Derrière l`Angleterre , la France est donc devenue

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Derrière l`Angleterre , la France est donc devenue
Patrimoinorama
Derrière l’Angleterre , la France est donc devenue vice-champion d’Europe en
défiscalisation footbal
01-05-2007
C'est le rapport qui explique que les présidents de clubs du foot français ne pleurent plus sur leur sort fiscal. L'Union
financière de France (UFF), une banque dont le département «Sport conseil» compte 750 clients, a rendu une étude
riche d'enseignements sur les revenus des footballeurs professionnel dans l'Hexagone. Avec une conclusion étonnante:
la L1 est un bon plan pour les footeux, qui ont vu leur salaire moyen augmenter de 39% en deux ans. Autre constat, non
moins étonnant, la France est «attractive» fiscalement par rapport à ses voisins européens. Démonstration:
Aide gouvernementale conséquente
Grâce à deux mesures récentes, initié par le rapport Denis (PDF) commandé en 2003 par Jean-François Lamour, le
football français n'est plus le pays aux taxes écrasantes qui empêche les grands joueurs de signer.
Ainsi, la réforme de l'impôt sur le revenu (survenue en 2006) a entraîné la baisse de 48,04% à 40% de taux d'imposition
pour ceux qui gagnent plus de 66.679 euros par an. Une réforme qui, selon les calculs de l'UFF, permet à un sportif
gagnant 600.000 euros de payer 40.000 euros d'impôts en moins.
Deuxième coup de pouce étatique, l'introduction d'un «droit à l'image collective» (PDF), conçue spécifiquement par le
ministère des Sports pour défiscaliser une part des revenus des joueurs et des clubs. Sur un salaire de 300.000 euros,
cette mesure permet ainsi au joueur d'économiser 10.000 euros de cotisations salariales, et au club 25.000 euros de
cotisations patronales. Des économies prises en charge par le ministère, qui a payé 15 millions d'euros à la Sécu pour
compenser la perte de recettes. Enfin, la suppression pour les clubs de la contribution de 1% sur les CDD leur a permis
de récupérer quasiment l'essentiel de la TVA facturée par leurs fournisseurs.
Un salaire moyen en hausse de 39%
Résultat, entre la saison 2004-2005 et aujourd'hui et toujours selon l'UFF, le salaire moyen mensuel brut du footballeur
de L1 est passé de 29.320 à 40.759 euros, de 17.300 à 24.200 euros en salaire net. Soit 39% d'augmentation. Et,
fiscalement parlant, un joueur gagnant 100.000 euros brut touche 55.700 euros net. En Espagne, le même joueur en
toucherait 55.600, en Allemagne 55.450 et en Italie 48.800. Derrière l'Angleterre (59.650 euros), la France est donc
devenue vice-champion d'Europe en défiscalisation footballistique.
Mais les choses ne sont pas si simples. Pour Frédéric Schatzlé, directeur de l'UFF Sport Conseil, «si la conjoncture est
bonne, un club français sort toujours plus d'argent qu'un club européen, car il paie 20% de plus de charges. Même s'il
en payait 40% de plus il y a deux ans.»
Pour l'avenir, réforme de l'épargne salariale et prélèvement à la source
Selon Schatzlé, cette compétitivité nouvelle de la France est aussi le fruit de l'augmentation des droits de diffusion: «la
masse salariale de toute la Ligue 1 équivaut à 390 millions d'euros. Sur les 600 millions payés par Canal+ à la ligue sur 5
ans, environ 480 millions ont été reversés aux clubs. C'est leur plus grosse recette et de loin. Et quand les recettes
augmentent, les salaires suivent et l'on peut attirer de grands joueurs». Au contraire de l'entrée en bourse, comme Lyon
récemment, qui «n'a aucune influence, ni sur les rémunérations ni sur la capacité d'attraction, car les footballeurs
n'aiment pas beaucoup les investissements boursiers, je vous le dis d'expérience». (Apparemment, les supporteurs ne
sont d'ailleurs pas plus friands de marchés financiers).
Mais que manque-t-il alors aux clubs français pour recruter les plus grand joueurs? En premier lieu, «une réforme de
l'épargne salariale dans les organisations sportives, adaptée aux spécificités du sport professionnel, où l'on fait une
carrière entière en CDD», explique Schatzlé. Et, plus symboliquement, l'avènement du prélèvement à la source. «C'est
psychologique, les joueurs se voient versés un salaire net par leur club partout en Europe, sauf en France, du fait du
système déclaratif. Ils ont l'impression que c'est le club qui paye leurs impôts, alors qu'en France il faut passer par des
montages fiscaux très sophistiqués pour payer moins. Je sais de quoi je parle, puisque c'est moi qui les réalise».
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