Bruit de Terroirs N° 12 - NERAC

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Bruit de Terroirs N° 12 - NERAC
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N° 12
Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique
Nérac
Lycée Jacques de Romas
du 24/04/2006 au 04/05/2006
MÉMOIRE DE TERROIRS
Nérac, ville chargée de lumière et d’histoire, nous invite pour
la 2ème fois. Il y a 9 ans déjà,
nous avions été séduits par cette petite cité gasconne au charme tranquille et quelque peu
désuet.
Combien de grandes figures ont
jalonné l’histoire de la ville pour
en façonner la légende. Des rois
bien sûr, à commencer par Henri IV, mais aussi François 1er,
Louis XIII et Louis XIV, des reines au premier rang desquelles
Marguerite d’Angoulême et sa
fille Jeanne d’Albret, mais encore Catherine de Médicis et sa
fille Marguerite de Valois, des
artistes tels Clément Marot,
Agrippa d’Aubigné ou encore
Georges Sand, d’autres illustres
personnages comme Jean Calvin, le Prince de Condé, le Baron Haussmann.
Nous ne saurions terminer cette revue d’effectifs sans citer les
enfants de la ville : le physicien
Jacques de Romas – auquel le
lycée professionnel qui nous ac-
cueillait a emprunté son nom
pour lui rendre hommage -, inventeur du cerf volant électrique, au nez et à la barbe de
Benjamin Franklin. Plus près de
nous, le néracais Michel Polnareff, aujourd’hui exilé aux EtatsUnis après quelques démêlés fiscaux, apporte à la cité gasconne une jolie note musicale tant
il est vrai que cet artiste est l’un
des plus doués et des plus imaginatifs de sa génération.
EDITORAL
Et puis…2006 est le centième
anniversaire de l’accession à la
Présidence de la République de
l’enfant de Mézin (à quelques
kilomètres de Nérac), Armand
Fallières. Cet avocat est élu Maire et Conseiller Général de Nérac en 1871 avant d’être révoqué par décret du Président
Mac Mahon en 1874,
puis…rétabli dans ses fonctions
de Maire par un nouveau décret de ce même Mac-Mahon en
1876 et …à nouveau révoqué,
toujours par décret du même
Président…le 7 mars 1877….
Autres temps, autres mœurs.
Dernière étape provinciale de l’an-
Député du Lot-et-Garonne en
1876, mandat qu’il conservera
pendant 14 ans, puis Sénateur
de ce même département, il
sera par la suite plusieurs fois
Ministre et même un Président
du Conseil éphémère du 29 janvier au 17 février 1883.
C’est le 28 février 1906 qu’il
est élu Président de la république en battant d’une courte tête
son rival Paul Doumer. On lui
doit notamment la mise en place des isoloirs qui garantiront
le secret du vote.
née et c’est l’Aquitaine qui nous
reçoit, dans la jolie ville de Nérac, au passé chargé d’histoire.
C’est au lycée professionnel Jacques de Romas que nous avons
élu domicile pour cette quinzaine
et ce pour la 2ème fois. Nous y
avons retrouvé beaucoup d’amis
et de souvenirs vieux de 9 ans
déjà. Francis Kolb, Stéphane Pousset et l’ensemble de l’équipe pédagogique nous ont réservé un
accueil chaleureux qui nous a
permis de terminer notre périple
dans la joie et la bonne humeur.
Pour couronner le tout, les élèves
qui nous ont été confies – la classe de 1ère Bac Pro – se sont révélés fort intéressants et ont démontré, tout au long de la période,
une motivation et un entrain sans
faille. (photo de la classe)
Le Président
Philippe Gombert
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En passant par l’Histoire ...
IL
ÉT
AIT UNE FOIS… TROIS REINES ET UN ROI
ÉTAIT
La ville de Nérac doit beaucoup à ses femmes…. Elles lui ont
forgé une histoire et une notoriété qui en fit longtemps une capitale crainte et respectée.
La première à se distinguer fut
Marguerite d’Angoulême. Arrivée à Nérac presque
discrètement pour épouser
Henri d’Albret, roi de Navarre, la sœur de François 1er s’entourera d’une cour rapidement
brillante et éclairée. Aussi douce qu’intelligente, aussi cultivée
que puissante, elle ne se contentera pas de rayonner sur
Nérac. Son influence ira croissante et cette sœur bien aimée
de François 1er aura l’oreille de
son royal frère, jusqu’à éclipser totalement la très pâle et très
effacée Reine Claude.
Femme vivante et brillante, elle est aussi lettrée et écrira – à Nérac – l’œuvre qu’elle laissera à la postérité : l’Heptaméron, un
recueil de contes tirés de ses nombreux voyages.
Cette humaniste éclairée, ouverte aux idées nouvelles, sera aussi
l’une des grandes figures de la Renaissance.
Sa fille, Jeanne d’Albret, se
distinguera par son activité
débordante et son énergie
qu’elle met au service de ses
idées. Dotée d’une forte
personnalité, elle saura résister
aux plus puissants, à sa mère
comme à son oncle François
1 er . Sous l’influence de
Théodore de Bèze, le disciple
de Calvin, elle se convertit au
protestantisme, devinant déjà
les profonds remous que la
nouvelle religion va engendrer dans tout le pays.
Sous sa férule, Nérac devient très vite la capitale de la France
protestante. C’est ainsi qu’après avoir été une capitale culturelle,
grâce à la mère de Jeanne, la ville devient aussi capitale politique.
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Jeanne n’aura de cesse de se
dresser inlassablement contre
son éternelle rivale, Catherine
de Médicis. Cette dernière
aura toutefois raison de son
incroyable énergie quand
Jeanne ne pourra pas
empêcher le mariage de son
fils – le futur Henri IV – avec
Marguerite de Valois, la
fille de sa rivale et la sœur du
Roi de France. Elle en mourra
d’épuisement autant que de
chagrin, sans assister à ce que
l’on nommera « les noces de
sang », pour évoquer la nuit de
la Saint-Barthélémy, de si triste
mémoire et qui éclatera ce
même jour.
Elle n’aura néanmoins pas
combattu pour rien ….son fils
sera Roi de France : ce sera
sa victoire posthume.
Enfin sorti d’un cauchemar de
4 ans, Henri de Navarre finit
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IL
ÉT
AIT UNE FOIS… TROIS REINES ET UN ROI (SUITE)
ÉTAIT
par s’échapper de Paris et
rejoint Nérac où il s’installe et
mène beau train et grande
cour. Sa belle épouse que tout
le monde appelle déjà « la
Reine margot », le rejoint
rapidement pour quelques six
années qui seront les plus
belles du couple que l’on croit
alors uni pour longtemps,
malgré les frasques fréquentes
des deux époux.
petit château flanqué de quatre
tours rondes – une seule a
subsisté - et la maison de Sully
ou vécut le baron de Rosny,
confident, ami et principal
ministre d’Henri IV.
Sur la place Marcadieu, on a
immortalisé ce riche passé en
y installant la statue du bon roi
Henri, commandée en 1816 et
qui trôna longtemps dans la
cour du château de Nérac
avant que le Maire de Nérac
et futur Président de la
République , Armand Fallières,
ne décide de la déplacer pour
lui donner plus de lustre.
Tout ce que le royaume compte
d’esprits brillants et éclairés se
bouscule dans la ville
gasconne. Celle-ci brille alors
de tous ses éclats et fait montre
d’une grandeur et d’une
largesse d’esprit inégalée.
Ici en effet, protestants et
catholiques peuvent se
retrouver sans s’entre-déchirer,
quand tout le reste du pays
sombre dans la peur et les
massacres.
Le rôle politique de Nérac ne
cessera dès lors de grandir et
c’est ici que le futur Henri IV
se forgera une ambition et une
destinée qui le mèneront
jusqu’au faîte de la gloire et
du pouvoir.
On aurait pu désigner ce
moment de l’histoire de France
comme « le soleil de Nérac
brillant dans le ciel menaçant
du royaume de France ».
Bienheureux les néracais de
cette époque dont il ne reste
aujourd’hui que le souvenir
vivace de ces fastes d’antan et
quelques pierres que l’on
regarde avec émotion : un joli
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L’Armagnac
Une fois de plus, nous avons
ramené de notre voyage en
terre néracoise, un merveilleux
souvenir de terroir. Ici, nous
sommes aux portes du Ténarèze, l’un des meilleurs crus de
l’Armagnac. Cela, nous le savions en arrivant. Reste qu’il
nous fallait encore trouver celui qui allait nous initier aux
secrets et aux joies de la plus
ancienne liqueur du monde.
Ce guide fut pour nous Christian MOREL, un passionné
comme nous et un amoureux
des belles et bonnes choses.
Bienvenue donc au Domaine de
Bordes, le parc des anges…
C’est en 1920 qu’un certain
Morel quitte sa Suisse natale
pour s’installer, avec ses 5 enfants, dans le Sud-Ouest.
Deux des cinq « minots », Jacques et son frère, sillonneront
« le pays » quelques temps
avant de dénicher un vignoble
en bordure des Landes où ils
vont bientôt commencer à produire de l’armagnac.
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Ils réorganisent progressivement la vigne, replantant de
« l’ugni blanc » et du « baco »
ce cépage si ancien qui préfère les sols sablonneux. Le résultat ne se fait pas attendre.
C’est en 1927 qu’ils réalisent
leur première distillation.
En 1947 ils achètent un alambic armagnacais flambant neuf
chez les fils Northes à Agen.
Monté sur roues, il permettra et permet encore aujourd’hui de voyager dans les différents
domaines de la famille.
En 1967 la famille Morel décide, après mûre réflexion, de
se consacrer aux seuls armagnacs millésimés. Pari risqué
mais pari réussi, malgré la crise des années 1980 qui verra
le marché s’inverser : de 80%
d’armagnac et 20% de vin, la
commercialisation passe à
95% de vin et 5% d’armagnac. Le domaine de Bordes
n’est pas épargné, mais il
change opportunément de stratégie en commençant par faire un armagnac blanc, moins
cher, et utilisable pour des préparations variées (cocktails).
Les Morel replantent 80% des
93 hectares de terre avec des
cépages plus propices au vin,
tels le Colombard et les petit
et gros Manseng.
Aujourd’hui Christian Morel, le
fils de Jacques, continue inlassablement à faire vivre la tradition de l’armagnac et c’est le 11
novembre 1994 qu’il distille,
sous l’œil attentif et bienveillant
de son père, sa première récolte.
Christian, notre hôte, garde la
tête froide. Il sait bien que l’armagnac millésimé reste un
marché de niche et qu’il faut
s’ouvrir à l’international pour
trouver de nouveaux débouchés. Il a d’ailleurs quelques
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L’Armagnac (suite)
bons clients au Honduras, en
Suisse et au Japon. Il n’abandonne pas la France pour
autant car une petite voix sourde et lointaine lui susurre que
la nouvelle génération de consommateurs français a un petit
faible pour cette eau de vie qui
puise toute son énergie et sa
vivacité dans la bonne et
vieille terre gasconne.
Et qui sait…le métier de
bouilleur de cru a peut être
encore quelques beaux siècles
devant lui si les « anges du
domaine des Bordes » et la
nature généreuse de la terre
locale lui restent favorables.
Christian Morel est venu dîner
à bord de notre camion et il a
fait goûter aux 42 convives qui
partageaient la soirée midipyrénéenne, un Armagnac de
1979 qui a enthousiasmé les
gosiers des heureux participants à cette soirée.
Une belle légende gasconne, qui vient du fond
des âges, nous rapporte
ces quelques mots
« Lorsque Dieu créa le monde, il s’aperçut qu’il avait
oublié un petit coin de Gascogne et cela le rendit triste.
Une larme coula sur sa joue
et en tombant, elle forma la
région d’Armagnac, ce qui
fera dire que ce fut la première goutte de liqueur ».
Pour en savoir plus , contactez
Christian MOREL
Domaine de Bordes à Ste Maure de Peyrac (47170)
Tél. : 05.53.65.62.16.
La perle noire de Gascogne
baye de Clairac qui ont
créé, au Moyen-âge, une nouvelle prune, par le croisement
d’un prunier local avec un prunier de Damas, probablement
ramené par les croisés quelques temps auparavant. Cette
nouvelle variété fut rapidement
baptisée « prune d’Ente »,
en référence au vieux français
« enter », qui signifiait greffer.
Qu’il est long et difficile le chemin qui mène de l’arbre au
pruneau d’Agen !
En nous rendant dans les locaux du B.I.P, le bureau interprofessionnel du pruneau
d’Agen, nous voulions appro-
fondir nos connaissances sur
ce petit fruit, si plein de bienfaits et si chargé de légendes
et d’histoire. Nous ne fûmes
pas déçus en vérité.
L’histoire nous rapporte que ce
sont les Moines de l’ab-
Mais nos bons moines ne vont
pas s’arrêter en si bon chemin.
Aussi curieux que gourmands,
ils vont poursuivre leurs travaux
et découvriront que le séchage au soleil de ces fruits délicieux permettait de les conserver toute l’année. Ils venaient
en réalité de donner naissan-
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La perle noire de Gascogne (suite)
ce au pruneau d’Agen, même si celui-ci ne portait pas encore son nom.
La production augmentant sans cesse, les pruneaux conquirent rapidement de nouvelles contrées et firent de nombreux adeptes, en France et dans toute l’Europe. Ils étaient alors acheminés dans des barils
ou des caisses en bois transportées par des gabares qui empruntaient le Lot, de Villeneuve jusqu’à Bordeaux. Le pruneau était alors
connu sous le nom de…… « Pruneau de Bordeaux » en raison de
l’estampille apposée sur les sacs d’expédition. Puis le Lot, rivière toujours capricieuse et parfois sauvage, fut parsemé de barrages permettant de réguler le cours de ses eaux. Les pruneaux durent alors
emprunter une nouvelle voie : celle du Canal du Midi nouvellement
construit. Devenue port d’expédition, Agen donna son nom aux pruneaux qui devinrent dès lors « Pruneaux d’Agen ».
UNE « BOMBE NUTRITIVE » AUTANT
QU’UNE « GOURMANDISE-SANTÉ »
Ce petit fruit renferme dans sa robe noire et plissée, des trésors
de bienfaits : des glucides à foison harmonieusement répartis
entre sucres lents et sucres rapides, une farandole de fibres qui
en fait un fruit d’excellence, des protides et des acides organiques. Il contient aussi de nombreux minéraux – il est notamment doté d’une belle richesse en potassium et en fer - et vitamines - toutes les vitamines du groupe B, la provitamine A très
recherchée et la vitamine E-.
Le prunier d’ente est un arbre
qui peut atteindre 4 à 5 mètres de haut et dont la durée
moyenne de vie avoisine les 40
ans.
Chaque prunier a une âme et
fait l’objet d’une attention particulière de la part des pruniculteurs.
Quand l’arbre dort, c’est le moment d’éclaircir son branchage sans lui faire de mal, pour
que chaque fruit bénéficie du
moindre rayon de soleil au
moment de la maturation.
La floraison est un moment de
magie incomparable où les vergers se couvrent de fleurs blanches qui embaument l’air du
lot-et-garonnais. Ce spectacle
féerique est aussi beau qu’il est
éphémère.
C’est entre le 15 août et le 15
septembre qu’a lieu la récolte.
Elle s’effectue en plusieurs étapes car seuls les fruits mûrs sont
cueillis à chaque fois. Le ramassage s’effectue en secouant vi-
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La perle noire de Gascogne (suite)
goureusement l’arbre provoquant ainsi la chute des prunes dans des filets disposés tout
autour du tronc - d’où l’expression « se faire secouer comme
un prunier ». Chaque arbre va
donner une moyenne de 100
kg de prunes.
Lavées et triées, les prunes sont
passées dans un tunnel de séchage, ce dernier ayant récemment mais définitivement pris le
pas sur la traditionnelle claie de
bois où les fruits autrefois séchaient paisiblement à l’air libre.
C’est le passage des prunes
dans des fours à 75°C pendant 24 heures qui va les
transformer en pruneaux, ces
jolies pépites gorgées de soleil à la pulpe mielleuse.
Sa teneur en eau est inférieure à 23%, ce qui lui assure
une longue conservation. Le
pruneau n’est pas encore prêt
à ravir nos papilles. Il lui faut
encore se parer de son dernier
apprêt. Les pieds dans une eau
à 75 °C, il va ainsi baigner
pendant 15 à 20 minutes.
Avec son taux d’humidité de
35%, il est maintenant prêt
pour son dernier voyage…
celui qui le mènera jusque
chez nous.
I.G.P. : une origine et une qualité affirmées et garanties depuis 2002
La zone géographique déterminant la production du Pruneau d’Agen I.G.P
s’étend sur 118 communes réparties sur le Lot-et-Garonne, la Dordogne, la
Gironde, le Tarn-et-Garonne, le Gers et le Lot.
Seuls les pruneaux issus de cette zone géographique ont droit à l’appellation « pruneaux d’Agen ». Ces fruits sont produits dans les vergers de
prunes d’Ente plantés dans cette zone déterminée. Ils doivent également y être séchés, conditionnés et transformés par des entreprises implantées obligatoirement sur ce même territoire.
Cette démarche s’appuie sur une traçabilité rigoureuse et des contrôles réguliers, depuis le
verger du producteur jusqu’au consommateur, garantissant ainsi un niveau de qualité unique en
Europe et dans le monde.
3,5kg de prunes d’ente sont nécessaires pour obtenir 1kg de Pruneau d’Agen.
45 000 tonnes de pruneaux d’Agen sont vendues chaque année en France et dans le monde.
L’I.G.P regroupe 1 800 pruniculteurs et tous les transformateurs.
BUREA
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UREAU
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PRUNEAU
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La trajectoire d’un passionné
Lors de la soirée picarde, nous
recevions Dominique Truchon, un
fromager comme on les aime,
amoureux de son métier et des
produits qu’il vend. Quand il entra dans le camion, nous ne le
connaissions pas mais nous en
avions entendu parler. Notre curiosité s’en trouva tout d’un coup
attisée, tant est forte notre propre passion du fromage.
tion. Durant cette période, il se
frotte à la grande distribution,
alors en pleine ascension, et il se
taille une jolie réputation d’habile et rude négociateur. Son talent
est si vif qu’il entrera quelques
années plus tard chez…. Euromarché, comme responsable des
achats du secteur « produits laitiers ». Il aura alors tout loisir d’apprécier « l’autre côté de la force ».
Il manquait encore une corde à son
arc, mais cet infatigable travailleur
va combler cette lacune en devenant directeur d’un centre de formation. Il va alors, pendant quelques années, transmettre sa passion et son savoir à des promotions
de jeunes futurs professionnels.
Rendez-vous fut donc pris, à l’issue de la soirée, pour faire plus
ample connaissance.
Quelques jours plus tard, nous
nous rendions au marché couvert
d’Agen où nous allions passer un
de ces moments rares que la vie
nous offre parfois.
Dominique est un vrai personnage. Une forte personnalité matinée de bon sens et de gentillesse, dotée d’une belle faconde dès
qu’on le lance sur l’un de ses sujets favoris. Un franc-parler qui
fait plaisir par ces temps un peu
flous. Bref ! Un « animal » d’une
race en voie de disparition.
Et quelle trajectoire professionnelle !
Après une carrière commencée
à la Laiterie de Bougon, en Poitou-Charentes où il découvre l’univers du fromage et où il apprend
les techniques de fabrication fromagère, il devient le bras droit
d’un important grossiste en fromages de Bordeaux. Il y apprend
l’art de la vente et de la négocia-
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Mais le démon du terrain le démange à nouveau et la tentation
étant devenue trop forte, il décide de s’installer comme grossiste
en fromages dans le Sud-Est de
la France. Là, il côtoie nombre
de chefs étoilés avec lesquels il
entre en affaire. Il découvre alors
un monde nouveau où la notoriété fait force de loi et sert parfois
d’unité de paiement. Il en gardera quelques souvenirs amers, qui
ne feront qu’écorner une couenne devenue de plus en plus épaisse au fil du temps.
Cette somme d’expérience, aussi diverse que rare, lui permettra
de racheter, voici maintenant 4
ans, un fond sous le marché couvert de la bonne ville d’Agen.
C’est le retour au pays. De cette
échoppe qui vivotait tant bien que
mal, il va rapidement faire un étal
magnifique où la qualité n’a
d’égale que la diversité. Rapidement, il se taille une belle notoriété même s’il avoue lui-même ne
pas la rechercher à tout prix.
Mais quand le talent et la passion se conjuguent au singulier,
le chemin de la reconnaissance
est grand ouvert et ne peut rester
caché très longtemps.
Aujourd’hui, Dominique Truchon
continue de parcourir la France
à la recherche de la perfection…
fromagère, autant pour son plaisir que pour élargir encore son
offre, déjà riche de quelques 150
fromages. Précis, pointu, méticuleux, intransigeant sur la qualité
des produits qu’il sert, c’est aussi
un stakkhanoviste de la saisonnalité. Il sait bien depuis longtemps que chaque fromage a son
apogée et il ne veut proposer à
ses clients, toujours plus nombreux, que l’excellence de nos
terroirs.
Chez lui, vous trouverez le SaintNectaire des meilleurs jours,
l’Abondance d’alpage, les chèvres de printemps à la fraîcheur
nouvelle, le beurre de Pamplie,
aussi bon qu’il est méconnu et des
yaourts fermiers au bon goût
d’autrefois.
Pour votre rigueur professionnelle, pour votre volonté de servir la
quintessence de nos pacages et
pour votre amour de l’art fromager…. Merci et « chapeau »
Monsieur Dominique !
LE PODIUM DE L’ETAPE
Lors de chaque étape, 8 menus thématiques sont servis aux 40
convives qui nous font le plaisir de participer aux soirées gastronomiques organisées à bord du camion Patrimoine et terroirs.
Ces soirées sont autant d’occasions de faire un parcours initiatique
dans la France des Terroirs, mais aussi, pour les élèves, de montrer
l’étendue de leur talent, de leur volonté et de leurs progrès.
Chaque soirée est consacrée à un terroir différent et donc à une des facettes de notre gastronomie.
Tous ces menus sont notés par les convives, ce qui nous permet, au terme de l’étape, de dresser le
bilan des préférences des invités, tant au niveau des mets que des boissons. Cela nous apporte
également un bon instrument pédagogique pour débattre avec les élèves de la soirée de la veille.
Le menu que nous vous proposons de découvrir ci-dessous est donc la synthèse des deux semaines
passées en terre auvergnate, au lycée Jacques de Romas de Nérac
LE PALMARÈS CULINAIRE
Velouté de poireaux aux coques
(Soirée Picardie)
Piquillos au thon
(Soirée Aquitaine)
Géline de Touraine aux figues
(Soirée Centre)
Plateau de fromages aquitains
(Soirée Aquitaine)
Blanc-manger de kiwi au Pacherenc du Vic-Bilh
(Soirée Aquitaine)
LE
AOC Chateauneuf-du-Pape rouge
(Vin rouge des Côtes du Rhône)
AOC Côtes du Rhône Villages
Séguret rouge
(Vin rouge des Côtes du Rhône)
PALMARÈS BA
CCHIQUE
BACCHIQUE
AOC Pacherenc du Vic Bilh moelleux
(Vin blanc moelleux de Bigorre)
AOC Reuilly blanc
(Vin blanc du Val de Loire)
Armagnac millésime 1979
(Eau-de-vie de Gascogne)
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ILS SE SONT DISTINGUÉS LORS DE L’ÉT
APE
ÉTAPE
le lycée professionnel Jacques de Romas de Nérac
(élèves de 1ère Bac Pro)
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ILS NOUS ONT HONORÉS DE LEUR PRÉSENCE
Jean-Louis BRUNET – Maire de Nérac
Gabriel CHAZALLON – Conseiller Général du Lot-et-Garonne
Anne-Marie COCULA – Vice-Présidente du Conseil Régional d’Aquitaine
Mokhtar KACHOUR – Inspecteur d’académie du Lot-et-Garonne
William MAROIS – Recteur de l’académie d’Aquitaine
Christian MARRE – Directeur Général adjoint du Conseil régional d’Aquitaine
Max MICHELI – Restaurateur et Président de l’UMIH du Tarn et Garonne
Claude PICARD – Inspecteur d’académie – Inspecteur pédagogique régional
Philippe POUYMAYOU – Conseiller Régional d’Aquitaine
Ainsi que les 256 autres convives qui sont venus dîner à bord
de notre camion pédagogique itinérant
2, rue de l’aubrac - V.1.P - 94595 Rungis Cedex 517
Tél.: 01.55.52.16.16 - Fax : 01.55.52.16.17
Site internet : http://www.patrimoine-et-terroirs.fr

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