ANTIGONE

Transcription

ANTIGONE
ANTIGONE
D’après Sophocle Mise en scène Lucie Berelowitsch
LES DAKH DAUGHTERS / LES 3 SENTIERS
Vendredi 29 janvier 2016 • 20H
THÉÂTRE, MUSIQUE DÈS 15 ANS
SPECTACLE EN UKRAINIEN, RUSSE ET FRANÇAIS SURTITRÉ
REVUE DE PRESSE
Normandie Actu - Mathieu Girard - 12/01/2016
ouest france - janvier 2016
LA TERRASSE - Catherine Robert - janvier 2016
[Interview] De l'Ukraine à la Comédie de Caen, Lucie Berelowitsch présente Antigone
La Comédie de Caen (Calvados) programme Antigone, du 19 au 21 janvier 2016. Cette pièce de Lucie
Berelowitsch a vu le jour en Ukraine, juste après la révolution de Maïdan.
Du 19 au 21 janvier 2016, dans le cadre du festival Écritures Partagées, la Comédie de Caen (Calvados) programme
Antigone. Cette pièce adaptée de l’œuvre de Sophocle et Brecht a été mise en scène par Lucie Berelowitsch, de la
compagnie Les Trois sentiers, qui est installée à Urville Nacqueville, près de Cherbourg (Manche).
Ce spectacle est né après la révolution de Maïdan, en Ukraine, et s’appuie sur le talent d’artistes locaux, parmi
lesquels les étonnantes Dakh Daughters. Interview.
Une pièce née après la révolution de Maïdan, en Ukraine
Normandie-actu : Lucie Berelowitsch, vous êtes l’un des nouveaux artistes associés à la Comédie de Caen. Pouvezvous revenir sur votre parcours ?
Lucie Berelowitsch : Je viens d’une famille russe. J’ai suivi une formation de théâtre musical au Gitis, le Conservatoire
de Moscou (Russie). Je suis revenue en France à l’âge de 20 ans. J’ai débuté comme comédienne sur plusieurs projets,
avant de passer à la mise en scène. Puis j’ai rencontré Thibault Lacroix, qui sortait du Conservatoire de Paris (Îlede-France), avec qui j’ai monté L’Histoire du soldat de Stravinski et Ramuz. Puis on a créé notre compagnie, Les
Trois Sentiers, avec laquelle, à partir de 2007, nous avons commencé à travailler avec le Trident, la Scène nationale
de Cherbourg (Manche). À partir de là, nous nous sommes investis de plus en plus en Normandie. Il y a deux
ans, par exemple, nous avons monté Lucrèce Borgia, avec Marina Hands dans le rôle titre, en collaboration avec
la Comédie de Caen.
Du 19 au 21 janvier 2016, vous présentez Antigone à la Comédie de Caen. Comment est née cette pièce ?
Après m’être éloignée de la Russie pendant plusieurs années, je suis revenue à Saint Petersbourg diriger un
laboratoire autour de L’Idiot, en 2014. En avril 2015, on m’a proposé de participer à un voyage organisé à Kiev
(Ukraine) avec différents directeurs de théâtre. C’était quelques mois après la révolution de Maïdan (Ndlr : place
centrale de Kiev, où se réunissaient les manifestants). Il y avait encore des barricades dans les rues mais, en même
temps, la vie reprenait son cours. Je me suis demandé comment on se reconstruit après de tels événements. Je me
posais plein de questions, puis on m’a proposé de faire une mise en scène à Kiev. Parler directement de la situation
me semblait présomptueux, mais, en même temps, je ne me voyais pas faire une pièce qui ne parlait pas de ça. Alors
j’ai relu Antigone, l’œuvre de Sophocle, puis celle de Brecht. Dans le contexte ukrainien, ce texte a énormément de
sens et permet de parler de ce qui s’y passe de façon universelle : qu’est-ce qu’une guerre fraternelle ? Que fait-on
avec ses morts ? Si on détruit tout, comment reconstruit-on ?
Les Dakh Daughters, des véritables Antigone !
Comment avez-vous adapté ce texte ?
Je l’ai retravaillé avec des acteurs ukrainiens. Je suis partie du français, de Sophocle et de Brecht, pour aller vers un
texte russo-ukrainien. Comme le passage de l’intime à la Cité est une des problématiques d’Antigone, j’ai trouvé
cela intéressant de travailler sur cette question-là : les passages plus intimes sont en ukrainien, et dès que l’ambiance
devient plus officielle, je passe au russe.
Vous avez aussi fait la connaissance des Dakh Daughters, une rencontre décisive…
Oui. Ces filles font partie du Dakh Théâtre, la seule troupe de théâtre indépendante ukrainienne. Elles sont à la fois
actrices, chanteuses et musiciennes, et elles allaient souvent sur Maïdan. Des véritables Antigone de la nouvelle
Ukraine ! Elles représentent une nouvelle génération de femmes qui respectent leurs traditions, leur folklore, leur
culture, qui ont envie de valoriser cela, et qui, d’un autre côté, sont complètement modernes et européennes.
Comment contribuent-elles à votre pièce ?
L’une des chanteuses joue le rôle d’Antigone. Les autres forment le chœur et, ensemble, elles ont composé toutes
les chansons qui sont interprétées en live pendant le spectacle.
Nous sommes proches de l’esprit d’une comédie musicale ?
(Rires) Non, pas du tout ! C’est du théâtre, on raconte vraiment l’histoire d’Antigone, qui est traitée très profondément.
Ce n’est pas une comédie musicale, même s’il y a beaucoup de musique, avec des chœurs chantés. C’est ce qui se
faisait à l’époque de la tragédie grecque, où l’on pouvait voir des créations un peu tribales.
Vous avez déjà présenté votre pièce en Ukraine en 2015. Comment a réagi le public ?
C’était très très fort, vraiment incroyable. Par rapport à la situation que vivent les Ukrainiens, le spectacle leur
parlait directement. C’est un public très diversifié, avec des jeunes, des vieux, issus de toutes les classes sociales.
Mais, contrairement aux Français, ils viennent au théâtre pour qu’on leur raconte une histoire. Soit ils sont émus,
soit ils ne le sont pas. Ils ne sont pas du tout dans la réflexion : ils ressentent ou ne ressentent pas.
Normandie Actu - Mathieu Girard - 12/01/2016
Adaptée par Lucie Berelowitsch.
Cette « Antigone » a vu le
jour à Kiev, au lendemain
de la Révolution de Maïdan.
L’actualité irrigue inévitablement
le propos. L’écriture est
puissante, par l’éclat des voix et
l’engagement des mouvements,
la multitude de langues et la
somptuosité des tableaux.
Janvier 2016