le Chapitre 2 et dans les dépliants destinés aux patients.
1.8. Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquents figurent ci-dessous.
Effets indésirables pouvant survenir dès le début du traitement :
 Sédation
En cas d’utilisation comme anxiolytique (en journée), une sédation excessive diurne peut se manifester, surtout au début du traitement. Cela peut influencer la capacité de conduite et, surtout chez les personnes
âgées, augmenter le risque de chutes et de fractures.
 Hang-over
En cas d’utilisation comme hypnotique (au coucher), un effet résiduel (hang-over) peut persister le lendemain matin, parfois pendant plusieurs heures.
 Troubles de la coordination et hypotonie musculaire
Cela peut influencer les prestations psychomotrices et entraîner un risque accru de chutes et de fractures.
(Des difficultés respiratoires sont possibles chez des patients souffrant de BPCO ou d’asthme sévères).
 Amnésie antérograde
Il s’agit d’une forme de perte de mémoire portant sur les faits qui se sont produits après la prise du médicament.
Le flunitrazépam (ou Rohypnol®) est souvent utilisé comme ‘Date Rape Drug’ afin de commettre des délits à
l’insu de la personne que l’on a droguée : vol, viol, etc., en raison de cet effet indésirable et de sa solubilité dans
l’alcool (ce qui n’est pas le cas pour les autres benzodiazépines). La victime se rappellera ce qui s’est passé
avant la prise de flunitrazépam, mais ne se souvient généralement plus de ce qui s’est passé ensuite.
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 Réactions paradoxales
Ce type d’effet indésirable est surtout observé pour les benzodiazépines à action rapide et chez des patients
présentant un profil psychiatrique particulier et aussi chez les héroïnomanes. Ces réactions paradoxales sont,
par exemple : anxiété, agitation, irritabilité, confusion, hallucinations, paranoïa et agression. Cette dernière
se rencontre surtout en combinaison avec l’alcool. La survenue de telles réactions doit être surveillées au
début du traitement, particulièrement chez les personnes âgées et les enfants.
 Surdosage par accumulation
Chez les patients âgés et les patients souffrant d’insuffisance hépatique, il existe un risque de surdosage par
accumulation en cas d’utilisation de benzodiazépines à longue durée d’action.
 Anesthésie émotionnelle
 Troubles de la mémoire, maux de tête, symptômes dépressifs, vertiges, cauchemars, confusion (surtout chez
les personnes âgées)
Effets indésirables pouvant survenir pendant ou après les premières semaines :
 Tolérance accrue
La tolérance à l’effet hypnotique apparaît en quelques semaines.
La tolérance à l’effet anxiolytique apparaît en quelques mois.
 Dépendance psychique / physique et effet rebond
L’utilisation de benzodiazépines peut conduire à une dépendance physique modérée (plus prononcée en
cas d’utilisation de benzodiazépines à courte durée d’action et à fortes doses) et / ou, parfois, à une dépendance psychique intense. A l’arrêt d’une prise prolongée et de doses élevées, la dépendance se manifeste
par des symptômes de rebond tels qu’insomnie, anxiété, excitation, myalgies, tremblements, troubles sensoriels et même convulsions. L’effet rebond se manifeste 1 à 2 jours après l’interruption d’un traitement par une
benzodiazépine à courte durée d’action; 3 à 8 jours après l’interruption d’un traitement par une benzodiazépine à longue durée d’action. BENZODIAZEPINES
A faire lors d’une PREMIERE DELIVRANCE
1. Indication ?
ANXIÉTÉ ET STRESS
TROUBLES DU SOMMEIL
Contrôlez le temps de demi-vie.
2. Y a-t-il des contre-indications ?
A savoir :
- Contre-indications absolues : ne pas délivrer et prendre contact
avec le médecin.
- Contre-indications relatives : prendre contact avec le médecin
pour une éventuelle adaptation de la dose.
CI absolues :
- Dépression respiratoire sévère
- Hypersensibilité aux benzodiazépines
- Grossesse et allaitement
- Faiblesse musculaire sévère
- Insuffisance hépatique sévère
3. Y a-t-il des interactions ?
Informations pour le patient :
- Eviter la consommation d’alcool.
A savoir :
- Interaction avec la morphine : contactez le médecin.
- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la
BZD : contactez le médecin.
Informations pour le patient :
- Prendre en journée.
- Les benzodiazépines sont à utiliser comme médication de secours
temporaire en attendant les résultats d’un traitement causal. Une
utilisation quotidienne prolongée peut conduire à une tolérance
(après quelques mois pour l’effet anxiolytique) et une dépendance.
- Mesures non-médicamenteuses de soutien : Mode de vie + autogestion de l’anxiété et du stress.
Augmentation des effets des benzodiazépines
- Morphine et dérivés / Alcool
- Inhibiteurs de la protéase du VIH,
inhibiteurs NNTR (efavirenz et névirapine)
- Dérivés azolés/diltiazem/vérapamil/
Inhibiteurs de la pompe à protons
- Clozapine
Diminution des effets des benzodiazépines
- Rifampicine
4. Demandez au patient si le médecin
lui a fourni toutes les informations
nécessaires :
- POSOLOGIE
- DUREE du traitement
- Mesures non-médicamenteuses de SOUTIEN
Si non, complétez l’information. Eventuellement, remettre un dépliant au patient.
A savoir :
- Contre-indications absolues : ne pas délivrer et prendre contact
avec le médecin.
- Contre-indications relatives : prendre contact avec le médecin
pour une éventuelle adaptation de la dose.
Informations pour le patient :
- Eviter la consommation d’alcool.
A savoir :
- Interaction avec la morphine : contactez le médecin.
- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la
BZD : contactez le médecin.
Informations pour le patient :
- Prendre le soir, un peu avant d’aller dormir (15’).
- Les benzodiazépines sont à utiliser comme médication de secours
temporaire en attendant les résultats d’un traitement causal. Une
utilisation quotidienne prolongée peut conduire à une tolérance
(en quelques semaines poue l’effet hypnotique) et une dépendance. Le médecin peut parfois conseiller une utilisation intermittente.
- Mesures non-médicamenteuses de soutien : Hygiène du sommeil.
Informations pour le patient :
Informations pour le patient :
- Risque de chutes (personnes âgées).
- Risque de chutes la nuit (personnes âgées).
- Surtout en début de traitement : somnolence diurne possible,
prudence en cas de conduite d’un véhicule ou d’utilisation de
machines.
- Eventuellement, hang-over (effet résiduel) le matin : prudence en
cas de conduite d’un véhicule ou d’utilisation de machines.
- Si effets indésirables sérieux : consulter le médecin.
5. Informez le patient des principaux
effets indésirables.
- Si effets indésirables sérieux : consulter le médecin.
A savoir :
A savoir :
- Sédation diurne excessive.
- Hang-over (effet résiduel) le matin.
- Troubles de la coordination et hypotonie musculaire.
- Troubles de la coordination et hypotonie musculaire.
- Amnésie antérograde / Réactions paradoxales (à surveiller en
début de traitement, notamment chez les personnes âgées et les
enfants).
- Amnésie antérograde / Réactions paradoxales (à surveiller en
début de traitement, notamment chez les personnes âgées et les
enfants).
- Tolérance / Dépendance / Rebond en cas d’interruption brutale.
- Tolérance / Dépendance / Rebond en cas d’interruption brutale.
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Figure 1. Arbre de décision – Première délivrance
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2. Deuxieme delivrance et delivrances reiterees de BENZODIAZEPINES
2.1. Vérification de l’historique médicamenteux
Le patient ne revient-il pas trop rapidement ? Le cas échéant, il est nécessaire de lui signaler l’importance de se
conformer à la dose prescrite afin d’éviter une tolérance et une dépendance.
Certains signes peuvent indiquer une utilisation problématique (1) :
 Dosage supérieur à la prescription ;
 Prétextes, plaintes pour en obtenir plus ;
 « Shopping » auprès de différents médecins ;
 Emprunt/prise de médicaments de parents, d’amis ;
 Nécessité d’avoir toujours une BZD « en poche » ;
 Antécédent de dépendance.
Signaux d’alarme :
 Falsification de prescriptions ;
 Mélange avec d’autres psychotropes.
2.2. Rappel des risques de potentialisation avec l’alcool et des problèmes liés à la conduite de véhicules.
2.3. Effets thérapeutiques
Evaluation de l’effet thérapeutique. Vous trouverez plus d’informations à propos de l’approche motivationnelle
dans le Chapitre 3 : Approche motivationnelle. Si le patient n’est pas satisfait, il est nécessaire de le référer vers
son médecin.
2.4. Effets indésirables
Si le patient souffre d’effets indésirables, il est conseillé de le renvoyer au médecin traitant (par exemple, amnésie antérograde, troubles cognitifs, chutes, etc.). La somnolence diurne est normale au début du traitement. Elle
disparaît rapidement. Un renvoi chez le médecin n’est pas nécessaire immédiatement dans ce cas.
2.5. Tolérance et dépendance
Lors d’une deuxième délivrance, il est important de procéder aux vérifications suivantes :
 Le patient s’est-il tenu aux indications et engagements convenus avec le médecin ?
 La cause sous-jacente a-t-elle été identifiée et prise en charge ?
 Les techniques non-médicamenteuses agissent-elles ?
 D’autres techniques non-médicamenteuses sont-elles nécessaires ?
Lors de délivrance réitérée, la motivation du patient à diminuer progressivement sa consommation de benzodiazépines peut être sondée. Le cas échéant, vous pouvez conseiller au patient d’en parler avec son médecin.
Le patient a-t-il déjà fait des tentatives, de sa propre initiative, pour arrêter ? Dans ce cas, il faut informer le
patient des risques d’un arrêt brutal du traitement et que les symptômes de sevrage ressentis ne sont pas une
preuve qu’il est impossible d’arrêter.
Si le patient n’est pas du tout motivé à diminuer ou stopper sa consommation de benzodiazépines, vous pouvez
à nouveau l’informer sur les mesures non-médicamenteuses et les problèmes relatifs à la consommation de benzodiazépines, par exemple en lui remettant un dépliant. Voir aussi le Chapitre 3 : Approche motivationnelle.
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Campagne 2007-2008
BENzODIAzEPINES
A faire lors d’une DEUXIEME DELIVRANCE / DELIVRANCE REITEREE
2ième DELIVRANCE
DELIVRANCE REITEREE
A savoir :
A savoir :
- Même benzodiazépine et même dose ?
- Le patient s’en tient-il à la dose prescrite ?
1. Vérifiez l’historique médicamenteux.
- Même benzodiazépine et même dose ?
- Le patient s’en tient-il à la dose prescrite ?
Informations pour le patient :
Informations pour le patient :
- Eviter la consommation d’alcool.
- Eviter la consommation d’alcool.
A savoir :
- Interaction avec la morphine / Contre-indications absolues : contactez le médecin.
2. Contrôlez les contre-indications /
interactions.
A savoir :
- Interaction avec la morphine / Contre-indications absolues : contactez le médecin.
- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la
BZD : contactez le médecin.
- Si le patient souffre d’effets indésirables / effets insuffisants de la
BZD : contactez le médecin
Informations pour le patient :
Informations pour le patient :
- Le patient est-il satisfait de l’effet thérapeutique ? Si non, incitez le
patient à consulter le médecin.
- Le patient est-il satisfait de l’effet thérapeutique ? Si non, incitez le
patient à consulter le médecin.
- Excluez la survenue de réactions paradoxales (augmentation de
l’anxiété, etc.).
3. Effet thérapeutique / effets
indésirables ?
- Référez le patient au médecin s’il souffre d’effets indésirables :
somnolence diurne, amnésie antérograde, troubles cognitifs, chutes, etc. En cas de sédation diurne, on peut cependant attendre
quelque temps (accoutumance).
- Excluez un mésusage / abus.
- Référez le patient au médecin s’il souffre d’effets indésirables :
somnolence diurne, amnésie antérograde, troubles cognitifs, chutes, etc.
Informations pour le patient :
Informations pour le patient :
- Médecin de patient ont-ils discuté e la durée du traitement ?
- Motivation du patient à diminuer sa consommation ?
- Insister sur le risque de tolérance et de dépendance. Une utilisation quotidienne et prolongée peut conduire à une tolérance et
une dépendance.Les benzodiazépines sont une médication de
secours temporaire ; la cause sous-jacente est-elle traitée ?
- Si le patient est motivé, inciter à en parler avec le médecin.
4. Tolérance / Dépendance ?
- Les mesures non-médicamenteuses donnent-elles des résultats
(hygiène du sommeil, style de vie, auto-gestion de l’anxiété et du
stress) ? Les rappeler si nécessaire.
- Si le patient n’est pas motivé, lui remettre un folder et insister sur la
tolérance / dépendance.
- Les mesures non-médicamenteuses donnent-elles des résultats
(hygiène du sommeil, style de vie, auto-gestion de l’anxiété et du
stress) ? Les rappeler si nécessaire.
Figure 2. Arbre de décision – Deuxième délivrance et délivrance réitérée
3. Non-delivrance de BENZODIAZEPINES
Il existe quelques situations exceptionnelles dans lesquelles la délivrance de benzodiazépines devra être refusée :
 Suspicion de fausse prescription ;
 Absence de prescription ;
 Flunitrazépam en cas de dépendance à l’héroïne ou de thérapie de substitution à la méthadone ;
 Pensées ou projets suicidaires ;
 Signes d’intoxication ;
 Contre-indication absolue.
4. References
(1) IPSA hoorcollege, Angst, stress en slaapstoornissen, Dr. Stan Ansoms, 2006.
(2) SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux pharmaciens :
Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines 2005.
(3) http://www.bcfi.be/ggr/index.cfm?ggrWelk=/GGR/MPG/MPG_F.cfm.
(4) Commentaren medicatiebewaking, Health Base, 2005 – 2006.
(5) http://users.ugent.be/~dpeverna/struktuur.htm.
(6) http://www.teleac.nl/beterslapen/index.jsp?nr=574728.
(7) http://www.dgvinfo.nl/downloads/BENZObrochures_150905.pdf.
(8) http://www.drugdigest.org/DD/Interaction/ChooseDrugs/1,4109,,00.html.
(9) http://www.delphicare.be.
12
Campagne 2007-2008
Chapitre 2 : traitement non-medicamenteux
Par traitement non-médicamenteux, on entend notamment la psychoéducation, les psychothérapies et les
HOOFDSTUK
2: NIET-MEDICAMENTEUZE
thérapies
somato-psychiques
ou psycho-corporellesBEHANDELING
(relaxation, sport, etc.). La psychoéducation ou information du patient peut être donnée par le médecin traitant, le psychologue, le psychiatre, le psychothérapeute,
le pharmacien.
La psychothérapie
est dispensée
par we
un spécialiste.
La thérapie psychotherapie
de relaxation est
Onder niet-medicamenteuze
behandeling
verstaan
o.a. psycho-educatie,
endispensée par
relaxatietherapie.
Psycho-educatie of patiëntenvoorlichting kan gegeven worden door de huisarts,
différents
thérapeutes.
psycholoog, psychiater, psychotherapeut of de apotheker. Psychotherapie wordt door een specialist
verstrekt. Relaxatietherapie wordt verstrekt door verschillende therapeuten.
Dans la problématique de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil, le pharmacien a surtout un rôle actif
à jouer dans la communication d’informations correctes, la correction des idées reçues et la recommandation
hebben
we inEndece
angst-,
stress- enlesslaapproblematiek
vooral
een actieve rol in hetil est important
deAls
ce apotheker
qu’il faut ou
non faire.
qui concerne
autres approches
non-médicamenteuses,
verstrekken van correcte informatie, het corrigeren van foutieve ideeën en het aanreiken van do’s and
pour
le pharmacien
d’être
bien informé afin maatregelen
de pouvoir bien
référer
le hoogte
patient.te zijn
dont’s.
Voor de andere
niet-medicamenteuze
is hetconseiller
belangrijk et
goed
op de
zodat we weten naar wie we kunnen doorverwijzen.
1. PSYCHO-EDUCATION de promotion du sommeil
1. PSYCHO-EDUCATIE TER BEVORDERING VAN DE SLAAP
1.1. Correction des idées reçues et dispensation d’informations correctes
1.1.

Structure du
sommeil
: en
simplifiant,
une nuit de
sommeil
peut
être subdivisée en cinq cycles de sommeil
Corrigeren
van
foutieve
ideeën
en verstrekken
van
correcte
informatie
de 90 à 120
minutes
• Structuur
van de
slaap: chacun. Ces cycles se succèdent pendant la nuit et ont tous la même structure.
On
distingue
cinq
sommeil
différents
: les
stades
1-2 meer
: sommeil
les stades
o De eerste 4 urenstades
van de de
slaap
zijn heel
belangrijk
omdat
er dan
fasenléger,
van diepe
slaap 3-4 : sommeil
zijn dieetzorgen
voor het
lichamelijk
herstel.
Sterk vereenvoudigd,
kan menpermet
stellen dat
de nacht
profond
le sommeil
REM
ou sommeil
paradoxal.
Le sommeil profond
la récupération
physique
opgedeeld
worden
in permet
5 slaapcycli
van elk 90 tot
120 minuten.
Dezephase
cycli volgen
elkaar REM est suivie
tandis
que le kan
sommeil
REM
la récupération
psychique.
Chaque
de sommeil
gedurende de nacht op en hebben allemaal dezelfde opbouw. We onderscheiden vijf
d’un bref réveil, souvent inconscient, et le cycle de sommeil, du sommeil léger au sommeil profond puis
verschillende slaapstadia: stadium 1-2: lichte slaap, stadium 3-4: diepe slaap, en de REMau slaap
sommeil
paradoxal,De
recommence.
Si le voor
réveilfysiek
est conscient,
mais
l’on peut
se rendormir rapideof droomslaap.
diepe slaap zorgt
herstel terwijl
deque
REM-slaap
psychisch
ment,
celabrengt.
n’a pas
sur la qualité
du sommeil.
Les 4 premières
heures
de sommeil
herstel
Nad’influence
elke REM-slaapfase
ontwaakt
men doorgaans
kort, vaak
onbewust,
en sont imporbegint
deelles
helecomptent
slaapcyclusdes
vanphases
lichte slaap
naar diepe
slaap naar
van vooraf
tantes
car
de sommeil
profond
plus droomslaap
longues quiweer
permettent
la récupération
aan.
Als
men
bewust
wakker
wordt
maar
snel
terug
kan
inslapen
heeft
dit
geen
invloed
op
de
physique.
slaapkwaliteit.
Figuur 3. Hypnogram van een normale slaap
Figure 3. Hypnogramme d’un sommeil normal
Het idee “hoe ouder, hoe minder nood aan slaap” klopt niet altijd. Jongvolwassenen en
ouderen hebben doorgaans dezelfde behoefte aan aantal uren slaap. Maar het is wel zo dat

“Plus
on vieillit,
moins
on awakker
besoinworden
de sommeil”.
Cette
affirmation
nedan
se vérifie
pas toujours.
ouderen
’s nachts
vaker
en minder
slapen.
Zij hebben
ook overdag
meer Les adultes
jeunes
et les personnes
âgées
généralement
le même besoin
en nombre
d’heures met
de sommeil. Mais
de neiging
om dutjes te
doen,ont
zodat
hun totale hoeveelheid
slaap meestal
overeenkomt
dievrai
vanque
een jongvolwassene.
il est
les personnes âgées se réveillent plus souvent la nuit et dorment moins. Par conséquent,
oelles
Hetsont
idee
“iedereen
uursieste
slaappendant
nodig” la
is journée,
een misvatting.
bestaan
korten
plus
enclines heeft
à faire8une
de telle Er
sorte
que leur
quantité
totale de
langslapers.
sommeil
quotidienne
correspond
généralement
à
celle
d’un
adulte
jeune.
o “De slaap is een spiegel van de toestand overdag” en is in die zin een 24-uurs gegeven:

“Tout
a besoin
de 8bezig
heures
de sommeil”.
C’est une
Il existe des
dormeurs et des
wieletotmonde
’s avonds
laat druk
is, mag
niet verwachten
dat erreur.
hij onmiddellijk
kan petits
inslapen.
Iemand
die de hele dag piekert, zal dat waarschijnlijk ook in zijn slaap ervaren.
gros
dormeurs.

“Le sommeil est le reflet de l’activité de la journée”. Quiconque à une activité intense jusque tard dans la
soirée ne peut pas s’attendre à s’endormir rapidement. Une personne qui passe sa journée à se torturer
o
9
13
Campagne 2007-2008
l’esprit aura probablement aussi un sommeil agité.

Le sommeil est une phase normale après la détente. A cet égard, il est important pour le patient d’apprendre à se détendre. Le sommeil vient alors naturellement. L’accent doit être mis, non pas sur l’apprentissage du sommeil, mais bien sur l’apprentissage de la détente (physique et psychique).

L’alcool réduit le temps d’endormissement mais est à l’origine d’un raccourcissement du sommeil et de
réveils fréquents.

L’insomnie est un problème très fréquent (vous n’êtes donc pas seul).

Conditionnement : après 2 à 3 semaines de mauvais sommeil, le lit et la chambre à coucher sont assimilés de plus en plus comme «l’endroit où je reste éveillé». Le patient va donc accorder de plus en plus
d’attention aux divers signaux avant-coureurs d’une nouvelle nuit de veille. Dans de nombreux cas,
cette attention suscite effectivement une tension, qui va empêcher le patient de s’endormir et le faire
entrer ainsi dans un cercle vicieux.

Pour rompre ce conditionnement, le contrôle du stimulus peut être indiqué (voir plus loin).
1.2. Hygiène du sommeil
Voir aussi le dépliant destiné aux patients «Troubles du sommeil» (annexe 4).
 A éviter :

Dormir pendant la journée. Il faut essayer de ne pas récupérer le déficit de sommeil durant la journée.
Cela peut avoir des répercussions sur le sommeil nocturne. La sieste du midi doit être limitée à 30 minutes.
En cas de problèmes d’endormissement le soir, conseillez au patient de vérifier si l’abandon de la sieste
de midi pendant trois semaines a un quelconque effet.

La sensation de faim au moment d’aller dormir.

Les repas lourds ou très épicés avant d’aller dormir.

L’alcool dans les 2 heures précédant le coucher. L’alcool favorise l’endormissement mais pas un sommeil
durable.

Les boissons caféinées (café, cola, thé, etc.) avant d’aller dormir. Pour une personne en bonne santé, il
est recommandé de ne pas ingéré plus de 400 mg de caféine par jour. Quatre à cinq tasses de café par
jour ne peuvent donc pas faire de tort. Pour les femmes enceintes, le maximum est fixé à 300 mg. L’effet
diurétique de la caféine conduit principalement à une augmentation de la fréquence des mictions. La
caféine aurait beaucoup moins d’effet sur le volume urinaire total et - contrairement à l’alcool - n’a donc
pas d’action déshydratante (Source : www.nice-info.be). Pour illustration : différents aliments et leur teneur
en caféine (voir Tableau 2).
Aliments
Teneur en caféine en mg
Moyenne
Minimum / maximum
- café-filtre
80
70-100
- café soluble / instant
65
30-120
- sans caféine
3
2-5
- espresso (50 ml)
65
50-70
- sachets ou feuilles
30
15-45
- ice tea (180 ml)
16
5-25
Cola (1 verre = 180 ml)
18
15-30
Red bull et autres boissons énergisantes (par boîte)
75
30-90
Lait chocolaté
5
2-7
Chocolat au lait (1 bâton = 30 g)
6
1-15
Chocolat pur (1 bâton = 30 g)
20
5-35
Café (1 tasse = 150 ml)
Thé (1 tasse = 125 ml)
Tableau 2. Teneur en caféine de différents aliments.
Rem : Pour comparaison, un comprimé de Perdolan® compositum contient 46 mg de caféine
(Source : www.koffieengezondheid.nl).
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Campagne 2007-2008
 A faire :

Veiller à une température agréable (16 - 18°C pour les adultes, 20°C pour les enfants), une bonne aération
et l’obscurité dans la chambre à coucher.

Essayer chaque jour de se lever à la même heure. Se réveiller à des heures régulières suscite automatiquement la régularité de l’endormissement.

Utiliser la dernière demi-heure de la journée pour se préparer progressivement au sommeil. Pratiquer une
activité qui détend.

Réserver le lit uniquement pour dormir ou faire l’amour. Il faut éviter de regarder la télévision, de manger
ou de lire au lit.
1.3. Activité physique

Des efforts physiques modérés 4 jours par semaine pendant 30 minutes (ou 2 x 15 minutes) ont un effet favorable sur l’insomnie chronique chez les personnes âgées sédentaires.

Essayer d’être le plus actif possible pendant la journée.

Éviter de faire du sport dans les heures qui précèdent le coucher.
2. Contrôle du stimulus pour favoriser le sommeil
Le contrôle du stimulus est une technique utilisée par les thérapeutes comportementaux pour neutraliser une
association négative. En cas de troubles du sommeil, il peut parfois arriver qu’un stimulus neutre devienne le
pressentiment d’un événement négatif. C’est le cas lorsque ce stimulus neutre (par exemple, la vue du lit) est
associé à un événement perçu négativement (par exemple, ne pas pouvoir s’endormir). Après trois semaines
déjà, ce conditionnement se produit de telle sorte que - dans ce cas – la vue du lit est assimilée à l’impossibilité
de s’endormir. L’objectif du contrôle du stimulus est de rompre ce conditionnement. A cet effet, le patient reçoit
diverses instructions :

N’allez au lit que quand vous vous sentez fatigué.

Quittez la chambre si vous n’êtes pas endormi après 15 à 20 minutes et revenez-y seulement lorsque vous
vous sentez à nouveau fatigué. Entretemps, pratiquez une activité calme, utile mais ennuyeuse, par exemple
plier le linge. Si vous ne pouvez pas vous rendormir après 15 à 20 minutes, relevez-vous et répétez le processus.

Tenez compte du fait que cette procédure peut être épuisante au départ.

Essayez de l’appliquer pendant au moins 3 semaines.

Pour que le contrôle du stimulus soit efficace, un suivi régulier doit être assuré par un professionnel.
Par ailleurs, il est important de préciser que l’on parle de troubles du sommeil si les plaintes persistent pendant
au moins un mois et si, outre les problèmes d’endormissement ou de sommeil, une altération du fonctionnement
diurne est également présente. Naturellement, les plaintes ne peuvent être dues à l’une ou l’autre affection
somatique ou psychiatrique ou à l’utilisation/l’abus de médicaments, d’alcool, de drogues, etc.
3. Gestion de l’anxiété et du stress
L’anxiété et le stress sont des réactions à une émotion déterminée. On peut distinguer une réaction somatique
(palpitations, pression à hauteur de la cage thoracique, maux de tête, etc.) et une réaction comportementale
(attitude de combat ou de fuite, ‘‘fight or flight’’ reaction dans la littérature anglo-saxonne). Le traitement médicamenteux s’adresse surtout aux plaintes somatiques, tandis que le traitement non-médicamenteux prend
plutôt en charge les problèmes cognitifs et comportementaux. Il est clair que la médication ne résout pas le
problème lui-même mais atténue uniquement les symptômes. Il faut donc rechercher la combinaison adéquate des deux traitements. Pour la relaxation et la psychothérapie, il convient de s’adresser à un spécialiste.
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Campagne 2007-2008
Le patient lui-même peut aussi prendre certaines mesures. En l’occurrence, il est important de savoir qu’un trouble anxieux n’est pas une affection autolimitative mais augmente toujours en gravité et en ampleur. Par ailleurs,
l’anxiété peut avoir une cause somatique ou être un effet secondaire d’un médicament.
Les mesures d’autogestion ci-dessous, en cas de trouble anxieux sans diagnostic et accompagnement spécialisé, sont donc généralement insuffisantes :
 Gestion de l’anxiété (voir aussi le dépliant “Stress et anxiété”, annexe 5)

Le contrôle de la respiration par la respiration abdominale peut atténuer les palpitations, la tension musculaire et les paresthésies induites par l’anxiété. Une mauvaise respiration (par exemple, des inspirations
profondes successives) peut conduire à une hyperventilation chronique ayant pour conséquence ces
mêmes symptômes.

L’alcool atténue l’anxiété à très court terme. La consommation d’alcool dans ce but fait entrer l’individu
dans la zone dangereuse de l’accoutumance et de la dépendance. A éviter donc !

Oser parler autour de soi de son anxiété !

Essayer de ne pas éviter les situations qui suscitent l’anxiété, afin de s’accoutumer à ces situations.
 Gestion du stress (voir aussi le dépliant “Stress et anxiété”, annexe 5)
Il n’y a pas de méthode universelle pour traiter le stress. Ce qui est efficace chez l’un ne l’est pas nécessairement chez l’autre. Le principe de base dans la gestion du stress vise à diminuer les tensions et à augmenter
la résistance au stress.
 Diminuer les tensions :
• Techniques cognitives :
- Identifier les causes du stress (par exemple, par le biais d’un journal) et essayer de les éviter ou de
les modifier.
- (Re)structurer les priorités. Etablir un planning de travail ou une liste des choses à faire. Cela permet
de se vider l’esprit et d’avoir une impression de contrôle. Ne pas hésiter à biffer certains points dans
la liste
• Oser dire non !
 Augmenter la résistance au stress :
• Techniques de relaxation et de méditation comme le yoga (voir plus loin)
• Style de vie sain : régime, fruits et légumes, arrêter de fumer, pas de consommation excessive d’alcool, exercices physiques, etc.
4. PSYCHOTHERAPIE en cas d’anxiete
Le Conseil Supérieur de la Santé a réuni des preuves scientifiques démontrant l’efficacité de la psychothérapie (www.health.fgov.be/CSH_HGR; Avis et Recommandations, mot-clé : psychothérapies). Il subsiste néanmoins en Belgique un vide juridique en ce qui concerne l’exercice des psychothérapies. A l’heure actuelle,
tout le monde peut se déclarer psychothérapeute, qu’il ait ou non suivi une formation. Des propositions de loi
sont à l’étude pour protéger cette fonction, mais leur mise en application n’est pas pour tout de suite.
Il existe de nombreuses formes de psychothérapie. En Belgique, plusieurs formes de thérapie sont fréquemment utilisées : la thérapie cognitivo-comportementale, les thérapies psychodynamiques et psychanalytiques,
la thérapie systémique et les thérapies expérientielles et centrées sur le patient. Dans le cadre du traitement de
l’anxiété, du stress et des problèmes de sommeil, la première forme est la plus étayée et sera, par conséquent,
développée ici.
16
Campagne 2007-2008
Thérapie cognitivo-comportementale
 De quoi s’agit-il ?
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l’un des principaux courants de la psychothérapie. Elle résulte de la combinaison de la thérapie cognitive et de la thérapie comportementale. La TCC est une méthode
de traitement psychologique qui part du principe que notre pensée, notre perception et nos actions sont en
grande partie déterminées par nos antécédents d’apprentissage.
La thérapie cognitive est axée sur la pensée et la façon dont celle-ci détermine les émotions et les actions.
Dans une première phase, les pensées et la façon de penser, à l’origine des troubles anxieux, sont identifiés. Dans
une deuxième phase, on apprend à gérer autrement ces pensées (par exemple, en apprenant à évaluer les
pensées anxiogènes à leur juste valeur ; des pensées plus rationnelles sur ces phénomènes anxiogènes finissent
par atténuer l’anxiété).
La thérapie comportementale voit le comportement comme le point de départ du changement : changer
sa façon de faire, les pensées et le ressenti vont suivre (par exemple, aborder un comportement d’évitement
par une mise en situation (‘exposure in vivo’) : l’exposition progressive et croissante à la situation redoutée fait
disparaître l’anxiété). La combinaison d’« apprendre à penser différemment » et d’« apprendre à agir différemment » est donc le point de départ de la TCC. En fonction de la situation, l’accent est placé davantage sur une
approche cognitive ou comportementale. Chez 50 à 75 % des patients traités, un traitement par TCC conduit à
une atténuation ou une disparition complète des symptômes.
 Pour qui ?
La TCC a une efficacité démontrée, notamment en cas de troubles anxieux, de dépression, de troubles alimentaires, de psychose, de problèmes sexuels, de douleur et de toxicomanie. Le point de départ de la thérapie
cognitivo-comportementale est l’apprentissage par le patient à gérer autrement les facteurs qui déclenchent
la plainte et les facteurs qui l’entretiennent.
Comme d’autres formes de thérapie psychologique, il est important :
1. que le patient soit prêt à partir du principe qu’il peut apprendre à exercer lui-même une influence sur sa
problématique et qu’il comprenne que sa manière de gérer le problème contribue précisément à l’entretenir, voire à l’aggraver;
2. que le patient soit prêt et apte à collaborer activement au traitement psychologique, par exemple en
accomplissant des « exercices » à domicile.
 Concrètement ?
Une discussion ciblée est la base par excellence de toute forme de psychothérapie. Dans le cas de la TCC, le
patient reçoit également des exercices à faire à domicile, par exemple des schémas comportementaux pour
réagir de façon plus adaptée aux circonstances problématiques. Ce travail à domicile stimule le patient à
participer activement à son traitement, même en dehors des séances avec le thérapeute. La TCC est généralement de courte durée. 10 à 25 séances à raison de 1 par semaine ou toutes les deux semaines conduisent à
un traitement de quelques mois à un an.
 Exemple : TCC en cas de trouble panique (Source : VGCT)
On parle de trouble panique lorsque le patient a régulièrement des accès de panique, qu’il craint que ceux-ci
se reproduisent et qu’il évite les situations qui déclenchent ces crises de panique.
L’approche de la TCC en cas de trouble panique est triple. La première étape consiste à donner une explication apaisante du trouble; dans une seconde étape, le patient apprend à mieux gérer les sensations physiques
et les pensées angoissantes et, dans une troisième étape, le patient apprend à s’habituer à de telles sensations
et pensées.
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Campagne 2007-2008
Etape 1: Explication apaisante – connaissance du problème
 Lorsque le corps est exposé à un «danger», il va se préparer à une réaction “fight or flight”, d’attaque ou de
fuite.
 Cette préparation s’accompagne d’une accélération des rythmes cardiaque et respiratoire, d’un afflux
sanguin plus important vers les muscles des bras et des jambes.
 S’il s’agit d’une fausse alerte et qu’aucune « action » n’est nécessaire, on se retrouve avec un corps « prêt à
l’action » et cette réaction faussée peut être ressentie comme angoissante.
 De telles réactions arrivent à tout le monde et ne constituent pas le signe d’un trouble psychique.
 Cela devient réellement un problème et même un trouble, lorsque le patient va donner une signification
erronée à ces fausses alertes du corps, par exemple, lorsqu’il va penser qu’il va s’évanouir, devenir fou ou
même mourir.
 Dans ce cas, il va craindre ces accès d’anxiété et essayer de les éviter. Il va entrer dans une spirale d’anxiété
face aux crises d’anxiété, ce qui augmente à la fois l’anxiété et les crises.
Étape 2 : Apprendre à mieux gérer les sensations physiques et les pensées angoissantes
 Ce n’est pas parce que le patient sait que les sensations physiques et les pensées angoissantes ne sont en
réalité qu’une fausse alerte, qu’il peut déjà correctement les gérer.
 Dans certains cas, l’attention est focalisée sur l’acquisition d’un plus grand contrôle sur les sensations et pensées de panique. On utilise alors des techniques telles que la relaxation, les pensées apaisantes et la diversion.
 Dans une thérapie comportementale, on peut également apprendre à faire face aux perceptions et pensées angoissantes (confrontation), sans essayer de les contrôler.
Étape 3 : Accoutumance
 L’accoutumance est un principe souvent utilisé en TCC.
 En s’exposant progressivement à des situations anxiogènes, le patient apprend à s’habituer aux sensations
d’anxiété et à les contrôler.
 En cas de trouble panique, différentes méthodes sont utilisées pour susciter les symptômes anxieux. Par exemple, l’oppression est suscitée en demandant au patient de retenir un moment sa respiration; l’accélération
du rythme cardiaque est provoquée en effectuant des flexions successives des genoux.
 A chaque fois, l’exposition aux situations anxiogènes sera poussée aussi loin que le patient peut le supporter.
Ainsi, il apprend à s’y habituer, à les contrôler et à y faire face.
 Où trouver un thérapeute spécialisé en TCC ?
 L’AEMTC (Association pour l’Etude, la Modification et la Thérapie du Comportement) présente, sur son site
web, un annuaire des thérapeutes formés à la pratique des thérapies cognitivo-comportementales à Bruxelles et en Wallonie : http://www.ulg.ac.be/aemtc/son_annuaire.html.
 Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une
recherche des structures de soins où l’on pratique les thérapies cognitivo-comportementales, dans toute la
Belgique. Site bilingue.
Site en néerlandais :
 http://www.vvgt.be/index.php?page=zoek
Site web du VVGT (Vlaamse Vereniging Voor Gedragstherapie). Permet de rechercher les coordonnées de
thérapeutes formés à la pratique des thérapies cognitivo-comportementales à Bruxelles et en Flandres.
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Campagne 2007-2008
5. Therapie de relaxation en cas de stress, d’anxiete et de troubles du sommeil
Il existe différentes techniques pour détendre le corps et / ou l’esprit. En cas de stress chronique, le système
nerveux sympathique est stimulé en permanence. Par la relaxation, on essaie de mettre le système orthosympathique au repos et de stimuler le parasympathique. L’application de ces techniques permet de diminuer le
rythme cardiaque et la pression artérielle.
Outre le yoga, le tai-chi et la méditation, il existe des thérapies de relaxation plus spécifiques. Nous évoquerons
successivement la relaxation, la sophrologie et le mindfulness ou « Pleine conscience ».
5.1. Relaxation musculaire pour favoriser le sommeil
 Training autogène de Schultz

La relaxation est obtenue par induction verbale. Il s’agit d’une technique d’autosuggestion.

Le patient suit des instructions verbales l’amenant à prendre conscience de son propre corps et des zones de tension. Il apprend à induire lui-même des sensations de lourdeur, de chaleur, de froid, etc.

Le but est de parvenir au contrôle du corps.

Exemple : En se concentrant sur une phrase donnée (par exemple, “mon bras droit est lourd”) et en dirigeant simultanément sa concentration sur le bras droit, ce bras devient lourd et se détend. Un entraînement intensif permet d’atteindre une relaxation et une maîtrise de soi plus abouties.
 Technique de Jacobson

La relaxation est obtenue ici par des alternances de contractions et de décontractions des muscles.

Le but est d’obtenir un meilleur contrôle de la tension musculaire dans le corps.

La relaxation musculaire s’accompagne d’une détente mentale.
Ces deux techniques peuvent être combinées à la relaxation par pensée et imagerie mentale.
5.2. Sophrologie
La sophrologie est une méthode qui utilise la répétition de deux techniques afin d’atteindre l’équilibre entre le
corps et l’esprit : la relaxation dynamique (au niveau physique) et la sophronisation (statique au niveau physique, apparentée à l’hypnose). Dans un état entre veille et sommeil, la personne va essayer de stimuler des
capacités peu utilisées : se détendre, contrôler son stress et ses émotions, se concentrer, etc.
La grande différence avec les autres techniques de relaxation est que l’on n’utilise pas la suggestion et que la
méthode est adaptée à la vie occidentale. Les exercices sont donc faciles à appliquer, debout ou assis, pendant les activités quotidiennes. (Source : http://www.psycholoog.be/wiebeke.seymortier/index.html). La sophrologie peut être pratiquée individuellement ou en groupe et est notamment indiquée en cas d’anxiété, de
stress et de problèmes de sommeil.
 Plus d’informations :
 http://www.sofrologie.org/
Site web de l’ISCASOF asbl, Ecole Internationale de Sophrologie Caycédienne. Informations générales sur la
sophrologie et formation en sophrologie (professionnel).
 http://www.sophro.be/index.html
Site web de l’Association Européenne de Sophrologie. Informations générales sur la sophrologie, formation
en sophrologie (professionnel) et organisation de séances d’initiation à la sophrologie (tout public). Liste de
sophrologues agréés à Bruxelles et en Wallonie.
 http://www.sophrobelgique.org
Site web de l’ Académie de Sophrologie Caycédienne® de Bruxelles. Informations générales sur la sophrologie, formation en sophrologie (professionnel) et organisation de séminaires de sophrologie (tout public). Liste
de sophrologues à Bruxelles et en Wallonie.
 http://www.sbsr.be/pages/sbsrpag.html
Site web de la SBSR asbl (Société Belge de Sophrologie et de Relaxation). Informations générales sur la sophrologie et la relaxation. Liste de praticiens.
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 Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une recherche des structures de soins où l’on pratique la sophrologie, dans toute la Belgique.
Sites en néerlandais :
 www.vlaamsesofrologen.be
Site web de la Vlaamse Vereniging Caycediaanse Sofrologen vzw. Informations générales sur la sophrologie.
Liste de sophrologues en Flandres.
 http://www.sofrologie.be
Site web de l’ABZ (Belgische Associatie voor Biofeedback en Zelfregulatie). Organise des formations entre
autres en sophrologie et en gestion du stress (professionnel). S’adresse surtout aux entreprises.
5.3. Techniques de « Pleine Conscience » (Mindfulness) en cas de stress, d’anxiété et de troubles du sommeil
 De quoi s’agit-il ?
“Le mindfulness (ou Pleine conscience) contribue à attirer l’attention sur ce qui est le plus important dans la vie.
Nous apprenons à gérer le stress, les tracas, la morosité, les frustrations et tout ce qui empêche que la vie vaille
la peine d’être vécue. Les autres applications sont l’anxiété et la dépression, la douleur et la fatigue, le burnout & la maladie.” Dr D. Dewulf
Le but est de reconnaître et d’accepter la réalité telle qu’elle est, sans la nuancer par des réactions émotionnelles ou des distorsions mentales et sans y réagir par des schémas comportementaux automatiques. (Source :
www.aandacht.be).
Le mindfulness trouve son origine dans les pratiques de méditation bouddhiste.
Le mindfulness comporte deux programmes de traitement : la mindfulness based stress reduction (MBSR) axé
sur la réduction du stress et la mindfulness based cognitive therapy (MBCT), axée sur la prévention des rechutes
de la dépression.
 Pour qui ?
Des études internationales ont démontré l’efficacité du mindfulness pour le traitement et la prévention notamment de la dépression, de l’anxiété, du stress, de la fatigue, des troubles du sommeil, de la douleur chronique,
de l’hypertension artérielle.
 Concrètement ?
Les principaux objectifs didactiques d’une formation en mindfulness sont :
 Apprendre à voir les pensées comme des produits de l’esprit et non comme des vérités ;
 Prendre conscience des schémas conditionnés et apprendre à en sortir ;
 Être vigilant aux pensées, aux sensations et aux perceptions et apprendre à s’en distancer de manière à
réduire les chances d’être aveuglé par l’expérience instantanée ;
 Apprendre à diriger l’attention sur la perception consciente ;
 Apprendre à se connaître et à connaître le monde d’une manière ouverte et dépourvue de jugement.
En parallèle, des exercices de respiration sont également proposés et une part importante de la formation
consiste en de la méditation.
 Plus d’informations
 http://www.ecsa.ucl.ac.be/mindfulness/
Site francophone de la Pleine Conscience en psychothérapie. Informations et organisations de programme
« Pleine Conscience pour la gestion du stress » par les Consultations Psychologiques Spécialisées (CPS) Troubles émotionnels de la Faculté de Psychologie à Louvain-la-Neuve (UCL).
 http://www.mindfulness-belgium.net
Informations et organisations de cycle «Mindfulness - Pleine Conscience» pour la réduction du stress, en Wallonie.
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Campagne 2007-2008
Sites en néerlandais :
 www.levenindemaalstroom.be
Informations sur la Pleine Conscience et la gestion du stress. Organisation de sessions en collaboration avec
la Clinique du Stress du Middelheim Ziekenhuis à Anvers.
 www.aandacht.be
Informations sur la Pleine Conscience et la gestion du stress. Organisation de sessions en Flandres.
5.4. Où trouver un thérapeute qui propose une thérapie de relaxation ?
La liste des professionnels de la santé qui proposent une thérapie de relaxation est longue. Tant les kinésithérapeutes que les médecins traitants, les psychothérapeutes, les psychologues (cliniques), les psychiatres, etc. proposent une ou plusieurs formes de thérapie de relaxation. Il est donc impossible de présenter une liste complète
de tous les thérapeutes possibles.
 www.bfp-fbp.be
Site de la Fédération Belge des Psychologues. Possibilité de rechercher les coordonnées d’un psychologue
dans toute la Belgique.
 http://www.abp-bvp.be
Site web de l’Association Belge de Psychothérapie asbl. Représente l’EAP (European Association for Psychotherapy) en Belgique. Reprend le Registre Européen de Psychothérapie indiquant les modalités de psychothérapie et les coordonnées des praticiens titulaires du CEP (Certificat Européen de Psychothérapie).
 Sur le site http://www.theseas.be/fr/accueil.htm de la Fondation Julie Renson, il est possible de faire une recherche des structures de soins où l’on pratique les thérapies de relaxation, dans toute la Belgique. Possibilité
de recherche par techniques : relaxation, hypnothérapie, sophrologie, etc.
 Le site-portail http://users.pandora.be/allemeesch/KlinPsy/frindex.htm fournit un aperçu de différentes organisations de psychologues et disciplines associées, en Belgique.
Autres sites (liste non-exhaustive) :
 http://www.psy.be (en français)
 http://www.santementale.be (en français)
 http://www.psychotherapeute.be (en français)
 http://www.stresslabo.be (en néerlandais)
 http://users.telenet.be/heidi.windmolders/index.html (en néerlandais)
 http://www.cprs.be : Centre pour la psychothérapie, relaxation et sophrologie (en néerlandais)
 http://www.consentio.be/(en néerlandais)
 http://www.cereon.be/index.htm (en néerlandais)
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Campagne 2007-2008
6. References
 Nederlandse vereniging voor gedragstherapie en cognitieve therapie. www.vgct.nl (filmpjes over CGT bij
angst, smetvrees en depressie).
 Vlaamse Vereniging voor Gedragstherapie. www.vvgt.be.
 Mindfulness : www.mindfulness.be of www.aandacht.be (David Dewulf) ; www.levenindemaalstroom.be
(Edel Maex) ; www.wakkerworden.org (Johan Van de Putte) ; www.itam.be (Bjorn Prins).
 Netherlands Institute of Mental Health and Addiction : www.trimbos.nl.
 SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux médecins généralistes : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines 2005.
 Avis du Conseil Supérieur de la Santé (2005). Les psychothérapies : définitions, pratiques, conditions d’agrément. (www.health.fgov.be/CSH_HGR; Avis et Recommandations, mot-clé : psychothérapies).
 Rogiers R, Van den Abbeele D, Van de Putte J. Je kan anders ! Werken aan depressieve klachten met technieken uit de cognitieve gedragstherapie. Globe, Brussel (2006) ; p 63-78.
 Declercq T, Rogiers R, Habraken H, et al. Aanpak van slapeloosheid in de eerste lijn. Aanbeveling voor goede
medische praktijkvoering. Huisarts Nu, 2005 ; 34(7):346-71.
 Ariëns B. Uitgeslapen wakker worden. Gids voor een betere nachtrust. www.uitgeslapenwakker.be.
 Voorlichtingsbureau voor koffie en gezondheid. Hoeveel cafeïne is verantwoord ?
www.koffieengezondheid.nl.
 Coene I. Wat heeft u vandaag gedronken ? Nutrinews 2006 nr 1. www.nice-info.be.
 NHG-standaard angststoornissen. http://nhg.artsennet.nl.
 Belgische Vereniging voor Psychotrauma en EMDR via www.bipe.be.
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Campagne 2007-2008
CHAPITRE 3 : APPROCHE MOTIVATIONELLE
Dans certaines circonstances, il est parfois nécessaire de modifier ses comportements, ses attitudes, ses positions.
Dans la plupart des situations de la vie de tous les jours, les changements sont naturels, ils s’imposent d’euxmêmes et peuvent être réalisés sans grand effort. Mais parfois, certaines décisions peuvent paraître raisonnables
et sont, pourtant, sources d’hésitation ; il est plus difficile d’initier un changement, certainement si la motivation
est fragile, fluctuante ou incertaine.
Transformer ensuite les intentions en actions est une autre étape, suivie par une période de maintien où le désir
d’abandonner représente un risque de retour à la case départ.
C’est le cas principalement lorsque le changement nécessite des décisions ne procurant pas ou peu de satisfactions immédiates. Par exemple, arrêter de fumer en raison de dispositions interdisant le tabagisme sur le lieu
professionnel, modérer sa consommation d’alcool suite à de mauvaises analyses sanguines, faire davantage
d’exercices physiques ou encore perdre du poids.
C’est pour faire face à ces situations difficiles que l’entretien motivationnel ou motivant fut développé par les
psychologues William Miller et Stephen Rollnick au cours des années 80. L’objectif principal de l’entretien motivationnel consiste à potentialiser les capacités intrinsèques d’un individu à réaliser un changement pour une
meilleure qualité de vie. Cette approche est basée sur le constat selon lequel la véritable décision de changement doit émaner de la personne elle-même, que procéder de manière coercitive, autoritaire a souvent pour
principal effet de renforcer la résistance plutôt que de favoriser le changement. Au contraire, permettre aux
personnes d’énoncer les avantages et inconvénients de la situation de statu quo et du changement tout en
développant le sentiment d’empathie, d’autonomie et de compétence peut s’avérer nettement plus efficace
pour promouvoir un processus de changement.
L’ambivalence est le problèQuelques mots sur l’ambivalence…
L’ambivalence se caractérise par la co-existence d’opinions opposées à propos me-clé à résoudre pour que
survienne le changement
de la nécessité d’initier un changement.
La conscience des risques encourus par le mésusage de l’alcool, des benzodiazépines ou du tabagisme peut concourir chez certains à initier un changement
de comportement. En revanche, une personne ambivalente considérera également les avantages au non-changement de son comportement, ce qui génèrera un conflit intérieur. Autrement dit, les personnes ambivalentes
veulent changer pour certaines raisons et dans le même temps, ne le veulent pas pour une série d’autres raisons.
Quelle attitude adopter avec les personnes ambivalentes ? La plus naturelle consiste à vouloir annuler directement l’ambivalence en prescrivant la bonne attitude à tenir ; il s’agit du réflexe correcteur. Dans ce cas, le risque
est élevé de favoriser, sans le vouloir, le non-changement, l’interlocuteur argumentant en faveur du statu quo. En
revanche, si on l’invite à explorer son ambivalence en utilisant les bonnes techniques de communication, d’un
ton doux et chaleureux, l’ambivalence peut se résoudre dans le sens du changement souhaité par le spécialiste
(médecin généraliste, pharmaciens, psychiatre, etc.), l’interlocuteur trouvant en lui sa motivation intrinsèque.
Fig. 4. Un bon moyen d’illustrer l’ambivalence est la métaphore de la balance;
des bénéfices et des coûts sont associés aux 2 options opposées
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Campagne 2007-2008
Pourquoi les gens changent-ils ?
Quatre conditions favorisent le changement :
1. Que le patient ait connaissance du problème et le reconnaisse comme tel ;
2. Que ce soit important pour lui-même de changer (désir, nécessité et raisons de changer) ;
3. Qu’il ait confiance en sa propre capacité de pouvoir réaliser ce changement ;
4. Que ce soit le bon moment, c’est-à-dire que ce soit devenu une question de priorité.
Le patient doit aussi avoir la liberté et la responsabilité de pouvoir agir lui-même à la résolution du problème. La motivation au changement n’est pas uniquement une caractéristique intrinsèque de la personne, mais elle est influencée par
la relation avec l’entourage et / ou le professionnel de la santé, ce qui montre toute l’importance de la communication
établie entre le patient et le professionnel de la santé.
Les techniques utilisées dans l’entretien motivationnel permettent, dans un premier temps, d’explorer l’ambivalence.
Après quoi, elles seront utiles pour mettre en évidence les éléments en faveur du changement : désir, capacité,
raisons et nécessité de changer.
1. Stades de changement
Le modèle motivationnel de Di Clemente et Prochaska distingue différents stades de changement de comportement. A chacun de ces stades correspond un accompagnement particulier. Si dans les premiers stades,
l’information tient une place importante, il s’agira ensuite d’explorer l’ambivalence afin d’élaborer un projet de
changement et de le mettre en action. Ainsi, il est inadéquat de proposer directement une stratégie de sevrage
d’une substance dont elle est dépendante à une personne au stade de préintention ou d’intention.
L’approche motivationnelle est très utile pour faire évoluer la personne jusqu’au stade de l’action,particulièrement
lorsque celle-ci est au stade de l’intention ( ou de l’ambivalence). Dans le cadre de cette campagne, l’entretien
motivationnel ne se limite pas à aboutir à l’arrêt de la consommation de benzodiazépines mais vise aussi à
promouvoir des adaptations du style de vie et/ou des approches non-médicamenteuses (entre autres les
approches psychothérapeutiques).
Préintention
Intention
Rechute
Maintien
Préparation
Action
Fig. 5. Le cycle motivationnel
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Campagne 2007-2008
1.Préintention
Il y a prise de conscience. Le patient a intégré le fait qu’une consommation au départ ponctuelle est
devenue plus qu’une habitude, qu’il est devenu dépendant de cette consommation. Par contre, il ne
voit pas la nécessité de changer (avec tout ce que cela comporte en terme d’inquiétude et d’appréhension).
Ex : Cela fait tellement d’années que je prends ce médicament. Je dors bien, je n’ai aucun problème
en journée. Par contre, quand je n’en ai plus, je ne ferme pas l’œil de la nuit. Je ne vois aucune raison
de l’arrêter.
Objectifs et stratégies d’intervention
• Soulever les éléments en jeu dans la décision (explorer l’ambivalence) : clarifier les barrières
perçues, identifier les croyances, craintes et connaissances, les effets positifs de l’arrêt.
• Résumer et augmenter le niveau de connaissance : informations sur le sevrage
(méthodes, symptômes, traitements non-médicamenteux, etc.).
• Amener à prendre une décision et exprimer son soutien.
• Renvoyer chez le médecin.
4. Action 3. Préparation A ce stade, le patient ne considère pas ou ne veut pas considérer sa consommation de benzodiazépines comme un problème. Il faudra lui faire prendre conscience de l’existence du problème et qu’il
existe des solutions.
Ex : Une patiente consomme une benzodiazépine tous les soirs depuis 20 ans. Elle est âgée de 70 ans et
atteinte d’ostéoporose. A-t-elle conscience de sa dépendance et du risque plus élevé de fracture de
la hanche ?
Objectifs et stratégies d’intervention
• Augmenter la prise de conscience.
• Amener le patient à réfléchir au problème.
• Délivrer une information précise.
• Interroger sur le vécu (qualité du sommeil, consommation de somnifères, gestion du stress, etc.).
2. Intention
Stades de changement
La personne est consciente des avantages de l’arrêt de sa consommation MAIS y reste attachée.
Les avantages de l’arrêt se montrent plus marquants. L’action d’arrêt est envisagée mais n’est pas encore précise dans le temps. Le patient commence à s’y préparer.
L’ambivalence est un problème-clé à résoudre pour que le changement survienne.
Ex : Je me rends compte que, finalement, je ne dors pas si bien. De plus, j’ai des difficultés de concentration en journée. Si ces symptômes sont provoqués par la prise de somnifères, autant essayer de les
arrêter progressivement. Encore faut-il trouver une solution pour que je puisse dormir, etc.
Objectifs et stratégies d’intervention
• Encourager la décision.
• Augmenter le niveau de connaissance : informations sur le sevrage (méthodes, symptômes,
traitements non-médicamenteux, etc.).
• Renvoyer chez le médecin pour une stratégie d’action.
La personne a confiance en ses capacités de changement, c’est le bon moment pour elle. Elle est
convaincue de la nécessité de changer de comportement. Elle a contacté le médecin pour entreprendre un sevrage. C’est une étape difficile, qui nécessite beaucoup de soutien et de valorisation de
la part des soignants et de l’entourage.
Ex : Maintenant, je demande un programme d’accompagnement pour cesser la consommation de
somnifères. Je désirerais l’entamer la semaine prochaine.
Objectifs et stratégies d’intervention
• Valoriser la décision et encourager le patient.
• Rappeler les informations sur le sevrage (méthodes, symptômes, traitements non-médicamenteux,
etc.). Le sevrage est progressif et peut prendre du temps, il ne faut pas vouloir aller trop vite.
• Soutenir et suivre le sevrage : importance de la fréquence des contacts, y compris avec le médecin.
• Référer au médecin en cas de symptômes de sevrage importants.
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Rechute 5. Maintien – Consolidation
Campagne 2007-2008
Le patient a arrêté depuis plusieurs mois et résiste aux diverses tentations de consommer à nouveau
des benzodiazépines. Il a le sentiment d’être capable de s’en passer, ce qui favorise l’estime de soi. Il
tente aussi de trouver des alternatives à cette consommation.
Objectifs et stratégies d’intervention
L’objectif principal de cette étape est d’éviter la rechute et de stabiliser le changement comportemental.
• Valoriser le patient (Ex : Félicitations ! Ce n’est pas facile d’arrêter et vous y êtes parvenu !).
• Résumer et valoriser les acquis (Ex : meilleure concentration en journée, meilleure qualité de sommeil).
• Rappeler régulièrement les motivations à l’origine du changement.
• De nouvelles motivations peuvent émerger (meilleur sommeil, amélioration de la confiance
personnelle, etc.). A l’inverse, de nouvelles questions peuvent survenir : Les avantages espérés sontils présents ? Des inconvénients imprévus viennent-ils perturber la décision ?
Si de nouvelles difficultés surviennent, un renvoi chez le médecin s’impose.
La personne doit être rassurée. “Craquer” est humain. Les rechutes font partie du processus d’arrêt et
sont fréquentes. Ce n’est pas catastrophique, pour autant que l’on puisse trouver en soi les motivations
pour se relever.
Objectifs et stratégies d’intervention
Ecoute empathique et valorisation de la tentative :
Ex : Je comprend que vous soyez déçu d’avoir rechuté, d’un autre côté vous avez réussi à bien dormir
pendant 2 semaines sans somnifère.
Chercher l’origine du découragement et de la rechute, les aspects positifs du sevrage par des questions ouvertes :
• Quelle était la qualité du sommeil ?
• Y a-t-il eu des symptômes de sevrage ?
• Quel a été l’accompagnement durant le sevrage ? Comment a-t-il été suivi ?
• Comment la personne gère-t-elle son stress ?
• Quelles sont les motivations qui la pousseraient à réessayer ?
• Quels seraient les moyens complémentaires nécessaires pour une prochaine tentative de sevrage ?
Résumer les aspects positifs et chercher avec le patient des solutions pour surmonter les difficultés rencontrées lors d’une prochaine tentative. Augmenter la confiance :
Ex : Si je comprends bien, vous avez rechuté à cause de problèmes professionnels. Comment pensezvous que vous pourriez y faire face dans le futur ?
Référer au médecin si nécessaire.
Tabel 3. Stades de changement de comportement
2. Approche motivationnelle
 Définition et état d’esprit
L’entretien motivationnel est une approche directive centrée sur la personne, qui vise à amener un changement
de comportement, en aidant le patient à explorer et à résoudre son ambivalence, à sortir de son immobilisme.
L’ambivalence, hésitation dans le choix entre deux ou plusieurs options, est un frein puissant à la décision de
changer. Le principe de l’approche motivationnelle est de créer et d’amplifier, dans la manière de voir du patient, une divergence entre son comportement actuel et ses valeurs de références ou ses objectifs plus généraux. Le professionnel de la santé va aider le patient à identifier ses valeurs intrinsèques qui seront les moteurs du
changement. C’est toutefois la personne elle-même et non l’intervenant qui résout cette ambivalence.
La motivation au changement doit venir de la personne elle-même, elle ne peut être imposée par l’extérieur.
Or, le professionnel de la santé aura souvent tendance à prendre parti contre la consommation de benzodiazépine (réflexe correcteur). Dans ce cas, on constate généralement que la personne va argumenter en faveur
de sa consommation et ce, parfois, d’une manière que l’on peut juger totalement irrationnelle.
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Campagne 2007-2008
L’entretien va se focaliser sur les inquiétudes et les points de vue du sujet, sur son ambivalence, et non directement sur le problème à résoudre. La personne doit être considérée dans sa globalité.
Cette approche se caractérise par une forme de partenariat entre un intervenant et une personne. Il ne s’agit
pas ici d’une relation classique « expert – malade ». L’entretien se déroule dans une atmosphère empathique :
la persuasion, la confrontation agressive et l’argumentation sont des concepts opposés à l’esprit de cette méthode.
Exemples
Patient : « Mes accidents de voiture n’ont rien à voir avec ma consommation de somnifères. Vous savez comme
moi que dans cette ville, à l’heure de pointe, les gens roulent comme des sauvages etc. »
Pharmacien(ne) (confrontant) : « Ne me dites pas qu’avec vos 6 XYZ par jour, vous avez les réflexes suffisants
pour conduire. De plus, je constate que ce sont deux médecins qui vous les prescrivent. Je n’ai pas d’autres
choix que de les en avertir. »
Pharmacien(ne) (confrontant) : « Vous pensez que vos deux accidents de la semaine dernière ne sont pas liés
à votre consommation de XYZ. Aussi, je constate qu’il y a six mois, le médecin vous en avait prescrit un par jour,
il a augmenté la dose par la suite et maintenant vous avez deux médecins prescripteurs. Il est connu qu’une
consommation de XYZ peut diminuer les réflexes au volant. Qu’en pensez-vous ? »
 Principes
Les principes de bases définissent les attitudes de l’intervenant dans la conduite de l’entretien.
1. Exprimer de l’empathie
L’empathie désigne une attitude envers autrui, caractérisée par un effort objectif et rationnel de compréhension intellectuelle des ressentis de l’autre.
Dans la relation à l’autre, il n’y a empathie qu’à condition que tous préjugés et jugements à son égard soient
écartés.
Eprouver une compréhension empathique nécessite donc de se mettre à la place de l’autre, tout en conservant un regard différent, sans éprouver les mêmes émotions ou désespoirs (l’empathie n’est pas de la compassion). On peut exprimer de l’empathie soit en exprimant directement sa compréhension, soit en reflétant les
pensées et émotions de son interlocuteur sans porter de jugement. Exemple
Pharmacien(ne) :« Vous avez traversé une épreuve particulièrement éprouvante ».
2. Développer la divergence
La motivation au changement survient lorsque les gens perçoivent une contradiction entre leur comportement
actuel et leurs valeurs et / ou objectifs personnels. Le travail motivationnel consiste à relever ces contradictions
et à être le partenaire extérieur du dialogue intérieur que cela génère. Les arguments en faveur du changement sont ceux du patient (par ex : boire de l’alcool versus être un « bon » père de famille). Le reflet (cfr. plus
loin) est utilisé pour renforcer certains points.
Exemple
Pharmacien(ne) :« Qu’est ce qui vous préoccupe dans votre consommation de XYZ ? »
3. « Rouler » avec la résistance – Eviter les argumentations, éviter le mot « mais »
La résistance du patient peut se repérer par plusieurs types d’attitude du patient : rejet de l’expertise et/ou
désintérêt face au discours du thérapeute, interruption défensive de son discours, déni du problème, etc.
Le style confrontationnel (plaidoyer pour le changement, argumenter, démontrer, prouver, faire réfléchir, persuader) a pour effet de renforcer la résistance, particulièrement si ces interventions précèdent la demande du
patient.
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Campagne 2007-2008
Comme la motivation, la résistance au changement n’est pas une caractéristique intrinsèque au patient. Elle
est plutôt le produit d’interactions successives entre celui- ci et ses proches et / ou son thérapeute. Il ne faut pas
s’opposer à la résistance, mais la considérer comme naturelle et compréhensible dans un processus de changement. Elle doit être considérée comme un signal ; elle montre au soignant qu’il doit changer d’attitude.
Exemple
Patient : « Pourquoi me donnez-vous cette brochure sur les somnifères ? Seriez-vous en train de me dire que je
dois arrêter d’en prendre pour dormir ? »
Pharmacien(ne) : « C’est juste de l’information. C’est à vous de décidez ce que vous en ferez. Naturellement,
personne ne peut vous forcer à arrêter les somnifères. »
4. Renforcer le sentiment d’efficacité personnelle
Le patient se sentira prêt à changer s’il a une confiance suffisante en sa capacité à mettre en oeuvre le changement. Ainsi une personne peut être consciente de l’effet néfaste de sa consommation de somnifères sur sa
concentration en journée, mais ne s’engagera pas pour autant dans un processus de changement de comportement si elle n’a aucune confiance en sa capacité à réussir. Il est donc indispensable d’encourager la
personne, de la valoriser et ce, tout au long de sa démarche.
 Techniques « OU V E R »
Ces techniques sont utilisées pour ouvrir la communication, principe essentiel de l’approche motivationnelle.
Elles permettent dans un premier temps d’explorer l’ambivalence. Après quoi, elles seront utiles pour mettre en
évidence les éléments en faveur du changement : désir, capacité, raisons, et nécessité de changer.
1. Questions OUvertes
Elles favorisent l’expression des motivations intrinsèques du patient et permettent de faire ressortir ses préoccupations. A l’inverse, les questions fermées (réponses brèves, réponses par oui ou non) favorisent le besoin d’information de l’intervenant plutôt que le besoin du patient d’être compris.
Exemples d’application de questions ouvertes : la balance décisionnelle
Relatives à la consommation
Relatives à l’arrêt de la consommation
1. Comment est votre sommeil quand vous prenez
le somnifère XYZ ?
4. Quels avantages retireriez-vous de l’arrêt de
ces XYZ ?
2. Quels sont les inconvénients liés à la prise de
somnifères qui vous inquiètent le plus ?
3. Quelles sont vos craintes par rapport à l’arrêt
de la consommation de XYZ?
Exemples de questions fermées ( à éviter dans le cadre de cette approche)
• « Ne trouvez-vous pas qu’il serait important de diminuer votre consommation d’XYZ ? »
• « Etes-vous anxieux ? »
• « Ne prenez-vous pas trop de XYZ ? »
Pour mettre en évidence les motivations et les freins au changement, la balance décisionnelle est un outil utile
et simple à utiliser à l’officine.
Dans un premier temps, les avantages et les inconvénients de la poursuite du comportement actuel peuvent
être évalués (reconnaître les avantages d’aujourd’hui dont il faudra faire le deuil). Par après, les inconvénients
et les avantages du changement pourront être évalués de la même manière.
2. Valorisation
Pour renforcer l’ouverture de la relation, il faut veiller à valoriser le patient et le soutenir durant tout l’entretien.
Le simple fait qu’il ait envie de changer peut déjà être souligné.
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Campagne 2007-2008
Exemples
« Je vois que vous êtes quelqu’un de volontaire. »
« Il est évidemment plus simple de continuer les XYZ que de modifier certaines habitudes, vous avez fait un choix
difficile, félicitations. »
3. Reflet et Ecoute active
Le reflet permet à l’intervenant et au patient d’être sur la même longueur d’onde et de faire ressortir les motivations du patient. Un reflet est une affirmation et non une question, il permet de résumer et de compléter ce que
dit le patient et ce à deux niveaux : on peut faire un reflet de contenu et/ou de sentiment. C’est une technique
difficile à maîtriser, qui nécessite un peu d’entraînement et parfois du temps (ce qui n’est pas toujours évident
en officine !). Mais un reflet ou une reformulation, placés judicieusement, permettent d’orienter le discours du
patient dans les domaines susceptibles d’accroître sa motivation.
Exemple 1 : reflet simple
Patient : « Si j’essaie d’arrêter mes XYZ, je ne tiendrai pas trois jours »
Pharmacien(ne) : « Vous ne voyez pas comment vous pourriez arrêter de prendre les XYZ »
Exemples 2 et 3 : reflet amplifié
Patient : « Ma femme exagère toujours. Je ne suis pas aussi dépendant qu’elle le dit. »
Pharmacien(ne) : « Il vous semble qu’elle n’a pas vraiment raison de s’inquiéter »
Patient : « Le contenu de ces brochures sur les somnifères n’est pas vraiment objectif. »
Pharmacien(ne) : « Si je comprends bien vous pensez que certaines personnes ont un intérêt particulier à exagérer les effets négatifs des somnifères ? »
Exemple 4 : double reflet (tient compte de l’ambivalence de la personne)
Patient : « D’accord, je prends peut-être à vos yeux beaucoup de XYZ, mais je n’ai pas vraiment l’impression
d’être dépendant. »
Pharmacien(ne) : « Vous constatez que votre consommation de XYZ pose des problèmes, mais c’est aussi important pour vous de ne pas être considéré comme quelqu’un de dépendant. »
Thomas Gordon définit certaines réactions comme étant des freins à l’écoute active.
1. Ordonner, diriger, commander
2. Alarmer, mettre en garde, menacer
3. Conseiller, faire des suggestions, fournir des solutions
4. Démontrer, argumenter, enseigner
5. Dire aux gens ce qu’ils doivent faire, moraliser
6. Désapprouver, juger, critiquer, blâmer
7. Faire honte, ridiculiser, étiqueter
8. Interpréter, analyser
9. Rassurer, sympathiser, consoler
10. Questionner, mettre à l’épreuve
11. Se mettre en retrait, penser à autre chose,
plaisanter, changer de sujet
Le piège de l’expertise
Le professionnel de la santé peut parfois donner l’impression au patient qu’il a réponse à toutes les questions.
Cela tient le patient dans une passivité incompatible avec l’objectif qui est de résoudre par lui-même son ambivalence. Dans l’entretien motivationnel, le patient est considéré comme l’expert, dans le sens où il sait mieux
que quiconque quels sont ses objectifs, ses valeurs, ses compétences et ses motivations.
L’étiquetage est aussi un piège à l’écoute. Vouloir faire accepter au patient une étiquette (alcoolique, dépendant, etc.) est dévalorisant, jugeant, inefficace et devient rapidement un obstacle à la progression.
4. Résumé
Les résumés permettent de renforcer les éléments qui viennent d’être discutés et témoignent de l’écoute de
l’intervenant. Ils permettent également de souligner une ambivalence, de faire ressortir un élément important
de la motivation du patient et de dégager des pistes stratégiques de changement.
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Campagne 2007-2008
Exemple
« Si je comprends bien, depuis plusieurs mois, vous prenez des somnifères et vous m’avez dit vous-même que
cela ne vous empêchait pas de vous réveiller à 4 heures du matin, c’est pourquoi le médecin vous a proposé
un sevrage et vous semblez être satisfait de cette proposition.»
L’objectif de l’approche motivationnelle est d’aider les personnes à explorer leur vécu et leur ambivalence. Il
est important de mélanger les questions ouvertes, les reflets et les résumés pour faire ressortir les inconvénients
du statu quo, les avantages du changement, la confiance en les capacités de changement et la motivation au
changement.
3. Limites de cette approche à l’officine
Utiliser les techniques de l’entretien motivationnel pour favoriser la communication et l’écoute du patient ouvre,
à l’officine, des perspectives dans de nombreux domaines : dépendance, problèmes d’observance, mauvaises
habitudes alimentaires, etc.
Une des tâches du professionnel de la santé consiste à aider le patient à modifier son comportement dans
l’optique d’une amélioration de sa santé. Le soignant est souvent confronté à un manque de motivation de la
part du patient, qui se traduit par une résistance à ses conseils.
En officine, le manque de temps, de confidentialité et / ou d’expertise rend difficile la pratique d’un entretien
motivationnel complet chez une personne résistante ou non-ouverte au dialogue. Il serait dès lors plus adéquat
de parler d’« approche motivationnelle ».
Nous avons vu également que la motivation et la résistance ne sont pas des caractéristiques intrinsèques du
patient, mais sont fortement influencées par la relation avec l’entourage et /ou le professionnel de la santé.
Etre sensibilisé à l’approche motivationnelle et l’appliquer (dans la mesure du possible) permet de minimiser la
résistance et d’améliorer la motivation intrinsèque du patient. C’est déjà tout un programme !
4. Références
 SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux médecins généralistes : Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines 2005.
 SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, Manuel d’aide aux pharmaciens :
Anxiété, stress & troubles du sommeil. Campagne fédérale pour l’usage rationnel des benzodiazépines
2005.
 Di Clemente C.C., Prochaska J.O., Fairhurst S.K., Vecliver W.F., Velasquez, M.M., Rossi J.S. The process of smoking
cessation : An analysis of precontemplation, contemplation, and preparation stages of change. Journal of
Consulting and Clinical Psychology, 1991, 59, 295-304.
 http://www.entretienmotivationnel.org/
 Miller, Willem R., Rollnick, Stephen, Lécalallier, Dorothée, Michaud, Philippe. L’entretien motivationnel : Aider la
personne au changement. InterEditions, 2006.
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 1 : DUREE D’ACTION DES BENZODIAZEPINES
Benzodiazépines à courte duree d’action (demi-vie : < 4 heures)
nom de la substance
Spécialité
½ vie
INDICATION
(heures)
(d’après la notice scientifique)
2
Triazolam
Halcion®
Midazolam
Dormicum
®
1,5 - 2,5
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Sédation en cas d’interventions médicales
Benzodiazépines à duree d’action intermediaire (demi-vie : > 4 heures et < 24 heures)
Nom de la substance
Spécialité
½ vie
INDICATION
(heures)
(d’après la notice scientifique)
Alprazolam
Xanax® et génériques
6 - 12
Anxiété
Bromazépam
Lexotan et génériques
10 - 20
Anxiété
Brotizolam
Lendormin
Clotiazépam
Clozan®
Loprazolam
®
®
3-6
Insomnie
3 - 18*
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Dormonoct®
6 - 12
lnsomnie
Lorazépam
Temesta et génériques
10 - 20
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Lormétazépam
Loramet et génériques
10 - 12
Insomnie
Oxazépam
Seresta® et génériques
4 - 15
Anxiété
®
®
*temps de demi-vie du métabolite actif
Benzodiazépines à longue duree d’action (demi-vie : > 24 heures)
Nom de la substance
Spécialité
½ vie
(heures)
INDICATION
(d’après la notice scientifique)
Clobazam
Frisium®
12 - 60
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Clonazépam
Rivotril®
18 - 50
Epilepsie
Clorazépate
Tranxène®
36 - 200 *
Anxiété
Cloxazolam
Akton
Diazépam
Valium et génériques
23 - 200*
Flunitrazépam
Rohypnol® et génériques
36 - 200*
Flurazépam
Staurodorm®
Loflazépate d’éthyle
Victan®
Nitrazépam
Mogadon et génériques
15 - 38
Insomnie et épilepsie
Nordazépam
Calmday
36 - 200
Anxiété
Prazépam
Lysanxia®
36 - 200
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Tétrazépam
Epsipam®, Myolastan® et
génériques
18 - 26
Crampes musculaires
66 - 76
®
®
7 - 60*
75*
®
®
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
Anxiété, crampes musculaires, épilepsie et
sédation en cas d’examen ou d’anesthésie
Insomnie
Insomnie et insomnie liée à l’anxiété
Anxiété et insomnie liée à l’anxiété
* temps de demi-vie du métabolite actif
Substances Apparentées (plus chères que les benzodiazépines, effets indésirables similaires)
Nom de la substance
Spécialité
1/2 vie (heures)
INDICATION
(d’après la notice scientifique)
Zaléplone
Sonata®
2
Insomnie
Zolpidem
Stilnoct® et génériques
2
Insomnie
Zopiclone
Imovane® et génériques
5-6
Insomnie
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 2 : PHYTOTHERAPIE
Que conseiller à un patient qui se présente à l’officine en demandant de lui donner quelque chose pour mieux
dormir ? Avant tout, le rappel d’un certain nombre de mesures non-médicamenteuses s’impose. En cas de problèmes modérés d’anxiété, de stress ou de troubles du sommeil, la phytothérapie peut offrir une solution. En cas
de persistance du problème, adressez le patient à temps au médecin.
Il existe plusieurs plantes qui sont envisagées pour le traitement de l’anxiété, du stress et des troubles du sommeil,
la Valériane et la Passiflore sont parmi les mieux étudiées. Les spécialités enregistrées comme médicaments
sont à préférer. La combinaison avec l’alcool ou des somnifères et calmants peut potentialiser l’effet sédatif.
Valériane (Valeriana officinalis - racine)
La valériane est traditionnellement utilisée comme produit apaisant et inducteur de sommeil. Des études, datant d’avant 2000, ont montré que la valériane est un somnifère sûr, sans effet résiduel (hang-over) notable.
Elle diminuerait le temps d’endormissement et améliorerait la qualité du sommeil. Les résultats d’études plus
récentes sont un peu plus nuancés. Aucun phénomène d’accoutumance n’a encore été rapporté à ce jour,
mais elle n’est cependant pas exclue. En ce qui concerne les préparations de valériane, un problème pratique
se pose au niveau des différences importantes de composition quantitative et qualitative des divers produits.
Par ailleurs, des effets secondaires ont été rapportés ; la valériane est contre-indiquée pendant la grossesse,
l’allaitement et chez les personnes ayant une mauvaise fonction hépatique. Des questions subsistent à propos
de la sécurité et des effets d’une utilisation à long terme. Les spécialités suivantes contiennent de la valériane,
combinée ou non à d’autres plantes, et sont enregistrées comme médicament :

Dormiplant®

Natudor®

Relaxine®

Seneuval®

Songha®

Valerial®
Passiflore (Passiflora incarnata)
La Passiflore est traditionnellement utilisée pour le traitement de l’agitation et de l’anxiété. Il n’est pas exclu que
ce produit soit à l’origine d’une accoutumance (manque d’études suffisantes). À faible dose, sa toxicité semble
minime. A ce jour, il n’existe pas de données suffisantes à propos des effets d’une prise prolongée. Les spécialités
suivantes contiennent de la passiflore, associée ou non à d’autres plantes, et sont enregistrées comme médicament :

Seneuval®

Sedanxio®

Sedinal®
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 3 : ADRESSES UTILES
La Fondation Julie Renson fournit une base de données détaillée sur les structures de soins en santé mentale
dans toute la Belgique. Possibilité de faire une recherche par thérapie, par problématique, par région, etc.
Fondation Julie RENSON
http://www.julierenson.be ou sur http://www.theseas.be
Tél. : 02/538.94.76
Fax : 02/534.38.64
[email protected]
Pour la région bruxelloise, il existe un service d’appui et d’orientation téléphonique pour les professionnels
(médecins, pharmaciens, etc.) confrontés à des problèmes de santé mentale.
Eole
www.eolepsy.be
Rue du Président 53
1050 BRUXELLES
Tél. 02/223.75.52 (24h/24)
[email protected]
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 4 : Dépliant–patient « Troubles du sommeil »
Medicaments
Données Ƈ Information - patient :
TROUBLES DU SOMMEIL
Nous
avons tous besoin de dormir pour récupérer tant physiquement que mentalement de la journée passée et
retrouver de l’énergie pour le lendemain.
Les besoins en sommeil varient d’une personne à l’autre, mais changent aussi avec l’âge. Les personnes âgées ont
souvent un sommeil plus léger et des périodes de réveil plus longues. Il est normal de s’éveiller de temps à autre
pendant la nuit. Tant que vous vous rendormez facilement et rapidement, il n’y a pas de problème.
Le manque de sommeil peut devenir un problème si ses manifestations ont des répercussions importantes sur votre
journée : fatigue, irritabilité, somnolence, difficultés de concentration, etc. La persistance du manque de sommeil
pendant plusieurs semaines peut avoir des conséquences sur votre santé.
Si vous avez d’autres questions,
Conseils utiles
demandez conseil à votre
A éviter :
pharmacien ou votre médecin !
Evitez les efforts intenses dans l’heure avant le coucher.
Evitez les repas lourds et / ou fortement épicés, le tabac, les boissons contenant de la caféine (café, thé, cola) avant
de vous coucher.
Ne vous couchez pas sans avoir mangé.
Ne consommez pas de boissons alcoolisées dans les 2 heures précédant le coucher.
L’alcool favorise l’endormissement, mais est à l’origine d’un sommeil moins profond et de réveils plus fréquents.
Evitez de dormir en journée. La sieste de l'après - midi ne doit pas dépasser une demi - heure.
Ne restez pas allongé dans votre lit si vous ne parvenez pas à vous (r)endormir. Si vous êtes toujours éveillé après
A faire :
une demi - heure, levez-vous et faites une activité calme dans une autre pièce ; attendez de vous sentir à nouveau
fatigué avant de vous recoucher.
Choisissez un bon matelas et un bon oreiller.
Privilégiez, dans la chambre à coucher, une température agréable (16 - 18°c), une aération suffisante et l’obscurité .
Levez - vous chaque jour à la même heure.
Essayez d’être aussi actif que possible en journée. Préparez-vous au sommeil une demi - heure avant de vous
coucher en faisant une activité qui vous détend.
Si vos troubles du sommeil perturbent sévèrement votre vie quotidienne et que de simples conseils ne vous permettent
pas de les contrôler, faites appel à votre médecin généraliste. Ces plaintes peuvent être soignées. Votre médecin pourra
éventuellement vous orienter vers un spécialiste afin de trouver ensemble la meilleure solution.
Somnifères : les benzodiazépines
Les benzodiazépines et les substances apparentées (zaléplone, zolpidem, zopiclone) constituent la catégorie la
plus importante de somnifères. Elles peuvent être temporairement utiles pour surmonter les moments difficiles.
Elles n’ont toutefois aucun effet sur la cause sous - jacente.
La somnolence est un effet indésirable fréquent des benzodiazépines, particulièrement au réveil, et est à l’origine
de nombreuses chutes et fractures. Des troubles de la mémoire et de la concentration peuvent également survenir.
Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets indésirables des benzodiazépines.
Les calmants et anxiolytiques peuvent perturber la conduite de véhicules
et les capacités de réaction. Redoublez de prudence si vous conduisez.
Pour de plus amples informations,
lisez aussi la notice !
La prise de fortes doses et / ou la combinaison des benzodiazépines
avec l’alcool renforcent leurs effets indésirables.
Vous souffrez d’effets indésirables ? Demandez conseil à votre pharmacien et / ou médecin.
Ne prenez jamais de somnifères de votre propre initiative ! N’augmentez jamais la dose par vous - même !
Un usage prolongé entraîne de l’accoutumance et de la dépendance.
L’arrêt brutal d’un traitement de longue durée peut déclencher des symptômes de sevrage.
L’arrêt doit être progressif. Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin !
Cachet de la pharmacie :
Suivez toujours les conseils de votre médecin.
Respectez la posologie et la durée du traitement !
Cette fiche a été élaborée sur base des recommandations du Service Public Fédéral Belge
dans le cadre de la campagne : " Anxiété, stress et troubles du sommeil - 2005” (www.health.fgov.be/benzo).
©
Service Projets Scientifiques CDSP • CWOA, janvier 2008
Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress,
anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo).
Ils peuvent être téléchargés via :
 www.sspf.be
 www.ipsa.be
 www.apb.be
et sont également accessibles, via Delphi Care, dans votre programme informatique officinal.
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 5 : Dépliant–patient « Stress et anxiete »
Medicaments
Données Ƈ Information - patient :
STRESS ET ANXIÉTÉ
1/2
Le stress et l’anxiété sont avant tout des réactions normales de l’être humain face à une situation présentant un
certain danger.
STRESS : naturel ou pathologique ?
Le
stress fait partie du quotidien. Léger et épisodique, il est acceptable et même bénéfique : il pousse à
réagir, à être créatif, à trouver des solutions pour faire face aux difficultés et faire baisser la tension.
La résistance de l’organisme aux tensions dépend de facteurs physiques, psychologiques et sociaux : une
bonne santé, par exemple, ou le soutien de l’entourage, peuvent aider à mieux surmonter les difficultés et les
tensions et à éviter le stress. Si, par contre, l’organisme ne parvient pas ou plus à résister aux tensions, un
stress plus permanent s’installe. Il peut être à l’origine de plaintes d’ordre psychologique ou physique
(difficulté de concentration, douleurs à l’estomac, palpitations, troubles du sommeil, maux de tête, anxiété
etc.) et perturber la vie quotidienne.
Ces symptômes sont un signal d’alarme de votre organisme auxquels il faut prêter attention !
Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin.
Conseils utiles
Augmentez la résistance au stress
Si vous avez d’autres questions,
demandez conseil à votre
pharmacien ou votre médecin !
Ayez un bon équilibre entre travail et détente.
Trouvez un exutoire positif à vos tensions (sport, marche, hobby, etc.).
Recherchez et faites ce qui vous fait plaisir. Essayez de vous réserver chaque jour un moment libre pour faire
une activité qui vous est agréable!
Apprenez
à maîtriser le stress, apprenez à vous détendre. L’activité physique, les massages, le yoga, etc.
peuvent vous y aider.
Veillez à dormir suffisamment, à manger sainement et à pratiquer une activité physique régulière. Evitez de
fumer, de grignoter, évitez les boissons alcoolisées ou contenant de la caféine (café, thé, cola).
Cherchez
un soutien dans votre entourage : une bonne conversation ou une oreille attentive réduisent les
tensions. Essayez de prendre de la distance par rapport aux événements.
Diminuez les tensions
Identifiez les situations à l’origine de votre stress et essayez, dans la mesure du possible, de les éviter. Si ce
n’est pas possible, essayez d’aborder la situation différemment, voyez - la avec les yeux d’un autre.
Parlez - en à vos proches, à un confident. Ils pourront vous aider à voir si une autre approche du problème est
possible.
Établissez
un planning de travail. Dressez une liste des tâches à réaliser. Demandez-vous si elles sont
"vraiment" nécessaires et déterminez vos priorités. Vous aurez ainsi le sentiment de mieux maîtriser la situation
et vous diminuerez votre stress.
Apprenez à dire "non". Ne pas tenir ses engagements génère du stress et de la tension.
L’ANXIÉTÉ : une fatalité ?
Tout
le monde éprouve, un jour ou l’autre, un sentiment d’anxiété face à un danger réel ou imaginaire.
L’anxiété se manifeste par une sensation d’inquiétude, d’appréhension, de tension nerveuse, mais aussi par
des manifestations physiques (palpitations, transpiration, vertiges, oppression, crampes d’estomac, etc.).
Chez
certaines personnes, ces manifestations peuvent se présenter très régulièrement ou encore très
intensivement, au point que cela perturbe leur vie quotidienne.
L’anxiété
peut survenir par crise brutale, sans raison apparente ou au contraire dans des situations
spécifiques (grands espaces, animaux, vide, etc.). Elle peut être consécutive à un événement traumatique
(accident, hold - up, etc.).
L’anxiété
peut aussi se manifester par des idées obsédantes, parfois accompagnées de comportements
répétitifs incontrôlables (TOC ou Troubles Obsessionnels Compulsifs).
Cette fiche a été élaborée sur base des recommandations du Service Public Fédéral Belge
dans le cadre de la campagne : " Anxiété, stress et troubles du sommeil - 2005” (www.health.fgov.be/benzo).
Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress,
anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo).
Ils peuvent être téléchargés via :
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et sont également accessibles, via Delphi Care, dans votre programme informatique officinal.
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Campagne 2007-2008
ANNEXE 5 : Dépliant–patient « Stress et anxiete »
STRESS ET ANXIÉTÉ
2/2
Conseils utiles
Apprenez à penser autrement
Vous n’êtes atteint d’aucun mal dangereux et ne courez aucun danger !
Rappelez - vous que rien de catastrophique ne vous est arrivé lors des épisodes précédents,
ceci va diminuer votre anxiété.
Essayez de penser à quelque chose d’agréable dès l’apparition des sensations d’anxiété.
Apprenez à vous sentir différemment
Apprenez à vous relaxer, à respirer calmement.
En cas d’attaque de panique, placez un petit
sac (plastique) devant votre bouche et respirez calmement à
quelques reprises ; cela calmera rapidement la crise.
Apprenez à agir différemment
Essayez de ne pas fuir les situations à l’origine de votre anxiété. Cela ne résout pas le problème, mais risque au
contraire de l’intensifier. Essayez de vous habituer progressivement aux situations qui vous angoisse. En
constatant et en acceptant à l’avance que ces situations occasionnent des sensations désagréables, mais jamais
dangereuses, vous remarquerez que progressivement votre anxiété va disparaître.
Faites de l’exercice physique !
Parlez de votre anxiété à vos proches, cela peut vous soulager et éventuellement leur permettre de vous aider.
Vous constaterez aussi que vous n’êtes pas seul dans ce cas.
Evitez les boissons alcoolisées. L’alcool peut vous donner l’impression de calmer l’anxiété, mais ce n’est pas une
solution. Il existe un risque important que vous en deveniez dépendant et de plus, en cas d’abus, vous
constaterez rapidement dès le lendemain une aggravation des symptômes d’anxiété.
Diminuez votre consommation de café et de tout autre excitant.
Il est parfois difficile de distinguer le stress de l’anxiété. Les personnes stressées sont également anxieuses, elles
s’endorment facilement, mais s’éveillent vers 4 heures du matin. A l’inverse, les anxieux ne sont pas
nécessairement stressés et ont plus fréquemment des problèmes pour s’endormir.
Si votre stress ou votre anxiété perturbe sévèrement votre vie quotidienne et que de simples conseils ne vous
permettent pas de le contrôler, faites appel à votre médecin généraliste. Le stress et l’anxiété peuvent être
soignés. Votre médecin pourra éventuellement vous orienter vers un spécialiste afin de trouver ensemble la
meilleure solution.
Calmants et anxiolytiques : les benzodiazépines
Les benzodiazépines constituent la catégorie la
plus importante de calmants et d’anxiolytiques. Elles peuvent être temporairement utiles pour surmonter les
moments difficiles. Elles n’ont toutefois aucun effet sur la cause sous - jacente.
La somnolence est un effet indésirable fréquent des benzodiazépines, particulièrement au réveil,
et est à l’origine de nombreuses chutes et fractures. Des troubles de la mémoire et de la concentration
peuvent également survenir.
Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets indésirables des benzodiazépines.
Les calmants et anxiolytiques peuvent perturber la conduite de véhicules
et les capacités de réaction. Redoublez de prudence si vous conduisez.
Pour de plus amples informations,
lisez aussi la notice !
La prise de fortes doses et / ou la combinaison des benzodiazépines
avec l’alcool renforcent leurs effets indésirables.
Vous souffrez d’effets indésirables ? Demandez conseil à votre pharmacien et / ou médecin.
Ne prenez jamais de calmants et d’anxiolytiques de votre propre initiative ! N’augmentez jamais la dose par
vous - même !
Un usage prolongé entraîne de l’accoutumance et de la dépendance.
L’arrêt brutal d’un traitement de longue durée peut déclencher des symptômes de sevrage.
L’arrêt doit être progressif. Parlez en à votre pharmacien et / ou médecin !
Cachet de la pharmacie :
Suivez toujours les conseils de votre médecin.
Respectez la posologie et la durée du traitement !
Cette information vous est offerte par votre pharmacien !
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Ces dépliants–patient ont été élaborés sur base des recommandations de la campagne fédérale “Stress,
anxiété et troubles du sommeil” de 2005 (www.health.fgov.be/benzo).
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